A la découverte des fontaines parisiennes
Transcription
A la découverte des fontaines parisiennes
LIVRET N O I T I S D’EXPO e r i o b v À e t r e v u o c é À la d nes i a t n o f s de s e n n e i s i r a p Fontaine Trogneux (1710), angle du faubourg-Saint-Antoine et rue de Charonne, Paris (11e arr.), carte postale, vers 1900. © Roger-Viollet Fontaine Wallace, rue de la Bûcherie, Paris (5e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France Simulation de la fontaine Poing d’eau sur le boulevard Davout © Eva Albarran & Co Fontaine Verlaine – puits artésien de la Butte-aux-cailles, Paris (13 e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France e r i o b Àv À la découvneerste des fontai s parisienne Sommaire Introduction Carte des fontaines à boire à Paris Des fontaines au cœur de la cité Des fontaines en abondance Des fontaines pour tous les goûts Fontaine, je boirai de ton eau Eau de Paris et le Pavillon de l’Eau 3 4 6 14 22 30 31 Les fontaines parisiennes : une histoire à redécouvrir D’hier à aujourd’hui, des fontaines disparues aux nouvelles fontaines Poings d’eau en passant par les célèbres fontaines Wallace, l’exposition remonte le temps pour vous faire « voir » la face cachée des fontaines parisiennes « à boire ». Avec plus de 1 200 fontaines et points d’eau potable d’époques et de styles différents, Paris dispose d’un patrimoine singulier, mais trop souvent méconnu. Les fontaines à boire allient ingénierie, architecture, sculpture et urbanisme, un art complet et citadin, qui témoigne de l’histoire de Paris, de sa population, de la difficulté chronique et historique à approvisionner la capitale en eau de qualité. Fontaine Totem, place de l’Hôtel-de-Ville, Paris (4 e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France Albert Maignan (1845-1908). « Fontaine au coin des rues d’Erfurt et Childebert, à Paris, déplacée en 1867 ». Gravure. © Roger-Viollet Borne-fontaine, place Lépine, Paris (4 e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France Fontaine du Millénaire, place de la Garenne, Paris (14 e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France Au fil des siècles, l’importance donnée aux premières fontaines s’est signalée par le choix des lieux dans lesquels elles ont été installées, dans le développement et la multiplication des systèmes hydrauliques fiables conçus pour les alimenter. La fonction utilitaire a longtemps primé sur l’aspect esthétique et décoratif. Du simple bassin, adossé discrètement à une façade, les fontaines se sont progressivement dotées d’ornements, devenant ainsi des monuments artistiques à part entière, reflétant le goût d’une époque. À partir du XIXe siècle, l’arrivée de l’eau courante dans les immeubles et dans chaque habitation a peu à peu fait perdre aux fontaines leur rôle essentiel dans le quotidien des Parisiens. Pourtant elles font toujours partie du paysage urbain et offrent aujourd’hui encore un accès à l’eau potable pour tous. 3 u rio Ca Av e dr Flan au he e de re Curial nu Ave e nu Ave Rue de Cligna Rue ncourt s rvillier d’Aube Rue nger de Ta Flan ux Mea e de Ru Lilas Rue tte Rue de Hesse Rue de Turenne e Rue de Rue betta rt ve Le R. de s Co uron ne s tta mbe . Ga er s llier hard R. Pa Lenoir yenn Av. Gam Rue Manin rb Fe e Vi Ru C. du e Ru olet gn Ba l’Atlas Rue de Ru t arlo e Ch Ru Av Quai ai de Qu s Belle aux A v . C . V e lle fa u x es map e Jem ng Gra ai de e la ed Ru y Valm ai de Lancry Qu Rue de s ve rchi sA rd Ric Bouleva Ledru Rollin s vard Boule R. de R. St Bern ard on de la vard ny Bastil le Bourd vard Boule Boule Rue Chatig hé Quai l’Arch de evêc e de y es map Valm de Jem tin ar tM gS Fb du Rue y Valm de Qu Quai aix mp L. Sa Rue e mpl Te e du Ru e de Ru Rue Rena rd le R. du Temp du Rue ve rchi sA e de Ru rcole d’A Rue re Bièv R de e Valett Rue néra Gé . du Av rd rault Rue de Vaugira Rue Bar billo t tz r ur A. Nette Bouleva Avenue rd Sou lt du Docte Picpus rd de Bouleva Michel Bizot al ér Gén e du ut uffa Tr R. ale séna ers Renti R u e d u M o u lin d e la P o in te des vard Boule nault nu R. Rue Reg Ivry e d’ la de d’Ivry e Pnt x utrou ue Bo Aven ue Aven séna de Chois Tagore y Rue vard Boule Mas E. Ou âteau Nation Ru Rue rt e Bo Wur Rue F. Boule de Gla Rue oire e Iss Ttomb de la nu ital l’Hôp de vard Pascal cière s ante s Pl e de Rue y diné Albe al Leclerc ta Pa du C Rue Av. du Génér Ave e Rue de Glacièr c cler l Le ot Did Rue Rue rc Ve e Ru torix ge rcin Ru cy e Ve ois ow Ber Ru des nis St De du Fbg Rue rg Rue Boule du Fbg vard St Ma de Str rtin asbou nis St De du Fbg Rue rtin bourg Beau St Ma pol basto de Sé vard Boule rtin St Ma Rue Palais du Bd ny de Clu s cque d’Ulm Rue s cque St Ja Rue u erea ch in ge to Av rix en ue De nfer t Ro de R. on anci e Br R . d u D . P o ta in Rue Max Dormoy Rue Léon Av. Poissonniers Rue des Boulevard Barbès teville Rue d’Hau elle Rue N.D. de B. Nouv nis St De Rue uf nt Ne Po e du Ru Rue St Ja Rue el Saint vard Boule s isla Stan e de Ru x Rou ur te ère Doc lgui du Rue Ru e Fa Rue vre te Rue Bonapar Mich Niv ix Cro Ru i sk w to nia Po rd R. M .D ub va ule Bo ski i de t Qua de te uilh e Bar Ano tagrel Ru Rue Rue J. J. rc R. n rres ae Se ec nton R. ntzig eD re riac au de Da cpus Cha M d’A Tolbiac Ave Av. de la on Gand ie Porte d’Ital Cimetière de Chantilly de is ne an Rue Can Rue de Rue va Boule Rue M. Ja co b cy ço is y ez ch ou M rman lle rd Ke Ber no Je u re Chois Rue du Tage n s niat rd leva Bou Édiso ou de Jourda s nier lbia To de M P. G. Hénocque Ru ttignie eu c Go n C. ue Parc de Choisy P. Rue Rue de Tolbiac Pl. de Rungis i de an i Fr Du Rue enue R. du Moulinet Tolbiac Kes Rotte au urd R. Place Nationale Av Rue Cailles J. de Wa sM Rue Qua Qua e 13 Aven d’Italie es aux la Butt l se R. Rue lt Avenue Rue de Rue de mp ca e Fé Vinc Bla nqui ésia e Pi e de Ru vard Boule Place d’Italie Ru ud Cla e lins ent e rb ba ule ro eC Ru l Aurio Rue Ru Bal Place Pinel rg mbou Rue Gar Gobe Augu ste Boule vard snil la des vard l’Amiral Pl. du 25 Août 1944 Daus me i de ue Boule Rue d’Al Parc Montsouris yer ue Qua R. Rue de la Colonie E. Re Aven Parc de Paris-Bercy ch Arag rt Mou de Reuilly an o vard Boule Rue de Av. ine isa an . Je Av Pl. de la Pte de Chatillon St M Boule Royal St-J Coty lin Boulevard Ber leva es ot de Bou cel acqu Did Bouleva rd Aven vard R. Br Bercy cy ar de Port Corv Rue Dausm esnil Rue Poliveau n r de illy Reu Censi de rlitz te Aus Avenue er Rue ipio Ru 12 i d’ Buffo e Sc ivie Arc nis Rue de Cligna R u e C . N o d ie r Rochechoua rt R. de R u e d e T r é v is e ne helieu Vivien de Ric Rue Rue rte s napa R Bo Père Sts des Rue es nn Re e de Avenue de Breteuil Ru Rue G uynem er et du Lou Rue de Rue Rue du Bac Rue Vanneau Boulevard des Invalides al nd we Lo e ed nu r Ave gu Sé de ue en Av ce mer Com du e la ed Ru s arle on eM Ru Qua n Rue Ru e Ol de e nt Ce du Mo Rue ncourt Rue des Martyrs Rue des Martyrs etier Rue Rue Drou ot le Pel Lafitte Rue Bac du me Beau Rue asse Be de Rue t ue icq eP ott M e la ed nu Ave lle ne Gre de ai Qu Rue Poissonnie Rue des Ruiss uh esm Rue du nis t Ce Mon du Rue n G. Pilo y Halév Rue Camb e Bourgogn Rue de llech Pré du Av. ard ou ayn eR Ru Av. Rue t A. Juno pic e Le Ru Rue alle Pig ucauld R. de la Rochefo Rue Rue M ogador Scribe Rue on le Roya Rue Rue R. de Constantine Maubourg Rue Faber Boulevard de la aTour Rapp Avenue Av. du Mai Qu dy ne Ken nt side sy Pas Poissonniers eau t émon Damr Maistre ph de Rue Jose on R u e d e C a u m a r tin jou Rue d’An Tron Rue y ign Mar de ue Aven a d’Ién Av. nly Bra ai n ankli B. Fr Rue ard ou ayn eR Ru de R. eD Ru Ouen e de St re nd ge nner e Ga Ru g bour ters St Pe de Rue ne Vien e de Ru chet n e Ru Av. Klé ber de la Port Le Rue A venu e e Ca Ru de Av. gto in ash de W Rue e mp la Po de Rue e Pomp de la Rue zart e Mo Avenu Rue des Avenue claire R.J.Le lius Berze de Rue et rdin ram Wag l Av. Nie ram Wag de Av. t Dure al mir l’A de Av. es Lann ard ulev Bo Flandrin Boulevard ël Rapha et Such Boule Aven vard ue Ch cpus int s e Pi tgal t uille mbo e Ra Ru Rue e Sa R. F. Foureau ou Ru let n Ru ez-v Avenue St Mandé nto ën nd r Er Vincennes Re l Ai Rue re Citro Be nil e du ha dré du ar es Ru illy d sm ée ai An Av au Reu eD Rap Qu Cours de de e Rue de Lagny Place de la Nation Rue ch s Rue des Pyrénées Maraicher Faubou Boulevard Davout Rue des Champs Rue de la Plaine eC ga ion un Grands ed n La la Ré Pl. de la Pte de Montreuil Ru ardo e de Murat Ru vard s ée yrén sP al ne Boule de zenv Bu chat on St-Sim ine nu Diderot la Cx t Anto Ave Boulevard e de Plan aron ste Rue des Boule Ave R. de rg Sain e Le ard Ru Ch Augu e de Ru ilippe e de ue Ph Ru Aven Montreu ot vard Dider nu Be Boulevard Davout Rue Frot Montmorency s al dh airie en s Pr e St Léon e Bd de e de Ru Ru R. dherb ge port r gnault ie-Ré R. Fol R. Fai . An Pelle ie rb rlin Lenoir eM Rue So R. Me R. L. Ru ne e ontant r n r e Ch Chi nées Ru Ménilm Mau nto Ro la Ru la Pyré er de St. re atie lmans de des Rue Boy rd R. ha Orteaux ron il Rue de Rue du eC Rue des Place de la Réunion Rue d’Av Pl. Dr A. Béclère Croz Bd Exe rt Rue des Fougères Boulevard Mortier llepo e Pe Ru Rue Rue leva Bou rvan ed de Ba ge Passa s Duma e de Murat o s ée oix R. Se ire Ru vard Rue Hax R u e d u T é lé g r a p h e étra én Pyr Lacr rd Vol ta de Be Boule Place V. Basch Cimetière de Montrouge ve R. Neu lets des Bou Chanzy Rue de Lacèpé Boulevard Arago René er ne er M e J. Ru ica ilhem Gu Antoi i de de Pl. Denfert Rochereau Avenue cqui rd Bru Olivi tille G. r Rue vard evau ezin R. Ja e Rue Tour A. J.A du entie Saint Ru rn Cuv t rd ne dru ier Rue Pl. de la Pte de bagnolet gnole du Fau bourg Henr Qu St Su Rue Belgrand Cimetière du Père-Lachaise Rue e aronn de Ch Rue Bou leva Qua Boule ée im e de R. Parm ette Boule ai 20 Ga au Froid ia Ru rie Cr Ru ue is vard Av. la Ro llin is Place Gambetta a mbett qu e de i IV uis ellin rm e du ette R.M ine da e Se Rue urne 5 Pano Roqu de la Rue ur ercœ Ru Charonne t Lo St Fa Ru am Ad l’Isle Cendrie du Ch Pl. Léon Blum Ru Bd Saint Germain de d’Alés de Mé Aven 11 Chem du tins ire e d’Algé e de Ru ins r archa Bd Beaum Place des Vosges Sain St Hila e Cl Rue de la Santé Rue d’Indochine ns Roma entie ire ire ffroy Ray Boulevard mpa Co ivar R. J. Parm du Calva ta ne Ville Vol rt s To Rue Clov des Vert emin Rue rd in Ve Antoi u rgea St. Fa Rue Pl. St Fargeau au rge Rue rs ai de Écoles Rue Rue es rry Rue Qu pail Rue 14 d an er Parc G. Brassens igol ntant R. des Républ leva Rue Ru x ss vre sR J. Fe Bd d. Filles des Boulevard d Lo Lefeb de nilmo Rue ard de mon 4 R. Bol tte aur nes Couron Roi Bou n St Sé Rue Geo Mon rd Ras ons Sérurier ée im Cr on Sim Ville .M ue Oberka bastie Rue Bo Saint urier Romain ville Boulev Maine Morill Boulevard e de la Aven ple llo ge M. Ang tte Ville Ru de R. St Parc de Belleville ique mpf ois Rue Bd Sér R. de lle Rue de de la ire urge 4 l’Hot du R. Rue de Bellevi Fonta de la Avenue Vol du Tem ancs Rue Linné Rue la urcq rd du vard e de s Fr is va Ger St Bois R. des Pré Solitaires Bellevill R. des au ine Rue Bd Boule Rue Place du Panthéon tpar Av. du uillé Sérurier de de l’O leva Do apes tebe d la de Vo Boulevard erie Gal Rue Av. Bou R. J. Jemm Mon rnar de ult Rue Rue des Rue des e Rue de ai de du ta lles fflot e R. Gro Nivet eV Ru des Qu Rue Sou nass Rue d’Alleray Rue Ru Ile Rue Mon t e mpl Te Ru du illSet e C Ge ou rv tu ais re s x etard vard ine Vaug Pl. de Catalogne ion vard ta rmain R. Michelet Cimetière de Montparnasse ss Boule en int Ge R u e T o u rn e fo rt de Qui gir or Mag Jardin du Luxembourg Bouleva é la au Vict de Bd Sa Gare de Montparnasse ard ard Fbg. les Boule Edga r Qu irard Bd ce ulev Rébéval Rue on ai de Rue Mouff Bd. Pro Bo Av. l’Orill R. de s Cé Rue A. Comte ie Rue de la Croix urbe Bolivar Qu ai de Mon ntin Ru bb r Leco e Va l’A rtie art on leva Vie teau Qu d ug de ha ard des Arts on ira e .C du Rue Man el de om rd Ru eA Rue Rue Pl. A. Chérioux Ru Pl. de la Pte de St-Cloud rd ira Vaug de Riv R. de e Lh Rue ur ue Rue de Bellev Plateau Rue Fess Sim Bou rd Sér ier Rue du Ru 15 Av Rue de Tur Rue R B. ité Lussac la Faur 3 la C Gay e de Ru Félix de Rue n e ue en ulev Ile nge sas urbe et Blom Rue Lagra As vard Victor Rue e d’ Ru rd de Va rd Rue Mouzaïa aris le Pl. de la République Ramb oli Four 6 rd ugira de Va Rue ugira Leco lles M Che du Rue s Ha idi he Rue Sè leva Chaumont Rue Botz Temp Martin de Naza reth vard Bou yaux e de R. St André Rue du rc vres eur tio Cimetière de Grenelle d’ea Ru Eblé Past Ver teau e ain Garib Niv Cr ntmartr Germ Ru et oix en Châ bigo oli P. du Pt Neuf ce Rue Co nti nass nv du Nouve Riv ard illes sa e de nu Ave ai Jaco tpar Co Rue Rue ia le Prin xe de de Vil Rue Mr. Sa Rue Av. Rue de l’Odéon e Rue Rue la Bonne rd St Ramb le Boule R. L.Lhermitte e de e Ed Bouleva de Tur de l’H ôtel Qu b R. du ColomVieux bier aldi Ru Réco u Rue N.D. Rue Mo Rue e Parc André Citroën des au s tin us Aug Saint ulev s e vard Bo an Verd ute Louvre Boule ail rd Rasp eurs l’égl Rue de Reaum Forum des Halles Riv zarine ed ise Rue Balard elm artr tm elle Bouleva nu de Malaq Rue de Tournon Ave Rue uais Gren Oudin alides e de Rue Molitor Rue s. rd sG i de Qua e de s Inv pren Clér uteau Quai Quai Ru de Va Bd de Pl. du Commerce tre de bigo ire ot Rue Boule vard Av. Boule d’Ange rs Parc des Buttes Ru au lle y Rue Rue Volta Rue de Seine n 10 David anin eM Ru n Paillero d ouar ur Rue Ma Du e de s En Quai Raspail II ffre ux e de Quai du Lille Rue de Babylone Su no Ru de Boulevard Ave e Gi Ru Rue l’Univ s Ru Ex Mon 7 ois rd g. ain plod de de renne Lin beau 2 oli Rue rm Léo e Mira ier Musée du Louvre é Rue d’Auteuil leva Fb Ge t Av. nu Tuile ersit Avenue de Tourville e des Rue ue ne Pl. Dupleix Avenue Émile Zola l’Echiqu Bd de Palais Royal ries int St Do miniq ue Gren Av. Armand Carrel ret an urin More Bo e du Rue Rue elle Bou Ru 1 nce Sa Bosque Grenelle sq de Paradis Riv Anato ard Dom nu Boule Rue M ou . Se Av. Math Petite Rue d’En Rue de ulev Rue St Ave vard ère Pl. des Victoires Hon le Fra Esplanade des Invalides Rue Gros e rette Quai inique Rue de Ru Rue St é de Bo Avenue Tour Eiffel Ver Rue Berg Bibliothèque Nationale Jardin des Tuileries Quai d’Orsay Rue de l’Université Passy Ru Lo . de Ne ea de Rue eB Av crét La Fa M e Ru ux La Fa un oli Av Place de Varsovie illes de e de Av.Pdt Wilson ork Doum sa Av. Dam Rue h ne otre sées in s Jaurè Jean Av. yette llets des tmartre tembre Ely Rue de Rue Rue de la Provence Bd Mon du Qua l’Opéra ps Jaurè an Rue Petit Lo uries Italiens tre Sep Cham Av. de ne taig des on nelag ntai eN bes Roosevelt ue eM du Ra Fo Ru sher Avenue Georges V Rue de rt la e Male Rue Aven Quai Paul M e de Rue Blanche chy vard Boule ceau at M de nu w-Y er Av. Ave Bois de Boulogne ain de Cli e Avenue Franklin Mar Bd Champs Elysées Rue l’A Ru Rue yette Rue ghien Bd des es ucin des Cap n igno tte ye La Fa e de Bla s Éc er lson Place de Passy Rue sman Aub t Wi oza e Rue de la Victoire Rue de la Provence Bd Haus Rue ré Roch ât eaudun M de de Ma Rue au ambe Rue de Ch s Jean Rue Petit ire la Ru e Ru kerque de Dun Pl. Franz Liszt ge Rue St Lazare qu Lo nc Rue Lamartine Av.Pd el es nu de Rom ue Chaussée de la Muette Hono la i de uc uis Rue ubeu Rue 19 Av. Qua ed e ug be la Tou r d’A uvergn e Mar Se Qua Boulevard au Rue Condorc et R. de or G. Mand Ingr e Rue Aven Avenu Saint i de Goutte d’Or Rue A. Paré Ave Place d’Iéna Place du Trocadéro 16 Ste-Trinité Pl. d’Estienne d’Orves Rue Place de Mexico Avenue Faub Av. Rue de Longchamp Place de Colombie du ourg sées Pl. des États-Unis aré Vict Ber ps Ely Rue Cope Av. R. Poinc go Hu or ue en de Cham rnic Place J. Monnet Av des Lond Pl.St. Augustin tie Aven ue de res Pl.H. Bergson la Boé Rue de Font e ri Rue Hu . Vi Rue de Rom koff 8 Rue Rue Pl. du Maroc Rue daine Av. Tru ne la t Pl. d’Anvers art hechou Bd Roc Massé l’O i de Rique ine Rue de la l ise i de Qua Qua Rue Bd de la Chapelle Pl. Pigalle Rue V. Chapta de Rue Rue Boulevard Haussman land Foy en Av de Fried r Ho Rue 9 he e Av Place Victor Hugo Mes ch ue Avenue go ctor de sine Place Charles de Gaulle ugeaud Av. es Av. de Mala Armé e A. Bo rb Ru Av. Foch Pl. du Mar de Lattre de Tassigny Mon he ot Carn ande du G. ce e de R u e d e M ir o s m e n il Av. Mac Mahon Av. la Gr ales au s de M elle Ballu Roc rd Cou rc Av. Rue leva de du Bou Rue Rue Parc Monceau Cource Giron ville Bd de Rue Parc de La Villette ur cq de la Villette ue cq To olles Batign de la de rd des Bouleva Pl. P. Goubaux Nan l’O ée Rue he rbes Sacré Cœur ron chy Mal lles Pl. des Ternes e Vé de Cli de tes de im re Ru Pl. A. Max Ternes eire Per Bd Place de la Porte Maillot sses Ru eC s Rue Rue Cr Clichy me au lle r uville Rue Doudea e de Girard Av. de Ro no es sh Av. des in Abbe Bd Villiers ns rant es rb Bd Rue Norvi e Du des c lain tig Rue Ordene ba La Rue Rue Lep Ru Rue rt ou Ba su he en Cyr e de us ales Sa M Bay e es sd din lle lla re Pa Au St Ru rd e de leva Ru Bou Rue Bd ing Av. de leva Bou Per Bd Car Rue ne ic ed es Custi Rue Philipp lle t dine rd re nd Le Ru y t Rue y evi qu s Card cr ener Rue Marcadet arck Rue Caulaincourt ge Rue lle urce Co Rue Ampère ion inet Rue Bou Rue Ord e de oc e de Ru Pl. du M ar . Juin eire Per det Rue Lam Cimetière Montmartre .Fill Sq. des Batignolles Bd Pereire Pl. Wagram Pl. de la Pte. de Champerret Fontaine Poing d’eau R.C Marca Rame eT 17 Bou Fontaine à l’Albien hy sure Rue Rue Ru Clic ner Cloys de l’E ée e de Rue Orde Rue des vang Rue Crim Saus ile e de tc M Rue Marca det Rue de ed Ru Rue Rue Lamarc k Ru e Et ex Rue ial Rue R. Queneau Rue de la Chapelle alm Mac Donal d Rue Cur r Tessie n Gasto Ru no ner on nu r thie Ber Orna Rue Orde Rue t Moque Guy Rue Ave ard Millénaire rd ulev es argu uven e Va Ru Fontaine Totem 18 Bo Rue Championnet t pionne Cham Rue Boulevard Quai tre de la Porte tmar ssiè Be ard ulev Bo leva rs Mon Borne-fontaine rd Rue Bellia res Boulevard Mac Donald e de St Ouen de st Rue d’Aubervilliers rte . Ju Boulevard Ney dr la Po e St Rue Francis Croisset Boulevard Ney rd Rue Bellia . C. de Rue René Binet Boulevard Ney la Ville enue Ru Fontaine d’eau pétillante Av. de la Pte de Clignacourt Av R .É .B o r e l Rue André Bréchet Fontaine Wallace Mas Po 5 Pourtant, jusqu’au XVIIIe siècle et malgré les efforts constants, leur nombre est insuffisant pour satisfaire une population de plus en plus nombreuse. 6 Albert Maignan (1845-1908). « Fontaine au coin des rues d’Erfurt et Childebert, à Paris, détruite en 1867 ». Gravure. © Roger-Viollet LES LILAS Regard de la Lanterne (fin ) e s. XIV Filles Dieu t-Ma Fontaine des Innocents Plateau de Belleville Regard de la Roquette Regard des Messiers Saint-Martindes-Champs rtin Rue Sain t-De nis r ha eC ed int ce En V les Regard Saint-Martin Hôpital Saint-Louis (XVIIe s.) Fontaine Maubuée Le Temple vers Saint-Antoinedes-Champs et la Roquette vers les fontaines Fontaine SainteAvoie Ie XI i ce En de n n te s.) Phil ipp eA ug us te Les Sources du Nord (fi Dès l’Antiquité, les hommes mettent donc en œuvre toute leur ingéniosité pour trouver et développer des techniques hydrauliques afin d’offrir une eau potable, abondante et de qualité. Ainsi, au cours des siècles, la construction d’aqueducs et l’édification de systèmes de pompes à eau ou à vapeur augmentent le débit et le volume d’eau disponible. Ces nouvelles sources d’approvisionnement s’accompagnent généralement de la mise en place de fontaines publiques. Représentant souvent le seul accès de la population à l’eau, elles deviennent des lieux de vie indispensables au quotidien des Parisiens. Regard Saint-Louis Prieuré Saint-Lazare Sain À l’époque romaine, les habitants de Lutèce s’installent tout d’abord à proximité de la Seine qui leur apporte l’eau nécessaire à la vie quotidienne. La ville s’étend ensuite au-delà des rives du fleuve. Le besoin d’approvisionnement en eau se fait alors ressentir dans les nouveaux quartiers, en particulier lorsque les puits et les citernes recueillant les eaux de pluie fournissent une eau en quantité insuffisante ou polluée. Regard de la Prise des Eaux du Pré-Saint-Gervais Rue Des fontaines au cœur de la cité LE PRÉ-SAINT-GERVAIS Butte Montmartre Eaux du Pré-Saint-Gervais Eaux de Savies Eaux de l’Hôpital Saint-Louis Eaux de la Ville Eaux de Saint-Antoine-des-Champs et de la Roquette Les premières fontaines publiques Ces chères disparues Les premières fontaines publiques attestées datent du XIIIe siècle. Situées sur la rive droite, elles sont alimentées par les Sources du Nord, des eaux provenant des collines de Belleville et du Pré-Saint-Gervais. Collectées à l’origine pour les besoins propres de communautés religieuses, ces eaux alimentent ensuite les premières fontaines publiques. La plus ancienne aurait été installée dans le quartier des Halles. Il pourrait s’agir de l’ancêtre de la fontaine des Innocents, de la fontaine Maubuée ou de celle du Pilori. 7 La fontaine Maubuée (1733), à l’angle des rues Saint-Martin et Simon-le-Franc (décor de galère). Paris (4 e arr.). © Jacques Boyer/Roger-Viollet ZOOM SUR s e in a t n o f s e r iè m e r p L’art des Fontaines et pouvoir Les premières fontaines publiques n’ont rien de monumental. Au contraire, elles sont accolées à un mur de façade, situées à un angle de rue, ou conçues comme des monuments indépendants placés dans des lieux de passage : places, marchés, carrefours. Bas-reliefs symboliques, sculptures allégoriques et aquatiques, mascaronsdéversoir ornent sobrement ces premiers points d’eau à boire publics. Lieux de rassemblement quotidien, leur fonction utilitaire prime sur les aspects esthétiques. elles deviennent ornementales, même si leur approvisionnement en eau n’est pas encore à la hauteur des besoins… Fontaine Trogneux, Paris (12e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France Fontaine Trogneux (1710), angle du faubourgSaint-Antoine et rue de Charonne. Paris (11e arr.). Carte postale, vers 1900. © Roger-Viollet 8 Fontaine de la place de l’école vers 1790. Gravure. © Neurdein/Roger-Viollet Nicolas de Fer. « Plan de la conduite des eaux des fontaines publiques de la ville de Paris, 1716 ». Estampe. Paris, musée Carnavalet. © Musée Carnavalet/Roger-Viollet Les premières fontaines distribuent aux Parisiens une très faible quantité d’eau et de manière irrégulière. Le manque d’entretien des aqueducs et les nombreuses concessions d’eau, privilège offert aux princes, aux puissants et aux ordres religieux entraînent l’assèchement des fontaines publiques. Pourtant, au fil des siècles, les fontaines participent de plus en plus à la mise en valeur de l’espace public. Elles évoluent en même temps que Paris, qui ne cesse de croître et de s’embellir. Confiées à des architectes et à des sculpteurs de renom, Paris 3e arr. La tour (reste de l’enceinte du prieuré de Saint-Martin-desChamps, XIIe siècle) et la fontaine (1712, restaurée en 1882) du Vertbois, à l’angle des rues SaintMartin et du Vertbois. Gravure de E. Deschamps d’après un dessin d’Hubert Clerget (1880). © Roger-Viollet La promesse de l’eau La fontaine des Innocents (Pierre Lescot architecte et Jean Goujon, sculpteur, 1550) et la halle aux Draps, au fond à droite. Paris (1er arr.). Gravure de Coincé, 1790. B.N.F. (détail) © Neurdein/ Roger-Viollet Dès son installation à Paris en 1594, Henri IV (1553-1610) se préoccupe du manque d’eau potable dont souffrent ses 300 000 habitants. Il instaure une taxe sur les nouvelles concessions et limite celles accordées gratuitement. Tous les vins entrant dans la capitale font l’objet d’un impôt pour financer la réparation des aqueducs des Sources du Nord et des canalisations. Il ordonne également la construction d’une pompe élévatrice des eaux de la Seine, la Samaritaine, pour alimenter de nouvelles fontaines. Enfin, il engage la construction d’un nouvel aqueduc destiné à alimenter la rive gauche. Reprenant le tracé de l’aqueduc romain, celui-ci ne sera mis en service qu’en 1623, mais les Parisiens doivent patienter encore cinq ans pour qu’il alimente de nouvelles fontaines publiques. Place de la Mairie au Pré-Saint-Gervais : regard du Pré-SaintGervais, Sources du Nord, bâche de distribution aux concessionnaires. Paris (19e arr.). Paris, musée Carnavalet. © Nobecourt/ Musée Carnavalet/ Roger-Viollet 1499 Selon les registres de la ville il existait 17 fontaines publiques à cette date 9 ZOOM SUR La vente privée de l’eau Les pompes à eau Accolée au Pont Neuf, la pompe de la Samaritaine est édifiée en 1608. Elle élève l’eau de la Seine pour alimenter le palais du Louvre, les jardins des Tuileries et quelques fontaines de la rive droite. Elle est dotée de deux pompes aspirantes et refoulantes activées par une roue. 710 m3 d’eau sont pompés quotidiennement dans un réservoir situé à proximité du cloître de Saint-Germain-l’Auxerrois. La construction d’une deuxième pompe sous les arches du pont Notre-Dame est décidée en 1669 et achevée en 1673. Saluées d’abord pour l’innovation de leur système hydraulique, les pompes à eau connaissent des dysfonctionnements répétés et gênent la circulation sur le fleuve. Elles sont démontées respectivement en 1813 et en 1853. Une entreprise qui coule ! La création de la Compagnie des Eaux par les frères Périer marque une nouvelle étape dans la manière de consommer l’eau. Accéder à l’eau devient un service payant que l’on propose aux Parisiens les plus fortunés. La pompe Notre-Dame (façade ouest). 1852. © Jean-Louis Henri Le Secq des Tournelles/ BHVP/Roger-Viollet À la date du 2 juin 1673 16 fontaines sur la rive droite alimentées par les Sources du Nord 14 fontaines sur la rive gauche alimentées par l’aqueduc d’Arcueil 21 fontaines sur les deux rives alimentées par les pompes Notre-Dame * Paris. La Pompe de la Samaritaine, construite sur le Pont Neuf sous Henri IV (détail) © Neurdein/Roger-Viollet À la veille de la Révolution, l’eau ne coule pas en permanence aux fontaines publiques et est coupée la nuit. Certains quartiers sont encore dépourvus d’accès à l’eau potable, comme les quartiers de Montmartre ou des Invalides. Deux ingénieurs-mécaniciens, les frères Périer, ont alors l’idée de créer un service payant pour fournir l’eau aux Parisiens. Ils considèrent l’eau comme « denrée » produite industriellement, destinée à être livrée directement au domicile des abonnés. Soutenue par des financiers puissants, la Compagnie des Eaux de Paris est constituée en août 1778. Pour assurer la production d’eau nécessaire à leur entreprise, les frères Périer entreprennent la construction d’une pompe à feu qui fonctionne au charbon. Située au bas de la « montagne » de Chaillot, elle entre en activité en juillet 1782. Une seconde pompe (Gros-Caillou) est mise en service en 1788 sur le quai d’Orsay. Inspirés d’un modèle anglais, ces premiers bâtiments-machines débitent un volume d’eau jamais atteint jusqu’à lors. Les pompes alimentent également de nombreuses fontaines publiques et marchandes, sur la rive droite et sur la rive gauche. Mais la Compagnie ne réussit pas à vendre suffisamment d’abonnements. En 1786, les actions s’effondrent et la ville de Paris rachète la Compagnie en 1788. La pompe à feu (machines à vapeur fixes) pour l’alimentation en eau du quartier de Chaillot, à Paris. Gravure XIXe siècle. © Roger-Viollet La Samaritaine : Le nom de la pompe vient du bas-relief représentant Jésus et la Samaritaine au puits de Jacob ornant le fronton de l’édifice. Une fontaine installée sur la façade du bâtiment distribue directement de l’eau aux passants. 10 La Samaritaine, profil du côté du Louvre, XVIIIe siècle. Dessin anonyme. Paris, musée Carnavalet. © Musée Carnavalet/Roger-Viollet * Selon Philippe Cebron de Lisle, Des origines à 1800 : Paris en quête d’eau dans Paris et ses fontaines. De la Renaissance à nos jours, sous la direction de Béatrice de Andia, 1995 ; D’après Eugène Belgrand, Les travaux souterrains de Paris, 1873-1887, Tome III, Les Eaux anciennes ». Paris, ancien marché Saint-Martin, rue Saint-Martin. Fontaine marchande filtrant l’eau de la Seine. Gravure de Navellier (fin du XIXe siècle) d’après Broux. © Roger-Viollet Bizard (début XIXe siècle). « La pompe marchande du Cours-laReine. Paris, 1802 ». Paris, musée Carnavalet. © Musée Carnavalet/Roger-Viollet 11 ZOOM SUR ? S U O V Z IE V A S E L u a ’e d r u e t r o p e d r ie t é Le m Durant plusieurs siècles, les porteurs d’eau jouent un rôle important dans la vie quotidienne des Parisiens. S’approvisionnant soit dans la Seine, soit aux fontaines publiques et marchandes, ils sont les « maîtres » de l’eau et des fontaines. Les porteurs d’eau obligent les bourgeois à utiliser leurs services en malmenant leurs domestiques, brisant parfois leurs seaux et cruches. Des ordonnances de police mentionnent diverses brutalités, punies par des sanctions allant de l’amende à la prison. Une anecdote raconte que ces violences s’expliquaient par le fait que, s’ils gagnaient leur vie grâce à l’eau, ils n’en faisaient guère usage pour se désaltérer… An Anonyme. « Insigne de fonction des porteurs d’eau fo de la Convention nationale, 2 septembre 1792 ». 21 Bronze, 1792. B r Paris, musée Carnavalet. P a © Carole Rabourdin/ Musée Carnavalet/ M Roger-Viollet R o Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que le métier de porteur d’eau, est soumis à un contrôle officiel. Celui-ci ne concerne que les porteurs d’eau à tonneau, Pour des raisons d’ordre et de santé publics leurs tonneaux doivent être propres. Il leur est également interdit de s’approvisionner aux fontaines publiques. Les porteurs d’eau interpellaient les passants en criant de manière lancinante « A l’eau, à l’eau ! » Cet appel a résonné longtemps dans les rues de Paris. Jean-Baptiste Bonnart (1678-1726) « Le porteur d’eau » (détail) Burin aquarellé. Paris, musée Carnavalet © Musée Carnavalet/Roger-Viollet ste Pendant longtemps il n’existe urs qu’une catégorie de porteurs d’eau : ceux dits « à bretelless ». ion Ils tirent leur dénomination d’une sorte de courroie de cuir passant derrière leur cou, aux ont extrémités de laquelle sont aux suspendus deux seaux. Les querelles sont fréquentes entre porteurs d’eau. Ils se disputent également régulièrement avec les autres usagers des fontaines, s’estimant prioritaires en vertu d’un prétendu service public. Denis-Auguste-Marie Raffet (1804-1860) « Porteurs d’eau se disputant » (détail) Estampe. Paris, musée Carnavalet © Musée Carnavalet/ Roger-Viollet Durant la seconde moitié du XIXe siècle 1 000 litres d’eau vendus par le porteur d’eau coûtaient 5 francs. La même quantité d’eau coûtait 1 franc à la fontaine marchande. À partir de 1880, et avec l’arrivée de l’eau courante dans les immeubles, le nombre de porteurs d’eau diminue. La plupart se reconvertissent en marchands de vin ou en charbonniers ou encore rentrent dans leur province d’origine. Ils disparaissent tout à fait au début du XXe siècle. Visite annuelle des tonneaux des porteurs d’eau de Paris, en 1877 (détail) Gravure de V. Stablo d’après un dessin de A. Denis © Roger-Viollet 12 « Les Porteurs d’eau ». Lithographie de Godefroy Engelmann (1788-1839) d’après Baptiste. Paris, musée Carnavalet. © Musée Carnavalet/Roger-Viollet Ducarme/Charles Joseph Traviès de Villers (1804-1859). « Porteurs d’eau : On peut bien se passer de bottes ». Estampe. Paris, musée Carnavalet. © Musée Carnavalet/ Roger-Viollet À la fin du XVIIIe siècle apparaît le porteur « à tonneau ». Les tonneaux sont montés sur deux roues et tirés par le porteur d’eau ou un cheval. Les seaux sont remplis directement devant le domicile du client. Avec cette évolution, la profession devient très lucrative et organisée mais fait également l’objet de contrôles accrus. 13 Montmartre. Porteur d’eau devant le Lapin Agile, Paris, vers 1910 © Albert Harlingue/Roger-Viollet Des fontaines en abondance Le double rôle des fontaines De l’utile à l’agréable Au XIXe siècle, la ville de Paris connaît une période de grands travaux d’urbanisme. Le préfet Rambuteau, puis le baron Haussmann vont profondément changer le visage de la capitale pour répondre à ses nouvelles ambitions esthétiques et sanitaires. Pour satisfaire les besoins croissants des Parisiens, les eaux de l’Ourcq sont captées et acheminées par le canal de la Villette en 1821, puis par le canal Saint-Martin en 1825. Les forages de puits artésiens sont rendus possibles grâce à une meilleure maîtrise des systèmes hydrauliques et de nouveaux aqueducs, plus performants, sont construits. Ces quantités d’eau supplémentaires permettent la multiplication rapide du nombre de fontaines. La conception de ces nouvelles fontaines répond aux mêmes grands principes qui guident la métamorphose de la capitale. et participent ainsi à l’embellissement de Paris. De l’autre, les fontaines utilitaires sont des tinées à donner un accès à l’eau potable pour tous. À la fin du siècle, ces deux démarches trouvent leur synthèse dans la conception de la fontaine Wallace avant que l’arrivée de l’eau courante à domicile ne modifie profondément le statut des fontaines dans la ville. D’un côté certaines fontaines, souvent monumentales, sont confiées à des artistes 1854 1 938 bornes-fontaines 29 fontaines monumentales 69 fontaines de puisage 13 fontaines marchandes * Entre 1800 et 1900, la conception des nouvelles fontaines répond aux mêmes grands principes qui guident la métamorphose de la capitale. D’un côté, celles qui participent à l’embellissement de Paris, souvent monumentales, et de l’autre, les fontaines utilitaires, destinées à donner un accès à l’eau potable pour tous. En arrivant au pouvoir, Napoléon 1er (17691821) souhaite « faire quelque chose de grand et d’utile pour Paris ». Pour améliorer l’alimentation en eau dans la capitale, il lance le projet du creusement du canal de l’Ourcq (affluent de la Marne). Il ordonne également la remise en état des fontaines anciennes, des machines hydrauliques, des pompes à vapeur existantes et la création de 15 nouvelles fontaines. Certaines deviennent des supports d’expression artistique, politique et historique à part entière. Les autres, de facture plus modeste, doivent avant tout servir de… fontaines publiques et donner à boire aux Parisiens. Les fontaines sont destinées à embellir Paris et à rendre hommage à d’illustres personnages ou à commémorer des événements. Elles reflètent le goût esthétique d’une époque, d’un roi, d’un empereur. Tandis que dans le même temps, la fontaine utilitaire connaît son âge d’or avec le préfet Rambuteau. Fontaine Molière, Paris (1er arr.), 2012 © Eau de Paris/ Émile Luider/ Inner France 14 Fontaine Cuvier et détail, Paris (5 e arr.), 2012 © Eau de Paris/ Émile Luider/Inner France * Eugène Belgrand, Les travaux souterrains de Paris, 1873-1887, Tome IV, Les Eaux nouvelles. Ludovico Visconti (1791-1853). Fontaine Molière. Paris (1er arr.). © Roger-Viollet Fontaine Rambuteau Martial Adolphe Théodore Jules Potemont (1828-1883). « Saint-Séverin, rue Saint-Jacques, 1862 - fontaine Rambuteau ». Estampe. Paris, musée Carnavalet. © Musée Carnavalet/ Roger-Viollet 15 ZOOM SUR ie r é s n e e in a t n o f la Rambuteau et Administrateur sous Napoléon 1er en 1810, puis préfet de la Seine à partir de 1833, Rambuteau (1781-1869) est à l’origine des premiers grands travaux parisiens. Sous les pavés… de l’eau Une demi-douzaine de puits artésiens ont été creusés au XIXe et au début du XXe siècles. Aujourd’hui, cinq d’entre eux ont été rénovés et trois sont équipés de fontaines à boire, ceux de la place Verlaine (13e arr.), du square Lamartine (16e arr.) et du square de la Madone (18e arr.). Sensible aux théories hygiénistes, il applique sa devise « de l’eau, de l’air, de l’ombre » et modernise ainsi le réseau des égouts, fait construire de nombreuses fontaines et développe les espaces verts. Il est à l’initiative de la conception et de la généralisation des bornes-fontaines, situées principalement dans les parcs et jardins de la capitale. Paris en compte 146 en 1830 et près de 2000 en 1848 ! Par la suite les modèles se diversifient mais leur conception reste guidée par la simplicité. Les fontaines à l’Albien L’eau qui coule aux fontaines à l’Albien est faiblement minéralisée. Elle contient moins de calcium et de magnésium que l’eau du réseau, mais elle est très chargée en fer. Les fontaines sont donc équipées d’un système de déferrisation afin de Bornes fontaines Extraits du Supplément à l’album Gibault, Charles Gibault & Cie, IngénieursConstructeurs, Paris, 1895 Fontaine Verlaine – puits artésien de la Butte-auxCailles, Paris (13e arr.), 2012 © Eau de Paris/ Émile Luider/ Inner France réduire la quantité de fer, naturellement supérieure à la norme de santé publique. Ce traitement permet également de faire baisser la température de l’eau qui sort du puits à 28 °C. Plaque apposée sur la fontaine Lamartine – puits artésien de Passy, Paris 16e arr., 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/ Inner France 16 17 Enfants buvant à une fontaine publique. Paris, vers 1925. © Albert Harlingue/Roger-Viollet Borne-fontaine © Eau de Paris/ Émile Luider/ Inner France Fontaine Lamartine – puits artésien de Passy, Paris (16 e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France ZOOM SUR Les puits artésiens N-NO Vernon Précipitations Paris Auxerre Puits artésien S-SE 0 mètres 500 Le bassin géologique parisien renferme une vaste nappe d’eau souterraine, dite de l’Albien. D’une profondeur maximale de 900 mètres, elle représente environ 700 milliards de mètres cubes d’eau et constitue une réserve d’eau considérable. 1 000 1 500 0 100 km 2 000 Ces réserves d’eau potable ont incité le forage de puits, dits artésiens, sous l’administration de Rambuteau (18331848). Le terme artésien vient des premiers puits qui furent forés en Artois (province française) au XIIe siècle. Le puits de Grenelle est le premier puits foré à Paris en vue d’alimenter les quartiers de la rive gauche. Le forage est effectué dans l’enceinte des abattoirs de Grenelle. Les outils de forage atteignent en février 1841 la nappe à la profondeur de 547 mètres, déversant 40 litres par seconde en inondant ainsi les hommes et le chantier ! Car à cette époque, le puits était complètement artésien, c’est-à-dire que l’eau en jaillissait naturellement, sans pompage. Aujourd’hui, à Paris, du fait de la baisse du niveau de la nappe, l’eau ne remonte plus jusqu’au niveau du sol et doit être pompée. 18 L. Guiguet, Hochereau et Fath. « Les Promenades de Paris par A. Alphand, J. Rothschild, éditeur, 1868 Puits artésien de Passy ». Livre. Paris, musée Carnavalet. © Musée Carnavalet/Roger-Viollet La nappe de l’Albien Tertiaire Craie/Crétacé supérieur Albien Crétacé inférieur Jurassique Puits artésien de Grenelle. Paris (7e arr.). Carte postale, vers 1900. © Roger-Viollet Détail de fontaine Wallace, Paris, 2012 © Eau de Paris/ Émile Luider/Inner France La fontaine Wallace Un don historique Souvent méconnues par les Parisiens, les fontaines Wallace sont l’un des symboles de notre patrimoine historique et urbain. Les fontaines Wallace portent le nom de leur donateur, Sir Richard Wallace (1818-1890). Né à Londres, il passe une grande partie de sa vie à Paris. Héritier d’une grande fortune, il fait don à la ville de 50 fontaines à boire après avoir vu les Parisiens subir une pénurie d’eau durant le siège de Paris et la Commune en 1871. La première fontaine Wallace est posée en 1872 sur le boulevard de la Villette. Équipées de gobelets en étain, ces fontaines rencontrent un vif succès auprès des Parisiens, qui veulent goûter à l’eau de « la brasserie des quatre femmes ». L’engouement est tel que Paris décide d’en commander une trentaine de plus. Fontaine Wallace, Paris, 1938. © Roger-Viollet Fontaine Wallace, rue de la Bûcherie, Paris (5e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France 19 ZOOM SUR s le è d o m s e s t e e La Wallac LE SAVIEZ-VOUS ? Fabriquées encore aujourd’hui de manière artisanale par la société GHM, les fontaines Wallace à cariatides sont composées ées en ateliers. s de près de 80 pièces assemblées La fontaine Wallace s’inspire des « Drinking king art, fountain » de Londres. Amateur d’art, Richard Wallace esquisse lui-même son modèle et choisit la fonte de fer, matériau riau résistant et facile à produire. Réalisées par le sculpteur Charles-Auguste Lebourg,, les pièces sont coulées par la Société anonyme yme des hauts-fourneaux du Val d’Osne, en Haute-Marne, qui deviendra ensuite e la société GHM. Une fontaine, e,, 4 vertus de e Chaque cariatide a : représente une allégorie la Simplicité, la a Bonté, B a Charité. C la Sobriété et la À l’origine, tous les modèles sont équipés pés de gobelets en étain retenus par une chaînette. Ils ont été supprimés en 1952 952 pour des raisons d’hygiène. Le grand modèle à cariatides est le plus répandu, mais il existe également un modèle dèle en applique et un modèle à colonnettes. tes. 20 Fontaine Wallace – modèle à colonnettes, place de Barcelone, Paris (16 e arr.), 2012 © Eau de Paris/ Émile Luider/ Inner France Du vert v en ville ! Le cho choix oi de la couleur Napoléon III et revient à N sa volonté é d’introduire la dans nature dan n la ville. Cette couleurr a été imposée par la ville villle de Paris dans un souci de de cohérence du paysage urbain urb ba (kiosques à colonnes Morris). journaux et co ol Des détails ntt qui comptent Détail d’une fontaine Wallace, 2012 © Eau de Paris/ Émile Luider/ Inner France Fontaine Wallace, modèle en applique et détail, rue GeoffroySaint-Hilaire, Paris (5e arr.), 2012 © Eau de Paris/ Émile Luider/ Inner France Les motifs de la a fontaine f n’ont pas été choisis ho oisis au hasard. Ils s’inspirent ’in nspirent de la nature et du u monde aquatique ue e: dauphins, roseaux, au ux, vagues, triton, poisson po oisson décorent la Wallace. lla ace. U Un n verre pour tous ! À l’origin l’origine, ne des gobelets en étain étaiin étaient reliés à la fo fontaine par une o chaîne et e permettaient de boire. Ils ont été bo b supprimés suppriim en 1952, à la demande du Conseil dema a d’Hygiène d’Hygiè èn publique du Département de la Dép pa Seine. Passants se désaltérant à une fontaine Wallace lors d’une vague de chaleur. Paris, juin 1941. (détail) © LAPI/ Roger-Viollet © Daniel Osso 21 Des fontaines pour tous les goûts Paris compte actuellement plus de 1 200 fontaines et points d’eau. Outre les fameuses Wallace, de nouvelles fontaines continuent d’être conçues et installées dans la capitale, participant à la fois à l’embellissement des quartiers et à la mission d’accessibilité à l’eau potable de la ville de Paris. Fontaine du Millénaire, 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/ Inner France Les fontaines à boire font parfois l’objet de concours. Designers et artistes sont alors sollicités pour proposer un concept inédit, qui s’intégrera dans un environnement urbain déjà dense et un patrimoine historique riche. Les projets retenus allient innovation hydraulique, fonctionnalité et esthétisme afin d’être en adéquation avec les modes de vie des Parisiens d’aujourd’hui. Les typologies des nouvelles fontaines publiques se diversifient. Elles proposent des formes ludiques, liées à un usage de l’eau tourné vers le plaisir et l’agrément, mais avec une attention particulière portée au moyen de distribution, plus respectueux de la ressource et de sa préservation. Les fontaines du Millénaire Les porteuses d’eau Fontaine Millénaire, place de la Garenne, Paris (14 e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France Fontaine Totem, place de l’Hôtelde-Ville, Paris (4 e arr.), 2012 © Eau de Paris/ Émile Luider/Inner France 22 Fontaine « Poing d’eau » © Modélisation d’Antoine Phélouzat pour Eva Albarran & Co Les robinets de la Pétillante, fontaine du square de Reuilly, Paris (12e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France Fontaine Arceau 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France Fontaine du Millénaire, place de la Garenne, Paris (14 e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France Surnommées les « porteuses d’eau », les fontaines du Millénaire représentent deux silhouettes accolées dos à dos. Jouant sur un effet de métamorphose, la fontaine donne l’impression qu’un bras se détache du corps pour offrir l’eau. Ce geste d’offrande se traduit par une main tendue vers le passant… À l’occasion du passage à l’an 2000, un concours d’idées a été lancé pour la création d’une nouvelle fontaine à boire. Sans se substituer à celles, typiquement parisiennes, offertes par Sir Wallace, elle devait proposer un point d’eau fonctionnel et esthétique, s’intégrant dans le paysage historique et urbain de Paris. L’agence RADI DESIGNERS a été retenue pour ce projet. Quatre fontaines du Millénaire ont été installées dans la capitale : sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame (4e arr.), place Saint-Michel (6e arr.) sur le quai François-Mauriac au pied de la Bibliothèque François Mitterrand (13e arr.) et sur la place de la Garenne (14e arr.). « Par sa forme, la fontaine mêle figuration et abstraction. Figuration dans la tradition des cariatides participant à l’ornement et trouvant prétexte dans un jeu de fonctionnement et d’imbrication dans l’architecture. Abstraction parce que le geste est générateur du corps de la fontaine, d’un geste et d’une transformation géométrique. Le tout est à resituer dans le paysage urbain, lieu où se côtoient humains et véhicules où alternent mouvements et pauses. » (Agence RADI DESIGNERS) 23 Les fontaines Totem Les fontaines Arceau La fontaine éphémère qui reste ! Boire dans l’O Créées dans les ateliers d’Eau de Paris, ces fontaines mobiles, au design sobre, sont surtout fonctionnelles et légères. Réalisées avec des matériaux durables (inox et acier inoxydable), elles sont faciles à entretenir ou à réparer. La hauteur de cette nouvelle fontaine a été étudiée e pour permettre à un buveur, installé debout, de boire à la volée, dans une position confortable et ouverte au uré paysage. Le symbole de l’eau et de l’offrande est figuré par un « o » qui se courbe vers le buveur. Les fontaines Totem ont été initialement conçues pour répondre aux besoins en eau lors de manifestations culturelles et événementielles organisées dans Paris. Les robinets ont été conçus pour des usages fréquents. Depuis le printemps 2012, deux Totem sont installées de façon permanente sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Deux autres seront prochainement implantées le long de la Seine, sur le quai de Sully et le square de l’Hôtel-de-Ville. Suite aux bornes-marchés qui répondent aux besoins sanitaires des commerçants des marchés parisiens, ces fontaines à boire seront installées prochainement sur tous types d’aménagements pour encourager la pratique de boire aux fontaines en ville. Les deux modèles ont été conçus par Cécile Planchais, designer. Sa forme oriente l’eau vers l’intérieur de la fontaine et évite l’éclaboussure. Ses matériaux - aluminium et inox - sont nettoyés par le jet. Le corps en fonte grise scintillante évoque la fraîcheur et le mobilier parisien. Une deuxième sortie d’eau à l’arrière est destinée aux enfants, aux personnes à mobilité réduite. Elle permet aussi de remplir un petit récipient ou de se laver les mains. « L’idée initiale était de créer un bac avec bouton pressoir. Mais pour diminuer son emprise au sol, nous avons décidé de la verticaliser, d’où son nom. Finalement, on a réussi à faire une fontaine mobile facilement maniable, esthétique et utile » (Fabrice Boréa, Responsable du service Maintenance hydraulique et mécanique, Eau de Paris) Fontaine Arceau © Design Cécile Planchais « Pour redonner goût et confiance à la pratique de boire en ville à la fontaine, Il m’a semblé nécessaire d’inventer un objet et un signe fort qui valorise l’eau et son accessibilité. La fontaine s’adapte aux pratiques actuelles de déplacement en vélo ou de déjeuner dans la rue afin de retrouver cet usage généreux et réjouissant d’espace public : boire debout, dans une position ouverte sur le paysage dans la tradition des fontaines Wallace. » Fontaine Totem, place T de l’Hôtel-deVille, Paris (4 e arr.), 2012 Eau de Paris/ ©E Émile Luider/ É Inner France I 24 Croquis préparatoires de la l fontaine f i Totem © Farid Belabed/MHM/Eau de Paris 2 Fontaine Arceau 2012 r/ © Eau de Paris/Émile Luider/ e Inner France Borne-marché © Croquis Cécile Planchais (Cécile Planchais, designer) 25 « Le concept des fontaines Poings d’eau est un projet vital et urbain pour rafraîchir tous flâneurs assoiffés sur le sentier battu ! Il doit stimuler le relationnel humain, le bienvenu chez moi. Je souhaite que ce projet puisse contribuer à nouer des liens entre nos différents points de vue face à notre histoire en construction » (P.M Tayou, artiste) Simulation de la fontaine sur le boulevard Davout © Eva Albarran & Co Les Poings d’eau Des bulles au robinet Issue du concept italien des « Casa dell’Acqua » (Maison de l’eau), la première fontaine « pétillante » de France a été inaugurée en 2010 dans le jardin de Reuilly à Paris (12e arr.). Elle délivre gratuitement de l’eau gazeuse, de l’eau plate et de l’eau rafraîchie. La fontaine « pétillante » s’intègre au mobilier urbain des parcs et jardins publics parisiens en prenant la forme d’un kiosque en bois clair. Son eau est gratuite et disponible aux heures d’ouverture du parc. L’œuvre de Pascale Marthine Tayou Disséminées sur les boulevards des Maréchaux et au niveau de la porte de Montreuil, les nouvelles fontaines « Poings d’eau » seront installées dès octobre 2012. L’artiste Pascale Marthine Tayou a imaginé et conçu cinq modèles de fontaines d’eau potable en fonte, chacune différente, constituant ainsi une œuvre contextuelle et relationnelle. « La pétillante » la Chapelle : 19 projets se matérialisent sur les 14,5 kilomètres du nouveau tronçon. Les projets sélectionnés invitent les riverains à s’approprier les œuvres implantées dans l’espace public. Cette œuvre s’inscrit dans le cadre des interventions artistiques sur le parcours du tramway T3 de la porte d’Ivry à la porte e de L’eau fraîche est obtenue grâce à un système de refroidissement : l’eau arrivant du réseau est refroidie pour atteindre 7 °C. L’eau pétillante est obtenue par adjonction de CO2 dans l’eau rafraîchie. L’eau tempérée arrive directement du réseau de distribution. Deux nouvelles fontaines pétillantes seront installées entre le printemps 2013 et le début de l’année 2014. Implantation des fontaines E s Ortea 26 e la R. d Modèle B Modèle D Rue D Pl. de la Pte B de Montreuil A n d’Avro ut Boulevard Davo C Fontaines « Poing d’eau » © Modélisations d’Antoine Phélouzat pour Eva Albarran & Co Rue Schubert Modèle E raichers Modèle C e Ma des de Rue d es ées né n éné én ré yré yr yré yrén yréné Pyréné Pyré P Rue des Py Modèle A ux on Sim StCx Tuyau de refroidissement Glaçon Conduite d’eau potable Arrivée de l’eau potable Eau tempérée Eau fraiche Réserve de CO2 « Pour la première fois en France, une fontaine publique distribue de l’eau pétillante pour tout le monde et gratuitement. Cette nouvelle fontaine s’inscrit pleinement dans la volonté de la Ville de Paris de multiplier les points d’eau dans la capitale. » L’œuvre de Pascale ale Marthine Tayou Rue de La Pétillante, fontaine du square de Reuilly, Paris (12e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France La Pétillante, fontaine du square de Reuilly, Paris (12e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/ Inner France (Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris chargée de l’eau, de l’assainissement et de la gestion des canaux et Présidente d’Eau de Paris) Eau Gazeuse Schéma du système de refroidissement et de gazéification de la Pétillante © Eau de Paris 27 Provenance de l’eau L’eau de Paris provient à parts égales d’eaux souterraines et d’eaux de rivières. Les sources les plus lointaines se trouvent en Normandie et en Bourgogne. La plus éloignée se trouve à environ 156 km de Paris, vers Sens. Les eaux de rivières proviennent de la Marne et de la Seine. L’eau de Paris est équilibrée et bonne pour tous Minéralisation moyenne Calcium : Sulfates : Chlorures : Magnésium : 90 mg/l 30 mg/l 20 mg/l 6 mg/l Bicarbonates : Sodium : Potassium : Fluor : 250 mg/l 10 mg/l 0,2 mg/l 0,7 mg/l Composition minéralogique moyenne de l’eau (2012) © Eau de Paris À Paris, l’eau des fontaines, comme celle du robinet, contient tous les minéraux nécessaires, sans excès. Riche en calcium et en magnésium, elle est « l’aliment » le plus contrôlé et surveillé par les pouvoirs publics. Tout savoir sur l’eau des fontaines Prochainement, toutes les fontaines à boire de Paris seront marquées par trois plaques indiquant que l’eau est potable, mais précisant aussi son origine et sa composition moyenne. q Cette fontaine est approvisionnée par les eaux traitées de la Seine et de la Marne. Cette fontaine est approvisionnée par les eaux traitées des sources de l’Avre. Plaque destinée aux fontaines à boire indiquant la provenance de l’eau © Eau de Paris 18 17 9 8 16 7 ZOOM SUR u a e l’ e d e c n a n e v o r La p 28 10 20 2 1 15 19 6 3 4 11 5 12 14 13 © Pixelis Les fontaines à boire sont alimentées par le même réseau que celui qui dessert l’ensemble des immeubles parisiens. L’eau qui coule est la même que celle du robinet ! Comme les habitations, les fontaines sont alimentées en eaux souterraines ou en eaux de rivières en fonction des quartiers dans lesquels elles se situent. Quelle que soit son origine, l’eau des fontaines est de bonne qualité. Pour la préserver, l’eau coule en continu à certaines fontaines comme les Wallace. Cet écoulement évite la stagnation de l’eau et le développement des bactéries. Pour les autres fontaines, il faut toujours laisser couler l’eau quelques instants avant de la boire. Cette fontaine est approvisionnée par les eaux traitées de la Seine et des sources de la Vanne. q Eau de la Seine et des sources de la Vanne Eau des sources de l’Avre Eau de la Seine et de la Marne Eau des sources du Loing et de la Voulzie Cette fontaine est approvisionnée par les eaux traitées des sources du Loing et de la Voulzie. Plan des différentes origines de l’eau potable à Paris © Eau de Paris La température de l’eau varie en fonction de sa provenance. L’eau souterraine a une température constante toute l’année d’environ 12 °C. L’eau de rivière varie entre 4 °C et 25 °C selon les saisons. Selon la température de l’eau du robinet de votre habitation, vous pouvez connaître son origine ! 29 Fontaines Wallace peintes : en rose, rue Jean-Anouilh, Paris (13e arr.), en jaune, esplanade Vidal-Nacquet, Paris (13e arr.), en rouge, avenue d’Ivry, Paris (13e arr.), 2012 © Eau de Paris/Émile Luider/Inner France L’exposition À boire, à voir. À la découverte des fontaines parisiennes a été conçue et produite par Eau de Paris Amandine Mathis et Julie Pierrat PROGRAMMATION/MUSÉOGRAPHIE La Boîte à outils : Virginie Pivard Fontaine, je boirai de ton eau ! Si les fontaines ont pendant des siècles eu une place centrale dans la vie des Parisiens, elles ont en partie perdu leur rôle essentiel dans la ville avec l’arrivée de l’eau courante à domicile à partir de la fin du XIXe siècle. Pourtant, elles continuent à faire partie intégrante de la ville d’aujourd’hui et remplissent toujours leurs deux fonctions historiques. D’un côté, les fontaines anciennes représentent un patrimoine riche et original pour Paris que les nouvelles fontaines viennent enrichir. D’un autre côté, en accroissant sans cesse leur nombre, la ville de Paris renforce leur vocation à donner accès à tous à une eau de qualité. Présentes sur tout le territoire urbain, elles accompagnent les Parisiens dans leur nomadisme quotidien. Les fontaines gardent donc leurs fonctions anciennes, mais elles se réinventent aussi. La conception des nouvelles fontaines tient compte des contraintes actuelles. Elles se font ainsi plus faciles à utiliser et à entretenir. Par leurs formes, leurs couleurs et les nouveaux services proposés par certaines, elles apportent enfin une petite touche de ludisme et d’originalité au cœur de la ville. D’hier et d’aujourd’hui, les fontaines à boire s’inscrivent dans notre histoire collective. Toujours plus nombreuses et toujours accessibles, elles continueront longtemps à couler pour le plaisir de tous. 30 SCÉNOGRAPHIE/GRAPHISME La Fabrique Créative, Paris Scénographie : Henri Joaquim, Anaïs Flanquart Graphisme : Isabelle Abiven, Bruno Praudel, Régis Lindeperg Jeu multimédia : Thomas Brosset Éclairages et audiovisuels : François Julien Stagiaires : Marine Astic, Karine Boutroy, Margaux Dagiral, Anaïs Roumier, Joseph Rozier, Chloé Sutter MISE EN ŒUVRE, FABRICATION, RÉALISATION Impression numérique : Vision Décor, Ivry-sur-Seine Menuiserie : Panel, Créancey Éclairages et audiovisuels : Texel, Longjumeau PRODUCTION AUDIOVISUELLE Sim & Sam, Paris Marc Mamane et Ronan Posnic EXPERTS SCIENTIFIQUES Florian Meunier, Conservateur en chef au musée Carnavalet – Histoire de Paris, Département Archéologie et Moyen Âge Rose-Marie Mousseaux, Conservateur du patrimoine au musée Carnavalet – Histoire de Paris, Crypte archéologique du parvis de NotreDame et Catacombes Sylvie Robin, Conservateur du patrimoine au musée Carnavalet – Histoire de Paris, Crypte archéologique du parvis de Notre-Dame Sylvie Salles, Professeur d’architecture et d’urbanisme, ENSA Paris Val de Seine REMERCIEMENTS Eau de Paris remercie l’ensemble des personnes ayant apporté leur concours à cette exposition et en particulier : Fabrice Boréa et Farid Bélabed (Service Maintenance hydraulique et mécanique, Eau de Paris) Nathalie Viot et Eléa Petitcolas (Direction des Affaires culturelles de la Ville de Paris) Tatiana Titli (Agence Eva Albarran and co) Philippe Novac et Gilbert Bouvret (GHM) Delphine Desveaux, Marion Perceval et Pauline Chapelain (La Parisienne de photographie) Cécile Planchais (designer) Pascale Marthine Tayou (artiste) Jean-Luc Largier (Association des Sources du Nord Études et Préservation) Dominique Perchet (base Monumen) Laurent Massaloux (designer) Christiane Dôle (Musée Carnavalet) Régis Lepany (Centre des Monuments Nationaux) Eau de Paris, au service de l’eau des Parisiens Eau de Paris, l’entreprise municipale en charge du service public de l’eau à Paris, est responsable de l’ensemble du circuit de l’eau potable, depuis le captage jusqu’au robinet des consommateurs. Garante de la qualité de l’eau distribuée dans la capitale, elle porte également pour mission d’informer et de sensibiliser le public à l’environnement et aux enjeux de l’eau. Le Pavillon de l’eau, qu’elle gère pour le compte de la ville de Paris, constitue le principal lieu d’information et de documentation sur l’eau à Paris. Cette ancienne halle de relevage des eaux de Seine présente aujourd’hui une exposition permanente sur l’alimentation en eau de Paris et son histoire. Eau de paris y organise également des expositions temporaires et de nombreuses animations destinées à favoriser la diffusion des connaissances sur l’eau auprès de tous. Exposition du 14 septembre 2012 au 2 mars 2013 Pavillon de l’eau 77 avenue de Versailles 75 016 PARIS Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h et le samedi de 11 h à 19 h Entrée libre Programme complet du Pavillon sur le site Internet : www.eaudeparis.fr 31 Londres Lisburn (Royaume-Uni) (Irlande) Bordeaux (France) Nancy (France) San Sébastian (Espagne) Granby (Canada) Tbilissi (Géorgie) Macao (Chine) Nouvelle-Orléans Haïfa (USA) (Israël) Saint-Denis de la Réunion (France) Rio de Janeiro (Brésil) 7pO Appel non surtaxé Eau de Paris est cerée ISO 9001/2008, ISO 14001/ 2004 et OHSAS 18001/2007 pour l’ensemble de ses acvités liées à la producon et au transport de l’eau potable. Eau de Paris a reçu le label égalité au tre de son engagement en faveur de l’égalité femmeshommes ainsi que le label diversité. Image recto : Passants s’abreuvant à une fontaine Wallace, à Paris, lors d’une vague de chaleur, en juin 1914 (détail). © Maurice-Louis Branger/Roger-Viollet Images verso : remerciements au projet Monumen. Conception graphique : La-fabrique-créative Quelques Wallace en France et dans le monde