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Sujet d’étude :
Le Moyen-Orient de 1945 à nos jours
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1 Les enjeux au Proche et Moyen-Orient (1840/1967)
1.1 Le « grand jeu » colonial (1840-1945)
- les enjeux (axes de communication, ressources)
- Villes Saintes des 3 monothéismes pour les juifs, chrétiens et musulmans (Jérusalem, La mecque)
- Pétrole du G. persique =enjeu mondial (65% de la prod.mond.)
- Canal de Suez = axe de transports majeur depuis 1869
- Nucléaire enjeu mondial récent (Israël /Iran).
- colonialisme d’influence:
-Fin XIXè = démembrement de l’Empire Ottoman et installation de rois hachémites «fantoches» proanglais (Egypte Irak Golfe P.; Iran)
=> les états du MO ne sont indépendants qu’en apparence :
-Contrôle franco-britannique sur l’Égypte et son canal de Suez source de péages lucratifs
- Modestes royalties pétrolières accordés aux états du golfe.
- Supergrands de la G. froide s’affrontant par alliés interposés (camp arabe pro sov. /USA pro israélien.)
Rôle charnière de l’Arabie saoudite : allié US mais aussi solidaire du camp arabe contre Israël
- Aspirations arabe / juive, et promesses avant 1945
Mvt juif sioniste de T. Herzl né vers 1890 visant à obtenir un état juif en Palestine, peuplé alors en majorité d’arabes
musulmans et chrétiens ; en 1917 déclaration Balfour concédant un « foyer national juif » en Palestine sous
contrôle anglais, mais déjà combattue par les palestiniens.
1.2 La naissance de la question israélo-arabe (1945-1967)
- un plan de partage mort – né et la question palestinienne (cf manuel carte AB doc 12 p 35)
- après 1945, violences sionistes, puisant leur légitimité dans la découverte du génocide hitlérien
- 1947 : Plan de partage de l’ONU : 2 états Israélien /palestinien avec Jérusalem en territoire
international : refus du partage par les palestiniens /voisins arabes
=> 1ère guerre israélo-arabe lancé et cependant perdu par camp arabe
superficie d’Israël X par 2, le peuple palestinien est privé d’état et d’espace national
=> 1er exode des palestiniens vers des camps de réfugiés précaires dans les états voisins de Syrie,
Liban et surtout la Jordanie voisine.
=>1964 fondation de l’OLP en Égypte. Sa charte prévoie la destruction d’Israël.
-
Affaiblir la puissance coloniale …sans rejeter l’occidentalisation ( Nassérisme , Egypte, Iran)
Affirmation des Etats arabes qui réclame leur indépendance effective :
-1952, Nasser officier égyptien renverse le roi pro-anglais, puis nationalise le canal de Suez
-1951, l’Iran nationalise son pétrole sous la direction de Mossadegh.
Ces pays ne rejettent pas cependant pas l’influence culturelle occidentale, ces politiques se faisant sur des bases
souvent laïques (« révolution blanche » en Iran, en faveur de l’alphabétisation et l’émancipation des femmes)
- Crise de Suez , nassérisme et intrusion des tensions USA-URSS dans la région (56 – 67)
- crainte des Grandes puissances menacées d’affaiblissement, qui contre-attaquent alors :
-1953 Mossadegh est renversé par un coup d’état mené par la CIA américaine
- Pacte de Bagdad proUS/antisoviétique ralliant des états arabes aux USA (Iran,etc…)
-1956 intervention franco-anglaise contre la nationalisation du canal de Suez mais interposition
americano- soviétique via l’ONU.
=> prestige accru de Nasser et son Mvt nationaliste panarabe et laïque visant à supprimer les frontières
« coloniales » entre les états arabes dont Egypte et Syrie, 2 principaux états pro-soviétiques
1
2 Internationalisation et persistance des conflits (67 – 90)
2.1 Le tournant de 1967 et la 3 ème guerre du Kippour
Contexte de surarmement / tensions croissantes
-Syrie / Israël se faisant une guerre de l’eau (fleuves frontaliers : Yarmouk / eaux du Jourdain)
- Nasser se veut le champion de la cause anti-israélienne contre son rival syrien : fermeture du détroit de
Tiran et de la Mer Rouge à Israël
=> Guerre préventive, à l’initiative d’Israël encore victorieuse = 4 Nouveaux territoires occupés
- les modifications territoriales ( cf manuel carte C doc 12 p 35)
- Sinaï égyptien
- Plateau du Golan syrien = Prise à visée stratégique pour Israël dans la guerre de l’eau ( Contrôle des sources du
Jourdain)
- Cisjordanie, avec Jérusalem-Est / bande de Gaza =les 2 espaces palestiniens
=> 2ème exode des palestiniens vers les états voisins de + en plus déstabilisés
=>Résolution 242 de l’ONU dénonçant ces occupations contraire au droit intern.
- la radicalisation palestinienne
67/73 Radicalisation du mvt palestinien S’AUTONOMISANT mené par le Fatah pro- syrien d’Arafat (ingénieur
réfugié au Koweït)
- Périphérie d’Israël = états sanctuaires pour les combattants du Fatah, bases de repli sûres.
- 1972 attentats des JO de Münich par un groupe radical palestinien ( Septembre noir)
- du conflit de kippour à l’isolement palestinien
oct.73 guerre du Kippour : Egypte Irak, Syrie par une guerre –éclair attaquent et déstabilisent Israël. Le camp arabe
se divise en durs et modérés : paix possible, contre les territoires occupés à rendre aux palestiniens ; via l’OPEP
soutien saoudien qui X4 le prix du baril de pétrole envers l’occident vu comme un allié d’Israël (1er choc
pétrolier)
2.2 De l’impasse israélo-palestinienne à la montée de l’islamisme
- Des colonies dans les territoires occupés palestiniens
Israël cherche à affirmer son espace, installant des colons juifs sur les territoires occupés palestiniens.
1981 : Israël annexe le Golan syrien et Jérusalem-Est, actions non reconnues en droit international.
Israël se sent isolé dans la région veut alors rompre cet isolement, et diviser le camp arabe
- Paix avec l’Egypte (77)
1978/79 : accord de paix de camp David Egypto- israélien, rétrocession du Sinaï à Sadate.
- montée de l’islamisme (Egypte, Iran) : formes, causes
Sources de l’islamisme =
- échec du mouvement nationaliste et panarabe de Nasser (excès des rivalités nationales.)
- creusement des inégalités au sein du monde arabe : misère des bidonvilles face à d’étroites élites
accaparant les richesses qu’autorise les revenus du pétrole, la corruption des régimes socialistes (Égypte)
- autoritarisme des régimes arabes ; la mosquée devenant l’unique espace de liberté autorisée
=> L’islam s’y politise alors, dénonçant l’influence politique et culturelle de « l’Occident matérialiste»
qu’il soit d’inspiration pro-soviétique (Égypte, Afghanistan ) ou pro-américaine ( Iran du shah).
Au lieu de moderniser l’islam, l’islamisme affirme au contraire « islamiser la modernité ».
-1979 : révolution islamique chiite en Iran (= 2è choc pétrolier accidentel). Le shah pro américain est
remplacé par un régime appliquant la charia inspirée du Coran:
- restrictions des libertés des femmes, dénonciation des Etats-Unis
- soutien aux mouvements islamistes chiites du Proche-Orient (Hezbollah libanais)
- 1981 : assassinat de Sadate par « les frères musulmans » égyptiens, jugé «mauvais musulman» après sa
paix séparée avec Israël.
- 1996 : avec l’aide saoudienne ,installation du régime des talibans sunnites instaurant la charia en
Afghanistan
2
-
La déstabilisation de la zone Nord-Est du Moyen-Orient depuis 1979
L’affaiblissement de l’Iran provoque alors la déstabilisation des états voisins :
- 1979 :à l’est, invasion soviétique en Afghanistan , ouvrant un accès possible vers la zone du pétrole à l’URSS.
Ceci provoque la tensions dans les relations URSS/USA et la reprise de la guerre froide, les USA appuyant la
résistance afghane depuis des mouvts islamiques basés au Pakistan voisin (Ben Laden est alors armé par la CIA)
-1980 : à l’ouest, l’Iran est attaqué par l’Irak pro-soviétique de Saddam Hussein afin d’élargir son étroit
débouché sur le golfe.
Cette menace sur l’accès au pétrole via le détroit d’Ormuz provoque l’intervention indirecte de l’Occident
soutenant tour à tour l’Irak et l’Iran. Les pétromonarchies conservatrices du golfe craignant aussi l’islamisme
révolutionnaire iranien finance également l’Irak.
2.3 L’imbroglio libanais (1975-1991)
Le Liban = une des rares démocraties de la région avec Israël, mais ce pays multiconfessionnel est à la fois faible et
divisé, subissant une longue guerre civile entre 1975 et 1991.
Ses puissants voisins, Israël, la Syrie, mais aussi les palestiniens et l’Iran interviennent profondément dans des
divisions intérieures complexes.
- la crise interne
La sur-représentation des chrétiens (1, 2 millions) ayant les 2/3 des sièges au parlement face au 2 millions de musulmans est
l’une des causes de la guerre civile de 1975.
-la crise externe : l’intrusion du conflit israélo-palestinien dans le pays
Chassés de Jordanie voisine depuis 1971, les extrémistes palestiniens utilisent le Liban sud en sanctuaire, depuis les
nombreux camps de réfugiés, pour lancer des attaques contre Israël, s’appuyant sur la revendication des musulmans libanais
contre les chrétiens de plus en plus alors soutenus par Israël.
Syrie et Israël interviennent y régulièrement : Israël chasse brutalement l’OLP d’Arafat en 1982 (massacre de Sabra et
Chatila) et occupe le sud du Liban jusqu’en 2000 (zone –tampon contre les incursions ).
3 Entre espoirs de paix et guerres (91-09)
3.1 87-93 De la 1ère intifada...
-1987 : 1ère intifada (guerre des pierres) : harcèlement des jeunes palestiniens privés d’armes après l’exil de l’OLP à Tunis
-1988 :OLP d’Arafat cherchant à rompre un isolement diplomatique : renonciation au terrorisme et proclamation d’un État palestinien
depuis Tunis, cependant rejeté par Israël.
3.2...à la 2ème guerre du golfe (90/91)...
- L’Irak ruiné par la guerre précédente avec l'Iran est lourdement endetté auprès des pétromonarchies dont le Koweït.
- crise diplomatique Irak /Koweït, ce dernier produisant beaucoup de pétrole au sein de l'OPEP = baisse des prix privant S.Hussein
de ressources financières.
- août 1990:invasion du Koweït par l’Irak :But = faire jeu égal avec l'Arabie Saoudite et faire pression à la hausse sur les prix du
pétrole brut.
=>USA mènent une campagne auprès de l'ONU : résolutions onusiennes approuvant un embargo / condamnation et un ultimatum
avec emploi de la force en cas de non-évacuation du Koweït après le 15 janvier 1991. George Bush senior a obtenu l'accord de l'URSS
dans un nouveau contexte de fin de guerre froide et l’accord des saoudiens. L’habile contestation du rôle de l'ONU par S. Hussein
(comparant la passivité onusienne envers Israël - non-respect de la résolution 242 de 1967- et la rapidité d’action envers l’Irak ) visait
à s’attirer les masses arabes. C’est cependant un échec, seuls les palestiniens approuvant cette démarche.
Une brève opération militaire d’une vaste coalition menée par les USA depuis les troupes basées en Arabie Saoudite libère le
Koweït. L'Irak subit un embargo économique et des inspections de désarmement, mais S. Hussein n'est pas renversé.
3.3...et à l'espoir d’une paix globale, vite confisqué par les radicaux des 2 bords
- Oslo , crise de la paix et Israéliens divisés ( 93 - 95)
Après l'impasse d'une conférence internationale à Madrid la venue de la gauche israélienne au pouvoir avec Rabin permet
les premières négociations de paix avec l'OLP : les accords d'Oslo prévoient une autonomie progressive accordée à un
État palestinien embryonnaire, ne gérant que quelques localités de Cisjordanie. Mais le maintien des colonies juives et
surtout la montée de l'extrême droite religieuse juive très implantée dans les colonies et multipliant les provocations
provoquent en retour des vagues d'attentats-suicides islamistes du mouvement palestinien Hamas. Cette crise majeure
débouche sur l'assassinat du 1er ministre israélien Rabin le 5 novembre 1995 par un activiste de l’extrême droite
religieuse juive.
3
- La 2ème Intifada Al Aqsa (00-06) : OLP et Hamas rivaux
Les radicaux palestiniens utilisant maintenant les zones autonomes comme abri avec la passivité de la police
palestinienne. De plus, en quittant le sud Liban en 2000, Israël incite alors le Hamas organisation islamiste palestinienne à
l'imitation du « parti de Dieu » Hezbollah. Une 2ème intifada se déclenche après la venue de Sharon sur l'esplanade des
mosquées à Jérusalem. Le leader de la droite élu rejette tout dialogue avec l'OLP. Des centaines de victimes entre 2000 et
2006 persuade Israël d'une politique unilatérale sans dialogue avec les palestiniens.
-L’unilatéralisme de Sharon : la sécurité sans les palestiniens (02-05)
Une vaste barrière de sécurité enfermant la Cisjordanie est bâtie à fin d'obtenir une sécurité sans l'accord des
palestiniens. En 2005 après le décès d'Arafat, Sharon décide l'évacuation de la bande de Gaza malgré l'opposition des
colons juifs. En 2006 le Hamas gagne - sans manipulation - les élections législatives palestiniennes.
En juin 2007 des violences palestiniennes débouche sur le contrôle islamiste sur la bande de Gaza, tandis que le
gouvernement modéré de M. Abbas garde le contrôle sur la Cisjordanie. Fin 2008, le Hamas organise un harcèlement sur
les villes limitrophes de Gaza : lancée de roquettes provoquant la brutale intervention israélienne (opération « plomb
durci » en 2008 / 2009 avec lourdes destructions dans Gaza)
3.4 Hyperterrorisme mondial, et Golfe sous haute tension (96- … ?)
- D’où vient Al Quaïda ?
Après la 2ème guerre du golfe de 1991, l'organisation Islamiste est née du rejet de la présence permanente des troupes
américaines en Arabie saoudite, Terre sainte de l'islam. Le saoudien Ben Laden « créature américaine » dans la lutte
antisoviétique en Afghanistan change ainsi de camp ; de multiples attentats antiaméricains apparaissent alors dans le monde.
- Talibans , pétrole, et USA …
Installé depuis 1996, le régime taliban n’est pas immédiatement combattu : attiré par la perspective d’un oléoduc traversant le
pays, les Etats-Unis répugne alors à rompre avec ce régime. En 1997 Al Quaïda trouve refuge en Afghanistan et y installe des
camps d'entraînement au terrorisme. De là partent les attentats du 11 septembre 2001.
- Les USA et la nouvelle politique au M. O (Afghanistan, Irak)
Georges W. Bush junior représente la droite néoconservatrice chrétienne, puissant soutien à l’État d’Israël. Au nom d’une
croisade contre « l’axe du mal », il affirme vouloir instaurer la démocratie au proche-Orient, en luttant contre les états
représentant une menace à partir d’armes de destruction massive. Après une offensive rapide réduisant fortement Al Quaïda
en Afghanistan, les Etats-Unis attaquent et occupe rapidement l’Irak en 2003 sans l’aval de l’ONU.
Mais l’introduction de la démocratie refusée par de puissants groupes sunnites provoque une guerre civile et le maintien de
troupes américaines pour assurer l’ordre.
Une telle présence US à ses frontières suscitent les craintes d’un Iran islamiste cherchant alors à s’équiper de l’arme
nucléaire…
L’administration Obama semble rechercher une nouvelle donne avec le monde arabo-musulman, bien différente de celle de la
période G.W Bush, marquée par la thèse du « choc des civilisations ».
4 Les tensions sur l'eau
Moyen-Orient = région semi désertique fortement soumise au stress hydrique sauf sur les zones d’altitude, de
valeur alors particulièrement stratégique
4.1 L'eau dans la rivalité Israélo-arabe
Hauteurs = des zones objet de rivalités dans le conflit : conquête israélienne du plateau du Golan syrien en 1967 afin de
maîtriser les eaux du Jourdain qui s’écoule vers Israël en aval.
=> Implantation des colonies juives de Cisjordanie installée sur les hauteurs où naissent sources et ruisseaux, généralement
réservé en priorité aux colons.
- zone surpeuplée de Gaza = manque d’eau du fait de nappes aquifères en partie salinisées
principale source d’eau dans la région, le Jourdain est installé sur la frontière-Est,chacun des états (Syrie, Jordanie).Ces états
s’autorisant en amont de multiples pompages dans le fleuve et ses affluents, chacun affaiblissant alors le débit général du
fleuve au détriment des voisins en aval.
4.2 Turquie et ses voisins : un conflit amont/aval
Un tel conflit se reproduit à plus grande ampleur et à l’identique entre la Turquie et ses voisins :
détentrices d’un puissant bassin hydrographique montagneux, la Turquie et son projet de vastes barrages (GAP)vise à
irriguer en amont de vastes surfaces semi-désertiques dans le territoire turc.
En aval, les états de Syrie et d’Irak reçoivent les eaux du Tigre mais surtout de l’Euphrate fortement diminués (perte de 50
% du débit). Les fortes remontées de sel stérile pour les sols et les nombreux pesticides charriés par les fleuves s’écoule en
aval dans les états voisins, syriens et irakiens restant impuissants face à une telle politique du fait accompli.
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