Le petit fugitif

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Le petit fugitif
Le petit fugitif
Source : carte postale Ecole et cinéma
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Arts visuels – février 2016
Ecole et cinéma, Le petit fugitif
Sommaire
Objectifs............................................................................................................................................. 3
Fiche d’identité du film ...................................................................................................................... 3
Résumé............................................................................................................................................... 4
Le réalisateur ...................................................................................................................................... 4
L’origine du film.................................................................................................................................. 5
La caméra du film ............................................................................................................................... 6
Le titre ................................................................................................................................................ 7
L’affiche .............................................................................................................................................. 7
Photos ................................................................................................................................................ 8
La bande annonce .............................................................................................................................. 8
Le ressenti des élèves ......................................................................................................................... 9
Les personnages ................................................................................................................................. 9
Les lieux ............................................................................................................................................ 10
Le scénario ....................................................................................................................................... 11
La mauvaise blague de Lennie .......................................................................................................... 12
L’écrit en langue originale ................................................................................................................ 14
La musique ....................................................................................................................................... 15
Le parc d’attraction .......................................................................................................................... 16
Du photographe- réalisateur à la composition de l'image................................................................ 16
Discussions et débats sur des thèmes portés par le film .................................................................. 17
Arts visuels ....................................................................................................................................... 17
Des prolongements cinématographiques......................................................................................... 20
Les références du dossier ................................................................................................................. 21
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Arts visuels – février 2016
Ecole et cinéma, Le petit fugitif
Objectifs
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-
-
-
Promouvoir une pratique du cinéma dans le cadre scolaire, en plaçant les élèves en situation
active de spectateurs. Il s’agit, ainsi, de faire entrer de manière régulière les enfants dans une
salle de cinéma, lieu d’échange d’une pratique culturelle et de lien social ;
développer les compétences des élèves relatives aux arts visuels et les amener à se
constituer une première culture cinématographique ;
favoriser la verbalisation et l’argumentation, la formation du jugement, du goût et de la
sensibilité ;
cultiver une attitude de curiosité pour les productions artistiques patrimoniales et
contemporaines, françaises et étrangères, qui est l’un des objectifs d’attitude fixé par le socle
commun de connaissances et de compétences ;
amener les élèves à communiquer et maîtriser le langage d’évocation, et plus largement, à
travailler les compétences dans le domaine du langage oral, de la lecture et de l’écriture.
(Utilisation, notamment, des textes et photogrammes de la carte postale) ;
maîtriser quelques notions liées à l’image cinématographique et connaître le lexique qui y est
rattaché (plan, séquence, plan-séquence…).
Fiche d’identité du film
http: //ww w .e nfants -d e -c inem a.c om /2011/film s /petit -fug itif.htm l
Titre : Le Petit Fugitif / Little Fugitive
USA, 1953
Format : 1,33 ; N & B, durée : 77'
Producteurs : Morris Engel & Ray Ashley
Réalisation : Morris Engel, Ruth Orkin, Ray Ashley
Musique composée et dirigée par Eddy Manson,
Directeur de la photographie : Morris Engel
Scénario : Ray Ashley
Edité par Ruth Orkin et Lester Troob
Musique et son supervisés par Lester Troob
Effets sonores : Harold Johnson
Montage : Ruth Orkin
Montage son : Ruth Longwell
Caméra spécialement conçue par Morris Engel et Charles Woodruff
Interprétation : Richie Andrusco (Joey Norton), Richie Brewster (Lennie Norton), Winnifred Cusching
(la mère), Jay Williams (Jay du Pony Ride), Charlie Moss (Harry), Tommy DeCanio (Charley), Will Lee
(le photographe)
Sortie : présentation le 2 septembre 1953 à la Mostra de Venise, 6 octobre 1953 à New-York
Récompenses : Lion d'argent au festival de Venise en 1953, Nominé aux Oscars 1954, Oscar du
meilleur scénario, Ruban d'argent du syndicat de la critique italienne en 1954
Distribution : Carlotta Films
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Résumé
http: //ww w.e nfants -de -c ine m a.c om /2011/films /pe tit -fug itif.htm l
À Brooklyn, Joey Norton, 7 ans, pâtit des brimades de Lennie, son grand frère (12 ans). La lecture de
cartoons excite l'imagination de Harry et Charley, copains de Lennie, pour le faire disparaître. Le
trottoir, la chaussée, les zones indéterminées composent leur cadre de vie. C'est l'été, le temps des
vacances, Lennie doit chaperonner Joey. Quel fardeau ! Leur mère se rend au chevet de leur grandmère. Elle confie à l'aîné la garde du cadet. Corvée qui contrarie son projet de fêter son anniversaire
à Coney Island avec ses comparses.
Le lendemain, les deux frères retrouvent Harry et Charley sur un terrain vague. Harry tient la
carabine (real gun) de son père. Il assiste Joey pour mettre en joue son frère et tirer sur lui à "balles
réelles". Lennie s'écroule théâtralement, comme doit mourir un gangster romantique. Harry promet
au criminel la chaise électrique. Joey n'a pas le choix. Première planque : un cagibi, chez lui. Le
téléphone sonne. Joey sort de sa retraite, prend des dollars glissés sous l'appareil, laissés par la mère,
et, armé de deux colts, tel un homme à abattre dans un film R.K.O, s'enfuit en franchissant la fenêtre
guillotine qui donne sur un passage. La gare, un flic !, filer dans son dos, une rame, sauvé ! Coney
Island au bout de sa fugue. Vertige de sa foule. Tournis de ses attractions. La nuit arrive, Joey hors-laloi dort à la belle étoile. Quel outlaw ne fit pas de même fourvoyé dans la grande prairie ? Un
manège de poneys satisfait sa passion des chevaux. Son propriétaire s'alarme de revoir son lonesome
fugitive. Il veut l'engager, son nom, son adresse ? L'annuaire, une cabine, Lennie décroche, accourt,
plus là, décollé ! Pas de temps à perdre, en vain ! 15h, messages écrits à la craie, sait-on jamais.
15h45, du Parachute, Lennie le repère avec un ballon… qui s'envole. 17h15, toujours rien. Un orage
vide la plage. Joey s'avance sur le sable en quête de bouteilles vides. Lennie le voit, l'appelle,
s'élance, il n'est pas mort, c'était une blague. 18h, la maison, réussi !, à l'heure pour le feuilleton à la
télévision : " Ce salaud de Morgan sui s'enfuit ! ". Le suspens-time continue. Sécher Joey, le changer
avant le retour de la mère. Ils regardent trop la télévision, elle va les emmener à Coney Island
dimanche.
Le réalisateur
Né le 8 avril 1918, Morris Engel a passé son enfance à Brooklyn et était extrêmement attaché à
Coney Island. Orphelin de père à trois ans, son apprentissage de la vie s’est fait dans la rue. Enfant, il
se souvient de la salle de cinéma comme de sa deuxième maison, foyer chaleureux qu’il gagne dès
qu’il a dix cents en poche pour s’acheter un ticket. Il adore les westerns.
D’abord photographe …Il devient rapidement un photographe très réputé, bientôt considéré comme
l’un des grands photo-reporters du pays. Dès 1944, il fait partie des quelques photographes ayant la
chance d’être exposés au MoMA.
Ensuite cinéaste …Puis il se tourne vers le cinéma et réalise Le petit fugitif en 1953 secondé par son
ami Ray Ashley. Le montage a été assuré par Ruth Orkin, son épouse.
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Le cinéma indépendant : Engel fait partie de ces quelques cinéastes ayant fait émerger la notion de
cinéma indépendant. Ses films sont de magnifiques balades dans New-York, on plonge par sa caméra
dans la matière même de la ville, son atmosphère.
Il décède le 5 mars 2005 et demeure une figure pionnière du cinéma indépendant qui commence à
être redécouverte.
L’origine du film
Le chaînon manquant
Ce film de 1953 était jusqu'à cette ressortie le chaînon manquant de l'histoire du cinéma moderne,
chaînon fondateur aux États-Unis La modernité a été historiquement une histoire essentiellement
européenne : en Italie d'abord avec le néoréalisme à la sortie de la guerre, entre 1945 et 1947, en
France ensuite avec la Nouvelle Vague entre 1959 et 1962. Au milieu, entre ces deux vagues de la
modernité, au cours de la même année 1953, deux films de cinéastes isolés, n'appartenant à aucun
groupe ni aucune école, dans lesquels le cinéma opère une mutation décisive : Le Petit Fugitif et
d'Ingmar Bergman.
Truffaut a souvent affirmé que sans Le Petit Fugitif, il n'y aurait eu Les 400 coups ni A bout de souffle.
Il faut le prendre au pied de la lettre.
Les 400 coups : le film, comme Le Petit Fugitif, suit un enfant de milieu modeste dans une fugue et
dans ses rêves, sans surplomb de l'auteur ni dramatisation excessive, sur le mode de la chronique.
Truffaut filme son jeune acteur au naturel, l'accompagne dans ses gestes et ses inspirations. Il tourne
en petite équipe dans un décor réel qu'il connaît bien, le quartier de sa propre enfance. Le film est
ouvertement autobiographique comme celui de Morris Engel, qui a été aussi un enfant des rues
lorsque sa mère est devenue veuve alors qu'il avait trois ans et trois sœurs.
A bout de souffle : Michel Poiccard a tué un policier, il est traqué par la police mais son
comportement, libre et sinueux, n'obéit pas vraiment à ce scénario dans lequel il est pris. Dans Le
Petit Fugitif, six ans auparavant, un enfant croit avoir tué son frère et part en balade à Coney Island
où il oublie son scénario catastrophe et vit sa vie, regarde, joue, découvre l'ouvert du monde.
Ce personnage de Joey est sans doute le premier de ces personnages modernes dont parle Deleuze,
détachés du scénario dans lequel ils sont pris, seulement à moitié concerné par ce qui leur arrive. Le
film de 1953 ouvre la voie de celui de 1959 en privilégiant l'errance et les moments de grâce, le
rapport du personnage au monde réel, en s'émancipant de la pression et de la logique purement
dramatiques.
Bien avant Godard, Morris Engel fait le choix radical de travailler avec une petite caméra tenue à la
main, avec une équipe réduite à trois-quatre personnes, de tourner dans la rue ou sur la plage sans
que les passants s'en aperçoivent. Il a fait spécialement construire dans ce but cette caméra 35
millimètres pour qu'elle ait la taille et la maniabilité d'une caméra 16 millimètres. Godard dans les
années 60, se souviendra de la liberté de prise de vues de ce film et tentera d'acheter ce prototype.
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Arts visuels – février 2016
Le Petit Fugitif est aussi un maillon fondateur du cinéma indépendant américain et annonce dès 1953
les premiers films de John Cassavettes. Shadows, produit lui aussi par souscription, sera tourné en
1959-1960 avec la même liberté de récit, le même affranchissement des contraintes techniques, la
même vitalité. Morris Engel, six ans avant Cassavettes, confie les postes techniques à des amis en qui
il a confiance et qui croient à ce film improbable, plutôt qu'à des techniciens confirmés. Chacun va
apprendre un métier nouveau pour lui en faisant le film. Il en écrit le scénario avec son ami Ray
Ashley, qui est, comme lui, photographe de presse. Il s'improvise lui-même cameraman de cinéma.
Une autre photographe, Ruth Orkin, qu'il vient juste d'épouser, en deviendra la monteuse.
Le Petit Fugitif, comme Rome, ville ouverte, comme A bout de souffle, fait partie de ces films
précaires, hors normes de production, hors normes techniques, hors normes esthétiques, qui ont
failli ne jamais exister en tant que films publics, mais qui pont fait bouger radicalement le cinéma. Le
Petit Fugitif, refusé à l'époque par tous les distributeurs ayant pignon sur rue aux États-Unis ,
rencontrera in extremis le distributeur de la dernière chance, un indépendant, Joseph Burstyn, qui
avait sorti aux États-Unis les films de Rossellini : Rome, ville ouverte, Païsa et Le Miracle mais aussi Le
voleur de bicyclette. Le film sera aussitôt sélectionné au festival de Venise où il obtiendra la plus
haute récompense américaine, un lion d'argent.
Les cahiers du cinéma de ce milieu des années 50, où était en gestation la future Nouvelle Vague, ne
s'y sont pas trompés. Une photo du Petit fugitif faisait la couverture du numéro 31 de la revue, où
André Bazin lui-même avait écrit un texte de quatre pages sur ce film qui ouvrait le journal critique.
Ce numéro est un numéro historique, le plus connu sans doute de la célèbre revue jaune puisque
c'est celui où François Truffaut publiait son fameux manifeste Sur une certaine tendance du cinéma
français qui allait mettre le feu aux poudres du cinéma français et ouvrir la voie à la nouvelle vague.
Ce n'était sûrement pas une simple coïncidence.
Alain BERGALA (novembre 2008) réalisateur, critique, essayiste, enseignant et penseur du cinéma
La caméra du film
Pourquoi montrer cette caméra ?
Elle est emblématique du changement profond que ce film va induire.
Questionnement :
-
Y a-t-il un pied ? Non ce qui veut dire qu'elle est de petite taille, portable, maniable, un peu
comme un appareil photo.
Qui sera devant (cf les affiches) ?
Qui sera derrière la caméra ? Le cameraman, le réalisateur dans ce cas précis c'est le même :
Morris Engel également photographe : c'est celui qui invente et fabrique les images. Sa
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maniabilité permet au cameraman de pouvoir filmer dans la rue, d'être discret, de ne pas
être vu, de suivre le personnage dans ses déplacements en extérieur.
1953 c'est l'époque aux Etats-Unis des grandes compagnies « major ». On tourne en studio les
comédies musicales ou les films noirs (l'homme qui rétrécit...)
Le petit fugitif se passe dans la rue et cela provoque une vraie révolution en Europe. Truffaut et
Godard s'appuient sur ce film pour déclencher la Nouvelle Vague en France.
Montrer cette caméra c'est aussi signifier la fabrication du film, le travail et la conception qui sont
nécessaires.
Si bien que l'élève spectateur voit le film autrement ayant conscience de cette fabrication.
Le titre
Faire des hypothèses à partir du titre seul :
-
Qu'est-ce qu'un fugitif ? Il pourrait ici être intéressant de proposer une recherche sur les
mots de la famille de fugitif (fugue, fugueur, fuguer, réfugier, refuge,...)
Qu'apporte le mot « petit » ? est-ce quelqu'un de petit en taille ? Ou jeune ?
L’affiche
http: //ww w .e nfants -d e -c inem a.c om /2011/film s /petit -fug itif.htm l
LES ELEMENTS VISUELS
Le personnage : son âge et son attitude : quels traits de caractère apparaissent ?
Affiche photo sépia (référence
Affiche plutôt dessinée.
au noir et blanc)
A quel pays, le garçon au pistolet
affiche de droite fait-il penser ?
LE CADRAGE DU PERSONNAGE
De près à droite (Plan En entier, assis, au centre de En entier (Plan Moyen) à gauche
rapproché) regard pensif pour l’affiche
dans une attitude volontariste
laisser deviner ses pensées.
pour signifier l'action dans le
film, un personnage qui prend sa
destinée en main.
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LES ELEMENTS TEXTUELS
Le titre « Le petit fugitif » Qui est-il ? Quelles raisons peut-il avoir de fuguer ?
Le nom de l'enfant
Photos
http: //ww w .e nfants -d e -c inem a.c om /2011/film s /petit -fug itif.htm l
http: //c inema.ia80.ac -am iens .fr /IMG/file /2012 -2013/film % 204 -12-13% 20le % 20pe tit% 20fug itif/pe tit -fug itif anne xe -imag es -a-de batr re .pdf
http: //c inema.ia80.ac -am iens .fr /IMG/file /2012 -2013/film % 204 -12-13% 20le % 20pe tit% 20fug itif/pe tit -fug itif anne xe -le s -j e ux-d e -j oe .pdf
http: //c inema.ia80.ac -am iens .fr /IMG/file /2012 -2013/film % 204 -12-13% 20le % 20pe tit% 20fug itif/pe tit -fug itif anne xe -g ramm air e -im age .pdf
La bande annonce
http: //ww w .alloc ine .fr /vide o/playe r _g e n_ c me dia=18858495&c film = 140217.htm l
Que nous apprend de plus la bande annonce :
-
-
Cela confirme que le héros, le petit fugitif, est bien le garçon de l'affiche.
Une partie de l'histoire se passe dans une fête foraine au bord de la mer.
On lit « la folle équipée d'un petit garçon à Coney Island ». Il faudra l'expliquer aux élèves car
le mot équipée va poser problème.
On entend un prénom « Joey », est-ce le sien ou est-ce lui qui appelle quelqu'un ? On peut
émettre l'hypothèse qu'il s'agit de lui car ce prénom est crié pendant que l'on voit à l'écran
« Richie Andrusco est Le Petit Fugitif ».
Noter les différentes actions du petit garçon. Pourquoi ramasse-t-il des bouteilles ? Pourquoi
voit-on un gros plan sur l'harmonica ? Pourquoi se trouve-t-il dans une foire ? Qu'est-ce
qu’évoque la musique ? Comment la dernière scène est-elle comprise et quelle signification
pourrait-elle avoir ?
Le thème de la fugue :
-
Imaginer des raisons pour lesquelles le héros décide de fuguer
Imaginer les endroits où il pourrait aller
Imaginer les personnages qu’il pourrait rencontrer
Imaginer ce qu’il pourrait lui arriver
Imaginer comment pourrait se terminer l’histoire
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Le ressenti des élèves
A l’oral ou à l’écrit : Éviter le « j'ai aimé » ou « je n'ai pas aimé » mais plutôt ce que j'ai vu ou
ressenti ! Ont-ils eu peur? Envie de rire ? Eté triste parfois? Pourquoi?
Une liste de verbes :
J’ai apprécié
J’ai compris
Je me suis sentis mal à l’aise
J’ai découvert
J’ai été sensible
J’ai été intéressé
J’ai été troublé
J’ai appris
J’ai ressenti
J’ai été surpris
j’ai été captivé
…
Une liste d’adjectifs pour qualifier le film, une scène
Captivant
Enthousiasmant
Ennuyeux
Peu intéressant
Effrayant
Inquiétant
Incroyable
Démodé
Émouvant
Déconcertant
Improbable
Humoristique
Poétique
Surréaliste
Décalé
Passionnant
…
Recueillir les mots clefs des enfants peut-être en ciblant quelques situations :
-
les personnages (principaux, secondaires)
les émotions de Joe
les émotions de Lennie
les relations entre les deux frères
Joe et les chevaux, sa stratégie pour parvenir à se payer les tours...
les jeux de Joe au long du film
la peur du policier
Autre proposition : Dans une fiche avec cadre dessiner un moment fort du film pour l'élèvespectateur. On pourra faire une galerie de dessins commentés par les élèves pour expliciter à l'oral le
choix de la scène.
Les personnages
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LES PERSONNAGES PRINCIPAUX
Joey
Le petit frère qui est le fugitif
Lennie
Le grand frère qui va le rechercher durant
presque tout le film
Présentation en voix off des 2 frères
« Lui, c’est Lennie, c’est mon frère... Il a 12 ans
aujourd'hui. C’est son cadeau d’anniversaire,
l’harmonica. Et il joue du base-ball aussi. Il ne
méritait pas de cadeau tellement il m’embête ».
LES PERSONNAGES SECONDAIRES
Les amis de Lennie : Harry,
Charley
Le couple d’amoureux
sur la plage
L’employé des consignes de
bouteille
« C’est mon petit frère Joey. On dit qu’il est à
croquer, ben allez-y ! Joey n’est pas si mal, mais
c’est un fardeau pour l’été car ma mère travaille
et je dois le garder. Joey est futé, surtout pour les
chevaux. Il ne pense qu’à ça ! Jamais vous ne
verrez un gamin aussi dingue de chevaux ».
La mère des enfants, elle doit
s’absenter 48 heures
Le propriétaire du poney club
L’enfant qui ramasse les
bouteilles
La foule de Coney Island
La mère et son bébé
Les lieux
Un pays
Les Etats-Unis
Deux lieux très différents, deux univers contrastés
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LE QUARTIER DE BROOKLYN
- Lieu de vie des enfants
- l’appartement avec les différentes
pièces qui sont montrées
- la rue
- le terrain vague où les deux frères
rejoignent les copains de Lennie
LA FETE FORAINE DE CONEY ISLAND
- immense
- grouillante de monde
- déserte après l’orage
- relie l’ensemble des espaces
- l’aspect populaire de la société donnée à
voir
Depuis la fin du XVIIIème siècle, la péninsule de Coney Island, à l’extrême sud de Brooklyn, est la
destination privilégiée des classes modestes pour quelques heures de détente, de promenades et de
divertissements.
Prémice des grands parcs d’attraction, c’est également un concentré de la culture populaire
américaine d’après-guerre, où sodas, fast-foods, super héros et autres cowboys se « consomment »,
entre plage et montagnes russes, dans l’agitation frénétique de la journée, jusqu’au silence et
l’ambiance fantomatique (parfaitement retranscrits dans le film) de la tombée de la nuit.
Situer Coney Island en zoomant petit à petit à partir de la carte du monde (on commence par New
York).
En utilisant l'application Street view on peut se « promener » à Coney Island et reconnaître la grande
roue, les montagnes russes et surtout l'attraction du « parachute » si chère à Lennie.
Le scénario
Le Petit Fugitif est un récit initiatique. Un récit initiatique décrit le parcours d’un jeune personnage
qui grandit après avoir triomphé d’épreuves et d’obstacles. Les « rites de passage » transforment sa
personnalité.
Ce parcours initiatique comprend cinq temps mais tout doit être terminé pour 18h, heure de retour
prévue de la mère.
Retrouver les différentes étapes de ce récit avec les élèves.
L'état initial du personnage
Le problème
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Joey dessine à la craie dans la
rue. Lennie arrive avec son
harmonica. On comprend qu'ils
se sont disputés.
Les voix off nous apprennent
que les deux frères ne
s'entendent pas très bien.
Lennie, aidé de ses deux amis,
fait croire à Joey qu'il l'a tué.
Joey s'enfuit par peur des
policiers. Il arrive à Coney
Island.
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Les actions
La résolution du problème
L'état final
Joey déambule entre les
attractions de la fête foraine,
dépense tout son argent. En
récupérant les consignes des
bouteilles laissées sur la plage il
trouve une solution pour
gagner de l'argent pour faire du
poney.
Jay, le propriétaire du poney
club, téléphone à Lennie qui
retrouve son frère sur la plage
après l'orage.
Les deux frères rentrent à
temps à la maison, avant
l'arrivée de la mère qui ne se
rend compte de rien.
Lennie prend soin de son frère
qui regarde son western à la
télévision.
Une complicité est née entre
eux. Le regard qu'ils se portent
ne trompe pas.
La mauvaise blague de Lennie
Inviter les élèves à exprimer leur sentiment à propos de cette blague :
- au moment même, avez-vous trouvé cette blague drôle ou cruelle?
- vous êtes-vous senti plus proche de Joey ou de Lennie?
- si vous aviez assisté « en vrai » à la scène du faux meurtre, seriez-vous intervenu? En
disant quoi et à qui ?
Plusieurs pistes :
- Remettre les photogrammes dans l'ordre de l'histoire (ils sont ci-dessous dans le bon
ordre)
- Associer quelques photogrammes avec les étiquettes phrases ci-dessous :
Les trois amis, en discutant, ont l'idée d'utiliser du Ketchup pour imiter le sang
même si on ne sait pas tout de suite à quoi cela va servir.
Harry se gratte le menton en faisant mine de réfléchir : va-t-il ou non prêter sa
carabine à Joey ?
Il insiste sur le fait qu'il s'agit d'une vraie carabine, de vraies balles et qu'elle peut
tuer quelqu'un.
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Il tombe de façon très théâtrale, ce n'est pas du tout crédible.
Personne n'appelle les secours mais ils veulent appeler la police.
Harry lui donne l'harmonica de Lennie, lui disant que ce dernier n'en aura plus
besoin.
-
Proposer aux élèves d'écrire un court texte, en dictée à l'adulte éventuellement,
racontant la mauvaise blague de Lennie. Quelques questions pour aider les élèves :
o Pourquoi Lennie et ses copains jouent-ils ce tour à Joey?
o Comment leur vient cette idée?
o Quelle est l'intention réelle de Lennie et de ses amis?
o Pourquoi cette blague tourne-t-elle mal?
o Qu'est-ce qui permet de montrer que Joey croit à l'accident ?
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L’écrit en langue originale
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Proposer aux élèves de découvrir la traduction des écrits du film. Ils peuvent eux-aussi aussi créer
une image en lien avec le film dans laquelle un texte sera mis en scène.
La musique
Au cinéma, il existe trois matières qui constituent l’expression sonore : les paroles, les bruits, les
musiques.
Musique harmonica
Objet à l’image, sa musique accompagne le film du début à la fin:
-
«guillerette» lors des moments de liberté de Joey dans les jeux
mélancolique pour les moments d’errance
soulignant des effets de suspense (scène de la mauvaise blague, retrouvailles des deux
frères, …)
Les paroles
On peut définir trois types de rapport entre le son et l’image :
- le son in : la source du son est visible à l’écran.
- le son off : il émane d’une source invisible située dans un autre espace-temps que celui qui
est représenté à l’écran.
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Arts visuels – février 2016
-
le son hors champ : la source du son n’est pas visible à l’image mais elle peut être
imaginairement située dans l’espace-temps de la fiction montrée.
Dans le film :
-
peu de dialogues
quelques voix off :
o quand Lennie crie en faisant semblant d’être touché (on entend son cri avant de le
voir s’effondrer),
o quand Lennie arrive sur la plage et retrouve Joey (on entend sa voix au loin avant de
le voir à l’image), ...
Les bruitages
Des bruitages en prise direct avec la réalité, à valeur documentaire : foule, manèges, plage, ... Parfois
amplifiés pour des effets moins naturels (bruitages des attractions qui s’accumulent, se superposent
jusqu’à donner une impression angoissante quand Joey rentre pour la première fois dans la fête
foraine).
Le parc d’attraction
Un dossier complet présente le parc d’attraction ainsi que des documents pour l’élève :
http://www.pedagogie95.acversailles.fr/plugins/fckeditor/userfiles/file/arts_visuels/propositions_activites_dispositifs_cinema/Le_petit_fugitif.pdf
Du photographe- réalisateur à la composition de l'image
Morris Engel et Ruth Orkin sa femme qui a monté le film sont des photographes professionnels. Ils
utilisent la petite caméra pour filmer selon des points de vue inhabituels, au ras du sol pour le point
de vue sur Joe ou Lenny ou habituels sur le point de vue des adultes à hauteur d'épaule. Le point de
vue du réalisateur indique ainsi, sans dialogues, l'opposition des deux mondes enfants ou adultes.
C’est un lilm en noir et blanc filmé à hauteur d’enfants. Film qui se passe dans «la vraie vie» : les rues,
la fête foraine, la foule ont réellement existé, on ne les a pas reconstituées en studio.
L'œil du photographe apparaît dans la composition de l'image, l'esthétique du noir et blanc apporte
au film une dimension visuelle particulière.
L'idée en classe est de permettre de décoder quelques éléments de la grammaire de l'image à partir
des photogrammes ou de l'extrait vidéo en ligne de la séquence de fin dans la recherche de Joe par
Lenny dans le parc d'attraction
http://cinema.ia80.ac-amiens.fr/IMG/file/2012-2013/film%204-12-13%20le%20petit%20fugitif/Fiche2_PETITFUGITIF_pistes-peda.pdf (page 4 à )
-
Le point de vue : la place de la caméra
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Arts visuels – février 2016
-
L’échelle des plans : ce que l'on voit du personnage dans le cadre
L’angle de vue : la place de la caméra par rapport au personnage
La composition : les lignes dans l’image
La lumière : lumière, ombre, contre-jour
Discussions et débats sur des thèmes portés par le film
-
L'approche à la fois documentaire et fictionnelle de ce film. Qu'est-ce qui existe en vrai dans
ce film et qu'est-ce qui est inventé pour l'histoire ?
http://cinema.ia80.ac-amiens.fr/IMG/file/2012-2013/film%204-12-13%20le%20petit%20fugitif/Fiche2_PETITFUGITIF_pistes-peda.pdf (page 1)
-
Les jeux de Joe et la représentation du mythe américain
http://cinema.ia80.ac-amiens.fr/IMG/file/2012-2013/film%204-12-13%20le%20petit%20fugitif/Fiche2_PETITFUGITIF_pistes-peda.pdf (page 2)
Arts visuels
Des œuvres de Hopper
New York , Edward Hopper, le petit fugitif et Jean-Michel Basquiat (les graffitis) : Le film se déroule à
New-York. Morris Engel, le réalisateur est né et a vécu à New-york, ville qui a vu naître un grand
peintre réaliste américain : Edward Hopper http://www.artliste.com/edward-hopper/
Mettre en parallèle 3 œuvres de Hopper en couleur et 3 photogrammes du film.
http://cinema.ia80.ac-amiens.fr/IMG/file/2012-2013/film%204-12-13%20le%20petit%20fugitif/petit-fugitif-annexeoeuvres-en-echo-hopper-Basquiat.pdf
http://cinema.ia80.ac-amiens.fr/IMG/file/2012-2013/film%204-12-13%20le%20petit%20fugitif/Fiche2_PETITFUGITIF_pistes-peda.pdf (page 3)
Du cadrage à la prise de vues autour de l'école, du village
A partir des séances de lecture et compréhension de la fabrication du cadre de l'image, on peut
imaginer un projet photo documentaire ou fictionnel comme dans le petit fugitif dans
l'environnement proche de l'école.
« Perdons nous autour de l'école, repérons les détails de notre environnement que nous ne voyons
plus à force d'y passer tous les jours, photographions-les ou mettons-nous en scène dans cette
redécouverte fictionnelle ou documentaire de notre environnement.
Un roman-photo à la clef. »
http://cinema.ia80.ac-amiens.fr/IMG/file/2012-2013/film%204-12-13%20le%20petit%20fugitif/projet%20photo%20%20art%20d%C3%A9co%20ou%20patrimoine.pdf
http://cinema.ia80.ac-amiens.fr/IMG/file/outilstelecharger/Mise%20en%20page%20textes%20images%20avec%20open%20office%20draw.pdf
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Arts visuels – février 2016
La photographie humaniste
Morris Engel, le réalisateur du Petit Fugitif, est né et a grandi à Brooklyn. Il était photographe avant
d'être réalisateur. Dans le portfolio du DVD « Le Petit Fugitif » du scéren et de L'Eden Cinéma, on
trouve de nombreuses photos de Coney Island prises par Morris Engel mais aussi par des anonymes.
Dvd empruntable au Canopé Aube : Goupil, Catherine / Huet, Anne. Le Petit Fugitif = Little Fugitive.
SCÉRÉN-CNDP, 2008. 1 DVD, 138 min + 1 livret (12 cm ; 39 p.). Eden cinéma - Cote DVD 469
Morris Engel appartient au courant photographique appelé photographie humaniste. Ce courant
réunit des photographes ayant en commun un intérêt pour l'être humain dans sa vie quotidienne.
On retrouve dans ce courant des photographes tels que : Henri Cartier-Bresson, Marc Riboud, Willy
Ronis, Robert Doisneau, Brassaï, Sabine Weiss, …
« Montrer certaines de ces photographies aux élèves et leur demander en quoi il s'agit de
photographies appartenant au courant humaniste : l'humain est placé au centre des préoccupations,
il est photographié dans sa vie quotidienne, dans son environnement. »
La plage de Coney Island entre 1910
et 1915
anonyme
Estivants à Coney Island
Morris Engel
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Femme sur la plage de
Coney Island
Morris Engel, New York,
1938
La plage de Coney Island
Weegee
New York, 28 juillet 1940
New York, Coney Island
Jacob August Riis, 1950
Arts visuels – février 2016
La bouteille de Coca Cola, un objet de design
L'évolution d'un objet culte :
1916 : La petite bouteille à contours classique de Coca-Cola est lancée sur le marché.
1928 : Coca-Cola part à la conquête du marché domestique. Coca-Cola se vend pour la première fois
davantage en bouteille qu'en verre.
1939 : Coca-Cola est mis en bouteille dans plus de 44 pays différents.
1950 : La bouteille à contours de Coca-Cola est le premier produit commercial à faire la une du Time
Magazine.
1957 : Première présentation d'une nouvelle dimension de bouteille: la bouteille familiale de 0,7
litres.
1960 : La bouteille à contours avec l'imprimé "Coca-Cola" est pour la première fois reconnue comme
une propre marque commerciale par l'Office US des brevets.
1977 : Coca-Cola bénéficie d'une deuxième inscription de marque uniquement pour la forme de la
bouteille à contours.
1991 : Lancement sur le marché de bouteilles recyclables en PET.
2006 : La bouteille à contours de Coca-Cola fête son 90ème anniversaire.
Si Andy Wahrol a utilisé la bouteille en verre de Coca Cola, celle en métal fera l’objet d’intervention
plastique par deux grands sculpteurs du XXIème siècle : Arman et César.
Coca-Cola 210 bottles
Andy Warhol 1962
Peinture à l'encre, acrylique et crayon sur toile de lin utilisant
la technique de la sérigraphie
208,3 x 266,7 cm
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Arts visuels – février 2016
Accumulation dans du Poly/Plexi boites de coca cola
Arman – 2001
52x30x25cm
Coca Cola
César 1990
Compression, collages et assemblages de
canettes en métal
Bouteille et détournement
Après observation des différentes œuvres, demander aux élèves de choisir une bouteille, de dessiner
son contour et de lui faire subir quelques transformations plastiques (répéter – associer – ôter –
réduire – agrandir …) pour créer un nouvel objet, animal, personnage… de leur choix.
Des prolongements cinématographiques
Le cheval venu de la mer, Mike Newell, 1993
http://www.enfants-de-cinema.com/2011/films/cheval.html
Ce très beau film (qui fait partie du catalogue Ecole et Cinéma) a quelques
similitudes du point de vue scénaristiques avec Le Petit fugitif (même si le
traitement est très différent) : des enfants en fuite livrés à eux même, qui vivent
des moments de liberté...
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Arts visuels – février 2016
Les 400 coups, François Truffaut
Les plus grands peuvent faire une recherche sur ce réalisateur pour comprendre
sa citation sur l'affiche. En présentant cet extrait les 400 coups, il sera possible
après la séance de trouver des points communs avec le Petit Fugitif : héros
enfant, fête foraine, filmé à hauteur d'enfant, décor réel, film en noir et blanc...
Les références du dossier
Le cinéma d’animation
http://www.ia94.ac-creteil.fr/arts_visuels/ecoleetcinema/ressources/cinema_animation.htm
http://www4.ac-nancy-metz.fr/ia55/spip.php?article1791
Télécharger Le cahier de notes
http://www.cnc.fr/web/fr/ecole-et-cinema1/-/ressources/54791
Sources pour le dossier
 http://cinema.ia80.ac-amiens.fr/spip.php?article100
 http://ww2.ac-poitiers.fr/ia86-pedagogie/spip.php?article2043
 http://www.clermont-filmfest.com/03_pole_regional/11_medias/2541_Ptfugitif_dossierenseignant.pdf
 http://www.crdp-strasbourg.fr/main2/ecole_elementaire/cinema/documents/livret_fugitif.pdf
 http://www.jp-giachetti.fr/ecoleetcinema/ecoleetcinema2011/le_petit_fugitif.htm
 http://www.cine32.com/IMG/pdf/_Fiche_eleve_Le_petit_fugitif_.pdf
 http://web.ac-bordeaux.fr/dsden64/fileadmin/fichiers/circos/biarritz/JPMERCE/ecole-etcinema/le_petit_fugitif_dossier_peda.pdf
 http://www.pedagogie95.acversailles.fr/plugins/fckeditor/userfiles/file/arts_visuels/propositions_activites_dispositifs_cinema/Le_petit_fugitif.pdf
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