Fiche comp 3_Voyageurs Arabes
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Fiche comp 3_Voyageurs Arabes
COURS « Introduction à l’ethnologie » L1-S1 Aline Hémond FICHE COMPLEMENTAIRE 3 Les voyageurs arabes Les voyageurs arabes prennent la suite des descriptions de type ethnographiques à partir du 8ème siècle ap. JC. Grâce à la stabilité de l’empire islamique, ils peuvent voyager. Le commerce des Perses et des Arabes avec la Chine est attesté depuis le 9ème siècle. Les voyages vont se développer à partir du 13ème siècle avec l’importation de la boussole et le gouvernail d’étambot depuis la Chine. Quelques repères historiques : 711-800 : invasion arabe en Afrique, Portugal et Espagne. 800 : marchands musulman à Canton 1090 : usage de la boussole en Chine et 1ère mention pas les Arabes 1099-1270 : les croisades 1204 : avènement de Gengis Khan 1291 : retour de Marco Polo 1299 : création de l'empire ottoman 1337 : début de la Guerre de 100 ans 1347-1348 : grande peste L’empire islamique est composé de plusieurs pôles différents : l’Europe et l’Afrique du Nord en Occident ; En orient : la péninsule arabique + le Proche et le Moyen orient. Les pays de l’empire musulman occupaient ainsi une position au croisement des voies de grand commerce entre l’orient et l’occident. L’unité politique étant un facteur de stabilité, ce territoire était favorable aux échanges, au commerce, aux voyages et à leur régularité. Les marchands sillonnaient ces voies et ont mis en communication la Méditerranée et l’Extrême-Orient. Les voyages sur de grandes distances sont entrepris à la fois au sein de l’empire, à ses marges et en dehors. Un proverbe arabe dit d’ailleurs que voyager apporte 4 profits : « acquérir le savoir – dissiper ses soucis – gagner sa vie – acquérir une bonne éducation » Différentes raisons de voyager peuvent être identifiées : Ø au départ, il s’agit d’améliorer les connaissances du monde et de développer les connaissances sur les hommes et les problèmes que posent les milieux dans lesquels ils vivent. Ces voyageurs constituent les bases de ce qu’on appellera plus tard la géographie humaine. Ø Puis, à partir des textes de astronomes et mathématiciens grecs traduits en arabe se développe une géographie plus technique qui a pour but de représenter la terre et de connaître les routes empruntables pour le commerce. - Au 9ème siècle, le commerce avec l’Inde et la Chine fit se développer des « relations de voyage » qui vise à décrire les merveilles du monde : les Mirabilia. Le merveilleux se mêle à des éléments de la réalité. Ce genre va évoluer vers le conte et c’est ce qui aboutira à des récits comme « les milles et une nuits ». - Un autre but de ces voyages est de visiter et recenser les lieux saints (visite des lieux de pèlerinage : Ziyârât). - d’autres récits (les Risâla) racontent les voyages entrepris pour explorer des territoires en dehors de l’Islam, mais ce sont des fragments qui nous sont parvenus et intègrent aussi des éléments de fantaisie. - La partie orientale de l’empire islamique exerçait aussi une attirance sur les habitants du côté occidental. Et le voyage à la Mecque, obligatoire pour tout Musulman ont amené les musulman occidentaux à se déplacer en Orient. Et il s’agissait aussi de voyager pour le plaisir de découvrir le monde (par ex Ibn Battûta qui a voyagé pdt 25 ans) Ces occidentaux andalous et maghrébins ont développé des récits d’un genre nouveau : la rihla : voyage avec descriptif de l’itinéraire poursuivis aller-retour, accompagné d’observations politiques, économiques, historiques, sociologiques. La connaissance est acquise par : - l’appréhension concrète du réel et le contact vécu avec les personnages décrits : observation directe (‘iyân) ; - le recours à des informateurs. Les auteurs accumulent des données et parfois les comparent et cherchent à mettre en relief les singularités. L’intérêt porté par les voyageurs est plutôt urbain et le monde paysan est plus ignoré voire vu comme hostile au progrès. AUTEURS Ø Ibn Fadlan, « Voyage chez les Bulgares de la Volga », trad. Marius Canard, (1988, rééd. 1999), éd. Sindbad, Paris, 130 p A voyagé au Xème siècle en Bulgarie Lettré d’origine kurde habitant la ville de Bagdad (la Cité de la Paix). En 921, il est envoyé en tant que secrétaire de l'ambassadeur du Calife de Bagdad pour obtenir du roi des Bulgares un hommage au Calife en échange d’argent pour la construction d’une forteresse. Parti de Bagdad le 12 juin 921, (11 Safar 309 de l'hégire), il traverse l'Irak, l'Iran, passe par l’Ouzbékistan et le Turkménistan (au sud de la mer d'Aral), le Kazakhistan. Pendant leur voyage, ils rencontrent de nombreuses tribus « turco-mongoles » qui leur offrent l'hospitalité. Ils passent l'hiver au nord de l’Oural. Après maintes difficultés, ils arrivent chez les Bulgares le 12 mai 922. NE PAS DIFFUSER EN DEHORS DU COURS « INTRODUCTION A L’ETHNOLOGIE » 2 Arrivé à Wisu, Ibn Fadlan consigne ses observations sur le commerce entre les Bulgares de la Volga et les tribus finnoises locales. Ses écrits font penser au travail d'un ethnologue : - il s'efforce de décrire et us et coutumes des peuples qu'il rencontre au cours de son voyage. - il consacre également une grande partie de son récit à la description d’un peuple qu’il nomme les Rus (ou « Rusiyyah »). On suppose que ces Rus sont en fait des Varègues ou Vikings, ce qui fait de son texte le premier à décrire les Vikings. Ø Ibn Jubair (1145-1217) Né à Valence en 1145, alors siège d'un émirat arabe. Sa famille arabe s’est fixée dans la région depuis plusieurs siècles (vers 740). Il raconta ses voyages à La Mecque dans sa Relation de voyages. Ø Ibn Battûta (1304 Tanger – 1377 Marrakech) « Voyages et Périples (Rihla), Présent à ceux qui aiment à réfléchir sur le curiosité des villes et les merveilles des voyages ». Il a voyagé pendant 25 ans et a écrit sa rihla en 1355 Voyages I, De l’Afrique du Nord à La Mecque Voyages II, De La Mecque aux steppes russes Voyages III, Inde, Extrême-Orient, Espagne & Soudan Ø Ibn Khaldun né à Tunis en 1332, mort en 1406 au Caire Sa famille, originaire du Yémen, s’établit en Espagne lors de la conquête arabe, et devint très puissante à Séville. Puis elle migra à Tunis où il naît. On lui doit : - la Muqaddima (traduite en Prolégomènes et qui est en fait son Introduction à l'histoire universelle et à la sociologie moderne) - Le Livre des exemples ou Livre des considérations sur l'histoire des Arabes, des Persans et des Berbères. Dans une démarche de vérification de la preuve, Ibn Khaldoun insiste sur la méthode : - l'importance des sources, - leur authenticité - leur vérification à l'aune de critères fondés sur la raison NE PAS DIFFUSER EN DEHORS DU COURS « INTRODUCTION A L’ETHNOLOGIE » 3