Guide pratique du OUI-JA

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Guide pratique du OUI-JA
Jean de l’Hosanière
Guide pratique
du OUI-JA
Comment communiquer avec l’au-delà
Chapitre I
Le oui-ja : les bases
Nous sommes tous médiums et notre premier travail est
de vous en convaincre, car si vous n’en êtes pas convaincu
il vous sera très difficile d’utiliser efficacement le oui-ja. Il est
également nécessaire que nous vous permettions d’acquérir
une certaine connaissance du monde invisible, de sa « nature »,
de son « fonctionnement », et que nous vous informions des
risques encourus et des précautions à prendre. Ce chapitre
contient en fait toutes les notions théoriques que, selon nous,
vous devez acquérir et comprendre avant d’entreprendre une
quelconque séance de oui-ja.
Tous médiums
Nous sommes tous médiums, car nous avons tous une
âme… Ah, pardon ! l’auteur vous prie de l’excuser, il vient de
froisser ceux que le mot âme choque. Rectifions donc notre
propos : nous sommes tous médiums parce que la somme de
nos perceptions, de nos pensées et de nos sentiments… Allez,
pour faire « bon poids », ajoutons-y nos sensations ; cette
somme, disons-nous, ne saurait être égale à notre être même
si nous y ajoutions la matière du corps. D’ailleurs, comme
le terme âme ne signifie rien d’autre que « ce qui anime »
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ou par généralisation ce qui est susceptible d’animer, selon
les enseignements de l’occultisme, nous en avons tous une et
même plusieurs qui évidemment ne sont rien d’autre que des
principes régissant diverses fonctions de notre être. Or ces
âmes, fussent-elles de purs « principes imaginaires », prennent
dans l’au-delà une existence ne serait-ce que parce que depuis
des millénaires un grand nombre d’hommes en ont affirmé
l’existence.
Âme :
Le mot vient du latin anima dont le sens premier est « souffle » et
le second « principe de la vie » (dictionnaire latin Gaffiot).
Principe imaginaire :
L’auteur applique ce terme à un principe dont l’existence est
déduite de son effet supposé. Ainsi, un corps peut être vivant ou
mort. Quand il est vivant, on peut considérer que, par définition,
il est animé par un principe vital dont on ignore la nature, mais
qui se manifeste par le souffle (la respiration). Ce principe vital
est appelé âme. Quand il est mort, on peut considérer que ce
principe s’est retiré du corps. C’est l’existence même des deux
états vie et mort ainsi que les différences constatables entre ces
deux états qui permettent d’affirmer l’existence d’un principe
vital.
Les anciens ont distingué dans l’âme avec un grand « A »
de nombreuses parties et sous-parties correspondant aux
diverses fonctions de l’être vivant. Cela va de l’âme végétative
(qui assure les fonctions de nutrition, digestion et d’excrétion) en passant par l’âme sensitive (qui gère les cinq sens
matériels, vue, ouïe…), l’âme sensible (qui gère les sensations
peur, angoisse, faim…), l’âme sentimentale (qui préside aux
sentiments amour, haine…), l’âme intellectuelle, qui, comme
son nom l’indique, préside aux pensées et à la raison et enfin
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au sommet l’âme spirituelle qui assure le contact avec l’esprit
divin. Suivant les auteurs, l’âme se compose ainsi de trois à
sept couches. Ils ont parfois fait correspondre à chacune de
ces âmes ou parties d’âme des « corps subtils » censés entourer
le corps physique.
Ne nous posons pas trop de questions sur l’existence de ces
âmes, leur vertu est essentiellement explicative, puisqu’elles vont
nous permettre d’expliquer le fonctionnement d’un médium :
celui qui devra être le vôtre quand vous utiliserez le oui-ja.
Existence :
Dans le domaine qui nous occupe, le terme « existence » et le
verbe « exister » ne doivent pas être pris dans un sens forcément
absolu. Ainsi, ce livre existe au sens absolu du terme puisque
vous le lisez ; mais il existait forcément, avant même d’être écrit,
au moins dans la tête de l’auteur. C’est un exemple de ce que
nous entendons par « existence relative », il suffit de remplacer
dans cet exemple « esprit de l’auteur » par « au-delà » pour
comprendre ce dont il s’agit. D’ailleurs, si nous prétendions que
cet ouvrage nous a été dicté par un esprit (ce que nous ne croyons
pas), nous aurions écrit qu’il existait dans l’au-delà avant de nous
être transmis.
Dicté :
En revanche, nous sommes persuadés que nos recherches pour
ce livre, comme toutes celles que nous avons menées dans le
domaine de l’occulte (et dans bien d’autres) ont été guidées par
quelque chose dont nous ne sommes pas certain qu’il s’agit d’une
individualité. Quelque chose qui nous conduit toujours à trouver
un document ou à rencontrer une personne au moment où nous
sommes en état de tirer le meilleur parti possible de son contenu
ou de son enseignement.
Ces âmes (et éventuellement leurs corps subtils) permettent
au corps physique de communiquer par des canaux subtils
avec l’invisible. En voici la démonstration.
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Une sensation telle que la tristesse appartient au monde
invisible. La preuve en est que personne ne peut me montrer
sa tristesse ni me dire quelle est sa taille ou son poids, personne
ne peut me la donner et je ne peux la prendre à personne.
Les pleurs sont une réaction physique de l’œil face à une
agression telle que l’intrusion d’une poussière.
Alors, quand nous éprouvons de la tristesse, qu’est-ce qui
commande à notre œil de pleurer et à nos poumons de modifier le rythme de notre respiration ?
En fait, quelque chose d’indépendant de notre volonté et
de notre intellect commande à notre corps d’adopter si j’ose
dire les signes cliniques de la tristesse. Ce quelque chose, les
anciens l’appelaient l’âme sensible. Quand nous connaissons la
cause de ce que nous appelons « notre tristesse », il est parfois
indispensable que nous en fassions disparaître les symptômes.
C’est alors une sorte de lutte qui s’engage entre la volonté et le
corps… Mais comme notre sujet est le médium, nous devrions
parler d’une lutte entre l’âme intellectuelle (qui se manifeste
par la volonté) et l’âme sensitive qui a commandé au corps
les symptômes de la tristesse. Dans ce cas, la tristesse nous est
venue d’une information transmise par nos sens : nous avons
constaté, par exemple, que l’un de nos proches est très malade.
C’est en quelque sorte une tristesse raisonnable.
Cependant, il arrive que la tristesse surgisse sans qu’on
sache pourquoi, qu’elle arrive impromptue comme l’éternuement précédant un rhume. Une information en est peut-être
la cause, mais elle ne nous a pas été transmise par nos sens,
notre pensée consciente en ignore tout. Notre corps manifeste
les symptômes de la tristesse, mais nous ne savons pas pourquoi. Notre âme sensitive a commandé au corps de se mettre
en état de tristesse.
Bien souvent (mais pas toujours), si nous avons la présence
d’esprit de noter le jour et l’heure de ce phénomène bizarre,
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nous saurons plus tard à quoi correspondaient ces symptômes.
C’est le cas classique de médiumnité inconsciente rapporté
maintes fois dans la littérature occultiste. Qu’il s’agisse d’une
brusque tristesse, d’une hallucination auditive (on croit
­s’entendre appeler par son prénom), le phénomène répond
en général à un événement qui, s’il s’était produit « à portée
de nos sens », nous aurait rendus tristes.
Nous avons pris l’exemple de la tristesse parce qu’il est
frappant et connu, qu’il a impressionné beaucoup de gens
et que par conséquent on ne compte plus les auteurs qui ont
rapporté des phénomènes en rapport avec cette sensation, mais
le phénomène vaut pour toutes les parties de l’âme. Un de
nos amis raconte qu’un matin, alors qu’il avait une douzaine
d’années, il a rêvé, croit-il, juste avant de s’éveiller, d’une
pochette d’illustrés. Elle contenait uniquement des bandes
dessinées qu’il ne connaissait pas, et dans son rêve il se voyait
l’acheter chez le marchand de journaux au prix de trois francs
cinquante. L’impression fut si forte qu’il raconta son rêve à
ses parents et leur demanda de lui donner la somme voulue
pour acheter cette pochette. Son père y consentit, après l’avoir
traité de « ballot ». C’était les vacances scolaires et notre ami
partit comme chaque jour chercher le pain et le journal au
centre du village. Chez le marchand de journaux, il trouva
la pochette d’illustrés dont il avait rêvé sur un présentoir à
l’emplacement exact où il l’avait vue, avec sur le dessus le
titre qu’il avait lu en rêve. Elle coûtait exactement trois francs
cinquante. Pour avoir connu ses parents, nous savons qu’il
avait dû paraître particulièrement bouleversé pour obtenir ainsi
trois francs cinquante d’argent de poche sur la foi d’un rêve.
Cela aussi était un phénomène de médiumnité spontanée, et
il y en a bien d’autres plus courants, plus discrets, dont il est
plus ­difficile de prendre conscience.
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Guide pratique du OUI-JA
Ne croyez-vous pas qu’elle est médium, cette vieille dame
qui, faisant mentir toutes les lois du calcul des probabilités,
arrondit sa petite retraite en jouant régulièrement à la roulette ?
Pourtant, les lois du calcul des probabilités ont prouvé leur fiabilité : jamais un casino ne fait faillite. Médium aussi, à ses heures,
ce mathématicien qui, rassemblant en un éclair deux ou trois
connaissances éparses (qu’il possède depuis des années), trouve
soudain la manière de résoudre un problème sur lequel il séchait
depuis des années. Médiums encore, ces inventeurs comme
Edison, Marconi, Tesla… qui, au xixe siècle, faisaient breveter
au même moment la même invention les uns en Europe et les
autres aux États-Unis… C’est le phénomène des « idées dans
l’air », comme si l’air pouvait porter une quelconque idée…
C’est avec raison qu’Allan Kardec classe parmi les médiums
(ou les channels) les radiesthésistes, les cartomanciens et bien
d’autres praticiens de l’occulte, car de son point de vue sont
médiums tous ceux qui établissent une communication avec les
mondes invisibles, que celle-ci soit volontaire ou accidentelle,
et quelle que soit la façon dont elle se manifeste dans notre
monde.
La sensibilité « médiumnique »
varie de l’un à l’autre
Vous l’avez compris, nous sommes tous des médiums spontanés, mais cette médiumnité se manifeste par des phénomènes
qui peuvent être très différents d’une personne à l’autre.
Sa manifestation la plus répandue est certainement ce que
nous appelons « l’intuition inconsciente ». L’auteur ne sait
pas si le phénomène a déjà été décrit, mais il pense que de
nombreux lecteurs le reconnaîtront comme quelque chose
qu’ils ont déjà vécu ou vu vivre par d’autres. Sa manifestation la plus fréquente est un « achat compulsif » effectué sans
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Présentation du oui-ja et des supports proches
savoir pourquoi, sans y être poussé par une promotion. On
achète un objet ou un produit que l’on n’avait pas prévu d’acquérir, ou on l’achète en plus grande quantité que prévu. Par la
suite, souvent juste après avoir payé ses achats, on se demande
­pourquoi on a ainsi dépensé inconsidérément son argent…
Puis, quelque temps après, quelque chose se produit qui rend
les achats inconsidérés indispensables.
C’est cette même intuition inconsciente qui fait éventuellement renoncer à une sortie ou à un voyage prévu depuis
longtemps, plus ou moins sans raison. Surtout quand cette
décision permet de dire ensuite « je devais être dans le train
qui est resté bloqué à… ». C’est elle aussi qui pousse soudain
quelqu’un à remonter sur le trottoir alors qu’aucun véhicule
n’est en vue, mais juste avant le passage d’un bolide… Il est
bien possible qu’elle ait sauvé de nombreuses personnes sans
qu’elles en aient eu conscience et qu’elles se soient simplement
dit : j’ai eu un coup de chance.
Une autre manifestation courante, cette fois-ci plus
physique, est celle des gens qui font « griller les lampes à incandescence ». Il suffit qu’ils soient en colère ou même simplement
contrariés ou énervés ou… pour que dès qu’ils touchent un
interrupteur pour allumer ou éteindre une ampoule, elle
grille, même si elle est neuve. Bizarrement, les ampoules à
« économie d’énergie » que nous utilisons aujourd’hui sont
beaucoup moins ­sensibles au phénomène… Nous avons donc
moins l’occasion de l’observer.
Plus rarement, la sensibilité médiumnique se manifeste par
des hallucinations visuelles, auditives, olfactives, gustatives,
voire par des impressions du sens du toucher plus ou moins
intenses. On sent une main qui frôle les cheveux, mais il n’y a
aucune main, ou un chat qui frôle la jambe du pantalon, mais
il n’y a pas de chat…
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Table des matières
Guide du OUI-JA
Introduction.................................................................... Un peu d’histoire........................................................ Le principe du oui-ja................................................... Les avantages de la modernité..................................... Modernité et informatique.......................................... Un mode d’emploi simple à expliquer !....................... 7
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Ire partie :
Présentation du oui-ja et des supports proches
Chapitre I............................................................................ 15
Le oui-ja : les bases.......................................................... Tous médiums............................................................ La sensibilité « médiumnique » varie de l’un à l’autre.....
À cheval entre le visible et l’invisible............................ Nous aussi sommes des « esprits » ou des « entités »..... Cette conclusion doit être généralisée......................... Un monde où l’idée vaut le fait................................. Seul accède à la vérité celui qui a éteint en lui
les désirs...................................................................... Les prétendus dangers des pratiques spirites................ Un radiesthésiste desséché vivant par ses appareils
à ondes de forme...................................................... La boîte de conserve :
un puissant émetteur de radionique.......................... Des réalités relatives................................................. 15
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Guide pratique du OUI-JA
Chapitre II........................................................................... 37
Premières expériences pratiques........................................ Les supports................................................................ La table « tournante » et la leçon de spiritisme
de Victor Hugo........................................................ Organiser une séance de table................................... Organiser une séance avec une corbeille .................... Un second ancêtre : le verre...................................... La planchette oui-ja à billes ou à roulettes................. Le cabochon qui est dans le coffret............................. La souris................................................................. 37
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IIe partie :
L’utilisation du oui-ja pour en obtenir des réponses
Chapitre III......................................................................... 53
L’opinion des spirites........................................................ La description du monde invisible.............................. Dieu crée d’abord les esprits...................................... C’est en s’incarnant de nombreuses fois
sous forme humaine que l’esprit atteint la perfection.....
Il n’y a pas de mauvais Karma.................................. Bons et mauvais esprits............................................. Un esprit est une individualité.................................. La communication avec les esprits............................... La morale des esprits supérieurs, les fautes................... Conclusion sur cet aperçu du monde invisible
selon le spiritisme........................................................ 53
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Chapitre IV.......................................................................... 59
La fiabilité des réponses de l’invisible............................... Le problème du nom des esprits.................................. L’exactitude et la fiabilité des réponses......................... Les questions concrètes qu’il ne faut jamais poser........ Les questions concrètes que l’on peut poser sans risque.
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Table des matières
Les informations que « l’esprit » peut donner
spontanément.......................................................... Les esprits peuvent-ils apporter des connaissances
sur les réalités spirituelles ?........................................ 64
65
Chapitre V........................................................................... 71
La nécessité de la foi ?...................................................... La dialectique du mouvement et de l’idée................... La dialectique des idées et des désirs............................ Qui est là ?.................................................................. Peut-on vérifier l’exactitude d’une communication
a posteriori ?............................................................... Les noms de célébrités vivantes ou décédées................ La dialectique de la pensée et des pouvoirs.................. 71
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Chapitre VI.......................................................................... 83
En guise de conclusion : brève histoire des débuts
du spiritisme.................................................................... « L’esprit » répond aux questions................................. Les persécutions et la promotion du spiritualism......... La « confession de Margaret » est-elle crédible ?........... Les esprits n’avaient peut-être pas tout faux . .............. 83
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