Elle accompagne le lanceur depuis le 1er jour de la campagne
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Elle accompagne le lanceur depuis le 1er jour de la campagne
Elle accompagne le lanceur depuis le 1er jour de la campagne jusqu'à son décollage, l'escorte d'un bâtiment à l'autre, d'une étape à l'autre, le supporte dans toutes ses phases de préparation, essuie même le feu nourri de ses propulseurs au H-0… De qui ou de quoi parlons-nous donc ? De la Table de Lancement Ariane, évidemment. Bien plus qu'une simple structure de support pour Ariane 5, la Table de Lancement est littéralement un bâtiment à part entière, à l'intérieur duquel cohabitent d'innombrables systèmes, tuyaux, câbles, éléments électroniques, dispositifs mécaniques et autres équipements audio et vidéo. Souvent comparée à un sous-marin, cette imposante structure présente en effet quelques similitudes avec un submersible, ne serait-ce que par son compartimentage en caissons. Ce trimestre, Latitude 5 a décidé d'aller voir de plus près ce que renferme cette fameuse table. Visite guidée dans les “entrailles de la bête”. 16 / LATITUDE 5 / N°87 / JANVIER 2010 © 2009 ESA-CNES-ARIANESPACE / Optique Video du CSG - L MIRA Dossier Dossier préparé par Anne Bellanova Quand le lanceur se met “à Table” première vue, le mastodonte qui supporte le lanceur ne ressemble pas exactement à un bâtiment. Massive, blindée, mobile, apparemment hermétique, la table de lancement ne laisse en rien deviner ce qu'elle renferme. Conçue par la Sous-Direction Sol du CNES, cette imposante structure d'acier est pourtant considérée comme faisant partie des installations de lancement, au même titre que le Bâtiment d'Intégration Lanceur (BIL), le Bâtiment d'Assemblage Final (BAF), la Zone de Lancement (ZL) ou le Centre de Lancement (CDL). Car elle renferme toutes les fonctions que l'on peut trouver dans un bâtiment : énergie, climatisation, éclairage, systèmes d'alarme, vidéo, informatique…mais également tous les systèmes opérationnels lors de son passage en ZL pour le lancement proprement dit. « A l'origine de la conception de la table Ariane 5, l'objectif était de pouvoir amener le lanceur et ses équipements d'interface sur un moyen mobile de façon à ce qu'en cas d'accident au décollage il n'y ait que cette structure qui soit endommagée. Cela permet d'avoir une zone de lancement quasiment nue et de limiter ainsi la vulnérabilité des moyens sol.» précise en préambule Frédéric Munos, © 2009 ESA-CNES-ARIANESPACE / Optique Video du CSG - L MIRA A responsable de la Sous-Direction Sol du CNES/DLA en Guyane. « Avec deux tables identiques, cela permettait ainsi un nouveau vol six mois après un accident majeur au décollage.» La première fonction de la table est d'abord de supporter le lanceur et de résister aux flammes du décollage protégeant ainsi l’ensemble des systèmes embarqués. C'est pourquoi il s'agit d'une structure blindée. Ses portes, également blindées, sont verrouillées et cadenassées lors du lancement pour éviter qu'elles ne puissent s'ouvrir au moment de la mise à feu des boosters en raison des vibrations induites par le décollage. Lorsque l'on ouvre une de ces portes, on se rend compte alors que la table est compartimentée en caissons, ou locaux techniques. Bien que les dimensions de la structure toute entière soient impressionnantes, l'intérieur est encombré et donc exigu pour les personnes qui travaillent dans ces locaux techniques. Ceux-ci accueillent en effet de nombreux systèmes (fluides, contrôle commande, énergie, climatisation, RMO,…) dont la mise en œuvre est nécessaire à l’intégration puis aux contrôles de bon fonctionnement du lanceur dans les bâtiments d'intégration BIL, BAF et en ZL pour la chronologie de lancement. LATITUDE 5 / N°87 / JANVIER 2010 / 17 © 2009 ESA-CNES-ARIANESPACE / Optique Video du CSG - L MIRA Fonctions fluides « Toutes les fonctions fluides “sol ” vitales pour le lanceur sont embarquées dans la table », affirme Frédéric Munos «sans oublier les fluides de servitude qui vont servir à des fonctions annexes mais tout aussi importantes telle que l’azote et l’hélium de commande, la ventilation, la climatisation etc.…» La propreté et l'étanchéité doivent être contrôlées sur les Liaisons bord Sol LBS et les Prise Culot Pneumatiques PCP : lignes ergols de remplissage (hydrogène, oxygène et hélium) composées d'une double enveloppe sous vide pour assurer le maintien sous forme liquide des ergols cryogéniques à 20K et 90K en chronologie lors du remplissage et des compléments de plein avant le lancement, lignes gaz pour la pressurisation et dépressurisation, reliées aux réservoirs, les lignes de pressurisation des autres capacités du lanceur hélium et azote à haute pression (plusieurs centaines de bar). A l’intérieur d’un caisson LBS (Liaisons Sol/Bord) 18 / LATITUDE 5 / N°87 / JANVIER 2010 © 2009 ESA-CNES-ARIANESPACE / Optique Video du CSG - L MIRA Les systèmes de la table permettent, en fait, la liaison des installations sol fixes dans les différents bâtiments avec le lanceur. A chaque étape de la campagne de lancement, la table se déplace et permet le lien entre le lanceur et les installations sol. Que ce soit au BIL, au BAF ou en ZL, elle est connectée au sol tandis que le lanceur est connecté à la table par les liaisons bord sol. Elle sert donc de cordon ombilical en assurant toutes les fonctions vitales d'Ariane. Cette conception nécessite des systèmes de connexion table/bâtiment pour les fluides, contrôle commande, énergie, climatisation, RMO, etc... Pour en revenir aux locaux proprement dits, ceux-ci sont climatisés afin d'assurer un bon fonctionnement des matériels électriques, et certains sont pressurisés pour, en cas de fuite en chronologie établir des chemins de fuite privilégiés. Certains locaux sont également inertés à l’azote afin de ne pas permettre l’ignition d’un mélange inflammable accidentel. Ils disposent également, comme dans n'importe quel bâtiment, d'éclairage, de détection incendie, de systèmes d'extinction incendie, de contrôle d'oxygène et d'alarmes. Autant de dispositifs composés,eux aussi, de câbles, tuyaux, éléments électriques ou électroniques qui cheminent et sont installés dans la table. L’intérieur de la Table ? Un enchevêtrement de câbles, tuyaux, prises, manettes, et autres conduites de toutes sortes. Fonctions électriques et de commande « On doit être capable d'alimenter électriquement le lanceur depuis le sol et de lui passer des commandes fonctionnelles. Pour ce faire, on utilise des liaisons filaires et un bus de commande au travers des Prises Culots Electriques et Prises Ombilicales Electriques» résume Frédéric Munos. Ces liaisons permettent notamment d'assurer les fonctions de commandes (commande électro-pyrotechnique sur les allumeurs, commande de mise sous tension d’équipements à bord …). Par ailleurs, il existe également des liaisons BUS 1553 qui concernent les fonctions de communication avec l'ordinateur de bord du lanceur selon un protocole permettant de manœuvrer un équipement à bord du lanceur. Toutes ces commandes s’effectuent à l’aide des systèmes de contrôle commande (CCO et CCX) embarqués dans la table, et reliés avec la partie des bancs de contrôle situés au CDL. Les équipements des bancs de contrôle situés dans le CDL dialoguent avec les frontaux situés dans la table et permettent, par exemple, la conduite d'un remplissage automatique à l’aide de commandes et comptes rendus issus de la table et du lanceur. La table est capable d’assurer seule la phase d’allumage. A partir de H0-6,4 s toutes les surveillances susceptibles d’interrompre la séquence finale synchronisée sont levées et seul s’exécute un automatisme situé dans un des frontaux la table. Il active toutes les fonctions de la table ou de la ZL utile à la phase d’allumage sans intervention du CDL. Fonctions de sécurité « Il existe, dans la table, des barrières de sécurité, en particulier en ce qui concerne les commandes pyrotechniques » rappelle Frédéric Munos. « On trouve aussi des fonctions de sécurité propres à la table comme la détection gaz ou incendie, l'extinction incendie ou la fonction d'inertage de l'intérieur de la table pour éviter les risques d'explosion ou toute possibilité de combustion intempestive. Pour ce faire, on remplace l'air par de l'azote en chronologie. Ce qui explique que les personnels amenés à travailler dans la table doivent être munis de détecteurs de sous oxygénation.» Le système de détection et extinction incendie permet de détecter, prévenir et éteindre une éventuelle combustion quand il n'y a plus personne dans la table. Le dispositif de détection des gaz, quant à lui, dispose également d'un système d'alarmes visuelles et auditives. Il sert à vérifier la bonne teneur en oxygène de l'air ambiant, mais également à détecter, en phase de remplissage, une éventuelle suroxygénation ou la présence d'hydrogène. Autres fonctions diverses Différents moyens de communication sont également embarqués dans la table comme des liaisons de télémesure et télécommunications, des équipements vidéo, optiques, etc. pour l'analyse du lancement par exemple. Lors du transfert du lanceur du BAF en ZL, il y a également un dérouleur de câble optique (DCO) qui suit le convoi et permet au client d'Arianespace de continuer à dialoguer avec son satellite même en situation de roulage. Enfin, l'énergie et la climatisation nécessitent également des équipements embarqués dans la table, qu'il s'agisse de batteries, onduleurs, raccordements au réseau eau glacée, eau chaude… Le mât ombilical Le mât est tout d'abord un support des ombilicaux des liaisons bord-sol (ventilation, liaisons électriques, pressurisation…). A l'intérieur, on trouve : Les systèmes de pendulage (à contrepoids) et déverrouillage des prises largables, Le dispositif de ventilation des charges utiles qui nécessitent un air sec et froid, interfacés par les prises ombilicales Pneumatiques, Les prises ombilicales électriques, Le répéteur télémesure pour le satellite, Les bras cryogéniques pour version ECA du lanceur, qui comportent des liaisons fluides et mécaniques pour le remplissage automatique de l'étage en ergols cryotechniques, Un système amortisseur de vent dont la fonction est de réduire l'amplitude des déplacements du lanceur sous l'action du vent, Des caméras de contrôle. Concernant les fonctions mécaniques, pour toutes les pièces qui devront être séparées du lanceur au moment du décollage, les systèmes à contrepoids ramènent ces pièces le long du mât pour éviter de choquer le lanceur lorsque celui-ci s'arrache de la table. Du début à la fin de la campagne, tous les corps de métiers et tous les industriels de la Base spatiale interviennent, à un moment ou à un autre, sur la table de lancement. L'exploitant de cette installation est Arianespace, mais c'est toujours la SousDirection Sol du CNES qui se charge de ses éventuelles évolutions. « Nous intervenons sur toutes les modifications qui doivent être apportées à la table » conclut le responsable de la SousDirection Sol du CNES/DLA en Guyane, «qu'il s'agisse d'une toute petite modification ou d'une évolution beaucoup plus dimensionnante, le CNES reste l'autorité de conception de cette installation et le garant de sa parfaite adaptation aux besoins exprimés par l'exploitant. » 4 © 2009 ESA-CNES-ARIANESPACE / Optique Video du CSG - L MIRA Revalidation Après un lancement, la table a forcément souffert des vibrations, gaz et fumées d'éjection des propulseurs et du moteur Vulcain. Elle doit donc être remise en état avant d'entamer une nouvelle campagne. Cette phase de revalidation, qui dure une huitaine de jours, commence tout de suite après le décollage par un déluge d'eau qui nettoie l'ensemble de la structure. C'est une action à mener très rapidement pour que les liaisons ne soient pas définitivement abîmées. Par la suite, chaque système fera l'objet d'analyses et d'éventuelles réparations ou changements de pièces si cela s'avère nécessaire, de façon à obtenir un Etat de Référence Opérationnel (ERO) qui puisse démontrer que tout fonctionne correctement et que la table est prête à recevoir un nouveau lanceur. La Table juste après un décollage LATITUDE 5 / N°87 / JANVIER 2010 / 19 Acteur Pierre Bureau, ISBE chez Astrium n arrivant dans les locaux d'Astrium au rez-de-chaussée du bâtiment Kepler, on s'aperçoit très vite que nous ne sommes pas dans des bureaux administratifs. Câbles en tous genres, batteries de toutes tailles, caisses à outils, matériels électroniques, éprouvettes, baies informatiques… un inventaire à la Prévert ne suffira pas à rendre véritablement l'atmosphère qui se dégage des pièces où s'active l'équipe de Pierre Bureau. Ici, les maîtres mots sont : câblage, connexions et énergie. «Nous sommes sans doute des travailleurs de l'ombre, mais le fait est que nous sommes présents à toutes les phases de la campagne» déclare Pierre Bureau en souriant. «Dès lors qu'il faut réaliser une connexion ou une déconnexion d'un ou plusieurs câbles électriques et de mesure sur la Table, nous intervenons. Ainsi, pendant la campagne nous réalisons par exemple la connexion des baies clients sur les différents organes sur lesquels elles ont besoin d'être connectées, car les clients satellites n'ont pas le droit d'intervenir directement sur la Table. On se charge également du contrôle des adaptateurs de charges utiles (ACU) dans le Bâtiment d'Assemblage Final. On vérifie les connexions électriques des ACU et les lignes pyrotechniques par l'intermédiaire d'un outil appelé SACCHA. Ces connexions passent par des prises ombilicales électriques situées entre le mât de la Table et le lanceur. D'une façon générale nous vérifions les connexions électriques qui passent entre la Table et la case, la coiffe et l'étage principal cryotechnique. Ce sont ces câblages d'interface qui donnent vie au lanceur au fur et à mesure des opérations.» L'ISBE et son équipe sont également chargés de mettre en place le cheminement des câbles dits CCE (câbles E 20 / LATITUDE 5 / N°87 / JANVIER 2010 © 2009 ESA-CNES-ARIANESPACE / Optique Video du CSG - JM GUILLON Installé depuis peu au bâtiment Kepler, l'ancien CDL 2, Pierre Bureau est ISBE (Interface Sol Bord Electrique) pour la société Astrium. Une fonction qui l'amène tout naturellement à intervenir sur la Table de lancement aux différentes phases de la campagne de préparation, et même après le décollage, pour la revalidation de la Table. Explications. culots électriques) qui se trouvent entre la Table et le dessous du lanceur, au niveau des caissons de liaisons sol/bord (LBS). «Ces câbles doivent permettre d'envoyer toute l'énergie nécessaire au lanceur, ainsi que de transmettre les différents ordres de mise en route, notamment pendant la séquence de vol » précise Pierre, «c'est pourquoi il s'agit d'un matériel extrêmement sensible et qui présente une certaine complexité au niveau des prises.» C'est d'ailleurs pour cette raison que ces câbles particuliers sont envoyés en métropole, chez le fabricant, après chaque lancement pour démontage, analyse et revalidation des prises. «On renvoie également en métropole les prises ombilicales qui ont été larguées au moment du décollage et se retrouvent contre le mât. Tout ce matériel présente une technologie suffisamment complexe pour qu'il soit nécessaire d'en assurer la revalidation en métropole» indique notre ISBE. «Après le décollage, une fois la Table mise en sécurité, nous nous chargeons donc de déposer toutes ces prises et ces câbles, de déconnecter les baies clients et d'assurer le suivi de revalidation de tout ce matériel.» Après avoir effectué plusieurs missions au CSG depuis 1996, Pierre Bureau a finalement décidé de venir travailler en Guyane, à plein temps, à partir de 2001. Désormais sédentaire, ce sont à la fois la qualité de vie en Guyane et l'intérêt et la variété de ses fonctions au CSG qui l'ont décidé à s'installer ici de façon durable. « Je suis non seulement tombé amoureux de ce pays» avoue Pierre «mais je suis également toujours aussi passionné par mon métier qu'aux premiers jours. Même si nous ne sommes pas uniquement spécialisés sur la Table de lancement, tout est lié puisque la plupart des ordres envoyés au lanceur passent par cette structure. On a vraiment l'impression de travailler au cœur de l'événement, à la fois dans l'ombre et au centre des activités. On ne s'en lasse pas !» 4 Rencontre Michel Bartolomey, Directeur d'Arianespace en Guyane rianespace gère la Table de lancement exactement comme un bâtiment » annonce Michel Bartolomey en préambule. « Cela signifie que l'on coordonne l'ensemble des activités qui y sont menées par les différents industriels intervenant dans la mise en œuvre du lanceur. Il y a donc une planification des opérations de préparation au lancement mais également des opérations de maintenance par le biais de la COPA(*) comme cela se passe pour les activités qui se déroulent dans le Bâtiment d'Intégration Lanceur (BIL) ou dans le Bâtiment d'Assemblage Final (BAF). » Pour chaque opération en effet, une FASO (**) est émise puis visée par la COPA et par la Sauvegarde avant que l'opérateur puisse intervenir sur l'installation. Cela permet non seulement de tracer les opérations – qui a fait quoi dans la Table - mais également de s'assurer que les personnes sont en sécurité lorsqu'elles travaillent à l'intérieur ou autour de la Table. « Comme pour les autres installations des Ensembles de Lancements, la Table appartient à l'ESA qui nous en a confié la gestion et l'exploitation » précise le Directeur d'Arianespace. « Cela implique que chaque modification apportée sur cette structure, qu'il s'agisse de changements mineurs, de modifications liées au process ou d'évolutions de conception, est soumise à l'approbation d'Arianespace qui émet une Proposition de Modification et fait réaliser les travaux soit par l'industriel concerné par le process soit par la Sous-Direction Sol du CNES s'il s'agit de modifications touchant à la conception même de la structure.» Pour superviser les travaux, qu'il s'agisse des opérations en campagne ou des activités de maintenance, il n'y a pas, à proprement parler, de “responsable de la Table” chez Arianespace. « Nous sommes plutôt organisés en métier et non en lieu géographique ou installation de lancement. D'autant que la Table est de toute façon mobile et peut donc, par définition, se trouver dans diverses zones de préparation. Nos ingénieurs sont donc tour à tour concernés par les opérations en fonction du secteur d'activité dont ils ont la charge.» Ce concept de Table mobile est un peu la “signature” du programme Ariane. Ariane 4 disposait en effet également d'une Table de lancement mobile, quoique de conception beaucoup plus simple que celle d'Ariane 5. « Pour Ariane 4, la Table était plus simple car le satellite était intégré en Zone de Lancement, nous n'avions donc pas besoin de tous ces équipements qui assurent la mise en sécurité des charges utiles pendant le transfert en ZL » se rappelle « A © 2009 ESA-CNES-ARIANESPACE / Optique Video du CSG - JM GUILLON Gestionnaire et exploitant de la Table de lancement comme pour la plupart des installations de lancement Ariane, la société Arianespace coordonne les opérations et activités menées sur cette installation en et hors campagne. Michel Bartolomey nous apporte quelques précisions sur le rôle d'Arianespace dans la mise en œuvre de la Table. Michel Bartolomey. « Pour Ariane 5, l'idée qui a présidé à la conception de la Table était que l'on souhaitait avoir une zone de lancement qui soit la plus nue possible pour éviter tout dommage important en cas d'explosion du lanceur sur le pas de tir. C'est également pour cette même raison que nous disposons de deux tables rigoureusement identiques. Celles-ci nous permettent en outre de préparer deux lancements en même temps et de réduire ainsi les délais entre deux campagnes.» Sur Soyuz en revanche, la conception est tout à fait différente. « Pour Soyuz, il n'y a pas vraiment de Table comme pour Ariane » révèle notre interlocuteur. « Pour la mise en œuvre de ce lanceur, on utilise des moyens fixes, que ce soit au MIK ou en Zone de Lancement. Sous le massif de Soyuz, il y a la cabine de service qui est une espèce de tiroir permettant les accès aux baies et aux autres équipements puisque le lanceur n'est raccordé qu'une fois érigé en ZL. Ce tiroir est dégagé au moment du décollage. Le chariot sur lequel on assure son transfert entre le MIK et la Zone de Lancement n'est donc qu'un simple moyen de transport.» 4 (*) COPA : Coordination Opérationnelle et Planification Ariane (**) FASO : Fiche d'Analyse et de Suivi d'Opération LATITUDE 5 / N°87 / JANVIER 2010 / 21