Alan Stivell, le barde qui a réveillé la culture
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Alan Stivell, le barde qui a réveillé la culture
Jeudi 16 février 2012 Portrait tout Peut arriver Alan Stivell, le barde qui a réveillé la culture bretonne Shakira attaquée par une otarie La chanteuse colombienne vit dangereusement. Son compte Facebook en témoigne. En vacances en Afrique du Sud, elle a voulu caresser un groupe d’otaries. « Soudain, l’une d’elles a sauté hors de l’eau si vite qu’elle est arrivée à 20 cm, m’a regardée dans les yeux, et a poussé un rugissement furieux en essayant de me mordre. J’étais paralysée par la peur », raconte-t-elle. Son frère l’a tirée d’affaire. Par la suite, un babouin a voulu entrer dans sa voiture. Demain, elle rencontre des pingouins. Bonne chance ! Le 28 février 1972, son concert à l’Olympia à Paris, écouté à la radio par plusieurs millions de personnes, a changé l’image de la musique bretonne auprès du grand public et véritablement lancé sa carrière. Ce soir, Alan Stivell refait l’Olympia, quarante ans après son triomphe. Joël Le Gall Un parc Napoléon sur les terres de Mickey ? médiévale, sa voix haut perchée, ses chants que nous tenions secrets, révélés à tous. Des bombardes dans le poste, sur Europe 1, l’une des trois radios nationales. Sept millions d’auditeurs, deux millions d’albums live vendus. « Ce jour-là a changé ma vie », dira après Alan Stivell. Il a aussi changé la vie des Bretons. Du jour au lendemain, filles et garçons s’inscrivent aux cours de harpe, les bagadou font le plein. Et surtout, dans chaque commune de Bretagne, on se met à danser au coude à coude des nuits entières. La culture bretonne se porte tout à coup haut et fièrement. « Contrairement à ce que beaucoup pensent à l’époque, raconte Alan Stivell. Je ne suis pas un jeune du monde rural monté à Paris, mais un Breton de la diaspora urbaine. Avec, en tête, la musique folk, le rock et une vision volontairement novatrice des musiques celtiques ». Il a d’abord été Alan Cochevelou, né Auvergnat avant de suivre ses parents à la capitale et faire partie des « Bretons de Paris ». À l’âge de 5 ans, on l’imagine faisant ses premières gammes au piano puis à la harpe, avec un père qui eu le génie de fabriquer l’ancienne harpe des Celtes du 8e siècle, disparue depuis des lustres. Curieux patronyme que ce Cochevelou, dérivé du breton Koz stivellou (les vieilles sources), d’une famille de la région de Gourin. Le breton swingue comme l’anglais Alors comment expliquer que ce musicien né loin de la terre de ses ancêtres ait pu devenir le « phare breton » ? Et que, quarante ans après, il reste le numéro 1 incontesté dans son domaine ? D’abord parce qu’excellent connaisseur de la musique traditionnelle, Alan a su s’entourer, dès le début, de formidables musiciens : Gabriel Yacoub, futur leader de Malicorne, ou Dan Ar Braz, considéré alors par les rockeurs anglais eux-mêmes comme L’histoire Berlin, de notre correspondant. « L’eau est ma passion » La défense des ressources en eau, c’est le sujet qui amène, cette année, Erin Brockovich, 51 ans, au festival du film de Berlin. Elle vient y défendre, hors compétition, le documentaire Last Call at the Oasis de la réalisatrice Jessica Yu. « L’eau est ma passion depuis que je suis née. Je tiens ça de mon père qui me disait que l’eau propre permettait une bonne santé. Un monde sans eau sera un monde sans nous ». N’Dour, l’Algérien Khaled, le Gallois John Cale du Velvet Underground… « Un chef, dit un vieux proverbe breton, c’est un pont ». Stivell a été ce lien entre racines et ciel, entre hier et demain, en faisant de complaintes du 9e siècle, des hymnes électro-pop. En démontrant l’incroyable richesse d’une culture que d’aucuns avaient, jusque-là, jugée moins « noble » que d’autres. « Si tu ne vis que de rêves, disait Glenmor, notre autre grand barde, le temps t’épargnera ». Ne nous y trompons pas : si Alan Stivell remonte sur la scène de l’Olympia, ce soir et quarante ans après, c’est qu’il a su conserver ce côté avant-gardiste qui a tout changé. Francisco Franco au frigo Cette sculpture de l’ancien dictateur espagnol attire tous les regards, au Salon de l’art contemporain de Madrid. Always Franco est signée de l’artiste Eugenio Merino. Le général, en uniforme kaki et lunettes de soleil, a été « coffré » dans un réfrigérateur surmonté d’un panneau rouge et blanc rappelant le logo de Coca-Cola. Mise en vente : 30 000 €. Ronan GORGIARD. Photo : Joël LE GALL. Cultures bretonnes 2012, la relève. C’est le nom d’un hors-série OuestFrance, avec une interview d’Alan Stivell et des portraits de jeunes chanteurs et musiciens bretons. En kiosque (4,90 €) ou sur boutique. ouestfrance.fr BON JOUr Erin Brockovich, militante de l’eau propre Toute l’info portée chez vous avant 7h30 il faudra vous lever tôt pour être plus matinal que nous. 60 € uction * d é r e d t 1 an n a d n pe abonnez-vous pour 20€06 par mois au lieu de 25€07 Ouest-France La direction du festival du film de Berlin, dont elle est l’invitée, insistent bien : « The REAL Erin Brockovich ». Car, pour beaucoup de spectateurs, Erin Brockovich, c’est Julia Roberts. La star américaine avait pris le rôle de la militante écologique pour le film du même nom, réalisé par Steven Soderbergh, en 2000. Le film a été un succès, avec 300 millions de dollars de recettes et un Oscar pour Julia Roberts. La « vraie » Erin Brockovich a fait une apparition en forme de clin d’œil dans ce film puisqu’elle y joue une serveuse portant un badge Julia. Ce film avait été l’occasion de découvrir le combat de cette séduisante juriste qui avait combattu une grande compagnie gazière ayant contaminé les eaux d’une ville américaine. un des meilleurs guitaristes électriques du monde. Ensuite, parce que la langue bretonne « swingue » comme l’anglais des Rolling Stones. Quand il débarque en Australie ou en Écosse, beaucoup de ses fans ignorent qu’il est français. Stivell tisse lentement sa toile : un disque de traditionnels succède à un album pop ou rock. Comme John Lee Hooker a su électrifier son blues traditionnel, Alan fait se croiser cornemuse et basse-batterie sur une jig irlandaise, ajoute des cordes, et mêle hip-hop et mélodies bretonnes, Sœurs Goadec et électro. Il s’adresse à un public pas seulement breton mais aussi gallois ou américain (dont quarante millions sont d’origines celtes). Même quand il est au creux de la vague en France, il continue de remplir des salles à Rome ou Chicago. Au total, cela fait des millions de disques vendus, une « œuvre », une symphonie chantée en breton, en gaélique mais aussi en algonquin ou en kabyle (qu’il envisage de réenregistrer live). Et des chants partagés avec le Sénégalais Youssou La « vraie » Erin Brockovich, hier, lors de la promotion de Last Call at the Oasis. Désormais présidente de sa propre compagnie de conseil, Erin Brockovich s’engage sur de nombreux dossiers environnementaux : « Je reçois des mails de 124 pays différents. Je suis ainsi informée des problèmes d’eaux contaminés, aux États-Unis bien sûr, mais aussi en Australie, en Afrique du Sud, même en France. Les gens s’adressent à moi parce qu’ils sont frustrés et qu’ils ne savent pas à qui faire confiance ». Last Call at the Oasis montre Erin Brockovich retourner dans la ville d’Hinkley, où se déroulait le film Erin Brockovich : « Mon rôle est de continuer à éveiller les consciences, notamment auprès des politiques et faire que les voix des victimes soient entendues. L’objectif n’est pas toujours d’arriver à un procès mais surtout d’amener les entreprises et les populations à communiquer ». Le film qui a pour devise Le verre est toujours plein n’a pas encore de distributeur en France. Sébastien VANNIER. Pour bénéicier de cette offre, c’est très simple ! PLUS raPide Connectez-vous 7j/7 et 24h/24 sur www.abojournal.fr Ou appelez au 02 99 32 66 66, du lundi au vendredi de 8h à 18h et le samedi de 8h à 12h30 (prix d’un appel local) * Les 360 premiers exemplaires bénéicient d’une réduction de 60€ sur le prix public en vigueur (igurant sur la première page du journal). Ensuite, chaque exemplaire de la semaine sera facturé au prix public en vigueur soit une mensualité de 25€07 (tarif indicatif pouvant varier selon le nombre de journaux effectivement livrés). Offre réservée aux personnes ne recevant pas Ouest-France actuellement, ni au cours des 6 mois précédant la demande d’abonnement, et résidant en Bretagne, Pays-de-la-Loire ou Basse-Normandie. Offre valable jusqu’au 31/08/2012 inclus. AFP E n ce temps-là, nous vivions une sorte d’étrange double vie. Jeunes gamins insouciants, nous avions déjà pris, au début des années 1960, entre deux parties de foot et un cours de latin, She loves you des Beatles en plein cœur. À cause de quatre garçons aux cheveux au-dessus des oreilles. C’était notre côté moderne à nous, jeunes Bretons. Dans un pays en reconstruction : HLM, transistors, 404 Peugeot. Et puis il y avait l’autre « nous », notre côté « breton ». Une petite patrie du bout du monde où les vaches, le soir, allaient encore se tremper sur des plages sans touristes, où des tontons s’enguirlandaient parfois dans une autre langue, où des coiffes sortaient des petites églises de campagne… Cet amour caché d’enfance venait nous vriller le ventre lorsque nous nous agglutinions, en bande, pour voir défiler, lors des fêtes et festivals, bombardes et binious. Une fierté qui nous faisait dresser les poils des bras. Et puis, il y eut le miracle du 28 février 1972 : le concert d’Alan Stivell à l’Olympia. Sa harpe électrico- Alan Stivell, ici dans son studio d’enregistrement, près de Rennes, au milieu de ses harpes. Après Astérix, un autre héros national, moins moustachu et sympa, pourrait défier Disneyland Paris. Yves Jégo, député-maire (Parti radical) de Montereau-Fault-Yonne, propose la création en Seine-et-Marne d’un parc de loisirs qui serait entièrement dédié à Napoléon. « Depuis quinze ans, la ville célèbre, devant plus de 15 000 personnes, la bataille de Montereau, dernière victoire de Napoléon face aux Autrichiens, au retour de la retraite de Russie », justifie-t-il. « Nous avons l’Histoire avec nous. » Et aussi Charles Napoléon Bonaparte, descendant d’un frère de l’Empereur, qui juge l’idée « très bonne ».