Assistance à Maîtrise d`Ouvrage Elaboration du Schéma Régional
Transcription
Assistance à Maîtrise d`Ouvrage Elaboration du Schéma Régional
Assistance à Maîtrise d’Ouvrage Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales Note de cadrage Groupe 4.2 : Universitarisation des formations sociales Table des matières Propos liminaires : l’élaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales de la région Bourgogne ______ 2 Contexte général __________________________________________ 2 Le Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales _________ 2 Un cadre et une continuité _____________________________________________ 2 Une méthode et des objectifs… __________________________________________ 3 …au service de l’emploi et des territoires ________________________________ 3 …afin de décloisonner les deux secteurs _________________________________ 3 Une Assistance à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) ________________________________ 4 Objectifs et structuration des notes de cadrage __________________ 5 Principaux éléments d’état des lieux et de diagnostic _________ 6 Des réformes au niveau européen... ___________________________ 6 …qui impactent les formations sociales sur le plan national ________ 6 Quels modes de gestion des coopérations ? _____________________ 8 Au niveau local ___________________________________________ 9 Synthèse AFOM __________________________________________ 10 Eléments de problématiques dans le cadre de l’élaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales de la Bourgogne __________________________________________ 11 Ingénierie pédagogique ___________________________________ 11 Coût des formations ______________________________________ 11 Mutualisation ___________________________________________ 11 Parcours de formation ____________________________________ 12 Gouvernance ____________________________________________ 12 Annexes ___________________________________________ 13 Annexe 1 : Ressources documentaires utilisées _________________ 13 Annexe 2 : Liste des personnes interrogées ____________________ 13 AMO – Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales Propos liminaires : l’élaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales de la région Bourgogne Contexte général Dans le contexte de mutation et d’évolution des secteurs sanitaire, social et médico-social, la Région Bourgogne souhaite actualiser le Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales, afin d’identifier de nouvelles orientations. La loi du 13 août 2004 a transféré aux Régions une compétence de droit commun en matière de formations conduisant aux métiers de travailleurs sociaux et en matière de formations paramédicales et de sages-femmes. Ainsi, selon le code de l’action sociale et des familles : « la Région définit et met en œuvre la politique de formation des travailleurs sociaux. Dans le cadre de l’élaboration du Schéma Régional des Formations Sociales, elle recense, en association avec les départements, les besoins en formation à prendre en compte pour la conduite de l’action sociale et médico-sociale et indique comment elle compte y répondre ». Selon le code de la santé, la Région Bourgogne prend désormais en charge le fonctionnement des écoles paramédicales et de sages-femmes telles que décrites aux articles L.4383-3 et L.4151.7 du Code de la santé publique en réalisant les formations suivantes : auxiliaire de puériculture ; aide-soignante ; ambulancier ; infirmier, infirmieranesthésiste, puéricultrice ; cadre de la santé ; sage-femme ; masseurkinésithérapeute ; ergothérapeute1 ; psychomotricien2. Les quotas d’entrées en formations paramédicales et de sages-femmes sont définis au niveau national, mais ils sont répartis par la Région entre les différentes écoles sur la base du Schéma Régional des Formations Sanitaires qu’elle doit élaborer. Le Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales Une méthode Le partenariat, la concertation Des objectifs L’innovation et l’expérimentation Le décloisonnement des secteurs sanitaires et social Un cadre et une continuité Le schéma régional des formations sanitaires et sociales offre un cadre d’intervention régional pour proposer des formations accessibles à tous, complémentaires et adaptés aux territoires et aux besoins des employeurs. L’intérêt de cette régionalisation est multiple : Pour les organismes de formation qui participent à la mise en œuvre d’une carte des formations correspondant aux besoins des territoires. Pour les employeurs qui ont une responsabilité accrue dans l’évaluation des besoins et des compétences. Au sein des instances de concertation et de 1 Formation dispensée par l’Institut Interrégional de formation des métiers de la rééducation du centre hospitalier de Mulhouse co-financé par les 5 Régions du Grand-Est dont la Région Bourgogne. 2 Ibid. Strasbourg Conseil SARL © 2013 Document de travail 2/13 AMO – Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales régulation régionales, ils peuvent faire remonter leurs priorités en matière de formation. Et pour les salariés dont les besoins de qualification et de professionnalisation sont pris en compte dans les démarches de contractualisation avec les branches et les OPCA, notamment à travers les contrats d’objectifs territoriaux (COT) dont le COT des métiers du social (2011-2015). Le Conseil régional de Bourgogne exprime sa volonté d’inscrire le schéma des formations sanitaires et sociales (2013-2017) dans la continuité des derniers schémas (2007-2010) et sur la base de l’évaluation réalisée, et présentée aux partenaires professionnels le 22 février 2012. Le schéma prendra également en considération les travaux engagés dans le cadre du COT des métiers du social. Enfin, il est à rappeler que le schéma régional des formations sanitaires et sociales est également la déclinaison de la fiche 3-2 du Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles pour la période 2011-2015 défini en partenariat avec l’Etat. Le CPRDF a pour ambition de « faire correspondre l’offre de formation aux besoins des territoires, aux mutations économiques et assurer un développement cohérent de l’ensemble des filières de formation ». Une méthode et des objectifs… Aujourd’hui, il s’agit de répondre aux besoins immédiats et de construire l’avenir. Pour y parvenir, la Région Bourgogne souhaite mener des travaux prenant en considération le partenariat, la concertation mais aussi une part d’innovation, voire d’expérimentation. …au service de l’emploi et des territoires Ce schéma doit permettre de prévoir et de susciter les évolutions nécessaires des formations des travailleurs sociaux et des personnels de santé en vue de mieux répondre aux priorités des politiques sociales, aux besoins des populations, des employeurs et des salariés. Il doit fixer les orientations pluriannuelles et les priorités régionales relatives à l’organisation et à l’évolution des dispositifs de formation. Ce doit être un outil de régulation de l’offre de formation visant à renforcer les cohérences des interventions des divers acteurs et la pertinence de l’allocation des ressources publiques. Les secteurs sanitaire et social sont également d’une importance stratégique pour l’emploi, la cohésion sociale, et l’aménagement du territoire de la Région. Porteurs d’emploi, ils constituent un levier important d’aménagement pour développer l’attractivité des territoires et participer à la vitalité du tissu économique local. …afin de décloisonner les deux secteurs Le cloisonnement entre le secteur sanitaire et social doit s’effacer au profit d’un partage de compétences en lien avec l’évolution des besoins et des publics. L’évolution des emplois dans ces deux secteurs, le développement des interventions pluri-professionnelles, les pratiques et les compétences, le travail en réseau, etc., sont autant d’éléments qui conduisent la Région à réfléchir à comment créer des liens et des synergies entre les formations sanitaires et sociales. Strasbourg Conseil SARL © 2013 Document de travail 3/13 AMO – Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales Consciente de cette nécessité, la Région a fait le choix d’élaborer un seul schéma pour les deux secteurs afin d’essayer de contribuer au développement d’une culture commune entre soignants et travailleurs sociaux et voire, en étant ambitieux, au mariage du soin et de l’éducatif. Cette prise en charge globale de la personne au sein d’équipes pluridisciplinaires doit être renforcée par « le processus d’universitarisation » des formations. L’inscription de ces formations dans le système LMD (Traité de Bologne) ne doit pas aboutir à scinder les filières ou les secteurs en deux, tant du point de vue horizontal que vertical : - entre les niveaux infra-bac et post-bac en cassant les logiques de promotion sociale ; - entre les secteurs sanitaires et sociales : la pluridisciplinarité étant au cœur des préoccupations des soignants et des travailleurs sociaux. Voici quelques-uns des défis que doivent relever les acteurs, ensemble, afin de répondre aux besoins des usagers et citoyens Bourguignons. Une Assistance à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) En vue d’élaborer ce Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales, la Région Bourgogne a sollicité une assistance à maîtrise d’ouvrage dont a la charge Strasbourg Conseil. Son intervention se décline en trois phases : Phase 1 : définition par la concertation. Cette première phase vise à faire émerger les actions à inscrire et mettre en œuvre dans le cadre du futur Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales. Pour ce faire, la Région a prédéfini six thèmes 3 autour desquels des réunions de travail se tiendront entre le 7 mars et le 5 avril 2013, conformément au calendrier exposé ci-dessous. Groupes Groupe 1 - Dépendance et aide à domicile Groupe 2 - Naissance, petite enfance et aide sociale Groupe 3 - Filière éducative et médiation sociale Groupe 4 - Universitarisation des formations sanitaires et sociales Groupe 5 - Adéquation emploi/formation de l’hospitalisation publique et privée Groupe 6 - Territorialisation des formations Session 1 07/03/2013 14h-17h 08/03/2013 9h-12h 08/03/2013 14h-17h 14/03/2013 14h-17h 15/03/2013 9h-12h 15/03/2013 14h-17h Session 2 04/04/2013 14h-17h 05/04/2013 9h-12h 05/04/2013 14h-17h 03/04/2013 9h-12h 03/04/2013 14h-17h 04/04/2013 9h-12h En préparation de ces réunions, le cabinet a élaboré pour chaque groupe des notes de cadrage alimentées par une analyse documentaire et une vingtaine d’entretiens ciblés4. En outre, une page internet dédiée à cette mission d’AMO a été créée sur le site de Strasbourg Conseil5. Elle constitue ainsi le thésaurus de la mission. 3 Dépendance et aide à domicile ; Naissance, petite enfance et aide sociale ; Filière éducative et médiation sociale ; Universitairisation des formations paramédicales et de sages-femmes, et des formations sociales ; Adéquation emploi/formation de l’hospitalisation publique et privée ; Territorialisation des formations. 4 Liste des personnes interrogées en annexe de cette note. 5 http://www.strasbourgconseil.com/schema_regional_des_formations_sanitaires_et_sociales_de_bourgogne.4060.html Strasbourg Conseil SARL © 2013 Document de travail 4/13 AMO – Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales Enfin, les acteurs bourguignons intervenants dans ces secteurs sanitaire et social sont conviés à adresser toute contribution susceptible d’alimenter la réflexion pour l’élaboration du futur Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales6. Phase 2 : opérationnalisation. Cette phase sera centrée sur la déclinaison opérationnelle des actions qui intégreront le Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales. Il s’agira également pour le cabinet d’outiller ce schéma en indicateurs de contexte et de suivi de la mise en œuvre. Phase 3 : finalisation et diffusion. Le cabinet animera une réunion de présentation du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales. Objectifs et structuration des notes de cadrage Chaque note de cadrage a pour objectif d’alimenter les discussions du groupe de travail dédié à chaque thématique. Ainsi elle présente successivement : Les principaux éléments d’état des lieux et de diagnostic. Les atouts-faiblesses-opportunités-menaces identifiés. Les problématiques à évoquer lors des réunions de travail. Elle n’est bien entendu pas limitative. Il s’agira lors de la 1 ère réunion de travail d’identifier avec les acteurs les points d’état des lieux et de diagnostic devant être rajoutés, ainsi que les problématiques complémentaires à traiter. 6 Les contributions sont à envoyer à l’adresse suivante : [email protected]. Strasbourg Conseil SARL © 2013 Document de travail 5/13 AMO – Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales Principaux éléments d’état des lieux et de diagnostic Formations concernées (Région Bourgogne) Localisation Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé (DEES) Diplôme d’Etat d’Educateur Technique Spécialisé (DEETS) Dijon (Côte d’Or) Dijon (Côte d’Or) Dijon (Côte d’Or) (2 fois) Fauverney (Côte d’Or) Mâcon (Saône et Loire) Dijon (Côte d’Or) Dijon (Côte d’Or) Diplôme d’Etat de Conseiller en Economie Sociale Familiale (DECESF) Diplôme d’Etat d’Assistant Social (DEASS) Diplôme d’Etat de d’Educateur de Jeunes Enfants (DEEJE) Certificat d'Aptitude aux Fonctions d'Encadrement et de Responsable d'Unité d'Intervention Sociale (CAFERUIS) Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Directeur d’Etablissement ou de Service d’Intervention Sociale (CAFDES) Diplôme d’Etat Ingénierie Sociale (DEIS) Dijon (Côte d’Or) Dijon (Côte d’Or) Dijon (Côte d’Or) Des réformes au niveau européen... La création de l’Espace européen de l’enseignement supérieur s’est engagée dans le cadre du processus de Bologne, en 1998, peu avant la stratégie de Lisbonne. S’agissant des formations post bac, la mise en place de cet espace s’appuie sur trois mesures phares : − La modification de la structure des études supérieures en deux cycles : o premier cycle d’au moins trois années menant à un premier grade correspondant à un niveau de qualification approprié pour l’insertion sur le marché du travail européen, o second cycle débouchant soit sur un cycle court (master) soit sur un parcours long (doctorat). − La mise en place d’un système commun de crédits pour décrire les programmes d’études, afin de faciliter la mobilité étudiante dans l’Union Européenne. − La création du supplément au diplôme, destiné à faciliter la compréhension des études accomplies, et ainsi améliorer l’intégration des étudiants sur le marché du travail européen. …qui impactent les formations sociales sur le plan national La question de l’universitarisation des formations sociales s’est posée tardivement, contrairement aux formations sanitaires. Pourtant, les coopérations entre les établissements proposant des formations en travail social (dénommés ici EFTS) et les universités sont plutôt fréquentes et parfois anciennes, mais sont issues d’initiatives locales et les champs d’application sont variés. Ces rapprochements trouvent principalement leur source dans un besoin de reconnaissance de compétences et d’ouverture : « Le besoin de consolidation de la légitimité des écoles professionnelles à se positionner aussi bien sur la formation pratique que sur la formation théorique les a conduit à chercher des appuis du côté de l’université, en tentant d’aller au-delà du recours à des universitaires effectuant des vacations seulement à titre personnel ». (La coopération entre les établissements de formation préparant aux diplômes de travail social et les universités, Marcel Jaeger, octobre 2012). Seul le DEIS est concerné de manière obligatoire par une coopération entre une université et un EFTS, depuis 2006. Cette coopération permet aux étudiants qui le souhaitent de suivre de façon concomitante une formation préparant à un diplôme de Master. La création du DEIS, qui remplace le Diplôme Supérieur du Travail Social (DSTS), répondait, entre autres, à la nécessité de s’intégrer à la mise en place du LMD et ainsi de reconnaître le diplôme au niveau bac+5 (niveau I). Ce type de diplôme permet Strasbourg Conseil SARL © 2013 Document de travail 6/13 AMO – Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales également un accès facilité pour la formation continue et la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience). Selon l’étude visant la réalisation d’un bilan des coopérations mises en œuvre entre les établissements de formation préparant aux diplômes de travail social et les universités (Strasbourg Conseil, 2012) commanditée par le Ministère des Solidarités et de la Cohésion Sociale 7 , les caractéristiques des coopérations existantes sont les suivantes : « Les établissements déclarant des coopérations avec l’université sont en général de taille plus importante et offrent davantage de diplômes que les établissements n’ayant aucune coopération. Les objets des conventions concernent principalement le domaine de la formation, notamment : l’organisation de double certification et/ou de dispenses d’enseignements pour des poursuites d’études (hors DEIS), les partenariats dans le cadre du DEIS, la participation à la mise en œuvre d’une formation universitaire, les cours de formateurs et/ou d’universitaires, et la mobilité étudiante. Certains diplômes sont davantage concernés par les coopérations. Les DEASS et les DEES, étant proposés assez largement, sont régulièrement impliqués dans les conventions. A contrario les coopérations sur le DEETS et le DECESF sont rares ; ou alors à enjeux moindres. Pour les niveaux 2 et 1, le DEIS est évidemment largement représenté, du fait du caractère obligatoire de la coopération. En revanche les coopérations touchent de façon moindre le CAFERUIS (diplôme pourtant souvent proposé par les EFTS), et le DEMF ». Pour les formations sociales autres que le DEIS, il faut attendre l’année 2011 pour voir afficher une volonté d’inscrire les formations sociales post-bac dans l’Espace européen de l’enseignement supérieur, à travers les Orientations pour les formations sociales 2011-2013. L’enjeu des réformes et de ces mutations est alors de rester dans un registre professionnel, tout « en combinant étroitement savoirs professionnels et savoirs théoriques »8.Pour les formations de travail social, les ambitions sont d’améliorer la cohérence de l’offre de formation et sa lisibilité au niveau européen. Pour cela, l’offre de formation doit s’inscrire dans l’Espace européen de l’enseignement supérieur, afin de faciliter les mobilités et les poursuites d’études. A terme, cette nouvelle organisation permettra une meilleure visibilité et compréhension de ces certifications, dans le cadre du marché du travail européen. Concrètement, avec la circulaire du 5 décembre 2011, plusieurs points du processus de Bologne vont être appliqués aux formations en travail social. Dès la rentrée 2013, les formations du DEASS, DEES, DEEJE, DECESF et DEETS devront être organisées en six semestres et cent quatre-vingts crédits, selon l’application du système européen de crédits capitalisables et transférables (ECTS) ; chaque semestre correspondant à trente crédits. L’établissement de formation devra également être en mesure de fournir aux étudiants une attestation descriptive du parcours suivi. De manière générale, les coopérations entre EFTS et universités font partie des initiatives intéressantes et soutenues par le Ministère des Solidarités et de la Cohésion Sociale (depuis mai 2012 Ministère des Affaires sociales et de la Santé). 7 8 Devenu depuis Ministère des Affaires Sociales et de la Santé Orientations pour les formations sociales 2011-2013, Ministère des Solidarités et de la Cohésion Sociale. Strasbourg Conseil SARL © 2013 Document de travail 7/13 AMO – Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales Quels modes de gestion des coopérations ? Les coopérations entre EFTS et universités ne sont pas systématiquement formalisées. Toutefois, quand elles le sont, elles font souvent l’objet d’une convention : convention-cadre, convention de partenariat, accord ERASMUS. Ces conventions sont en général bilatérales, mais peuvent occasionnellement impliquer plusieurs acteurs (la Région ou un autre EFTS par exemple). Ce fonctionnement est (partiellement) remis en question avec la proposition de création des Hautes Ecoles Professionnelles en Action Sociale et de Santé (HEPASS). En effet, l’UNAFORIS (Union Nationale des Associations de Formation et de Recherche en Intervention Sociale), qui représente l’ensemble des établissements de formation en travail social, travaille à la mise en place de ces plateformes territoriales. Cette structuration en plateformes vise une meilleure visibilité de l’offre, une mutualisation accrue des moyens, une meilleure coordination de l’offre de formation du territoire, tout en assurant une fonction « animateur ». Comme le souligne Marcel Jaeger (cf. rapport cité plus haut) : « l’appareil de formation du travail social s’inscrivant dans la perspective des HEPASS dispose d’une position stratégique irremplaçable : il se situe en interface avec l’espace hexagonal et européen, dans une relation étroite avec les collectivités territoriales, en proximité avec les branches professionnelles et leurs instances ». L’UNAFORIS souhaiterait, à travers les HEPASS, que les EFTS soient reconnus comme des établissements d’enseignement supérieur à part entière, et puissent être certificateurs européens. C’est d’ailleurs « dans cette logique que les EFTS regroupés dans l’UNAFORIS ont affirmé la nécessité de développer la coopération avec les établissements universitaires » (Jaeger, 2012). Le modèle de création des HEPASS n’est toutefois pas arrêté à l’heure actuelle. L’Association des Régions de France (ARF) s’est positionnée sur les missions des Hautes Ecoles. Dans la mesure où les HEPASS visent la structuration de l’offre de formation, et que la mise en place du LMD pour les formations sociales ne constituerait pas leur mission principale, « l’ARF souhaite que de nouvelles modalités de concertation soient mises en place pour construire le processus d’intégration des formations sociales dans le cadre du LMD ». En effet, la formation initiale et l’apprentissage relevant des compétences des Régions, la structuration de l’offre ne semble pas pour l’ARF l’objectif principal à poursuivre au sein des HEPASS (La position de l’ARF dans La coopération entre les établissements de formation préparant aux diplômes de travail social et les universités, Jaeger, 2012). Enfin, début 2013, le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale indique la volonté de moderniser l’appareil de formation pour améliorer la qualité des formations. A travers cet objectif est particulièrement visée une meilleure intégration de l’offre de formation. Le plan indique que « le modèle des « hautes écoles professionnelles de l’action sociale » sera plus particulièrement expertisé », comme moyen de reconfiguration de l’offre et de mutualisation de la recherche, de l’expertise, des coopérations, etc. Le plan rappelle également sur ce point que la recherche d’un consensus sera réalisée avec les Régions, « compétentes en matière d’organisation et de financement de la formation initiale des travailleurs sociaux ». Strasbourg Conseil SARL © 2013 Document de travail 8/13 AMO – Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales Au niveau local La Bourgogne a une offre centralisée pour les formations sociales post-bac. Sur les cinq EFTS dénombrés en région, l’IRTESS, localisé à Dijon, assure la majorité des formations. Il est également le seul EFTS à collaborer de manière formalisée avec le monde universitaire (cf. étude réalisée par Strasbourg Conseil, citée plus haut). L’IRTESS collabore avec l’Université de Bourgogne par le biais de 4 conventions, mais aussi avec l’Université de Franche-Comté et l’Institut Eduter d’Agrosup Dijon. « Les coopérations avec l’Université de Bourgogne portent sur plusieurs formations. Depuis 2005, une convention donne la possibilité aux personnes ayant validé la formation de formateurs en site qualifiant à l’IRTESS de bénéficier d’allègements dans la préparation de la Licence professionnelle gestion des ressources humaines, spécialité formateur en milieu professionnel ». Par ce dispositif, l’IRTESS « souhaite donner des perspectives aux personnes ayant suivi la formation ». « Depuis 2007, l’IRTESS est également contributeur de la formation Mandataires judiciaires pour la protection des majeurs proposée par l’Université. Les formateurs dispensent les enseignements pratiques, ce qui représente environ la moitié de la formation en volume horaire. Deux conventions, plus anciennes et datant de 1998, sont relatives au CAFERUIS et au 9 DEIS . Elles organisent la concomitance entre d’une part le CAFERUIS et le DU d’aptitude aux fonctions de cadre du travail social, et entre le DEIS et le Master administration économique, sociale et culturelle, spécialité développement social d’autre part. Les objets de travail en co-construction concernent l’ingénierie pédagogique, les cours, la certification, etc. Le couplage DEIS/Master permet de développer la formation permanente et la promotion professionnelle des travailleurs sociaux. La collaboration avec l’Université de Franche-Comté porte en partie sur le volet formation. Un chercheur du laboratoire Théma intervient dans différents cycles de formation (DEASS, CAFERUIS, CAFDES, DEIS). Ce partenariat a également un volet recherche, puisque la récente convention a pour objectif de favoriser les réponses communes à des appels d’offres ». « Similairement, l’IRTESS a signé une convention en 2011 avec l’Institut Eduter, pour favoriser et conduire conjointement des études et recherches. Les collaborations existaient déjà au sein du PREFAS, mais les deux structures ont souhaité concrétiser le partenariat par une convention duelle ». « L’IRTESS n’a pas de coopération sur son offre de formation de niveau III. Pour envisager des doubles certifications, il faut trouver un diplôme universitaire aux contenus proches. De plus l’organisation des formations au modèle professionnel dominant, en alternance périodes de cours / périodes de stage, rend compliquée la double certification. Avec la mise en place des ECTS, les collaborations sur le niveau III et le renforcement des liens institutionnels pourront être réenvisagés ». Actuellement, l’IRTESS est porteur du PREFAS Bourgogne (Pôle Ressource Régional Recherche Formation Action Sanitaire et Social Bourgogne). Celui-ci a vu le jour à la suite d’un appel à projet de la DGAS en 2008, visant le développement de pôles ressources recherche en travail social. Le PREFAS a pour objectifs principaux la connaissance et la diffusion du savoir dans le domaine de l’action sociale, ainsi que le développement de projets de recherche-action-formation. 9 Anciennement DSTS (Diplôme Supérieur du Travail Social) Strasbourg Conseil SARL © 2013 Document de travail 9/13 AMO – Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales Synthèse AFOM Atouts Faiblesses Des collaborations existantes entre l'IRTESS et des établissements universitaires Fragilité des coopérations, notamment du fait de leur forte dépendance interpersonnelle (liens institutionnels ténus) Positionnement parfois surplombant de l'institution universitaire Groupe 4.2 Universitarisation des formations sociales Mise en place des ECTS à la rentrée 2013 pour certaines formations Flexibilité des parcours professionnels (en France et à l'étranger) Flexibilité des parcours de formation (en France et à l'étranger) EFTS "phagocytés" par les universités Perte du principe d'alternance intégrative en termes de formation Contraintes budgétaires des Conseils Régionaux Création des HEPASS Hausse du coût des formations Opportunités Strasbourg Conseil SARL © 2013 Menaces Document de travail 10/13 AMO – Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales Eléments de problématiques dans le cadre de l’élaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales de la Bourgogne La Région Bourgogne – détenant une compétence à titre exclusif dans le domaine de la formation professionnelle, ainsi qu’une compétence de droit commun en matière de formation conduisant aux métiers de travailleurs sociaux et en matière de formations paramédicales et de sages-femmes (compétence possiblement élargie dans le cadre de l’acte III de la décentralisation) – souhaite définir la politique régionale des formations sanitaires et sociales. Dans ce cadre, les problématiques ci-dessous sont soumises à la concertation afin de faire émerger les actions à inscrire au futur Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales qui ambitionne notamment de relever les enjeux relatifs aux : priorités des politiques sanitaires et sociales, besoins des populations et des territoires, attentes des employeurs et des salariés. Préalablement à l’énoncé des éléments de problématique, il paraît important de préciser un enjeu fondamental défini par la Région Bourgogne : le processus d’universitarisation des formations sociales ne doit pas compromettre l’alternance intégrative. Ingénierie pédagogique Au niveau régional, l’ingénierie pédagogique est-elle remise en cause, notamment au vu des partenariats ou des non-partenariats avec l’université ? Celle-ci est-elle satisfaisante, notamment : du point de vue des employeurs et des futurs employeurs (adéquation avec les pratiques professionnelles), mais aussi des acteurs directement impliqués (Université, établissements) ? L’aspect professionnalisant, notamment par le nombre et la diversité des stages, est-il garanti ? La réingénierie au niveau post-bac compromet-elle la fluidité entre les niveaux infra-bac et post-bac ? Quel est l’impact de l’universitarisation sur la logique de filière ? Compromet-elle la promotion sociale ? Les nouveaux contenus de formation permettront-ils la mise en œuvre conjointe de la formation initiale et de la formation continue ? Créeront-ils une dissociation et/ou des difficultés pour les salariés ou demandeurs d’emploi en formation ? Coût des formations La mise en ECTS de certaines formations va-t-elle avoir des répercussions sur le coût de ces formations (volume horaire, intervenants universitaires, etc.) ? A moyen terme, cette mise en ECTS risque-t-elle d’impacter le coût de la formation continue ? Actuellement, les reprises d’études posent-elles des problématiques de financement ? Mutualisation Une mutualisation de cours est-elle pertinente entre établissements de formation et universités ? Le développement d’outils pédagogiques innovants (cours sous format Strasbourg Conseil SARL © 2013 Document de travail 11/13 AMO – Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales numérique, visioconférence, FOAD, etc.) constitue-t-il une piste pour favoriser la mutualisation ? Quel maillage territorial, quelle coopération mettre en œuvre ? Parcours de formation L’un des avantages de l’universitarisation est l’harmonisation des niveaux et rythmes des diplômes, afin de faciliter les passerelles, les poursuites d’études, mais aussi les reprises d’études. La mise en crédits ECTS des formations de niveau III ouvre-t-elle la voie à de futures collaborations avec l’Université, de type double certification ? Des passerelles et la mise en place d’équivalences sont-elles à mettre en place afin de sécuriser les parcours de formation et garantir la réussite des étudiants ? Des mesures spécifiques sont-elles nécessaires pour faciliter la reprise d’études et/ou les demandes de VAE ? En lien avec les paragraphes ci-dessus, la question de la continuité des filières se pose : la continuité des enseignements est-elle assurée entre formations de niveau III et les formations de niveaux II et I ? Gouvernance Quelle gouvernance mettre en œuvre ? Qu’en est-il de la constitution de l’HEPASS ? Quelles seraient ses missions au niveau local ? Une remise en question des modes de collaborations actuels aura-t-elle lieu ? Dans quel cadre s’inscriront les dynamiques interrégionales déjà existantes10 (PRES, HEPASS, etc.) ? 10 L’IRTESS collabore avec le laboratoire Théma, mais aussi avec l’IRTS de Franche-Comté pour l’organisation du CAFDES, qui est organisé de manière interrégionale. L’IRTS de Franche-Comté, dans le cadre du DEMF, reconnaît également des modules de sensibilisation dispensés à l’IRTESS. L’IRTESS collabore également de manière plus informelle avec l’Institut Supérieur Social de Mulhouse (ISSM), dans l’axe Rhin- Rhône. Strasbourg Conseil SARL © 2013 Document de travail 12/13 AMO – Elaboration du Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales Annexes Annexe 1 : Ressources documentaires utilisées La coopération entre les établissements de formation préparant aux diplômes de travail social et les universités, M. Jaeger, octobre 2012 Etude visant la réalisation d’un bilan des coopérations mises en œuvre entre les établissements de formation préparant aux diplômes de travail social et les universités, commanditée par le Ministère des Solidarités et de la Cohésion Sociale, Strasbourg Conseil, 2012 Plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, Premier Ministre, janvier 2013 Site de l’IRTESS : http://www.irtess.fr/index.php/etudesrecherches.html Annexe 2 : Liste des personnes interrogées Institutions ARS Bourgogne ANFH CAF CHU de Dijon CNFPT Conseil Général de la Nièvre Conseil Général de l’Yonne Conseil Général de la Côte d’Or Conseil Général de la Saône-et-Loire CREAI DRJSCS FEDOSAD Pôle Emploi Rectorat UNA UNIFAF UNIFED Uniformation Strasbourg Conseil SARL © 2013 Personnes interrogées Mme RICHARD - Direction de l'offre de Soins et de l'autonomie - Responsable du département Personnels et Professionnels de Santé Mme MEHAY - Direction de l'Offre de Soins et de l'Autonomie - Adjointe au responsable du département Personnels et Professionnels de Santé Mme DEDIEU – Conseillère en dispositifs individuels de formation Mme STURLA-BORDET – Interlocutrice régionale pour les CAF de Bourgogne Mme SIBELLA – Responsable formation et métier Mme COULON – Conseillère formation, en charge de la programmation des formations sanitaires et sociales Mme GORGET – Directrice Pôle Solidarité et économie sociale Mme DUCHEMIN – Directrice adjointe en charge de l’autonomie Mme ROSSEEL – Directrice adjointe en charge du développement social local Mme BROUILLET- Ressources humaines M. ATHIEL – Chargé de mission enseignement supérieur – Pôle Education, Jeunesse, Culture et Sport Mme TINEL – Directrice adjointe du Pôle Ressources internes, chargée des ressources humaines, des plans de formation et du recrutement du personnel Mme BLIN – Directrice Enfance, Famille et Insertion Mme GRAS – Chef du service Logement et Action sociale Mme KNOLL – Directrice générale adjointe aux solidarités, chargée de l’ensemble du secteur social Mme LANDANGER – Directrice Mme VIRELY – Responsable du pôle formation professions / certifications M. TERRADE – Directeur des services à domicile Mme LAILLER – Directrice M. CHAMPOURET – Directeur des métiers Mme PROST – IEN Sciences biologiques et sciences sociales appliquées Mme GAUTHEROT – Présidente Commission paritaire formation aide à domicile Mme PAGEAUX – Secrétaire générale de région Mme CHAPUIS – Présidente antenne régionale M. GRALL – Secrétaire régional Mme CHAULEUR – Conseillère formation Bourgogne Document de travail 13/13