Ligne d`Inf`Eau - Chambre d`agriculture des Pyrénées

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Ligne d`Inf`Eau - Chambre d`agriculture des Pyrénées
Ligne d’Inf’Eau
Décembre 2008
Edit’eau
La nappe alluviale du gave de Pau constitue
une réserve d’eau potable indispensable pour
un bassin de population et d’activités très
important de l’amont à l’aval de l’agglomération paloise. En particulier le syndicat GAVE et BAÏSE porte un projet de
nouvelle station de production liée à un
nouveau champ captant dans la nappe
alluviale du gave de Pau destiné à secourir les productions actuelles de 3 syndicats.
Devant le potentiel et la qualité de cette
ressource mais aussi compte tenu de sa vulnérabilité et de la grande difficulté à trouver
et exploiter d’autres ressources en quantité et
en qualité suffisantes, la démarche du PAT constitue un ensemble d’actions clés pour assurer la pérennité de la production d’eau des collectivités engagées.
Pour y parvenir il faudra relever un défi de taille : changer les habitudes à risques tenaces que ce soit dans les pratiques quotidiennes du monde agricole mais aussi celles des collectivités locales et des particuliers. Je
suis convaincu que ce PAT se traduira entre autres par des actions de communication et de formation pertinentes et efficaces pour l’intérêt de tous.
Bernard SOUDAR, Président du SYNDICAT GAVE ET BAISE
Président de la Commission Environnement du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques
• 32 communes
• 13 000 abonnés
• 30 000 habitants desservis
• 2 200 000 m3 facturés, dont
1 600 000 m3 domestique et
600 000m3 industriels
•9
00 km de réseau et plus de
200 km de branchements.
Le syndicat distribue de l’eau
en milieu rural essentiellement, à l’exception d’une
commune urbaine, Mourenx,
ainsi que le bassin industriel de Lacq
Il compte 6 puits équipés pour 14 500m3 par jour. 2 puits projetés
portant la production totale à 17 500m3/jour (sécurisation et interconnexion)
Sommaire
Le Syndicat Gave et Baïse
La fertilisation raisonnée
Témoignage : Christian Ravier, responsable
d’agence technique du conseil Général
Les Rendez-vous
Dans les six numéros à
venir, nous présenterons
tour à tour chacune des six
collectivités porteuses du
plan d’action territorial
Le syndicat Gave et Baïse
Le syndicat Gave et Baïse est pionnier en matière de prévention
de la pollution de l’eau.
Le syndicat Gave et Baïse prélève l’eau dans la nappe alluviale du gave de Pau. Il s’agit d’une nappe accompagnatrice
du cours d’eau. Elle se situe à une très faible profondeur
(moins de 10 m) et est donc très vulnérable aux pollutions
liées aux activités humaines.
Le syndicat Gave et Baïse est pionnier en matière de prévention de la pollution de l’eau.
En effet, il mène depuis plus de 20 ans une politique de prévention de la pollution par les nitrates d’origine agricole en
indemnisant les agriculteurs pour la mise en place de couverts hivernaux.
sentent le plus grand risque de contamination par les nitrates et les pesticides.
Les puits situés en bordure du gave de Pau bénéficient d’un
effet de dilution des nitrates et des molécules de produits
phytosanitaires de l’eau de la nappe par l’eau du gave de
Pau. Par contre, en cas de pollution accidentelle du gave de
Pau, le risque de pollution des puits est très fort. Un système
de station d’alerte a donc été mis en place avec l’observation de truitelles situées dans un aquarium alimenté en permanence avec l’eau du gave.
Le principe est le suivant: en se développant, les
plantes semées dans les champs après la récolte à
l’automne, mobilisent et consomment l’azote présent dans le sol. On évite ainsi le lessivage de l’azote sous l’effet des pluies automnales et hivernales
qui interviendrait si le sol restait nu.
L’effet de localisation des puits, la proximité ou
non du gave et des activités humaines, influent
fortement sur la qualité de l’eau. Sur les 6 puits en
activité du le syndicat, la moitié se situe en terrasse
et l’autre moitié au bord du gave dans la saligue.
Les puits situés en terrasse, les plus proches des
parcelles agricoles exploitées, sont ceux qui pré-
La qualité de l’eau
e La qualité de l’eau distribuée par le syndicat Gave et Baïse est globalement bonne. La vigilance est permanente
En En
bref
bref
Nitrates : Teneur faible ou moyenne en nitrates globalement teneur moyenne : inférieure à 10 mg/l, tendance stationnaire voire légère diminution
Traitement de l’eau
Pesticides : Une vulnérabilité des puits vis-à-vis des produits phytosanitaires :
Le seul traitement est la désinfection au dioxyde de chlore.
Il maintient une bonne qualité
bactériologique sur toute la longueur du réseau.
Du fait de la faible profondeur à laquelle se situe la nappe alluviale et de la
présence d’un sol très filtrant, les pesticides utilisés par les agriculteurs, les
collectivités ou les particuliers vont très facilement être entraînés par l’eau
jusqu’à la nappe.
Depuis l’interdiction de l’Atrazine, sa concentration dans la nappe et celle de
ces métabolites (molécules résultant de sa décomposition) diminuent lentement. Maintenant, l’utilisation de molécules beaucoup plus variées et plus difficiles à analyser perturbe l’image que l’on peut se faire à travers les analyses.
Des traces de désherbant de maïs sont retrouvées de façon ponctuelle avec en
2006 et 2007, le métolachlore, le 2-4D, 2-4-MCPA et le mécoprop, et en 2008
des traces de nicosulfuron.
Autre fait marquant lié à la proximité de la route départementale n°2: des
puits contaminés par les hydrocarbures ont dû être abandonnés il y a plus de
15 ans.
Le suivi de la qualité de l’eau : La DDASS, le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et la SAUR réalisent régulièrement des analyses sur l’eau des puits
du syndicat et sur l’eau distribuée. Sur chaque puits, la teneur en nitrate est
analysée une fois par mois et la teneur en produits phytosanitaires 2 fois par
an.
44 ouvrages de stockage ou
reprise pour une capacité totale
de 14 000m3 soit près d’1 m3 de
stockage par abonné.
Gestionnaire
Le syndicat Gave et Baïse a confié
l’exploitation des ouvrages de
production et de distribution
d’eau potable dont il est propriétaire à un fermier : la SAUR.
La fertilisation raisonnée
Un outil, le plan prévisionnel de fumure
Au-delà de l’obligation faite à tous les
agriculteurs de la zone vulnérable de
le réaliser annuellement, le plan prévisionnel de fumure est avant tout un
outil de gestion de la fertilisation. Il
permet d’ajuster les fertilisants selon
l’objectif de rendement, la nature du
sol et les différentes sources d’azote.
La finalité du plan de fumure est donc
double :
• préserver l’environnement en évitant d’apporter trop d’azote, de
phosphore et de potasse, sources de
pollution notamment par le lessivage des nitrates
• optimiser les fertilisants et donc minimiser les dépenses inutiles. Le plan
prévisionnel de fumure est une source d’économie et dans un contexte
de fortes hausses des intrants et
d’un prix des céréales très bas, c’est
le premier poste d’économie.
La méthode de calcul utilisée est partagée par tous les organismes et techniciens du département. Elaborée par
Arvalis et la Chambre d’Agriculture,
elle permet de répondre à tous les cas
de figure de manière assez simple.
Le plan prévisionnel de fumure peut
être réalisé par l’exploitant lui-même
(des formations sont proposées dans
ce but, cf. ci-dessous) ou par un technicien dans le cadre d’une prestation
comme le propose la Chambre d’Agriculture par exemple.
Une formation pour acquérir les méthodes
La Chambre d’Agriculture a organisé
les 27 novembre et 2 décembre derniers une formation sur la fertilisation
raisonnée en zone vulnérable, formation destinée aux agriculteurs de la
zone du Gave de Pau. Ces deux journées ont été consacrées à l’apprentissage de la nouvelle méthode de calcul
de l’azote sur maïs, au raisonnement
de la fertilisation phospho-potassique
en intégrant les analyses de sol et d’effluents d’élevage. Ce même travail a
été fait sur les autres cultures : prairie,
céréale à paille, colza, tournesol. Chaque agriculteur est reparti de la for-
mation avec son plan prévisionnel de
fumure 2009 réalisé, une estimation
des économies d’engrais qui pourront être réalisées. Les échanges entre
agriculteurs ont permis aux uns et aux
autres de s’enrichir de l’expérience
de ses voisins et d’aborder d’autres
thématiques comme le chaulage et la
gestion des couverts hivernaux.
Enfin un point d’actualité sur le futur
quatrième programme d’action a été
présenté.
Une autre session sera organisée au
mois de mars 2009 (voir agenda).
Des mesures d’accompagnement
pour changer de pratiques
Sur le territoire du Plan d’Action Territorial du Gave de Pau, dans le périmètre des
zones de captage, les exploitants peuvent accéder à des mesures agroenvironnementales visant à promouvoir des pratiques culturales préservant l’environnement. Ces changements de pratiques sont souhaités afin de restaurer la qualité de
la nappe alluviale du gave exploitée pour l’alimentation en eau potable. Il existe
quatre mesures :
• Implantation d’un couvert hivernal (CIPAN)
• Amélioration d’un couvert déclaré en gel (augmentation de la surface en jachère au sein du périmètre)
• Création et entretien d’un couvert herbacé en remplacement d’une grande
culture
• Limitation de la fertilisation sur une prairie
Chaque mesure fait l’objet d’un cahier des charges précis et d’une compensation
financière propre. L’engagement dans les différentes mesures se fait pour une
période de 5 ans, il est réalisé au moment de la déclaration de surface de la PAC.
Des réunions d’information seront organisées aux mois de février et mars 2009.
EnEn
bref
bref
Le chanvre
industriel
Le chanvre industriel est une
plante fibreuse et oléagineuse dont les débouchés
sont aussi bien dans le
secteur alimentaire que non
alimentaire. Utilisé pour la
papeterie pour obtenir un
papier de qualité supérieure,
dans la litière animale, le
chanvre est aussi incorporé
dans les composites de plastique pour les renforcer ou
les feutres pour les automobiles mais le débouché en
forte extension concerne le
bâtiment, soit sous forme de
béton de chanvre en alliance
avec d’autres matériaux soit
dans l’isolation thermique et
phonique.
La chanvre est une culture
intéressante : semée au
printemps pour une récolte
oscillant entre fin août et fin
septembre, elle ne nécessite
que peu d’intrants et aucun
traitement phytosanitaire de
manière générale. Il s’agit,
en outre avec sa racine en
pivot, d’une bonne tête d’assolement.
Le développement de cette
culture dans des zones où
la protection de l’eau est
un enjeu essentiel pourrait
représenter une bonne alternative dans les assolements.
Ce projet est piloté par Euralis dans le cadre de contrats
avec les agriculteurs.
Changer nos mentalités
Réduire l’utilisation des phytosanitaires pour le respect de l’environnement,
c’est l’objet du groupe de travail spécifique à l’entretien des voiries.
Tous les participants ont présenté les expériences qu’ils mènent dans le cadre du développement durable. Chacun a
découvert les diverses initiatives pour faire évoluer les pratiques vers la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires pour plus de respect de l’environnement.
«Christian Ravier, vous êtes chef de l’agence technique du
conseil Général à Morlaàs. Décrivez-nous vos initiatives en
matière de produits phytosanitaires ? »
En tant que citoyen et professionnel, je suis bien évidemment sensibilisé au développement durable. D’ailleurs, le
Conseil général des Pyrénées-Atlantiques est engagé dans la
démarche de l’agenda 21. La protection de l’environnement
et de la santé du personnel passe par la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires.
Depuis plusieurs années, nos applicateurs sont formés à
l’utilisation raisonnée de ces produits. L’agence est dotée
d’un dosatron, appareil cumulant l’avantage d’un dosage
minutieux et la réduction des manipulations des produits.
De plus, l’utilisation de produits phytosanitaires a été supprimée à proximité des cours d’eau. En 2008, j’ai remplacé le
traitement des pieds de panneaux de signalisation par un fauchage à la débroussailleuse thermique sur les 520 km de routes
entretenues par mes équipes basées à Morlaàs et Lembeye.
« Avez-vous testé des techniques dites « alternatives » ?
Tout à fait, nous avons testé en matière de technique curative le désherbage thermique au gaz et à l’eau chaude. Si
ces techniques répondent à l’entretien urbain, elles ne sont
pas adaptées actuellement à celui des dépendances vertes
de nos chaussées.
Enfin, en matière de technique préventive, depuis deux années nous réalisons en zones péri urbaines des jachères fleuries, lesquelles ont l’avantage d’allier pour les usagers l’esthétique de mélanges de fleurs de différents coloris et pour
le service la réduction du fauchage annuel à une passe.
Quelles sont les conséquences de vos initiatives ?
Ce qui me paraît primordial, c’est l’impact positif sur l’environnement et la protection de la santé des agents. Ensuite,
je constate une économie appréciable sur l’achat des produits phytosanitaires.
Pour leur mise en œuvre, ces initiatives prenant en compte
un respect plus important du milieu naturel, ont nécessité une prise de conscience de tous les agents impliqués et
l’adaptation de nos moyens en personnel et en matériel.
En ce qui vous concerne, Régis Capbert, vous êtes contrôleur territorial chargé de l’antenne de Lescar rattachée à
l’agence technique du conseil Général à Arzacq. Vous avez
en charge l’entretien des routes départementales, notamment la RD2 qui est située dans le périmètre du champ captant du syndicat d’eau de Gave et Baïse à Tarsacq, quelles
sont vos pratiques sur ces zones à fort risque de contamination de la nappe par les produits phytosanitaires ?
Depuis 2006, nous avons supprimé toute utilisation de produits phytosanitaires en bordure de la RD2 sur le territoire
d’Arbus et d’Artiguelouve. En 2008, nous avons étendu ce
principe « zéro phytosanitaires » à toutes les routes départementales de ces communes situées sur la rive gauche du
gave de Pau (RD804, RD146, RD229). »
Qu’est-ce que cela a entraîné comme changement de pratiques ?
Le traitement phytosanitaire était utilisé sous les glissières
de sécurité, à proximité des panneaux et ouvrages d’art ; il
a été remplacé par l’utilisation du rotofil en complément du
fauchage mécanique.
Rendez-vous
Rendez-vous
Les dangers des produits phytosanitaires
Conférence, le 6 janvier 2009
Une conférence à l’attention des élus des collectivités sur les dangers
des produits phytosanitaires et les méthodes alternatives. Rendezvous à Artix à 16 heures.
les 9 et 11 mars 2009
Formation gratuite sur les phytosanitaires en collaboration
avec Sylvie Nicolier d’Arvalis, Institut du Végétal
Formation, du 6 au 8 janvier 2009
Au programme : Bonnes Pratiques Phytosanitaires et réglementation
(pulvérisateur, remplissage/lavage, conditions de traitements…), désherbage chimique et solutions alternatives. Matinées en salle et les
après-midi en visite et démonstrations.
Une formation à l’attention des agents des collectivités sur les dangers
des produits phytosanitaires et les méthodes alternatives à Artix.
Renseignements et inscriptions : Patrice Mahieu, Chambre d’Agriculture, 05 59 90 18 46.
Inscriptions et renseignements : CNFPT - Jerôme Kohl au
05 59 14 33 83
les 17 et 20 mars 2009
Février-Mars
Formation fertilisation et phytosanitaires
Euralis organise comme chaque année aux mois de Février-Mars des
demi-journées de formation sur la fertilisation et les phytosanitaires
pour l’ensemble des zones vulnérables.
Formation gratuite sur la fertilisation raisonnée
Au programme : point d’actualité, fumure raisonnée des différentes cultures (maïs, prairie, céréales à paille, colza et tournesol), visite
d’un essai sur les couverts hivernaux, le chaulage.
Renseignements et inscriptions : Patrice Mahieu, Chambre d’Agriculture, 05 59 90 18 46.
Service communication - chambre d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques - Décembre 2008
Dans le cadre du plan
d’action territorial, les
responsables d’entretien
des voiries ont participé
le 7 octobre dernier à un
groupe de travail spécifique sur
l’entretien des voiries. Etaient représentés les services infrastructures du Conseil
général (trois agences techniques), le réseau ferré de France,
la communauté d’agglomération Pau-Pyrénées, et les syndicats d’eau potable porteurs du plan d’action territorial. Sont
également associés à ce groupe de travail, les ASF.

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