former a l`analyse filmique - AEFE Proche

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former a l`analyse filmique - AEFE Proche
M. Jean-Jacques PAYSANT [FORMER A L’ANALYSE FILMIQUE] 02 décembre 2014
IV – ATELIERS PRATIQUES (suite)
1. Le remake
Support : Sherlock Junior de Buster Keaton (1924).
Projection du début du film (scène du billet d’1 $). Objectif : comment donner envie aux élèves de
travailler sur un film ? Comment les mettre en activité ? Comment développer leur créativité ?
Comme dans toutes les disciplines, une transposition didactique des savoirs est nécessaire. Pour
entrer dans les apprentissages, on peut s’appuyer sur la pratique et la créativité. La créativité est une
capacité qui permet de trouver des solutions à des problèmes nouveaux. De la même manière, la
langue n’est pas seulement un matériau à décortiquer ; c’est aussi un moyen de création. (Cf
François BON et les ateliers d’écriture : les exercices de création littéraire peuvent aussi susciter
l’envie de lire)
Atelier de remake d’un plan : reprendre le même cadrage et le même rythme. On peut aussi
proposer une autre interprétation. Il faut travailler sur des plans courts, être dans des contraintes
temporelles brèves. Le cinéma est un art du temps et c’est quelque chose dont on prend conscience
quand on le pratique
Le remake pose la question de l’adaptation, de l’écart. Quel est le point de vue adopté ? Le remake
démontre qu’il y a autant d’adaptations, d’interprétations différentes qu’il y a d’équipes.
C’est également vrai pour ce qui concerne la question des adaptations d’œuvres littéraires. Le
réalisateur limite les possibles d’une œuvre littéraire en nous donnant une vision, qui peut être
différente de notre lecture. Une bonne adaptation cinématographique n’est-elle pas celle où on en
oublie le livre ?
Dans ce type d’exercices pratiques, nous devons créer les conditions (atelier) pour qu’il se passe
quelque chose sans savoir au préalable ce qui va se passer (le produit final). Idée de travailler à partir
des productions d’élèves pour revenir ensuite à la lecture. L’évaluation devient un objet de
connaissances et non ce qui est raté ou réussi.
Il n’est pas nécessaire d’avoir du matériel lourd pour faire cet exercice ; on peut se lancer avec les
élèves dans des exercices pratiques qui ne demandent pas beaucoup de moyens (les téléphones
portables peuvent se révéler très précieux !)
Pour réaliser ce type d’exercices, il faut aider les élèves à mémoriser ce qu’ils ont vu : prise de notes,
story-board, photogrammes.
Les pratiques artistiques à l’école permettent d’accéder à la pensée symbolique. Le cinéma n’est pas
neutre, fait appel à des enjeux importants de l’humanité (l’amour, la mort, la violence, le désir de
meurtre, le vieillissement)
V – Histoire du cinéma
On peut inviter les élèves à travailler sur les débuts du cinéma pour leur faire prendre conscience de
la magie du récit visuel (l’illusion du cinéma est due à un phénomène physico-optique : la persistance
rétinienne)
LYDIA CARDINAL – EEMCP2 LETTRES / ZONE PROCHE-ORIENT |
M. Jean-Jacques PAYSANT [FORMER A L’ANALYSE FILMIQUE] 02 décembre 2014
Cf Le zoopraxiscope, le thaumatrope, le praxinoscope, le kinéscope, le kinétographe, la lanterne
magique, le folioscope, la photographie (cf les autoportraits de Nadar)
On peut consulter le site suivant qui retrace pour les enfants l’histoire du cinéma :
www.enfant7art.org
Quelques cas particuliers dans l’histoire du cinéma :
- Marguerite Duras : elle a écrit pour le cinéma. Dans le film Le Camion, on voit Duras à table avec
Depardieu ; elle lui explique le film qu’elle veut faire.
- Jean Rouch : ses films, qui mêlent la vie et le cinéma, témoignent du regard que l’ethnologue pose
sur ce qu’il filme. Ses films sont improvisés comme Cocorico ! Monsieur Poulet (1974) tourné au
Niger, démarche opposée par exemple à celle d’Alfred Hitchcock qui préparait ses films plan par
plan.
VI - Présentation du logiciel « Lignes de temps »
C’est un outil qui peut se révéler intéressant pour faire des analyses filmiques. Avant toute chose, il
faut convertir le DVD en format .avi. On peut pour cela utiliser « Freemake video converter ».
« Lignes de temps » permet de séquencer un film, de le découper plan par plan, de décrire chaque
plan, d’extraire des segments etc.
http://www.iri.centrepompidou.fr/outils/lignes-de-temps/
Une démonstration des utilisations possibles de ce logiciel est faite sur le film Nosferatu.
VII - Conclusion
Bergala : il n’y a pas de méthode universelle pour analyser un film ; l’analyse filmique comme science
exacte n’existe pas.
Il est important d’avoir une culture cinématographique et il n’est jamais trop tard pour s’y mettre. Il
ne faut pas hésiter à aller à contre-courant de ses propres goûts pour découvrir de nouveaux univers,
comme les films de Jean Rouch (Cocorico ! Monsieur Poulet est un film difficile d’accès = dégager ce
que la réalité a de pouvoir fictionnel)
LYDIA CARDINAL – EEMCP2 LETTRES / ZONE PROCHE-ORIENT |

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