Tendances récentes des gonococcies
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Tendances récentes des gonococcies
Vol. 5 N°1 JANVIER / JANUARY 2000 BULLETIN EUROPÉEN SUR LES MALADIES TRANSMISSIBLES / EUROPEAN COMMUNICABLE DISEASE BULLETIN FUNDED BY DGV OF THE COMMISSION OF THE EUROPEAN COMMUNITIES FINANCÉ PAR LA DGV DE LA COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES EDITORIAL EDITORIAL Tendances récentes des gonococcies - l’émergence d’un nouveau problème de santé publique ? Recent trends in gonorrhoea an emerging public health issue? Gwenda Hughes et Kevin Fenton, PHLS Communicable Disease Surveillance Centre, Londres, Angleterre Gwenda Hughes and Kevin Fenton, PHLS Communicable Disease Surveillance Centre, London, England L N ’infection à Neisseria gonorrhoeae reste l’une des maladies sexuellement transmissibles (MST) bactériennes la plus répandue dans bon nombre de pays industrialisés. Le contrôle de cette infection constitue une priorité en santé publique, du fait de son poids, en particulier chez les populations urbaines précaires, et de ses conséquences sur la fertilité (1). Les infections incidentes témoignent de comportements sexuels à haut risque relativement récents, et ont été utilisées pour étudier les comportements susceptibles de faciliter la transmission du VIH (2). Dans ce numéro d’Eurosurveillance, Véronique Goulet et ses collègues rapportent une augmentation brutale de la gonococcie en France en 1998, identifiée par le réseau national de surveillance des laboratoires, RENAGO (Réseau National du Gonocoque). Une augmentation similaire a été observée en Angleterre en 1996 (3), laquelle s’est poursuivie en 1997 (4). Dans ces deux pays, ces observations sont particulièrement alarmantes car elles surviennent après des tendances à la baisse qui se sont maintenues entre le milieu et la fin des années quatre-vingt. Comment faut-il interpréter ces augmentations ? Sont-elles le signe d’un retour des comportements sexuels à risque ? eisseria gonorrhoeae infection remains one of the commonest bacterial sexually transmitted infections (STIs) in many developed countries. Its disproportionate burden on deprived, inner city populations and association with infertility have made its control a public health priority (1). Incident infections indicate relatively recent high risk sexual behaviours, and have been used to monitor behaviours likely to facilitate HIV transmission (2). In this issue of Eurosurveillance, Véronique Goulet and colleagues report a sudden increase in gonorrhoea in France in 1998, identified through the national laboratory surveillance network, RENAGO (Réseau National du Gonocoque). A similar increase in gonorrhoea seen in England in 1996 (3) continued into 1997 (4). In both countries, the observed increases were particularly alarming as they followed sustained declines since the mid to late 1980s. How should these increases be interpreted? Do they indicate a return to unsafe sexual behaviour? In England, as in France, routine surveillance data on gonorrhoea provide insufficient epidemiological information to target disease prevention initiatives. In an attempt to overcome this, ad hoc enhanced surveillance initiatives are sometimes needed to obtain more detailed demographic and behavioural data. One such investigation in England, a national survey of genitourinary medicine clinics, investigated theobserved rise in gonorrhoea between 1994 and 1996 (5). This confirmed that homosexual men experience a disproportionate burden of gonococcal infections (with a quarter having rectal infections), but no single demographic or behavioural risk group was independently associated with the rise (4). The French data suggest a similar pattern, with the upsurge occurring in both sexes, in anorectal and other sites, and throughout France. Nevertheless, the widening male:female ratio suggests that homosexual men were disproportionately affected. More worryingly in both countries is the increasing importance of antibiotic resistant strains: in France, almost a quarter of isolates were resistant to penicillin; in England, almost a fifth of homosexual men had a penicillin resistant strain. This increases the likelihood of treatment failure and the risk of onward transmission. En Angleterre et en France, les données de la surveillance de routine des gonococcies ne fournissent pas suffisamment d’informations épidémiologiques pour permettre de cibler les actions de prévention. Pour faire face à cette situation, il est parfois nécessaire de mener des actions de surveillance spécifiques et approfondies afin d’obtenir des informations démographiques et comportementales plus détaillées. Lors d’une investigation de ce type en Angleterre, en l’occurence une enquête nationale sur les dispensaires anti-vénériens, les augmentations de gonococcies observées entre 1994 et 1996 ont été étudiées (5). Il a ainsi été confirmé que les homosexuels masculins étaient les plus lourdement affectés par les infections gonococciques (un quart présentant des infections rectales), mais aucun groupe à risque, que ce soit d’un point de vue démographique ou comportementale, n’a pu être associé de manière indépendante à cette augmentation (4). Les données françaises suggèrent une situation similaire, avec une résurgence des infections, qu’elles soient anorectales ou d’autres localisations, touchant les deux sexes sur l’ensemble du pays. L’augmentation du ratio homme:femme suggère cependant que les homosexuels masculins sont plus largement concernés. Plus inquiétant encore pour les deux pays, l’augmentation croissante des souches résistantes aux antibiotiques. En France, près d’un quart des isolats étaient résistants à la pénicilline, et en Angleterre, près d’un cinquième des homosexuels masculins étaient infectés par des souches possédant cette résistance. Cette situation augmente la probabilité d’échec thérapeutique et le risque de transmission. ➤ S O M M A I R E / C These studies provide more questions than answers, and highlight the need for enhancing gonorrhoea surveillance with the routine collection of data on sexual orientation, site of infection, and antibiotic susceptibility. The epidemiology of gonorrhoea in France and England clearly differs, but the parallel ➤ O N T E N T S Editorial • Tendances récentes des gonococcies - l’émergence d’un nouveau problème de santé publique ? Recent trends in gonorrhoea - an emerging public health issue? Rapport de surveillance / Surveillance report Eurosynthèse / Euroroundup • Augmentation du nombre de gonococcies identifiées par le réseau RENAGO The number of gonococcal infections identified by the RENAGO network is increasing • Vaccination contre la coqueluche - l’état des lieux fin 1999 / Pertussis immunisation in Europe - the situation in late 1999 Dans les bulletins nationaux... / In the national bulletins... Contacts / Contacts “Ni la Commission Européenne, ni aucune personne agissant en son nom n’est responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations ci-après.” “Neither the European Commission nor any person acting on behalf of the Commission is responsible for the use which might be made of the following information.” EUROSURVEILLANCE VOL. 5 - N°1 JANVIER-JANUARY 2000 1 ➤ Ces études apportent plus de questions que de réponses, et mettent le doigt sur la nécessité d’une surveillance accrue des gonococcies incluant une collecte de routine de données sur les orientations sexuelles, le site de l’infection, et la susceptibilité aux antibiotiques. S’il est évident que l’épidémiologie des gonococcies diffère en France et en Angleterre, les augmentations parallèles de l’incidence contribuent à alimenter la crainte d’une résurgence des comportements sexuels à risque dans la population générale, et plus particulièrement chez les homosexuels et bisexuels masculins. Cela peut refléter le sentiment que le risque du VIH/Sida serait moins menaçant, ainsi qu’une certaine lassitude à l’égard du “safer sex”. Les résultats de ces études montrent qu’il est nécessaire de rester vigilant et de poursuivre les activités de prévention de la maladie à l’orée du nouveau millénaire. ■ References ➤ increases in incidence add credence to the belief that a resurgence of high risk sexual behaviours has occurred within the general population, and particularly among gay and bisexual men. This may reflect a perception that the threat of HIV/AIDS has abated and the phenomenon of ‘safer sex fatigue’. The findings highlight the need for maintaining vigilance and sustaining disease prevention activities as we move into the new millennium. ■ 1. Department of Health. Health of the Nation: a strategy for health in England and Wales. London: HMSO, 1992. (Cm. 1986). 2. Nicoll A, Waight P, Gill ON. Sexually transmitted diseases and HIV-1 infection among homosexual men in England and Wales. BMJ 1993; 306: 426-8 3. Simms I, Hughes G, Swan AV, Rogers PA, Catchpole M. New cases seen at genitourinary medicine clinics: England 1996. Commun Dis Rep CDR Wkly 1998; 8(suppl 1): S1-S11. 4. Hughes G, Simms I, Rogers PA, Swan AV, Catchpole M. New cases seen at genitourinary medicine clinics: England 1997. Commun Dis Rep CDR Wkly 1998; 8(suppl 7): S1-S11. 5. Hughes G, Andrews, N, Catchpole M, Goldman M, Forsyth-Benson D, Bond M, Myers A.. Investigation of the increased incidence of gonorrhoea diagnosed in genitourinary medicine clinics in England, 1994-1996. Sex Transm Inf. In press. RAPPORT DE SURVEILLANCE SURVEILLANCE REPORT Augmentation du nombre de gonococcies identifiées par le réseau RENAGO The number of gonococcal infections identified by the RENAGO network is increasing V. Goulet 1, P. Sednaoui 2, A. Laporte 1, C. Billy 1, JC. Desenclos 1 1 Institut de Veille Sanitaire (InVS), Saint-Maurice, France 2 Institut Alfred Fournier (IAF), Paris, France 1 V. Goulet 1, P. Sednaoui 2, A. Laporte 1, C. Billy 1 , JC. Desenclos 1 Institut de Veille Sanitaire (InVS), Saint-Maurice, France 2 Institut Alfred Fournier (IAF), Paris, France E n France, la surveillance des maladies sexuellement transmissibles (MST) est basée principalement sur les notifications de laboratoires car elles ne figurent pas sur la liste des maladies à déclarer par les médecins (1). Le réseau RENAGO (Réseau National du Gonocoque) a pour but de suivre les tendances évolutives des gonococcies sur le plan national et d’étudier la sensibilité des souches de N gonorrhoeae aux antibiotiques. Il fonctionne depuis 1986 avec une centaine S urveillance of sexually transmitted infections (STIs) in France is based mainly on laboratory reporting, as STIs are not among the diseases notified by physicians (1). The network RENAGO (Réseau National du Gonocoque) was set up in 1986 to monitor national trends in gonococcal infections and in antimicrobial susceptibility of Neisseria gonorrhoeae. The network consisted of about 100 laboratories until 1992 and has included about 200 since 1993, Tableau / Table Tendances des infections à gonocoques identifiées par RENAGO entre 1993 et 1998 en France / Trends in gonococcal infections identified by RENAGO from 1993 to 1998 at national level Année / Year 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1 2 Nbre de laboratoires1 Nr of laboratories1 201 209 194 189 182 178 Nbre d’isolats N. gonorrhoeae / Nr of gonoccocal isolates Hommes / Femmes / Men Women 259 66 196 45 178 26 158 11 116 10 215 27 Inconnu / Unknown 8 4 1 0 0 0 Autres / Other isolates 329 239 193 157 116 219 ayant participé plus de 6 mois / who participated more than 6 months dont une souche isolée chez une femme / including one train isolated in a woman de correspondants jusqu’en 1992 et environ 200 correspondants depuis 1993, année au cours de laquelle le réseau s’est élargi et a intégré des laboratoires spécialisés (laboratoires collaborant avec des dispensaires anti-vénériens ou des consultations spécialisées en MST). Une recrudescence brutale des gonococcies a été mise en évidence par le Réseau RENAGO en 1998. Cet article décrit et analyse cette augmentation, la discute en regard des autres données disponibles et la met en perspective en termes de prévention des MST et de transmission du VIH. Méthodes Les laboratoires du réseau RENAGO communiquent chaque mois à l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) le nombre de prélèvements génitaux analysés et depuis 1994, le nombre de prélèvements ano-rectaux. Une fiche mensuelle est envoyée à l’InVS, avec pour chaque cas positif de N. gonorrhoeae, l’âge et le sexe du patient, les signes cliniques, le site de prélèvement, le pays de contamination, l’existence d’une autre MST associée, et la spécialité du médecin prescripteur. Aucune information n’est collectée sur l’orientation sexuelle du patient. L’évolution annuelle de l’incidence est étudiée à partir du nombre annuel de N. 2 Ratio homme femme / Male to female ratio 3.9 4.4 6.8 14.4 11.6 8.0 Site de prélèvement / Site of specimen Prélèvements ano-rectaux / Anorectal isolates 4 62 12 2 12 10 23 EUROSURVEILLANCE VOL. 5 - N°1 JANVIER-JANUARY 2000 when the network was extended to include specialised laboratories (laboratories collaborating with genitourinary medicine (GUM) clinics or with clinicians who specialise in STIs). RENAGO identified a sudden increase of gonorrhoea in 1998. This report describes and analyses the increase in comparison with other available data and examines it in terms of STIs prevention and HIV transmission. Methods Each month, laboratories in the RENAGO network report the number of genital specimens processed by the Institut de Veille Sanitaire (InVS). Since 1994 the number of anorectal specimens has also been reported. Each month a form is sent to the InVS for each isolate of N. gonorrhoeae, including the patient’s age and sex, clinical features, specimen site, country where infection was acquired, the existence of any other associated STI, and the specialty of the attending clinician. The patient’s sexual orientation is not reported. Annual trends in incidence are derived from the (annual) numbers of N. gonorrhoeae reported and the number of active laboratories (laboratories having sent at least six monthly forms per year) (table). Monthly trends are gonorrhoeae identifiées, rapporté au nombre de laboratoires actifs, c’est-à-dire ayant envoyé au moins 6 fiches mensuelles /an (tableau). Pour l’analyse des variations mensuelles, les données prises en compte sont celles des laboratoires actifs sur 12 mois (12 fiches mensuelles complétées). A partir des données des laboratoires d’Ile-de-France, une série chronologique mensuelle a été établie sur la période 19931997 et modélisée selon la procédure Serfling (analyse spectrale). Le modèle inclut une combinaison d’un terme linéaire et de fonctions sinusoïdales permettant le contrôle de la tendance séculaire et des variations saisonnières (2). Les prédictions du modèle et de la borne supérieure de l’intervalle de confiance à 95% ont permis de disposer d’un seuil épidémique pour l’année 1998. Les souches de N. gonorrhoeae sont envoyées Centre National de Référence des MST (Institut Alfred Fournier) qui effectue une étude complète de chaque souche : identification, recherche de ß lactamase, antibiogramme, étude des concentrations minimales inhibitrices (CMI) pour six antibiotiques par la méthode de dilution en gélose et étude du profil nutritionnel (auxotypage). Résultats Le nombre de patients atteints de gonococcies identifiés par RENAGO, qui avait tendance à décroître depuis 1987, a été multiplié par un facteur de 1,9 entre 1997 et 1998 (tableau). Cette augmentation est plus importante en Île-de-France (multipliée par un facteur 2,7 contre 1,4 pour les autres régions). La modélisation du derived from data from laboratories that have completed 12 monthly forms in a year. Laboratory data from the Île-de-France region were used to drive a monthly chronological series for 1993 to 1997 and modelled according to the Serfling procedure (spectral analysis). The model drew a smoothed curve line by combination of a linear term describing secular trend with sine and cosine terms describing seasonal changes (2). The predictions of the model and the upper limit of the 95% confidence interval were used to derive an epidemic threshold for 1998. N. gonorrhoeae isolates are sent to the national reference centre for STIs (Institut Alfred Fournier), which studies each one in detail: identification, search for ß lactamase, antimicrobial susceptibility, determination of minimum inhibitory concentration (MIC) by the dilution method in gelose for six antibiotics, and study of nutritional pattern (auxotype). Results The number of patients with gonorrhoea identified by RENAGO, which had been decreasing since 1987, increased by a factor of 1.9 between 1997 and 1998 (table). The increase was larger in the Île-de-France region (factor of 2.7 compared with 1.4 for the other areas). Modelling of the mean numbers of gonococci isolated each month in Île-de-France decreased by a linear function from 1993 to 1997. In 1998, a sudden and sustained increase in the number Figure 1 Comparaison des données observées en 1998 aux valeurs prédites par le modèle (réalisé à partir des données 1993-1997), Ile-de-France / Comparison between 1998 data and rates expected according to the model predictions (based on 1993-1997 data), Ile-de-France Nombre d’isolats/laboratoire / Number of gonococcal isolates/laboratory 0,7 Isolats/laboratoire / Isolates/laboratory Modèle / Model IC / CI 95% 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0,0 Mois / 1 3 Month 1993 5 7 9 11 1 3 1994 5 7 9 11 1 3 1995 5 7 9 11 nombre moyen mensuel de gonocoques isolés en Île-de-France indique une décroissance linéaire de 1993 à 1997. En 1998, on assiste en Île-de-France à une augmentation brutale et prolongée du nombre de souches observées, qui dépasse largement la borne supérieure de l’intervalle de confiance à 95% des prévisions du modèle, basées sur les données de 1993 à 1997 (figure 1). Les 128 souches isolées en Île-de-France représentaient 53% de toutes les souches identifiées par RENAGO (242). Soixante-dix-neuf pour cent des souches isolées en Île-de-France proviennent de cinq laboratoires, dont quatre situés à Paris. L’augmentation observée en Île-de-France concerne aussi bien les souches isolées des prélèvements ano-rectaux (20 en 1998 contre 9 en 1997) que les souches isolées d’autres sites de prélèvement, principalement uro-génitaux (108 en 1998 contre 39 en 1997). Les souches ano-rectales ont toutes été isolées chez des hommes et les autres souches presque exclusivement chez des hommes : 101 hommes et sept femmes. De 1993 à 1998, le sex-ratio a constamment augmenté en Île-de-France passant de cinq hommes pour une femme, à 17 hommes pour une femme. L’âge médian des patients (30 ans) en 1998 n’a pas varié par rapport à l’année précédente et est similaire en Île-de-France et dans les autres régions. L’information sur le pays de contamination est disponible pour 97 patients, dont seulement cinq se sont contaminés en dehors de la France (2 au Maroc, 1 en Tunisie, 1 au Togo, 1 aux États-Unis). L’information sur l’existence ou non de MST associées a été transmise pour 118 patients : 10% avaient une MST associée. Six (dont une femme) présentaient une chlamydiose et six autres étaient séropositifs vis-à-vis du VIH. Parmi les souches de N. gonorrhoeae transmises à l’Institut Alfred Fournier ➤ 1 3 1996 5 7 9 11 1 3 1997 5 7 9 11 1 3 1998 5 7 9 11 Mois / Month of strains was observed in Île-de-France. This increase far exceeded the upper limit of the 95% confidence interval predicted by the model based on data from 1993 to 1997 (figure 1). The 128 strains isolated in Île-de-France accounted for 53% of all strains identified by RENAGO (242). Seventy-nine per cent of strains isolated in Île-deFrance come from five laboratories, four of them in Paris. The increase observed in Île-de-France was related to strains from anorectal specimens (20 in 1998 compared with 9 in 1997) as well as from other sites, mainly urogenital (108 in 1998 compared with 39 in 1997). Strains from anorectal specimens were all isolated from men, and the other strains mostly from men: 101 men and seven women. The sex-ratio in Île-de-France increased from five men to one women in 1993 to 17 men to one woman in 1998. The median age of patients (30 years) in 1998 was similar to that in 1997 and was similar in Île-de-France and in other regions. The country where infection was acquired was reported for 97 patients, only five of whom acquired infection outside France (2 in Morocco, 1 in Tunisia, 1 in Togo, 1 in the United States). Ten per cent of the 118 patients for whom information was supplied had an associated STI: six (including a woman) had chlamydia and six were HIV positive. One hundred and forty-two isolates of N. gonorrhoeae sent to the Institut Alfred Fournier in 1998 by laboratories participating in RENAGO were analysed: - 23.4% of N. gonorrhoeae isolates were resistant to penicillin G (9.5% ➤ EUROSURVEILLANCE VOL. 5 - N°1 JANVIER-JANUARY 2000 3 ➤ en 1998 par les laboratoires collaborant à RENAGO, 142 ont été analysées : - 23,4 % des souches de N. gonorrhoeae étudiées étaient résistantes à la pénicilline G (9,5% par l’acquisition d’une résistance d’origine chromosomique (CMI≥2mg/l) et 13,9 % par la production d’une pénicillinase suite à l’acquisition d’un plasmide de résistance (PPNG : penicillinase producing N. gonorrhoeae). - 33,3 % des souches étaient résistantes à la tétracycline (21,0% par l’acquisition d’une résistance d’origine chromosomique (CMI≥2mg/l et <16mg/l) et 12,3% par l’acquisition d’une résistance a priori d’origine plasmidique (CMI≥16mg/l). - toutes les souches étaient très sensibles à la ceftriaxone (CMI<4 mg/l), à la spectinomycine (CMI<64 mg/l), et à la ciprofloxacine ≤0,0156 mg/l) à l’exception d’une souche résistante (CMI = 1mg/l). ➤ ad chromosomally mediated resistance (MIC ≥ 2mg/L) and 13.9% were penicillinase producing N. gonorrhoeae (PPNG), - 33.3% of isolates were resistant to tetracycline (21.0% were chromosomally mediated (MIC≥2mg/L and <16mg/L) and 12.3% were presumptively plasmid mediated tetracycline resistant (MIC≥16mg/L) - all strains were very sensitive to ceftriaxone (MIC<4 mg/L), spectinomycin (MIC<64 mg/L), and ciprofloxacin ≤ 0.0156 mg/L) apart from one strain with decreased susceptibility (MIC = 1mg/L). Resistance patterns did not change between 1997 and 1998, either in Îlede-France or other regions. Auxotype patterns were determined according to the nutritional requirements of the isolates of N. gonorrhoeae strains for proline, arginine, methionine, hypoxanthine, and uracil (119 strains). Ninety-five per cent of strains represented three main profiles: prototrophic strains (68%) (which can grow on all media), L’auxotypage a été déterminé en fonction des besoins nutritionels des souches strains requiring hypoxanthine (16%), de N. gonorrhoeae en un ou plusieurs and strains requiring proline (11%). acides aminés : proline, arginine, méthioTheir distribution was similar in Île-denine, hypoxanthine et uracile (119 Figure 2 France and in other regions. souches). Quatre-vingt-quinze pour cent Tendance du nombre moyen annuel de gonococcies identifiées des souches se répartissent en trois propar laboratoire, RENAGO 1986-1998 / fils principaux : les souches prototrophes Discussion Trends in the mean numbers of gonococcal infections identified each year by RENAGO laboratories: 1986-1998 (68%) (qui peuvent se multiplier quel que The RENAGO network revealed a soit le milieu), les souches exigeantes sudden increase in the total number Nombre moyen de gonococcies / Mean number of gonococcal infections 100 en hypoxanthine (16%) et les souches of gonococcal isolates identified in France exigeantes en proline (11%). Leur réparti1998, following a decrease from Ile de France tion est similaire en Île-de-France et dans 1986 to 1997, in both sexes (3). This Autres régions / Other regions les autres régions. decrease, particularly evident from 10 1986 to 1990, had continued more slowly from 1990 to 1997 (figure 2), Discussion especially in men. The increase in Le réseau RENAGO a mis en évidence gonococcal infections identified in une augmentation brutale du nombre de 1 1998 was seen in both sexes, and gonococcies identifiées en 1998, alors was observed in anorectal specimens que ce nombre avait diminué de 1986 à as well as specimens from other sites. 1997 chez les femmes comme chez les The increase was larger in Île-dehommes (3). Cette décroissance, parti0 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 France but seen throughout France. culièrement évidente sur la période Années / Years 1986-1990, avait persisté à un rythme Although behavioural data (sexual moindre de 1990 à 1997 (figure 2), en preferences) are not collected by particulier chez les hommes. L’augmenRENAGO, the increase in anorectal isolates and the change in the sex ratio tation des gonococcies identifiées en 1998 a été observée dans les deux sexes et suggest that the upsurge in gonorrhoea has occurred particularly among homoconcerne aussi bien les prélèvements ano-rectaux que les autres prélèvements. Si sexual and bisexual men in Île-de-France. At the national level, however, the l’augmentation touche tout le territoire, elle est plus élevée en Île-de-France. increase has also affected the female heterosexual population (table). Bien que les données comportementales (préférences sexuelles) ne soient pas The increasing number of strains cannot be explained by changes in data recueillies par RENAGO, l’augmentation des isolements ano-rectaux et le changement collection or in the structure of the network. In 1998, 17 new laboratories du sex-ratio suggèrent que cette recrudescence concerne plus particulièrement les were included and 20 laboratories withdrew from the network. The new labohommes homosexuels et bisexuels d’Île-de-France. Cependant, au niveau national, ratories identified 22 strains, eight of them in Paris, and their participation cette augmentation touche aussi la population hétérosexuelle féminine (tableau). cannot thus explain the increase of strains observed in 1998 (242 compared with 126 in 1997). Cette augmentation du nombre de souches ne peut s’expliquer par des modifications du recueil de données ou de la structure du réseau. En 1998, 17 nouveaux Since RENAGO was set up, we have observed an increase in the proportion laboratoires ont été inclus et 20 laboratoires ont cessé leur participation. Les nouveaux of N. gonorrhoeae strains resistant to penicillin and to tetracycline. Despite laboratoires ont identifié 22 souches dont huit à Paris et leur participation ne peut donc this progression, N. gonorrhoeae strains remain very sensitive to antibiotics expliquer l’augmentation de souches observée en 1998 (242 contre 126 en 1997). recommended for the treatment of gonorrhoea (ceftriaxone, spectinomycin, and ciproflaxin). The phenotype analysis of strains by auxotyping patterns and Depuis la mise en place de RENAGO, on assiste à une progression importante the antimicrobial susceptibility patterns show a heterogeneity, which suggest de la résistance des souches de N. gonorrhoeae à la pénicilline et à la tétracycline. that no new clone has arisen which would be likely to spread. Malgré la progression de ces résistances, les souches de N. gonorrhoeae restent très sensibles aux antibiotiques préconisés dans le traitement de la gonococcie (cefThe increasing incidence of gonococcal infections observed in 1998 by triaxone, spectinomycine et ciproflaxine). L’analyse phénotypique des souches par RENAGO in the male population has been described previously in other countries. l’auxotypage ainsi que les profils d’antibiorésistance indiquent une hétérogénéité ne Upsurges in homosexual and bisexual men have already been observed in the suggérant pas l’introduction d’un nouveau clone qui aurait ensuite diffusé. US (4) and in the United Kingdom (UK) (5) in 1989. In France, the male to female ratio doubled between 1987 and 1990, while the overall incidence L’augmentation de l’incidence des gonococcies dans la population masculine fell (6). More recently in the US, despite a fall in the incidence of gonococcal observée en 1998 par RENAGO a été décrite antérieurement dans différents pays. infections in the population between 1981 and 1996 (7), an increase in gonoUne recrudescence chez les homosexuels et bisexuels masculins avait déjà été coccal infections was identified in homosexual and bisexual men in several observée aux États-Unis (4) et au Royaume-Uni (5) en 1989. En France, le sex-ratio cities between 1993 and 1996 (8). In San Francisco, an increase in risk behahomme/femme avait doublé entre 1987 et 1990, malgré une diminution de l’inciviours in homosexual and bisexual men between 1994 and 1997 concurrent dence globale (6). Plus récemment, aux États-Unis, malgré une baisse de l’incidence Les profils de résistance n’ont pas changé entre 1997 et 1998 que ce soit en Île-de-France ou dans d’autres régions. 4 EUROSURVEILLANCE VOL. 5 - N°1 JANVIER-JANUARY 2000 des gonococcies dans l’ensemble de la population entre 1981 et 1996 (7), une augmentation des gonococcies a été mise en évidence chez les homosexuels et bisexuels masculins dans plusieurs villes entre 1993 et 1996 (8). A San Francisco, une augmentation des comportements à risque chez des homosexuels et bisexuels masculins, entre 1994 et 1997, mise en parallèle avec une augmentation de l’incidence des gonococcies rectales au cours de la même période a été attribuée à la difficulté de maintien du “safer sex” (9). Au Royaume-Uni, une augmentation de l’incidence des gonococcies a été observée en 1996 chez les femmes jeunes (<24 ans) et les hommes (10). Dans la région du Thames (Londres), l’incidence de la gonococcie chez les homosexuels et bisexuels masculins est beaucoup plus élevée que dans l’ensemble des autres régions et augmente depuis 1993. Par ailleurs, les souches ano-rectales identifiées par les laboratoires sont en augmentation depuis 1994 (11). Les fluctuations de l’incidence et de la prévalence de la gonococcie au cours du temps résultent de l’interaction de différents facteurs. Les données des laboratoires de RENAGO mettent en évidence un groupement de cas à Paris avec une extension plus faible dans les autres départements de la région, suggérant l’existence d’un core group (la notion de core group repose sur l’observation selon laquelle une fraction disproportionnée des MST survient au sein ou à partir d’un sous-groupe de la population infectée). Les enquêtes de prévalence de l’infection à VIH parmi les patients atteints de MST aigües dans les dispensaires anti-vénériens parisiens montrent que la prévalence de l’infection chez les homosexuels et bisexuels masculins est deux à quatre fois plus élevée à Paris que dans les autres villes (12). Parmi les homosexuels et bisexuels masculins consultant pour une anite, plus de la moitié d’entre eux étaient séropositifs pour le VIH (13). Ces données confirment l’existence, parmi les homosexuels et bisexuels masculins, notamment à Paris, d’un groupe à haut risque d’infection. L’enquête sur les modes de vie des homosexuels et bisexuels masculins et leur adaptation au risque du VIH, réalisée chaque année à partir de la presse spécialisée depuis 1985, ne montre pas d’évolution récente (entre 1991 et 1997) des déclarations d’antécédents de MST en général ou de gonococcie dans l’année écoulée (13,14). Les pratiques sexuelles à risque avec des partenaires occasionnels ont tendance à diminuer entre 1991 et 1997, bien que des prises de risque occasionnelles soient recensées. En 1997, seule une petite minorité (8%) déclarait se protéger moins qu’avant du fait des nouveaux traitements (15). On peut cependant identifier un sous-groupe engagé dans des comportements à risque depuis plusieurs années. Au sein de cette population, des prises de risque occasionnelles des adeptes du “safer sex” sont observées, sans tendance à l’augmentation. La fréquence des MST et des comportements à risque est plus élevée chez les répondants séropositifs pour le VIH. S’il n’y a pas de relation linéaire entre l’incidence de la gonococcie et l’incidence du VIH, les gonococcies représentent toutefois, l’indicateur le plus sensible d’une augmentation des comportements à risque et d’une possible reprise de l’épidémie de VIH dans un avenir proche. Les systèmes d’information basés sur des laboratoires sentinelles sont les plus sensibles pour détecter une recrudescence des gonococcies, mais sont limités en terme d’informations disponibles. Des informations complémentaires sur l’orientation sexuelle des patients, la date des symptômes et d’un éventuel rapport contaminant ainsi que les antécédents de MST dans l’année, permettraient de définir plus rapidement les interventions nécessaires dès que l’incidence dépasse le seuil attendu. with an increase in the incidence of rectal gonococcal infections was attributed to the difficulty of maintaining ‘safer sex’ (9). In the UK, an increase in the incidence of gonococcal infections in young women under 24 years of age and men was observed in 1996 (10). In the Thames region of London, the incidence of gonococcal infections in homosexual and bisexual men is much higher than in other regions and has been increasing since 1993. Moreover, anorectal strains identified by laboratories have been increasing since 1994 (11). Variations in the incidence and prevalence of gonoccocal infections in time result from the interaction of various factors. Data from RENAGO laboratories revealed a cluster of cases in Paris and a smaller increase in the other departments of the Île-de-France region. This suggested the existence of a core group (the notion of core group is based on the observation that a disproportionate fraction of STIs occurs within a sub-group of the infected population). Surveys of the prevalence of HIV infections among patients with acute STIs in Parisian GUM clinics show that the prevalence of the infection in homosexual and bisexual men is two to four times higher in Paris than in other cities (12). Over half of the homosexual and bisexual men who attended for proctitis were HIV positive (13). These data confirm the existence of a group at high risk of infection among homosexual and bisexual men, in particular in Paris. A survey of homosexual and bisexual men’s lifestyles and their adaptation to the risk of acquiring HIV has been carried out annually by the gay press since 1985, and shows no recent change (between 1991 and 1997) in reports of previous STIs in general or of gonococcal infection in the past year (13,14). Unprotected sex with casual partners became less common between 1991 and 1997, although occasional risk behaviours were registered. In 1997, only a small minority (8%) reported protecting themselves less than before due to new treatments (15). We can, however, identify a sub-group that has indulged in risk behaviours for several years. Within this population, occasional risk behaviours from those who have adopted ‘safer sex’ have been observed, without any increasing trend. The frequency of STIs and of risk behaviours is higher in HIV positive respondents. There is no linear relationship between the incidences of gonococcal infection and HIV infection, but gonococcal infections are the most sensitive indicator of risk behaviours that could lead to a possible upsurge of HIV outbreaks in the near future. Information systems based on sentinel laboratories are the most sensitive means with which to detect a resurgence of gonococcal infections but they are limited in terms of available data. Additional information on the sexual orientation of patients, the dates of onset of symptoms and of possible exposure, and history of STIs over the preceding year would enable the necessary intervention to be made as soon as the incidence exceeded the expected threshold. We wish to thank P. Adam, E. Couturier and MA. Schiltz for their contribution in data interpretation and in writing this article. ■ These results have been published in the Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire 1999, 26:109-111. Nous tenons à remercier P. Adam, E. Couturier et MA. Schiltz pour leur contribution à l’interprétation des données et à l’écriture de cet article. ■ Ces résultats ont été publiés dans le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire 1999, 26:109-111. References 1. Goulet V, Sednaoui P. Surveillance of sexually transmitted diseases by laboratory networks in France. Eurosurveillance 1998; 3: 59-60. 2. Serfling RE. Methods for current statistical analysis of excess pneumonia and influezna deaths. Public Health Report 1963; 78:494-506 3. Les gonococcies en France en 1997. Réseau RENAGO. Bulletin épidémiologique annuel. Epidémiologie des maladies infectieuses en France. Situation en 1997 et tendances évolutives. Saint-Maurice: RSNP, France, avril 1999; 43-6. 4. CDC. Trends in gonorrhea in homosexually active men, King County. MMWR Morb Mort Wkly Rep 1989; 38: 762-4. 5. Catchpole M. Sexually transmitted diseases in England and Wales. Commun Dis Rep CDR Rev 1992; 2: 1-7. 6. Goulet V, Mamet J-P, Rebière I, Sednaoui P, Catalan F. Le gonocoque en France en 1990 : données du réseau RENAGO. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire 1992; 17: 73-4. 7. Fox KK, Whittington WL, Levine WC, Moran JS, ZaIdi AA, Nakashima AK. Gonorrhea in the United States, 1981-1996. Sex Transm Dis 1998; 25: 386-93. 8. CDC. Gonorrhea among men who have sex with men - selected sexually transmitted diseases clinics, 1993-1996. MMWR Morb Mort Wkly Rep 1997; 46: 889-92. 9. CDC. Increases in unsafe sex and rectal gonorrhea among men who have sex with men - San Francisco, California, 1994-1997. MMWR Morb Mort Wkly Rep 1999; 48: 45-8. 10. CDSC. The incidence of gonorrhoea in England and Wales is rising. Commun Dis Rep CDR 1997; 7: 220-7. 11. CDSC. Sexually transmitted diseases quarterly report: gonorrhea in England and Wales. Commun Dis Rep CDR 1997; 7: 219-20. 12. Meyer L, Couturier E, Brossard Y. Enquête PREVADAV - Rapport de l’enquête 1997. Le Kremlin-Bicêtre. Inserm U292. Décembre 1998. 13. Couturier E, Meyer L, Brossard Y. et le groupe PREVADAV. Prevalence de l’infection VIH chez les patients consultant pour suspicion de MST. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire 1993; 27: 121-2. 14. Schiltz M-A. Les homosexuels face au Sida: enquête 1995 - Regard sur une décennie d’enquêtes. Paris. Centre d’Analyses et de Mathématiques Sociales. Mars 1998. 15. Adam P, Delmas M-C, Brunet J-B. Impact des nouveaux traitements anti-rétroviraux sur les attitudes et les comportements préventifs des lecteurs de la presse gay. In Séropositivité, vie sexuelle et risque de transmission. Collection sciences sociales et Sida, ANRS, 1999 (in press). EUROSURVEILLANCE VOL. 5 - N°1 JANVIER-JANUARY 2000 5 EUROSYNTHÈSE EUROROUNDUP Vaccination contre la coqueluche en Europe l’état des lieux fin 1999 Pertussis immunisation in Europe the situation in late 1999 Hélène Therre et Sabine Baron Institut de Veille Sanitaire, Saint-Maurice, France. Hélène Therre and Sabine Baron Institut de Veille Sanitaire, Saint-Maurice, France. A partir des données fournies par : G. Rasch, Robert Koch Institute, Allemagne J. White, Public Health Laboratory Service, Angleterre et Pays de Galles JP. Klein, Bundesministerium für Arbeit, Gesundheit und Soziales, Autriche K. de Schrijver, Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap, Belgique C. Gueur, R. Lorenzo, J. de Roubaix, Ministère de la Communauté française de Belgique, Direction Générale de la Santé, Belgique T. Ronne, Statens Serum Institute, Danemark C. Bramley, R. SchoafEnge, Scottish Centre for Infection and Environmental Health, Ecosse S. Mateo, Centro Nacional de Epidemiologia, Espagne H. Nohynek, National Public Health Institute, Finlande S. Baron, Institut National de Veille Sanitaire, France A. Karaitianou-Velonaki, Ministry of Health, Welfare, Grèce L. Thornton, Eastern Health Board, Irlande S. Salmaso, Istituto Superiore di Sanità, Italie R. Hemmer, Centre Hospitalier de Luxembourg, Luxembourg L. Wijgergangs, Department of Infectious Diseases Epidemiology, Pays-Bas B Smyth, Communicable Disease Surveillance Centre, Irlande du Nord H. Blystad, National Institute of Public Health, Norvège, Norvège G. Lima, Direcção Geral da Saúde, Portugal K. Ekdahl, Swedish Institute for Infectious Disease Control, Suède From data provided by : G. Rasch, Robert Koch Institute, Germany J. White, PHLS Communicable Disease Surveillance Centre, England and Wales JP. Klein, Bundesministerium für Arbeit, Gesundheit und Soziales, Austria K. de Schrijver, Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap, Belgium C. Gueur, R. Lorenzo, J. de Roubaix, Ministère de la Communauté française de Belgique, Direction Générale de la Santé, Belgium T. Ronne, Statens Serum Institute, Denmark C. Bramley, R. SchoafEnge, Scottish Centre for Infection and Environmental Health, Scotland S. Mateo, Centro Nacional de Epidemiologia, Spain H. Nohynek, National Public Health Institute, Finland S. Baron, Institut National de Veille Sanitaire, France A. Karaitianou-Velonaki, Ministry of Health, Welfare, Greece L. Thornton, Eastern Health Board, Ireland S. Salmaso, Istituto Superiore di Sanità, Italy R. Hemmer, Centre Hospitalier de Luxembourg, Luxembourg L. Wijgergangs, Department of Infectious Diseases Epidemiology, Netherlands B. Smyth, Communicable Disease Surveillance Centre, Northern Ireland H. Blystad, National Institute of Public Health, Norway G. Lima, Direcção Geral da Saúde, Portugal K. Ekdahl, Swedish Institute for Infectious Disease Control, Sweden L ’histoire de la coqueluche dans les pays européens a clairement montré l’efficacité de la vaccination anticoqueluche sur la baisse de l’incidence de la maladie. Dans certains pays, les vaccins inactivés à germes entiers font partie du programme national de vaccination depuis plus de 30 ans, mais les effets secondaires associés, en particulier chez les sujets plus âgés, sont devenus un réel problème. D’importants efforts ont été réalisés depuis 1970 pour identifier les principaux facteurs de virulence de Bordetella pertussis afin de développer de nouveaux vaccins acellulaires. Ces facteurs sont la toxine pertussique (TP), responsable de la plupart des effets toxiniques de la bactérie, et des facteurs d’adhésion tels que l’hémagglutinine filamenteuse (FHA), la pertactine (PRN) et les agglutinogènes (AG). Les premiers vaccins acellulaires simples ont été mis sur le marché au Japon en 1981 pour les enfants de 2 ans et plus (1), isolés puis associés aux toxoïdes diphtérique et tétanique (DTCoq acellulaire). En Europe, l’utilisation des vaccins anti-coqueluche acellulaires est très variable d’un pays à l’autre - allant d’une vaccination universelle de tous les nourrissons à un usage limité pour le rappel chez les enfants plus âgés, ou en cas de contre-indication des vaccins à germes entiers. Les problèmes de tolérance ont poussé certains pays à abandonner la vaccination avec les vaccins à germes entiers (2) puis à la réintroduire avec des vaccins acellulaires, alors que d’autres ont maintenu l’utilisation des vaccins à germes entiers. Les questions relatives à la tolérance et l’efficacité des vaccins anti-coqueluche restent l’objet de débat. Si plusieurs études n’ont pas mis en évidence de lien solide entre les vaccins à 6 germes entiers et les atteintes neurologiques permanentes (3), les essais cliniques récents ont montré que les vaccins acellulaires entraînent moins d’effets secondaires (réactions locales, fièvre, effet secondaires graves) mais ont une efficacité moindre que certains vaccins à germes entiers (4,5). Plusieurs questions restent encore sans réponse. Cet article présente la situation de la vaccination contre la coqueluche en Europe fin 1999. Méthodes Un questionnaire a été envoyé en octobre 1999 aux représentants des instances de santé publique (membres du comité éditorial d’Eurosurveillance) de 16 pays européens. Les questions portaient sur les programmes et calendriers vaccinaux, la couverture vaccinale après les trois premières doses et des données de surveillance de la coqueluche (mode de déclaration des cas, incidence en 1998 et classe d’âge la plus touchée), le type de vaccin utilisé et les changements prévus. Les questionnaires ont été remplis par les récipiendaires eux-mêmes ou ont été transmis à un expert national de la vaccination. Résultats De la déclaration des cas aux données d’incidence actuelle La coqueluche est une maladie à déclaration obligatoire dans tous les pays à l’exception de la France, de la communauté française de Belgique et de l’Allemagne. Au Danemark, seuls les cas survenant chez des enfants de moins de deux ans doivent être déclarés. Le chiffre d’incidence sur une seule année précisé dans le questionnaire, doit être interprété avec prudence car les systèmes de surveillance de la coqueluche sont très différents EUROSURVEILLANCE VOL. 5 - N°1 JANVIER-JANUARY 2000 T he history of pertussis in European countries has clearly shown that immunisation decreases the morbidity associated with the disease. Inactivated whole cell pertussis vaccines (wP) have been used in some national vaccination programmes for over 30 years, but adverse reactions, mainly in older recipients, have become a major concern. Considerable efforts have been made since 1970 to identify the main immunogenic virulence factors of Bordetella pertussis in order to develop new acellular pertussis vaccines. These factors are pertussis toxin (PT), responsible for most of the toxic effects of the bacteria, and adhesion factors such as filamentous haemagglutinin (FHA), pertactin (PRN), and fimbrial agglutinogens (AG). Simple acellular vaccines were first licensed in 1981 in Japan for children aged 2 years and over (1), and then combined with diphtheria and tetanus toxoids (DTaP). The use of acellular pertussis vaccines varies widely between European countries - from universal immunisation of newborn babies to restricted use for booster(s) in older children or for children for whom whole cell pertussis vaccines are contraindicated. Concerns about safety led some countries to stop vaccination with whole cell vaccines (2) and later introduce acellular vaccines, whereas some other countries have continued to use whole cell vaccines. Concerns about the safety and efficacy of pertussis vaccines are still debated. Several studies have failed to find any strong evidence between whole cell vaccines and permanent neurological damage (3), but several recent clinical trials have shown that acellular vaccines cause fewer adverse effects (local reactions, fever, and serious adverse effects) but are less effective than some whole cell vaccines (4,5). Several questions remain unanswered. This article presents the picture of pertussis vaccination in Europe in late 1999. Methods A questionnaire sent in October 1999 to representatives of public health authorities (members of the editorial board of Eurosurveillance) of 16 European countries asked about immunisation programmes and schedule, vaccine coverage after the first three doses, and surveillance data on pertussis (notification status, incidence in 1998, and the peak age of cases), the type of vaccine currently used, and any changes foreseen. Recipients either completed the questionnaires themselves or asked a national expert on vaccination to do so. Results From notification of pertussis to current incidence Pertussis is a statutory notifiable disease in all countries except France, the French community of Belgium, and Germany. In Denmark, only cases among children under 2 years of age are notifiable. The accuracy of the estimated incidence in a single year, as requested in the questionnaire, should be considered with caution because of the differences between national surveillance systems for pertussis and because the disease is known to have an epidemic cycle of three to four years. European countries were classified in three categories with regard to the incidence of pertussis in 1998. d’un pays à l’autre, et la coqueluche suit des cycles épidémiques de trois à quatre ans. Les pays européens peuvent être classés en trois catégories selon l’incidence de la coqueluche en 1998. Dans la première catégorie, on trouve les pays de faible incidence en 1998 (moins de 5 pour 100 000) : l’Autriche, la communauté flamande de Belgique, l’Angleterre et le Pays de Galles, la Grèce, le Luxembourg, le Portugal, l’Ecosse, et l’Espagne. La deuxième catégorie inclut le Danemark, l’Irlande, l’Irlande du Nord et l’Italie avec une incidence modérée en 1998 comprise entre 5 et 12 pour 100 000. La troisième catégorie comprend les pays dont l’incidence en 1998 est supérieure à 12 pour 100 000 : la Finlande, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède. Neuf pays (Belgique, Angleterre et Pays de Galles, France, Allemagne, Irlande, Pays-Bas, Portugal, Ecosse et Espagne) ont rapporté que les cas de coqueluche concernent essentiellement les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés ou n’ayant bénéficié que d’une primo-vaccination partielle. D’autres tranches d’âge sont également concernées dans certains de ces pays - par exemple, les enfants plus âgés (entre 3 et 9 ans) aux Pays-Bas, et les jeunes adultes en France. Dans quatre autres pays ayant fourni les données sur l’âge, ce ne sont pas les nourrissons qui sont les plus touchés, mais plutôt les enfants plus âgés (de 5 à 10 ans) en Italie et au Danemark, les jeunes adultes en Norvège et les enfants plus âgés non vaccinés en Suède. En Finlande, les enfants d’âge scolaire et les jeunes adultes sont concernés. Ces données ne sont pas disponibles en Autriche, en Grèce et en Irlande du Nord. Au Luxembourg, aucun cas n’a été notifié en 1997 et 1998. Ces données doivent être interprétées avec prudence du fait de la difficulté du diagnostic et de la surveillance, en particulier pour les groupes d’âge plus élevés. Du calendrier vaccinal et de la pratique de vaccination ... Tous les pays participants ont une vaccination généralisée, conformément aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (6), ciblée sur les nourrissons, avec ou sans rappels chez les enfants plus âgés et/ou les adolescents. Le nombre total de doses varie de trois à cinq selon les pays. Le calendrier de primo-vaccination est assez homogène, consistant en trois doses, dans tous les pays participants. Dans la plupart des cas, elle sont administrées entre 2 et 6 mois (2,3,4 ou 2,4,6 ou 3,4,6). Quatre pays (Danemark, Italie, Norvège et Suède) administrent la troisième dose à 12 mois. Les différences les plus tangibles concernent les politiques de rappel, que ce soit en termes de nombre de doses ou d’âge d’administration (tableau). Le Royaume-Uni (RU), l’Irlande, le Danemark, la Norvège et la Suède ne pratiquent aucun rappel chez les enfants plus âgés. En Suède cependant, certaines régions ont utilisé à leur initiative un vaccin coquelucheux acellulaire à trois antigènes pour les grands enfants de maternelle et dans la région de Göteborg, une campagne de rattrapage avec un vaccin coquelucheux à un seul antigène a débuté dans le cadre d’essais cliniques. La plupart des autres pays recommandent un rappel entre 13 et 24 mois, à l’exception de l’Italie où il est recommandé à 5 ans. Quatre pays recommandent un second rappel : la Grèce, le Portugal et l’Espagne aux enfants vers 4-6 ans et la France aux adolescents (11-13 ans). La couverture vaccinale après trois doses à l’âge de 2 ans s’échelonne de 82 à 99% en 1998. Elle est inférieure à 93% dans trois pays seulement : la Grèce (82%), l’Irlande (84%) et l’Italie (88% pour la cohorte des naissances 1996). Cette information n’est pas disponible en Allemagne. ... aux vaccins utilisés Tous les pays utilisent actuellement des vaccins combinés diphtérie-tétanoscoqueluche (DTCoq) à germes entiers ou acellulaires. Seule la communauté française de la Belgique utilise un vaccin coquelucheux à germes entiers non combiné. Les pays peuvent être classés en quatre groupes selon les types de vaccins (à germes entiers et/ou acellulaires) utilisés. Sept pays ont abandonné le vaccin à germes entiers au cours de la seconde moitié des années quatre-vingtdix (Autriche, Danemark, Allemagne, Irlande, Luxembourg, Norvège) et l’ont remplacé par des vaccins acellulaires. En Suède, la vaccination anti-coqueluche avec le vaccin à germes entiers a été interrompue en 1979 et la vaccination n’a été reprise qu’en 1996 avec des vaccins acellulaires (7). La deuxième catégorie de pays (la communauté flamande de Belgique, la France, la Grèce, l’Italie et l’Espagne) utilise les deux types de vaccins, à germes entiers et acellulaires. En Italie, les vaccins acellulaires sont utilisés dans 95% des vaccinations. Les indications de vaccination avec les vaccins ➤ In the first category are the countries with a low incidence in 1998 (<5 per 100 000 population): Austria, Belgium (the Flemish community), England and Wales, Greece, Luxembourg, Portugal, Scotland, and Spain. The second category includes Denmark, Ireland, Northern Ireland, and Italy with a moderate incidence in 1998 (5 to 12/100 000). Countries with an incidence >12/100 000 in 1998 constitute the third category: Finland, Germany, the Netherlands, Norway, and Sweden. Nine countries (Belgium, England and Wales, France, Germany, Ireland, Netherlands, Portugal, Scotland, Spain) reported that pertussis cases occurred mostly among children too young to be vaccinated or who had received only partial primary vaccination. Other age categories were also affected in some of these countries - for example, children aged 3 to 9 years were the other most affected age group in the Netherlands and young adults were much affected in France. in terms of age of administration (table). The United Kingdom (UK), Ireland, Denmark, Norway, and Sweden do not give a booster dose to older infants, although in Sweden, some areas gave a three-component acellular pertussis vaccine on their own to older preschool children, and in Gothenburg and surroundings a catchup campaign with a mono-component pertussis vaccine given on its own was started as part of a clinical trial. Most other countries recommend a booster between 13 to 24 months, except for Italy where it is recommended at 5 years of age. Four countries recommend a second booster: Greece, Portugal, and Spain to children at 4 to 6 years of age, and France to teenagers (11 to 13 years). Vaccine coverage for three doses at 2 years of age ranged from 82% to 99% in 1998. It was below 93% in only three countries: Greece (82%), Ireland (84%), and Italy (88% in 1996 birth cohort). These data were unavailable in Germany. ... to vaccines currently used In the four remaining countries that provided data on age, infants were not the most affected age group: children aged 5 to 10 years in Italy and Denmark, young adults in Norway, and unimmunised older children in Sweden. In Finland both school age children and young adults were affected. Data were not available for Austria, Greece and Northern Ireland. In Luxembourg, no cases were notified in 1997 and 1998. These data should be interpreted with caution because of the difficulty of diagnosis and surveillance, especially in older age groups. From primary vaccination schedule and vaccination practice... All participating countries have universal vaccination, according to the World Health Organization’s (WHO) recommendations (6), aimed at newborn babies, with or without boosters in older children and/or teenagers. The total number of doses varies from three to five according to countries. The schedule of primary vaccination is quite homogenous, consisting of three doses in all participating countries. Most of them administer these first three doses between 2 and 6 months of age (2, 3, 4 or 2, 4, 6 or 3, 4, 6), but four others (Denmark, Italy, Norway, and Sweden) give the third dose at 12 months. The largest differences are in booster policies both in terms of number of doses and All countries currently use combined diphtheria-tetanus-pertussis vaccines either with whole cell (DTwP) or acellular (DTaP) vaccines, except for the French speaking community of Belgium which uses whole cell pertussis vaccines alone (wP). Countries can be divided into four groups by the kind of pertussis vaccine (whole cell or acellular) currently used. Whole cell pertussis vaccines have been withdrawn in the second half of the 1990s in seven European countries (Austria, Denmark, Germany, Ireland, Luxembourg, Norway) and replaced by acellular vaccines. In Sweden, pertussis vaccination with whole cell vaccine was discontinued in 1979 and acellular vaccines were introduced in 1996 (7). The second category includes the Flemish community of Belgium, France, Greece, Italy, and Spain, which use both whole cell and acellular vaccines. In Italy, acellular vaccines are used in 95% of vaccinations. The indication for immunisation with acellular vaccines varies widely from one country to another: Greece and Italy use both whole cell and acellular vaccines for primary vaccination and boosters, while Spain, the Flemish community of Belgium, and France have licensed acellular vaccines only for booster(s). The third category (French ➤ EUROSURVEILLANCE VOL. 5 - N°1 JANVIER-JANUARY 2000 7 ➤ acellulaires sont très variables d’un pays à l’autre : en Grèce et en Italie, les deux types de vaccins sont utilisés pour la primo-vaccination et les rappels, alors qu’en Espagne, dans la communauté flamande de Belgique et en France, les vaccins acellulaires n’ont été mis sur le marché que pour le(s) rappel(s). La troisième catégorie (communauté française de Belgique, Pays-Bas) n’utilise que les vaccins à germes entiers. La dernière catégorie réunit les pays qui utilisent essentiellement les vaccins Uni un vaccin acellulaire à un antigène est disponible, bien que non commercialisé, sur une base nominative pour trois indications spécifiques : chez les enfants plus âgés non vaccinés, chez les enfants n’ayant reçu que le seul vaccin DT et dont les parents désirent maintenant une vaccination contre la coqueluche et enfin, en cas de réaction locale ou de fièvre après une vaccination DTCoq antérieure. Pour faire face au problème récent d’approvisionnement en vaccin DTCoq à germes entiers, le Royaume-Uni a récemment autorisé, à compter de la midécembre 1999 et pour une période ini- ➤ community of Belgium, the Netherlands) use whole cell vaccines only. The last category includes countries that mainly use whole cell vaccines, but where acellular vaccines are used for some specific indications. Finland and Portugal recommend acellular pertussis vaccines only if whole cell is contraindicated. In the United Kingdom an unlicensed single antigen vaccine is available on a named patient basis for three specific indications: for unimmunised older have led the UK to introduce (from mid-December 1999) acellular combined vaccines (first DtaP, and then DTaP-IPV as a reserve) for an initial period of three months (8). A detailed review of vaccines supply is being undertaken. SmithKline Beecham’s Infanrix (DTaP) is the most widely used acellular pertussis vaccine but others are also used in many European countries. In addition to the combination of acellular pertussis with tetanus and diphtheria (DTaP), multi-combined vaccines Tableau / Table Vaccination contre la coqueluche en Europe - La situation fin décembre 1999 / Pertussis immunisation in Europe - The situation in late December 1999 Pays Country Vaccin coquelucheux utilisé actuellement / Pertussis vaccine currently used Utilisé depuis / Used since Allemagne / Germany Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vaccine Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vaccine Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vaccine Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vaccine Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vaccine Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vacine Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vacine retiré en 1998 / withdrawn in 1998 1995 retiré en 1997 / withdrawn in 1997 1998 1950’s 1950’s 1999 retiré en 1997 / withdrawn in 1997 1997 1965 1997 (commercialisé / licensed) 1953 1999 France Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vaccine 1959 1998 Grèce / Greece Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vaccine Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine vaccin acellulaire / Acellular vaccine Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine* Vaccin acellulaire / Acellular vaccine* Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vaccine Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vaccine 1951 1997 retiré en 1996 / withdrawn in 1996 1996 1960’s 1995 remplacé en 1999 / replaced in 1999 1999 retiré en 1998 / withdrawn in 1998 commercialisé en 1997 / licensed in 1997 utilisé largement depuis 1998 / widely used since 1998 1962 1960 Autriche / Austria Belgique (Francophone) Belgium (French) Belgique (Flamande) Belgium (Flemish) Danemark / Denmark Espagne / Spain Finlande / Finland Irlande / Ireland Italie / Italy Luxembourg Norvège / Norway Pays-Bas / Netherlands Portugal Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vaccine Royaume-Uni / United Kingdom Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Suède / Sweden Vaccin acellulaire / Acellular vaccine** Vaccin à germes entiers / Whole-cell vaccine Vaccin acellulaire / Acellular vaccine Calendrier de primo-vaccination / Rappels / Boosters Primary vaccination schedule (mois / months) (mois / months) 1953 DTCoq à partir de 1961 / DTP from 1961 1999 interrompu en 1979 / discontinued in 1979 1996 2,3,4 10-14 3,4,5 3,4,5 16-18 13 3,4,5 13 13 3,5,12 2,4,6 non / no 18 18 et/and 6 ans/years 20-24 3,4,5 en cas de contre-indication / contraindication only 2,3,4 2,4,6 2,4,6 16-18 16-18 11-13 ans/years 18 et/and 4 ans/years 18 et/and 4 ans/years 2,4,6 3,5,12 3,5,12 5 ans / years 5 ans / years 2,3,4 18 3,5,12 non / no 2,3,4 2,4,6 en cas de contre-indication / contraindication only 11 18 et/and 5-6 ans/years 2,3,4 (depuis / since 1990) 2,3,4 (1) non / no non / no 3,5,12 non / no * Ce calendrier est recommandé depuis avril 1999 / This schedule has been recommended since April 1999. ** Depuis la mi-décembre 1999, pour faire face aux problèmes d’approvisionnements en vaccin à germes entiers, deux vaccins acellulaires ont été autorisés pour une période de trois mois. Par ailleurs, depuis 1990, un vaccin acellulaire est disponible sur une base nominative pour des indications spécifiques / Since mid-December 1999, two acellular vaccines have been introduced for a limited period of three months, to face supply problems of whole cell vaccine. Furthermore, an unlicensed acellular vaccine has been available on a name patient basis for very limited indications since 1990. à germes entiers, mais où les vaccins acellulaires sont autorisés pour des indications spécifiques. La Finlande et le Portugal ne recommandent leur utilisation qu’en cas de contre-indication du vaccin à germes entiers, alors qu’au Royaume8 tiale de trois mois, l’utilisation de vaccins acellulaires combinés (d’abord DTCoq acellulaire, puis DTCoq acellulaire-IPV en réserve) (8). Par ailleurs, une évaluation détaillée des stocks de vaccins est en cours. EUROSURVEILLANCE VOL. 5 - N°1 JANVIER-JANUARY 2000 children, for children who have received DT earlier and parents now wish pertussis to be added, and if local reaction/pyrexia has occurred following earlier DTP. Recent problems with the supply of whole cell vaccine have been developed during the past ten years. Seven countries have reported using tetravalent (Denmark, Spain) or/and pentavalent (Austria, France, Germany, Italy, Luxembourg) vaccines with Haemophilus influenzae Si le vaccin acellulaire de SmithKline Beecham (Infanrix) est le plus largement utilisé, d’autres vaccins acellulaires sont utilisés dans plusieurs pays européens. En plus de la combinaison diphtérie-tétanos-coqueluche (DTCoq acellulaire), d’autres vaccins multi-combinés ont été développés au cours des dix dernières années. Sept pays ont rapporté utiliser des vaccins tétravalents (Danemark, Espagne) et/ou pentavalents (Autriche, France, Italie, Allemagne, Luxembourg) associant au DTCoq acellulaire, Haemophilus influenzae b et/ou le vaccin polio inactivé (DTCoq-Hib ou DTCoq-IPV ou DTCoq-Hib-IPV). Les changements prévus dans les calendriers vaccinaux nationaux Dans plusieurs pays, des discussions sont en cours pour modifier le calendrier vaccinal de la coqueluche. L’un des principaux changements prévus est l’introduction d’un rappel. Le Danemark, l’Irlande, la Norvège et la Suède, qui actuellement n’ont pas de rappel, prévoient d’introduire une quatrième dose pour les enfants plus âgés (entre 4 et 10 ans). Le Danemark et l’Irlande pourraient ajouter le vaccin anti-coqueluche acellulaire au vaccin diphtérie-tétanos (DT) actuellement administré aux enfants de 4 ou 5 ans. Les Pays-Bas, où seul un rappel à 11 mois est recommandé, considèrent l’adjonction d’un second rappel pour les enfants de 4 ans. En Allemagne le calendrier vaccinal devrait être modifié au début de l’année 2000 à la suite de la décision (octobre 1999) du Comité Permanent sur la Vaccination (STIKO, Ständige Impfkommission) de recommander une cinquième dose pour les enfants de plus de 10 ans. En Belgique francophone, deux solutions sont à l’étude : adopter un calendrier 2,4,6 avec ou sans rappel (qui remplacerait le calendrier actuel 3,4,5 et 13), ou adopter un calendrier 2,3,4 avec un rappel à 13 mois. Par ailleurs, des vaccins coquelucheux acellulaires devraient y être disponibles d’ici deux ans. En Espagne, actuellement, 14 des 19 Régions Autonomes recommandent des rappels à 18 mois et à 6 ans avec un vaccin combiné acellulaire (DTCoq acellulaire). A l’avenir, le calendrier vaccinal va être harmonisé au niveau national : primo-vaccination avec un vaccin combiné à germes entiers (DTCoq entier) à 2,4 et 6 mois et deux rappels à 18 mois et à 6 ans avec un vaccin combiné acellulaire. Les autres changements prévus portent sur l’introduction des nouveaux vaccins hexavalents incluant la valence hépatite B. L’Autriche prévoit leur introduction dans le calendrier vaccinal dès que ces vaccins auront une autorisation de mise sur le marché en Europe. b and/or inactivated polio virus (DTaPHib or DTaPIPV or DTaPHibIPV). Discussion En Europe, la coqueluche persiste en dépit de l’usage large de la vaccination, touchant les sujets qui ne sont pas immunisés - que ce soit par vaccination ou par infection naturelle. Considérée comme une maladie de la petite enfance, l’épidémiologie de la coqueluche a connu un changement important avec la vaccination généralisée des nourrissons. Certains pays assistent à un déplacement de l’âge des cas vers des classes d’âges plus âgées. Les données recueillies, notamment l’incidence sur la seule année 1998, doivent cependant être interprétées avec prudence. En effet, les systèmes de surveillance nationaux sont très différents d’un pays à l’autre et aucun consensus n’existe encore pour la définition de cas de la coqueluche en surveillance. La comparabilité des données pourrait être partiellement améliorée en ne considérant que l’incidence spécifique de la tranche d’âge des très jeunes nourrissons, à partir des cas hospitalisés. Cette approche est celle adoptée actuellement dans le cadre du projet ESEN (European SeroEpidemiology Network). Il reste cependant clair que l’incidence de la coqueluche varie dans les pays européens, comme l’avaient montré les dernières conclusions du projet ESEN (9). Diverses raisons permettent d’expliquer la forte incidence dans certains pays en 1998 en dépit d’une couverture vaccinale élevée. Une épidémie est survenue en 1997-1998 en Norvège (10). Aux Pays-Bas, l’épidémie de 1997 est apparue associée à l’émergence d’une souche de B. pertussis distincte sur le plan antigénique de celle servant à l’élaboration du vaccin à germes entiers utilisé (11). En Suède, en dépit de la vaccination recommandée depuis 1996 pour tous les nourrissons et d’une couverture vaccinale élevée, l’incidence a beaucoup diminué mais reste élevée. Cette situation est la conséquence des 17 années d’interruption de la vaccination anti-coqueluche (7). En Angleterre, au Pays de Galles et en Ecosse malgré les faibles taux de coqueluche notifiés, la morbidité et la mortalité restent importantes chez les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés. En Finlande, des méthodes sensibles de diagnostic de la coqueluche (EIA, PCR) sont utilisées dans le pays depuis plusieurs années. Les chiffres d’incidence actuelle reflètent la circulation endémique, (qui a prévalu pendant les 20 dernières années) de plusieurs types de souche de B. pertussis, en particulier chez les enfants d’âge scolaire et les jeunes adultes : 30% des cas diagnostiqués en soins primaires sont causés par B. parapertussis, ➤ Changes foreseen in national immunisation schedules Many countries are discussing changes in their pertussis vaccination schedules. One of the main changes planned is the introduction of a booster dose. Denmark, Ireland, Norway, and Sweden, which have currently no booster dose, are planning to introduce a fourth dose for older children (between 4 and 10 years old). Denmark and Ireland are considering adding an acellular pertussis vaccine to the current diphtheria-tetanus (DT) vaccine given at the age of 4 or 5 years. In the Netherlands, where a fourth dose is administered at 11 months, a fifth dose at the age of 4 years is being considered. Germany should adopt such a change in early 2000 following the Permanent Vaccination Committee (STIKO, Ständige Impfkommission) decision of October 1999 to recommend a fifth dose for children over 10 years. In the French speaking part of Belgium, two options are being considered. The first option is a 2, 4, 6 month schedule with or without a booster to replace the current 3, 4, 5, 13 schedule). The second one is to adopt a 2, 3, 4 schedule with a booster dose at 13 months. The introduction of an acellular pertussis vaccine is planned within two years. In Spain presently, 14 of the 19 autonomous regions recommend DTaP boosters at 18 months and 6 years. In the future, the immunisation schedule will be harmonised nationally - whole cell vaccine (DTwP) for primary immunisation at 2, 4, 6 months and acellular vaccine (DTaP) for boosters at 18 months and 6 years. Other foreseen changes concern the introduction of newly combined hexavalent vaccines that include hepatitis B vaccine. Austria is planning to introduce an hexavalent vaccine as soon as such vaccines are licensed in Europe. Discussion Pertussis vaccination is widely implemented in Europe, but the disease persists and affects those who have not acquired immunity, either by vaccination or by natural infection. Pertussis is usually regarded as a childhood disease, but its epidemiology has changed as a result of universal immunisation in infants. Some countries have seen a shift in the age distribution towards older age groups. However, these data, as well as the incidence in a single year (1998), should be interpreted with caution. National pertussis surveillance systems vary widely from one country to another and no consensus for a case definition in pertussis surveillance has been reached. The problem of obtaining more comparable data could be solved partly by considering only age specific incidence among young infants in cases admitted to hospital, an approach currently adopted in the context of the European Sero-Epidemiology Network (ESEN) project. Pertussis incidence clearly varies between European countries, however, as the ESEN project recently concluded (9). Various reasons may explain the high incidence in some countries in 1998, despite a high vaccine coverage. An outbreak in Norway occurred in 1997-1998 (10). In the Netherlands, the 1997 outbreaks were found to be associated with an upsurge in strains antigenically distinct from those used in the whole cell vaccine (11). In Sweden, although vaccination has been recommended since 1996 for all children and vaccine coverage is quite high, the current incidence remains high, even though it is declining. This reflects 17 years without pertussis immunisation (7). In England and Wales and in Scotland, despite record low levels of notified pertussis, the morbidity and mortality in infants too young to be vaccinated remains high. In Finland, sensitive diagnostic methods for pertussis have been used (EIA, PCR) nationwide for several years. The present incidence figures represent an endemic situation which has prevailed for the past 20 years of circulation of several types of B. pertussis strain especially among school aged children and young adults (30% of cases diagnosed in primary care are caused by B. parapertussis, which is rare among those diagnosed and treated at hospitals). Since the development of acellular vaccines, known to induce less side effects than whole cell vaccines, increasing numbers of European countries have introduced such vaccines in their national schedules. The acellular vaccines currently available contain one, two, three or five B. pertussis components. The majority of European Union countries now use such acellular vaccines, some of them since very recently (Finland, the Flemish speaking community of Belgium, Luxembourg, United Kingdom) (table). Booster policies vary enormously among European countries (age, ➤ EUROSURVEILLANCE VOL. 5 - N°1 JANVIER-JANUARY 2000 9 ➤ que l’on retrouve rarement chez les sujets diagnostiqués et traités à l’hôpital. Depuis le développement des vaccins anti-coqueluche acellulaires, connus pour entraîner moins d’effets secondaires que les vaccins à germes entiers, un nombre croissant de pays Européens les ont introduit dans leur calendrier national. Les vaccins acellulaires disponibles actuellement contiennent un, deux, trois ou cinq antigènes de B. pertussis. Aujourd’hui la majorité des pays de l’Union Européenne utilisent de tels vaccins acellulaires, certains depuis une date très récente (Finlande, Belgique flamande, Luxembourg et Royaume-Uni). Les politiques de rappel restent très variables dans les pays Européens (âge du rappel, nombre de doses, types de vaccins), mais la situation évolue rapidement. A court terme, les changements prévus dans les calendriers nationaux atténueront ces différences. Seuls trois pays du sud de l’Europe (France, Grèce et Portugal) ont adopté une cinquième dose et actuellement la France est le seul pays qui pratique ce second rappel chez les adolescents dans le but d’obtenir une prolongation de l’immunité. Plusieurs pays utilisent des vaccins coquelucheux combinés multivalents, et l’étape suivante sera l’introduction des vaccins hexavalents incluant le vaccin hépatite B, dont deux sont en cours de procédure d’enregistrement auprès de l’Agence Européenne du Médicament. Outre les différentes firmes qui produisent des vaccins coquelucheux, quelques pays (le Danemark, la Finlande et les Pays-Bas) ont leur propre unité de production nationale. En Finlande, la production nationale cessera en 2003, et le pays dépendra alors de fournisseurs externes. En fait, si plusieurs licences existent pour des vaccins acellulaires, actuellement seul le DTCoq acellulaire de SmithKline Beecham y est disponible en pharmacie. Conclusion acellulaires fait espérer un meilleur contrôle de la coqueluche. Cet objectif sera atteint en Europe à la fois grâce à l’augmentation de la couverture vaccinale en primo-vaccination, en particulier dans les pays où la crainte des effets secondaires des vaccins à germes entiers est importante (comme l’Allemagne, l’Italie, la Suède, etc) et grâce à la mise en place de doses de rappel. Des questions cruciales demeurent concernant la durée de l’immunité induite par les vaccins acellulaires, bien que des données récentes aient montré une persistance de la protection (12,13). La mesure de l’immunité induite par ces vaccins est cependant difficile en absence d’une corrélation entre un marqueur sérologique et l’immunité. Le calendrier idéal de la vaccination anti-coqueluche fait toujours l’objet de débat, de même que la composition du vaccin idéal (14). Quoi qu’il en soit, les vaccins acellulaires sont une opportunité pour pratiquer des rappels tardifs permettant de réduire la transmission de l’infection de la population aux nourrissons. Une des prochaines étapes sera d’envisager la vaccination des jeunes adultes au contact des jeunes nourrissons non vaccinés (15,16). Plusieurs éléments devront d’abord être éclaircis, notamment le poids, en terme de santé, de la coqueluche chez l’adulte et le gain de morbidité par coqueluche chez les nourrissons que l’on peut en espérer. Dans un premier temps, les recommandations seront vraisemblablement ciblées sur les situations épidémiques et sur les adultes qui soignent les nourrissons. Il est possible que le prix élevé des vaccins coquelucheux acellulaires comparé à celui des vaccins à germes entiers constitue un frein à une utilisation plus large. Ainsi, en Grèce, seul le secteur privé utilise actuellement un vaccin acellulaire. Bien qu’une étude récente montre, qu’à long terme, ces vaccins acellulaires puissent générer une réduction de coût global (17), leur prix de vente élevé pourrait rester un obstacle à la généralisation de leur utilisation. ■ Le développement récent des vaccins References 10 ➤ number, types of vaccines), but the situation is changing fast. In the short term, the planned schedule changes will reduce these differences. Only three countries (France, Greece, Portugal, all from the south of Europe) have a fifth dose. France is currently the only European country with a fifth dose for teenagers, enabling immunity to be extended. Several countries use multi-combined pertussis vaccines, and the next step will be the introduction of hexavalent vaccines including hepatitis B. Two are being considered for licensing at the European Medical Agency. Beside the various industrial producers of vaccine, some countries (Denmark, Finland, the Netherlands) still have their own national vaccine production. In Finland, national production will close in 2003, and the country will then become dependent on external supplies. Actually, despite licenses that cover several acellular vaccines in Finland, only the DTaP from SmithKline Beecham is available in the pharmacies in the country. provides an opportunity to give late boosters in order to reduce the transmission of infection from the community to infants. One of the next steps will be to consider vaccination for young adults in contact with unimmunised young infants (15,16). Several issues should be clarified first, including the health burden of pertussis in adults and how much morbidity resulting from pertussis in infants would be indirectly prevented. Recommendations will probably first target outbreaks and adults who care for infants. The high price of acellular vaccines compared with whole cell vaccines will probably affect their wider use. In Greece only the private sector currently uses the acellular pertussis vaccine. Although a recent economic survey showed that, in the long term, such vaccines could save money (17), the high sale prices of acellular vaccines may still deter wider use. ■ Conclusion The recent development of acellular vaccines had raised hopes that their use would provide better control of pertussis. This goal will be achieved in Europe both with the increase in primary vaccination coverage, particularly in countries anxious about side effects of whole cell vaccines (Germany, Italy, Sweden, etc), and with the wide implementation of booster doses. Major questions remain about the duration of immunity induced by acellular vaccines, although some recent data suggest that protection persists (12,13). Measurement of vaccine induced immunity remains difficult, however, in the absence of a serological correlate of immunity. The ideal schedule of immunisation for pertussis is still debated as is the ideal vaccine composition (14). The advent of acellular vaccines 1. Kimura M, Kuno-Saka. Developments in pertussis immunization in Japan. Lancet 1990; 336: 30-2. 2. Gangarosa EJ, Galazka AM, Wolfe CR, Phillips LM, Gangarosa RE, Miller E et al. Impact of anti-vaccine movements on pertussis control: the untold story. Lancet 1998; 351: 356-61. 3. Miller D, Madge N, Diamond J, Wadsworth J, Ross E. 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Bulletin - Ireland Tel: (353) (1) 668 15 77 - Fax: (353) (1) 671 06 06 • Smittskydd - Sweden Tel: (46) (8) 457 2379 - Fax: (46) (8) 300 626 • J.C. Desenclos Institut National de Veille Sanitaire France • N. Gill P.H.L.S - Communicable Disease Surveillance Centre - United Kingdom • S. Handysides P.H.L.S - Communicable Disease Surveillance Centre - United Kingdom • S. Salmaso Istituto Superiore di Sanitá - Italy • L. Wijgergangs Rijksinstituut Voor Volksgezondheid en Milieu - Netherlands COMITÉ DE RÉDACTION / EDITORIAL BOARD • P. Aavitsland MSIS-rapport - Norway • K. Ekdahl Smittskydd - Sweden • S. Handysides Communicable Disease Report England and Wales • R. Hemmer National Service of Infectious Diseases, Centre Hospitalier de Luxembourg - Luxembourg • A. Karaitianou-Velonaki Ministry of Health and Welfare Greece • W. Kiehl Epidemiologisches Bulletin Germany • J.P. Klein Bundesministerium für Gesundheit Austria • M. Le Quellec-Nathan Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire - France • G. Lima Saúde em Números - Portugal • J. F. Martinez Navarro Boletín Epidemiológico Semanal Spain • H. Nohynek Kansanterveys - Finland • T. Rønne EPI-NEWS - Denmark • S. Salmaso Istituto Superiore di Sanità - Italy • R. ShoafEnge SCIEH Weekly Report - Scotland • L. Thornton I. D. Bulletin - Ireland • F. Van Loock Institut Scientifique de la Santé Publique Louis Pasteur - Belgium • L. Wijgergangs Infectieziekten Bulletin - Netherlands DIRECTEUR DE LA PUBLICATION / MANAGING EDITOR • J. B. Brunet Centre Européen pour la Surveillance Epidémiologique du Sida Saint-Maurice - France RÉDACTEUR / EDITOR • H. Therre Institut de Veille Sanitaire Tel. (33) (1) 41 79 68 33 e-mail: [email protected] RÉDACTEUR ADJOINT / DEPUTY EDITOR • C. Akehurst P.H.L.S - Communicable Disease Surveillance Centre - 61 Colindale Avenue London NW9 5EQ United Kingdom Tel. (44) (0) 181 200 6868 Fax. (44) (0) 181 200 7868 e-mail: [email protected] ASSISTANTES D’ÉDITION / EDITORIAL ASSISTANTS • A. Goldschmidt • F. Mihoub Saint-Maurice - France EUROSURVEILLANCE EUROSURVEILLANCE ON THE WEB 12 EUROSURVEILLANCE (mensuel / monthly) http://www.ceses.org/eurosurv EUROSURVEILLANCE WEEKLY http://www.eurosurv.org EUROSURVEILLANCE VOL. 5 - N°1 JANVIER-JANUARY 2000 Institut de Veille Sanitaire 12, rue du Val d’Osne 94415 Saint-Maurice cedex Tel. (33) (1) 41 79 68 32 Fax. (33) (1) 41 79 68 01 ISSN: 1025 - 496X IMPRESSION : REFLEX GRAPHIC - Measles: case report of postinfection encephalitis. Epidemiologisches Bulletin 1999; (44): 328. [5 November. Germany]