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la lettre édito En fonction à la présidence de l’ACNUSA depuis le 2 mai 2012, je tiens à vous dire combien je suis honoré d’avoir été nommé à la tête de cette Autorité administrative indépendante environnementale, sans équivalent en Europe. Du fait de son indépendance et des compétences de ses membres, l’ACNUSA est devenue un interlocuteur incontournable auprès de ses partenaires, riverains, élus, représentants de l’aviation civile, compagnies aériennes et aéroports. Je veux à ce titre saluer l’action de Patricia Lemoyne de Forges à la présidence de l’Autorité durant ces 6 dernières années. J’inscris résolument mon action dans les axes de travail engagés, qui seront poursuivis et approfondis. Si l’action de l’Autorité doit s'insérer dans le contexte réglementaire international et européen, il existe encore des pistes de progrès pour améliorer les politiques et règlementations nationales en faveur d’une réduction des nuisances aériennes. La poursuite de la modernisation des flottes, la mise en œuvre de nouvelles mesures opérationnelles toujours plus respectueuses des riverains, la maîtrise de l’urbanisation appellent une concertation soutenue et de qualité. De ce point de vue, les processus de dialogue en place dans le secteur aéronautique présentent une marge de progression importante. Je mesure la tâche qui m’attend. Je veillerai à ce que l’ACNUSA, sous ma présidence, continue à être force de propositions sur les grands enjeux d’avenir liés aux nuisances aériennes. Victor HAÏM Président de l'ACNUSA Responsable de la publication : ACNUSA — Victor Haïm, président 3, place de Fontenoy — 75007 Paris Tél : 01 53 63 31 80 — Fax : 01 53 63 31 81 [email protected] n°1 avril 2011 n°4 mai 2012 3 www.acnusa.fr questions à BERTRAND PANCHER Député de la Meuse, président de « Décider ensemble », auteur du rapport « La concertation au service de la démocratie environnementale » Pouvez-vous résumer en quelques mots les propositions de votre rapport visant à moderniser la prise de décision publique en matière d’environnement ? Le rapport que j’ai remis en février dernier au président de la République préconise une amélioration du processus de décision environnementale, très en amont de la prise de décision, reposant à la fois sur une transparence complète de l’information, le recours à des expertises pluridisciplinaires et à des analyses d’impact préalables. La concertation avec l’ensemble des acteurs doit être systématisée, à travers la généralisation des débats publics d’initiative parlementaire ou citoyenne. La reconnaissance du rôle des lanceurs d’alerte peut constituer un outil pour renforcer la démocratie environnementale. De façon générale, mes propositions s’appuient sur une amélioration de l’ensemble des maillons de la chaîne, permettant d’aboutir à une décision apaisée. Le transport aérien est un secteur complexe à appréhender. Que préconisez-vous pour mieux associer le public à l’élaboration des décisions relatives aux projets aéronautiques ? Je suis tout d’abord favorable à un renforcement de l’expertise pluridisciplinaire pour l’examen des questions liées au bruit et à la pollution aérienne, à travers, par exemple, l’intervention de sociologues et d’économistes dans l’élaboration des décisions. Des pétitions citoyennes devraient également pouvoir être engagées pour soumettre tel ou tel sujet à débat public. Tenir compte de la sociologie des populations et de leurs souhaits est une voie indispensable pour parvenir à une décision sur des questions souvent complexes. Pensez-vous que la France pourrait s’inspirer de bonnes pratiques à l’étranger en matière de concertation environnementale ? À l’étranger, le recours aux débats publics est bien davantage généralisé qu’en France. Un exemple à suivre est le « Danish Board of Technology », institution instaurée au Danemark pour favoriser la participation des citoyens à l’innovation scientifique, qui permet d’engager des débats publics sur des sujets de société. Je préconise d’instaurer des débats publics d’initiative citoyenne, qui n’existent pas pour le moment en France. La réussite de cette méthode de concertation s’appuie sur le recours à des « facilitateurs », chargés d’accompagner le panel de citoyens, d’animer le débat avec les experts et garants d’une neutralité pour la prise de décision. la lettre n°4 mai 2012 focus Victor Haïm président de l'ACNUSA Victor Haïm a poursuivi des études de philosophie (maîtrise) et de droit (doctorat de droit public). Après 10 années passées au sein de l’administration universitaire, il devint conseiller auprès du tribunal administratif de Versailles (1988-1996) puis premier conseiller à la cour administrative d’appel de Paris (1996-2004). Nommé président de tribunal administratif et de cour administrative d’appel, il fut vice-président du tribunal administratif de Melun (2004-2010) puis président de chambre de la cour administrative d’appel de Versailles. Un nouveau membre au collège : Manuel PERIAÑEZ Membre nommé par le Sénat, Manuel Perianez a rejoint en mars dernier le collège de l’ACNUSA. Passionné d’aviation, ce chercheur en sociologie urbaine doté d’une formation en architecture est également psychanalyste. Ses recherches portent sur la gêne attribuée aux bruits et étudiée sous l’angle de la signification consciente et inconsciente des bruits perçus. Les enseignements des expertises juridiques commandées par l’ACNUSA éclairage À la suite de sujets donnant lieu à une incertitude juridique, l’Autorité a consulté le cabinet Adamas sur deux sujets : la possibilité d’instaurer un couvre-feu sélectif sur l’aérodrome de Nice — Côte-d’Azur, dans un contexte où le gestionnaire de l’aéroport de Nice souhaite interdire l’accès la nuit aux avions autres que commerciaux et postaux, et l’applicabilité de la loi sur l’air. Que pensez-vous apporter à l’ACNUSA ? Je me réjouis de collaborer aux travaux de l’ACNUSA. J’espère apporter au collège mon expérience des sciences humaines, à travers une veille sur tous les travaux, européens notamment, concernant la manière dont la gêne des riverains est traitée autour des aéroports. Sur la question des vols de nuit, le cabinet sollicité rappelle que la directive européenne n°2002/30 relative aux restrictions d’exploitation liées au bruit dans les aéroports « n’interdit pas les restrictions d’exploitation, notamment pour les vols de nuit. (…) la directive se borne à fixer un cadre, des règles minimales à respecter afin de ne pas créer de distorsions de concurrence ou d’entraves à la libre circulation, et laisse les Etats membres libres de leur politique en la matière ». agenda Le cabinet juridique indique que le refus d’adopter des mesures de couvre-feu partiel est difficile à justifier, que ce soit pour des raisons de distorsion de concurrence ou de santé publique. Le gestionnaire de l’aérodrome n’étant pas compétent pour décider de l’instauration d’un couvre-feu, il peut, au même titre que les associations de riverains ou les collectivités, déférer au juge administratif compétent le refus du ministre chargé des transports en la matière. Réunion du collège 18/20 janvier ; 15/17 février ; 12 avril ; 9/11 mai. Audition 24 janvier : audition auprès du sénateur Philippe Esnol sur la proposition de résolution n° 255 du Règlement européen révisant la Directive 2002/30/CE. Sur l’applicabilité de la loi sur l’air de 1996 sur les plateformes aéroportuaires, le cabinet sollicité montre qu’il existe une incertitude juridique sur le partage des compétences en matière de contrôle de la pollution atmosphérique, entre le préfet territorialement compétent, les gestionnaires d’aérodromes et les organismes agréés. Groupe de travail 4 et 12 janvier : mission de médiation sur Toussusle-Noble - 25 janvier, 14 et 29 février : réunions du groupe de travail sur les vols de nuit de l’ACNUSA Déplacements de membres du groupe vols de nuit sur les aéroports de Francfort le 17 janvier, et de Londres, le 26 mars - 23 février et 21 mars : Comité de pilotage pour l’amélioration environnementale de l’aéroport de Marseille—Provence - 17 avril : comité scientifique de DEBATS. Les compétences des gestionnaires d’aérodrome n’ont pas aujourd’hui de vrai fondement juridique : les dispositions actuelles ne leur permettent pas d’échapper à la compétence du préfet et de l’organisme qu’il délègue. L’ACNUSA a transmis les conclusions de cette expertise juridique à la Direction générale de l’Aviation civile et au président du Conseil National de l’Air, Martial Saddier. actu Manquements relevés sur les plateformes en 2009/2011 À la suite de la demande de l’Autorité à la DGAC, une vigilance accrue a été apportée aux relevés des manquements sur les plateformes de province ; on constate donc en 2011 une nette augmentation de ces derniers. TLS OLY LBG CDG 2009 => ancienne procédure 2011 => nouvelle procédure NCE NTE MLH BVA BDX LYS MRS NTE NCE CDG LBG OLY TLS 2009 3 0 0 1 0 15 16 232 6 22 1 MRS LYS BDX BVA 2011 20 0 21 22 10 37 78 184 3 9 37 MLH 0 50 100 150 200 250