renouer avec la nature le secret du bonheur

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renouer avec la nature le secret du bonheur
Dimanche express n° 7 du 20 février 2011
RENOUER AVEC LA NATURE
LE SECRET DU BONHEUR
“Le rapport avec la nature est une
source de réalisation de soi, il donne
du sens à la vie et crée un sentiment
d’appartenance à un ensemble
plus vaste” (Éric Lambin)
Avons-nous besoin de la nature pour être heureux ? Quel est l’impact des
changements environnementaux sur le bien-être humain ? C’est à ces deux questions
bien dans l’air du temps que répond le géographe Éric Lambin, dans son dernier
ouvrage paru aux éditions Le Pommier (*)
“La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle possède le secret du
bonheur, et nul n’a su le lui ravir.“ En rédigeant cette phrase, l’écrivaine française
George Sand était sans doute loin d’imaginer que celle-ci serait un jour d’une si brûlante
actualité. En effet, ce qui paraissait évident il y a de cela 150 ans ne l’est plus guère
aujourd’hui. Ce bonheur que nos ancêtres goûtaient inconsciemment au contact de la
nature, nous le cherchons désormais dans la consommation effrénée et l’accumulation
des biens matériels, sans nous rendre compte que rien de tout cela ne nous rendra
vraiment tout à fait heureux. C’est ce que constate le professeur Éric Lambin, dans
“L’Écologie du bonheur”, un livre dans lequel il offre une synthèse claire, bien
documentée et riche en exemples, de l’interaction entre le bonheur humain et
l’environnement naturel.
De nombreuses études montrent en effet qu’un contact étroit avec la nature contribue à
notre bonheur et, a contrario, que les changements environnementaux actuels ont un
impact négatif sur notre bien-être et notre santé. “Les maladies émergentes, les
zoonoses (affections transmissibles des animaux vertébrés à l’homme et inversement,
ndlr), les maladies à transmission vectorielle, la pollution de l’air et les vagues de chaleur
sont toutes liées en partie à la transformation par l’homme de l’environnement“, explique
le scientifique. Sans parler du fossé qui se creuse chaque jour un peu plus entre les pays
riches, qui sont les principaux pollueurs de la planète, et les pays pauvres, qui en
subissent les effets les plus néfastes.
“Préserver le monde naturel et sa diversité est donc dans l’intérêt profond des individus
et de l’humanité“, poursuit le géographe, qui se demande dans son livre si des motivations
strictement anthropocentriques, et même égocentriques (“Je défends mon bonheur”),
peuvent être trouvées à une transition vers un mode de développement plus durable, ou
s’il faut nécessairement faire appel au sentiment altruiste envers les générations
futures. En effet, moins de 20 % de la population en Occident est prête à modifier son
mode de vie et de consommation. Preuve, s’il en est, qu’il y a urgence à établir une
“écologie du bonheur“.
Pascal ANDRÉ
(*) “L’Écologie du bonheur”, Éric Lambin, Le Pommier, 320 pages, 29 €, port compris, au
compte 732-7032002-38 IBAN BE24 7327 0320 0238 - BIC CREGBEBB de Dimanche Service,
67/2, chaussée de Bruxelles, 1300 Wavre.

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