e-PiF n°4 - Solidaires Finances publiques

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e-PiF n°4 - Solidaires Finances publiques
e-
le e-journal qui a du nez
DECEMBRE 2013 / N°4
Le Service des Exilés
Repentis Amenés à
Renoncer à être Imposés
E x t ra - N a t i o n a l e m e n t
(SERARIEN)
Sioule-et-Loire, un bien
de l'Etat vendu via
internet
Séminaire de prise de
fonctions dans le cadre
du dispositif des
« nasses »
La DGFiP donne sa
langue au « chat »
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LA DÉMATÉRIALISATION N’A
PLUS DE LIMITE !
U
A
E
V
U
NO
La dématérialisation
avec Télérecours
La DGFIP a décidé de tout dématérialiser, elle n’a désormais plus aucune
limite ! Pour parvenir à ses fins, elle se donne les moyens : création d’un
site d’achat en ligne pour payer les droits des passeports, une sorte de
téléachat version DGFIP !
Pendant ce temps là dans les services, c’est toujours la disette...
e-PIF, le e-journal qui a du nez / décembre 2013 / N°4
L’application Télérecours a été
généralisée
depuis
le
2 décembre 2013 à tous les
types de contentieux et à toutes
les juridictions de cet ordre.
Les gains financiers et
d’effectifs sont significatifs
(dixit la Cour des comptes)
Mais une fois encore,
l’application télérecours, avec
laquelle travaillent les agents du
pôle contentieux, ne fonctionne
pas correctement (problème
d’accessibilité) et nécessite des
manipulations multiples pour
une même affaire.
Alors la propagande c’est bien,
la réalité c’est mieux !
Le Service des Exilés Repentis Amenés à Renoncer
à être Imposés Extra-Nationalement (SERARIEN)
Dans le cadre du dispositif de « seconde chance » instauré en faveur des contribuables détenant à
l'étranger des avoirs non déclarés et afin d'instaurer une relation de confiance avec eux, la DGFiP vient
de créer le Service des Exilés Repentis Amenés à Renoncer à être Imposés Extra-Nationalement
(SERARIEN). E-pif est allé interroger chez lui Jean Neymard, actuellement en arrêt maladie pour déprime
après avoir passé seulement quelques mois à la tête de ce service.
e-PIF : Jean Neymard, merci d'avoir
interrompu votre séance de
méditation transcendentale pour
répondre à nos questions. Tout
d'abord, comment vous sentez-vous ?
J N : Bien, très bien même ; c'est fou
ce que ça fait du bien de planer, loin
de toutes ces emmerdes.
e-PIF : Sans vouloir remuer le
couteau dans la plaie, nous voulions
brièvement parler avec vous du
service que vous dirigez toujours à
distance, le SERARIEN.
J N : Service de m... ! Tout le monde
rigole de nous, et à juste titre ! Je
comprends que personne n'ait voulu
prendre ma suite ; tous se sont
défilés et je ne peux que les approuver. Voyez-vous, le bien nommé
SERARIEN est censé inciter les
personnalités ayant placé leurs avoirs
à l'étranger à déclarer ceux-ci chez
nous. Mais honnêtement, comment
pensez-vous que ça puisse marcher ?
Il n'y a aucune coordination entre les
Etats, pas même au sein de l'Union
Européenne où la fiscalité d'un pays
à l'autre est des plus disparates et
où, de surcroît, plusieurs Etatsmembres traînent les pieds en
matière de levée du secret bancaire.
Alors, quand il s'agit d'exilés fiscaux
qui sont partis bien plus loin... pas la
peine de vous faire un dessin !
Disons-le, nous sommes juste une
couverture pour faire croire que nous
nous soucions des fraudeurs.
avec des noms de personnalités
issues du milieu artistique, du milieu
politique ou de celui des affaires !...
A nous les emmerdes et les stages de
déontologie ; à eux la belle vie !...
Mais où ai-je donc mis cette p... de
liste ?...
e-PIF : Mais il y a tout de même eu
quelques cas d'exilés fiscaux e-PIF : Oui, oui, nous vous croyons.
Mais nous n'allons pas abuser et
repentis ?
nous allons vous laisser tranquille.
Vous tenez tant que ça à avoir des
exemples d'exilés fiscaux qui sont J N : Et voilà! Dès qu'on entre dans
revenus en France ? Si ce n'est que le concret, dès qu'on commence à
ça, pas de souci, je peux vous en toucher à certaines personnes, tout
donner à la pelle ! Il me vient à le monde se débine. Bande de c... !
l'esprit un chanteur venu de son nouveau pays d'adoption faire une
tournée triomphale à travers toute la
France... pour y empocher les
royalties de ses concerts avant de
retourner bien à l'abri chez lui.
Et si ça ne vous suffit toujours pas,
pas de problème ! J'ai toute une liste
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Sioule-et-Loire, un bien de l'Etat vendu via internet
Le 3 décembre dernier, le CDFiP de Crottay-sur-Bouzanne a été vendu
sur internet à un particulier pour la modique somme de l'euro
symbolique. Cette transaction a été rendue possible par le nouveau
service « Finances Boutique » mis en place dans la direction
expérimentatrice de Sioule-et-Loire.
E-pif a voulu en savoir plus sur le fonctionnement de cette nouvelle
structure, appelée à se mettre en place auprès de chaque DDFiP et
DRFiP dans un avenir proche.
e-PIF : Homère d'Ancors-Dayblatte,
expliquez-nous quelles sont vos
attributions en tant que chef du
service « Finances Boutique » à la
DDFiP de Sioule-et-Loire.
H AD : « Finances Boutique »,
comme son nom l'indique, est un
service chargé de vendre tous les
biens appartenant à la Direction
Générale des Finances Publiques,
sans exception. Comme vous le
savez, nous avons un grand besoin
de liquidités lié aux nombreuses
dépenses inutiles que nous
programmons régulièrement.
e-PIF : Par exemple ?
H AD : Je peux vous citer les
réorganisations régulières de
services engendrées à chaque
réforme, et ça ne manque pas par
les temps qui courent ! A chaque
fois, il y a des cloisons à déplacer,
des banques d'accueil à refaire, des
cablages informatiques à réinstaller... sans parler de la sécurisation
des sites (alarmes et digicodes qui
se dérèglent à tout moment, grilles
qui peuvent être enjambées par des
nains, etc...) ou encore du matériel
informatique acheté au rabais au
Bangladesh ou en Chine et que nous
payons à prix d'or par le biais de nos
centrales d'achat ; on pourrait faire
un inventaire à la Prévert.
Toujours est-il qu'il faut financer
tout ça !
e-PIF : Mais ce n'est pas avec la
vente du CDFiP de Crottay-surBouzanne que vous allez renflouer
les caisses de votre direction ?
H AD : Certes non ; dans ce cas
précis, il s'agissait de se débarrasser d'un site qui nous revenait
horriblement cher en entretien, à
cause d'erreurs de conception lors
de sa construction il y a deux ans
(mauvaise isolation, climatisation
fonctionnant à l'envers, portes des
toilettes heurtant les cuvettes, j'en
passe et des meilleures...). Sans
compter qu'il se trouve sur une
ancienne friche industrielle qui n'a
jamais été décontaminée !
e-PIF : En dépit des apparences,
c'était donc plutôt une bonne
affaire ?
H AD : Pour ça, oui ! Mais nous n'en
restons pas là et, comme je vous l'ai
dit, « Finances Boutique » vend de
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tout, absolument de tout !
Ça va du fax tout pourri et du PC
poussif au CDFiP tout juste remis
aux normes à grands frais. J'ajoute
que la perspective d'une nouvelle loi
sur la mobilité pourrait nous
permettre de diversifier encore notre
offre en nous donnant la possibilité
de mettre sur le marché les agents
qu'on ne sait plus où mettre suite
aux suppressions de postes et aux
fermetures de sites. Je ne vous le
cache pas, nous avons bon espoir !
En tout cas, certains sites de vente
en ligne, dont je tairai ici le nom,
déontologie oblige, n'ont qu'à bien
se tenir !
e-PIF : Votre service est donc promis
à un bel avenir ?
H AD : Pour tout vous dire, je pense
même que c'est le seul service de
notre direction qui ait encore un
avenir ; l'expérimentation que nous
menons est en tout cas un vrai
succès et sa généralisation au
niveau national n'est qu'une affaire
de mois.
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Séminaire de prise de fonctions dans
le cadre du dispositif des « nasses »
Depuis quelques années, des séminaires sont organisés au bénéfice des
nouveaux agents qui rejoignent notre grande et belle famille qu'est la DGFIP.
Désormais, tout nouveau
lauréat à un concours de la
DGFIP se voit offrir la
possibilité de suivre un cycle de
formation sous la forme d'un
séminaire où l'on vous
assomme de termes tels que
déontologie, devoirs du
fonctionnaire, mobilité, réduction des coûts, démarche
stratégique, dématérialisation,
adaptation au contexte économique, efforts à fournir......
Les plus récalcitrants se voient
proposer un stage commando
en Amazonie ou un saut en
parachute avec du matériel
d'avant guerre.
Il est bien loin le temps où
lorsqu'on rentrait à la DGFIP
(notamment pour ceux qui ont
connu l'ex filière DGI), vous
aviez le droit au C10 (pour les
agents C), à l'ENI version
« bisounours et club med »
(pour les B et les A).... des
périodes de pleine zénitude,
des formateurs qui vous
félicitaient d'avoir intégré
cette administration. Vos
conditions matérielles étaient
parmi les meilleures au sein de
l'Administration, vos métiers
futurs seraient variés, enrichissants et motivants. Des formateurs qui s'adressaient à vous
comme à un collègue, nous
étions dans le même bateau, le
grade importait peu car de
toute façon votre carrière était
appelée à évoluer.
Aujourd'hui, l’entrée à la DGFIP
ressemble à une participation
à Koh Lanta par le nombre de
postes offerts aux concours,
par la formation initiale mise
en place
à l'ENFIP mais
aussi
par le
discours très managérial de
nos supérieurs hiérarchiques.
Vous avez intégré la DGFIP
mais attention si vous n'êtes ni
sages, ni obéissants et ni
corvéables à merci, la DGFIP à
le pouvoir de vous détruire.
Et comme la DGFIP a une
armée de cadres supérieurs
payés à cogiter sur de jolies
formules pour dire que cela
sent le pâté pour vous, on vous
propose le dispositif des
« nasses ». Vu que la DG adore
le monde de la pêche (cela sent
les nostalgiques de la série
« l'Homme du Picardie ») avec
ses écluses, on pense que
nasse est tout à fait approprié
pour parler de la gestion
humaine des petits poissons
que nous sommes.
La DGFiP donne sa langue au « chat »....
et ne laisse pas sa part au chien en matière de bons mots !!!!
Afin que l'humour au sein de la DGFiP soit davantage connu et reconnu, notre direction vient de s'ouvrir aux jeux de mots.
Aujourd'hui c'est le chat (noir dirons certains) que la DGFIP veut utiliser comme symbole et nous sommes passés de peu à côté du
chien. Un exemple de jeu de mots que nous offrons aux concepteurs des prochains e-fip (c'est cadeau, ne nous remerciez pas) : la
DGFIP n'a pas attaché son chien avec des saucisses !!!!
La rédaction d'epif attend avec impatience les futures contrepèteries de Bercy du style :
Je m'en doute que la démarche stratégique recule
Les cadres sup de la DG sont bizarres, mais ils ont de grosses têtes!
Pour le prochain CTL, vous avez le choix dans la date
Solidaires Finances Publiques
Tél. : 02.54.53.81.55
Pour nous contacter :
[email protected]
e-PIF, le e-journal qui a du nez / décembre 2013 / N°4
Section de l’Indre
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