Foujita et ses amis du Montparnasse

Transcription

Foujita et ses amis du Montparnasse
Dossier de presse
FOUJITA et ses amis du Montparnasse
du 30 juin au 19 septembre 2010
Grande Halle du château de Chamerolles, Loiret
Foujita avec ses amis à l’inauguration de La Coupole en décembre, 1927 © archives artistiques, Paris
Contacts presse :
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Anne Chevassu
15, rue Eugène Vignat - BP 2019 - 45010
Orléans cedex 1 // 02 38 25 41 57
[email protected]
Une exposition originale et inédite qui retrace la vie du
célèbre peintre japonais au cœur des années folles.
L’exposition "FOUJITA et ses amis du Montparnasse", présentée dans la Grande Halle du
Château de Chamerolles (Loiret), du 30 juin au 19 septembre 2010, raconte pour la première
fois en France, à travers 145 œuvres (90 œuvres de Foujita et 55 œuvres des amis),
l'extraordinaire vie artistique de Foujita et de son quartier mythique : Montparnasse.
Son diplôme des Beaux-arts en poche, Foujita devient officiellement peintre en 1910.
Cent ans après, le Conseil général du Loiret lui consacre une première exposition et en
confie le commissariat à Sylvie Buisson expert mondial et biographe de Foujita.
Personnalité fédératrice de l'École de Paris, Foujita est entouré de ses amis du Montparnasse :
Léger, Pascin, Utrillo, Picasso, Kisling, Van Dongen, Soutine, Derain, Modigliani….
Au total 36 artistes, sans oublier ses deux maîtres : Renoir et le Douanier Rousseau.
Figure charismatique et premier artiste japonais moderne du XXème siècle, membre de tous
les salons de peinture et star des années folles, Foujita a réalisé une œuvre complexe et
inimitable à mi-chemin entre l'Orient et l'Occident.
L’exposition permet de faire revivre, dans le cadre bucolique de la grande Halle du château
de Chamerolles, l’atmosphère à la fois mondaine, amicale et intime que partageaient Foujita
avec ses amis de l’Ecole de Paris à Montparnasse.
Note de Sylvie Buisson, expert de Foujita et commissaire de l’exposition
« Cette exposition est née à la fois d'une envie et d'un coup de coeur.
L'envie, toujours intacte depuis 30 ans, de rappeler qui est Foujita, cet artiste audacieux qui,
en 1910, devenait officiellement peintre dans le but précis de s’expatrier pour l’amour de
Paris.
Un coup de coeur, cent ans après, fascinée par la beauté de la Grande Halle du Château
de Chamerolles, sœur jumelle d’un temple de Kyoto, avec son lac champêtre sur lequel
glissent des oiseaux sauvages, j'acceptais de le faire revivre près de la demeure de Lancelot
du Lac. Mais cette fois-ci avec ses amis. Comme si Foujita pour fêter cet anniversaire les
invitait à venir le rejoindre là, pendant tout un été, et démontrer au plus grand nombre qu'il
est bien vivant et qu’ils sont toujours ensemble au devant de la scène comme jadis,
ressuscités à travers leurs œuvres renommées. »
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Foujita et son chat, photo d’Ora, Paris 1927 © archives artistiques, Paris
Sommaire
L’exposition Foujita et ses amis du Montparnasse
Page 4
Foujita : A la conquête de Montparnasse
Page 6
Foujita vit comme il peint
Page 8
Le style Foujita
Page 9
Parcours de l’exposition
Page10
Biographie de Foujita
Page 11
De Montmartre à Montparnasse : L’Ecole de Paris
Le Site du château de Chamerolles
Page 12
La Grande Halle de Chamerolles, un nouveau lieu culturel dans le Loiret
Page 13
Le château de Chamerolles
Page 14
Les jardins de Chamerolles
Informations complémentaires
Page 15
Liste des visuels libres de droit pour la presse et crédits photographiques
Page 20
Informations pratiques
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L’exposition Foujita et ses amis du
Montparnasse
F ou j i t a : A l a c on qu ê t e d e M on t pa rn as se
Deux rencontres en une même journée,
Des coïncidences qui changent une vie,
Une aventure riche, animée et engagée.
Telle est l’histoire de Foujita et ses amis de l’Ecole de Paris.
En 1858, le Japon se tourne vers l’Europe. En 1887, la première école des Beaux-Arts, sur le
modèle de grandes Académies européennes, est ouverte à Tokyo. Foujita y obtient son
diplôme en 1910.
Fasciné par la France depuis sa plus tendre enfance, Foujita met alors tout en œuvre pour y
venir au plus vite.
Ainsi, à l’âge de 27 ans, Foujita arrive à Paris le 6 août 1913. Il s’est trouvé une petite chambre
à l’hôtel Odessa.
Le lendemain matin, installé dans un café de Montparnasse et vêtu tout de lin blanc, très
chic, un ami proche de Picasso, surpris par cette tenue assez excentrique et l’exotisme de
Foujita, l’invite chez le maître espagnol afin de le distraire. Il perçoit en Foujita une sorte de
clown. Foujita accepte et c’est ainsi qu’ils deviennent amis pour le reste de leurs vies. Ce
même jour, dans l’atelier de Picasso, Foujita découvre sa première toile du Douanier
Rousseau qui le marque à jamais.
Au cours de cette année, Foujita rencontre ceux et celles qui partageront son quotidien et
que nous retrouverons tout au long de l’exposition.
Banquet de la revue Paris-Montparnasse au restaurant le Versailles, Paris 1929 © archives artistiques, Paris
Cosmopolite et haut en couleurs, le groupe des artistes de Montparnasse se réfère autant
aux maîtres du Louvre qu’à eux-mêmes et à cette volonté absolue de triompher de
l’Académisme en donnant le pouvoir à l’imagination et aux techniques modernes.
Outre Auguste RENOIR et le Douanier ROUSSEAU que Foujita considéra comme ses maîtres et
inspirateurs, 36 artistes, parmi ses amis, ont été invités à ses cotés pour présenter nus, natures
mortes, portraits, paysages: Toshio BANDO , Fernande BARREY , Jean COCTEAU, Paul COLIN,
André DERAIN, Raoul DUFY, Henri André DUNOYER DE SEGONZAC, Gabriel FOURNIER, Sam
GRANOVSKY, Max JACOB, KIKI de MONTPARNASSE, Moïse KISLING, Sei KOYANAGUI, Marie
LAURENCIN, Nadia LÉGER, Fernand LÉGER, André LHOTE, Marie MAREVNA, Amedeo
MODIGLIANI, Chana ORLOFF, Manuel ORTIZ DE ZARATE, Jules PASCIN, Pablo PICASSO, Guy et
Jean SELZ, Cyrille POLISSADIFF, André SALMON, Chaïm SOUTINE, Gensaburo TAKIYAMA, Louis
TOUCHAGUES, Maurice UTRILLO, Kees VAN DONGEN, Marie VASSILIEFF, Maurice de
VLAMINCK, André WARNOD, Ossip ZADKINE.
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De cette période Foujita raconte : « Lorsque les artistes s’enfuirent du Salon d’Automne pour rentrer dans
celui des Indépendants, ils ont monté une grande tente où ils exposèrent ; j’y suis allé et cela m’a émerveillé. Les
couleurs étaient si fortes... Le bleu... le rouge... les ronds et les carrés. Je décidais alors de rentrer dans leur groupe et
d’exécuter cet art nouveau. Avec mes nouveaux compagnons Je visitais les autres ateliers, c’étaient Modigliani,
Utrillo et Soutine qui pratiquaient la misère. Modigliani portait toute l’année la même chemise. Tous les jours, dès le
matin, il buvait et se saoulait, descendait dans la rue et voulait à tout prix arrêter le tram... » Foujita, Paris, 1914.
Tous ces artistes sont les intimes de Foujita.
Ils partagent les mêmes modèles, les mêmes rues. Ils se retrouvent dans les célèbres cafés du
carrefour Vavin pour refaire le monde, dansent ensemble déguisés, se retrouvent dans leurs
ateliers pour des fêtes mémorables. Les artistes créent sur scène et se filment eux-mêmes.
Leurs œuvres se nourrissent de cette proximité extraordinaire. Leurs esprits s’ouvrent au
contact des uns et des autres.
À Montparnasse, les
cultures se mêlent.
L’art et l’audace se
retrouvent là,
Bal nègre de la rue Blomet, le bal Ubu organisé par Mado Anspach et
Youki, 1929
© archives artistiques, Paris
Où naissent les idées
nouvelles.
1928, Foujita avec Yvonne de Brémond d’Ars et ses amis à Deauville
© archives artistiques, Paris
Foujita et Mistinguett, vedettes sur les planches, 1928
© archives artistiques, Paris
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F ou j i t a vi t c o m m e i l p ei n t
Au sein de l’École de Paris, cosmopolite, internationale et majoritairement juive d’Europe de
l’Est, la présence orientale de Foujita est à la fois précieuse et étonnante tant il est différent et
particulièrement identifiable par son style et son art.
On le reconnaît par ce flegme inné, ce raffinement culturel inculqué par ses origines
japonaises, par cette soif de modernité minimaliste issue de l’art de la Chine et du Japon qui
nourrit son talent.
Installé à Paris, il lui faut quatre ans de labeur pour mettre au point son style à mi-chemin
entre l’orient et l’occident et devenir la star des salons et des galeries.
Voulant être le premier, il sait qu’il ne doit pas suivre la voie inspirante du cubisme car il ne
devancerait jamais Picasso.
En 1916, il pense abandonner la peinture pour devenir danseur tant arriver à l’expression
suprême de son art lui est pénible. Durant toute cette période, il se cherche artistiquement,
se débat et se dépasse…
Un an plus tard, il réalise sa première exposition à la galerie Chéron. C’est un succès. Toutes
ses œuvres sont vendues en 3 jours. Dès lors, le Tout Paris veut son portrait par Foujita et
s’arrache ses toiles de chats, d’enfants et de nus.
La Rêverie aux colombes, 1917
Chiens savants (ou Carnaval des chiens) 1922
À partir des années 20, Foujita développe la figure de la femme nue, proche d’un
monochrome, peinte à l’essence et à l’encre sur un fond blanc qu’il réalise lui-même en
mélangeant diverses substances. Le rendu final est aussi lisse qu’une feuille de papier
japonais. Rehaussée uniquement de leurs attributs de désir (cheveux, regards et seins) ces
muses alanguies se placent en contrepoint et en complément de celles de ses amis du
Montparnasse :
Van Dongen, le peintre de la femme fardée en couleurs fauves,
Vlaminck, le wagnérien des ciels orageux et des paysages ventés,
Soutine, l’expressionniste écorché vif ou
Modigliani, le portraitiste issu de la tradition italienne et nègre.
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Femme allongée, Youki 1923
Nu à l’oreiller, Youki 1927
En 1923, l’Etat lui achète sa première œuvre.
La diversité de son œuvre est immense. Travaillant du matin au soir, il réalise près de 10 000
œuvres pour exprimer toutes ses émotions.
Mystique à l’aurore de sa vie, ses femmes deviennent des « Vierge » et se vêtissent. Il mêle
alors, avec tendresse et délicatesse, deux de ses figures privilégiées : femmes et enfants.
Foujita concilie l’Orient et l’Occident,
Dans le sillage des grands maîtres japonais,
Sous l’emprise des génies du Louvre
Dans l’amitié offerte à ceux qu’il côtoie de Montmartre à
Montparnasse.
A la galerie Raymond Creuze, Foujita et
ses amis Zadkine et Picasso, 1960 ©
archives artistiques, Paris
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Le st y l e F o u j i t a
Aujourd’hui, Foujita est essentiellement connu pour ses peintures.
Excentrique, bon vivant, mondain, élégant et précieux, Foujita est aussi sculpteur, illustrateur,
styliste (il réalise ses propres vêtements et ceux de ses femmes et amis proches), lithographe,
photographe et designer.
Avec ses lunettes rondes et sa
frange,
Foujita aime la mode et se
déguiser
Au propre comme au figuré.
Foujita, couturier, avec sa machine à coudre Singer, 1225
© archives artistiques, Paris
Autoportrait à la couture 1928
S’il se travestit à la fois pour s’ériger lui-même en œuvre d’art et s’exposer, cela lui sert aussi à
se cacher car il aime être là où on ne l’attend pas.
Intimement zen, Foujita est aussi extraverti.
Travailleur acharné, il manie l’humour avec talent et n’oublie jamais les mondanités. Jaloux
de son intimité, il sait se jeter dans l’arène pour promouvoir son œuvre à travers sa
personnalité.
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Pa rc ou rs d e l ’e x po si ti on
Une journée champêtre, en compagnie de cette
« bande » d’artistes des années folles.
Pour partager leur intimité, leurs joies, leurs amours, leurs
vacances mais aussi leurs querelles et leurs doutes.
Le parcours chronologique des œuvres de Foujita commence en 1913 avec un dessin
cubiste représentant son amie Marie Vassilieff et se termine par des madones sur fond or
datant du baptême de l'artiste en 1959 et des petites filles au pain ou aux fruits, typiques des
années 60.
Les œuvres de Foujita sont mises en regard de ses amis et contemporains.
Elles s’éclairent entre elles, dévoilant ainsi la complémentarité des artistes de l'École de Paris,
leur diversité, le choc des appartenances culturelles, les références aux grands maîtres de
l'Histoire de l'Art et les interférences de style et d'inspiration d'un artiste à l'autre.
Au total, l’exposition offre au public de découvrir 90 œuvres de FOUJITA et 55 œuvres de ses
amis.
Un parcours photographique et vidéo dynamique s’intercale entre les œuvres afin d’illustrer
la vie du maître et ses amis ainsi que l’atmosphère de l’Ecole de Paris à Montparnasse.
Autre temps fort de l’exposition, au cœur du parcours se situe la reconstitution de l’atelier de
Foujita. Chevalet, chaussures, vêtements de sa création, objets intimes ; souvenirs de ses
amis… permettent grâce à cette restitution d’entrer dans le quotidien du créateur.
L’exposition est accompagnée de la projection d’un film sur la vie parisienne des années 20.
Pour les enfants…
Tout au long de l’exposition, six dispositifs scénographiques sont installés à destination des
enfants. Ils découvrent ainsi l’œuvre de l’artiste en parallèle de sa vie. Ils pourront observer les
détails d’une œuvre, un film ou encore des photographies.
Un livret pédagogique illustré leur est remis au début de l’exposition. Il propose un rôle actif
aux enfants par le biais de jeux de pistes, d’histoires, de questions et de dessins à réaliser.
À partir de 7 ans.
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B i o gr a ph i e d e F ou j i t a
Foujita photographié par son ami Bando, 1923
© archives Bando-Delaunay
Fils du brillant major de l'armée impériale, Foujita est convaincu très tôt que la France est le
seul pays lui permettant de devenir vraiment l'artiste qu'il souhaite être.
Après avoir obtenu le diplôme des Beaux-Arts de Tokyo en 1910 et s'être fiancé à Tomiko, il
arrive à Montparnasse en août 1913.
Oubliant de retourner à Tokyo, il demeure 17 ans à Paris où il se marie avec Fernande et
connaît le succès en 1917.
Membre de tous les salons de peinture et star des années folles, il reçoit en 1925 la
décoration de l'Ordre de Léopold en Belgique.
En 1929, son retour au Japon, accompagné de sa deuxième femme Youki, est un triomphe,
mais un redressement fiscal et l'amour de Youki pour Desnos l'affligent.
En 1930, il part pour les Etats-Unis où il enseigne à Brooklyn. Durant 6 ans, en compagnie de sa
troisième femme Madeleine, il effectue un tour triomphal des deux Amériques et un séjour à
Tokyo en pleine expansion économique.
Madeleine meurt en 1936 à Tokyo.
En 1939 Foujita revient à Paris avec sa nouvelle épouse Kimiyo. Surpris par la guerre, ils
retournent au Japon en mai 1940.
Pendant 9 ans, Foujita est obligé par l’Etat japonais de produire des œuvres de propagande.
Il assume ce rôle avec difficulté. En 1949, déçu par son pays, il revient, grâce à l'appui du
général Mac Arthur, en Occident, d'abord à New York, puis à Paris.
À partir de février 1950, il déclare vouloir rester définitivement à Paris là où est enterré
Modigliani.
En 1954, il est naturalisé français. Trois ans plus tard, il reçoit la Légion d'Honneur.
À cette époque, son plus cher désir est de reconquérir Paris mais cette fois-ci, en aspirant au
calme, il se retire en compagnie de Kimiyo et de son art.
En octobre 1959 il se fait baptiser à Reims. Son dernier travail monumental est l'édification et
la décoration de la Chapelle de la Paix, inaugurée en 1966 à Reims.
Épuisé par ce travail de 250 m2 de fresques, il meurt d'un cancer en février 1968.
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D e M o n t m a rt r e à M on t p arn a ss e , l ' É c ol e d e P ari s
Comme il y eut l’École de Fontainebleau, il y a l'École de Paris. L’une au XVIe siècle regroupa
les artistes français et italiens de la cour de François 1er. L’autre au XXe siècle rassemble tous
ceux qui, déjà formés aux beaux-arts de leur pays, ont irrésistiblement cédé à l’envie et à la
tentation de s’expatrier à Paris, capitale internationale de tous les arts.
Sur les pas des impressionnistes et de Toulouse-Lautrec, leur première destination est
Montmartre autour de 1900. Ils s’installent pauvrement dans les soupentes de la Butte ou le
misérable Bateau-Lavoir, ce fameux laboratoire central selon Max Jacob, d’où va émerger le
cubisme et les prémices de l’art moderne. Mais dix à quinze ans plus tard, attirés par le
Douanier Rousseau qu’ils érigent en totem et chassés par la promotion immobilière de
Montmartre, c'est à Montparnasse, quartier meilleur marché et en voie de modernisation,
qu’ils prennent leur essor dans un large périmètre situé entre le carrefour Vavin et la Ruche.
Inondées d’artistes cosmopolites, il n’y a pas une rue de Montparnasse où ne se créent un
café, une académie, une galerie et des revues d’art entièrement consacrés à eux et à leurs
admirateurs. Ce sont en effet des artistes à fortes personnalités qui hantent des lieux devenus
depuis mythiques, La Rotonde, Le Dôme, Le Select, le Bal Bullier. Les artistes de l’École de
Paris sont recherchés par les américains et très vite les commerçants du quartier profitent de
cette aubaine. Le boulevard Montparnasse devient le plus cosmopolite de Paris. On y parle
toutes les langues. Sans doute est-ce le critique Roger Allard qui le premier en 1923 parla
d’École de Paris mais c’est André Warnod dans un célèbre article de Comoedia le 27 janvier
1925 qui prit fait et cause pour ceux qui étaient devenus ses amis, et déjà fameux :
« …l'amour de l'art plus que toute autre chose a poussé tous ces gens à venir à Paris. Il n'est pas inutile
de bien fixer ces points pour répondre aux esprits chagrins qui n'ont vu à Montparnasse que des
personnages peu sympathiques, batailleurs, insolents, brocantant et palabrant dans tous les argots du
monde, faisant un ghetto, une cour des miracles des endroits où ils vont prendre leur café crème.
Peut-on considérer comme indésirable l'artiste pour qui Paris est la Terre Promise, la terre bénie des
peintres et des sculpteurs? »
Avec Roger Allard, André Warnod, Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Jean
Cocteau, Florent Fels, Waldemar Georges et André Salmon sont liés d’une amitié intime, audelà des intérêts pécuniaires, avec les jeunes loups de l’École de Paris. Picasso, au-delà du
cubisme, peut être considéré comme le pape de cette École qui n’a d’ailleurs d’école que
le nom. Van Dongen, Derain, Vlaminck, Marie Laurencin, Soutine, Modigliani, Pascin, Lipchitz,
Chana Orloff ou Foujita, ses amis intimes, ont compris comme lui que leur réussite à Paris
dépendait non seulement de leur travail et de leur talent mais aussi de leur capacité à
s’intégrer harmonieusement dans le petit milieu artistique parisien. Ce cénacle assez exigeant
est également tout à fait ouvert sur le monde.
Les femmes artistes de l’École de Paris, Hermine David, Marie Vassilieff, Marevna, Chana
Orloff, Sonia Delaunay, Nadia Léger et même Kiki, sont des garçonnes qui restent très
féminines. Modèles, femmes, muses, confidentes et véritables artistes, elles sont imitées par les
hommes de l'École de Paris.
Le krach de Wall Street et le départ immédiat des américains de Montparnasse mit un terme
à l’embellie des Années Folles et la grande période de l’École de Paris en 1930. Mais les
artistes regroupés sous cette appellation poursuivirent leur carrière et on les retrouve à
Montparnasse dans les mêmes lieux, ou à peu près, dans les années cinquante.
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Le site de CHAMEROLLES
La G ran d e H al l e de Ch am er ol l e s , u n n ou v e au l i eu c u l t u r el dan s l e L oi r e t
La Grande Halle de Chamerolles
Sauvée de la démolition par le Conseil général du Loiret, inaugurée il y a un an et demi,
l’ancienne Halle de Bellegarde prend aujourd’hui place dans l’écrin du château de
Chamerolles abritant également le Musée des Parfums.
Précieux témoin de l’architecture rurale du XVIIeme siècle, cette magnifique bâtisse de bois et
de verre de 380 m2 a fait l’objet d’une réhabilitation minutieuse alliant développement
durable, fonctionnalités et traditions. Elle a désormais vocation à accueillir manifestations
culturelles et professionnelles.
C’est dans cette Halle, située au bord d’un petit étang qui n’est pas sans rappeler celui des
temples d’or et d’argent de Kyoto, que sera présentée l’exposition « Foujita et ses amis du
Montparnasse » du 30 juin au 19 septembre 2010.
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Le ch ât e au de Ch am er ol l e s
Le château de Chamerolles
Le château de Chamerolles a été bâti à l’aube de la Renaissance, sur les ruines d’une
forteresse médiévale datant du XIIème siècle.
Lancelot 1er du Lac, chambellan de Louis XII, et dont le nom évoque bien sûr le héros
chevaleresque du roman de Chrétien de Troyes, soucieux de posséder une demeure
témoignant de son rang, fait reconstruire Chamerolles au début du XVIeme siècle.
C’est à lui que Chamerolles doit l’essentiel de sa configuration actuelle.
Haut lieu du Protestantisme orléanais à l’époque de Lancelot II, Chamerolles reste dans la
famille du Lac jusqu’à la fin du XVIIème siècle.
Le château change ensuite plusieurs fois de propriétaires.
Fortement endommagé pendant la seconde Guerre Mondiale puis laissé à l’abandon, il faut
attendre 1987, pour que la ville de Paris le cède au Département du Loiret. Cinq années de
travaux ont été nécessaires à sa restauration.
L’objectif de la restauration n’a pas seulement été de réhabiliter le château, classé
Monument Historique, mais également de recréer un cadre correspondant à l’architecture
du site en redonnant vie à des jardins Renaissance.
Écho et hommage à la présence de nombreux sites industriels de parfumerie dans le Loiret,
où sont implantées de très prestigieuses enseignes, la "Promenade des parfums" constitue
aujourd'hui la grande originalité du Château de Chamerolles, et un voyage initiatique dans
le temps.
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Le s J a r di n s d e Ch am e r ol l es
Le château de Chamerolles et son jardin
À partir de dessins du XVIe siècle, les quelques documents d’archives disponibles ont permis,
en suivant le fossé périphérique, de rétablir les six parterres qui composent les Jardins de
Chamerolles dont il ne restait plus rien.
Composés de six carrés, ces jardins correspondent en tous points aux traités des jardins de la
Renaissance : Apparat, Agrément et Utilité.
Entourés de charmilles et de bois de charpentes, sur lesquelles courent vignes, chèvrefeuille
ou encore rosiers anciens…, les six parterres dévoilent leur personnalité.
Les deux potagers fournissent à la demeure les légumes, les fruits, les épices et aromates
nécessaires dans l’élaboration des mets.
Le labyrinthe, nouveauté de l’art Renaissance, et le pré-haut à vocation plus ludique, sont
des lieux forts appréciés pour converser et jouer.
Le parterre de Broderie, divisé en losanges, met en scène différentes formes géométriques
autour d’un obélisque, pour le plaisir des yeux.
Le Jardinier de la Renaissance avait déjà l’art et la manière de sculpter les massifs de thym...
Le dernier carré, consacré aux plantes Rares, permet de rassembler des curiosités botaniques
introduites en France après leur découverte, lors des différentes explorations menées vers les
nouveaux continents, tels que des végétaux venus d’Amérique, ou encore du bassin
méditerranéen.
L’organisation de ce jardin reste dans l’esprit du Jardin du Moyen-Age.
On pourrait comparer chaque carré à un jardin secret (« Hortus Conclusus ») renfermant des
trésors.
Pour aller plus loin … autour de la Halle :
- Le Miroir d’eau et le parc paysager, une parenthèse de détente et de sérénité.
- Passé le pont-levis, le château vous ouvre ses portes pour une découverte sensorielle et
inédite de l’univers des parfums, du XVI ème siècle jusqu’à nos jours.
- Le jardin renaissance, ses gracieux parterres et son labyrinthe, vous invitent à une
promenade au gré des allées ombragées.
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Informations complémentaires
Cr é di t s p h o t o gr ap h i es et vi s u e l s l i br e s d e dr oi t p ou r l a pr e ss e
To u s ce s vi su el s s on t l i br es d e dr oi t p o u r l a p r es s e da n s l e c ad r e d e l a
pr om o ti on d e l ’ ex p os i ti on « F o u j i t a et se s am i s du M on t p arn a ss e » .
Œu vr e s d e F ou j i t a
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Léonard FOUJITA © adagp, Paris 2010
1/ La Rêverie aux colombes 1917
Aquarelle sur papier, 30,5x27,5 cm. Signé, situé et daté en bas à droite (en jap. Fujita Paris Tsuguharu). Collection
particulière, Paris
2/ Chiens savants (ou Carnaval des chiens) 1922
Huile sur toile, 113x143cm. Signé, daté et situé vers le centre à gauche Foujita Paris 1922 et en jap. Tsuguharu .
Collection particulière, Paris. Exposition : Salon d'automne 1922, Paris
3/ Nu allongé 1922
Huile sur toile, 72,5x116cm
Signé, daté et situé en bas à gauche Foujita 1922 Paris et en jap. Tsuguharu. Musée des Beaux-Arts, Nîmes. Sept ans
après son arrivée à Paris, Foujita invente ses fonds blancs surtout spectaculaires dans ses grands nus lunaires, en
opposition à ceux de Modigliani, de Kisling ou de van Dongen, solaires.
4/ Femme au miroir 1922
Aquarelle sur papier, 26x22cm. Signé en bas à droite Foujita (en jap. Tsuguharu). Collection particulière, Paris
5/ Femme allongée, Youki 1923
Huile sur toile, 50,5x61cm. Signé et daté en bas à gauche Foujita 1923 et en jap. Tsuguharu. Collection particulière,
Paris
6/ Nu à l’oreiller, Youki 1927
Huile sur toile, 41x33,5 cm. Signé et daté en haut à gauche Foujita 1927 et en jap. Tsuguharu. Collection particulière,
Paris. D'une grande pureté, cette composition s'apparente par son dessin aux nus classiques que Picasso réalisait en
1921 et 1922.
7/ Autoportrait à la couture 1928
Aquarelle sur papier, 20,5x16cm. Signé en bas à droite Foujita. Collection particulière, Paris
8/ Deux petites filles 1950
Encre sur papier, 27x20,5 cm. Signé en bas à droite Foujita. Collection particulière, Paris
9/ Autoportrait en bleu 1954
Huile sur toile, 18x13cm. Signé et daté vers le bas à droite Foujita 1954 68 ans. Collection particulière
11/ Jeune fille à la corbeille de fruits 1960
10/ Mère et enfant
Huile sur toile, 41x33cm. Signé en bas à gauche L. Foujita. Collection particulière
12/ Fillette au pigeon 1961
Huile sur toile, 14,2x11,2cm. Signé en bas au centre L. Foujita. Collection particulière
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D o cu m en t s n o i r s e t b l an c s
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1/ Foujita et son chat, photo d’Ora Paris 1927 © archives artistiques, Paris
2/ Banquet de la revue Paris-Montparnasse au restaurant le Versailles, Paris 1929 © archives artistiques, Paris
3/ Foujita à bord du Mishima-Maru, lors de son premier voyage en France, 1913 © archives artistiques, Paris
4/ Foujita dans son premier atelier de la rue Vercingétorix à Montparnasse, 1914 © archives artistiques, Paris
5/ Foujita photographié par son ami Bando, 1915 © archives Bando-Delaunay
6/ Foujita, couturier, avec sa machine à coudre Singer, 1925 © archives artistiques, Paris
7/ Foujita avec ses amis à l’inauguration de La Coupole en décembre, 1927 © archives artistiques, Paris
8/ Foujita et Mistinguett, vedettes sur les planches, 1928 © archives artistiques, Paris
9/ Foujita avec Yvonne de Brémond d’Ars et ses amis à Deauville, 1928 © archives artistiques, Paris
10/ Au Bal nègre de la rue Blomet, le bal Ubu organisé par Mado Anspach et Youki, 1929 © archives artistiques, Paris
11/ A la galerie Pétridès, Foujita et son amie Marie Laurencin, 1956 © archives artistiques, Paris
12/ A la galerie Raymond Creuze, Foujita et ses amis Zadkine et Picasso, 1960 © archives artistiques, Paris
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Œu vr e s d e s e s a m i s
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1/ Moïse KISLING
Jeune garçon
c. 1925. Huile sur toile, 55x38cm. Signé en bas à gauche KislingCollection particulière
© adagp, Paris 2010
2/ Marie LAURENCIN
Autoportrait à l’éventail
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1907-09. Huile sur toile, 81x64cm. Signé en bas a gauche Marie Laurencin. Ancienne collection Apollinaire. Collection
particulière
La peinture date des premières années des amours tumultueuses de l’artiste avec Apollinaire, influencées par le
cubisme.
© adagp, Paris 2010
3/ André LHOTE
La Bacchante
c.1920. Huile sur toile, 50x65cm. Signé en bas à droite A. Lhote
Collection particulière
4/ Amedeo MODIGLIANI
Portrait de Mlle Jachine
1917. Mine de plomb sur papier, 27x22cm. Dédicacé en bas droite à Mademoiselle Jachine
Collection particulière
Rackel Rosa Jakhnine était peintre dans un style rangé et fort classique lorsqu’elle épouse Béla Desco Hein en 1923
qui ouvre la même année une galerie d’art spécialisée dans l’art tribal, nègre et la Haute-Époque, 4 rue des SaintsPères ; comme lui, elle était arrivée à Paris vers 1910. Béla Hein fait partie des découvreurs de l’art primitif nègre ou
océanien. Il fréquente le Dôme et le tout Montparnasse. Modigliani, avec un minimum de traits, perce à jour l’âme
de son modèle à la pointe d’un crayon noir nerveux et enflammé. Les yeux fendus sont comme ceux d'un masque.
Le sourire qui enchante la bouche répond par sa grande présence et sensualité et compense l’absence de
description du regard. Tout est dit dans le port majestueux, et à la fois doux, de la tête sur l’empathie du peintre à
l’égard de son modèle.
Libre de droits
5/ PASCIN
Geneviève à la couronne de fleurs,
ou Le Coucher de la mariée
1928 Huile sur toile, 100x85cm. Signé en haut à droite Pascin. Collection particulière
La période nacrée de Pascin corespond à la période des fonds blancs de Foujita comme si dans cet clarté de la
palette et par le biais de la lumineuse beauté de la femme, les artistes trouvaient un exorcisme à leur difficulté
d'être.
Libre de droits
6/ Henri ROUSSEAU
Tigre à l’affut,
c.1905-1910. Huile sur toile, 80,3 x 60,2 cm. Signé en bas à droite Henri Rousseau. Ancienne collection Krichevsky.
Collection particulière
Libre de droits
7/ Chaïm SOUTINE
Nature morte au chou rouge
c. 1918. Huile sur carton, 53,3x44,5cm. Signé en bas a droite Soutine. Collection particulière
À cette époque, Soutine oscille entre La Ruche et la cité Falguière s'installant spontanément chez Kikoïne, Krémègne
ou Indenbaum choisissant de peindre des sujets simples lorsqu'il délaisse les carcasses de viandes putréfiées ; ici une
poule est suggérée à droite.
© adagp, Paris 2010
8/ Kees VAN DONGEN
Portrait de jeune femme en vert
c.1930. Huile sur toile, 41x33cm. Signé en bas à droite Van Dongen. Musée Bourdelle, Paris
© adagp, Paris 2010
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Informations pratiques
Situé à 20 km d’Orléans, le château est ouvert tous les jours de 10H à 18H du 1er juillet au 31
août 2010.
En septembre, le château est ouvert tous les jours de 10H à 18H sauf le mardi.
Adresse :
Château de Chamerolles
45170 Chilleurs-aux-Bois
Tel : 02 38 39 84 66
www.loiret.com
Accès :
Par la RD2152 (ex RN152) : à 30 km au nord d’Orléans et à 120 km au sud de Paris par l’A10,
sortie Artenay.
Par l’A19 : sortie Ecrennes (à 8 km de Chilleurs-aux-Bois).
Coordonnées GPS de Chilleurs-aux-bois :
N 48.05932° (latitude) - E 2.16499°(longitude)
Parking à proximité
Tarifs :
3 euros l’entrée pour l’exposition // Gratuit pour les moins de 6 ans
6 euros l’entrée pour le château, le parc et l’exposition // 3 euros pour les moins de 6 ans
Contacts presse :
Alambret Communication
Conseil général du Loiret
Cécilia Michaud
13 rue sainte Cécile 75009 Paris
01 48 87 70 77
[email protected]
Anne Chevassu
15, rue Eugène Vignat - BP 2019 - 45010
Orléans cedex 1 // 02 38 25 41 57
[email protected]
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