Jean Tinguely
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Jean Tinguely
Jean Tinguely Né en 1925 en Suisse et mort en 1991, il était le second mari de Niki de Saint Phalle depuis 1976 et a habité à la Louvetière avec elle où il avait installé son atelier. Cela fera 25 ans en cette année 2016 que Jean est parti. C’est un sculpteur, plasticien, peintre, dessinateur qui était aussi un artiste « d’avant-garde ». Ses sculptures sont le plus souvent animées, faites d’objets de récupération et émettant des bruits. On commence à le connaître à Paris en 1952. C’est l’enthousiasme mais aussi l’indignation du public. En 1970 il commence « Le Cyclop » à Milly-la-Forêt (sans permis de construire). Il choisit l’emplacement pour quatre grands chênes qu’il intègre dans la sculpture. C’est une œuvre sculpturale en béton et en métal, recouverte à certains endroits de miroirs sur lesquels se meut la forêt. C’est une tête de géant planté dans le sol qui scrute l’environnement des bois de Milly-la-Forêt de son œil unique. Jean Tinguely et Niki de Saint - Phalle réalisent cette œuvre sur leurs deniers personnels et de nombreux artistes viendront leur prêter main forte tout au long de la réalisation échelonnée sur 25 ans depuis 1969, longue période faite de travail intense et d’interruptions. L’ambiance y est familiale et festive. Vandalisée à maintes reprises, l’œuvre considérée comme provocatrice sera donnée à l’Etat et inaugurée par le Président de la République François Mitterand en 1994, 3 ans après la mort de Jean Tinguely. Les nombreux amis artistes qui ont collaboré avec Jean et Niki ont apporté leur touche personnelle, « leur œuvre », offrant une vision de l’histoire de l’art de l’époque. L’idée du Cyclop est née de la volonté de Jean de lier la collaboration entre plusieurs artistes majeurs du 20e siècle. « C’est une œuvre d’une richesse hors normes, hors du commun, qui tintinnabule, gronde et s’offre en pleine forêt. Une œuvre qui met en branle des relations amoureuses, des amitiés, un travail édifié ensemble, à plusieurs mains, un engagement politique. Le Cyclop est une utopie en marche », écrit François Taillade, Directeur de l’Association Le Cyclop. Fait de béton et d’acier, de matériaux recyclés, le Cyclop est haut de 22 m 50 et pèse 300 tonnes. Il est fait de trois niveaux. Sa tête, au seul œil, rappelle celle du Cyclope de la mythologie grecque. Sa langue est un toboggan qui retombe dans un bassin d’eau et sa face comporte divers miroirs qui reflètent la forêt, son oreille droite oscille. On y pénètre au dos par une lourde porte ; il produit des bruits sourds. A l’intérieur, les visiteurs découvrent des œuvres variées, visuelles et sonores, ainsi que des engrenages de ferrailles qui forment la machinerie. Un wagon est perché dans les arbres. Le spectateur, lui, s’intègre aussi à l’ensemble en actionnant des machines et en produisant des sons puisqu’il y pénètre. Le Cyclop se visite comme un musée qui révèle un univers riche, tout à la fois grave et plein d’humour, un dédale d’œuvres d’art et de curiosités. Fi gure 1: fa ce a rrière "cervea u" « Le Cyclop, côté « cerveau », siège des pensées et réflexions, sera élaboré par Jean Tinguely par un circuit complexe qui s’incruste à l’intérieur par des circonvolutions faites de tubes creux où évoluent des boules d’acier propulsées par un mécanisme. Sur la face « visage » de Niki de Saint-Phalle, entièrement recouverte de mosaïques de miroirs, fantastique et grotesque, s’ouvre une bouche à la langue qui se déroule laissant s’écouler de l’eau dans un bassin. L’œil du Cyclop, immense, occupe presque tout le front et l’iris, tel un « phare » balayant l’espace et les arbres environnants. Les miroirs sur cette face de creux et de bosses reflètent la mouvance et la couleur du feuillage des arbres. Fi g 2 ci -dessus: fa ce avant « vi sage » Fi gure 3: l 'oreille du Cycl op « L’association Le Cyclop de Jean Tinguely accompagne aujourd’hui des artistes dans la conception d’œuvres autour de trois thèmes liés à son histoire : la création en commun, la performance et les correspondances entre la musique et les arts visuels. Ces productions artistiques sont montrées en pleine forêt, à l’état brut » (François Taillade) Nous remercions chaleureusement Monsieur Philippe Lecoy pour ses documents que nous reproduisons parfois en italique. Nous remercions aussi Madame Bloum Cardenas, petite-fille de Niki de Saint-Phalle que nous avons rencontrée et qui nous a livré d’émouvants souvenirs de sa grand-mère et de Jean qui fut « son premier grand amour » alors qu’elle n’était encore qu’une petite fille.