Le collège invente un drôle de jeu des « 500 bornes » contre l`échec
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Le collège invente un drôle de jeu des « 500 bornes » contre l`échec
VENDREDI 4 MARS 2016 LE PROGRÈS ACTU BUGEY 31 S AINT- R AM BER T-EN -BU GE Y ÉDUC ATION Le collège invente un drôle de jeu des « 500 bornes » contre l’échec scolaire L’association sportive de l’établissement veut emmener les élèves « de Chambod à Chambord ». Ludique, motivant et pédagogique : pour voyager, il faut être exemplaire. D epuis la création du jeu des « 500 bornes », y a d’la joie au collège de l’Albarine ! Une « effervescence » qui comble Christine MartyVeyret, la principale de cet établissement de 250 élèves, classé Réseau d’éducation prioritaire (REP) en raison de critères sociaux. Alors tous les moyens sont bons pour lutter contre l’échec scolaire. Quèsaco ? Celui choisi par deux professeurs de sport, Grégory Maye et Olivier Léon, vise à ce que la réussite d’un collégien soit « globale » : bonnes notes, assiduité sportive, solidarité et responsabilité. Ils ont donc, avec l’appui de trois autres profs et du cuisinier, imaginé le concept « De Chambod à Chambord ». Quèsaco ? « Un voyage itinérant à vélo », définit Grégory Maye, comme une récompense à deux ans de jeu et d’efforts consentis par les membres de l’association sportive (83 à ce jour). Le tout dans le cadre d’un n Le challenge tient compte des résultats scolaires, mais aussi du comportement. Les élèves les plus méritants ont la possibilité d’aller à l’île Chambod près de Poncin et à Chambord (Loir-et-Cher) l’année suivante. Photo Antoine DELSART concours national de l’Agence pour l’éducation par le sport (Apels) auquel trois autres collèges de l’Ain participent. En mai prochain, 24 collégiens méritants iront quatre jours à l’île Chambod, près de Poncin ; en 2017, un autre peloton admirera le splendide château de Chambord, situé à… 500 km de } Cela développe le sentiment d’appartenance au collège, essentiel pour la réussite. Et la notion de mérite. ~ Christine Marty-Veyret, principale du collège de l’Albarine n Cette photo, réalisée par les collégiens, synthétise tous les éléments du challenge, sportif et éducatif. Photo DR 01D - 1 Saint-Rambert. « C’est un projet construit pour et avec les élèves. Pas tout mâché », ajoute le prof d’EPS. Aux futurs citoyens d’en faire la promotion, de préparer la logistique, de le sécuriser, etc. Gare à la crevaison… Comme au jeu des 1 000 bornes, les collégiens cumulent des cartes « bonus » ou « malus », dans un carnet. Qui peut aussi être un thermomètre de la scolarité pour les parents. Gare à la crevaison, à celui qui s’égare au fil des cinq trimestres. La course s’affiche en grand dans le hall, sur un plateau de jeu à tamponner. Estimé à 20 000 €, le budget nécessitera une participation des familles. « La moins chère possible. Pas plus de 40 € », espère Olivier Léon. La chasse aux subventions commence ; les ventes de brioches aussi. Une partie de cet argent servira à faire construire, par les Ateliers solidaires, « 12 à 15 remorques pour vélo », afin d’acheminer le matériel. Antoine Delsart [email protected] « Un esprit de famille, une solidarité entre nous » Eléa Pardin (12 ans en classe 4e) et Cloé Carrara (13 ans en classe de 5e) Ce projet, il change quoi ? Cloé : « On est toutes les deux à l’association sportive, mais on ne se connaissait pas. Grâce à ce projet, on est comme une famille : si par exemple on sent que quelqu’un galère, on va l’aider. » Eléa : « Il y a une solidarité entre nous. L’ambiance est vraiment meilleure. » Qu’est-ce qui vous plaît dans le jeu ? Cloé : « Ça nous motive à avoir de meilleures notes… » Eléa : « En même temps, normalement, nous, on n’a pas trop de problème de comportement ! » Comment vous investissez-vous ? Eléa : « On peut s’occuper des réservations, des plateaux repas par exemple. Ou créer des diaporamas. D’ailleurs, certains élèves n’ont pas forcément envie d’aller en voyage à vélo mais ils veulent participer. » n Photo A.D. Cloé : « On aimerait essayer de défendre le projet du collège lors de l’oral à Lille (concours national de l’Agence pour l’éducation par le sport). » Vous pensez gagner ? Eléa : « Il faudra bien travailler, être investi dans l’association. C’est le mérite qui va compter. » Cloé : « Et l’esprit de famille ! » www.leprogres.fr