Ban Ki-moon en Haïti pour évaluer les progrès et les défis
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Ban Ki-moon en Haïti pour évaluer les progrès et les défis
Ban Ki-moon en Haïti pour évaluer les progrès et les défis 14 mars 2010 | Publié dans la catégorie : Articles Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a effectué une visite en Haïti 2010, ce dimanche 14 mars. Cette visite, la deuxième du genre, intervenant deux mois après le séisme dévastateur du 12 janvier, a été l’occasion pour M. Ban de passer en revue les prochains défis et renouveler la solidarité des Nations Unies et de la communauté internationale envers Haïti et son peuple. En Haïti, le Secrétaire général de l’ONU était à la tête d’une délégation composée entre autre du Secrétaire général adjoint pour les Opérations du Maintien de la Paix, Alain Le Roy, et du Coordinateur des Secours d’urgence et des Affaires Humanitaires de l’ONU, John Holms. Sur place, Ban Ki-moon a eu un entretien avec le Président de la République, René Préval, le Premier ministre, Jean-Max Bellerive, avant de faire le point de sa visite avec la presse. L’occasion pour Ban Ki-moon de saluer le Président Préval et son gouvernement « pour la façon dont ils ont pris les choses en main depuis le début d’une tragédie nationale qui se poursuit », mais également le peuple haïtien « pour le courage et le sens de la solidarité dont il fait preuve en ces temps difficiles ». «Je voudrais également faire part de toute ma fierté à l’égard de la Mission des Nations Unies, qui, en dépit de des pertes énormes au sein de ses rangs, a travaillé et travaille sans relâche pour sauver des vies et donner à Haïti et son peuple l’espoir qu’ils méritent », dit le Secrétaire général de l’ONU. Comme le souligne Ban Ki-moon, la présente situation nécessite un effort d’une grande ampleur. « Nous avons réalisé d’importants progrès, en approvisionnant des vivres et de l’eau potable. A cela s’ajoute le programme Cash-for-Work des Nations Unies qui emploie à ce jour 85.000 personnes et permet ainsi de mener à bien les opérations de nettoyage et de distribution de l’aide humanitaire ». Le SG a en outre salué l’important travail abattu par la MINUSTAH et la Police Nationale d’Haïti (PNH) dans les efforts sécuritaires. « Le retrait des forces américaines et canadienne ne compromettra en rien cette mission ». Nous ne ménagerons aucun effort pour maintenir la sécurité des camps, ce spécialement au bénéficie des femmes et des enfants ». « Le plus urgent défi est relatif aux abris provisoires et aux sanitaires », selon Ban Kimoon. A l’heure actuelle, 60 % des 1.3 million ont pu être approvisionnés en tentes et en bâches, et nous espérons combler les besoins de tous fin avril. “ Par la suite, nous comptons construire des logements communs plus durables pour le plus grand nombre possible de gens, et ce, avant le début de la saison des ouragans, qui débute en juin. Par ailleurs, nous voulons déterminer dans quelle mesure les maisons encore debout sont sûres, pour savoir si et quand leurs propriétaires pourront rentrer chez eux », promet Ban Ki-moon, soulignant qu’ « Haïti n’a pas besoin d’une deuxième catastrophe humanitaire». En ce qui a trait au long terme, Ban Ki-moon et Préval ont aussi abordé les plans pour la conférence des donateurs prévue pour le 31 mars au siège des Nations Unies. “Haïti a besoin de fonds pour des écoles, des infrastructures, les routes, les ports et l’énergie », souligne le Secrétaire général de l’ONU, ajoutant que le Gouvernement aura besoin de l’assistance internationale dont l’appui a été, ici, « extraordinaire ». Notre appel d’aide d’urgence revue, qui totalise 1.4 milliard, a pu recueillir 49%. « Notre défi est de maintenir le même esprit de solidarité durant et après la conférence des donateurs. A New York, le Gouvernement haïtien aura l’opportunité d’exposer les priorités du pays et présenter sa vision stratégique pour le futur. Toujours selon Ban Ki-moon, ce plan est en cours de développement incluant le travail d’évaluation des besoins post désastres mené par l’ONU, la Banque Mondiale, la Banque Interaméricaine de développement, la Commission Européenne, et les principaux donateurs. Au nombre des priorités haïtiennes… Dans son intervention, René Préval, qui a regretté au passage de n’avoir pas pu avoir l’opportunité de prendre part à la cérémonie organisée en l’honneur des 101 membres du personnel de l’ONU qui ont perdu la vie lors de la catastrophe, a souhaité «le déploiement en Haïti de casques rouges – dont le rôle sera essentiellement humanitaire et relatifs à la gestion des catastrophes- en lieu et place des casques bleus ». René Préval souhaite en outre que « l’aide alimentaire qui arrive en Haïti ne soit pas en compétition avec la production locale ». En réponse, le Secrétaire général fait valoir qu’il importe de comprendre que « face à l’urgence, il y ait des improvisation et des actions spontanées » mais il importe surtout de témoigner de la gratitude à l’égard de la communauté internationale qui a été « très généreuse ». Autre préoccupation du président haïtien, celle relative à « la préparation de la saison cyclonique. Le pays nécessitera 38 millions de dollars. Autre besoin, celui relatif à la saison agricole, dont les besoins en boutures se chiffrent a quelque 8 millions USD et ceux des engrains en 68 millions USD ». Relocaliser les camps de déplacés Autre moment important de la visite, la rencontre avec certains déplacés au camp de Pétion Ville Club, un ranch privé. A ces derniers, dont « beaucoup ont perdu leur maison, beaucoup ont perdu des proches », ainsi qu’au Gouvernement, Ban est venu « manifester ma solidarité » et leur dire que « même si le temps passe, le monde n’a pas oublié. Le monde est toujours à leurs côtés”. Reconnaissant les difficultés de la vie au sein des camps de déplacés, M. Ban a rappelé qu’une des principales priorités actuellement est de trouver des sites plus appropriés pour l’érection des camps. « J’ai discuté avec le président Préval et nous avons identifié 5 sites où nous pouvons relocaliser les camps », a affirmé le Secrétaire général. La saison des pluies explique l’urgence de cette action. Ont également pris part à cette visite, le Représentant spécial du Secrétaire général a.i., Edmond Mulet, le Représentant spécial adjoint principal a.i., Tony Banbury. Sur place, ils ont été accueillis notamment par le coordonnateur du camp, M. Niek de Goeij de l’ONG Catholic Relief Service (CRS), l’acteur Sean Penn et son organisation JerkinsPenn Haiti Relief Organization et le responsable du comité de gestion du camp, le pasteur Jean St Cyr. Ensemble, ils ont visité plusieurs installations de ce camp qui loge environ 8.000 familles provenant de la commune de Delmas. Dans la cour arrière du domaine ont été aménagés une pharmacie, une clinique avec des services spécialisés pour les femmes et un poste de police notamment. Comme le fait remarquer l’acteur Sean Penn, dont l’organisation est très active au sein du camp, l’un de principaux défis sur le site est la prévention des maladies. Des cas de diarrhées ont déjà été constatés. Le Secrétaire général en a profité pour remettre des kits hygiéniques destinés à l’usage des femmes aux organisations travaillant sur place. La sécurité est aussi une préoccupation. Aussi, le Secrétaire général a-t-il salué le travail des agents de la PNH présents au sein du poste de police. Il a encouragé les policiers à poursuivre leur travail surtout en ce qui a trait à la violence dont pourrait être l’objet les femmes. Au nom des déplacés, le pasteur Jean St Cyr a remercié M. Ban. « Cette visite montre toute l’attention que vous accordez à notre pays », a-t-il affirmé. Une semaine après le séisme, Ban Ki-moon était en Haïti pour évaluer la situation et établir les priorités. A côté des opérations de sauvetage, l’aide d’urgence et la coordination de la réponse entre les différents acteurs impliqués avaient été identifiées comme priorité sous le leadership du Gouvernement haïtien. Rédaction : Uwolowulakana Ikavi et Hugo Merveille