Antonin Dvorak - Trois Bagatelles 1878 est une année faste pour
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Antonin Dvorak - Trois Bagatelles 1878 est une année faste pour
Antonin Dvorak - Trois Bagatelles 1878 est une année faste pour Dvorak. Depuis son arrivée à Vienne, il vient de faire la connaissance de Brahms qui le présente à l’éditeur Simrock. La vie de Dvorak prend désormais un tour nouveau. L’éditeur lui commande une série de danses, « dans l’esprit des Danses hongroises de Brahms » : Dvorak compose alors les célèbres Danses slaves. Celles-ci remportent un grand succès et lui ouvrent les portes d’une carrière internationale qui le conduit d’abord en Angleterre (Stabat Mater, Requiem) puis en Amérique (Symphonie du Nouveau Monde). Lorsqu’un amateur de Vienne lui commande des pièces pour cordes et harmonium, Dvorak se souvient peut-être de son récent passé de modeste organiste à Saint Adalbert de Prague. La formation n’est pas banale, et pourtant Dvorak laisse un chefd’œuvre, les Bagatelles, qui se révèlent dignes de celles composées par son illustre aîné Beethoven. La formation choisie (2 violons, violoncelle, harmonium) a suscité rapidement des transcriptions, notamment pour orchestre à cordes, qui gardent l’esprit à la fois populaire et poétique de ces pages raffinées. Georg Friedrich Haendel Concerto pour orgue Op.7 n°4 en ré mineur Dans la production de Haendel, le concerto pour orgue n’est pas une fin en soi. En effet, le premier qu’il compose est en fait un intermède pour son oratorio Athalie, représenté à Oxford en 1733. Le concerto pour orgue participe ainsi à la mutation majeure de l’activité artistique de Haendel, à savoir la création d’un nouveau genre : l’oratorio en langue anglaise. Cette mutation arrive à point, car les déboires de la Royal Academy of Music, compagnie d’opéra italien qu’il dirige de 1719 à 1733, menaçaient de le conduire à la banqueroute. Le succès aidant, il renouvelle l’expérience avec les partitions suivantes. Pour l’occasion il n’hésite pas à reprendre, comme à son habitude, des pages à succès précédemment composées pour des sonates, concertos, ouvertures ou même des chœurs. Dans le cas du Concerto en ré mineur, dont on ne connaît pas les circonstances exactes de création, on découvre même une citation e de la Tafelmusik n°2 de Telemann (1733), en guise de 2 mouvement… Joseph Haydn Symphonie n°39 en sol mineur Entre 1732 et 1809, la musique connaît l’une de ses périodes de transformation les plus extraordinaires : elle évolue depuis la Messe en si de Bach jusqu’à la Symphonie Pastorale de Beethoven ! Tout créateur de notre époque serait désemparé par un changement aussi rapide de langage, tant l’harmonie, l’orchestration, les genres musicaux ont modifié la manière de penser ou d’écouter la musique. Haydn, quant à lui, a traversé tous les styles de son temps, sans le moindre signe de faiblesse ou d’opportunisme. On peut distinguer dans son œuvre au moins quatre périodes esthétiques. Les premières œuvres pour les princes Esterhazy marquent, dés 1761, sa maturité. Plus tard (1790) avec les Symphonies londoniennes et les grands oratorios (La Création et les Saisons), Haydn servira de modèle aux jeunes Beethoven et Schubert. Auparavant, la série de symphonies étonnantes, qui commence par la Symphonie n° 39 (1767) et s’achève par les célèbres Adieux (1772), appartient à une période particulièrement préromantique, appelée Sturm und Drang (orage et passion) du nom d’un mouvement littéraire de l’époque. La Symphonie n°39, ponctuée de silences interrogatifs et écrite en sol mineur, la tonalité chère au Mozart mélancolique, fait évidemment penser aux chefs-d’œuvre du grand Wolfgang. Mais, qu’on ne s’y trompe pas, il n’y a pas eu d’influence sur Haydn, Mozart n’ayant à l’époque que 10 ans ! En revanche… avant même de rencontrer Haydn (1781) et de composer sa grande Symphonie en sol mineur K. 550 (1788), Mozart avait écrit, en 1773, une « petite » symphonie (n°25) dans la même tonalité, dont l’atmosphère et le style devaient beaucoup e à la 39 de papa Haydn. Georg Friedrich Haendel - The ways of Zion do mourn Les chemins de Sion sont en deuil. Queen Caroline Anthem for the funeral of Aujourd’hui encore, en Angleterre, chaque événement important concernant la famille royale est célébré par une cérémonie religieuse pour laquelle une œuvre musicale est spécialement commandée. Cette tradition nous a laissé des pages aussi variées que les musiques de Purcell en l’honneur de la Reine Mary, les Pump and Circonstances d’Elgar, ou l’Anthem composé récemment par John Rutter pour le mariage du prince William. Haendel qui n’avait pas été en Bavière lors du mariage, en 1705 , avec le Kurprinz Georg August von Brunswick-Lüneburg, futur roi d’Angleterre, n’avait pas écrit de musique pour cette occasion. Mais l’arrivée du couple princier à Londres en 1714, donna lieu à des cérémonies pour lesquelles Haendel composa un Te Deum en ré majeur. Plus tard, pour leur couronnement en 1727, Haendel compose les quatre Coronation Anthems (dont le célèbre Zadok the Priest, chanté depuis à tous les couronnements). The ways of Zion do mourn Cette œuvre imposante a été composée dans l’urgence à l’occasion du décès inattendu de la Reine Caroline en 1737. Comme ce sera le cas pour le Messie (1741), le livret ne comporte que des citations des Ecritures. L’absence de commentaire ne prive cependant pas les librettistes de subjectivité, et l’utilisation de la Bible permet de mettre en valeur les qualités de la Reine défunte. Par exemple, le librettiste (probablement Edward Willes, subdean de Westminster) introduit volontiers l’article féminin (She put on righteousness) jouant sur l’ambiguïté du pronom qui qualifie tour à tour Sion ou la Reine elle-même. A plusieurs occasions Haendel essaiera de réutiliser sa musique, trop liée à l’événement, en changeant les paroles. Il remplaça d’abord le « she » par le masculin (He put on..), essayant même, en surchargeant au crayon sa partition, un texte italien. La plus importante adaptation est la transformation du motet, qu’il place en première partie de l’oratorio Israël en Egypte ; il est alors intitulé Lamentation des Israélites sur la mort de Joseph. A titre anecdotique, il faut aussi noter l’édition allemande de 1861, qui transforme et réduit l’ensemble pour en faire un Hymne aux victimes de la guerre, dont le seul intérêt est cependant de montrer la popularité que la qualité de la partition a suscitée, même dans sa mutilation.