Emplois menacés dans les parcs relais : Le drôle de

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Emplois menacés dans les parcs relais : Le drôle de
Emplois menacés dans les parcs relais : Le drôle de jeu de Keolis et Phone Régie
Jeudi, 20 Novembre 2014 06:00
Curieux échange d’amabilités, hier après-midi, entre les responsables de Keolis et ceux
de Phone Régie. Pour rappel, le noeud du problème porte sur l’avenir des 90 employés
bordelais de Phone Régie, prestataire de service pour le compte de Keolis, société qui
assure pour la CUB la gestion, la maintenance et l’exploitation du réseau de bus et de
trams de l’agglomération bordelaise.
Les employés de Phone Régie travaillent sur les 15 parcs-relais du réseau TBC, dont ils
assurent le fonctionnement et la sécurité. Fin octobre, la CUB a choisi de confier de nouveau le
réseau TBC à Keolis pour huit années, à partir du 1er janvier prochain. Dans ses propositions
aux élus communautaires, Keolis annonçait vouloir lancer l’automatisation des parcs relais dès
janvier. En conséquence, les employés de Phone Régie se retrouvaient donc sur le carreau...
Friture sur la ligne...
Hier, la direction de Keolis et celle de Phone Régie se sont livrés à un drôle de jeu de dupe dont
les salariés, pour le moment, sont les grands perdants. Actuellement, les deux sociétés ne
communiquent plus que par leurs avocats...
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Emplois menacés dans les parcs relais : Le drôle de jeu de Keolis et Phone Régie
Jeudi, 20 Novembre 2014 06:00
Emmanuel Gautret, directeur des ressources humaines de Phone Régie, explique que dans le
cahier des charges du contrat en cours jusqu’au 31 décembre entre les deux entreprises, un
article du code du travail précise que « Keolis a l’obligation de reprendre les employés » dans
un cas comme celui qui se présente actuellement : « fin octobre, les responsables de Keolis
nous ont dit oralement qu’ils allaient procéder à l’automatisation, explique-t-il. Et ils nous ont dit
qu’ils ne reprendraient pas les employés mais qu’ils étaient prêts à étudier les différents cas.
Nous dire ça à deux mois de la fin du contrat, avec si peu de temps pour reclasser les gens,
c’est se moquer du monde, ce n’est pas respectueux.»
Chez Keolis, le discours est évidemment très différent : « le 29 octobre, nous avons proposé à
la direction de Phone Régie des emplois à pourvoir pour leurs employés, répond Hervé Lefèvre,
le directeur Général de Keolis Bordeaux. On s’est engagé auprès de la CUB à reprendre et
accompagner les personnels (30 postes dans les futures agences d’accueil, qui seront
aménagées dans les parcs relais, les 60 autres comme conducteurs ou autres, ndlr). Nous
avons aussi proposé de proroger le contrat avec Phone Régie de 3 ou 4 mois et nous avons
prévu une enveloppe pour accompagner le plan social et éviter la casse. Nous n’avons eu
aucune réponse. On est surpris de cette situation. C’est une attitude malsaine car c’est jouer
sur les inquiétudes des salariés.»
« Ce discours, c’est de l’enfumage, rétorque Emmanuel Gautret. Que Keolis s’engage par écrit.
Mais ce débat n’aurait pas dû avoir lieu car légalement, il aurait dû y avoir un transfert
automatique des salariés.»
Pris entre deux feux, les salariés, de leur côté, attendent d’être fixés sur leur sort : « Les egos
des uns et des autres, on s’en fout, s’agace Maryse Ges, responsable CFDT chez Phone
Régie. Ce qu’on veut, c’est sauver nos 90 emplois.» •
OSF
Photo : 90 emplois sont menacés dans les parcs relais © OSF
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