pour creer un fonds solidaire d`embauche

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pour creer un fonds solidaire d`embauche
POUR CREER UN FONDS SOLIDAIRE D'EMBAUCHE
APERCU
Ce projet est né d’une interrogation, d’une observation et d’une conviction :
- L’interrogation : quel monde sommes-nous en train de construire alors que la
solidarité inscrite dans la charte des droits fondamentaux de l’union européenne
concerne chacun d’entre nous et que nous avons donc une responsabilité ?
- L’observation : il y a beaucoup d’endroits, de domaines, de secteurs où il y a
pléthore de travail et il n’y a pas d’emplois.
- La conviction : si je suis volontaire pour contribuer à hauteur de 10 euros net par
mois à un fonds solidaire d’embauche, alors il y en a certainement d’autres qui
seraient prêts à le faire.
Ainsi, pour l'entreprise M. de 11 000 personnes, compte tenu de l'échelle des
rémunérations, on obtient un montant potentiel du Fonds de près de 10 millions
d'euros.
CONTEXTE
Reconnu comme l'un des droits fondamentaux de la Charte de l'Union européenne du 29
octobre 2004, le travail représente pour toute personne d'âge adulte la condition
indispensable à la satisfaction de ses besoins vitaux, à la conduite autonome de sa vie
et à l'exercice de ses responsabilités d'homme ou de femme.
Ne pas avoir de travail entame la dignité de la personne humaine.
En France, le nombre de personnes à la recherche d'un travail à la fin de l'année
dernière atteint 4,9 millions en métropole, qu'elles aient ou non travaillé dans le mois
(Le Monde du 29 janvier 2014). Si l'on rapporte ce chiffre au secteur marchand, c'est à
dire la source potentielle de développement économique et de recrutement, cela
représente près d'une personne sur cinq qui ne dispose pas d'un travail stable.
Un demi-million de personnes sont au chômage depuis plus de trois ans et 2 millions de
personnes, depuis plus d'un an.
NOTRE PROPOSITION
U n e s o l i d a r i t é c o l l ec t i v e e t v o l o n t a i r e q u i bé n é f i c i e à l ' en t r e p r i s e
Face à l'ampleur exceptionnelle de cette situation qui engage notre responsabilité, nous
voulons proposer aux salariés une action concrète de solidarité collective au sein de leur
entreprise afin de proposer un travail à ceux qui n'en ont pas tout en répondant à des
besoins de l'entreprise.
En faisant appel au volontariat, nous proposons à tous les salariés de l'entreprise "M"
ayant un salaire net mensuel supérieur à 1900 euros d'attribuer à un fonds solidaire
d'embauche une contribution solidaire de 10 euros ou plus, par mois, pendant un an.
Cette contribution sera formalisée par un accord du salarié portant sur la baisse
correspondante de sa rémunération brute mensuelle de manière à ce que les charges
salariales et patronales ainsi économisées soient également versées au fonds solidaire
d'embauche.
Pour un salarié qui contribue à hauteur de 10 euros net par mois, soit 120 euros par an,
cela représente avec les charges salariales et patronales environ 240 euros qui peuvent
être ainsi versés au fonds.
U n i n d i c a t eu r d e l a c o n t r i b u t i o n
r ém u n é r a t i o n d es s a l a r i és
e n v i s a g ea bl e
en
fonction
de la
Au-delà du minimum de 10 euros par mois le montant de la contribution volontaire est
absolument libre. Pour aider les salariés à déterminer ce montant, une échelle indicative
peut être envisagée :
Si le seuil minimum de 10 euros par mois ne semble pas devoir être dépassé pour les
salariés ayant un salaire net entre 2000 et 4000 euros (soit près de 5000 personnes),
pour ceux qui ont une rémunération mensuelle comprise entre 4000 euros et 6000
euros net (soit près de 2800 personnes), on peut espérer une contribution de 20
euros.
Pour ceux qui ont une rémunération mensuelle comprise entre 6000 et 8000 euros net
(soit près de 1500 personnes), on peut espérer une contribution de 30 euros par mois.
Et ainsi de suite le long de l'échelle des salaires. Pour ceux qui ont une rémunération
mensuelle comprise entre 12 000 et 14 000 euros net (soit près de 850 personnes),
on peut espérer une contribution de 60 euros par mois.
Et pour ceux dont le salaire mensuel dépasse 20 000 euros net (soit près de 650
personnes), on peut espérer une contribution de 100 euros par mois. Ainsi, par
exemple, si je gagne 23 400 euros par mois, j'aurai 23 300 après ma contribution de
100 euros.
Les fonds ainsi collectés seront réservés à l'embauche pour une période de douze mois
de personnes en réelle difficulté sur le marché du travail sur la base d'un CDD
renouvelable.
Si l'ensemble des salariés en CDI de la société M maison mère participent à cette
démarche soit 6784 personnes en 2011, cela représente potentiellement un fonds de
3 000 000 euros.
La projection faite pour le Groupe, (maison mère et filiales) soit 11 316 personnes
(chiffres 2012) donne un montant potentiel de plus de 6 000 000 euros.
L 'a b o n d em en t p a r l ' en t r ep r i s e : u n e d y n a m i q u e d e c o o p ér a t i o n s o l i d a i r e
Pour encourager la participation des salariés, autant que pour augmenter le potentiel
d'emplois financés par le fonds solidaire d'embauche, l'entreprise peut verser un
abondement équivalent à la contribution de chaque salarié, installant ainsi une
dynamique de coopération dans une démarche solidaire partagée.
Dans cette hypothèse, le fonds aurait une ressource potentielle de plus de 10 millions
d'euros pouvant financer, à un coût réduit de moitié pour l'entreprise, près de 200
postes à 2000 euros net par mois.
Sans prétendre à lui seul désarmer un chômage qui touche toute la société, cet
engagement des salariés et de l'entreprise M représente un signe fort, autant par le
symbole que dans la réalité, d'un exemple de solidarité collective que beaucoup
d'entreprises peuvent suivre à leur tour.
L ' en t r e p r i s e M , c h e f d e f i l e d 'u n e s o l i d a r i t é i n n o v a n t e
Si l'on prend pour hypothèse qu'une entreprise de mille salariés peut par ce mécanisme
de solidarité abondée, financer une vingtaine de postes, les cinq millions de salariés qui
travaillent en France dans des entreprises de plus de mille personnes (Insee 2006),
pourraient potentiellement contribuer au financement de plusieurs dizaines de milliers
de postes.
Q u el es t l 'i n t ér êt d es s a l a r i és d ' y p a r t i c i p e r ?
Sur un plan général les collaborateurs de l'entreprise peuvent ressentir le fait nouveau
de ne pas être impuissants face à une situation qui touche certains de leurs proches,
d'avoir un moyen d'agir, de poser un acte concret dont ils voient le résultat.
En ce qui les concerne plus directement, ils peuvent bénéficier de ces nouvelles
embauches qui peuvent leur permettre une meilleure répartition de leurs charges de
travail et ainsi, plus d'efficacité dans la réalisation de leurs missions. en particulier dans
les équipes ayant des effectifs en tension.
Q u el es t l 'i n t ér êt d e l ' en t r ep r i s e ?
L'entreprise bénéficie directement du fonds solidaire d'embauche à double titre. Elle
dispose d'abord d'un personnel supplémentaire à un coût réduit de la moitié.
Elle crée ensuite une image positive à forte visibilité, associée à la première entreprise
Française et Européenne mettant en œuvre un nouveau type de solidarité sur un enjeu
vital : l'emploi.
Q u el es t l 'i n t ér êt d es p e r s o n n es e m b a u c h é es ?
En réelle difficulté sur le marché du travail, les personnes embauchées grâce au fonds
retrouvent une activité dans un milieu vivant d'entreprise, c'est à dire un rythme de vie,
une équipe, des objectifs, des comptes à rendre et des contraintes. Tout en apportant
des qualités et compétences à un poste déterminé, elles se réapproprient aussi des
comportements et des réflexes professionnels. En reprenant pendant un an une vie
professionnelle et personnelle normale, elles recréent un contexte favorable pour
rebondir.
U n e go u v e r n a n c e t r a n s p a r en t e
Afin de rendre compte de son activité de manière indiscutable, le fonds doit disposer
d'une gouvernance et d'une comptabilité propres. Un comité de pilotage composé de
manière paritaire garantira avec une visibilité claire l'utilisation du fonds en cohérence
avec l'esprit du projet c'est à dire l'embauche de personnes en difficulté sur le marché
du travail et répondant à un besoin.
Ainsi il doit être possible à tout salarié de connaître à un moment donné :
- le montant provenant des contributions des salariés,
- le nombre des salariés contribuant au fonds
- le montant de l'abondement de l'entreprise
- le montant utilisé pour l'embauche solidaire
- le nombre des personnes recrutées et les postes pourvus ou créés grâce au fonds
C o m m en t r ec r u t er a v ec l e F o n d s s o l i d a i r e d ' em ba u c h e ?
Lorsqu'un manager perçoit une baisse sensible et durable de la qualité de service ou de
l'efficacité de son équipe en raison d'une charge de travail accrue, et qu'il ne dispose
pas de budget pour la renforcer, il peut alors s'adresser au fonds solidaire d'embauche
En coopération avec le responsable RH de son pôle, il détermine ses besoins et utilise
les moyens appropriés pour recevoir des candidatures de personnes en réelle difficulté
sur le marché du travail.
Il peut avoir à l'esprit quelques critères simples pour apprécier les difficultés des
personnes :
- Jeunes sans diplôme et/ou en recherche d'emploi depuis plus d'un an
- Personnes de plus de cinquante ans cherchant un travail depuis plus d'un an
- Personnes sans allocation d'aucune sorte...
Ces critères ne doivent pas devenir des seuils rigides et intangibles au-delà desquels les
candidatures ne seraient pas retenues, ils sont un guide stimulant l'ouverture d'esprit
et l'intelligence du manager dans son discernement.
C'est en faisant confiance à son discernement qu'il apprécie les difficultés rencontrées
par la personne sur le marché du travail et, plutôt que d'y voir un obstacle, pourra les
juger au contraire comme un facteur supplémentaire de motivation et d'énergie pour
s'adapter au poste et remplir les missions proposées.
Car, le candidat, quelle que soit sa situation doit avoir des qualités lui permettant d'être
opérationnel. Le fonds solidaire d'embauche, rappelons-le, ne relève pas d'une démarche
caritative. C'est un outil professionnel au service de l'entreprise comprenant une
dimension de responsabilité et un engagement de solidarité.
La personne recrutée, sera donc un salarié en CDD, disposant des mêmes prérogatives
que les autres CDD et évalué comme eux.
L a c o m m u n i c a t i o n , f a c t eu r es s e n t i el d e l 'a d h é s i o n d es s a l a r i és
La communication joue un rôle essentiel et conditionne la qualité de l'adhésion des
salariés. Elle devrait à notre sens être marquée par la proximité et la vérité :
- Proximité
Comme une information précieuse transmise de proche en proche, d'abord par les
cadres dirigeants aux managers puis par les managers à leurs équipes, un peu sur le
mode "Tupperware". Le cadre pédagogique fourni au départ pourra être sans cesse
amélioré en fonction des feedback. Les bulletins de contribution seront conçus avec un
souci de clarté, de simplicité et de facilité d'utilisation qui découlent de cette proximité.
- Vérité
Il nous paraît important que les personnes qui seront amenées à promouvoir la
démarche au sein de l'entreprise soient réellement impliquées. Le fait de contribuer
elles-mêmes au fonds solidaire d'embauche sera un signe éloquent de leur sincérité.
Ici comme dans les actions stratégiques de l'entreprise, l'implication de la direction
générale est déterminante.
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Contacts :
- Raphael de Courrèges, Conseiller senior, ACRH, France - Email : [email protected]
- Cécile Renouard, Directrice de Programme à l'Institut de Recherche de l'ESSEC, Iréné

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