Conditions d`application des produits phytosanitaires

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Conditions d`application des produits phytosanitaires
agronomie
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Ce document provient de l’Agrithèque. Toute reproduction sous quelque forme que ce soit, n’est autorisée que dans le cadre de l’usage privé du
copiste ou après autorisation obtenue auprès des Chambres d’Agriculture de Bretagne.
De bonnes conditions
d’applications, c’est s’assurer
que la cible visée a bien été
touchée, sans que la culture
en soit affectée. Afin de bien
mettre en œuvre l’application
des produits certaines règles
doivent être respectées : des
règles liées à l’observation,
des règles liées au mode de
fonctionnement du produit
et aux conditions climatiques
avant, pendant et après le
traitement.
Quelques généralités sont essentielles
à respecter afin de bien positionner le
produit là où on souhaite qu’il soit : sur
la cible.
l Vent inférieur à 20 km/heure
La prise en compte de la vitesse du vent
n’est pas seulement réglementaire mais
relève simplement du bon sens. Au delà
du fait que le produit n’est plus (en partie) sur la culture ciblée, ce sont aussi
des risques encourus pour les cultures
voisines et l’environnement.
l Température entre 10 et 20°c
Cette gamme de température est la
gamme moyenne passe partout, mais
tout autant que la température, les
variations de températures dans les
jours qui suivent l’application peuvent
Conditions d’applicat
des produits phytosa
Par Michel Falchier
Pôle agronomie-productions végétales
[email protected]
Richard Guillouët Crodip
[email protected]
être responsables de phytotoxicités avec
certains désherbants.
Cas particulier des désherbants
foliaires de contact. L’efficacité de ces
produits est pratiquement indépendante
des conditions de températures.
l Hygrométrie de plus de 60%
L’hygrométrie (humidité de l’air) est le
critère essentiel du bon fonctionnement
des produits phytosanitaires. Il est souhaitable qu’elle soit supérieure à 60 %
afin d’assurer une bonne pénétration
du produit dans la feuille, que ce soit
la feuille de mauvaise herbe pour une
destruction ou la feuille de la culture
avec des fongicides qui assureront une
bonne protection contre les maladies.
De faibles hygrométries correspondent
bien souvent également à des ensoleil-
lements importants, périodes pendant
lesquelles un risque de perte par évaporation est important.
Cas particulier des désherbants racinaires. Le fonctionnement de ces produits n’est pas lié à l’humidité de l’air
mais uniquement à celle du sol.
l Pas de pluie pendant 2 heures
Deux heures après un traitement la
plupart des produits sont à l’abri de
la pluie. Quelques cas particuliers
méritent une attention plus particulière.
- Les fongicides de contact : ils sont
sensibles à toute pluie intervenant après
un traitement : que ce soit 1 heure, 2
heures ou 8 jours après l’application.
- Les désherbants racinaires qui mériteraient d’être appliqués idéalement
sous une petite pluie.
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agronomie
Choix des buses : penser à l’anti-dérive
La buse est un élément fondamental du pulvérisateur dont dépend une grande
part de l’efficacité d’un traitement phytosanitaire. Ce sont, par contre, des
pièces d’usure qui doivent être contrôlées régulièrement. En effet, le seuil
de tolérance se situe à +/- 10% par rapport au débit de référence. Lors d’un
remplacement ou d’une recherche d’efficacité maximale, il est primordial de
prendre en compte la qualité des matériaux. Il existe des différences en fonction des matériaux de fabrication. Selon le cas, les buses sont réalisées en céramique, en acier inoxydable ou en résine de synthèse. La céramique est une
matière très dure présentant la résistance la plus élevée à l’abrasion. L’acier
inoxydable résiste bien aux agressions diverses. Ce type de buse fabriqué par
usinage présente une homogénéité de débit parfaite. Les buses réalisées en
matière plastique à base de polymères présentent, quant à elles, des résistances très variables selon les cas.
Les principales buses
Le respect des conditions d’application
(hygrométrie, hauteur de rampe…)
est le préalable pour réussir le traitement.
tion
anitaires
l Hygrométrie
et volume d’eau
dans le pulvérisateur
On entend parfois des conseils
proposant de mouiller plus avec
certains produits ou quand il
fait chaud et sec… Quand on sait
qu’une rosée peut représenter
jusqu’à l’équivalent de 0,5 mm
d’eau, c’est à dire 0,5 litre d’eau
par m2, soit 5 000 litres d’eau par
hectare on ne voit pas l’intérêt de
passer de 120 litres de bouillie à
250 ou 300 litres
Il est préférable de mettre le réveil à sonner un peu plus tôt.
l Buse à fente classique :
Très
polyvalente et la plus
utilisée.
Pression d’utilisation : entre
1,8 et 3 bars.
Angle de jet : 80 et 110°.
l Buse basse pression :
Possibilité de
travailler
à
partir de 1 bar
tout en gardant constant
l’angle du jet.
A basse pression il y a moins de
fines gouttelettes et donc une réduction de la dérive.
Pression d’utilisation : entre 1 et
3 bars.
Angle de jet : 80 et 110°.
l Buse de type miroir :
Création
de
gouttes
de
taille
supérieure et donc
dérive limitée.
L’angle de pulvérisation de 110° à 1 bar, passe
à 130-140° pour des pressions de
2 à 3 bars.
Difficulté de débouchage.
Pression d’utilisation : entre 1 et
3 bars.
Angle de jet : 110 à 150°.
l Buse à pastille de calibrage :
Limite la dérive
tout en conservant la plage de
pression d’utilisation d’une buse
à fente classique.
Les risques d’obturation, et les difficultés de débouchage restent un
inconvénient quand la pastille ne
s’enlève pas.
Pression d’utilisation : entre 1,8 et 3
bars.
Angle de jet : 110°.
l Buse à injection d’air :
Le principe consiste
à charger les gouttes
d’eau de bulles d’air
afin d’augmenter leur
taille et donc de diminuer
considérablement la sensibilité à la
dérive.
Pression d’utilisation : variable selon
les constructeurs. (certains modèles
nécessitent une pression de 5 bars
ce qui n’est pas toujours possible
avec certaines pompes)
Angle de jet : selon les constructeurs : 100°, 110° ou 120°.
Les buses basse pression, les buses de type miroir et les buses à pastille
permettent un progrès significatif sur la réduction de la dérive par rapport
aux buses à fente classique.
Les buses à injection d’air limitent encore plus efficacement la dérive : c’est
ce type de buses qui est admis afin de pouvoir traiter jusqu’à 5 mètres des
cours d’eau avec des produits devant respecter des zones de non traitement
(ZNT) de 20 ou 50 mètres. Attention le type de buses doit être notifié sur une
liste officielle pour donner droit à la réduction de la ZNT.
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