Jean-Baptiste de Bouge

JEAN-BAPTISTE de BOUGE
(1757-1833)
Jean-Baptiste de Bouge est le fils d’un chirurgien militaire. Il commence sa carrière de
cartographe à 17 ans comme dessinateur auprès du Général Comte Joseph de FERRARIS,
Lieutenant Général de l’Artillerie des Pays-Bas autrichiens. [1726-1814].
Le Comte de FERRARIS est l’auteur de cartes connues encore actuellement sous le vocable de
« Carte de cabinet de Ferraris » et de « Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens ».
En 1776, J.-B. de BOUGE s’installe à Roermond où son père est muté. En décembre 1782, il est
nommé géomètre juré de la Province de Gueldre (autrichienne), l’une des provinces des Pays-Bas
autrichiens aujourd’hui en partie rattachée aux Pays-Bas. Sa carte manuscrite des abbayes des
Pays-Bas autrichiens date de cette époque. Elle s’inscrit dans le contexte de la politique de
suppression des ordres religieux inutiles instaurée par Joseph II.
En 1787, il est nommé à la Cour des Comptes. Il publie alors sous son nom en 1789 à Bruxelles
un atlas portant comme titre « Nouvelle Carte Chorographique des Pays-Bas Autrichiens dédiée
aux Amateurs des Arts, comme le début d’un premier ouvrage ». à l’échelle approximative de
1 :214.000è.
J.-B. de BOUGE fut ensuite attaché au Dépôt de la guerre de Hollande sous Louis Bonaparte
[1778-1846], roi de Hollande [1806-1810].
Plus tard, en 1828, il publie également une nouvelle carte chorographique du Royaume des PaysBas en 20 feuilles, comprenant le territoire actuel de la Belgique, des Pays-Bas, du Grand Duché
de Luxembourg, du Surinam (Guyane néerlandaise), des Antilles néerlandaises, de la partie
hollandaise de l’Insulinde (Indonésie) et de la Côte de l’Or (actuellement le Ghana, à l’époque
encore colonie hollandaise), ainsi qu’une carte des XVII provinces des Pays-Bas espagnols et une
carte de la Belgique, de la Frise et de la Batavie au temps de César et Auguste.
Cette biographie est très résumée, car sa production fut véritablement prolifique et sa vie fut très
mouvementée en des temps qui ne l’étaient pas moins. Notons encore qu’il a également travaillé
pour le Roi de Prusse de 1800 à 1802, et pour le Dépôt de la Guerre français de 1811 à 1812.
En octobre 1830, donc dès la séparation de fait d’avec les Pays-Bas, il proposa ses services (son
expérience) au jeune gouvernement belge pour la réalisation d’une carte de Belgique en 9
feuilles, chacune contenant une province. Il lui fut répondu que le projet était prématuré. Déjà
âgé, il mourut deux ans plus tard sans avoir réalisé son projet.
Hubert Lardinois