Grande Salle du Roi

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Grande Salle du Roi
Français
GRANDE SALLE DU ROI
Appartements d’Henri II
C
grande salle du roi
Un contrat de l’époque atteste que le pavement présenté au centre
de la salle est dû à « Masséot Abaquesne, esmailleur de terre ».
Céramiste de talent, Masséot Abaquesne fut l’un des premiers à
fabriquer de la faïence en France en employant l’émail stannifère
(à base d’oxyde d’étain). Initialement installé dans la galerie de
Psyché, il a été remonté dans cette salle pour des raisons de conservation.
Réalisé « A Rouen en 1542 » (inscription relevée sur un carreau
conservé au musée de la céramique à Rouen), il est composé de
quatre motifs aux armes et à l’emblématique du connétable et de
son épouse Madeleine de Savoie :
- Deux gantelets maintiennent l’épée du connétable de part et
d’autre des initiales : AM, premières lettres de Anne de Montmorency.
e tt e p ièce a p erdu l ’e sse ntiel d e s on d é cor
d ’o rigine a u XI X e siè cl e l o rsqu ’ e n 1 85 1
l ’ arch it e cte Le j eu ne l ’ am éna ge a e n sal l e d e c éré m onie à l a de m and e d e la Grand e Cha nce l l erie d e l a
Légio n d ’ ho nneu r. Te l qu’ el l e se p rése nt e auj ou rd ’ h ui avec l ’ embl é ma tiq ue t rè s l ib reme n t int er prét é e d e s m urs, e t av ec l es m o t ifs pl u s fid è le s
sans do ut e d es f rise s, d e s éb rase me nt s de s fe n êt res
e t du p l af o nd, e l le t é mo igne d e l a co ncep tio n
d ’ u ne re st itu tio n d u XI X e siè cl e. A l ’ o rigin e , ce tt e
sal l e é tait aussi fast ueuse qu e l a c ha mb re d u ro i :
p avem e nt d e Masséo t Ab aq u es ne e t vitraux .
S eu l e su bsiste l a cheminée monumentale co mp o s ée
d ’ u ne ch em inée de marb re r ou ge , c ad e au d ip l om at iqu e d u card inal Farnès e en 15 57 , enc astr ée d a n s
l e s année s 15 90 da ns u ne co m p o sition de p ie rre , d e
m arb re e t d’ a rd o ise j o ua nt ainsi su r l a co ul e ur d e s
d if f érent s ma tériau x à la m aniè re d e Mathi eu Ja cq ue t. La f igu re de l a Victo ire b randissa nt l ’é p é e
cé l èbre l e re to ur en 1 59 3 du titre de co nné t ab l e
d ans l a fa mil l e de M ontm o rency e t le d ési r d e sa cre
d u ro i H enri I V qu i ne se ra co ncré tisé qu ’e n 1 59 4 .
- L’épée du connétable « en pal » se détache d’un fond d’arabesques. De chaque côté de celle-ci, l’on retrouve les initiales AM.
- Les armes de Montmorency (d’or à la croix de gueules cantonné
de seize alérions d’azur) entourées du collier de l’ordre de SaintMichel accompagnent deux banderoles sur lesquelles sont inscrits
les « mots » en latin du connétable : “Fidus et verax in justitia judicat et pugnat” (Sincère et loyal, il juge et combat selon la justice)
et “Arma tenenti omnia dat qui justa negat” (A celui qui possède
les armes, c’est tout accorder que de nier la justice).
- Les armoiries de Madeleine de Savoie (mi parti de Montmorency, mi parti de Savoie : de gueules à la croix d’argent) entourées
de deux cornes d’abondance.
Les deux tapisseries appartiennent à une même tenture, les
Fructus Belli (fruits de la guerre), exécutée au cours des années
1546-1548 dans l’atelier du lissier bruxellois Jean Baudouyn
d’après des modèles de Jules Romain, élève de Raphaël, établi à
Mantoue. Le commanditaire de l’œuvre, Ferdinand de Gonzague,
général en chef des armées impériales de Charles Quint, n’a pas
cherché à vanter ses exploits militaires mais plutôt à montrer les
vicissitudes de la guerre et les désillusions qu’elle engendre.
Ces deux tapisseries illustrent le changement stylistique opéré à
Bruxelles au XVIe siècle sous l’influence de plus en plus forte de la
peinture italienne à la suite de la commande par le pape Léon X,
vers 1515, des Actes des Apôtres d’après des cartons de Raphaël.
Mais le maintien de la technique de tissage traditionnelle évite de
tomber dans une transposition picturale servile contraire à la vocation de la tapisserie. Ces deux pièces variées dans leur coloris et
savamment composées, conservent ainsi leur force monumentale.
Au centre du bord supérieur au-dessus du cartouche avec l’inscription « Fructus Belli », le bélier, pendentif du collier de l’Ordre de la Toison d’or (ordre fondé par le duc de Bourgogne en
1429), atteste l’appartenance de ces deux pièces à la suite originelle.
Tenture célèbre, elle fut retissée plusieurs fois : le mobilier national
conserve dans ses collections une réédition du XVIIe siècle.
L’incendie d’une ville, carton, Paris, musée du Louvre
L’artillerie, les habitants de la ville conduit en esclavage, carton,
Paris, musée du Louvre
Le Triomphe, tapisserie tissée aux Gobelins en 1685 - 1686 par
François Bonnemer, dépôt du Mobilier national au château de
Fontainebleau
03/09/2012
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