Les Nouvelles d`Europa Donna
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Les Nouvelles d’Europa Donna Bulletin de l’Association Europa Donna Forum France Avec le patronage du Ministère de la Santé et le soutien de la Ligue nationale contre le cancer et de l’Institut National du Cancer Ensemble contre le cancer du sein N°28 - Juin 2015 Coalition Européenne contre le cancer du sein Edito Sommaire MIROIR, DIS-MOI… Comme ce numéro s’en fait l’écho, le cancer est observé, scruté, analysé sous toutes ses faces. Cette attention est légitime : il touche chaque année 355 000 nouvelles personnes, plusieurs millions en ont eu un au cours de leur vie et une sur trois sera un jour concernée. Plus, elle est essentielle : le cancer impacte largement et lourdement l’individu et la société, il pèse sur notre système de santé, sur la vie sociale et professionnelle des patients et anciens patients, sur l’économie nationale, il cristallise les angoisses les plus profondes et les espoirs les plus vifs. Enquêtes, études, observatoires… sont indispensables à l’évaluation de la prise en charge des cancers. Ils sont les outils d’une recherche permanente du mieux, qu’il faut saluer. Ils objectivent les grandes qualités d’un système qui organise les dépistages, veut pour tous un égal accès à des soins de qualité apportés par des équipes qualifiées et motivées, structure la recherche et le déploiement des avancées scientifiques et technologiques. Mais ils montrent également les failles d’un dispositif qui laisse perdurer des inégalités sociales et géographiques, peine à combattre les discriminations, investit plus sur le soin que sur le prendre soin, … Comme le soulignent les Plans Cancer successifs, le cancer est l’affaire de tous, patients, professionnels de santé, pouvoirs publics, décideurs, politiques et citoyens. En dressant ces états des lieux, on tend à notre société un miroir où se reflètent, ses valeurs, ses choix, ses forces et ses faiblesses. 1 Edito Miroir, dis-moi... 2Réunion de Concertation Pluridisciplinaire an 12 4Le cancer, de mieux en mieux documenté 6Café Donna 6Des délégations toujours plus créatives et plus actives 7A vos agendas 7A la une Nicole Zernik Présidente 8Informations importantes Les Nouvelles d’Europa Donna Réunion de Concertation Pluridisciplinaire an 12 La réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) a été LA mesure phare du premier Plan cancer, avec celle concernant l’ANNONCE (mesures 31 et 40) ; elle reprenait le concept énoncé dès 1921 par Claudius Regaud, Directeur de l’Institut du radium à Paris et collègue de Marie Curie, qui associait « concertation des ressources et coordination des compétences », menant à des prises de décision sur le plan de traitement en commun « après que chacun ait exprimé ses possibilités et proposé ce qui, pour le malade en cause, semble le plus judicieux, en application des protocoles en vigueur ».(1) Force de proposition obligatoire dans tous les établissements de cancérologie, critère d’accréditation, elle fait encore, 12 ans après, l’objet de nombreuses réflexions, travaux et ajustements. Nous avons voulu faire le point, avec l’aide du Docteur Anne Lesur, responsable du Parcours Sein à l’Institut de Cancérologie de Lorraine Alexis Vautrin, à Nancy. Du concept à la réglementation … Ainsi, ce concept, que l’on avait coutume d’appeler Comité de Décision (CDT) dans les Centres de Lutte contre le cancer, notamment, qui existait sans forcément être très systématisé et plutôt réservé aux dossiers complexes, (avec toute la subtilité de la définition de « complexe ») est, au cours du temps, devenu une démarche visible, obligatoire pour tous et tous les dossiers de cancérologie sans exception. LA RCP est aujourd’hui inscrite à la réglementation, ses modalités définies au titre des bonnes pratiques par la HAS et leur fonctionnement placé sous la responsabilité des Centres régionaux de Coordination en Cancérologie (3C). Elle doit être formalisée à un rythme défini d’au moins deux fois par mois, rassembler un coordonnateur, trois spécialistes de disciplines différentes - dont un oncologue, un chirurgien et un radiothérapeute - disposer d’un secrétariat et assurer la traçabilité de toutes les décisions. La RCP peut être généraliste, traitant de tous les cancers, ou d’organe, spécifique d’un système (RCP gynécologique) ou d’un organe (RCP sein). 2 Dans le cas du sein notamment, elle peut être pré et post chirurgicale. L’avantage majeur de la RCP pré thérapeutique, comme l’explique avec conviction le docteur Anne Lesur, est de pouvoir, comme son nom l’indique, statuer avant quelque traitement que ce soit sur l’organisation structurelle du plan de traitement, définir au terme du temps diagnostique la meilleure stratégie dans le déroulement successif des traitements appliqués. … et à la pratique Pour Anne Lesur, coordonnateur de la RCP Sein de l’Institut de cancérologie de Lorraine, animer une RCP, c’est un métier, parfois à part entière, de l’organisation logistique à la rigueur méthodologique, de la vérification « secrétariale » des dossiers à celle de leur contenu médical, de la recherche systématique des éléments manquants à la pertinence de la question posée, de la discipline des contenus à la cohérence de la réponse, qui se doit d’être justifiée si hors protocole. « Il faut prendre le temps de la préparer au mieux pour que ses membres ne perdent pas le leur et se donner les moyens d’une réunion efficace ». On le voit, il s’agit là d’un tandem assistant(e) médical(e) - médecin, indissociable pour une efficacité attendue et nécessaire. Enjeux et questionnements L’obligation faite aux structures et aux acteurs de la prise en charge du cancer de voir en RCP tous les patients veut garantir une meilleure qualité de cette prise en charge et le bien fondé du dispositif n’est pas à remettre en cause. L’expérience acquise lors de ces dernières années de déploiement du dispositif fait émerger des préoccupations dont nul ne pourra s’affranchir : - L a quantité et la nature des éléments réglementaires à respecter sont de nature à créer une « administrationite » qui pourrait faire perdre de vue l’objet de la RCP, le patient, et son objectif, lui proposer la meilleure prise en charge possible. Pour Anne Lesur, il ne faudrait pas que les professionnels se satisfassent de tenir des RCP sans s’assurer de leur qualité et de leur conformité aux bonnes pratiques et référentiels. « Il ne faudrait pas confondre prise en charge globale optimisée de la patiente et obéissance aveugle du bon élève cherchant à répondre à toutes les contraintes administratives ». La qualité de l’organisation autour de la réunion elle-même prend là toute sa valeur. - Les indicateurs de qualité des RCP actuellement utilisés sont-ils les plus pertinents ? Ainsi le délai de prise en charge à partir de la suspicion du diagnostic. « Le cancer du sein n’est pas une boule qu’on opère au plus vite, mais bien une maladie authentique dont on connaît les ramifications ou les complications. En explicitant le diagnostic, on entame un parcours avec un temps diagnostique où l’on pose les choses correctement, où l’on explique, pour élaborer un programme personnalisé de soin (PPS) optimal » nous dit Anne Lesur. - L’avancée des connaissances, en individualisant de plus en plus les cancers, impose une sur-spécialisation des RCP qui ont besoin des compétences ad hoc, souvent plus nombreuses et diverses que celles du quorum actuel, et questionne la pérennité des RCP généralistes. - La technicité des fiches les déshumanisent, éloignant le patient au profit du dossier. C’est pourquoi la participation à la réunion du médecin référent, qui connaît le mieux le patient et sa situation médico-sociale et sociale au-delà de son cancer, est essentielle. Cette notion qui semble être le bon sens se heurte aux emplois du temps des uns et des autres, et une excellente formule est d’optimiser la connaissance de la personne dont on parle en intégrant les infirmières de coordination dans les réunions, en respectant des items de remplissage prévus dans la fiche sur le mode de vie, voire en ayant eu un échange entre le médecin traitant et le coordonnateur de la RCP. - Le nombre croissant de dossiers soulève la question des conditions de leur examen par des praticiens surchargés de tâches. Dans la pratique, fort heureusement, l’essentiel des cas relèvent de la « simple » application des référentiels et la RCP trouve tout son sens dans l’examen des situations complexes. Toutes ces questions doivent être abordées, non pour montrer du doigt tel ou tel manquement mais pour valoriser les bonnes pratiques, retenir les bons critères de qualité et recentrer toute discussion sur l’essentiel : le patient, son vécu et ses attentes. Bulletin de l’Association Europa Donna Forum France Un outil essentiel, mais un outil D’indéniables vertus La RCP est un outil d’élaboration du parcours de soin qu’il faut savoir laisser à sa place : celle du moment éminemment technique dont va émerger la proposition thérapeutique la plus adaptée mais qui ne peut se substituer en aucun cas à la décision issue du dialogue singulier entre le médecin référent et le patient. Au-delà et grâce à leur mission première, les RCP participent à l’accroissement et au partage des connaissances : elles ouvrent aux patients l’accès aux essais cliniques et à des stratégies de prise en charge innovantes, par osmose et compagnonnage elles accroissent l’expertise collective et, en nourrissant les bases de données, elles favorisent l’évaluation des pratiques. Pour Anne Lesur « c’est une aide à la décision, incontournable, dont toute la valeur réside dans son apport à une prise en charge de la patiente dans son intégrité, à un parcours de soin tel que défini par le troisième Plan Cancer, de la suspicion du diagnostic au suivi après la fin des traitements, une sorte de pierre angulaire du dossier dans son architecture dans le temps. » Les Plans Cancer successifs ont installé puis conforté la RCP comme un des éléments fondateurs d’une prise en charge de qualité et témoignent de son ancrage dans le parcours de soins. - La mesure 31 du Plan 2003 - 2007 préconise de « faire bénéficier 100% des nouveaux patients atteints de cancer d’une concertation pluridisciplinaire autour de leur dossier ». - L’action 19.1 du Plan 2009 - 2013 prévoit de « définir un cadre de référence national pour les RCP et systématiser leurs audits qualité, pilotés par les réseaux régionaux de cancérologie ». - L e Plan 2014 - 2019 consacre la RCP spécialisée, pour « garantir à chaque malade que la proposition thérapeutique qui lui est faite a pu s’appuyer sur l’avis d’une RCP spécialisée lorsque la situation ou la complexité de sa prise en charge le justifient ». 1. Lesur Anne RCP sous toutes ses formes : présent et avenir : Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction (2012) 41, 311-312 RCP d’appui : réunion pluri-professionnelle, plus seulement pluridisciplinaire, à laquelle participent médecins et soignants (infirmiers, psychologues…) qui intègre à la discussion les besoins en soin de support et/ou palliatifs, proposée en situation de précarité, en cas de mauvais pronostic d’emblée, en XIème ligne de traitement… RCP moléculaire : RCP à laquelle participent biologistes et anatomopathologistes pour proposer aux patients atteints de cancers complexes, rares ou métastasés, les thérapies ciblées les plus adaptées. RCP moléculaire Patient atteint d’un cancer métastatique ou Patient en récidive ou Patient atteint d’un cancer rare RCP moléculaire Réunion de concertation avec des biologistes, des pathologistes, des radiologues, des oncologues, des chirurgiens, des radiothérapeutes Inscription du patient à la RCP moléculaire par un médecin Si validation de l’indication Prélèvement tumoral ou sanguin Inclusion dans un essai clinique adapté Analyses génétiques Analyses bioinformatiques RCP et RCPs RCP de recours : RCP classique, organisée et centralisée par un centre régional qui examine les cas dont les problèmes n’ont pas été réglés par les RCP locales. Analyses pathologiques RCP moléculaire Décision thérapeutique Identification des anomalies moléculaires pertinentes © Institut Curie La RCP au fil des Plans Cancer Leur évaluation régulière est une nécessité, dans le cadre d’une prise en charge homogène sur l’ensemble du territoire. Source : Institut Curie - www.curie.fr Maintenant, un annuaire L’Asip Santé (Agence des systèmes d’information partagés de santé), en partenariat avec l’INCa et avec la collaboration des réseaux régionaux en cancérologie (RRC) et des centres régionaux de coordination en cancérologie (3C) met à la disposition des professionnels et des patients et proches un annuaire national de réunion de concertation pluridisciplinaire. L’ANRCP répertorie l’ensemble des RCP sur le territoire, en précisant pour chacune d’elle le coordonnateur et les établissements rattachés. https://www.annuaire-rcp.sante.fr 3 Les Nouvelles d’Europa Donna Le cancer, de mieux en mieux documenté Epidémiologie, prise en charge, vécu… le cancer est aujourd’hui scruté par nombre d’études, enquêtes et autres observatoires. Les derniers mois n’ont pas manqué de publications Le cancer en France en quelques chiffres Le rapport de l’INCa vise le sein - 355 000 nouveaux cas en 2012 148 000 décès Le rapport annuel de l’INCa sur le cancer en France dresse un état des lieux qui permet d’évaluer la situation globale, de mesurer les progrès réalisés d’une année sur l’autre et les améliorations à apporter. L’édition 2014 fait un focus sur le cancer du sein, qui reste, de loin, le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. Panorama L’incidence du cancer (nombre de cas pour 100 000 personnes) diminue en France : elle baisse chez les hommes et progresse moins vite chez la femme. La mortalité liée au cancer baisse, grâce, notamment, à des diagnostics plus précoces et des traitements plus efficaces. Mais, compte tenu du vieillissement de la population, le nombre de nouveaux cas et le nombre de décès augmentent. Les cancers les plus fréquents et les plus meurtriers sont la prostate, le poumon et le côlon-rectum chez l’homme, le sein, le côlonrectum et le poumon chez la femme. Le nombre de personne de plus de 15 ans qui ont eu un cancer au cours de leur vie était de l’ordre de 3 millions en 2008. Cancer du sein Le cancer du sein est en France le premier cancer en termes d’incidence. - 3 millions de personnes avaient eu un cancer dans leur vie en 2008 - 1,128 million de personnes hospitalisées en 2013 376 776 personnes traitées par chirurgie 194 326 personnes traitées par radiothérapie - Coût de la prise en charge : plus de 5 milliards € En 2012, 48 763 nouveaux cas ont été diagnostiqués chez des femmes dont l’âge médian au diagnostic est de 63 ans et 11 886 décès ont été déplorés. La France est dans les pays de tête en Europe avec une survie relative à 5 ans de 86,1%, supérieure à la moyenne européenne relative (81,8%). Plus de 22 millions de mammographies ont été réalisées dans le cadre du programme de dépistage organisé et 150 000 cancers détectés (7 cas pour 1 000 femmes dépistées). Les travaux internationaux estiment de 15 à 21% la réduction de mortalité liée au dépistage. La baisse de l’incidence des cancers à un stade avancé peut être un signe d’efficacité de ce dépistage. L’InVS chiffre la participation au dépistage Les derniers chiffres publiés par l’Institut de veille sanitaire montrent que le taux de participation au programme de dépistage organisé du cancer du sein est stable depuis 2009, à 52,1% en 2014, bien inférieur au référentiel européen qui préconise au moins 70% et à l’objectif des Plans Cancer 2 et 3 de 65%. 4 Près de 5 millions de femmes ont ainsi été dépistées au cours de la campagne 2013-2014. La participation varie selon les régions et les départements : seuls le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique atteignent l’objectif du Plan Cancer et Paris reste lanterne rouge avec 26,8% ! La généralisation des RCP (réunions de concertation pluridisciplinaire), la création des 3C (centres de coordination en cancérologie) et des RRC (réseaux régionaux de cancérologie) et le déploiement de référentiels de traitement et de recommandations de bonnes pratiques assurent une prise en charge homogène sur le territoire, alors même qu’il existe des inégalités territoriales en termes d’incidence et de mortalité. L’analyse des données montre un taux de concordance entre le parcours des patientes et les recommandations de plus de 90%. Différents dispositifs réglementaires et de recherche permettent l’accès équitable et rapide aux innovations thérapeutiques. Le Plan Cancer 3 constitue la feuille de route pour les années 2014 - 2019. Il insiste sur la prévention primaire portée par la lutte contre la surcharge pondérale et par l’activité physique. Une concertation citoyenne permettra de débattre des questions posées par le dépistage et de faire évoluer la politique publique. L’importance de la qualité de vie après le cancer justifie que les autorités sanitaires, autant que les praticiens, s’en préoccupent au moment du traitement - désescalade thérapeutique, préservation de la fertilité - et après - prise en compte des séquelles physiques, accès facilité à la reconstruction, maintien et retour à l’emploi… - Dépenses d’assurance maladie liées au cancer du sein : 2,3 milliards € en 2012 - Coût du traitement en phase active : 9 820 € / femme /an - 46 millions € consacrés à 160 projets de recherche Programme de dépistage organisé du cancer du sein Taux de participation régionaux standardisés 2014 (population de référence : France 2009) Taux de participation 2014 < 40% 40% à < 45% 45% à < 50% 50% à < 55% 55% à < 60% ≥ 60% Source : La ligue contre le cancer Bulletin de l’Association Europa Donna Forum France L’IRDES regarde l’emploi Une étude de l’Institut de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé objective les conséquences du cancer sur l’emploi. A court terme, dans l’année qui suit la survenue du cancer, le pourcentage d’individus employés pendant au moins un trimestre diminue fortement parmi les personnes atteintes - de 8% chez les femmes et de 7% chez les hommes - notamment en raison de la durée incompressible des traitements, qui maintiennent à distance de l’emploi. L’âge n’est pas très discriminant pour le retour au travail mais accentue la détérioration de la situation à moyen terme - à 5 ans, diminution de l’employabilité de 15% pour les hommes de plus de 51 ans et de 19% pour les femmes de plus de 48 ans. La Ligue chiffre les Reste à Charge La 4e édition de l’Observatoire sociétal des cancers se focalise sur le parcours des femmes qui ont subi une mastectomie. Tous frais confondus Montant moyen des reste à charge pour les femmes n’ayant pas eu de reconstruction chirurgicale 456 e 329 e 159 e Source : La ligue contre le cancer La reconstruction relève d’un choix individuel, fait d’autant plus que l’âge de survenue du cancer est précoce et fortement lié à l’image corporelle. Les principaux motifs de non recours à la reconstruction sont la peur de l’intervention, la crainte d’être déçue ou de souffrir... Le parcours de reconstruction n’en est pas plus aisé pour autant, marqué possiblement par de nouvelles hospitalisations, la douleur, la déception du résultat, la difficulté de s’adapter à son nouveau corps. Le coût - la moitié des femmes déclarent un reste à charge moyen de 1 391€ - est mal vécu, source de difficultés financières, quand il n’est pas rédhibitoire. 254 e Tous frais confondus 566 e Psychologues Kinésithérapeute Sans reconstruction, les produits d’hygiène, les prothèses amovibles et soutien-gorge adaptés entraînent un reste à charge moyen de 256€ par an. Chaque année 20 000 femmes subissent une mastectomie et on estime que 5 à 7 000 d’entre elles font appel à la reconstruction. Montant moyen du reste à charge pour des soins supplémentaires suite à une mastectomie Autres soins La mastectomie est ressentie comme une étape violente, physiquement, psychologiquement - source de colère et de résignation - mais aussi financièrement - 1 femme sur 3 déclare un reste à charge de 456€ en moyenne pour des soins supplémentaires post-opératoires (pharmacie, prothèses amovibles, psychothérapie, kinésithérapie …). Souteins gorge adaptés Prothèse Produits hygiène et entretient L’INSERM observe la vie 2 ans après La deuxième enquête VICAN - VICAN 2 - était inscrite au deuxième Plan Cancer. Menée par l’INCa en partenariat avec l’INSERM et les trois principaux régimes d’assurance maladie, elle renseigne sur la vie des personnes atteintes de cancer, de la prise en charge initiale à deux ans après. L’annonce du diagnostic est jugée trop brutale par 18% de l’ensemble des 4 349 personnes interrogées et par 28% des femmes âgées de 18 à 40 ans. 74% sont satisfaites de leur implication dans le choix de leurs traitements. 152 e 118 e 101 e Source : La ligue contre le cancer La qualité de vie des personnes atteintes subit une dégradation importante, qui dépend de la localisation du cancer, de la situation sociale et de faits éventuels de discrimination. Deux ans après le diagnostic, 2 personnes sur 10 ont perdu leur emploi (8 personnes sur 10 en emploi au moment du diagnostic, 6 deux ans après), surtout les moins diplômées, les plus jeunes, les plus âgées et les malades des cancers de plus mauvais pronostic. 1 personne sur 10, particulièrement les femmes et les plus jeunes, déclare des attitudes de rejet ou de discrimination liées à la maladie. 5 Les Nouvelles d’Europa Donna Café Donna Parce qu’une bonne idée est toujours source d’inspiration, parce qu’un succès crée l’émulation, les Café Donna fleurissent en France, ouverts par des délégations de plus en plus convaincues. Le mouvement est parti de Lyon, où Michèle Scalbert tenait en 2009 le « Café Thibault » devenu ensuite Café Donna et animé aujourd’hui par Renée Trivier et Christine Dalery-Robin. Rencontre Renée est psycho-motricienne, formée à l’écoute et à la dynamique de groupe. Touchée par le cancer du sein, elle a participé à des Café Donna avant de rejoindre l’association. « C’est au Café Donna que j’ai repris pied. Partager mon vécu avec d’autres m’a permis de prendre du recul. Je souhaite maintenant, à partir de mon expérience de patiente au Café, transmettre une dynamique de vie. » Avec Christine et Elisabeth, elle a, chaque mois, rendez-vous avec des participantes assidues ou occasionnelles mais toujours très concernées. « Participantes et animatrices partagent un lieu intimiste. Les femmes peuvent y livrer leurs émotions et les confronter à celles d’autres femmes qui ont le même parcours, le même vécu émotionnel. Le parcours de chacune est singulier mais aussi ressemble beaucoup à celui de l’autre. Cela les rassure ; l’échange crée une dynamique positive et leur insuffle de l’espoir. Le sentiment d’injustice est toujours présent, exprimé par une question récurrente - pourquoi, pourquoi cela, pourquoi moi ? - alourdi encore par l’incompréhension de ce qui arrive et l’impression de ne pas être comprises par les médecins, de ne pas être entendues quand elles évoquent leurs inquiétudes, leurs angoisses. Les participantes parlent de leur maladie, des effets secondaires des traitements, de l’altération de leur image lorsqu’elles ont subi une mastectomie. Elles s’entre-interrogent sur leur vécu, en quête de conseils. A l’hôpital, elles obtiennent des réponses techniques, souvent rapides, au Café elles entendent un langage qui est le leur. Notre rôle est de leur offrir une écoute attentive, bienveillante, de distribuer la parole pour que chacune puisse s’exprimer et, parfois, de canaliser. Depuis peu, nous accueillons des femmes plus jeunes préoccupées par l’incidence du cancer et des traitements sur leur fertilité. Nous préparons alors, pour octobre, un Café thématique délocalisé où elles pourront rencontrer des médecins.» Une idée, une action Le constat qui préside à la tenue d’un Café est celui du manque cruel d’espaces où exprimer ses émotions et du défaut de compréhension de celles et ceux qui n’ont pas vécu la même expérience. Parler sans contrainte et tabou participe à la reconstruction psychologique d’une femme blessée dans sa chair et son image. Offrir un tel espace à celles qui en ont besoin s’inscrit tout naturellement dans la mission d’accompagnement et de soutien d’Europa Donna. Les rendez-vous mensuels au Café Donna • ANGERS - Comptoir des livres 3e jeudi 14h30 - 16h30 • AUXERRE - Le Quai - 3e jeudi 15h - 17h • BORDEAUX - Brasserie de la Plantation - 1er jeudi 15h - 17h • CAEN - Morny’s Café - 2e lundi 17h - 18h30 • LILLE - Café Meerts - 1er jeudi 14h30 - 16h30 • LYON - Café Thibault - 1er et 3e jeudi 15h - 17h • PARIS - Le Dumas - 1er lundi 15h30 - 17h • SALT EN DONZY (42) - L’assiette saltoise 4e samedi 9h30 - 11h30 • STRASBOURG - Salle paroissiale - 4e lundi 19h30 - 21h Les adresses sont disponibles sur le site. Les Café Donna à Lyon, depuis 2009, c’est plus de 100 réunions et la rencontre de 550 femmes environ. Des délégations toujours plus créatives et plus actives Réunies à Paris fin mars, responsables et membres des délégations ont pu partager expériences, réflexions besoins et attentes et travailler ensemble aux actions futures : information, outils de communication, … Le séminaire fut aussi l’occasion d’évoquer 2014, année riche en évènements, initiatives et nouveautés : - Ouverture de la délégation de Nantes - Réunions thématiques autour du cancer du sein à Bordeaux, Deauville, Lille, Lisieux, Lyon, Paris… 6 -M anifestations sportives à Angers, Lyon, Paris, Strasbourg… - E vènements culturels à Angers, Lyon… -O uverture et tenue de Café Donna de plus en plus nombreux -C ollaborations avec les structures de lutte contre le cancer, CHU cancéropoles et d’autres associations - … Bulletin de l’Association Europa Donna Forum France A vos agendas Le Colloque annuel La Conférence Européenne L’Europa Donna Pan-European Conférence réunit tous les deux ans des représentantes de tous les pays de la Coalition. Paris et le Forum France les accueilleront à Paris les 17 et 18 octobre pour la 12ème édition. Le 17 colloque d’Europa Donna Forum France e Le Cancer du sein sans tabou Besoin de savoir, audace de demander, envie d’entendre, se tiendra le lundi 23 novembre au Palais du Luxembourg à Paris. Egalité d’accès aux soins et services que les femmes sont en droit d’exiger, mise en place de structures spécifiquement dédiées au sein partout en Europe, réseaux sociaux et moyens d’action sont au programme de la réunion. Les participants bénéficieront aussi de la présence et de la parole d’experts internationaux qui traiteront de médecine personnalisée et d’avancées thérapeutiques. Le professeur Agnès Buzyn, présidente de l’INCa et d’éminents cancérologues français interviendront lors des débats. Des informations plus détaillées seront bientôt disponibles sur notre site. La conférence est ouverte à toute personne intéressée. Les conditions et le formulaire d’inscription sont disponibles sur le site de la coalition. www.europadonna.org A la une Les prothèses mammaires Après l’affaire des prothèses PIP, celle des LAGC (lymphomes anaplasiques à grandes cellules) est venue frapper patientes et acteurs de la prise en charge du cancer. Les deux situations sont très différentes - une malversation et un effet secondaire grave mais rarissime - mais amènent les mêmes questions, notamment celles : - de la matériovigilance des prothèses, dispositifs médicaux qui relèvent d’un marquage CE accordé par un des nombreux organismes de certification européens. L’Union Européenne s’est saisie de l’évaluation de ces organismes, dont le plus important vient d’être jugé responsable dans l’affaire PIP par le Tribunal de Toulon, et les agences sanitaires françaises ont émis des recommandations claires sur l’implantation et le suivi des prothèses. - de la technique de reconstruction : prothèse ou méthode chirurgicale alternative (DIEP, lambeau abdominal). Face à l’émoi provoqué, il faut répéter que la reconstruction en soi et la méthode utilisée relèvent du choix de la patiente, informée clairement et complètement des avantages et inconvénients des unes et des autres par un praticien compétent. Le droit à l’oubli Le Président de la République a annoncé le 24 mars la signature d’un protocole d’accord avec les parties prenantes de la convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé). Désormais, pour contracter une assurance pour un prêt, les personnes qui ont eu un cancer avant l’âge de 15 ans n’auront plus à le déclarer 5 ans après la fin des traitements, comme toutes celles qui ont eu un cancer 15 ans ou plus avant. Un « droit a l’oubli » sera aussi accordé à d’autres en fonction d’une grille de référence dont les critères seront régulièrement révisés en fonction des avancées de la connaissance. Beaucoup se sont émus du caractère limité de cette première étape, qui ouvre sur la fin de la stigmatisation et un nouveau regard sur le cancer. C’est pourquoi les parties prenantes resteront vigilantes quant aux grilles de référence, pour être sûres qu’elles intègreront toujours les données les plus récentes et donneront au plus grand nombre le droit à l’oubli. 7 Les Nouvelles d’Europa Donna Bulletin de l’Association Europa Donna Forum France Informations importantes A VOS AGENDAS 17e COLLOQUE annuel 23 novembre 2015 PAN-EUROPEAN conférence 17 et 18 octobre 2015 CONSEIL D’ADMINISTRATION NOS DÉLÉGATIONS Présidente : • Nicole ZERNIK, Paris Présidente d’honneur : • Nicole ALBY, Paris Vice-présidentes : • Dominique DEBIAIS, Paris • Dr Pascale ROMESTAING, Lyon Secrétaires générales : Trésorière : Administrateurs : Pour tout savoir sur nos Délégations et sur nos activités, consultez notre site ou appelez la Délégation la plus proche de votre domicile : Alsace • Strasbourg 06 89 32 20 16 Aquitaine • Bordeaux 06 08 36 21 41 Basse-Normandie • Caen 02 31 45 50 36 • Florence ETTERLEN, Paris • Ghislaine LASSERON, Paris Bourgogne • Auxerre 03 86 48 47 15 Centre • Orléans 02 38 56 66 02 • Ghislaine LECA GRENET, Paris Ile-de-France • Evry 06 82 95 94 24 01 44 30 07 66 • Dr Bernadette CARCOPINO, Paris • Catherine CERISEY, Paris • Sylvie DANTEC, Strasbourg • Agnès DRAGON, Paris • Natacha ESPIE, Paris • Martine LANOE, Paris • Elisabeth MARNIER, Lyon • Giovanna MARSICO, Paris • Elisabeth VOISIN, Angers NOS PARTENAIRES Informations page 7 • Paris Languedoc-Roussillon • Nîmes 06 23 07 52 37 Nord-Pas-de-Calais • Lille 06 10 75 27 37 Provence-Alpes-Côte-d’Azur • Marseille 06 26 81 36 79 Pays de la Loire• Angers 06 82 30 60 21 06 80 32 58 51 • Nantes Rhône-Alpes • Lyon Nous remercions particulièrement la Ligue nationale contre le cancer de son soutien et son hospitalité, ainsi que le ministère de la Santé qui nous accompagne dans notre action pour promouvoir le dépistage organisé du cancer du sein et l’INCa (Institut National du Cancer) avec qui nous poursuivons une collaboration étroite. Nous tenons également à remercier tous nos partenaires, membres de la Charte de soutien à Europa Donna Forum France, ou partenaires exceptionnels, sans lesquels nous ne pourrions mettre en oeuvre ni mener à bien nos missions : • Amgen • Any d’Avray • Centre d’art Space Junk • Courir pour Elles • Eisai • GlaxoSmithKline • Harley Davidson • Lilly • Novartis • Radisson Blu • Rallye Cœur d’Argan • Roche • Sanofi • Teva ... et tous les donateurs exceptionnels. 06 81 26 90 14 Vous pouvez consulter l’agenda des différentes délégations sur le site www.europadonna.fr CONSEIL SCIENTIFIQUE • Docteur Patricia de CREMOUX - Biologiste, Institut Curie, Paris • Docteur Gilles ERRIEAU - Médecin généraliste, Paris • Docteur Marc ESPIE - Cancérologue, Saint-Louis, Paris • Jean-Claude FERRANDEZ - Kinésithérapeute, Avignon • Professeur Michel MARTY - Cancérologue, Saint-Louis, Paris • Docteur Catherine NOGUES - Généticienne, René Huguenin, St-Cloud • Docteur Nicole PELICIER - Psychiatre, HEGP, Paris • Docteur Anne de ROQUANCOURT - Anatomopathologiste, Saint-Louis, Paris • Professeur Hélène SANCHO-GARNIER - Epidémiologiste, Montpellier • Docteur Daniel SERIN - Radiothérapeute, Institut Sainte-Catherine, Avignon • Docteur Anne TARDIVON - Radiologue, Institut Curie, Paris www.europadonna.fr SECRÉTARIAT TÉLÉPHONIQUE 01 44 30 07 66 Du lundi au vendredi de 8h à 20h Les nouvelles d’Europa Donna est édité par Europa Donna Forum France Directrice de la publication : Nicole Zernik Directrice de la rédaction : Françoise Pinto Création graphique : H.RibonCom 100 rue d’Amsterdam 75009 Paris 01 48 74 72 18 Impression : Fortin 4 rue Ambroise Croizat 94800 Villejuif 01 46 77 94 91 Ce numéro a été tiré à 6500 exemplaires BULLETIN D’ADHÉSION 2015 Nom .................................................................................... Prénom ........................................................................................................................... Adresse ....................................................................................................................................................................................................................... ................................................................................................................................................................................................................................... Téléphone .............................................................................. E-mail ........................................................................................................................... Profession ................................................................................................................................................................................................................... DON DE SOUTIEN ❏ 20 euros ❏ 30 euros ❏ 50 euros Autre ............................................................................................................................... La somme versée donne droit à une réduction d’impôt (dans la limite de la législatiion en vigeur). Vous recevrez un reçu fiscal à joindre à votre déclaration. A renvoyer à EUROPA DONNA FORUM FRANCE - 14 rue Corvisart - 75013 PARIS accompagné de votre règlement à l’ordre de : EUROPA DONNA FORUM FRANCE