Suite française - Institut Notre
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Suite française - Institut Notre
« Suite française » En sortie nationale, le film tourné en partie à Marville pendant l’été 2013 ! Au cinéma Espace d’Arlon Le jeudi 19 mars 2015 à 20h 5 euros 1 Quelques informations 1. Suite Française, d’abord un roman d’Irène Némirovsky Prix Renaudot 2004, attribué à titre posthume. Écrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes. Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard… Peu à peu l'ennemi prend possession d'un pays inerte et apeuré. Comme tant d'autres, le village de Bussy est alors contraint d'accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l'occupant, les tensions sociales et les frustrations des habitants se réveillent… Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l'âme de chaque Français pendant l'Occupation, enrichi de notes et de la correspondance d'Irène Némirovsky, Suite française ressuscite d'une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire. L’histoire du manuscrit… En 1942, après l’arrestation d’Irène Némirovsky, puis de son mari Michel Epstein, leurs deux filles, Denise (13 ans) et Elisabeth (5 ans) s’enfuient avec leur tutrice en emportant une valise contenant photos, bijoux, papiers de famille et, surtout, cet épais classeur de maroquin gravé des initiales I.N, dont leur mère ne se séparait jamais : son dernier manuscrit, rédigé d’une écriture microscopique pour économiser l’encre et le mauvais papier de guerre. Ce cahier, Denise le sauve aux dépens de sa poupée Bleuette, qu’elle doit abandonner la mort dans l’âme. Il lui servira parfois d’ « oreiller », dans les caves de la région de Bordeaux où les fillettes traquées sont obligées de se cacher pendant plusieurs mois. Grâce à Robert Esmenard, qui préside à la maison Albin Michel (éditeur d’Irène), et qui organise une souscription dès 1945 pour éviter aux petites filles l’assistance publique, Denise est placée dans un pensionnat catholique de la région parisienne et Elisabeth placée dans une famille d’accueil. Le manuscrit part chez un notaire. Denise, qui le récupère, ne l’ouvrira pas avant 1954, et sans pouvoir s’y pencher vraiment pendant des années encore (ni, du reste, sa sœur), tant est lourd le poids du chagrin et de la colère. Elle ne comprend pas d’ailleurs tout de suite qu’il s’agit d’un roman, croyant à un journal intime -car y sont mêlées des notes manuscrites d’Irène Némirovsky, notes « très douloureuses ». En 1975, les feuillets manquant d’être perdus lors d’une inondation survenue dans son domicile parisien, Denise Epstein s’astreint au recopiage intégral, à la main et à la loupe. Denise accorde la priorité à sa sœur, Elisabeth Gille, qu’elle aide dans la préparation d’un livre, biographie imaginaire de leur mère intitulée Le Mirador, et que publient les Presses de la Renaissance en 1992. L'année même où la décision est prise de confier le manuscrit à l’IMEC (Institut de la Mémoire de l’Edition Contemporaine). Avant de s’en séparer, toutefois, Denise le déchiffre et le dactylographie jusqu’à sa retranscription définitive. 2 Une troisième retranscription est mise en mémoire dans son ordinateur, dans les années 2000. 2004 : à Toulouse, rencontre inopinée de Denise Epstein avec Myriam Anissimov, écrivaine et biographe de Romain Gary (lequel admirait fort Irène Némirovsky). M. Anissimov joue le rôle de « passeuse » auprès du futur éditeur de ce livre, Olivier Rubinstein (Denoël) ; elle en sera aussi la préfacière. Le livre paraît en librairie le 30 septembre. A la Foire du livre de Francfort, les droits de Suite française sont vendus dans une quinzaine de pays (USA, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Espagne, Russie, Japon, etc.). Lundi 8 novembre, il est couronné du prix Renaudot, qui récompense pour la première fois de son histoire un auteur disparu. Il l’emporte au 2° tour, par 6 voix contre 3 à Marc Lambron pour Les menteurs et 1 à Philippe Ségur pour Poétique de l’égorgeur… Terrible ironie de ces titres... Commentaire publié sur le site de la Librairie « Ombres Blanches » à Toulouse, http://www.ombresblanches.fr/dossiers-bibliographiques/portraits-litteraires/n/irene-nemirovsky/suite-francaise.html# Deux critiques du livre « Irène Némirovsky combine de façon saisissante deux éléments en général étrangers l'un à l'autre : le réalisme et la compassion. D'un côté, elle s'inscrit dans la grande tradition littéraire depuis Balzac qui montre l'homme déchu, impuissant, et n'est au fond que la traduction romanesque du pessimisme chrétien ; de l'autre, elle épouse de l'intérieur les mobiles, les mesquineries de ses personnages, s'abstient de les critiquer. Cette suspension du jugement, cette empathie avec la faiblesse humaine, d'autant plus remarquable que l'auteur vit l'événement au jour le jour et se sait condamnée, est bouleversante : elle atténue la noirceur du récit, évite les postures de l'indignation ou du résistantialisme. Comme si l'écrivain voulait, dès le début du conflit, désarmer la haine et préparer une future réconciliation entre les peuples [...] Pour comprendre de quel traumatisme la France contemporaine est née, il faut lire ce livre halluciné dont le détachement est à la fois un cri d'amour déçu et un acte d'accusation terrible. On en sort secoué, révolté, émerveillé par la prouesse, abattu, avec une seule question obsédante : placés aujourd'hui dans les mêmes conditions qu'alors, serions-nous meilleurs, plus unis, moins lâches, moins spontanément collaborationnistes ? Rien n'est moins sûr. » Pascal Bruckner - Le Nouvel Observateur « Le cas tragique d'Irène Némirovsky occupera longtemps la mauvaise conscience française [...] La lecture de Suite française révèle un pessimisme cynique, orienté moins vers l'abomination nazie et antisémite (à laquelle il n'est, c'est un comble, fait presque aucune allusion) que vers la bassesse humaine [...] Le centre du livre est occupé par l'amitié d'une jeune femme mal mariée, balzacienne, restée seule avec sa belle-mère, pour un officier allemand raffiné [...] La première partie, littérairement la plus frappante, par sa structure et la sûreté tranchante des remarques psychologiques, met en scène plusieurs groupes de réfugiés de tous milieux [...] L’art romanesque d’Irène Némirovsky atteignait ici une précision que la fébrilité aurait pu menacer. Comment est-elle parvenue à ce détachement cérébral sans détruire l'émotion ? La "méthode indirecte" qu'elle utilise pour entrer dans la pensée des personnages les plus négatifs et en révéler la bêtise flaubertienne ne nuit jamais à la palette des nuances. Le trouble que suscite l'apparition des soldats allemands, jamais rejetés dans le mal, la ténuité des convictions face à l'ouragan des situations, l'égarement des individus projetés dans un "esprit communautaire" qu'exige l'urgence politique : une femme seule, avec son intelligence et sa science littéraire, traite admirablement ces thèmes que l'horreur nazie va soudain balayer dans le néant. » René de Ceccatty - Le Monde 3 2. Le film Fiche technique Titre : Suite française Réalisation : Saul Dibb Scénario : Saul Dibb et Matt Charman d’après le roman Suite française d'Irène Némirovsky Musique : Alexandre Desplat Budget : 19,5 millions de $ Pays d’origine : France, Royaume-Uni, Belgique, Canada Langue originale : anglais, allemand Genre : Drame Durée : 1h47 Distribution : Michelle Williams : Lucile Angellier Matthias Schoenaerts: Bruno von Falk, l'officier allemand Kristin Scott Thomas : Madame Angellier, la belle-mère de Lucile Sam Riley : Benoît Ruth Wilson : Madeleine Margot Robbie : Céline Tom Schilling : Kurt Bonnet Lambert Wilson : le vicomte de Montmort1 Cédric Maerckx : Gaston Angellier, fils de Madame Angellier et mari de Lucile Eileen Atkins : Denise Epstein Résumé Été 1940. France. Dans l’attente de nouvelles de son mari prisonnier de guerre, Lucile Angellier mène une existence soumise sous l’œil inquisiteur de sa belle-mère. L’arrivée de l’armée allemande dans leur village contraint les deux femmes à loger chez elles le lieutenant Bruno von Falk. Lucile tente de l’éviter mais ne peut bientôt plus ignorer l’attirance qu’elle éprouve pour l’officier… Secret de tournage sur Suite Française La totalité de Suite Française a été tournée en décors naturels, entre la Belgique et la France. La maison des Angelliers a été trouvée dans la ville de Nivelles, dans la région de wallonne en Belgique. Le chef décorateur Michael Carlin devait trouver un village français qui soit presque resté intact au passage du temps. Ainsi, l'équipe a posé ses valises dans le village de Marville (qui doit représenter le village de Bussy inventé par l'écrivaine dans le livre). Ce lieu était parfait pour le tournage car il n'existe aucun magasin d'aujourd'hui, il n'y a pas de panneau publicitaire, ni signalisation routière et pas d'antenne sur le toit des maisons. Une aubaine pour que le film paraisse réaliste et qu'il n'y ait pas d'anachronisme ! Informations : AlloCiné.fr,http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=214084.html?nopub=1 Aucune critique du film n’est disponible pour l’instant car le film sort en Belgique le 18 mars et début avril en France… 4 Suite de l’article (non reproductible) ici : http://otpaysdemontmedy.blogspot.be/2013/06/tournage-de-suite-francaise-avec.html L’Est Républicain, 31 juillet 2013 L’atelier des anciens établissements Lenoir a été temporairement transformé en une grande menuiserie pour les besoins du film « Suite française ». L’est Républicain , 23/7/2013 5