le bulletin d`asma - ASMA Association Suicide et Mal être de l
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le bulletin d`asma - ASMA Association Suicide et Mal être de l
A M S ’A D N I T LE BULLE Association Suicide et Mal-être de l’Adolescent Numéro 1 Le mot du président Janvier 2003 2003 commence et ça y est A.S.M.A. a démarré … Et bien démarré ! Il aura fallu beaucoup d’opiniâtreté pour que des professionnels d’horizons différents, et dont le point commun est de rencontrer des adolescents en souffrance, puissent mettre en route un dispositif de détection, de suivi et de prévention du suicide. Et plus globalement une réponse aux jeunes en mal être. Aux urgences pédiatriques, en 2001, on constate que le flux d’adolescents en crise suicidaire ou suicidants est constant et conséquent; l’offre de soins, de suivi, bien mince. Ce constat résonne très fort aussi hors de l’enceinte de l’hôpital. Les professionnels libéraux, institutionnels, les représentants des collectivités, de la justice pour mineurs, de l’éducation nationale, les familles, se disent démunis et en attente. Aussi, rien de plus simple que de « monter une association » qui va s’occuper du problème. Alors créons une association plurielle, écrivons en les statuts, un règlement intérieur, une charte de fonctionnement. Élisons un conseil d’administration tout aussi homogène dans son action que divers par ses origines. Trouvons les personnes ressources susceptibles de faire marcher, bien marcher, la machine. Rencontrons les usagers, les experts … Réunissons-les … Écoutons attentivement leur demande … Proposons à un thésard de nous aider à évaluer les besoins. Déposons un premier dossier de financement. Résolvons la première crise interculturelle pouvant tout faire capoter … Et puis une deuxième pouvant aussi tout faire capoter … Rencontrons notre tutelle généreuse qui permet la mise en place du système moyennant une rigueur gestionnaire, pour nous, quelque peu étrangère. Élaborons le dossier ad hoc destiné à permettre le suivi de l’adolescent. Débattons des problèmes éthiques posés. Trouvons le, les, médecins disponibles, rapidement disponibles, pour recevoir en urgence le suicidaire. Suivons tout ça en convoquant des assemblées générales ou des conseils d’administration. Veillons à ce que la communication passe le mieux possible. Engageons des actions de formation. Ayons un œil sur l’échéancier que l ‘association s’est fixé. Prévoyons l’évolution des besoins. Engageons une réflexion de fond dans la durée. Voilà à peu de choses près ce qui a pu être fait en 2002. Alors le mot, en forme de vœux, du président en ce début d’année sera bref et empreint d’optimisme. Merci à tous ceux qui s’investissent dans cette initiative. Merci pour les usagers adolescents. Eux ne manqueront pas de nous faire rapidement savoir que l’attention que nous portons à leur message de détresse n’est pas vaine. Pour nous adultes, responsables, cela se traduira par des résultats : cliniques, épidémiologiques, sociaux. Que 2003 soit au moins aussi dense ! Dr Gilbert Fabre PAGE 2 LE BULLETIN D’ASMA ASMA C’est... ASMA, Association Suicide et Mal-être de l’adolescent, est une association née de l’initiative de professionnels de soins, libéraux ou institutionnels qui ont voulu réunir leurs forces et conjuguer leur savoir au bénéfice de la prise en charge des adolescents en état de mal-être psychologique. ASMA, c’est l’écoute que nous avons voulu avoir auprès de ces jeunes et de leur famille, mais aussi auprès des professionnels qui les entourent au quotidien. Ayant obtenu la compréhension et le financement de multiples partenaires (FAQSV, URCAM, DDASS, PRS, ministère de la santé, financements privés...), Asma a développé trois initiatives : -un réseau d’encadrement de la prise en charge des adolescents en souffrance psychologique à la sortie de l’hôpital - un programme de formation pour les professionnels de santé auprès de ces adolescents - un programme de recherche évaluative ….la rencontre des différents acteurs et partenaires du réseau autour de l’élaboration de règles de communication et d’interactions : Élaboration d’un « dossier commun » en collaboration avec : - les médecins libéraux (généralistes, pédiatres, psychiatres) -médecins responsables des services d’urgences pédiatriques des 3 principaux sites marseillais (Timone, Nord, St Joseph) -médecins chefs de service des principaux services d’hospitalisation des enfants ayant réalisé une tentative de suicide, -psychologues de ces mêmes services, -médecins scolaires, -représentants du centre de consultation pour adolescents Pythéas, -personnel de l’association IMAJE Santé Jeunes La participation à diverses réunions autour de l’adolescent - Participation à deux réunions au Conseil Général autour du projet de création d’une maison des adolescents sur Marseille - Participation et intervention au colloque interrégional sur le suicide tenu à Lyon le 17 décembre 2002 - Participation à une réunion de formation de formateurs autour du suicide - Audition par la mairie de Marseille sur l’implication éventuelle de l’association dans un projet sur l’adolescent . . . une organisation matérielle - Création d’une cellule de coordination - Démarches à la recherche d’un organisme d’assurance pour le réseau, - Dépôt auprès de l’Assistance Publique et de France Télécom d’un dossier pour l’obtention d’une ligne téléphonique privée, - Démarches à la recherche d’un outil informatique, achat d’un ordinateur portable ainsi que d’une imprimante multifonctions, - Installation d’un « bureau » Asma - Rencontre avec le Dr Giusano, responsable du département d’informatique médicale de l’hôpital Timone enfants pour prévoir le partage intranet de la base informatique avec le service des urgences pédiatriques de l’hôpital Nord et la création d’un site internet - Soumission de plaquettes d’information au Conseil de l’Ordre des médecins des Bouches du Rhône. Ces plaquettes ayant reçu un avis favorable, seront imprimées et diffusées dès janvier 2003. N U M É R O PAGE 3 1 Mais ASMA, c’est surtout la mise en place d’un accompagnement de la prise en charge post-hospitalière des adolescents et de leur famille. Création d’une cellule de coordination composée : - d’un médecin pédiatre chargé de la coordination globale du réseau - d’un médecin pédopsychiatre libéral chargé de réaliser l’évaluation pédopsychiatrique initiale, d’organiser et de s’assurer de la continuité de la prise en charge post-hospitalière - d’infirmières libérales chargées des liens villehôpital et d’éventuelles visites à domicile des patients en difficulté - d’une psychologue assurant formation et premier contact dans le service des urgences elle propose en concertation avec l’adolescent, sa famille et le médecin référent des solutions adaptées à chacun La mise en place... • Création d’une base de données informatique sécurisée sous ACCESS, permettant la mise à jour régulière des dossiers patients • Élaboration d’un « parcours » type patient et famille • Mise en place d’un n° de téléphone Asma, avec messagerie accessible 24 h sur 24 • Constitution d’un dossier patient Asma à partir des dossiers de consultations aux urgences pédiatriques • Mise à disposition des services d’hospitalisation d’une évaluation pédopsychiatrique initiale et d’une aide à l’organisation de la prise en charge ambulatoire La cellule du réseau se charge de rester vigilante quant à l’effectivité de la prise en charge post-hospitalière des adolescents ayant réalisé une tentative de suicide ou en souffrance psychologique et de les soutenir, ainsi que leur entourage, dans leur démarche pendant une période de temps suffisante. Pour cela, elle entre en contact avec le patient, sa famille et les différents intervenants du suivi et « fait le point » de façon très régulière auprès d’eux . En cas de rupture de soins, elle propose en concertation avec l’adolescent, sa famille et le médecin référent des solutions adaptées à chacun afin de s’assurer d’une pérennisation du projet de soins Elle « s’appuie » autant que possible, sur le rôle essentiel du médecin traitant. Elle s’efforce de le soutenir dans son rôle parfois difficile et de lui faciliter la mise en œuvre d’un projet thérapeutique. Cette démarche s’effectue, bien entendu, avec l’accord et la coopération de l’adolescent et de sa famille. Les sites de réception des urgences pédiatriques des hôpitaux Nord et Saint-Joseph rejoindront le réseau Asma dès janvier 2003. D e s d é b u t s . . . (01/10 à 20/12/2002 ) Depuis sa mise en place début octobre 2002, le réseau ASMA a inclus 17 patients et leurs familles, à partir du site Timone e nfants On compte 15 filles et 2 garçons, 10 tentatives de suicide et 7 états de mal-être psychologique. 6 avaient des antécédents de TS 6 avaient déjà un suivi en place et 4 l’ont continué Dans les autres cas, Asma s’est chargée de faire ou de renouveler la proposition de suivi, et de l’adapter quand celui-ci n’était pas débuté ou était secondairement arrêté. Dans 3 cas, suite à une sortie anticipée contre avis médical, Asma a pu reprendre contact avec l’adolescent, par l’intermédiaire des intervenants proches afin d’amener à un travail de prise en charge ambulatoire Le médecin scolaire est contacté si l’adolescent en fait la demande afin d’aider à la réinsertion en milieu scolaire. Le médecin traitant est contacté et impliqué dans le projet de soins sauf si l’adolescent s’y oppose. ...les dernières info... La rubrique « … les dernières info » est destinée à ceux d’entre vous qui ont quelque chose à faire partager autour du thème de l’adolescent en souffrance psychologique. N’hésitez pas à faire parvenir vos «dernières info » à la commission information d’ASM A et nous tacherons d’en faire profiter l’ensemble de nos adhérents. (ASMA, commission information, 67 rue de la Palud, 13006 Marseille) Des nouvelles de la maison Longchamp... La Maison Longchamp va bientôt ouvrir. L’Unité d’Intervention et de Soutien (U.I.S.) qui lui est adjointe fonctionne déjà depuis quelques semaines. Il s’agit en fait d’un dispositif destiné à compléter, au niveau du département, les réponses proposées aux « adolescents difficiles ». La Maison Longchamp est un foyer (Maison d’Enfants à Caractère Social ou M.E.C.S.) destiné à recevoir des adolescents, six places, confiés par l’Aide Sociale à l’Enfance du département des Bouches du Rhône. Ces adolescents ont un parcours émaillé de ruptures et sont en voie de désinsertion précoce. Leur séjour, de durée variable, sera contractualisé avec un ou plusieurs services concernés directement par le devenir de cet adolescent. L’objectif est de parvenir à une prise en charge transversale de ces jeunes gens et éviter, ainsi, un empilage de suivis/ruptures qui intervient sans doute comme facteur aggravant la désinsertion. Ces adolescents présentent toujours des troubles du comportement et des conduites et interrogent sur la présence de troubles de la personnalité sous-jacents. Pour permettre une évaluation et une approche thérapeutique de qualité cette M.E.C.S. va voir ses moyens accrus de l’apport d’une partie de l’équipe de soins de l’hôpital pour adolescents Le Relais-Serena. Cette dotation est assurée par L’Agence Régionale de l’Hospitalisation. C’est donc un double financement, état et département, qui va permettre à cette structure innovante de fonctionner. Pour que le système soit opérant l’U.I.S. a vocation d’intervenir auprès des équipes s’occupant déjà de l’adolescent, en amont, pendant la durée du séjour en M.E.C.S. et en aval. Son rôle est essentiellement préventif, à l’interface des différents systèmes s’occupant de l’adolescent, et, éventuellement, formateur. L’équipe de l’U.I.S., pluridisciplinaire elle aussi, est constituée de professionnels ayant une connaissance des systèmes sanitaires, sociaux, médico-sociaux, judiciaires pour mineurs et au fait des dispositifs du réseau s’occupant des adolescents. Si l’ouverture de la M.E.C.S. est prévue pour début avril 2003, l’U.I.S. s’est déjà engagée dans un travail préparatoire et s’occupe actuellement de quelques situations complexes d’adolescents qui n’ont pas encore quinze ans et en totale rupture sociale faisant suite à des comportements très inquiétants. La mise en œuvre de ce dispositif, articulé aux autres intervenants du réseau, est confiée à l’association Serena. Contacts : Bernard ALLIGIER, directeur, association Serena Gilbert FABRE, médecin directeur, le Relais-Serena UIS Le projet de formation Un programme de formation autour du thème de l’adolescent sera proposé aux médecins libéraux, acteurs essentiels de leur prise en charge. Elle insistera sur la coopération que nous devons développer entre les différentes structures institutionnelles et libérales dans un souci de réunion et d’organisation des moyens de prise en charge des adolescents en détresse. Une première session de formation aura lieu au printemps 2003 Le sujet choisi est : L’adolescent en détresse psychologique, de la ville vers l’hôpital et de l’hôpital vers la ville . Nous demandons aux médecins intéressés de bien vouloir se faire connaître auprès du Dr Giraud (04.91.38.56.66) et de faire connaître leurs disponibilités. Une date sera rapidement retenue. ASMA BP: 67 rue de la Palud 13006 MARSEILLE