Synthèse de l`article HCM sphynx ENVA 2012

Synthèse de l’article PROSPECTIVE ECHOCARDIOGRAPHIC AND TISSUE DOPPLER SCREENING OF A LARGE SPHYNX CAT POPULATION: REFERENCE RANGES, HEART DISEASE PREVALENCE AND GENETIC ASPECTS par : Chetboul Valérie, Petit Amandine, Gouni Vassiliki, Trehiou-­‐Sechi Emilie, Misbach Charlotte, Balouka David, Carlos Sampedrano Carolina, Pouchelon Jean-­‐Louis, Tissier Renaud, Abitbol Marie publié dans : Journal of Veterinary Cardiology 2012 Dec;14(4):497-­‐509. ETUDE PROSPECTIVE EN ECHOCARDIOGRAPHIE ET DOPPLER INTRA-­‐TISSULAIRE D’UNE LARGE POPULATION DE CHATS SPHYNX : VALEURS DE REFERENCE, PREVALENCE DES MALADIES CARDIAQUES ET CARACTERISTIQUES GENETIQUES OBJECTIFS DE L’ETUDE 1) Etudier la morphologie et la fonction cardiaque dans une cohorte de chats Sphynx, présentés pour le dépistage des maladies cardiaques, à l’aide de l’échographie cardiaque et de l’imagerie Doppler intra tissulaire. 2) Déterminer la prévalence et les caractéristiques des maladies cardiaques dans cette population de chats Sphynx. 3) Analyser la composante génétique potentielle de ces maladies, dans cette population. POPULATION DE CHATS ETUDIEE Au total, 147 examens échocardiographiques ont été réalisés, dont 33 examens de suivis, sur une population totale de 114 chats Sphynx, présentés en consultation de dépistage à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort entre 2004 et 2011. Les chats étaient âgés en moyenne de 2,62 ans +/-­‐ 1,93 ans et les âges s’étalaient de 6 mois à 10 ans. Le poids des animaux étaient en moyenne de 3,95 Kg +/-­‐ 1,1 Kg et s’étalait de 2,0 Kg à 7,3 Kg. Il y avait 54 mâles dont 3 castrés et 60 femelles dont 5 stérilisées. PRINCIPALES METHODES EMPLOYEES Examens et analyses : les chats présentés en consultation ont été examinés cliniquement, par échographie cardiaque conventionnelle et lorsque cela a été possible en Doppler intra tissulaire (TDI). Les informations de pedigree fournies par les propriétaires et éleveurs ont été collectées afin de tracer un arbre généalogique. Méthode de calcul des intervalles de référence: les intervalles de référence ont été établis à partir des mesures réalisées sur les chats adultes (âge ≥ 12 mois), ne présentant pas d’historique de maladie cardiaque ou pulmonaire et dont l’épaisseur de la paroi du myocarde du ventricule gauche était < 6 mm. Les chats dont l’épaisseur de paroi était comprise entre 5 et 6 mm ont été examinés en TDI et ont été considérés comme normaux (et inclus dans l’établissement des valeurs de référence) seulement s’ils ne présentaient pas d’anomalie au TDI radial et longitudinal, en diastole. SPHYNX CLUB DE FRANCE
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Diagnostic de la myocardiopathie hypertrophique (HCM) : l’HCM a été diagnostiquée en utilisant les paramètres (échographie en mode M et 2D) précédemment publiés chez le chat, à savoir une épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche en fin de diastole ou du septum interventriculaire ≥ 6 mm (examen en mode M) ou une épaisseur du septum interventriculaire sous aortique en fin de diastole ≥ 6 mm. Chez les chats âgés de plus de 6 ans et présentant une épaisseur de la paroi du myocarde du ventricule gauche > 6 mm, le diagnostic d’HCM a été posé après avoir tout d’abord exclu une hypertension artérielle (par mesure de la pression artérielle) ou un hyperthyroïdisme (par mesure de la thyroxine T4 sanguine). PRINCIPAUX RESULTATS Valeurs de référence : parmi les 114 chats Sphynx examinés, 75 ont présenté un examen normal mais les valeurs de références ont été calculées à partir de 53 chats. Parmi les 75 chats ayant présenté un examen normal, 10 ont été exclus du fait de leur âge < 12 mois et 12 ont été exclus car ils présentaient une anomalie à l’imagerie TDI. Les valeurs de référence sont présentées dans un tableau (voir « Table 1 » de l’article). Chez ces 53 chats sains, un effet du poids corporel a été mis en évidence pour plusieurs paramètres échocardiographiques (voir « Figure 1 » de l’article). Maladies et anomalies cardiaques identifiées : parmi les 114 chats Sphynx examinés, 75 ont présenté un examen normal (65,8%) et 39 ont présenté un examen anormal (34,2%). Pour ces 39 animaux il a pu être posé un diagnostic d’anomalie cardiaque congénitale (16 chats) ou de myocardiopathie hypertrophique HCM, (23 chats). Anomalies congénitales : les anomalies congénitales observées chez 16 chats consistaient en : une dysplasie de la valve mitrale (10 chats), une dysplasie de la valve mitrale associée à un défaut du septum auriculaire (3 chats), une dysplasie de la valve mitrale associée à une sténose aortique (1 chat), une dysplasie de la valve mitrale associée à un défaut du septum ventriculaire (1 chat) et un défaut du septum auriculaire (1 chat). HCM : parmi les 23 chats diagnostiqués HCM il y avait 14 mâles et 9 femelles. La moyenne d’âge était de 4,2 ans +/-­‐ 2,5 ans et les âges s’étalaient de 1 à 10 ans. Il a été mis en évidence que la prévalence de l’HCM augmentait avec l’âge (voir « Figure 2 » de l’article). En effet, 13/23 chats HCM (57%) étaient âgés de 4 ans ou plus de 4 ans et 6/23 étaient âgés de 6 ans ou plus de 6 ans. Tous les chats, sauf un qui présentait un œdème pulmonaire, étaient asymptomatiques au moment du diagnostic. Au moment de la rédaction de l’article (2012), un suivi était disponible pour 18 des 23 chats HCM. Ces 18 chats étaient asymptomatiques lors du diagnostic et ils ont reçu un traitement : furosemide pour 1 chat, benazepril pour les 18 chats. Treize des 18 chats étaient encore en vie (en 2012) ; ils étaient âgés en moyenne de 6,0 ans +/-­‐ 2,9 ans et leurs âges s’étalaient de 2,5 ans à 11 ans ; alors que 5 d’entre eux étaient décédés (4 mâles et 1 femelle) de mort subite à l’âge moyen de 7,3 ans +/-­‐ 1,9 ans (âges allant de 4,5 ans à 11 ans). Génétique : les pedigrees de 43 des 114 chats examinés ont été obtenus. Ces 43 chats étaient répartis en 16 chats atteints d’HCM, 21 chats indemnes et 6 chats qui présentaient une anomalie au TDI. Tous étaient apparentés (voir « Figure 4 de l’article) et faisaient partie d’une grande famille de 81 individus. Les mâles et les femelles HCM étaient atteints dans les mêmes proportions (8 mâles, 8 femelles). L’analyse de l’arbre généalogique a suggéré un mode de transmission autosomique dominant avec pénétrance incomplète pour l’HCM, dans cette cohorte de chats Sphynx. Trop peu de données étaient disponibles pour analyser un éventuel mode de transmission des anomalies congénitales. SPHYNX CLUB DE FRANCE
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PRINCIPALES CONCLUSIONS ET LIMITES Valeurs seuil : la mise en évidence d’une corrélation entre le poids corporel de l’animal et certains paramètres échocardiographiques (épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche, épaisseur du septum interventriculaire et diamètre du ventricule gauche) suggère que le poids devrait être pris en compte lors de l’interprétation des mesures d’épaisseur du myocarde des parois en diastole (en particulier pour les mesures comprises entre 5 et 6 mm). Dans cette étude, tous les chats normaux présentaient des épaisseurs du myocarde des parois en fin de diastole < 5,4 mm et les chats avec des épaisseurs comprises entre 5,0 mm et 5,3 mm pesaient plus de 4,0 Kg. En tenant compte de ces résultats, il serait judicieux de considérer comme valeurs seuil 5,0 mm et 5,5 mm pour les Sphynx dont le poids est respectivement < 4 Kg et ≥ 4 Kg, plutôt que la valeur seuil de 6,0 mm. Anomalies cardiaques : les deux principales anomalies cardiaques observées dans la large cohorte de chats Sphynx analysée dans cette étude étaient l’HCM et la dysplasie de la valve mitrale. Vingt-­‐trois des 114 chats examinés ont présenté une HCM (20,2 %), confirmant ainsi que la race Sphynx, comme d’autres races félines, est prédisposée à l’HCM. La majorité des chats atteints d’HCM étaient de jeunes adultes, mais l’HCM chez le Sphynx peut se développer sur une très grande plage d’âge (1 an à 11 ans dans cette étude). L’HCM peut donc conduire à une espérance de vie normale chez le Sphynx, mais elle est également associée à un risque de mort subite. Mode de transmission de l’HCM : l’analyse d’une grande famille de 81 chats Sphynx, dont 43 ont été examinés dans cette étude, suggère un mode de transmission autosomique dominant à pénétrance incomplète pour l’HCM du Sphynx. Ce résultat préliminaire devra être confirmé à l’échelle de la race. Limites de l’étude : la population étudiée était relativement jeune et l’essentiel des chats recrutés provenaient d’élevages où un dépistage systématique est mis en place avant la mise à la reproduction. La prévalence de l’HCM rapportée ici est donc une donnée préliminaire qui nécessite d’être affinée par des études complémentaires incluant un nombre plus élevé de chats. Aucune analyse histologique n’a pu être effectuée sur les cœurs des chats décédés de mort subite, le décès de ces animaux ne peut donc pas être imputé avec certitude à l’HCM. Enfin, comme l’essentiel des chats inclus dans l’étude ont été présentés à l’ENVA pour un dépistage échocardiographique, la population recrutée peut ne pas représenter de façon exhaustive toute la population des chats de race Sphynx. Synthèse rédigée par Marie Abitbol SPHYNX CLUB DE FRANCE
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