hommage à Bernard Maris

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hommage à Bernard Maris
 Hommage à Bernard Maris J’ai été très particulièrement attristée d’apprendre la mort tragique de Bernard Maris, économiste éclairé et journaliste, lanceur d’alerte, qui fustigeait le politiquement correct, tué le 7 janvier 2015 à Paris, lors de l'attentat contre le journal satyrique Charlie Hebdo. J’écoute chaque samedi à 14 h. l’émission écologique CO2 Mon amour que j’apprécie énormément. Dans cette émission, le 10 janvier dernier, un hommage particulier était rendu aux écologistes blessés ou morts dans l’attentat. Edith Gallay -­‐ janvier 2015 émission du 10/01/2015 Au sommaire de CO2 cette semaine : Hommage aux disparus de Charlie Hebdo http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1031833 Bernard Maris, né le 23 septembre 1946 à Toulouse est un économiste, écrivain et journaliste français. Il a écrit pour différents journaux : Marianne, Le Nouvel Observateur, Le Figaro Magazine, Le Monde et Charlie Hebdo, dans lequel il prenait la plupart du temps le pseudonyme d'Oncle Bernard. Bernard Maris est souvent présenté comme altermondialiste, ayant participé au conseil scientifique d'ATTAC. À la radio, Bernard Maris tenait le samedi sur France Inter une chronique hebdomadaire intitulée J'ai tout compris à l'économie. Il apparaissait aussi fréquemment à la télévision. Le 10 janvier dernier, dans son émission -­‐ CO2 -­‐ Mon amour, Denis Cheissoux lui rendait hommage. Pour vous le faire connaître, j’ai résumé au mieux, quelques commentaires extraits des propos qu’il a tenu dans une interview enregistrée à une date antérieure (janvier 2012) ainsi qu’à d’autres occasions. • Ses indignations : Les mines antipersonnelles créent des emplois, la destruction des forêts crée des emplois, la destruction des ressources marines, crée des emplois, la guerre crée des emplois, les pesticides, ça créent aussi des emplois ! Quand j’entends ça, ça me bassine, je me plonge dans la Princesse de Clèves ou j’écoute un trio de Schubert ! • À la question : quel lien y a-­‐t-­‐il entre économie et écologie ? Il répondait : Economie et écologie sont des mots ennemis bien qu’ils aient la même racine greque – oikos – qui veut dire maison. L’économie détruit la maison tandis que l’écologie tente de sauver la maison qui brûle ! Les économistes ne se sont jamais intéressés à la protection de l’environnement. Lorsque ils prétendent se préoccuper de l’économie de l’environnement, ils ne font que calculer les coûts et les avantages de la destruction de la Nature. Pour eux, c’est la croissance qui est le moteur de la vie sociale, qui crée des emplois, et le bouleversement de la Nature est inhérent à la condition humaine. Ils sont convaincus que les ressources naturelles sont infinies. Aux sceptiques comme moi, ils répondent : Les écologistes sont des pessimistes, mais nous, les économistes, nous sommes optimistes, nous sommes persuadés que les biens de productivité permettront de croître à l’infini ! Evidement, l’économie est conceptuellement incapable de prendre en compte des phénomènes tels que l’irréversibilité, le temps pour eux ne compte pas, c’est la loi de l’offre et de la demande, ça monte ou ça baisse, mais ça s’équilibre ! A contrario, les écologistes sont conscients de la vulnérabilité de notre planète. On peut dire que l’économie, c’est la science de l’utilité alors que le profil de l’écologie c’est la connaissance de la beauté avec un regard poétique. L’économie est basée sur un dogme inébranlable, dont se sont emparés les politiques, mais qui ne repose sur aucune base éprouvée. Il s’agit de la concurrence libre et non faussée qui n’apporte pas de bonnes solutions et prétendre qu’en donnant des coups de pied dans la fourmilière c’est bon pour stimuler le système, en fait, ça débouche au contraire sur les pires solutions. Pourtant, cette histoire de concurrence libérale est le dogme auquel se soumet la commission européenne, dogme qui lui fait faire des tas de bêtises ! • Son cri du cœur en faveur des animaux : Faire souffrir un animal inutilement relève de la bassesse, de l’animalité. Je suis navré d’apprendre que la corrida a été classée "patrimoine culturel de l’humanité" par l’Unesco, c’est navrant ! Concernant l’élevage industriel, c’est indigne -­‐ Nous avons un devoir moral vis à vis des animaux...Faire souffrir une bête innocente est une régression. C’est une atteinte à la nature et à la beauté. C’est comme brûler une forêt pour le plaisir, détruire la statue d’un temple, brûler une œuvre d’art. C’est proprement barbare. Mais je suis optimiste, je pense que les mœurs évoluent vers le bien, je pense qu’à l’avenir on ne traitera plus les animaux comme par le passé et lorsque nous serons attentifs à leur bien-­‐être, nous aurons atteint un niveau supérieur d’humanité ! C’est pour tout ça que j’aimais bien Oncle Bernard !