les pièges de la chirurgie vaginale
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les pièges de la chirurgie vaginale
LES PIÈGES DE LA CHIRURGIE VAGINALE Séminaire Gynerisq : Prévention des risques opératoires en chirurgie gynécologique LES PIÈGES DE LA CHIRURGIE VAGINALE • Le nécessaire apprentissage • Les mauvaises indications : tout ne peut se faire par voie basse • Les gestes à risque : chirurgie réglée par excellence depuis le XIXème siècle, la chirurgie vaginale connaît ses risques • Les suites difficiles : ou l’art consommé… ETRE VAGINALISTE • Bien que les plus anciennes, les techniques par voie vaginale sont encore mal connues de beaucoup d’enseignants en Gynécologie Obstétrique en France. • On ne s’improvise pas vaginaliste, on le devient en pratiquant avec des vaginalistes. • Enseignement spécifique qu’il faut souvent aller chercher et entretenir par compagnonnage. LES MAUVAISES INDICATIONS • La fin du XIXème siècle a vu l’opposition des vaginalistes et des laparotomistes. • La fin du XXème celle des vaginalistes et des coelioscopistes. • En un siècle les laparotomistes ont « disparus », les vaginalistes sont toujours là, parce que leur chirurgie est moins mortelle. (0,027 % vs 0,086 %) • Le XXIème siècle pourrait voir une nouvelle victoire des vaginalistes dans leur domaine de prédilection : le pelvis sous paramétrial, la voie cœlioscopique et rétropéritonéoscopique devenant incontournable dans la chirurgie sus paramétriale. • Parce que la chirurgie vaginale est la moins chère, elle gagnera au XXIème siècle, ce sera long car elle n’est pas soutenue par l’industrie. LES MAUVAISES INDICATIONS • L’utérus fixé dans le pelvis ou l’abdomen – La voie d’abord n’est jamais proposée sans avoir jugé par le palper introducteur de la mobilité utérine et de la perméabilité vaginale en rapport. – Facteurs fixant l’utérus : • La chirurgie par voie abdominale: Pexie antérieure, césariennes itératives, aux suites difficiles, myomectomies: patientes à risque d’accident opératoire. • L’endométriose profonde du douglas • L’utérus poly fibromateux à développement latéral – Avec la pratique on trouve de moins en moins d’utérus non mobiles. • L’utérus qui atteint l’ombilic est une limite raisonnable à la voie vaginale (18 SA) – cette limite est aussi fonction de la pratique régulière de la voie vaginale. • Le cancer de l’endomètre sur utérus volumineux qui nécessitera un morcellement pour son extraction, facteur possible de contamination péritonéale. LES MAUVAISES INDICATIONS • L’imagerie incomplète ou de mauvaise qualité – La découverte opératoire d’une pathologie annexielle peut mettre en difficulté – La chirurgie vaginale ne permet pas l’exploration abdominale • L’installation et ou le matériel inadaptés – Une table adaptée à la position gynécologique et à la flexion des cuisses. – Une boite de chirurgie vaginale avec valves vaginales, instruments de taille adaptée, instruments spécifiques : passe fil de Deschamps vaginal, pinces de Rogers. LES GESTES À RISQUE • L’utérus volumineux nécessite les gestes de réduction après ligature des utérines et cervicetomie – Evidement sous séreux < 250 Gr – Hémisection > 150 Gr => 450 Gr – Morcellement > 400 Gr LA DISSECTION VÉSICALE – Sur vessie vide – Ouverture de la cloison supra-vaginale. Ce rideau a une forme triangulaire. – C'est au centre du rideau qu'il faut, avec les ciseaux manipulés convexité tangente à la vessie et extrémité perpendiculaire à l'utérus, ouvrir le septum en son centre. – Quand on a fait la manœuvre correctement on découvre un tissu cellulaire lâche qui cède sous la pression des ciseaux fermés puis du doigt puis de la valve LES GESTES À RISQUE • L’hémostase : classique aux fils – Doublage des ligatures • Ligaments cardinaux puis ligaments + utérine, puis utérine sélectivement • Utéro-annexiels qui sont aiguillés • Infundibulo-pelviens – Godronnage des tranches vaginales – Fermeture péritonéale abandonnée par certains si – Fermeture vaginale ou non pour drainage selon les circonstances – L’hémorragie du Richter: signe une dissection difficile ou poussée trop loin, souvent veineuse: tamponnement. Si artérielle: ligature qui peut être difficile (< 2 % de transfusion). LES GESTES À RISQUE • L’utilisation des pinces de thermofusion : – Annoncées comme un facteur de rapidité, de moindre douleurs et de suites plus simples. – Introduites sans véritable étude d’impact. – Pourvoyeuses de fistules vésicales et urétérales secondaires peu publiées mais rapportées dans les EPR. LES GESTES À RISQUE • L’ablation des annexes : – Sur annexe saine, on la réalise de principe après 55 ans. – Si adhérente au sigmoïde, l’adhésiolyse est dangereuse et une plaie serait mal aisée à repérer et à réparer. – Sur annexe pathologique : la coelioscopie est préférable. L’ABLATION DES ANNEXES Technique : Séparation d’avec le ligament rond qui est aiguillé Traction de l’annexe en dedans Double ligature des infundibulo-pelviens sur pince coudée avant section. L’utilisation de la grande valve ou « pelle à tarte » en dedans et en avant expose parfaitement. Les boucles coulissantes type « endoloop » rendent bien service dans ce geste. La thermofusion est aussi utilisée, l’uretère risque d’être chauffé, la sténose ou la fistule secondaire sont le risque LES GESTES À RISQUE • L’utilisation des implants de renforts ou prothèses – Raccourcissent la durée opératoire des cures de prolapsus : CI à l’hystérectomie, pas de plastie. – Les résultats seraient meilleurs à terme, surtout à l’étage antérieur. – Sources de complications redoutables qui rallongent les prises en charge : expositions, infections, rétractions et douleurs parfois longtemps après. – La prothèse idéalement tolérée n’existe pas encore, les modèles se succèdent… – Leur tolérance dans la durée reste à démontrer. LES SUITES DIFFICILES • L’hématome du fond vaginal : (2,7 %) – Fréquemment rapporté dans les déclarations d’EPR, peu rapporté dans la littérature. – Pas spécifique de la voie basse. – Signe un défaut d’hémostase et de drainage. – Peut être moins fréquent si pas de péritonisation – Diagnostic : Fièvre et reprise des douleurs à J8-10, échographie, scanner pelvien. – Traitement : Antibiotiques aero anaerobies, Drainage voie basse par la cicatrice vaginale. – Guérison LES SUITES DIFFICILES • Les plaies de la base vésicale : (< 2%) – Contuses, fausse route lors de la dissection antérieure – Risque plus élevé si césarienne, myomectomie, endométriose, gros utérus et morcellement. – Reconnues en per opératoire: • Traitement : Fermeture en un plan, suture transversale en fin de chirurgie, test d’étanchéité • Sondes jj si proche du trigone • Drainage vésical long (3 semaines) LES SUITES DIFFICILES : LA VESSIE – Négligées elles donnent les fistules vésicovaginales, révélées par un test au bleu : (7,7 % des plaies vésicales) • elles sont une école de patience : drainage vésical pendant 2 mois puis fermeture voie basse. • Procédé de Latsko : – La muqueuse vaginale est avivée autour de l'orifice fistuleux sur une surface circulaire de trois à quatre centimètres de diamètre. – Les parois musculaires vaginales avivées sont adossées l'une à l'autre par une série de 4 à 6 points de fil non résorbable alignés transversalement. – Un surjet transversal réalisé sur la muqueuse vaginale vient compléter le montage LES SUITES DIFFICILES • Les plaies et sténoses urétérales : dans la chirurgie de l’utérus comme du prolapsus (0,16 %) – Hystérectomie : (0,2 %) (moins que la cœlio (1,4 %) et la voie haute (0,4 %)) • Si pas de bonne maitrise des valves • Avec l’utilisation des pinces hémostatiques (biclamp) • Dans l’hystérectomie ou la trachélectomie élargie (Schauta ou Dargent) au cours de la dissection de l’uretère. • Dans le traitement des annexes – Prolapsus : • Si péritonisation haute • Dans la dissection vésicale latérale LES SUITES DIFFICILES : L’URETÈRE – Si plaie : suture au monocryl 0000 sur sonde jj 2 mois puis UIV – Si section : • < 2 cm de l’abouchement vésical: réimplantation le plus souvent avec un urologue • > 2 cm de l’abouchement suture sur sonde jj 2 mis puis UIV. – Si révélation secondaire : • Ligature exceptionnelle, • Contusion ou dévitalisation aboutissent à la fistule ou la sténose – Fistule : Ecoulement urinaire post op, test au bleu, UIV ou uroscanner : le traitement endoscopique se doit d’être tenté en premier lieu par un urologue. – Sténose: peut aboutir à la perte du rein ; diagnostic plus difficile : douleurs, coliques néphrétiques, parfois rien, justifie la réalisation d’une UIV ou d’un uroscanner de principe après les interventions à risque : Colpohystérectomie élargie, chirurgie annexielle difficile. LES SUITES DIFFICILES • Les plaies rectales (< 0,5 %) • Rares (1/3) au cours de l’hystérectomie – médiane, lors de l’ouverture du douglas – Traitement immédiat par voie vaginale sans séquelles • Plus fréquente (2/3) dans le temps postérieur du prolapsus – traitement immédiat par voie vaginale sans séquelles LES SUITES DIFFICILES • Les complications positionnelles et neurologiques : peu fréquentes – Positionnelle voie basse : (0,2 %) le plus souvent régressives, parfois lentement. Le positionnement sur la table opératoire en est la cause, topographie : • Sciatique • Neuropathie péronière – Richter : liées à l’abord du ligament sacrosciatique • Transitoires : (4,5 %) : glutéales, pudendales, sciatiques, vaginales • Persistantes: (1%) CONCLUSIONS • Les limites de la chirurgie vaginale sont individuelles • Il faut la pratiquer que si l’on si sent bien, on ne s’y sent bien que si on la pratique. • La conversion n’est jamais un échec mais une façon de progresser, l’information préopératoire ne doit pas l’oublier. • Les hospitalisations qui en découlent sont courtes, les sorties à J+2 impliquent que les complications surviennent volontiers après la sortie et l’information doit être adaptée à cette éventualité.