Paul Signac, Le Phare d`Antibes - Musée des Beaux

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Paul Signac, Le Phare d`Antibes - Musée des Beaux
Fiche d’œuvre/
Paul Signac (Paris, 1863 – 1935)
Le Phare d'Antibes, 1909
Le Phare d'Antibes
1909
Huile sur toile
46 x 55 cm
Achat de la Société des Amis du musée, 1920
Inv. : 3538
L’œuvre
L'artiste a observé ce paysage depuis son bateau. La vue d'Antibes qui se développe sur plusieurs plans – mer, montagne,
ciel – est composée autour de la ligne verticale et centrale du phare et de son reflet. L'espace et la lumière du lieu sont
réinventés par un usage judicieux des valeurs en touches franches juxtaposées. Le blanc de la toile apparaît très
nettement entre chaque empreinte de brosse. Subsiste quelques traces de crayon ayant servi à mettre en place la
composition.
Le Pointillisme
Ce procédé correspond à l'emploi par les peintres de couleurs pures, non mélangées sur la palette. Posées par touches
juxtaposées, elles sont très visibles de près mais à distance se fondent dans l’œil du spectateur, c’est le « mélange
optique ». Signac explique : « par le mélange optique de ces quelques couleurs pures, en variant sur leurs proportions, ils
(les peintres) obtiennent une quantité infinie de teintes, depuis les plus intenses jusqu’aux plus grises ».
La technique néo-impressionniste, très minutieuse, permet de faire chatoyer les ombres et les lumières, mais exclut la
spontanéité si chère aux impressionnistes.
Le Néo-impressionnisme
Ce terme est employé pour la première fois, en 1886, par un critique, Félix Fénéon, lors de la dernière exposition
impressionniste, à propos d’un tableau de Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte. Seurat et
Signac sont les principales figures de ce groupe qui poursuit, en le systématisant, le travail déjà entrepris par les
impressionnistes sur la lumière et la couleur.
Eux aussi sont imprégnés de recherches scientifiques (Michel-Eugène Chevreul et Ogden Rood ), qui ont permis
d’exploiter en peinture les effets du contraste simultané et du mélange optique des couleurs.
Le contraste simultané des couleurs
En 1839, Michel-Eugène Chevreul publie une étude De la loi du contraste simultané des couleurs, dans laquelle il
développe l'idée selon laquelle, une première couleur donne une nuance à une deuxième couleur avoisinante. Ainsi, les
couleurs complémentaires s'éclairent les unes les autres, et les couleurs non complémentaires se ternissent entre elles.
En mettant en avant le rôle de la lumière, cette étude a véritablement influencé les impressionnistes et lance les
recherches du pointillisme.
L’artiste
Peintre, aquarelliste et critique français, Paul Signac se consacre entièrement à la peinture dès 1882.
A part un très court passage dans l’atelier d'Emile Bin, il se forme en observant les impressionnistes, notamment Claude
Monet. En 1884, il participe activement à la création de la Société des Artistes Indépendants. A cette occasion il rencontre
Georges Seurat, dont l'amitié est décisive dans l’évolution de son art. Signac l’aide à élaborer les bases théoriques du
Néo-impressionnisme dont il devient un ardent défenseur. Il publie en 1899 D'Eugène Delacroix au Néo-impressionnisme.
Cherchant à obtenir la plus grande luminosité possible, il utilise les couleurs du spectre posées par petites touches
séparées. Il peint des marines mais aussi des intérieurs, des portraits caractérisés par le hiératisme voulu des poses, la
recherche des rythmes décoratifs.
Après la mort de Seurat en 1891, Signac s’installe à Saint-Tropez jusqu’en 1911 et à partir de 1913 il fait de longs séjours à
Antibes tout en gardant son atelier à Paris. A partir de 1895, il élargit la dimension de ses touches de sorte que certaines
de ses toiles évoquent la mosaïque. Passionné de navigation, il ramène de ses nombreux voyages une multitude
d’aquarelles, notamment des vues de ports, d’une facture très spontanée, nerveuse, aux couleurs vibrantes. D’après ces
études, il exécute en atelier de grandes compositions longuement élaborées, il reste fidèle à la division des tons et au
contraste simultané de couleurs. En 1908, il devient le président de la Société des Indépendants.