PLA et MAïs

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PLA et MAïs
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P.L.A. et Maïs
L’acide polylactique (PLA) est un polymère similaire au polyester
représenter un danger potentiel pour la santé humaine. De toute
dont la production peut s’effectuer par un procédé de filage par
façon, ce genre de culture menace la biodiversité naturelle et pose
fusion pour la fabrication de textiles. Il provient de ressources
le problème du contrôle des multinationales sur la production des
renouvelables et est biodégradable dans certaines circonstances.
semences. Puisqu’il est impossible de garantir que le P.L.A n’est
Mais celui utilisé dans l’industrie textile est produit à partir de
pas fabriqué à partir de maïs transgénique, nous avons décidé de
maïs cultivé de manière conventionnelle et n’est biodégradable
ne pas l’utiliser.
que dans certaines conditions dans des centres de compostage industriels. Bien que Patagonia soit en accord avec les principes de
ressources renouvelables et de biodégradabilité, l’étude détaillée
du P.L.A. ne nous a pas convaincus de son innocuité.
Le problème du maïs
En dehors du problème O.G.M., le maïs n’est peut-être pas la
matière première idéale comme source d’amidon pour le PLA.
Le maïs cultivé de manière conventionnelle est typiquement une
mono-culture traitée avec d’importantes quantités d’engrais chimiques et de pesticides. Quant au maïs biologique, il est d’abord
destiné à répondre au marché de l’alimentation biologique.
Fabriquer des plastiques et des synthétiques à partir de matières
D’autre part, le P.L.A. n’est produit qu’avec les grains du maïs,
renouvelables au lieu du pétrole est une excellente idée. L’acide
ce qui signifie que le reste de la plante termine en déchet agricole.
lactique, la base du P.L.A., peut-être obtenu par l’extraction de
Finalement, ce n’est pas ce qu’on peut appeler une ressource véri-
l’amidon des plantes qui est désagrégé par fermentation. Il y a
tablement efficace pour la production de polymère.
quelques années, Patagonia avait déjà effectué des recherches
afin d’inclure cette fibre dans la fabrication de ses vêtements. À
l’époque, nous avions découvert que la seule source d’amidon
intéressante pour fabriquer du P.L.A était le maïs. C’est la source
d’approvisionnement la moins chère et la plus facile à se procurer
parce que la culture du maïs est largement subventionnée par
l’état et représente d’importantes parts de marché, puisqu’elle
approvisionne l’industrie agroalimentaire en sirop de maïs à
haute teneur en fructose. Malheureusement, plus de 85% du maïs
cultivé aux États-Unis est génétiquement modifié (O.G.M.).
L’avenir du P.L.A.
Patagonia soutient le principe de recherche d’autres sources
d’amidon afin de fabriquer du P.L.A. et d’autres matières bioplastiques. Mais nous choisirions des plantes qui poussent rapidement
avec le minimum d’apport en eau et engrais. Nous chercherions
un procédé qui utilise la plante dans son entier pour fabriquer
les polymères et une manière de manufacturer la fibre avec une
consommation énergétique réduite. Plus important encore, pour
que cette ressource soit considérée comme durable, il est impératif
Il s’avère que les semences O.G.M. contaminent les autres
qu’elle soit cultivée biologiquement. Notre conversion au coton
cultures par la dispersion naturelle des graines et du pollen,
biologique nous a montré que les plantes cultivées en mono-cul-
c’est pourquoi il est impossible de connaître le pourcentage
ture avec des produits chimiques altèrent gravement les sols.
réel de cette culture de maïs transgénique. À l’heure actuelle, la
seule manière d’éviter le maïs transgénique est de faire appel à
la culture biologique, mais même ces cultures sont menacées
d’éventuelles contaminations. Les effets de la nourriture transgénique - ou le fait de manger de la viande produite avec des
animaux nourris aux OGM - ne sont pas connus et pourraient
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©2012 Patagonia, Inc
Dans nos efforts pour réduire notre consommation de pétrole
comme matière première de nos textiles, nous utilisons de plus
en plus le polyester recyclé, ce qui permet de valoriser aussi les
déchets. La fabrication du polyester, en général, est moins gourmande en énergie et matière première que n’importe quel textile
polymère, comme le P.L.A.