Monsieur Paris-Bruxelles !

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Monsieur Paris-Bruxelles !
20 CYCLISME
La Derniere Heure, 11/09/2010, page/bladzijde 13
Monsieur Paris-Bruxelles !
Rencontre avec Robbie
McEwen, quintuple
vainqueur de la classique
franco-belge
lente condition ?
“Tout d’abord, c’est une course
qui m’a toujours plu, avec un parcours taillé pour moi. Du moins
avant cette année, mais nous en
reparlerons plus tard. Le timing
est aussi excellent en ce qui me
concerne, puisque cette épreuve
est toujours programmée 6 – presque 7- semaines après le Tour de
France. Une période de récupération idéale dans mon cas. Après
BRUXELLES Robbie McEwen est
un personnage absolument incontournable quand il s’agit
d’évoquer Paris-Bruxelles, l’une
des plus anciennes classiques
du calendrier. Vainqueur de
cette course à cinq reprises,
dont quatre fois consécutivement (de 2005 à
2008), le plus belge
des Australiens est à
Paris-Bruxelles ce
que Roger De Vlaeminck est (toujours) à ParisRoubaix. Il serait toutefois
réducteur de
résumer son
palmarès à
ces cinq succès, lui qui remporta, entre autres,
12 étapes du Tour de
France
(avec
trois
maillots verts à la clé),
autant au Tour d’Italie, trois titres nationaux, une classique
d’Hambourg et un titre honorifique de vice-champion du
monde sur route à Zolder, en
2002.
Le Mondial, chez lui en Australie, c’est aussi la raison pour
laquelle nous avons choisi Robbie McEwen comme invité de la
semaine, un invité qui n’a pas sa
langue en poche.
Qu’est-ce qui rend Paris-Bruxelles si spécial à vos yeux et comment se fait-il que vous vous y
présentiez toujours en excel-
je pense que j’aurais pu gagner si
je n’avais pas lancé le sprint de si
loin : 350 mètres c’est énorme !
Donc, non, l’âge ne joue pas. La
condition est là. Si cette course est
spéciale pour moi, c’est surtout
parce que j’y ai réalisé une série
incroyable; quasi chaque année, je
dois y défendre mon titre. Mon
nom est désormais associé à cette
épreuve, cela me rend très fier. Et
certainement en temps que détenteur du record de victoires.
D’autant que ce n’est pas n’importe quelle course, il n’y a quasi
que des grands noms qui figurent
au palmarès”
course vendredi après-midi.
Après cette reconnaissance, estimez-vous que l’épreuve vous
convient toujours autant ?
“Mon nom est associé
à cette épreuve,
cela me rend très fier”
“Inutile de dire que la finale a
été profondément redessinée. La
dernière ligne droite, en soi, est
toujours parfaite pour les sprinters, mais les 20-25 derniers kilomètres,
en
Vous avez consciencieusement
reconnu la nouvelle finale de la
quelques
courses annexes, au
cours desquelles j’ai pu
retrouver du rythme, j’arrive pile-poil en forme
pour Paris-Bruxelles. Ces 7-8
dernières années, c’était toujours comme ça.”
Et l’âge (38 ans), ne change
rien à ce niveau ?
“Je ne pense pas. Au Van Steenbergen mercredi (NdlR : où il a
terminé 2e, battu par le
jeune Van Stayen),
Robbie McEwen
est au centre des
attentions à
l’approche de
Paris-Bruxelles,
qu’il affectionne.
Pour les sprinters, il s’agira donc
d’avoir une équipe forte et organisée…
“Certainement ! En tout cas, il
faudra pouvoir compter sur des
équipiers clairvoyants, qui peuvent réagir vite, en sentant bien la
course. Chez Katusha, je pense être
paré, notamment avec l’expérimenté Ivanov et le rouleur Vandenberghe, le très en forme et
jeune Vantomme. Mais bon, nous
ne serons pas les seuls à aligner
une formation performante. Quoi
qu’il en soit, je pense que les vrais
amateurs de cyclisme vivront une
finale passionnante jusqu’au bout
ce samedi, quel que soit le déroulement de la course.”
“Katusha restera un bon souvenir”
L’Australien a toujours
des ambitions malgré
ses 38 ans
BRUXELLES Parlons enfin de
votre avenir…
Vous avez décidé – on vient de
l’apprendre officiellement – de
quitter votre équipe actuelle.
Vous allez courir pour une
équipe australienne, on parle
de Pegasus Sportsteam, expliquez-nous !
fait, à partir du Bruine Put, sont
vraiment plus durs qu’avant. Il y
avait, dans le passé, deux côtes
dans les 25 dernières bornes; à
présent, il y en a 4 officielles, mais
en réalité, ce sont bien 5 ou 6 difficultés que compte cette finale qui
plus est très tourmentée, avec
beaucoup de virages et de relances. En réalité, on ne fait que les
700 derniers mètres sur la grande
chaussée (légèrement en pente).
Donc, cette finale est plus qu’avant
pour les attaquants, les punchers,
du genre Philippe Gilbert. Même si
Philippe (qui ne sera évidemment
pas là), lui, est quasi à l’aise partout. Un coureur comme Visconti
devrait être très bien sur ce parcours. Toutefois, je maintiens que
les sprinters auront quand même
leur chance. Les côtes ne sont pas
insurmontables, même si elles
s’enchaînent très rapidement.
J’exclus quand même un vrai
sprint massif; ce sera plutôt un petit groupe qui
se présentera dans
l’ultime
ligne
droite. Jusqu’à
2,5 km de la fin,
la finale favo-
risera vraiment les échappées.
C’est simple, ça peut
casser presque partout dans
les 25 derniers kilomètres.”
PHOTO NEWS
BELGA
INVITÉ DU SAMEDI
“Cela a toujours été un rêve
pour moi de courir un jour pour
une formation australienne. Ce
rêve est, en effet, devenu réalité.
Je viens de signer pour un an
dans cette équipe qui a posé sa
candidature pour faire partie du
ProTour l’an prochain. Le nom
que vous donnez ne sera, toutefois, pas celui qui figurera sur les
maillots. C’est un autre sponsor
qui apparaîtra, mais là, je ne
peux pas vous en dire plus pour le
moment.”
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Comparé à toutes les équipes
que vous avez fréquentées,
quelle sera la place que gardera
Katusha dans votre mémoire,
ou dans votre coeur ?
“Je dois être honnête et reconnaître que, sportivement, ce ne
fut pas une grande réussite, tout
simplement à cause de cette satanée chute l’an passé au Tour de
Belgique, avec une vilaine fracture à la clé. J’en ai vraiment bavé
pour retrouver mon niveau. Ce
faisant, j’en ai beaucoup appris
sur moi-même, sur ma capacité à
continuer, à travailler, encore et
toujours, pour constamment progresser. Mais que ce fut dur ! Au
Tour de France, cette année, j’en
ai aussi vu de toutes les couleurs
après deux grosses chutes. Néanmoins, les dirigeants de Katusha
m’ont toujours donné leur confiance. Je n’ai jamais eu l’impression d’être abandonné, bien au
contraire. On m’a toujours soutenu et aidé. Pour cela, Katusha
restera pour moi un bon souvenir.”
Et vous, vous serez là, dans cette
finale ?
“Ouh… c’est évidemment difficile de le dire à l’avance, mais j’ai
en tout cas l’intention d’être parmi
les prétendants à la victoire ! Je ne
peux rien promettre, mais, vu ma
condition (j’étais aussi 7e à Louvain, à quelques secondes seulement du groupe de tête), et ma
motivation, je dois pouvoir jouer
un rôle en vue. Il faudra voir ce
que les autres coureurs feront de
cette finale.”
Ph. V.H.
Interview > Philippe Van Holle

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