Analyse du film

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Film ouest-allemand en noir et blanc. 1973. 110 mn.
Titre original Alice in den Städten
Scénario
Photographie
Musique
-
3
Mardi 18 novembre 1997
Wim Wenders, Veith von Fürstenberg.
Robby Muller.
Can, Chuck Berry, Canned Heat, Deep purple, Count
Five, Stories, Gustav Mahler.
PIFDA.
Rüdiger Vogler
Philip Winter.
Yella Rottländer
Alice.
Lisa Kreuzer
Lisa.
Hans Hirscmüller un policier.
Wim Wenders
Cinéaste allemand né le 14
Août 1945 à Düsseldorf.
Il quitte ses études de médecine
et de philosophie pour entrer à
l'Ecole de cinéma de Munich, où
il réalise ses premiers films.
Cofondateur du Filmverlag der
Autoren, il a créé plusieurs
sociétés de production (dont
Road Movies avec Peter
Handke). En 1977, L'Ami
américain séduit Coppola qui
invite Wenders à réaliser
Hammet.
L'adaptation
est
difficile, mais Wenders reste aux
Etats-Unis. En 1984, Paris,
Texas est couronné par la palme
d'or à Cannes. Wim Wenders
n'est revenu en Allemagne qu'en
1987, pour tourner Les Ailes du
désir, le long du mur de Berlin.
Il est actuellement président de
la European Film Society et
professeur à l’école de cinéma
de Munich.
"Pour Alice dans les villes,
j’ai commencé à tourner très
fidèlement au scénario. Le film
commence aux USA, et c'est là
que j'ai commencé le tournage.
Quand je suis venu en Europe,
Deuxième volet du cycle
“Espaces clos, espaces ouverts” avec
Œdipe-roi de Pier Paolo Pasolini.
Film italien en couleurs de 1967. 105
mn.
On reste dans les espaces ouverts,
milieux d’errance et de quête identitaire.
Pasolini, qui a déjà porté diverses
œuvres littéraires à l’écran, se tourne
vers la tragédie classique de Sophocle.
L’histoire, c’est bien évidemment celle
d’Œdipe qui, pour éviter la réalisation de
l’oracle lui annonçant qu’il tuera sa
mère et épousera son père, quitte ses parents... adoptifs et rencontre malheureusement ses vrais parents. Il tue effectivement son père et gagne la main de sa
mère pour avoir délivré la ville de
Thèbes du sphinx qui l’opprimait. Il apprend progressivement la vérité.
Pasolini a réussi à s’approprier le
mythe grec, en le mariant à ses thèmes
les plus chers : la relation père-fils (ce
qui peut susciter de jolies interprétations
psychanalytiques), la culture primitive,
sa violence, la lutte des classes. Une très
j'ai oublié de plus en plus le
scénario. Je suis devenu de plus
en plus sûr de l'histoire,
contrairement aux USA, où
j’étais étranger. La dernière
semaine de tournage, je
n'apportais même plus le
scénario." (Wim Wenders,
Positif, novembre 1976).
Résumé
Philip Winter est
journaliste.
Parti
en
reportage aux Etats-Unis, il
s’apprête à rentrer en
Allemagne sans avoir écrit
une ligne. A l’aéroport, il
rencontre une femme qui lui
confie sa fille, Alice, 9 ans,
et s’éclipse en promettant de
les rejoindre plus tard. A
l’arrivée, la mère n'est pas là.
Alice, qui ignore tout de son
pays, s'accroche à Philip et le
mène, de ville en ville, en
quête d'une hypothétique
grand-mère
restée
en
Allemagne.
Wenders et l'Allemagne
Au début des années
70, le cinéma allemand,
moribond depuis la fin de la
guerre, est en phase de
renaissance. Le nom de ses
nouveaux auteurs (Wenders,
Fassbinder,
Herzog,
Kluge...) commence à passer
les
frontières
de
l’Allemagne...mais guère les
guichets des cinémas. En
effet - en dépit des prix
obtenus dans les festivals les distributeurs allemands
rechignent à diffuser ces
films (et aucune revue de
cinéma d'outre-Rhin ne
dépasse
les
8
000
exemplaires). Plus connus à
Paris ou à Londres qu’à
Berlin, ces cinéastes ont
fondé le Filmverlag der
Autoren pour produire et
diffuser leurs films en
Allemagne, et beaucoup se
sont exilés. Wenders est
emblématique du cinéaste
allemand voyageur. Alice
dans les villes est son premier
film tourné hors des frontières
de son pays. Il a pour motif la
tradition germanique du
"roman d'apprentissage", qui,
transposée à notre sicle, prend
la forme d'un voyage
initiatique.
L'errance
Le voyage est un des
thèmes favoris de Wenders.
Toujours en quête d'autre
chose, ou simplement de leur
identité, ses personnages ne
cessent de se déplacer.
Déplacements qui, par les
chocs, les rencontres qu'ils
provoquent, les obligent à se
mouvoir à l’intérieur d’euxmêmes, à se "débloquer", à
communiquer... Face à la
fillette dont il ne peut, ni ne
veut, se débarrasser, et qui
bientôt le guide comme une
petite
Antigone,
Philip
découvre
ce
que,
confusément, il était allé
chercher en Amérique: un
espoir de renouveau et une
raison de vivre. Entre cet
homme désabusé et sa
compagne s’établissent des
rapports de complicité, de
tendresse inavouée, que
Philip ressent comme autant
de signaux et d'appels. Au
terme du voyage, la fraîcheur,
la spontanéité d'Alice l'auront
sinon guéri du moins
réconcilié avec lui-même. De
ce point de vue il existe une
filiation troublante du couple
Travis-Hunter dans Paris,
Texas (1984) avec le couple
Philip- Alice dans Alice dans
les villes.
Wenders et Amérique
Si de nombreux thèmes
rapprochent Paris, Texas de
Alice..., Paris, Texas marque
en même temps un "point
haut" dans la carrière de
Wenders, qui abandonne ici
le caractère un peu guindé de
ses
films
précédents.
Wenders s'adonne alors au
plaisir de filmer cette
Amérique qu'il adore. Il dit
dans une interview en 1986:
"Quand
je
rêve
de
l’Amérique,
je
sais
maintenant qu'il s'agit d'un
rêve. Je peux penser aux
Etats-Unis d'une façon
objective, froide, dure, ou
déçue et même horrifiée,
mais je peux toujours en
rêver. L'Ouest reste pour moi
un paysage de rêve, c'est le
paysage
d'Ulysse,
aujourd'hui, au vingtième
siècle. C'est un paysage où je
peux encore imaginer des
histoires mythiques, mais
c'est un paysage, pas un
pays."
Pascaline Dupas