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The art & rock event
DOSSIER DE PRESSE
ONE+ONE #5
ART & ROCK
avril 2014
www.one-plus-one.fr
/EXPOSITIONS/PERFORMANCES/CONCERTS/LECTURES/ATELIER/
COMMUNIQUE DE PRESSE
L’association ONE+ONE présente:
ONE+ONE #5
ART & ROCK
avril 2014
www.one-plus-one.fr
Déjà quatre ans d’existence pour ONE+ONE, cet évènement unique en Bourgogne qui propose des
rencontres sensitives et festives entre plasticiens et musiciens sous le signe de la performance, pour une
relecture de l’histoire de l’art via le rock’n’roll et ses ramifications.
Après deux éditions organisées par l’association Barbatruc (2010 – 2012) et une édition dirigée par la
galerie Interface (2011), ONE+ONE devient officiellement une association le 29 janvier 2013 et organise une
édition resserrée d’une semaine à la Ferronnerie en partenariat avec l’Eldorado en juin 2013.
Pour 2014 l’association ONE+ONE ambitionne d’organiser un évènement élargi en s’associant à de
nouveaux partenaires et lieux d’exposition : Hôtel de Vogüé, Entrepôt 9, le musée des beaux-arts, l’École
Nationale Supérieure d’Art de Dijon, la galerie Alchimia, la galerie Interface… Et pour la première fois le
festival se délocalise pour élargir son audience régionale en s’associant à la Porcherie, lieu d’art
contemporain dirigé par Rémi Tamain à Ménétreux- le- Pitois.
Pour cette 5e édition nous avons décidé de donner carte blanche au plasticien et performeur Jean-Luc
Verna autour de la résurgence des images gothiques dans la création contemporaine. Celui-ci sera à
l’honneur à la galerie Entrepôt 9 en compagnie du plasticien Lionel Scoccimaro. Jean-Luc Verna a donné
une conférence à l’ENSA Dijon et y a animé le workshop « Du genre plastique » avec Lydie Jean-Dit-Pannel
et Lionel Thenadey. Certains projets des étudiants conçus lors de cette session de travail seront présentés
lors de l’exposition à l’Entrepôt 9.
Pour sa carte blanche Jean-Luc Verna a privilégié la musique qui lui ressemble ; Verna est aussi chanteur au
sein du groupe I Apologize invité du festival ONE+ONE 2012. Ainsi nous propose-t-il deux artistes aux
univers proches entre glam gothique, électro punk ou cabaret disco : MadMoizel (one girl band, Toulouse)
et Chardon (trio, Paris)…Outre Lionel Scoccimaro qui l’accompagne à l’Entrepôt 9, il a aussi invité une jeune
photographe, Lorraine Alexandre dont les photos seront exposées à la toute jeune galerie Alchimia.
L’association ONE+ONE présentera une exposition collective à l’Hôtel de Vogüé, mais aussi en partenariat
avec le musée des beaux-arts une performance musicale au regard des collections, un atelier de sérigraphie
ouvert aux petits et grands (OASP) , une lecture performative ainsi qu’une conférence autour d’Alexandre
Breton et de son ouvrage consacré à Alan Vega « Conversation avec un indien »… Et aussi : une journée en
compagnie de Patrick Eudeline auteur de « Goth », ouvrage de référence, de la Nef au Deep Inside en
passant par l’Eldorado ! Sans oublier une soirée électrique et dansante à la Péniche Cancale relookée aux
couleurs du festival !
2014 5e édition
Carte blanche à Jean-Luc Verna ;
résurgence du gothique
Et si le rock était l’art du XXe siècle?
ONE+ONE festival transdisciplinaire devenu association en janvier 2013 n’a de cesse d’explorer par le prisme de la
performance, ces affinités sélectives à travers lesquelles se tissent des liens tendus entre plasticiens et musiciens et
qui fondent une histoire non officielle de l’art du XXe siècle.
C’est en avril 2012, lors de la 3e édition du festival que nous avons rencontré Jean-Luc Verna, venu se produire à Dijon
avec son groupe I Apologize. Show mémorable, coup de foudre! Mi ange mi démon, être hybride, plasticien,
performeur, danseur, chanteur, fan de Siouxie Sioux, Jean-Luc Verna incarne à lui seul tout ce en quoi nous croyons;
2014 cartes blanches donc à cet artiste hors norme pour une 5 e édition marquée par la résurgence du gothique dans
l’art contemporain…
Mêlant habilement iconographie glam et bestiaire gothique, les dessins “ dixneuvièmiste s” (selon ses propres termes)
de Verna renvoient autant au symbolisme qu’à la littérature gothique du 19e siècle…
Ainsi du musée des beaux-arts au Deep Inside, une noirceur toute “faustienne” baignera ce festival teinté de relents
batcave si chers aux “Goths”...
« J’ai tout de suite aimé Siouxie Sioux car c’est une femme phallique, avec des cuissardes
en cuir, brune, noire, sombre, le contraire de Blondie. Siouxie Sioux n’est pas gentille, pas
souriante, pas offerte, lacée, corsetée, interdite, impérieuse. » Jean-Luc Verna
De la fin du moyen-âge au romantisme noir du 19e siècle, le gothique au sens large évoque tout un pan de
la création attirée par le « côté obscur », les forces occultes, le pacte avec Lucifer, drainant son cortège de
créatures nocturnes échappées des limbes … tout un bestiaire fascinant de monstres hybrides…
En ce sens, Jean-Luc Verna qui s’est fabriqué, selon ses propres termes, un double « monstrueux » à coups
de tatouages, piercings et body-building forcené, est un personnage gothique, qui plus est fan proclamé de
Siouxie Sioux, égérie batcave s’il en est !
Autour de la personnalité de Jean-Luc Verna, dont le caractère « goth » de ses dessins empruntant autant
au romantisme noir de la littérature gothique du 19e siècle qu’aux danses macabres de l’art gothique
moyenâgeux, n’est plus à démontrer, la programmation de cette 5e édition du festival ONE+ONE explorera
toutes les facettes du spectre « Goth » ;
A commencer par son versant macabre revisité de façon spectaculaire et plutôt « dark » par des plasticiens
(Lionel Scoccimaro, Sophie Hasslauer, Rémi Tamain) n’hésitant pas à user de pratiques « custom » pour
créer des objets funéraires hybrides et inquiétants. En passant par l’évocation de la créature monstrueuse
qui traverse toute la généalogie du gothique, depuis les gargouilles des cathédrales jusqu’aux êtres mutants
du cinéma fantastique, avec l‘imposante mouche de Patrice Ferrasse, la vidéo trouble de Christian Nicolas
ou « la vache » de Sabien Witteman…
Côté musique, la figure du fan « death metal » sera le sujet de la série photographique de Lorraine
Alexandre, artiste invitée par Jean-Luc Verna.
Et la programmation musicale (concoctée par Jean-Luc Verna) ne sera pas en reste, avec MadMoizel,
musicienne androgyne évoquant le Bowie de « Heroes », qui retrouve, dans une version queer et électro, la
théâtralité « sombre et froide » que les premiers groupes gothiques (Siouxie and the Banshees, Bauhaus)
empruntaient au cinéma expressionniste allemand comme au cabaret berlinois ou avec le groupe de rock
très « cold » Chardon à la dramaturgie teintée de romantisme noir, sans oublier le retour du « guitariste
sans tête » Laurent Friquet qui hantera le musée des beaux-Arts…
« Sombre et froid » c’est justement le titre de la lecture-performance de Julien Colombet qui décortiquera
pour nous cette histoire souterraine qui lie la littérature gothique du 19 e siècle aux musiciens « Goths » du
batcave.
« Goth » justement, l’ouvrage de référence de Patrick Eudeline, point d’orgue de ce festival, sera l’occasion
d’une journée spéciale passée en compagnie de ce rock-critique et romancier culte, figure indépassable du
dandy rock’n’roll !
Hey ! Ho ! Let’s Goth !
Atelier OASP samedi 05 avril 2014 de 14h à 19h
Atelier de sérigraphie ouvert à tous
Galerie Axeltae
ONE+ONE # 5
26 mars – 30 avril 214
PROGRAMME
Conférence lundi 28 octobre 2013 18h
Jean-Luc Verna
Ecole Nationale Supérieure d’Art
Workshop du 25 au 29 novembre 2013
« Du genre plastique »
avec Jean-Luc Verna, accompagné de Lydie Jean-DitPannel et Lionel Thenadey.
Ecole Nationale Supérieure d’Art
Présentation des projets des étudiants à l’Entrepôt 9
du 18 avril au 31 mai 2014
Vernissage mercredi 26 mars 2014 18h
« Under the corpse paint » Vassil Asjac
Exposition du 24 mars au 04 avril 2014
Espace Ricard
Vernissage jeudi 27 mars 2014 18h
« Aloha from Hellbound » Bertrand Kelle
Concert Toro Piscine 21h
Péniche Cancale
Exposition du 01 avril au 30 avril
Nadine Monnin, Sabien Witteman
Galerie Axeltae
Vernissage vendredi 04 avril 2014 18h
“Hey! Ho! Let’s Goth!” Patrice Ferrasse, Sophie
Hasslauer, Rémi Tamain, Sabien Witteman
Exposition du 02 avril au 13 avril 2014
Hôtel de Vogüé (Bureau du festival)
Vernissage vendredi 04 avril 2014 19h
Lorraine Alexandre, Christian Nicolas
Exposition du 26 mars au 11 avril 2014
Dj set « Goth » avec Los Ricardos 22h
Galerie & Café Alchimia
Performance samedi 05 avril 2014 18h
Julien Colombet « Sombre et froid »
Galerie Interface (restauration sur place)
Concert samedi 05 avril 20h (avec Magna Vox)
MadMoizel, Bunktilt, dj set Elvis PressPlay
Péniche Cancale 6 euros
Vernissage dimanche 06 avril 2014 11h
“Et pourtant...” Frédéric Garnier, Bertrand Kelle,
Freddy Pannecocke
Exposition du 06 avril au 01 juin 2014
La Porcherie, Ménetreux le Pitois
Stand-up Conférence lundi 07 avril 2014 18h
Stephane Malfettes “American Rock Trip”
Ecole Nationale Supérieure d’Art
Conférence – dédicaces mardi 08 avril 2014 16h
Alexandre Breton – Patrick Eudeline
La Nef Bibliothèque Municipale
Cinéma mardi 08 avril 20h
« Le frisson des vampires » (Jean Rollin) présenté par
Patrick Eudeline
Cinéma Eldorado
Concert mardi 08 avril 2014 22h30
Patrick Eudeline en mode « blues gothique »
Le Deep Inside 3 euros
Performance samedi 12 avril 2014 15h
Laurent Friquet « I Make Room ! Po-gogo-nirique”
Musée des Beaux-arts
Concert samedi 12 avril 2014 21h
Chardon, Grotesk + BK
Deep Inside 5 euros
Vernissage vendredi 18 avril 2014 à 18h
Jean-Luc Verna, Lionel Scoccimaro
Exposition du 18 avril au 31 mai 2014
Concert Erwtensoep (Patrice Ferrasse & Sabien
Witteman)
Séance de dédicace Jean-Luc Verna
Entrepôt 9
Conférence lundi 12 mai 2014 18h
Stephen Sarrazin
Ecole Nationale Supérieure d’Art
LES EXPOSITIONS
Entrepôt 9 9 Boulevard de l’Europe 21800 Quetigny
Jean-Luc Verna – Lionel Scoccimaro 18/04/2014 – 31/05/2014
Jean-Luc VERNA
Né en 1966, vit à Paris
« En perpétuel aller-retour entre l'extinction et l'éblouissement, Jean -Luc Verna détourne la vie
pour dire la vie. Il y a des étoiles assassines. Certaines sont plantées dans le mur de son studio,
tranchantes armes japonaises. En constellation menaçante, vif -argent, elles répondent aux étoiles
tatouées sur son corps. Ouvrant soudain les bras en croix, dans une révérence, Jean -Luc Verna
risque une explication : "Les étoiles, je n'ai jamais su pourquoi je les aimais tant... Peut -être parce
que ça représente l'homme". Elles dégringolent ici de partout, entre un tas de crânes oranges ou
roses et des photos de Siouxsie, sa quotidienne idole : "Ici, c'est ma mat rice : surchargée de signes".
Ici, le jardin de la villa Arson, l'école et centre d'art de Nice où ce doux punk est devenu artiste
atypique et professeur "très directif" : prônant le dessin comme "acte érotique", l'usage
d'accessoires du type houlahop et d onnant tous ses cours sur fond de rock hurlant.
Qui s'est affronté à son visage piercé, quasi irréel, à son regard transpercé parfois d'une lentille en
spirale connait son sens de la mise en scène. "Je ne sors jamais sans rien, toujours légèrement
customisé. Avec le corps, tu peux être tout : le vent, un pays. Tout. Tant pis si certains ne retiennent
que cette "superbe qualité d'étrangeté". Une grâce de danseur classique, des mimiques irrésistibles
: c'est à ce "corps de tank", offert, affolant et fragile, que Brice Dellsperger a demandé de réincarner
tous les personnages (hommes et femmes) de son remake de L'important c'est d'aimer, projeté à
Beaubourg mais aussi à Nice. Un corps "revenu de très loin", toujours menacé mais aujourd'hui
"retapé", et capable de tous les mimétismes.
Parce que "toutes les scènes doivent être rejouées", parce que plane la menace de la disparition,
Verna travaille dans ses dessins sur "tous ces motifs qui appartiennent au chantier de l'art
contemporain : faunes, fées, chanteuses, Satan et chimères, narration, poésie. Des maladies
honteuses, que j'exhume, éclaire, farde, pour leur faire jouer une dernière scène.
Même en train de mourir, ces choses disent toujours quelque chose sur l'humanité".
Il y a des étoiles assassines, comme ces strass plantés dans le mur qui parsèment son dessin à
l'exposition Au-delà du spectacle : un simple coucher de soleil montagnard, générique de la
Paramount devenu Paramor; un The End pour signer cette fin qu'offre parfois l'amo ur.
"Je passe mon temps à tuer mes dessins. Je n'ai pas envie de dire : "regarde comment je te l'ai
torché celui-là, quelle superbe habileté!". Alors je le calque, photocopie, transfère, je tue la vivacité
du trait. Reste une macule pourrie, un tatoo émo ussé". Une fin de partie, toujours rejouée. Enfoncé
dans le mur, Paramor flotte, malade, en suspens, fantôme de lignes baveuses. Les contours
s'estompent, vacillent, s'évanouissent; mais toujours renaissent. Il y a des étoiles mortes, dont
continue à voyager la lumière ».Emmanuelle Lequeux, ADEN N°145 (du 3 au 9 janvier 2001).
L'invention du caducée, Vous ne m'appellerez plus Dorothy, 2008 mixed media 180 x 246 x 35,5
Lionel SCOCCIMARO
Né en 1973, vit à Marseille
« Stables et branlantes à la fois, les sculptures de Lionel Scoccimaro, jeune artiste marseillais, n'en sont pas
à une contradiction près. Leurs courbes parfaites et mastoques, fines et rondouillardes en font certes des
objets de désir, puisqu'aussi bien elles sont la réplique inexacte et agrandie de la silhouette bien connu de
jouets un peu vieillots : un culbutot mêlé à une quille. Mais cette drôle d'attraction, qu'elles exercent, un
peu foraine, un peu régressive, vire autrement plus pop et plus méchamment racoleuse dès lors que leurs
couleurs sautent aux yeux. Directement empruntées à la palette des customs, du surf ou du rock, entre
autres sections de la sous-culture américaine, ces jaunes brillantissimes, ces rouges flashants ou ces verts
pomme teintent les vrais-faux culbuto d'un ton plus grinçant.
Voilà la nature particulière de cette œuvre : hybride, elle hésite entre des univers ultravoyants, suragités et
radicaux, ceux des sports ou des musiques undergrounds, volontiers contestaires des normes politiques et
sociales établies, mais bascule aussi en même temps dans d'autres histoires : douces et enfantines et plus
encore esthétiques et plastique. .. Reste la nature à la fois quasi communautaire et irrémédiablement
individuelle, de ces sculptures, dont chaque exemplaire possède ces propres couleurs, mais partagent avec
les autres la même forme évasée. Sans régler, bien au contraire, l'ambiguïté de ce statut, entre la série et
l'œuvre unique, l'artiste marseillais la maintient nettement en déclinant deux types de présentation : ou
bien les culbutos s'épaississent jusqu'à prendre une bonne taille monumentale, ou bien ils se font plus
discrets et s'alignent alors en groupe, sur une étagère et parodient comiquement les modes de
présentation institués par la société de consommation. Vrais objets de désirs, séduisants, intrigants, bardés
des couleurs de la frime et de sous-groupes culturels, moulés dans les formes innocentes de l'enfance, ils
s'imposent finalement comme des miroirs déformants des pulsions contemporaines : celles qui font
basculer chacun vers les mondes enchantés de l'enfance, avant qu'un sauvage désir de transgression ne
fasse pencher la balance du côté obscur et sauvage de chacun. Sculpture schizo ».Judicaël Lavrador,
septem
bre
2003
Espace Ricard
Résidence Carré Lumière 6-8 rue Claude Sluter, 21000 Dijon
« Under the Corpse Paint » 24/03/2014 – 04/04/2014
VASSIL AJAC
Vit à Reims
Le corpse paint, parfois appelé "maquillage macabre", a pour rôle de déshumaniser le
musicien, en tout cas de l'exclure de tout contexte social. Le Black Metal est un art
misanthropique et doit donc créer son propre espace. Les émotions exprimées prennent
ainsi une dimension particulière : hors de la réalité ordinaire, parfois idéalisées comme dans
certains tableaux baroques ou religieux. Dans cette série d'images, les regards ne
s'adressent jamais à une autre personne ; ce que contemplent les musiciens, c'est
l'expérience qu'ils vivent à l'intérieur d'eux-mêmes
Hôtel de Voguë 8 rue de la Chouette, 21000 Dijon
« Hey ! Ho ! Let’s Goth ! » 02/04/2014 – 13/04/2014
Patrice Ferrasse, Sophie Haslauer, Rémi Tamain
PATRICE FERRASSE
Vit à Migennes
Poésies analogiques (À propos de Patrice Ferrasse)
(…) La seule justification de l’existence de l'art, du moins pour ceux qui sont sensibles à la nécessité de cette
existence, se situe de ce côté-là, qu’on l’appelle « grâce » ou « poésie », à condition naturellement de ne
pas donner à ces mots une tonalité nunuche ou désuète. L’image la plus appropriée pour la définir, on la
trouve chez Lautréamont : c’est la désormais fameuse rencontre d’une machine à coudre placée sur une
table de dissection. On pourrait certainement trouver d’autres exemples fondés sur des associations de ce
type (Bertrand Lavier en a décliné quantité), mais puisqu’il m’est donné de dire un mot des œuvres de
Patrice Ferrasse, me vient immédiatement à l’esprit sa photo d’une tête écorchée et sanglante d’un lapin
piquée sur une fourchette placée à hauteur de son visage donnant l’illusion d’un seul et même regard
d’une étrangeté inquiétante (Kaninchen). Cette greffe visuelle n’est pas un produit de l’imagination, mais de
l’observation. La « poésie analogique » qui pourrait la définir suppose une forme de modestie face au réel.
Cette modestie n’est pas incompatible avec l’invention : souvenons-nous de Charlot piquant lui de deux
fourchettes deux petits pains instantanément évocateurs de chaussures miniatures ou de chaussons que sa
virtuosité à faire danser rendent plus vrais que nature. Chez Patrice Ferrasse l’analogie est plus directe mais
le procédé est le même. Il s’agit de montrer que la chose est déjà là en l’accentuant : c’est ce visage (Patrice
Ferrasse lui-même) recouvert de mousse à raser, toutes dents dehors, et portant des lunettes noires,
figurant une tête de mort très carnavalesque (Vanitas). Cette accentuation est le « poien » même, la part
de travail dans l’œuvre, laquelle ne saurait se réduire à la trouvaille, ou du moins, si tel est le cas, permet de
voir le monde d’un autre œil. Celui du lapin et simultanément de l’artiste, étant entendu, bien sûr, comme
le disait Alexandre Vialatte, que l’art « est le folklore d’un pays qui n’existe pas ». Et cependant irréfutable.
Cette exposition A cappella en est la preuve jalonnée de « poésies analogiques » comme autant de cailloux
blancs pour ne pas s’y perdre. (Arnaud Labelle-Rojoux)
SOPHIE HASSLAUER
Née en 1971, vit à Val de Vesle
« La pratique de Sophie Hasslauer est motivée par une envie insatiable de repositionner notre regard par
rapport au monde des objets. Qu’ils soient issus du quotidien, de la culture populaire et sérielle, elle
manipule leurs essences et leurs fonctions. Les évidences sont testées et éprouvées. Son travail plastique
repose sur la perception, les situations et les déviations visuelles. Elle s’attache à chaque facette du monde
vécu pour en extraire les contradictions, les oublis et les absurdités. L’artiste fait surgir des matériaux et des
objets un discours critique et ironique. Sa triple formation, à la fois en histoire de l’art, en arts plastiques et
en architecture, lui donne la possibilité de réfléchir non seulement sur ce qu’elle voit, mais aussi d’inscrire
les objets dans une histoire des formes et un système marchand compulsif. Sur un mode humoristique et
satirique, elle s’attaque aux aberrations de notre société qui s’éloigne chaque jour un peu plus de
l’essentiel…Sophie Hasslauer propose une critique plastique placée sur un mode ironique et malicieux. Elle
opère à des jeux de mots, des associations visuelles et matérielles surprenantes qui sont toujours vecteurs
de positions radicales, anticonformistes et franches. Derrière l’apparent humour s’immisce une puissante
critique du monde de l’art (de l’œuvre comme valeur marchande) et de la société de consommation
déshumanisante et annihilatrice. (…)
Sophie Hasslauer est une artiste profondément ancrée dans le monde contemporain, immédiat et actuel.
Elle se plaît à déchiffrer le langage et les codes du réel. Une réalité qu’elle détourne pour façonner une
prise de conscience collective. Son œuvre est réactive, critique et politique. Elle croise et superpose les
modes de lecture, les références qui traditionnellement sont séparées. Les matériaux et objets détournés
sont familiers, le spectateur n’est pas perdu dans un discours qui soit éloigné de sa propre réalité. Face aux
œuvres d'Hasslauer, une relation de partage, d’entente et de connivence s’active entre le spectateur et
l’artiste. Elle réussit par conséquent à extraire l’art contemporain d’une bulle élitiste et opaque. Le langage
plastique choisi annule toute barrière entre l’art et le monde réel. Ils sont ici imbriqués et analysés par
l’artiste qui produit ainsi une critique pertinente sur les dérives de notre société. »Julie Crenn
RÉMI TAMAIN
Vit à Dijon
« Rémi Tamain appartient à cette génération d’artistes qui s’amusent des échos référentiels de l’histoire de
l’art et des œuvres promues au rang d’icône et reconnaissable par tous. Ses références s’articulent depuis
une « histoire » culturelle globale comme des clichés de classe sociale, d’être ou ne pas être d’un sérail que
tout sépare. Même si il joue de ces codes culturels, de ces va-et-vient, il s’attache davantage à des objets
ou des productions comme des cabines de bains fin de siècle, ou l’idée de jardins à la française où Alice
s’égare, plutôt qu’à des œuvres picturales en tant que telles. Depuis des situations décalées liées à sa
propre origine et condition sociales, Rémi Tamain élabore un ensemble d’objets, de photographies, de
sculptures, et constitue à chaque production, un élément supplémentaire de son vocabulaire et d’une
syntaxe personnelle. C’est ce frottement des origines avec sa pratique artistique qui constitue à cet instant
la source de son imaginaire et produit un sourire, un rire débarrassé de sa graisse. Ici, aucune incongruité,
mais l’appui d’un humour élégant qui jalonne toute son œuvre. L’aspect a priori ludoéducatif des travaux de
Rémi Tamain recèle parfois un regard chargé d’une humeur noire et d’une nostalgie poétique, mais dont la
politesse de l’humour esquive le pathos. Langueur dont certains pairs contemporains de Rémi Tamain
forment un ensemble, d’Erwin Wurm à Philippe Ramette ou plus anciens, comme Buster Keaton et Jacques
Tati. Il y a donc chez Rémi Tamain une phénoménologie du contreplaqué, matériau qui à l’instant de ses
lignes apparaît comme une structure manufacturée exsangue de nodosités, et récurant pour la réalisation
de ses travaux de sculptures. Toutefois, il semble que le narratif ne soit pas absent de son œuvre. Ainsi, les
titres qu’il indique pour ses pièces proposent une sorte de conte par le biais de cadavres exquis que
construit le regardeur ». Gilles Forest
Galerie Alchimia 13-15 rue Auguste Comte 21000 Dijon
LORRAINE ALEXANDRE CHRISTIAN NICOLAS
26/03/2014 – 11/04/2014
LORRAINE ALEXANDRE
Née en 1982, vit à Paris
Artiste plasticienne et théoricienne de l'art. Docteur en art et sciences de l’art, arts plastiques à
l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Auteur du livre "Les Enjeux du portrait en art" (2011 chez
L'Harmattan) et de nombreuses publications collectives.
« Mon travail de plasticienne se joue des modes de mise en scène et de réappropriations formelles du
corps .Ma pratique débute par l’observation d’un corps soumis aux codes socioculturels qui déterminent
ses gestuelles, ses toilettes, ses rapports humains… et que je qualifie de Mascarade sociale. Ce concept,
libre de toute considération morale, souligne le constat d’un corps construit et déterminé par une culture,
refoulant ses instincts, un corps qui se voit ainsi théâtralisé. Un constat dont je me nourris pour développer
un travail sur les possibilités et les libertés formelles du corps devenu scène de théâtre, support vivant,
médium de la création dont il est lui-même l’objet, le sujet… Pour souligner cette faculté du corps à devenir
objet d’art, je fais régulièrement appel à des modèles artistes du spectacle : comédiens, transformistes,
Drag Queens, acrobates, danseurs, mais aussi des personnes tatouées et percées… Et, de plus en plus
souvent ces dernières années, je deviens mon propre modèle pour m’investir en profondeur et devenir
plus que créatrice, véhicule même de mon art. »
CHRISTIAN NICOLAS
Christian Nicolas, 1968, vit et travaille à Strasbourg.
« Dans mon travail, le corps est ce lieu où l’identité est à la fois située, représentée et remise en question.
Je considère aussi que le corps est ce lieu perméable qui pénètre et est pénétré par l’espace social. En
fonction de ce qui est considéré comme acceptable ou pas (par moi), je donne à voir dans mes vidéos qui
je suis ou pourrais être, toujours conscient des barrières sociales qui cadrent habituellement le comportement humain. Mon travail vidéo traite de ce fait des questions de pouvoir, de contrôle et d’intimité quant
à la liberté que l’on peut prendre avec son corps. J’essaie ainsi et aussi de remettre en question la position
morale du spectateur qui cherche ou non à s’identifier, j’explore mes limites mais aussi celles des autres.
Des limites qu’il faut chez moi considérer comme une frontière, celle qui sépare et rapproche l’art et le
public, l’art et la vie. Une frontière que je prends un malin plaisir à remettre en cause, continuellement. »
Vidéaste et performeur, Christian Nicolas puise dans les épisodes de sa vie révélée les éléments d’un
travail épouvantablement subjectif. Ses vidéos sont traversées par des conflits déclarés entre réalité et
imaginaire. Il offre une vision récalcitrante du « dedans », avec toujours cette porte entre ouverte sur
l’interne nécessité de dire et raconter. Belles et inquiétantes, ses images interrogent la face cachée de
l’être.
Galerie Axeltae 16 rue Michel Servet 21000 Dijon
Nadine Monnin – Sabien Witteman 01/04/2014 – 30/04/2014
SABIEN WITTEMAN
« Plus qu’avec le Pop’ Art américain, ne faudra-t-il pas faire un jour en France, l’évaluation de l’impact de la
Figuration narrative sur les expressions les plus récentes des arts plastiques ? La persistance avec laquelle
de jeunes artistes s’obstinent à se saisir d’une peinture combinant des images issues de la réalité est
probablement plus importante que les approches critiques actuelles qui balisent l’art contemporain avec
les critères exclusifs de la nouveauté des démarches et des moyens employés. Cependant à l’analyse, plus
d’un artiste pourrait se révéler dans une filiation incontestable avec ces peintres qui partagèrent dans les
années 1960 le territoire de l’image, jusqu’alors exclusivement réservé à la peinture, avec la photographie
et le cinéma. On pense en particulier à Bernard Rancillac, Jacques Monory, Erró, Gérard Fromanger, entre
autres… Comme eux, Sabien Witteman construit son propos à partir des photographies qu’elle prend puis
qu’elle mêle à un inventaire d’objets banals et de citations choisies dans nos références culturelles
contemporaines. Dans sa pratique, comme dans celle du collage, la collusion est à l’évidence le moyen le
plus efficace de provoquer une tension dans l’image et d’aiguiser ainsi son regard critique, ironique et
souvent acerbe, sur les hommes de pouvoir du monde économique dont elle fait le portrait. Aux
représentants policés de la classe dirigeante, elle adjoint un irrévérencieux nez de Pinocchio ou un plumet
sur le crâne qui décrédibilise à tout jamais la posture, voire l’imposture, de ces personnages. Ailleurs, par
une mâchoire extensive, peut-être celle du monstre d’Alien, elle nous désigne la voracité du monde des
affaires. La césure des cadrages, les fonds violemment colorés, les formats étirés contribuent
plastiquement aussi à transformer ces personnes, plus ou moins maltraitées dans le pointage de leurs
faiblesses, en marionnettes pitoyables prisonnières d’un castelet pictural. Mais ne sont-ce pas les encres
qui en réalité portent par la fulgurance de leurs traits les attaques les plus cinglantes, au sens d'un trait
décoché sur une cible par une arbalète ? Jacques PY, 24 janvier 2013.
NADINE MONNIN
Vit à Troyes
Nadine Monnin procède par retrait, peu de matière (au sens de matérialité), peu d’effets, peu de pathos
plastique, pas d’artifice, « less is more », l’épure pas l’étalage, aller à l’essentiel pour approcher la vérité, sa
vérité… ce qui n’exclut pas une certaine violence, une rage dissimulée derrière l’humilité d’autant plus
déstabilisante qu’elle se refuse tout débordement spectaculaire et tout effet de signature ostentatoire ! Elle
« travaille à l’économie », économie de moyens par nécessité matérielle autant que nécessité intérieure ;
pas de surenchère technique, pas de démonstration esthétique, l’artiste procède par effacement, tantôt la
matière, tantôt le sujet s’effacent éliminant le superflu dans une quête irrésolue d’absolu…
Quand elle peint, elle choisit le papier comme support (de même pour la photographie) pour sa légèreté,
sa fragilité et sa discrétion aussi ; les couleurs sont diluées, appliquées en fines couches graciles, pas
d’empâtements ni d’effets de matières ici, comme si il s’agissait d’effacer la trace du geste du peintre au
profit du sujet pictural ; absence de l’ « auteur » et présence peinte : visages anecdotiques, objets guerriers,
poissons morts ponctuant des effluves de couleurs aphones :elle dit aimer avant tout la nature
contemplative de la peinture.
Quand elle photographie les « choses » qui viennent à elle, elle n’utilise pas d’appareil ni d’objectifs
sophistiqués, la technique se veut rudimentaire, simplement objective ; la photographie est une trace qui
ne cherche pas obstinément à faire IMAGE, l’appareil photo ne fait qu’enregistrer une rencontre poétique
entre l’artiste et le réel.
Au-delà du visible et du dicible, quand la peinture ou la représentation photographique s’épuisent, pointe à
peine étouffée l’angoisse de l’existence ; esthétique de la disparition ?
« J’aime coller le mot à la chose » dit-elle… Là où elle conçoit la peinture comme une activité de la main
plus humaine, la photographie - activité mécanique - rencontre plus frontalement la mort, ou du moins la
perte ou l’absence de l’humain ; Là où le peintre cherche un sujet à représenter pour donner corps à la
quête picturale, c’est le sujet, comme une évidence, qui s’impose au photographe, le sujet réel, dans toute
sa brutalité (et sa beauté aussi) nous regarde et nous rappelle à notre condition : cimetières, pierres
tombales, abattoirs, testicules de mouton…
Sans romantisme maniéré, de peur de se prendre au sérieux, Nadine Monnin prétend butiner alors qu’elle
fonctionne par séries obsessionnelles déclinées jusqu'à l'épuisement…
LES ATELIERS DE PRATIQUE ARTISTIQUE
Galerie Axeltae 16 rue Michel Servet 21000 Dijon
Samedi 05 avril 2014 14h
OASP atelier de sérigraphie ouvert aux petits et grands
« L’atelier OASP est un atelier de design graphique et de sérigraphie mené par Alice Walter & Nicolas
Thiebault-Pikor. Diplômés de l’École des Beaux-arts de Rennes en 2008, nous développons un vocabulaire
graphique singulier dans les champs du graphisme, de l’édition, de l’identité visuelle, de la signalétique et
du web. Nos clients se trouvent dans le domaine institutionnel, culturel ou privé.L’atelier OASP est membre
de l’AFD.
Parallèlement à notre travail de design graphique, nous développons un travail d’auto-production artistique
au sein de notre atelier de sérigraphie. Nous imprimons et diffusons des projets artistiques collaboratifs ou
personnels (livres, affiches, autres).
Auteurs invités, imprimés ou édités : Audrey Jamme, Sophie Glade, Michel Schmitt, Caroline Fabès,
François Marcziniak, Adrien Louvry, Ludivine Marie, Juliette Mazzonello, Claire Chaboud, DANSTACHATTE,
Cédric Lestiennes, Tib Gordon… »
L’atelier OASP proposera une initiation à la sérigraphie en conviant chacun à créer une affiche.
LES « CONFERENCES »
ENSA-Dijon Art & Design 3 rue Michelet 21000 Dijon Lundi 07/04/2014 à 18h
AMERICAN ROCK TRIP Stand-Up Conférence de Stéphane Malfettes
Création vidéo : Cédric Scandella et Brice Martin-Grasser, production : SuperTalk
De la maison de Johnny Cash à la chambre à coucher de Britney Spears, en passant par l’enfer de Jerry Lee
Lewis, Michael Jackson et son singe Bubbles, le bunker du plus grand fan au monde d’Elvis Presley, Kurt
Cobain et ses doubles, le « Louvre du
rock’n’roll » à Cleveland…
Six semaines de voyage à travers les Etats-Unis, douze mille kilomètres parcourus pied au plancher, plus de
cinquante lieux visités pour aller à la découverte des musées, des cabinets de curiosités pop et autres singularités pittoresques que les Américains consacrent depuis quelques années à leurs musiques. Les ÉtatsUnis n’ont pas de grottes de Lascaux, ni de Chapelle Sixtine mais au vingtième siècle, les Américains ont
inventé le rock’n’roll, le blues, la country, la soul…
Avec un casting de personnages hauts en couleur rencontrés en cours de route à Seattle, Los Angeles, Las
Vegas, Phoenix, Chicago, Detroit, New York, en Louisiane, au Mississippi, dans le Tennessee, au Texas… Le
tout sous forme de scrapbook multimédia composé d’extraits de films, de vidéoclips, de cartes et de photos
en pagaille.
Mieux qu’une réunion PowerPoint.
Mieux qu’une séance « Connaissance du Monde ».
Mieux qu’une soirée diapos entre amis.
La stand-up conférence « American Rock Trip » de Stéphane Malfettes imaginée parallèlement à la sortie
de son livre. Bref : le rock tel que vous ne l’avez jamais vu, lu, entendu.
Biographie de Stéphane Malfettes
Stéphane Malfettes est programmateur pour le spectacle vivant au musée du Louvre et auteur. Il écrit dans
les revues Art Press, Volume, Mouvement et les hors-séries des Inrockuptibles. Son dernier livre, American
Rock Trip (éd. Zones Sensibles, février 2012), s’intéresse aux musées et autres curiosités patrimoniales que
les Américains consacrent à leurs musiques populaires (blues, rock, country…). Il
est fondateur de SuperTalk, une maison de conférences qui embrasse la culture dans ses grandes largeurs,
des Soprano aux baraques à frites.
American Rock Trip Editions Zones Sensibles
248 p. 39 illustrations. 22 euros. Sortie le 24 février 2012
http://www.zones-sensibles.org/index.php?mod=auteurs&a=03
LA NEF Bibliothèque Municipale Place du théâtre 21000 Dijon
Mardi 08/04/2014 16h Conférence, film, dédicaces
Alexandre Breton - Patrick Eudeline
ALEXANDRE BRETON
Alexandre Breton est journaliste et producteur à France Culture.
Figure majeure et fascinante de l’underground new-yorkais, Alan Vega a marqué profondément l’histoire
du rock’n’roll, avec son groupe Suicide ou en solo, autant que le champ des arts plastiques, par ses
installations lumineuses. De la sculpture à l’expérimentation sonore, de l’activité politique engagée aux
courses hippiques, d’Elvis aux figures du Christ, de Spinoza à la judéité, Alan Vega, conversation avec un
indien est une incursion dans l’œuvre foisonnante de l’artiste ; une lecture nomade, urbaine, poétique et
polyphonique, scandée par les voix d’Agnès B, Bob Gruen, Pascal Comelade, Dirty Beaches, Marc Hurtado,
Perkin Barnes, Christophe, Martin Rev… .
PATRICK EUDELINE
C’est certainement le plus rock’n’roll des écrivains français actuels. C’est aussi un dandy à Ray-Bans, à chemise à
jabot, en costume anthracite qui, depuis des lustres, hante les soirées parisiennes de sa silhouette chaloupée. Patrick
Eudeline a une démarche de loup. Ou de lion. Selon ses humeurs; selon le temps. Il a commencé à la revue de rock,
Best, 23, rue d’Antin, Paris (II), sixième étage, s’arrêter au cinquième, puis monter l’escalier recouvert d’une moquette
incarnat, si mes souvenirs sont bons. Nous pourrions être en mai 1977.Le regretté Christian Lebrun, rédacteur en
chef, dans son bureau demande à Eudeline quand il va rendre son papier. La ponctualité n’était, alors, pas la qualité
cardinale du Patrick. Christian se retient d’élever le ton. Il sait bien qu’Eudeline est fort occupé par son groupe de
rock, Asphalt Jungle; en bon rédacteur en chef, il sait déjà qu’avant d’être un rock-critic éclairé, un journaliste
étonnant, l’Eudeline est un écrivain. Un type qui, lorsqu’il parle de Johnny Thunders, des Sex Pistols ou de Keith
Richards est capable de citer Joris-Karl Huysmans ou Jules Barbey d’Aurevilly. Christian est mort, noyé
accidentellement sur une plage de Granville, le 14juillet1989 (cet éminent républicain, homme de gauche
authentique, méritait bien ce symbole-là). Patrick Eudeline a continué la critique rock, la musique; il a beaucoup
chanté, et a écrit des paroles de chansons. Et, il fallait s’y attendre, il est devenu romancier, avec, notamment Ce
siècle aura ta peau (Florent Massot, 1997; J’ai lu, 2002), Dansons sous les bombes (Grasset, 2002), et surtout,
l’excellent Rue des Martyrs (Grasset, 2009). La fiction lui va bien au teint.
PHILIPPE LACOCHE
CINEMA
Cinema Eldorado 21 rue Alfred Musset 21000 Dijon, mardi 08 avril 2014 20h
“Le frisson des vampires” de Jean Rollin présenté par Patrick Eudeline
Le Frisson des vampires est un film de Jean Rollin, tourné en 1970. Il s'agit du troisième film de son auteur,
après Le Viol du vampire et La Vampire nue.
Date de sortie initiale : 1971
Réalisateur : Jean Rollin
Durée : 96 minutes
Acteurs : Sandra Julien, Jean-Marie Durand, Jacques Robiolles
Genre : épouvante, érotique
Interdit aux moins de 16 ans
Un couple qui vient tout juste de se marier se fait surprendre par le soir alors qu'ils étaient partis en lune
de miel. Ils s'arrêtent dans un château apparemment inhabité afin d'y passer la nuit.
Peuvent-ils se douter un seul instant que le château est infesté par des vampires et surtout des femelles
vampires, qui leur ont concocté tout un autre genre de distractions ?
LES PERFORMANCES
Musée des beaux-arts 1 rue Rameau 21000 Dijon Samedi 12/04/2014 15h
LAURENT FRIQUET « Make Room ! Po-gogo-nirique!»
Photographe, performeur, dans le travail de Laurent Friquet se crée sans complaisance une poétique où
l’objet et l’être sont mis sur le même plan. Ses photographies, films et performances hallucinés sont tantôt
ballades dans la ville, tantôt danse inquiétante d’un équilibriste, ou encore la construction d’un cosmos
personnel fait de chair ou de ciel. La musique, inspiratrice ou composée, est un élément essentiel dans
l'élaboration du dispositif fictionnel insidieux et secret.
« Pour la première performance, j’ai commencé à sélectionner un ensemble de titres musicaux que j’avais
depuis 20 ans. Au début, j’en avais cent, pour finir à 20. Puis, j’ai commencé à me filmer en train de danser
et de faire des stripteases. Puis, j’ai sélectionné certains passages, des séquences avec un élément du corps,
un pied, une jambe, une forme abstraite. À ce moment, le Festival les Nuits Secrètes m’a proposé de participer aux Parcours secrets. Les spectateurs étaient transportés en bus vers des lieux où des artistes proposaient des installations, concerts et performances. Je me suis associé à l’écrivain Patrick Bouvet et je lui ai
proposé d’écrire sur cet état d’un rapport physique à la musique. Patrick a écrit des choses sous la forme de
chansons et Françoise Klein, issue des Beaux-arts et comédienne pour la compagnie du Zerep, a participé à
cette expérience. La performance parlait de ce fantasme de fonder un groupe de rock: Françoise au micro,
Patrick à la batterie et moi à la basse. C’était la performance d’un groupe de rock qui n’existe pas dans la
réalité. J’étais fasciné par des performeurs scéniques comme Iggy pop. Quand tu prends juste la personne,
ce sont des transes incroyables. Le corps est dans une tension, un déchainement, une liberté totale. Les
musiques qui m’ont nourri sont plus punk et garage que funk. » Laurent Friquet.
Make Room #2. Photographie 80x120 © LF 2011
Galerie Interface
12 Rue Chancelier de l'Hospital 21000 Dijon
Samedi 05/04/2014 18h
JULIEN COLOMBET « Sombre et froid », lecture-performance
Empruntant archives sonores et textuelles (articles de journaux, chroniques de concert, études théoriques)
mais aussi grands ancêtres littéraires, ce spectacle est un voyage au travers de l’univers gothique, détaillant
ses influences, son histoire et la fascination qu’il exerce encore sur toute une jeunesse qui assume de plus
en plus son appartenance à cette tribu. Il s’agit ici de conter sous une forme ludique et savante l’histoire de ce
mouvement qui depuis son apparition à la fin des 7o’s, a profondément bouleversé une partie de la scène rock mondiale en créant un engouement autour de la mélancolie et de la mort, faisant ressortir le sombre de l’être. Mouvement très fortement référencé, s’appuyant sur le cinéma expressionniste allemand des années 30, la littérature victorienne la plus romantique, (Bram Stoker en tête), un goût pour le macabre et l’ésotérique, il fait du noir et du
pourpre les couleurs emblématiques du toute une génération adolescente. Des caves remplies de chauves-souris aux
piercings et tatouages à l’effigie de Vlad Tepes, le mouvement gothique entre trois riff de guitares d’outre tombes et
trois poèmes mettant en scène les squelettes d’une danse macabre, fascine depuis trente ans trois générations de
vampires en herbe qui, percluses de questionnements existentialistes, rendent hommage à tout ce que l’âme humaine possède de plus noire et de plus profondément mélancolique, faisant d’ un hymne à la mort un dithyrambe
des plus originaux à la vie
Comédien au théâtre Universitaire de Bourgogne de 1999 à 2005, Julien Colombet participe à neuf
créations (dont La Tempête, Ubu Roi, Macbeth, Faust….). Parallèlement, il suit la formation du
Conservatoire d’Art Dramatique Jean-Philippe Rameau de Dijon, dans la classe d’E. Lewinson. Durant sa
formation, il joue dans L’Annonce faite à Marie et L’Amour de Phèdre, de S. Kane. Depuis sa sortie du
conservatoire, il a travaillé avec plusieurs compagnies dont Les dés à cordes, la cie Préface, les 26 000
Couverts, la cie Askell Gwenn, la cie Vu d’Ici (collectif R.A.S), et le Théâtre de Ume.
LES CONCERTS
Péniche Cancale 14 Avenue Jean Jaurès 21000 Dijon Jeudi 27/03/2014
« Aloha from Hellbound » (Bertrand Kelle) vernissage 18h
TORO PISCINE (Dijon) 21h
La rencontre d’un auteur compositeur interprète – Stéphane Mulet – et d’un musicien électronisciste –
Nicolas Thirion, également directeur artistique de Why Note, centre de création des nouvelles écritures du
sonore à Dijon.
Toro Piscine cherche une nouvelle voie loin des sentiers balisés de la "chanson française" dans laquelle les
textes – entre surréalisme et poésie du quotidien – et les musiques organiques et sensuelles de Stéphane
Mulet sont mis en espace et mêlés à des matières, saturées ou cristallines, minérales ou éthérées. Les pieds
dans le béton et la tête dans le brouillard.
Sur scène, Toro Piscine, c’est Stéphane Mulet à la voix et aux guitares & Nicolas Thirion aux claviers
Péniche Cancale 14 Avenue Jean Jaurès 21000 Dijon Samedi 05/04/2014
Soirée électrique : MadMoizel – Bunktilt – Elvis PressPlay
En partenariat avec Magna Vox
MADMOIZEL (Toulouse)
MADmoizel est une artiste Expressionist Synth.
Influencée par D. Bowie, L. Anderson, K. Bush, N. Hagen, New Order, MADmoizel mixe des beat 80's sur ses
machines électroniques, joue du synthétiseur et chante comme une Diva-Punk.
Seule sur scène, elle a joué en Europe et en France (Berlin, Genève, Bruxelles, Amsterdam, Madrid, Tilburg
mais aussi à Rennes, Nantes, Marseille, Grenoble, Toulouse...) dans différents types d'évènements :
Soirées Queer, Club Underground - New-Wave, et dans des galeries d'art contemporain.
A ce jour elle a 2 albums à son actif enregistrés en Allemagne (Hanover): "Dame de France" en Juin 2010
et "Lady Dandy" en Juin 2012.
"Avec Lady Dandy MADmoizel nous ouvre les portes de son théâtre underground, glauque, inquiétant, à
l'éclairage glacial nous attirant de manière irrésistible. (...)
L'actrice principale utilise chaque morceau comme un acte de la pièce qui se joue sous nos oreilles, faisant
correspondre de manière magistrale les mises en scènes aux étapes de l'histoire qui nous est contée. Pour
servir la narration, elle manipule avec brio les outils synthétiques au point d'humaniser son électronique
pourtant bien frontale et très tranchée." (Les Sons Cosmochroniques)
Photo Vanessa Laborde
BUNKTILT (Lyon)
C’est en « diggant » les vinyles que le groupe tombe sur un disque original des Stooges: Fun House….
Il n’en fallait pas moins au « Power trio » ex M’sphere déjà rock dans son jazz pour tracer définitivement
dans la voie punk qui sous-tendait leurs compositions...Le nouveau son « Bunktilt » suit le mythique groupe
des années 70 en revisitant les monuments : I wanna be your dog, Penetration, I will fall, Dirt...pour en
donner de nouvelles adaptations véritables hymnes à la transe et la folie…
ELVIS PRESS PLAY (Dijon)
Elvis PressPlay, rutilant comme un Wurlitzer en sortie de fabrique, sait tout du rock'n'roll à papa ; enfin,
c'est lui qui le dit...On nous raconte ici qu'il danse le Jitterbug mieux que le fantôme de Jittery Jack luimême ; on nous dit ailleurs qu'il collectionne les peignes ayant appartenu à Buddy Holly, qu'il a échangé
son âme avec le diable en échange de la petite culotte de Wanda Jackson, et même qu'il a réalisé des répliques miniatures de Graceland et du Grand Ole Opry à l'aide de croûtes de fromage et de miettes de pain
rassis...Où se trouve la vérité ? Où commence le mythe ? Ce qui est sûr, c'est qu'il ne fait prendre l'air à ses
45 tours qu'une seule fois par an lors d'un selector endiablé au déhanché graisseux et au groove salace...Il
faut dire que ces pépites microsillonées sont enfermées avec les dernières mèches du King (gagnées un soir
au poker contre Alan Vega), une poignée de rognures d'ongles du pied droit de Mick Jagger (authentifiées
par Jean-Luc Godard himself), et la casquette de Judah Bauer, bien au chaud dans un coffre-fort planqué
quelque part entre Mâcheville (Ardèche) et Saint-Prosper-De-Dorchester (Beauce), le tout surveillé huit
jours par semaine, 24h sur 24, par le sosie du Big Bopper. Une fois par an. Seulement une fois par an. Et
cette année, ça tombe un dimanche : si ça c'est pas un signe que le dieu du Rock existe, alors je sais pas ce
que c'est !
Deep Inside 16 rue Victor Dumay 21000 Dijon
Patrick Eudeline en mode “blues gothique” Mardi 08/04/2014 22h
CHARDON – GROTESK Samedi 12/04/2014 21h
CHARDON (Paris)
Après 5 années sous le nom de Goddammaddog, le duo parisien composé de Vincent Madame (voix,
guitare) et François Jacob (guitare, voix) s’agrandit et change de nom et est accompagné désormais par
Nicolas Gillaizeau (claviers, voix).
Même ligne électro-rock pour CHARDON : Des compositions originales chantées en français, ainsi que
quelques reprises surprenantes, nourries d’influences variées piochées dans le rock indé, le punk, la new
wave...
GOTESK Electro rock (Dijon)
ONE+ONE à LA PORCHERIE Ménétreux-le-Pitois
Exposition collective « Et pourtant… » 06 avril au 01 juin 2014
Vernissage dimanche 06 avril à 11h
Frédéric Garnier, Bertrand Kelle, Freddy Pannecocke
Frédéric Garnier
Né en 1970, vit à Troyes
« Ma démarche consiste à mettre un médium au service d’une envie, d’une idée. C’est peut-être la raison pour laquelle ma création
est visuellement protéiforme. Installation, objet, photo, son, vidéo, dessin, tout est bon pour explorer mes interrogations personnelles.
Dans cette démarche, chaque pièce semble être une ébauche de la pièce suivante
L’important n’est pas le médium en soi. Mes préoccupations ne sont pas avant tout « plastiques ». Elles abordent des
questionnements que je qualifierai de sociologiques : le rapport de l’homme d’aujourd’hui au temps ; la difficulté de lier croyance
et réalité sociale ; la montée des extrêmes. »
Bertrand Kelle Né en 1964, vit à Dijon
Dès les années 90, Bertrand Kelle utilise invariablement la peinture, la photographie ou la vidéo développant un univers plastique
teinté de Pop… et de rock. Ses auto-filmages, autoportraits bouffons et régressifs ouvrent la voie aux performances…
Trash, violentes et très physiques (citant pêle mêle l’actionnisme viennois ou Iggy Pop), les premières performances se jouent toujours
en compagnie de musiciens de rock complices.
« Attiré par l’humour potache et la dérision, je n’hésite pas à m’emparer de méthodes conceptuelles pour invoquer mon univers de
prédilection, celui du rock, et du punk auquel j’emprunte, au passage, quelques codes, clichés et gadgets ( violence, fétichisme,
épingles à nourrice, destruction…). Cela me donne l’occasion de revisiter, à ma façon, certains classiques de la peinture moderniste
(monochrome, lacération, peinture-action…) que je remixe à la sauce rock’n roll. »
Freddy Pannecocke
Né en 1971, vit dans le Nord - Pas-de-Calais
"Et si l’Arche succombait au Déluge ? Et si Babel était une tour dédiée
à la finance ? Dans la série des « mythologies », entre sculptures et installations, Freddy Pannecocke propose de nouveaux récits
aux mythes fondateurs de nos sociétés. Au-delà, en les mixant avec des problématiques contemporaines, il questionne sur la place
qu’ils occupent encore aujourd’hui. Éléments indissociables de nos modes de pensée pendant des millénaires, ils semble aujourd’hui
que le monde moderne leur laisse une place de plus en plus désuète."
LIEUX & PARTENAIRES
EXPOSITIONS
CONFERENCES & PERFORMANCES
Galerie Barnoud ENTREPOT 9
9 Boulevard de l’Europe QUETIGNY
Mercredi, vendredi, samedi 15h – 19h
03 80 66 23 26
www.galerie-barnoud.com
ENSA Dijon Art & Design
École Nationale Supérieure d’Art
3 rue Michelet DIJON
03 80 30 21 27
www.ensa-dijon.fr
Hôtel de Vogüé
Bureau du festival
8 rue de la Chouette DIJON
Du mardi au dimanche 14h30 – 18h30
06 49 70 98 31
Café & Galerie Alchimia
13-15 rue Auguste Comte DIJON
Mardi & Mercredi de 10h à 00h
Jeudi au Samedi de 10h à 01h
03 80 46 10 42
Galerie Axeltae
16 rue Michel Servet DIJON
Du mardi au samedi 14h – 19h
03 80 33 21 85
www.axeltae.fr
Espace Ricard
Résidence Carré Lumière
6-8 rue Claude Sluter DIJON
03 80 28 75 00
CINEMA
Cinema l’Eldorado
21 rue Alfred Musset DIJON
03 80 66 51 89
cinemaeldorado.wordpress.com
Appartement/galerie Interface
12 rue Chancelier de l’Hospital DIJON
09 50 72 67 60
www.interface-art.com
La Nef Bibliothèque municipale
Place du théâtre DIJON
03 80 48 82 55
www.bm-dijon.fr
Musée des beaux-arts
1 rue Rameau DIJON
03 80 74 52 09
mba.dijon.fr
CONCERTS
Péniche Cancale
14 Avenue Jean Jaurès DIJON
03 80 43 15 72
penichecancale.com
Deep Inside Klub Rock
16 rue Victor Dumay
03 80 54 20 66
INFOS PRATIQUES
ONE+ONE #5
ART & ROCK
avril 2014
www.one-plus-one.fr
ORGANISATION & COMMISSARIAT :
Association one+one
11 impasse Henri Bouchard
21000 Dijon
CONTACT PRESSE :
Bertrand Kelle
03 80 45 33 00 / 06 49 70 98 31
[email protected]
SITE INTERNET :
www.one-plus-one.fr
Facebook : www.facebook.com/artandrockevent
ONE+ONE est soutenu par la Ville de Dijon