Après Midi Lab
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Après Midi Lab
Après Midi Lab MAISON D’IMPRESSION Entre les mains d’artistes, les duplicopieurs RISO se transforment. Après Midi Lab, maison d’impression située à Paris, pratique le « risographisme ». Son co-directeur, Benoît VOLLMER, a accepté de nous en dire plus sur cette technique propre au monde de l’art. Découvrez son témoignage. Présentation d’Après Midi Lab Nous sommes deux associés et avons fondé Après Midi Lab en parallèle de notre activité artistique : la photographie. Mon associé et moi-même sommes représentés par des galeries, nous réalisons des expositions, etc. En tant qu’artistes, nous avons eu pour volonté de faire vivre d’autres artistes. Nous avons décidé de créer notre société car nous nous rendions compte que peu de prestataires répondaient à nos besoins. Aujourd’hui, nous proposons à la fois de la production (essentiellement d’expositions photos) et une activité de microédition. Nous nous adressons aussi bien à des artistes qu’à des graphistes et, pour cela, nous avons choisi la technique de la risographie. Choix de la technologie RISO Notre idée était de proposer quelque chose que personne d’autre ne proposait, et donc de combler le vide qui existait entre l’impression offset et l’impression numérique. Les matériels RISO offrent l’avantage de pouvoir proposer de multiples exemplaires avec un outil qui reste attractif et un rendu d’impression très particulier, qui ne convient pas à tout mais qui présente de nombreux avantages par rapport à l’impression numérique par exemple. Détourner cette technique, qui n’avait pas forcément été pensé pour cela à la base, est extrêmement intéressant. Quand le design prend en compte la spécificité de la technique et que le bon papier est utilisé, ça peut faire des choses très belles, qui sont appréciées par les graphistes. © Charlotte Jankowski. Tous droits réservés. Imprimé avec un duplicopieur RISO. Avis sur le risographisme Je pense que le risographisme est un retour aux sources de l’impression. On imprime avec cette machine moderne et numérique qui permet de faire vite des volumes importants. Cela se rapproche de ce que l’on aurait pu faire il y a quelques années en lithographie par exemple, mais à des coûts beaucoup plus abordables. Le risographisme donne des chances à des objets qui n’existaient pas avant car on ne pouvait pas les faire en offset et la lithographie ne permettait pas de réaliser autant d’exemplaires. Nous faisons exister beaucoup de petites éditions, d’affiches et autres documents grâce au risographisme. Aujourd’hui, de nombreux graphistes travaillent sur le Web. Ils impriment leurs projets et leur donnent une matérialité grâce au duplicopieur RISO. Tendances de demain Je pense qu’il y a de plus en plus de demandes pour des techniques qui ne seraient pas les techniques modernes, standards. On peut tout faire en offset et ça fonctionne très bien mais il y a un petit côté « sans surprise » dont pas mal de gens ont envie de sortir. Il faut pouvoir donner naissance à un projet imprimé mais en même temps être un petit peu surpris par le rendu et ne pas forcément retrouver sur le papier exactement ce qu’on a à l’écran mais aussi des petites imperfections, une forme de personnalité qui serait apportée par la technique d’impression. Je pense qu’il va continuer à y avoir de plus en plus de demandes pour ça. On a aujourd’hui beaucoup de jeunes artistes, de graphistes, qui décident de faire de petites éditions. C’est une nouvelle façon pour eux de diffuser leur travail et de sortir des circuits d’Internet (blogs, etc.). © Roch Deniau. Tous droits réservés. Imprimé avec un duplicopieur RISO. Utilisation de la technologie RISO Exemples de réalisations Nous produisons beaucoup de petits livres de photographie et de dessins grâce au MZ1070. Nous travaillons avec des artistes assez connus comme le photographe japonais Daido Moriyama ou encore le photographe américain Robert Adams. Eux ont l’habitude de collaborer avec des éditeurs très prestigieux. Le risographisme attise leur curiosité car cette technique d’impression les oblige à voir leur travail sous un autre angle. Ce nouveau regard leur donne parfois plus de liberté dans l’approche. Ils s’accordent plus d’écarts, de délires par rapport à ce qu’ils font d’habitude. A côté de ça, nous réalisons aussi de nombreuses affiches pour des graphistes. Il y a même une école des beaux-arts qui nous a demandé de créer tous ses supports de communication avec notre duplicopieur RISO, pour profiter des différentes couleurs dont nous disposons. Leur besoin va du papier en-tête jusqu’aux cartes de visite. A partir du moment où l’on détourne l’usage d’un matériel d’impression, comme nous le faisons avec le duplicopieur, il faut être créatif dans sa façon d’utiliser l’outil. Les artistes viennent nous voir avec une intention de rendu. Notre rôle est d’adapter leurs intentions aux capacités et aux contraintes techniques de la machine. Pour des projets très simples en deux couleurs, le matériel est assez facile d’accès. Les artistes nous préparent deux fichiers, un pour chaque couleur. Nous n’utilisons ensuite pas forcément toutes les capacités automatiques de la machine, qui pourrait gérer un seul fichier et séparer elle-même les couleurs. Nous effectuons volontairement toutes ces étapes manuellement. En conclusion, je trouve que les duplicopieurs RISO assurent une grande fiabilité. Ils permettent de réaliser des volumes importants et acceptent une très large gamme de papier. C’est une technologie qui donne envie d’explorer. Benoît VOLLMER, co-directeur d’Après Midi Lab Juillet 2015 © Charlotte Jankowski / Roch Deniau. Tous droits réservés. Imprimé avec un duplicopieur RISO.