Article complet - Institut universitaire en santé mentale de Montréal

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Article complet - Institut universitaire en santé mentale de Montréal
Mise en garde
Ceci est un travail d’étudiant. Tout ce qui a été écrit n’a pas été nécessairement été
vérifié et validé. Cependant, il nous apparaît intéressant de le rendre disponible pour
réflexion et approfondissement d’un sujet.
Université de Montréal
L’ACTIVITÉ SIGNIFICATIVE COMME MOTEUR D’INFLUENCE SUR LE BIENÊTRE MENTAL : TRANSFERT ET APPLICATION DES CONNAISSANCES AUPRÈS
DES DIVERS ACTEURS DU DOMAINE DE LA SANTÉ MENTALE
par
Carolyne Aubry
École de réadaptation
Faculté de médecine
Projet d’intégration présenté à la Faculté de médecine
en vue de l’obtention du grade Maîtrise ès Sciences (ergothérapie)
Sous la direction de :
Catherine Briand
Août 2013
© Carolyne Aubry, 2013
Résumé
L’ACTIVITÉ SIGNIFICATIVE COMME MOTEUR D’INFLUENCE SUR LE BIENÊTRE MENTAL : TRANSFERT ET APPLICATION DES CONNAISSANCES
AUPRÈS DES DIVERS ACTEURS DU DOMAINE DE LA SANTÉ MENTALE
Aubry, C., Briand, C. Programme d’ergothérapie, École de réadaptation, Université de
Montréal. Centre d’études sur la réadaptation, le rétablissement et l’insertion sociale www.cerrisweb.com, Centre de recherche Fernand-Seguin, Institut universitaire en santé
mentale de Montréal.
Introduction : Les individus s’engagent dans diverses activités qui les amènent à se mobiliser
et à occuper des rôles sociaux. Celles-ci donnent un sens à la vie et constituent un déterminant
de la santé. La littérature met en évidence que l’engagement dans des activités significatives
est bénéfique pour le bien-être mental. Ce projet vise à approfondir les thèmes associés à
l’activité significative et son influence sur le bien-être mental via trois objectifs : 1) identifier,
dans la littérature, les thèmes associés à l’activité significative et son influence sur le bien-être
mental; 2) documenter quatre thèmes parmi ceux identifiés dans la littérature et rédiger pour
chacun d’eux un billet de blogue; 3) susciter la réflexion sur l’importance de l’activité
significative auprès de différents acteurs du domaine de la santé mentale.
Méthodes : 1) Recension des écrits dans les bases de données PsychINFO, CINAHL, Embase
et MedLine. 2) Consultation de livres et d’articles scientifiques abordant les thèmes choisis.
Collaboration avec le CÉRRIS pour la rédaction des pistes de réflexion. 3) Organisation d’un
débat-blogue en collaboration avec le CÉRRIS afin de susciter la réflexion sur les thèmes
choisis.
Résultats : Les thèmes retenus pour une analyse plus approfondie sont l’engagement
occupationnel, l’équilibre occupationnel, l’identité occupationnelle et le flow. La revue de
littérature a permis de rédiger un résumé pour chaque thème et de composer quatre billets de
blogue.
Discussion/Conclusion : Ce projet permet de faire le pont entre les connaissances et la
pratique actuelle ainsi qu’entre les intervenants, étudiants et utilisateurs de services.
i
Table des matières
Résumé ................................................................................................................................... i
Liste des tableaux .................................................................................................................. iii
Liste des figures .....................................................................................................................iv
Remerciements........................................................................................................................ v
Introduction............................................................................................................................. 6
But et objectifs ........................................................................................................................ 9
Méthodologie ........................................................................................................................ 10
Résultats ............................................................................................................................... 15
Discussion ............................................................................................................................. 38
Conclusion ............................................................................................................................ 46
Bibliographie ........................................................................................................................ 47
Annexe 1 ................................................................................................................................. i
Annexe 2 ............................................................................................................................... iii
Annexe 3 ................................................................................................................................iv
Annexe 4 ................................................................................................................................vi
Annexe 5 ............................................................................................................................. viii
Annexe 6 ................................................................................................................................ix
Annexe 7 ................................................................................................................................xi
Annexe 8 .............................................................................................................................. xii
ii
Liste des tableaux
Tableau I : Catégories des concepts-clés utilisés pour la recherche systématique....................10
Tableau II : Livres consultés pour documenter les sous-thèmes ...……………………...……12
Tableau III : Démarche d’élimination et résultats de la recension d’articles ...………………16
Tableau IV : Thèmes identifiés dans les articles analysés …………………………………....17
Tableau V : Sous-thèmes identifiés pour chaque thème principal …………………………....18
Tableau VI : Statistiques sur le nombre de visiteurs uniques et de visites …………………...33
iii
Liste des figures
Figure 1 : Fiche synthèse du débat d’idées sur l’activité significative ……………………….xii
iv
Remerciements
Tout d’abord, je tiens à remercier Catherine Briand, professeure agrégée à l’École de
réadaptation de l’Université de Montréal et chercheure au Centre de recherche de l’Institut
universitaire en santé mentale de Montréal, pour sa disponibilité, son soutien, son écoute ainsi
que ses précieux conseils offerts tout au long du présent projet. J’aimerais aussi souligner son
immense générosité quant au partage de son savoir et de son expérience.
Je remercie aussi Dominique Michaud, coordonnatrice au Centre d’études sur la réadaptation,
le rétablissement et l’insertion sociale (CÉRRIS), pour sa grande collaboration à ce projet,
particulièrement à l’égard de l’organisation du débat-blogue.
Ma gratitude va également aux différents acteurs du domaine de la santé mentale et membres
du public pour leur participation au débat-blogue.
Je tiens à souligner l’implication de Danielle Plafter, utilisatrice de services en santé mentale
et membre de Rependre Pouvoir, dans le recrutement des blogueurs et l’élaboration des pistes
de réflexion pour le débat-blogue.
Finalement, je tiens à remercier les membres de ma famille ainsi que mes amis pour leur
soutien, leur écoute et leurs encouragements à persévérer, et ce, tout au long de ce projet.
v
Introduction
L’occupation se définit comme étant l’ensemble des activités et des tâches de la vie
quotidienne auxquelles les individus donnent un nom, une structure, une valeur et une
signification (Association canadienne des ergothérapeutes, 1997, cité dans Townsend &
Polatajko, 2007). Elle comprend tout ce que font les individus pour s’occuper, soit prendre
soin d’eux (soins personnels), se divertir (loisirs) et contribuer à la vie économique et sociale.
Au-delà de cette définition, l’occupation constitue un besoin fondamental de l’être humain
(Townsend & Polatajko, 2007). En fait, elle donne un sens à la vie et permet à l’individu de se
mobiliser, de se définir, de gérer le temps et d’apporter une structure à la vie.
En plus d’être un élément essentiel à la vie, l’occupation est un déterminant de la santé
(Christiansen, Baum, & Bass-Haugen, 2005; Townsend & Polatajko, 2007). En effet, la santé
et le bien-être des individus passent par leur capacité à atteindre un équilibre satisfaisant dans
leurs différents rôles et dans l’ensemble de leurs activités. Lorsque cet équilibre est atteint, les
individus éprouvent un bien-être découlant de l’occupation qui est caractérisé par « une
expérience dans laquelle ils empruntent des sentiments de satisfaction et de signification à
partir de la façon dont ils ont orchestré leur vie occupationnelle » (Caron Santha & Doble,
2006; Doble, Caron Santha, Theben, Knott, & Lall-Phillips, 2006).
Plusieurs hypothèses appuient la compréhension théorique du bien-être découlant de
l’occupation (Townsend & Polatajko, 2007) : 1) à tout moment, la vie occupationnelle d’un
individu est composée d’un répertoire unique d’occupations; 2) le bien-être découlant de
l’occupation est amélioré lorsque le répertoire d’occupations qui composent la vie
occupationnelle des individus leur permet de répondre à leurs besoins, soit procurer des
sentiments de maîtrise et d’accomplissement, contribuer au bien-être des autres ou de la
collectivité, connaître un sentiment d’appartenance avec les autres, le plaisir et l’amusement
ainsi que permettre la relaxation et retrouver son énergie; 3) le bien-être découlant de
l’occupation est une expérience subjective, reflétant ainsi les propres perceptions d’un
individu; 4) différents besoins peuvent être satisfaits même lorsque les individus s'engagent
dans les mêmes tâches; 5) plusieurs besoins peuvent être comblés par le biais d’une seule
occupation; 6) un individu peut vivre une occupation de différentes façons à différents
moments de sa vie; 7) les opportunités de participer à des activités significatives sur le plan
personnel et culturel varient entre les individus et dans le temps.
Toutefois, cet équilibre peut sembler difficile à atteindre pour plusieurs personnes. Une
tendance a été largement soulignée, soit l’augmentation du rythme de la vie moderne (Willard,
Crepeau, Cohn, & Schell, 2009). Ce phénomène, dans lequel les individus se précipitent d'une
occupation à l'autre, est associé à une charge de travail élevée, un accès limité aux périodes de
loisirs ainsi qu’à une augmentation du niveau de stress et de maladies connexes. Autrement
dit, tenter de concilier travail, tâches domestiques, soins fournis aux enfants et autres
responsabilités amène plusieurs personnes à s’oublier à travers cette routine. Même que
parfois, la routine quotidienne peut sembler devenir avec le temps une addition de nombreuses
activités perçues comme essentielles, mais sans signification particulière pour soi, ce qui peut
entraîner des conséquences négatives sur la santé et le bien-être.
L’augmentation du rythme de la vie moderne n’est qu’un exemple d’une situation qui peut
influencer négativement le bien-être découlant de l’occupation, particulièrement au niveau
psychologique. En fait, il existe de nombreuses conditions de santé et situations sociales qui
peuvent évoluer vers une perturbation significative de la capacité d’un individu à participer et
à tirer profit des activités quotidiennes (Krupa, Fossey, Anthony, Brown, & Pitts, 2009). Chez
certaines personnes, que ce soit en raison de facteurs personnels (p. ex. : maladies, incapacités,
handicaps) ou externes (p. ex. : barrières sociales, physiques), celles-ci peuvent se retrouver
dans des situations d’aliénation occupationnelle, de privation occupationnelle, d’interruption
occupationnelle, de déséquilibre occupationnel, de désengagement occupationnel, de
dysfonction occupationnelle ou d’apartheid occupationnel (Krupa & coll., 2009; Townsend &
Polatajko, 2007).
Ces éléments soulèvent donc l’importance de s’engager dans des activités qui sont
significatives pour l’individu afin de maintenir un équilibre satisfaisant dans l’ensemble de ses
activités et par conséquent participer activement au maintien de sa santé et de son bien-être.
Ces activités dites significatives, auxquelles les individus accordent une signification
particulière, correspondent à leurs valeurs et intérêts (Ordre des ergothérapeutes du Québec,
2008). Elles sont différentes d’une personne à l’autre, mais ce qui est commun à tout individu,
c’est le besoin d’exercer des activités qui donnent un sens et un but à leur vie.
7
Des chercheurs ont observé que l’engagement dans des activités significatives a un impact
positif sur la santé mentale (Aubin, Hachey, & Mercier, 1999, 2002; Eklund, 2004; Goldberg,
Brintnell, & Goldberg, 2002; Hammel, 2004). Entre autres, elles induisent des émotions
positives et un sentiment de satisfaction, réduisent le stress accumulé et améliorent l’estime de
soi ainsi que les sentiments de compétence et d’efficacité.
En ergothérapie, l’émergence de la littérature sur l’occupation permet d’améliorer notre
compréhension de ce que signifie l’occupation, de l’expérience subjective de l’occupation, du
contexte qui influence l’occupation et des facteurs qui influencent la participation à
l’occupation (Townsend & Polatajko, 2007). Cependant, elle demeure un concept très
complexe et difficile à saisir, à expliquer ainsi qu’à définir. Alors, afin de bien comprendre la
complexité de l’activité significative et de son influence sur l’être humain, il est nécessaire de
rendre explicites les hypothèses existantes sur l’occupation, mais également d’avoir une
compréhension globale de ce concept.
8
But et objectifs
Le but de ce projet est d’approfondir les différents thèmes associés à l’activité significative et
son influence sur le bien-être mental.
Dans le cadre de ce projet d’intégration, trois objectifs ont été déterminés :
1. Identifier, dans la littérature, les différents thèmes associés à l’activité significative et
son influence sur le bien-être mental.
2. Documenter quatre thèmes parmi ceux identifiés dans la littérature et rédiger pour
chacun d’eux un court texte de réflexion (billet de blogue).
3. Susciter la réflexion sur l’importance des activités significatives auprès de différents
acteurs du domaine de la santé mentale.
9
Méthodologie
Objectif 1 : Identifier, dans la littérature, les différents thèmes associés à l’activité
significative et son influence sur le bien-être mental.
Une recension des écrits a été effectuée dans quatre bases de données scientifiques, soit
PsycINFO, CINAHL Plus (EBSCO), EMBASE (Ovid) et MEDLINE (Ovid) afin de
répertorier les articles adressant les thèmes associés à l’activité significative et le bien-être
mental. Les mots-clés utilisés pour réaliser la recherche systématique, se référant à trois
catégories de concepts, sont présentés dans le tableau I.
Tableau I : Catégories des concepts-clés utilisés pour la recherche systématique
Santé mentale
Occupation
Bien-être mental
(Concept 1)
(Concept 2)
(Concept 3)
•
Mental disabilit*
•
Activity
•
Mental benefits
•
Mental disease*
•
•
Mental well-being
•
Mental disorder*
Activities of daily
living
•
Psychological benefits
•
Mental health
•
Meaningful activit*
•
•
Meaningful
occupation*
Psychological wellbeing
•
Well-being
•
Mental illness*
•
Mentally disabled
persons
•
Mentally ill persons
•
Psychiatric disorder*
•
Occupation*
•
Purposeful activit*
Des critères d’inclusion et d’exclusion ont été déterminés afin de recenser les articles les plus
pertinents.
Critères d’inclusion :
-
articles parus entre 2002 et 2012;
-
articles portant sur la clientèle adulte atteinte ou non de troubles mentaux;
-
article discutant de l’influence de l’activité significative sur la santé mentale ou le
bien-être mental.
Critères d’exclusion :
articles rédigés dans une autre langue que le français ou l’anglais;
articles traitant de l’activité significative auprès de la population d’enfants;
articles traitant seulement de l’impact de l’activité physique sur la santé mentale;
articles traitant seulement d’une occupation ou d'une activité spécifique;
population présentant une démence ou une déficience intellectuelle.
Une recherche manuelle dans les listes de références des articles retenus a également été
effectuée afin d’enrichir la recension.
Les articles retenus après la lecture du titre (1er triage) et du résumé (2 e triage) ont été lus en
entier dans le but d’identifier les différents thèmes associés à l’activité significative et son
influence sur le bien-être mental.
Objectif 2 : Documenter quatre thèmes parmi ceux identifiés dans la littérature et
rédiger pour chacun d’eux un court texte de réflexion.
Parmi tous les thèmes identifiés à l’objectif 1, seulement quatre ont été retenus. Une fois les
quatre thèmes choisis, une deuxième lecture des articles retenus a été réalisée afin d’identifier
les sous-thèmes qui y sont associés.
Suite à la lecture de ces articles, un résumé a été effectué pour chacun d’eux dans le but de
faire ressortir les informations les plus pertinentes pour documenter les sous-thèmes ciblés.
Également, afin d’enrichir le contenu des sous-thèmes, une recherche a été réalisée dans les
livres d’ergothérapie et d’autres domaines connexes. Le tableau II présente les différents livres
consultés.
11
Tableau II : Livres consultés pour documenter les sous-thèmes
Thèmes
Livres consultés
Engagement occupationnel
Enabling occupation II : advancing an
occupational therapy vision for health, wellbeing, & justice through occupation
(Townsend & Polatajko, 2007)
Équilibre occupationnel
Life Balance: Multidisciplinary Theories and
Research (Matuska, Christiansen, &
Polatajko, 2009); Occupational therapy and
mental health (Creek & Lougher, 2008);
Enabling occupation II : advancing an
occupational therapy vision for health, wellbeing, & justice through occupation
(Townsend & Polatajko, 2007); The practice
of psychosocial occupational therapy (Finlay,
2004)
« Flow »
Advances in flow research (Engeser, 2012);
La psychologie positive ou L'étude
scientifique du meilleur de nous-mêmes
(Gaucher, 2010); The encyclopedia of
positive psychology (Lopez, 2009); The
encyclopedia of positive psychology (Snyder
& Lopez, 2007)
Identité occupationnelle
L'identité (Dumont, 2013); Model of human
occupation : theory and application
(Kielhofner, 2002, 2008)
Après avoir bien documenté les différents sous-thèmes, un court texte de réflexion d’environ
300 mots a été rédigé, sous forme de billet, pour chacun des thèmes. Un billet réfère à un court
texte publié sur un blogue qui est susceptible d’être commenté par les blogueurs (David, 2011;
Office québécois de la langue française, 2013). Il peut être accompagné d'images (photo ou
vidéo) ou de sons (paroles ou musique) et enrichi d'hyperliens internes ou externes.
12
Objectif 3 : Susciter la réflexion sur l’importance des activités significatives auprès de
différents acteurs du domaine de la santé mentale.
Organisation du débat-blogue
En collaboration avec le CÉRRIS, un débat-blogue a été organisé afin de susciter la réflexion
et d'échanger des points de vue différents sur la thématique suivante : « L'activité significative
comme moteur d'influence sur le bien-être mental : point de vue des différents acteurs du
domaine de la santé mentale ».
Pour ce faire, une douzaine de blogueurs regroupant des étudiants, des personnes utilisatrices
de services en santé mentale et leurs proches ainsi que des intervenants se sont réunis
virtuellement sur le Blogue-Notes du CÉRRIS pour partager leurs commentaires, leurs idées et
leurs réflexions en lien avec la thématique proposée.
Recrutement et préparation des blogueurs
Afin de recruter les principaux blogueurs, plusieurs démarches ont été réalisées.
Premièrement, le 25 avril 2013, une invitation a été envoyée, par courriel, à tous les membres
de la communauté de pratique du CÉRRIS qui compte environ 420 personnes. Deuxièmement,
une annonce a été affichée sur l’intranet, le site internet et le site du CÉRRIS de l’Institut
universitaire en santé mentale (IUSMM). Troisièmement, afin d’augmenter la participation des
utilisateurs de services en santé mentale, Mme Danielle Plafter, utilisatrice de services en
santé mentale et membre de Rependre Pouvoir, s’est impliquée dans le recrutement de ceux-ci.
Une fois l’équipe de blogueurs complétée, un document comprenant les instructions et
règlements pour le débat-blogue leur a été envoyé le 17 mai 2013 afin qu’ils puissent se
préparer (voir annexe 1).
Il est à noter que les membres du public ont été également invités à commenter les
interventions des blogueurs afin d’enrichir celles-ci.
13
Déroulement du débat-blogue
Ce débat d’idées s’est déroulé sur une période de trois jours, soit du mardi 21 mai, à partir de
8 h jusqu’au jeudi 23 mai 2013, 17 h. Durant cette période, chaque blogueur devait émettre au
moins un commentaire principal, sous forme de billet, d’environ 300 mots.
Afin d’aiguiller les participants dans la préparation de leurs commentaires, quelques pistes de
réflexion sous forme de questions leur ont été envoyées par courriel et déposées sur le site du
CÉRRIS avant le début de l’événement (voir annexe 2). Ces pistes de réflexion ont été
élaborées à partir de la revue de littérature et en collaboration avec Mme Dominique Michaud,
coordonnatrice du CERRIS ainsi que Mme Danielle Plafter. Également, lors de l’ouverture du
débat-blogue, ces mêmes pistes de réflexion ont été déposées sur le Blogue-Notes afin de
lancer celui-ci.
Pendant trois jours, les blogueurs et participants membres du public ont partagé leurs
commentaires et réflexions sur le thème, chacun étant éligible à des prix de participation.
Rôle de l’auteure de ce projet d’intégration
Durant le débat-blogue, le rôle de l’auteure de ce projet d’intégration était d’agir à titre de
blogueur et modérateur. Celui-ci consistait à animer le débat, à participer à celui-ci et assurer
son bon fonctionnement. Pour ce faire, une des responsabilités était de répondre aux
commentaires des blogueurs. Également, afin de relancer et alimenter la discussion, les courts
textes de réflexion (billets sur les quatre thèmes), rédigés à l’objectif 2, ont été déposés sur le
Blogue-Notes à différents moments durant le débat d’idées. Finalement, une dernière
responsabilité a été d’assister la coordonnatrice du CÉRRIS, Mme Dominique Michaud, dans
l’aide octroyée aux blogueurs qui étaient moins familiers avec la technologie.
14
Résultats
Objectif 1 : Identifier, dans la littérature, les différents thèmes associés à l’activité
significative et son influence sur le bien-être mental.
Une recension des écrits a été effectuée afin de répertorier les articles adressant les thèmes
associés à l’activité significative et son influence sur le bien-être mental. L’interrogation des
bases de données a permis de dénombrer initialement 1888 articles scientifiques, dont 474
provenant de la base de données MedLine, 266 de PsycINFO, 671 d’Embase et 477 de
CINAHL. Un premier tri des articles a été réalisé suite à la lecture des titres, ce qui a permis
de réduire le nombre d’articles à 36. Ensuite, un deuxième tri a été réalisé suite à la lecture des
résumés, ce qui a permis de retenir 29 articles. De plus, les doublons ont été retirés, ce qui a
permis de réduire le nombre d’articles à 19. Une lecture complète de ces articles a été réalisée,
ce qui a permis d’arriver à un total de 14 articles correspondant aux critères de sélection.
Finalement, trois autres articles ont été ajoutés à partir de la bibliographie des articles retenus,
ce qui amène le nombre total d’articles retenus à 17. Ces articles ont été lus en détail afin de
faire ressortir les différents thèmes associés à l’activité significative et son influence sur le
bien-être mental. Les résultats obtenus en fonction des bases de données utilisées et des
combinaisons des concepts choisis sont présentés dans le tableau III.
15
Tableau III : Démarche d’élimination et résultats de la recension d’articles
Bases de
données
utilisées
Mots-clés
utilisés
Nombre
d’articles
trouvés
Nombre
d’articles
retenus
après
lecture du
titre
Nombre
d’articles
retenus
après
lecture du
résumé
Nombre
d’articles
retenus
après
retrait des
doublons
Nombre
d’articles
retenus
après la
lecture de
l’article
PsycINFO
Concept 1
AND
Concept 2
AND
Concept 3
266
11
9
6
4
CINAHL
Plus
(EBSCO)
Concept 1
AND
Concept 2
AND
477
8
6
4
3
Concept 3
EMBASE
(Ovid)
Concept 1
AND
Concept 2
AND
Concept 3
671
12
10
5
4
MEDLINE
(Ovid)
Concept 1
AND
Concept 2
AND
Concept 3
474
5
4
4
3
Il est à noter que la stratégie détaillée de recherche pour la recension des écrits en fonction des
bases de données ainsi que les limites utilisées pour la recherche sont présentées dans un
tableau en annexe 3.
Parmi les articles lus, plusieurs thèmes ressortent : l’équilibre occupationnel, l’identité
occupationnelle, l’état de « flow », la pleine conscience, l’association entre la motivation liée
aux loisirs et le rétablissement, la présence occupationnelle ainsi que l’engagement
occupationnel. Le tableau IV présente ces thèmes ainsi que les articles qui s’y réfèrent.
16
Tableau IV : Thèmes identifiés dans les articles analysés
Thèmes émergeant
des articles
Nombres
d’articles dans
lequel le thème
a été identifié
Auteurs (date)
Équilibre occupationnel 2
Hakansson, Dahlin-lvanoff , et Sonn (2006);
Backman (2004)
L’occupation perçue
comme un moyen pour
développer l’identité
personnelle
4
Mee, Sumsion, et Craik (2004); Frances (2006);
Hvalsoe et Josephsson (2003); Urlic et Lentin
(2010)
État de « flow »
2
Reid (2011); Sahoo et Sahu (2009)
Pleine conscience
(mindfulness)
1
Reid (2011)
Association entre la
motivation liée aux
loisirs et le
rétablissement
1
Lloyd, King, McCarthy, et Scanlan (2007)
Présence
occupationnelle
(occupational presence)
1
Reid (2008)
Engagement
occupationnel
10
Bejerholm et Eklund (2006); Chugg et Craik
(2002); Hitch, Pepin, et Stagnitti (2013); Hvalsoe
et Josephsson (2003); Leufstadius, Erlandsson,
Björkman, et Eklund (2008); Mee et coll. (2004);
Piškur, Kinebanian, et Josephsson (2002); Sutton,
Hocking, et Smythe (2012); Urlic et Lentin
(2010)
17
Objectif 2 : Documenter quatre thèmes parmi ceux identifiés dans la littérature et
rédiger pour chacun d’eux un court texte de réflexion.
Quatre thèmes ont été retenus pour une analyse plus approfondie. Ces thèmes sont : l’équilibre
occupationnel, l’identité occupationnelle, l’engagement occupationnel et l’état de « flow ».
Le tableau V présente les sous-thèmes qui ont été identifiés pour chacun des quatre thèmes
ainsi que les articles et les livres qui s’y réfèrent.
Tableau V : Sous-thèmes identifiés pour chaque thème principal
Thèmes
Équilibre
occupationnel
Identité
occupationnelle
Engagement
occupationnel
Sous-thèmes
Auteurs des articles et des livres
consultés
Équilibre occupationnel et
concepts connexes
Backman (2004); Matuska et coll.
(2009); Townsend et Polatajko (2007)
Facteurs influençant l’équilibre
occupationnel
Hakansson et coll. (2006)
Déséquilibre occupationnel
Backman (2004); Creek et Lougher
(2008); Finlay (2004); Hakansson et
coll. (2006)
Identité personnelle et identité
occupationnelle définie selon le
MOH
Frances (2006); Kielhofner (2002,
2008)
Influence de l’occupation sur
l’identité
Dumont (2013); Frances (2006)
Troubles de santé mentale et
identité
Frances (2006); Hvalsoe et Josephsson
(2003); Mee et coll. (2004); Urlic et
Lentin (2010)
Distinction entre engagement
occupationnel et participation
Hitch et coll. (2013); Townsend et
Polatajko (2007)
Facteurs influençant
l'engagement occupationnel
Chugg et Craik (2002); Hitch et coll.
(2013); Mee et coll. (2004); Urlic et
Lentin (2010)
Caractéristiques des occupations
perçues comme significatives
Bejerholm et Eklund (2006); Hitch et
coll. (2013); Hvalsoe et Josephsson
(2003); Leufstadius, Erlandsson,
18
Björkman, et Eklund (2008); Mee et
coll. (2004); Piškur, Kinebanian, et
Josephsson (2002)
État de « flow »
Niveau d’engagement
occupationnel décrit selon un
continuum
Bejerholm et Eklund (2006); Sutton et
coll. (2012)
Conditions d’apparition du
« flow »
Reid (2011); Sahoo et Sahu (2009);
Lopez (2009); Gaucher (2010); Snyder
et Lopez (2007)
Caractéristiques du « flow »
Reid (2011); Sahoo et Sahu (2009);
Lopez (2009); Gaucher (2010); Snyder
et Lopez (2007)
Facteurs influençant l’intensité
du « flow »
Sahoo et Sahu (2009)
Activités autotéliques
Sahoo et Sahu (2009); Baumann
(2012); Engeser et Schiepe-Tiska
(2012)
Expérience autotélique
Sahoo et Sahu (2009)
Personnalité autotélique
Baumann (2012); Reid (2011);
Gaucher (2010)
Impacts du « flow » sur le bienêtre mental
Chugg et Craik (2002); Engeser
(2012); Sahoo et Sahu (2009); Snyder
et Lopez (2007);
Pour chaque thème, la revue de littérature a permis de rédiger les résumés qui suivent ainsi
que de composer quatre billets.
Thème 1 : Engagement occupationnel
Distinction entre l’engagement occupationnel et la participation
L’engagement, dans sa définition la plus globale, réfère à tout ce que fait un individu pour
s’impliquer, prendre part ou participer à une occupation (Houghton Mifflin Company, 2004,
cité dans Polatjko, 2007; Hawker & coll., 2001, cité dans Hitch & coll., 2013). Bien que cette
19
définition soit intéressante, l’engagement occupationnel est un concept beaucoup plus
complexe à définir puisqu’il comprend également une dimension subjective. Alors, selon
Hawker et coll. (2001, cité dans Hitch & coll., 2013) ainsi que Townsend et Polatajko (2007),
l’engagement occupationnel se définit comme étant l’implication avec laquelle un individu
s’investit dans une activité. Autrement dit, il correspond à l’effort, la concentration, l’énergie
et l’intérêt portés à l’activité au moment où elle est réalisée.
L’engagement occupationnel diffère du concept de participation où les individus réalisent des
activités sans nécessairement s’investir dans celles-ci (Townsend & Polatajko, 2007). En fait,
une activité ne doit pas être nécessairement significative pour amener un individu à prendre
part à celle-ci contrairement à l’engagement occupationnel où l’activité réalisée a
invariablement une signification ou une importance dans sa vie (Hitch & coll., 2013). De plus,
lorsqu’un individu participe à une occupation, il se peut que ce dernier réalise celle-ci par
habitude ou par obligation contrairement à l’engagement occupationnel où la notion de choix
volontaire est importante (Townsend & Polatajko, 2007).
Niveaux d’engagement occupationnel
Bejerholm et Eklund (2006) ainsi que Sutton et coll. (2012) décrivent différents niveaux
d’engagement occupationnel selon un continuum allant du désengagement à l’engagement
total.
D’une part, selon Bejerholm et Eklund (2006), trois niveaux d’engagement caractérisent le
continuum.
Le premier niveau fait référence au désengagement qui est caractérisé par un répertoire
d’activités très restreint. En effet, la réalisation d’activités passives (c.-à-d. être assis ou
couché et observer les autres ou des objets) prédomine le quotidien des individus. Les
seuls moments où le niveau d’engagement est considéré comme étant élevé, sont
lorsque les individus répondent à leurs besoins de base tels que manger, fumer et
dormir. De plus, ceux-ci accordent peu ou pas de signification aux occupations qu’ils
effectuent et ressentent un vide, de l'inconfort et de l'ennui.
Dans le deuxième niveau d’engagement, les individus demeurent engagés dans des
activités actives pendant une partie de la journée, mais de longues périodes sont encore
20
consacrées à la réalisation d’activités passives. Toutefois, comparativement au premier
niveau d’engagement, le répertoire d’activités est plus diversifié et certaines d’entre
elles ont une signification pour l’individu.
Le troisième niveau d’engagement, quant à lui, est caractérisé par la réalisation d’une
grande variété d’activités qui sont significatives pour l’individu. Aussi, un équilibre est
présent entre la réalisation des activités actives et passives.
D’autre part, Sutton et coll. (2012) mettent l'accent sur quatre niveaux d’engagement, soit
le désengagement, l’engagement partiel, l’engagement de tous les jours et l’engagement total.
Premièrement, le désengagement est caractérisé par une absence complète de routine
occupationnelle et un sentiment d’être déconnecté de son quotidien, ce qui mène à une
perte de l’identité, du sens de la vie et de la conscience de soi.
Deuxièmement, l’engagement partiel est caractérisé par une reconnexion entre la
personne et ses occupations. Toutefois, toute occupation demande un effort et les
activités impliquant des interactions avec autrui sont évitées. De plus, dans ce niveau
d’engagement, le processus qu’implique la réalisation d'une occupation est plus
important que le résultat.
Troisièmement, l’engagement de tous les jours est caractérisé par la présence d’une
routine occupationnelle dans laquelle les individus intègrent des activités qui donnent
un sens à leur vie. Ceux-ci réalisent des activités pour eux et avec les autres, ce qui leur
procure un sentiment de stabilité et d’accomplissement. Aussi, les individus sentent
qu’ils ont des buts et une identité.
Quatrièmement, le niveau d’engagement total est caractérisé par une sorte de
connexion entre l’individu et l’occupation réalisée. En fait, par moment, les individus
sont tellement absorbés dans leur activité que la routine de la vie quotidienne est
transcendée. Ce niveau d’engagement est très favorable à l’atteinte d’un état de
« flow ».
En somme, Bejerholm et Eklund (2006) ainsi que Sutton et coll. (2012) suggèrent que
l’atteinte du niveau d'engagement occupationnel le plus élevé est associée à une augmentation
21
du bonheur et du bien-être. Aussi, ils soutiennent l'idée que ce niveau d’engagement est
important dans le processus de rétablissement chez les personnes qui présentent un trouble de
santé mentale.
Facteurs influençant l'engagement occupationnel
L’étude de Chugg et Craik (2002), qui a été réalisée auprès d’une population présentant un
trouble de santé mentale, a mis en évidence quatre catégories de facteurs qui ont une influence
sur l’engagement occupationnel, soit l’état de santé, les facteurs intrinsèques, les facteurs
extrinsèques et l’importance des routines. Une description de ces facteurs est présentée cidessous.
État de santé : L’engagement occupationnel est influencé par l’état de santé physique et
mentale des individus ainsi que par la prise de médication. Bien que la médication ait un effet
bénéfique sur les différents symptômes associés à la maladie mentale, celle-ci peut entraîner
des effets secondaires indésirables, comme la fatigue, occasionnant ainsi un impact négatif sur
l’engagement occupationnel.
Facteurs intrinsèques : La perception de soi, le niveau d’énergie, le sentiment d’efficacité
personnelle et la motivation de la personne à s’engager sont tous des facteurs qui ont une
influence sur l’engagement occupationnel. Par ailleurs, certains symptômes de la maladie
mentale tels que l’avolition, l’apathie et l’anhédonie, pour ne nommer que ceux-ci, ont un
impact négatif sur le niveau d'engagement occupationnel.
Facteurs extrinsèques : L’environnement social est jugé important pour encourager et soutenir
les personnes à s'engager dans des activités. Ce constat est appuyé également par les études
d’Urlic et Lentin (2010) ainsi que Hitch et coll. (2013) qui soutiennent que les relations avec
autrui sont considérées comme cruciales pour l'initiation, la facilitation et l'enrichissement de
l'engagement dans les activités de la vie quotidienne et des occupations significatives.
Importance des routines : Chez les individus qui présentent un trouble de santé mentale,
l’instauration d’une routine dans le quotidien est un facteur qui favorise la reprise de leurs
activités, les amenant ainsi à se mobiliser à nouveau. Avoir une routine permet également aux
individus de se fixer des moments qui permettent de réaliser les activités qui leur sont
importantes.
22
Caractéristiques des occupations perçues comme significatives
La signification d’une activité est vraisemblablement un facteur important dans la
compréhension de la relation entre l'engagement occupationnel et le bien-être (Townsend &
Polatajko, 2007). En fait, elle constitue un facteur déterminant de l'engagement occupationnel.
Bejerholm et Eklund (2006), Hitch et coll. (2013), Hvalsoe et Josephsson (2003), Leufstadius,
Erlandsson, Björkman, et Eklund (2008) ainsi que Mee et coll. (2004) ont exploré les
principales caractéristiques de l’activité qui fait en sorte qu’elle est significative pour un
individu et, qui par le fait même, le motive à s’engager dans celle-ci.
Premièrement, les activités de nature sociale qui permettent d’être en contact avec autrui, de
diminuer l’isolement et d’aider les autres sont perçues comme étant des activités qui ont une
forte signification (Bejerholm & Eklund, 2006; Hvalsoe & Josephsson, 2003; Hitch & coll.,
2013; Leufstadius, Erlandsson, Björkman, & Eklund, 2008; Mee & coll., 2004; Piškur,
Kinebanian, & Josephsson, 2002).
Deuxièmement, les activités sont considérées comme étant significatives lorsqu’elles
favorisent les sentiments de satisfaction, d’accomplissement, de compétence, de maîtrise,
d’efficacité personnelle et d’autonomie (Hitch & coll., 2013; Hvalsoe & Josephsson, 2003;
Leufstadius, Erlandsson, Björkman, & Eklund, 2008; Mee & coll., 2004). Il en est de même
pour les activités qui ont un impact positif sur l’identité, l’estime de soi et la confiance en soi
(Hvalsoe & Josephsson, 2003; Mee & coll., 2004).
Troisièmement, plusieurs individus vont s’investir dans des activités qui leur permettent de
développer de nouvelles habiletés et de faire de nouveaux apprentissages (Hvalsoe &
Josephsson, 2003; Leufstadius, Erlandsson, Björkman, & Eklund, 2008).
Quatrièmement, pour certains individus, les activités qui procurent le sentiment de contribuer
à la société sont perçues comme étant des activités qui ont un sens pour eux (Hvalsoe &
Josephsson, 2003; Mee & coll., 2004).
Cinquièmement, plusieurs individus éprouvent une signification à leurs activités lorsque
celles-ci sont associées à un objectif personnel, à leurs intérêts et à leurs valeurs (Hvalsoe &
Josephsson, 2003).
23
Sixièmement, le plaisir, la détente et le bonheur sont considérés comme des motifs en euxmêmes qui amènent les individus s'engager dans des activités (Bejerholm & Eklund, 2006;
Hitch & coll., 2013; Hvalsoe & Josephsson, 2003). Ces caractéristiques sont souvent associées
aux activités de loisirs.
En somme, les études démontrent que la signification attribuée à une activité est propre à
chaque individu et qu’elle est influencée par des facteurs personnels, culturels et
environnementaux. Ces constats sont également soutenus par l’Association canadienne des
ergothérapeutes (2002, cité dans Townsend & Polatajko, 2007).
Voir à l’annexe 4 le billet pour le thème 1.
Thème 2 : Équilibre occupationnel
Équilibre occupationnel et concepts connexes
Dans cette section, la définition de l'équilibre occupationnel et des principaux concepts
connexes y est présentée.
Dans la littérature en ergothérapie, l’équilibre occupationnel est considéré comme étant
l’équilibre dans le temps consacré aux soins personnels, aux activités productives, aux loisirs
et au repos (Backman, 2004); défini subjectivement par la personne en fonction de la façon
dont elle veut utiliser son temps avec des activités obligatoires, valorisées et discrétionnaires
(Backman, 2005, cité dans Townsend & Polatajko, 2007). La perception de l’équilibre est
influencée par les valeurs, la culture et les attentes environnementales (Backman, 2004).
L’équilibre occupationnel se produit lorsque l’impact perçu des occupations sur une autre est
harmonieux, cohérent et sous contrôle (Townsend & Polatajko, 2007).
D’autres disciplines ont également étudié des concepts similaires à l'équilibre occupationnel,
soit l’équilibre travail-vie personnelle et l’équilibre de vie. D’une part, l’équilibre travail-vie
personnelle, issu des domaines de la psychologie organisationnelle, des affaires et de la
gestion, réfère à la capacité des individus à gérer les exigences de leur emploi et le reste de
leur vie, en particulier la vie de famille (Backman, 2004; Townsend & Polatajko, 2007). La
littérature sur l’équilibre travail-vie personnelle soulève que la réalisation d'un équilibre des
24
rôles est une quête élusive et qu’une définition de ce que cela signifie est très personnelle
(Kerka, 2011, cité dans Backman, 2004). D’autre part, l’équilibre de vie décrit selon Matuska
et coll. (2009), réfère à un patron d’activités quotidiennes qui sont satisfaisantes, diversifiées,
saines, durables et surtout significatives pour un individu dans ses circonstances de vie
actuelles. Il doit y avoir une sorte d'harmonie entre les différents types d’activités réalisées.
Facteurs influençant l’équilibre occupationnel
Une étude a été réalisée par Hakansson et ses collaborateurs (2006) afin de mieux comprendre
l'équilibre occupationnel des femmes souffrant de troubles liés au stress. Celle-ci a démontré
que l'équilibre occupationnel est le résultat d'une interaction dynamique entre quatre facteurs,
soit de respecter ses propres valeurs, besoins et ressources; avoir des stratégies pour gérer et
contrôler la vie quotidienne; avoir un répertoire d’occupations harmonieux et s’engager dans
des activités significatives. Une description de chacun de ces facteurs est présentée ci-dessous.
Image de soi forgée par l'occupation (image of occupational self) : L'image de soi est définie
ici comme étant l'image de soi par rapport à l'occupation et elle est donc appelée image de soi
occupationnelle (image of occupational self). Deux significations sont attachées à ce facteur,
soit la pression d'être capable et efficace, soit le respect de ses propres valeurs, besoins et
ressources. L’étude a démontré que la réalisation d’activités significatives est perçue comme
un élément central dans le processus de reconstruction de l'image de soi.
Répertoire des occupations (occupational repertoire): Les individus s’engagent dans un grand
nombre d’activités qui forment leur répertoire d’occupation telles que le travail, les tâches
domestiques et les loisirs pour ne nommer que ceux-ci. Cette étude a démontré qu’il doit y
avoir une harmonie entre les activités dites obligatoires et les activités qui sont significatives
pour l’individu.
Expérience subjective de l’occupation (occupational experience) : Elle se définit comme étant
l’interprétation propre à chaque individu de la signification ou du contenu émotionnel des
activités qu'il accomplit dans la vie quotidienne. Les occupations sont perçues comme des
obligations et des devoirs ou des activités significatives.
Stratégies pour gérer et contrôler la vie quotidienne : Les participantes ont exprimé le besoin
d’avoir des ressources suffisantes pour répondre aux exigences de la vie quotidienne et avoir
25
la possibilité de décider quoi faire. Ainsi, plusieurs stratégies ont été identifiées : se permettre
d'être pleinement présent, modifier leur niveau d'ambition, donner la priorité aux relations
réciproques et obtenir une compréhension de la structure de la vie quotidienne. Également, les
activités significatives semblent valider le sentiment d'être capable de gérer et de contrôler les
exigences de la vie quotidienne.
Déséquilibre occupationnel
La littérature met en évidence plusieurs facteurs qui provoquent un déséquilibre
occupationnel. Premièrement, celui-ci peut se produire lorsqu'une personne n'a pas accès à
suffisamment d’occupations, ce qui conduit à de nombreux moments inoccupés dans la
journée où il n'y a rien d’intéressant à faire (Creek & Lougher, 2008; Finlay, 2004).
Deuxièmement, l’équilibre occupationnel peut être perturbé lorsqu’un individu s’investit de
façon démesurée dans une occupation, ce qui fait en sorte que les autres activités importantes
du quotidien sont ignorées ou exclues (Creek, 2003, cité dans Creek & Lougher, 2008; Finlay,
2004). Troisièmement, un déséquilibre occupationnel peut se produire lorsque les individus
ont peu de temps pour réaliser des activités qui leur sont importantes en raison d’une
surcharge de tâches obligatoires à accomplir quotidiennement (Backman, 2004; Finlay, 2004).
Cette surcharge vécue dans le quotidien peut être vue comme un déséquilibre entre
l’engagement de la personne dans ses occupations, ainsi que ses ressources et ses capacités
(Hakansson & coll., 2006).
Le déséquilibre occupationnel peut se produire à un niveau individuel et sociétal et est une
conséquence potentielle de l'injustice sociale ou occupationnelle (Townsend & Wilcock, 2004,
cité dans Backman, 2004).
Par ailleurs, il peut entraîner de graves conséquences sur la santé. En effet, le manque
d'équilibre occupationnel est associé à la maladie, à l’ennui, au stress et à la détresse
psychologique ou émotionnelle (Finlay, 2004).
Voir à l’annexe 5 le billet pour le thème 2.
26
Thème 3 : État de « flow »
Définition du « flow »
Le concept du « flow », développé par Csikszentmihalyi, se définit comme étant un état
mental subjectif qui se produit lorsqu’un individu est totalement engagé et absorbé dans une
activité (Lopez, 2009; D. Reid, 2011; Sahoo & Sahu, 2009).
L’état de « flow » est caractérisé par neuf dimensions, classées selon deux catégories, soit les
conditions d’apparition et les caractéristiques du « flow ». Une description de chacune des
dimensions est présentée ci-dessous.
Conditions d’apparition du « flow »
Afin que cet état puisse se produire et perdurer, les trois conditions suivantes doivent être
présentes :
1. Adéquation entre les exigences de l’activité et les habiletés présentes chez l’individu
Afin qu'un individu puisse atteindre un état de « flow », ses compétences doivent correspondre
aux exigences de l'activité (Lopez, 2009; D. Reid, 2011; Sahoo & Sahu, 2009; Snyder &
Lopez, 2007). Autrement dit, l’activité ne doit être ni trop facile ni trop difficile; elle doit
constituer un défi motivant. Cette notion d’équilibre entre les compétences de l’individu et les
exigences de l'activité apparaît comme une caractéristique centrale dans le concept du
« flow ». En effet, si les exigences de l’activité sont trop élevées par rapport aux capacités de
la personne, l’individu pourrait ressentir de l’anxiété (Gaucher, 2010; Lopez, 2009; D. Reid,
2011; Snyder & Lopez, 2007). Dans le même sens, si les compétences de la personne sont
bien supérieures par rapport aux exigences de l’activité, l’individu pourrait ressentir de l’ennui
(Gaucher, 2010; Lopez, 2009; D. Reid, 2011; Snyder & Lopez, 2007). Alors, dans ces deux
situations, la personne doit ajuster son niveau de compétence ou le niveau d’exigences de
l’activité afin de pouvoir atteindre ou maintenir un état de « flow » (Gaucher, 2010). Par
ailleurs, à l’autre extrémité du « flow », un état d’apathie peut être vécu lorsque les exigences
de l’activité sont faibles et que les capacités de l’individu sont pauvres (D. Reid, 2011).
27
2. Clarté des buts
Cette expérience optimale tend à se produire lorsque la personne s’engage dans une activité
qui présente des buts clairement définis et précis (Gaucher, 2010; Lopez, 2009; D. Reid, 2011;
Snyder & Lopez, 2007). Ces buts servent à donner une direction et un but au comportement de
l’individu, ce qui permet de diminuer l’incertitude qui engendre du stress (Lopez, 2009).
3. Rétroaction immédiate
L’activité en cours doit fournir une rétroaction immédiate qui permet d’informer l’individu sur
sa progression dans l’activité (Lopez, 2009; Reid, 2011; Snyder & Lopez, 2007). Autrement
dit, elle lui permet d’évaluer en continu si ce qu’il fait le rapproche ou l’éloigne du but et par
le fait même déterminer s’il doit ajuster ses actions afin de rester concentré sur l’activité
réalisée (Lopez, 2009). Évidemment, le contenu de la rétroaction varie en fonction de l’activité
effectuée.
Caractéristiques du « flow »
Les caractéristiques du « flow » font référence à ce que la personne ressent lorsqu’elle est dans
cet état psychologique optimal.
1. Modification de la perception du temps
L’état de « flow » est tellement puissant qu’une altération de la perception du temps se produit
donnant ainsi l’impression que le temps passe plus vite que la normale (Lopez, 2009; D. Reid,
2011; Sahoo & Sahu, 2009; Snyder & Lopez, 2007).
2. Concentration sur l’activité
Dans un état de « flow », la concentration de l’individu est intense et centrée complètement
sur l’activité, ce qui fait en sorte qu’aucune pensée ne vient la perturber (Lopez, 2009; D.
Reid, 2011; Sahoo & Sahu, 2009; Snyder & Lopez, 2007). Ainsi, les préoccupations et les
frustrations de la vie quotidienne s’effacent temporairement de la conscience (Sahoo & Sahu,
2009).
28
3. Action sans effort
Dans un état psychologique optimal, la personne a le sentiment que les actions qu’elle pose
sont spontanées, automatiques et sans effort (D. Reid, 2011; Sahoo & Sahu, 2009).
4. Contrôle sur ses actions
Lorsqu’un individu est dans un état de « flow », il a le sentiment qu’il peut contrôler ses
actions et l’environnement (Gaucher, 2010; D. Reid, 2011; Snyder & Lopez, 2007). En
d’autres mots, l'individu a le sentiment de pouvoir réaliser n’importe quelle action et de la
réussir, quel que soit le sens que prendra l’activité.
5. Fusion de l’action et de la conscience
Le sentiment de ne faire qu'un avec l'expérience est ressenti par l’individu (D. Reid, 2011).
6. Perte de la conscience de soi
Une perte de la conscience de soi est vécue lorsque la personne est dans un état de « flow »
(Lopez, 2009; D. Reid, 2011; Sahoo & Sahu, 2009; Snyder & Lopez, 2007). En fait, la
préoccupation de soi disparaît lorsque l’individu est engagé dans l’activité, mais
paradoxalement, le sens du soi se trouve renforcé à la suite de cette expérience optimale
(Sahoo & Sahu, 2009).
Facteurs influençant l’intensité de « flow »
Les résultats d’une étude, qui avait pour but d’examiner le rôle de l’intensité du « flow » dans
le contexte de la satisfaction et du bonheur (Sahoo & Sahu, 2009), révèlent que l'expérience du
« flow » serait significativement liée à l'âge, au revenu et au niveau d’éducation. Cela suggère
que l’intensité du « flow » augmenterait avec l’accroissement de l’âge, du niveau d’éducation
et du revenu.
Activités autotéliques
Les activités qui conduisent à un état de « flow » sont appelées activités autotéliques (Sahoo &
Sahu, 2009). Celles-ci sont dites autotéliques lorsqu’elles sont entreprises sans autre but que
l’activité en soi et pour l’expérience qu’elles procurent (Baumann, 2012). Plusieurs types
d’activités peuvent conduire à un état de « flow », soit les loisirs, les sports, la danse, le chant,
29
la lecture d’un livre, l’écriture, la création artistique ou musicale, le travail et les activités
sociales pour ne nommer que celles-ci (Engeser & Schiepe-Tiska, 2012; Sahoo & Sahu, 2009).
Expérience autotélique
L’expérience autotélique se définit comme étant une expérience agréable et enrichissante qui
résulte des activités qui ne sont pas réalisées pour obtenir certains bénéfices futurs prévus,
mais bien parce que l'activité en soi est intrinsèquement et immédiatement gratifiante (Sahoo
& Sahu, 2009).
Personnalité autotélique
La personnalité autotélique réfère à un certain type de personnes qui présentent une plus
grande capacité à initier, maintenir et profiter d’un état de « flow » (Baumann, 2012; D. Reid,
2011). Ces personnes sont motivées davantage par les activités qui nécessitent un haut niveau
de compétences et qui présentent de grands défis (Baumann, 2012; D. Reid, 2011). De plus,
les personnes qui ont une personnalité autotélique auraient une forte estime de soi et seraient
moins anxieuses (D. Reid, 2011).
Impacts du « flow » sur le bien-être mental
L’activité ne s’avère pas automatiquement plaisante au moment où elle est réalisée (Engeser,
2012). En effet, en raison de la concentration nécessaire, l’expérience peut s’avérer
demandant. Toutefois, après avoir terminé son activité, lorsque l’individu repensera à cet
instant, il éprouvera une gratification intrinsèque si intense, qu’il aura envie d’investir
beaucoup d’énergie afin de revivre cette expérience (Engeser, 2012; Snyder & Lopez, 2007).
À la suite de cette expérience optimale, la personne en retire plusieurs bienfaits. L’état de
« flow » améliore la satisfaction de la vie et le bien-être (Engeser, 2012; Sahoo & Sahu, 2009).
Lorsqu’une personne atteint cet état, une absence de stress, d’anxiété et d’ennui est observée.
Ce sont plutôt un affect positif, une forte motivation ainsi qu’une activation élevée de l’éveil,
de la vigilance, de l'énergie et de l'intérêt qui sont vécus (Chugg & Craik, 2002; Sahoo &
Sahu, 2009). Toutefois, il n’y a pas d’association significative entre le « flow » et le bonheur
(Sahoo & Sahu, 2009). De plus, suite à l’atteinte de cet état psychologique optimal, le soi est
renforcé. Par ailleurs, l'affect négatif s'avère un obstacle à l’atteinte d’un état de « flow »
(Sahoo & Sahu, 2009).
30
Voir à l’annexe 6 le billet pour le thème 3.
Thème 4 : Identité occupationnelle
Identité personnelle et occupationnelle
Selon Christiansen (1999, cité dans Kielhofner 2008), l’identité personnelle se réfère à une
définition composée du soi incluant les rôles et les relations, le concept de soi, les valeurs, les
désirs et les objectifs personnels. Ce même auteur (2000, cité dans Frances, 2006) soutient que
celle-ci se forge et s’actualise continuellement au travers les différentes activités que
l’individu réalise. Ainsi, la manifestation de l’identité d’une personne qui découle de ses
occupations est appelée identité occupationnelle. Selon Kielhofner (2008), l’identité
occupationnelle est une composante de ce que la personne est et de ce qu’elle souhaite devenir
en tant qu’être occupationnel généré par une histoire de participation occupationnelle. De plus,
elle fait également référence au sens que l’individu donne à sa routine, à ses rôles, à sa
perception du support reçu par l’environnement et à ses attentes par rapport à celui-ci ainsi
qu’à la connaissance qu’il a de sa propre capacité, de ses intérêts, de son efficacité, de sa
satisfaction et de ses obligations, et ce, à partir de ses expériences passées (Kielhofner, 2002,
2008).
Au-delà de cette définition, Kielhofner (2008) conçoit l’identité occupationnelle en relation
étroite avec l’adaptation occupationnelle qui se définit comme étant la construction, dans le
temps, d’une identité positive et la réalisation de ses compétences au sein de son propre
environnement.
Influence de l’occupation sur l’identité
Claire Dumont (2013), ergothérapeute, a rédigé un article dans lequel elle décrit les facteurs
qui contribuent au développement de l’identité. Dans le cadre de ce projet, seulement
l’occupation est présentée.
L’occupation influence de différentes façons l’identité d’un individu. D’abord, elle favorise le
développement de l’estime de soi, la confiance en soi et l’image de soi. De plus, l’occupation
offre des occasions à l’individu de développer diverses habiletés, de réaliser son plein
31
potentiel et d’identifier ses préférences. Elle offre aussi des occasions d’engagement
personnel, de défis à relever, d’épanouissement personnel et d’accomplissement. Elle amène
également l’individu à se mobiliser et à occuper des rôles sociaux. Finalement, l’occupation
influence les affects et les sentiments tels que les sentiments d’autonomie, de compétence et
d’efficacité personnelle.
Plusieurs éléments mentionnés dans cet article sont appuyés par les principes des sciences de
l’occupation qui suggèrent que l'engagement dans des activités significatives favorise le
développement de l'identité et augmente le bien-être (Wilcock, 1993 & Laliberte-Rudman,
2002, cités dans Frances, 2006).
Troubles de santé mentale et identité
Chez les personnes atteintes d’un trouble de santé mentale, une diminution de leur autonomie,
de la confiance en soi et de l’estime de soi ainsi qu’une perte de leurs rôles sociaux sont
fréquemment vécues, ce qui a un impact négatif sur leur identité (Frances, 2006).
Une façon de reconstruire celle-ci est de s’engager ou de se réengager dans des occupations
qui donnent un sens à leur vie (Hvalsoe & Josephsson, 2003; Mee & coll., 2004). Frances
(2006) mentionne dans son article que les recherches démontrent que les loisirs peuvent jouer
un rôle important dans la redéfinition des rôles occupationnels et dans la reconstruction d’une
identité positive chez les personnes ayant des problèmes persistants de santé mentale. Plus
précisément, Shimitras et ses collaborateurs (cités dans Frances, 2006) ont souligné
l'importance de s’engager dans des loisirs actifs tels que les activités physiques et les activités
récréatives réalisées en plein air (ex. : marche, course, kayak, randonnée, etc.). Également,
selon l’étude de Hvalsoe et Josephsson (2003), les activités qui privilégient les interactions
sociales influenceraient positivement l’identité des individus. Une autre occupation qui a le
potentiel d'avoir une énorme influence sur leur identité est le travail (Urlic & Lentin, 2010).
Voir à l’annexe 7 le billet pour le thème 4.
32
Objectif 3 : Susciter la réflexion sur l’importance des activités significatives auprès de
différents acteurs du domaine de la santé mentale.
Une équipe de 11 blogueurs a été formée pour alimenter le débat-blogue. Celle-ci était
composée de deux intervenants, sept personnes utilisatrices de services en santé mentale, un
proche-aidant ainsi qu’une étudiante, soit l’auteure de ce projet d’intégration.
De plus, cinq membres du public non identifiés comme blogueurs au départ se sont joints au
débat et ont participé par leurs commentaires. Plusieurs autres ont probablement participé,
mais sans laisser de commentaires. Au total, le site a observé 109 visites uniques (et 631
visites totales) sur le Blogue-Notes du CERRIS pendant la durée du débat-blogue. Le tableau
VI présente les statistiques détaillées concernant le nombre de visiteurs uniques et de visites
pour toute la période du débat.
Tableau VI : Statistiques sur le nombre de visiteurs uniques et de visites
Date
Jour
Nombre de visites
Nombre de visiteurs
uniques
2013-05-21
1
331
47
2013-05-22
2
149
30
2013-05-23
3
151
32
Au total, durant les trois jours, 81 commentaires ont été émis sur le Blogue-Notes du CÉRRIS.
Des extraits du débat-blogue sont présentés selon les quatre grands thèmes :
Engagement occupationnel
« Auparavant faire le ménage et prendre soin de moi étaient une partie de plaisir, mais
maintenant cela est devenu une corvée pour moi voire même une perte de plaisir. C’est vrai
que c’est rare que cela soit plaisant de faire le ménage, mais avant, cela me libérait l’esprit…
bref, je ne vivais pas dans cet état déprimant. Maintenant, je retarde toujours ces activités en
me disant que je n’ai pas la force de le faire. […] C’est plutôt ma capacité mentale qui
33
m’empêche de faire ces activités quotidiennes. […] Souvent, je dois dormir pendant la journée
parce que j’ai peu d’énergie (ou une démotivation) […] »
Personne utilisatrice de services en santé mentale
« Pour ma part, en ce qui concerne les activités significatives, je leur lègue une grande part
de responsabilité dans mon rétablissement. Plus spécifiquement, faire un retour à l’école m’a
remise dans une structure routinière permettant une plus grande stabilité temporelle dans ma
vie, mais surtout une stimulation intellectuelle et sociale qui me démarginalisait et me
redonnait confiance en mes capacités et mes forces. »
Personne utilisatrice de services en santé mentale
« Comment passer outre l’apathie, l’avolition, la difficulté à se mobiliser? Plusieurs réponses
se trouvent dans les différents billets et commentaires ici haut. En voici quelques-unes :
Revenir à soi, à ses valeurs, à ses intérêts, se mettre en action sans y penser, se concentrer sur
le présent et ensuite, penser à ce qui nous a fait du bien, essayer de nouvelles choses, prendre
des risques, rester ouvert aux découvertes, rependre des activités que nous avions déjà
appréciées, se remobiliser dans un horaire régulier, apprécier aussi la solitude, méditer ainsi
que chanter, danser, créer, rire; aller vers le plaisir »
Membre du public
« Justement, il m’arrive souvent que je n’aie pas de motivation dans mes activités
quotidiennes, dans tout ce que je fais c’est souvent lourd. Mais lorsque je m’engage dans une
activité qui a une signification pour moi, je ne ressens plus cette même lourdeur. »
Personne utilisatrice de services en santé mentale
« Je crois que l’environnement social peut avoir une influence sur notre degré d’engagement
dans une activité. Ainsi, à mon sens, il est important de s’entourer d’individus qui nous
encouragent, qui nous motivent et qui nous supportent dans la réalisation de nos activités! »
Étudiante en ergothérapie
34
Équilibre occupationnel
« Étudiante en ergothérapie, j’étais consciente des notions relatives aux activités significatives
et au bien-être. Seulement, en pratique, j’avais de la difficulté à combiner des activités me
permettant de lâcher prise aux tâches quotidiennes, au boulot et aux cours. C’est pourquoi,
depuis un peu plus d’un an, j’ai décidé de remédier à cette situation. Je me suis donc inscrite
à des cours de dessins, puis de peinture. C’est pour moi un trois heures hebdomadaire qui me
permet de laisser place à cette créativité. Je ne vois plus le temps s’écouler et ne suis
concentrée que par les couleurs et les formes se traçant par mon crayon ou mon pinceau. »
Membre du public
« Parfois, j’ai l’impression que le quotidien se déroule dans un rythme effréné, où le ici et
maintenant est facilement oublié. Chacun mériterait un moment pour faire une activité
significative en fonction de qui il est, mais aussi lui laissant la possibilité de découvrir ce qu’il
peut être! Un prochain droit fondamental peut-être…! »
Membre du public
« Comment concilier le quotidien surchargé et les activités de plaisir? Il suffit de ne pas créer
une dichotomie entre ces deux concepts et de les considérer comme un tout, c’est-à-dire savoir
se permettre de mettre de côté des tâches qui nous rebutent au point de nous perturber et de
les remettre en des moments où nous sommes plus disposés, tout comme de savoir trouver du
plaisir dans tout et pas seulement dans des moments “réservés” pour la détente ou la
catharsis. […] Ma mère ne cessait de me répéter que dans la vie il faut savoir faire des choses
que l’on n’aime pas (par exemple un travail qui nous rebute) et pour cela je n’ai jamais été
d’accord avec elle. Tout ce que je fais je veux le faire de mon plein gré ou alors pas du tout. »
Personne utilisatrice de services en santé mentale
État de « flow »
« Explorant tantôt le chant, l’écriture, la conception de bijoux en passant par la photographie
et la création de toile, je ne cesse d’interpeller tout ce qu’il y a de plus vibrant en moi, mes
émotions celles qui me confirment que je suis bien éveillée à tout ce qui remplit ma vie. […]
35
Non seulement mes activités viennent combler un besoin d’épanouissement personnel, mais le
fait de faire soit un spectacle, une exposition, un vernissage ou tout simplement une activité
dans une période déterminée me permet de me fixer des objectifs stimulants qui sans aucun
doute participent grandement à mon bien-être. […] Le fait de me concentrer sur un objectif
tout en respectant mes limites (cet élément très important), je me permets alors de me déposer
et de me sentir. Pendant la création, je prends possession de mon environnement et de mon
besoin de me retrouver avec moi-même. C’est à travers ce que j’appelle “ma bulle d’énergie”
et en lien avec l’expression artistique que je réussis à baisser ou sinon à éliminer l’angoisse
due aux émotions mal gérées […] »
Personne utilisatrice de services en santé mentale
« Ainsi, quand je suis concentrée dans l’écriture d’un sujet pour lequel je possède une
expertise, je ne vois plus tourner les aiguilles sur l’horloge! Parfois, j’oublie même de me
nourrir, car, à l’instar d’une violoniste interprétant l’Hymne à la joie, cette activité signifiante
fait vibrer toutes les cordes sensibles de mon être. Je suis tout simplement si comblée que je
voudrais prolonger éternellement ce moment envoûtant. […] Ces moments magiques, au creux
desquels j’ose exprimer une part de moi, favorisent un certain équilibre mental. Je deviens
plus confiante, plus conciliante, plus… moi. […] »
Proche aidant
« Je vous rejoins totalement lorsque vous mentionnez que la libération obtenue grâce aux
activités significatives permet de dépasser un état troublant qui est souvent dû à notre pensée
omniprésente. »
Membre du public
Identité occupationnelle
« Lors de mes stages en santé mentale, j’ai constaté que l’engagement dans des activités
significatives était très aidant pour surmonter les étapes difficiles de la maladie et par
conséquent s’accrocher à la vie de nouveau. Pour plusieurs personnes, la vie ne semblait plus
faire de sens et il y avait même un sentiment d’être dépossédé en quelque sorte d’une partie de
36
leur identité. Ainsi, s’engager dans des activités qui étaient significatives pour la personne
leur a permis de reconstruire cette identité, de leur apporter un sentiment de compétence et
d’estime de soi ainsi qu’un sentiment de contrôle sur leur vie. »
Étudiante en ergothérapie
« Pendant 25 ans, j’ai vécu ma maladie dans le plus grand silence tout en cachant mes
obsessions (TOC) et ma souffrance. Aujourd’hui, quand je m’apprête à intervenir dans les
comités, on a les yeux rivés sur moi et on attend de moi que je donne mon opinion et mes
commentaires. Je deviens une personne importante au même titre que les autres
professionnels présents. On veut savoir!!! Je suis moi, au grand jour, sans couverture,
uniquement moi. Je deviens intéressante et appréciée. On me respecte… Inutile de vous dire
comment mon estime de moi a pris son envol. […] Plus je m’implique concrètement, plus je
m’élève à une meilleure santé mentale, à un mieux-être. »
Personne utilisatrice de services en santé mentale
« La plus belle chose que l’on puisse s’accorder est “l’estime de soi”. Prendre les moyens
pour y arriver c’est rester dans l’action comme toi tu l’as fait en décidant de t’investir dans
différents comités et regroupements. Je ne le “vivrai” jamais assez… S’accepter et se
permettre d’être est une de mes clés pour avancer dans la vie. »
Personne utilisatrice de services en santé mentale
L’annexe 8 présente un document synthèse reprenant certains extraits des commentaires des
participants. Il a été créé par l’équipe du CERRIS comme document promotionnel. Il est
disponible sur le site du CERRIS à l’adresse suivante :
http://www.iusmm.ca/documents/C%C3%89RRIS/cerris-debat_activites_significatives.pdf.
37
Discussion
La recherche dans la littérature scientifique a permis de répertorier sept grands thèmes
associés à l’activité significative, dont quatre ont été retenus pour une analyse plus
approfondie. Les résultats de l’objectif 2 nous permettent de constater que l’équilibre
occupationnel, l’état de « flow », l’engagement occupationnel et l’identité occupationnelle
jouent un rôle important dans l’atteinte du bien-être mental. Un point commun à ces quatre
concepts est que l’activité significative constitue un facteur déterminant de ceux-ci. La
littérature met en évidence que l’engagement dans des activités significatives ainsi que la
présence d’un répertoire d’occupations diversifié et d’un équilibre entre la réalisation
d’activités obligatoires et valorisées apportent plusieurs bienfaits tels que l’augmentation de
l’estime de soi et de la confiance en soi, le développement des sentiments d’accomplissement,
d’efficacité personnelle, d’épanouissement et de satisfaction, en plus d’avoir une influence
positive sur les affects ainsi qu’une diminution du stress, de l’anxiété et de l’ennui (Dumont,
2013; Hakansson & coll., 2006; Hitch & coll., 2013; Mee & coll., 2004; Piškur & coll., 2002;
Sahoo & Sahu, 2009; Sutton & coll., 2012).
De plus, les résumés rédigés pour chaque thème nous permettent d’observer que l’équilibre
occupationnel, l’état de « flow », l’engagement occupationnel et l’identité occupationnelle
peuvent avoir une influence entre eux, contribuant ou nuisant au bien-être. Par exemple, les
résultats font ressortir que l’engagement occupationnel joue un rôle essentiel dans le
développement et l’actualisation de l’identité. Il existerait également un lien entre le niveau
d’engagement occupationnel et l’atteinte d’un état de « flow » ainsi que l’équilibre ou le
déséquilibre occupationnel.
D’autres constats peuvent être faits en ce qui a trait à chacun des quatre thèmes.
Engagement occupationnel
Premièrement, la littérature sur l’occupation met en évidence que l'engagement occupationnel
est un concept différent de celui de la participation (Hawker & coll., 2001, cité dans Hitch &
coll., 2013; Townsend & Polatajko, 2007). L’élément principal qui les distingue est
l’investissement mis dans la réalisation d’une activité qui est influencé par la signification
qu’accorde l’individu à celle-ci. Deuxièmement, les études de Bejerholm et Eklund (2006)
38
ainsi que Sutton et coll. (2012) démontrent que l’engagement occupationnel est caractérisé par
un continuum dans lequel les individus peuvent évoluer d’un niveau d’engagement à un autre
en fonction de leurs circonstances de vie actuelles qui sont influencées par différents facteurs,
soit leur état de santé ou des facteurs personnels, sociaux ou environnementaux. Les différents
niveaux d’engagement occupationnel n’ont toutefois pas tous une influence positive sur le
bien-être mental, d’où l’importance d’atteindre un niveau d’engagement occupationnel qui est
caractérisé principalement par la réalisation d’une grande variété d’activités qui donnent un
sens à leur vie et la présence d’un équilibre entre la réalisation d’activités passives et actives
(Bejerholm & Eklund, 2006; Sutton & coll., 2012). Ainsi, il s’avère important pour les
ergothérapeutes de bien connaître les différents niveaux d’engagement occupationnel et d’être
en mesure d’identifier où se situe leur client dans le continuum afin qu’ils puissent établir des
objectifs d’intervention réalistes et qui correspondent aux besoins de ce dernier.
Équilibre occupationnel
Bien que les définitions de l’équilibre occupationnel, de l’équilibre de vie et de l’équilibre
travail-vie personnelle soient différentes puisqu’il n’existe pas de consensus quant à une
définition universelle de ces concepts, un point commun peut être observé entre elles, soit la
présence de la dimension subjective. Les études recensées démontrent que l’équilibre
occupationnel peut être atteint à condition qu’il y ait un répertoire d’occupations diversifié,
une harmonie entre les activités routinières ou obligatoires et les activités significatives ainsi
qu’un sentiment de satisfaction face à l’ensemble des activités quotidiennes réalisées
(Hakansson & coll., 2006; Matuska & coll., 2009). Dans un autre ordre d’idées, nous pouvons
constater que le déséquilibre occupationnel peut avoir des conséquences considérables sur la
santé mentale des individus (Finlay, 2004). Que ce soit en raison de facteurs personnels (p.
ex. : maladies), de l’augmentation du rythme de la vie moderne ou d’autres situations sociales,
plusieurs personnes présentent un risque de vivre un déséquilibre occupationnel à un moment
dans leur vie (Creek & Lougher, 2008; Finlay, 2004; Krupa & coll., 2009; Willard & coll.,
2009).
Ces constatations soulignent l'importance d’avoir une bonne compréhension de l’impact des
habitudes de vie et des routines sur le bien-être afin d’aider les individus à établir et maintenir
un équilibre satisfaisant dans leurs rôles sociaux et dans l’ensemble de leurs activités.
39
L’ergothérapeute est un professionnel de la santé qui a les connaissances nécessaires pour
aider ses clients à bien gérer leur horaire occupationnel, en répartissant les activités de façon
optimale et en permettant l’ajout d’activités, lorsque nécessaire.
État de « flow »
Premièrement, l’état de « flow » est considéré comme étant une forme d’engagement
occupationnel qui se distingue de la présence occupationnelle et de la pleine conscience (D.
Reid, 2011; D. T. Reid, 2008). Lorsqu’une personne atteint un état de « flow », un très fort
sentiment de présence est susceptible de se produire. Cependant, contrairement à l’expérience
du « flow », la présence occupationnelle ne représente pas une expérience optimale étant
donné qu’un sentiment positif, négatif ou neutre peut être vécu lors de la réalisation de
l’activité. Elle est caractérisée par un état de conscience de soi lorsque l’individu est engagé
dans une activité dans un contexte donné (D.T. Reid, 2008). De plus, elle ne constitue pas une
expérience constante dans le temps et varie en intensité et en fréquence selon chaque individu.
Le contexte dans lequel l’activité est réalisée influence grandement le niveau de présence
occupationnelle. La pleine conscience, quant à elle, est un état de conscience résultant du fait
de porter attention, intentionnellement, à ses pensées, à ses émotions, à ses sensations et à ses
actions au moment présent, et ce, sans se juger (D. Reid, 2011). Deuxièmement, considérant la
définition des activités dites autotéliques, il est possible de dire que les activités significatives
peuvent conduire à une expérience autotélique et par conséquent à une expérience optimale.
Finalement, puisque la littérature démontre que l’atteinte d’un état de « flow » a un impact
positif sur le bien-être mental occasionnant différents bienfaits tels qu’un affect positif, une
gratification intrinsèque, une forte motivation ainsi qu’une activation élevée de l’éveil, de la
vigilance, de l'énergie et de l'intérêt, les ergothérapeutes devraient envisager d'intégrer les
principes du « flow » dans leur pratique (Chugg & Craik, 2002; D. Reid, 2011; Sahoo & Sahu,
2009).
Identité occupationnelle
L’occupation est un facteur essentiel au développement de l’identité puisqu’elle permet entre
autres d’occuper différents rôles sociaux, d’identifier ses intérêts, de réaliser son plein
potentiel ainsi que de développer la confiance en soi et l’estime de soi (Dumont, 2013).
40
Considérant que l’identité se forge et s’actualise continuellement au travers les différentes
activités que l’individu réalise, nous pouvons constater que certains niveaux d’engagement
occupationnel ne sont aucunement favorables au développement et à l’actualisation de celle-ci
pouvant même mener à la perte de la conscience de soi et par conséquent de sa propre identité
(Bejerholm & Eklund, 2006; Sutton & coll., 2012). Ainsi, ces constats soulèvent l’importance
d’atteindre un niveau d’engagement occupationnel qui est caractérisé par la présence d’une
routine occupationnelle dans laquelle les individus intègrent une variété d’activités qui
donnent un sens à leur vie.
Trouble de santé mentale et bien-être mental
Des études ont démontré que les troubles de santé mentale peuvent avoir un impact négatif
considérable sur l’engagement occupationnel, l’équilibre occupationnel et l’identité
personnelle (Bejerholm & Eklund, 2006; Chugg & Craik, 2002; Frances, 2006; Sutton &
coll.). En fait, ils peuvent affecter entre autres les affects, la perception de soi, le niveau
d’énergie, le sentiment d’efficacité personnelle et la motivation de la personne à s’engager, ce
qui peut mener à une perte d’identité ainsi que causer des situations d’aliénation
occupationnelle, de privation occupationnelle, d’interruption occupationnelle, de déséquilibre
occupationnel ou de désengagement occupationnel (Creek & Lougher, 2008; Krupa & coll.,
2009). Il est possible d’observer dans les extraits du débat-blogue des billets qui témoignent
des effets négatifs considérables que les symptômes de la maladie peuvent avoir sur le niveau
engagement occupationnel, leur équilibre occupationnel et leur identité personnelle
Les études de Hvalsoe et Josephsson (2003) ainsi que Frances (2006) démontrent que la
réalisation d’activités significatives, dont les loisirs actifs, les activités qui privilégient les
interactions sociales et le travail, a un grand potentiel thérapeutique chez les personnes
présentant un trouble de santé mentale. À mon sens, puisque chaque personne est unique, il est
important d’être en mesure d’identifier les activités qui sont les plus susceptibles d’être
thérapeutiques pour notre client. Par conséquent, cela permettra de mieux guider nos
interventions et favoriser ainsi le rétablissement de ces personnes.
41
Débat-blogue
L’objectif de ce débat-blogue était de susciter la réflexion sur l’importance des activités
significatives auprès de différents acteurs du domaine de la santé mentale. Ce dernier a été une
réussite puisqu’il a permis de laisser place à des discussions, des témoignages ainsi que des
commentaires très enrichissants et de grande qualité. De plus, ceux-ci ont permis de faire
émerger d’autres thèmes tels que la pleine conscience et l’importance de l’activité significative
dans le rétablissement. Ce débat d’idées a également généré de nouvelles pistes de réflexion :
-
La réalisation d’activités qui sont significatives, celles qui correspondent à nos valeurs
et intérêts et qui donnent un sens et un but à notre vie, permet-elle aux individus
présentant des incapacités de se sentir moins stigmatisés?
-
Quels changements les individus aimeraient-ils apporter à leur routine ou à leurs
habitudes de vie afin d’éprouver un sentiment de satisfaction face à leur quotidien?
-
Lorsque vous faites face à un état troublant qui est souvent dû à notre pensée
omniprésente, quelle (s) stratégie (s) utilisez-vous pour dépasser ou vous libérer de
celui-ci?
En ce qui a trait aux commentaires émis lors du débat-blogue, ceux-ci appuient plusieurs
aspects de la littérature.
En premier lieu, tout comme les résultats de l’objectif 2, il est ressorti des différentes activités
nommées durant le débat d’idées qu’elles permettent 1) de restaurer une structure routinière
occasionnant une plus grande stabilité temporelle dans la vie de ces individus, 2) de procurer
une stimulation intellectuelle et sociale, 3) de restaurer la confiance en leurs capacités et leurs
forces, 4) d’augmenter la motivation et l’épanouissement personnel, 5) de se fixer des
objectifs stimulants, 6) de prendre possession de leur environnement et de leur besoin de se
retrouver avec soi-même, 7) de diminuer ou d'éliminer l’angoisse due aux émotions mal
gérées, 8) de dépasser un état troublant, 9) de se découvrir, 10) de procurer des sentiments de
fierté, de libération, de compétence, de contrôle sur leur vie, 11) d’avoir du plaisir et 12) de
surmonter les étapes difficiles de la maladie.
En deuxième lieu, l’écriture, la création artistique, les activités sociales ainsi que la lecture
sont des activités qui ont été régulièrement mentionnées dans le débat-blogue comme étant des
42
activités qui ont une forte signification, qui mènent les individus dans un état de « flow » et
qui favorisent un certain équilibre mental. Ces propos appuient donc les études qui
mentionnent que certains types d’activités sont autotéliques (Engeser & Schiepe-Tiska, 2012;
Sahoo & Sahu, 2009).
Par ailleurs, les témoignages ont fait ressortir que l’activité significative joue un rôle important
dans le rétablissement des personnes atteintes d’un trouble de santé mentale. Cela n’est pas
surprenant puisque l’activité significative correspond aux valeurs et aux intérêts de l’individu,
ce qui va dans le même sens que le projet de vie d’une personne. La littérature existante sur le
rétablissement ainsi que les billets des participants mettent en évidence que l’ergothérapeute,
par son utilisation de l’occupation comme médium thérapeutique, a une place importante dans
le rétablissement des personnes qui présentent un trouble de santé mentale (Creek & Lougher,
2008; Sutton & coll., 2012).
Finalement, les commentaires émis par les blogueurs et les membres du public renforcent les
hypothèses de base sur l’occupation humaine, soit que 1) l’activité significative a une
l’influence positive sur le bien-être mental; 2) elle permet de gérer le temps et apporte une
structure à la vie; 3) elle donne un sens à la vie et 4) les occupations sont idiosyncrasiques.
Liens avec l’ergothérapie et la pratique
Tout d’abord, ce débat d’idées a permis de donner lieu à un partage de connaissances, de
stratégies et de savoirs expérientiels entre les divers acteurs du domaine de la santé mentale à
propos des différents concepts associés à l’activité significative et de leur impact sur le bienêtre mental. En ce qui a trait à mon rôle, la rédaction des courts textes de réflexion (billets sur
les quatre thèmes) ainsi que ma participation, en tant que blogueuse, m’ont permis de partager
mon expertise d’ergothérapeute afin d’enrichir la compréhension des autres individus à propos
de l’occupation et de son impact sur le bien-être mental.
De plus, puisque le débat-blogue a laissé place à l'expression de l'expérience subjective liée
aux occupations (occupational experience), cette activité a permis de connaître le vécu des
individus (évolution du rapport avec l’occupation dans le temps et lors des transitions de vie)
43
et de mieux comprendre les bienfaits des occupations sur d’autres dimensions que les habiletés
requises pour les effectuer.
Ainsi, ce projet permet d’avoir une meilleure compréhension des mécanismes associés à
l’activité significative qui mènent à l’atteinte d’un bien-être mental optimal.
Dans le même ordre d’idées, il démontre aux différents acteurs du domaine de la santé mentale
l’importance de l’activité significative dans la vie de tout individu et la nécessité de collaborer
afin de déterminer les meilleures pratiques en ce qui a trait à la santé et au bien-être découlant
de l’occupation.
Ce présent projet m’a également permis de mettre à profit mon rôle d’agent de changement.
En fait, par l’intermédiaire du débat-blogue, j’ai pu promouvoir les bienfaits de l’activité
significative sur le bien-être mental et la santé, ce qui constitue un rôle très important des
ergothérapeutes (Association canadienne des ergothérapeutes, 2007). Ce qui est intéressant de
cette activité est qu’elle permet de rejoindre un grand nombre d’individus en même temps afin
de transmettre des connaissances dans un langage accessible à tous et de favoriser une
implication active de leur part. Aussi, le partage de connaissances et d’expériences peut
produire un sentiment de gratification chez certaines personnes.
Considérant qu’un débat-blogue comme celui-ci semble être en soi une activité très
significative pour un grand nombre d’individus, il serait intéressant de réfléchir à l’utilisation
que nous pourrions en faire dans notre pratique. Actuellement, au sein du réseau de la santé,
les activités reliées à la promotion et à la prévention en santé mentale demeurent sousexploitées malgré l’orientation qui a été entreprise par les centres de santé et de services
sociaux, soit de favoriser une approche populationnelle (Ordre des ergothérapeutes du Québec,
2009). Alors, je suis convaincue que ce type d’activité s’inscrirait bien dans une optique de
prévention et promotion de la santé. De plus, en raison de leur formation, les ergothérapeutes
possèdent les capacités nécessaires pour développer des activités de prévention et de
promotion de la santé dans lesquelles l’accent est mis sur l’occupation comme déterminant de
la santé.
Ce projet m’amène donc à réfléchir sur l’importance de promouvoir l’occupation à plus
grande échelle, soit chez la population en général. Puisque les ergothérapeutes ont une
44
réflexion et une expérience riche de la compréhension de l'occupation, ils se doivent d’en faire
aussi profiter à des personnes qui ne présentent aucune maladie. Ainsi, il est essentiel de
poursuivre le développement d’une pratique dans laquelle des aspects de promotion et de
prévention y sont intégrés.
Somme toute, en ergothérapie, nous avons cette conviction que l’activité significative favorise
la santé et le bien-être, ce qui explique pourquoi elle est au cœur de notre profession et qu’il
n’est pas étonnant de la retrouver comme moyen thérapeutique privilégié. Par ailleurs, il est
important de comprendre que la préoccupation de l’ergothérapie ne se limite pas seulement au
rendement occupationnel (Townsend & Polatajko, 2007). En fait, l'objectif est de promouvoir
la santé par l’engagement dans des activités, principalement celles qui sont significatives pour
la personne plutôt que par la simple participation (Hitch & coll., 2013). Les ergothérapeutes se
doivent alors d’aider leurs clients à trouver l’activité qui a une signification pour eux et de les
amener à s’engager dans celle-ci, ce qui permettra de forger leur identité, de vivre des
expériences de succès ainsi que de leur procurer du plaisir, une satisfaction et un bien-être
optimal. Toutefois, pour y arriver il est important qu’ils soient attentifs à l’expérience
subjective liée aux occupations de leurs clients (occupational experience) puisque chaque
individu a des intérêts, des valeurs et des besoins différents.
Limites
Le présent projet présente des limites au niveau de la revue de la littérature. En effet, les motsclés utilisés, étant axés sur une population atteinte de troubles mentaux, n’ont pas permis de
cibler tous les articles pertinents en ce qui a trait aux différents thèmes associés à l’activité
significative et son influence sur le bien-être mental. Ainsi, il existe probablement d’autres
articles et thèmes pertinents qui n’ont pas été trouvés avec la présente méthodologie. Donc, il
serait intéressant de refaire le projet avec seulement le concept 2 (occupation) et le concept 3
(bien-être).
Également, la nature du présent travail et la contrainte de temps pour effectuer ce dernier ont
fait en sorte que les thèmes qui ont été identifiés dans les articles n’ont pas tous été abordés
dans ce présent projet.
45
Conclusion
Ce projet de maîtrise avait pour objectif d’approfondir les différents thèmes associés à
l’activité significative et son influence sur le bien-être mental. Une recension plutôt exhaustive
de la littérature a permis d’identifier et de documenter quatre grands concepts, soit
l’engagement occupationnel, l’équilibre occupationnel, l’identité occupationnelle et l’état de
« flow ». Celle-ci met en évidence que l’atteinte d’un bien-être mental optimal est le résultat
d'une interaction entre plusieurs facteurs. Toutefois, pour certaines personnes, en raison de
leurs circonstances de vie, il ne leur est pas toujours facile d’atteindre un équilibre de vie ou
un niveau d’engagement occupationnel satisfaisant qui favorise la santé et le bien-être. Ainsi,
ce projet met en évidence l’importance du travail des ergothérapeutes qui ont pour objectif de
promouvoir la santé et le bien-être par l’engagement dans des activités significatives.
En ce qui a trait au débat-blogue organisé dans le cadre de ce projet, ce dernier a permis aux
individus préoccupés par leur bien-être mental de réfléchir sur l’importance des activités dans
leur vie et de leur influence sur celui-ci. Bien que ce soit un grand nombre de personnes ayant
un trouble de santé mentale qui ont participé à ce débat d’idées, nous pouvons constater que
l’activité significative est essentielle à tout être humain, peu importe ses difficultés.
Par ailleurs, ce projet permet de faire le pont entre les connaissances et la pratique actuelle
ainsi qu’entre les intervenants, étudiants et utilisateurs de services. En effet, l’organisation
d’un débat-blogue comme celui-ci qui constitue une activité facilement accessible à un grand
nombre d’individus, qui regroupe les différents acteurs du domaine de la santé mentale et qui
facilite l'interaction entre ceux-ci, est un excellent moyen pour faciliter le transfert et
l’application des connaissances (dans ce cas-ci, en lien avec les sciences de l’occupation et la
place de l’activité). De plus, il permet de favoriser la réflexion de tous et chacun autour de
thèmes importants ainsi que de soutenir des discussions, sans hiérarchie, d’égale à égale entre
dispensateurs et utilisateurs de services en santé mentale.
Considérant les nombreux avantages reliés à ce type d’activité, il pourrait être intéressant de
l’utiliser dans une optique de prévention et promotion de la santé puisque le bien-être mental
découlant de l’occupation est un sujet qui touche tout être humain.
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10 novembre 2013 à
http://www.oeq.org/userfiles/File/Publications/Chroniques/Sens_quodidien.pdf
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mentale en première ligne – Adulte. Montréal: Ordre des ergothérapeutes du Québec.
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occupational therapy (11th ed.). Philadelphia: Wolters Kluwer|Lippincott Williams &
Wilkins.
51
Annexe 1
Document de renseignements pour les blogueurs
BLOGUEZ POUR UN DÉBAT D’IDÉES!
L'ACTIVITÉ SIGNIFICATIVE COMME MOTEUR D'INFLUENCE SUR LE
BIEN-ÊTRE MENTAL : POINT DE VUE DES DIFFÉRENTS ACTEURS DU
DOMAINE DE LA SANTÉ MENTALE
DU 21 AU 23 MAI 2013
RENSEIGNEMENTS POUR LES BLOGUEURS
BUT : Réunir une douzaine d’acteurs en santé mentale (étudiants, utilisateurs de services et
leurs proches, et intervenants) afin de susciter la réflexion sur un sujet relié à la santé mentale.
QUOI FAIRE?
1) Rendez-vous sur le Blogue-Notes du CÉRRIS à l’adresse suivante :
http://bloguenotesducerris.wordpress.com/
2) Cliquez sur le billet intitulé « Bloguez pour un débat d’idées – Thématique 4 »
3) Inscrivez vos commentaires dans le bas de la page, sous « Poster un commentaire* ».
QUAND LE FAIRE?
Du mardi 21 mai, à partir de 8 h jusqu’au jeudi 23 mai 2013, à 17 h.
PRIX DE PARTICIPATION
Un billet de tirage est émis à chaque blogueur pour chaque commentaire effectué sur le
Blogue-Notes, afin de remporter l'un des trois prix en cartes-cadeaux électroniques des
magasins ou restaurants de votre choix** :
1er prix : 100 $
2e prix : 50 $
3e prix : 25 $
i
Pour les personnes utilisatrices de services de santé mentale sans emploi : une
compensation financière de 30 $ en argent comptant sera possible pour quatre d’entre
vous***, par tirage au sort. Tous seront aussi éligibles aux trois prix de participation cités
plus haut.
PISTES DE RÉFLEXION ET QUESTIONS SUGGÉRÉES
1) Qu’est-ce qui vous motive à vous engager dans des activités qui donnent un sens et un but
à votre quotidien?
2) Est-ce que le manque de motivation est un obstacle à l’engagement dans vos activités
quotidiennes? Qu’en est-il lorsque vous vous engagez dans une activité significative pour
vous?
3) Quotidien surchargé et activités significatives qui procurent du plaisir : comment les
concilier?
4) Contrairement aux activités significatives qui procurent du plaisir, y a-t-il des activités
quotidiennes qui vous semblent difficiles à supporter ou qui représentent une charge pour
vous? Comment réussissez-vous à les accomplir? Dans quel état d’esprit?
5) Quelles activités vous permettent de lâcher prise, au point de vous faire perdre la notion du
temps? Comment ces activités vous amènent-elles à cet état d’esprit? Comment vos activités
significatives participent-elles au développement de votre identité, de votre estime de soi? Et
de votre rétablissement?
* Les propos tenus lors du débat sur le Blogue-Notes du CÉRRIS pourraient être repris, de
façon anonyme, sur d’autres plateformes appartenant au CÉRRIS (site Web, rapport annuel,
ou fiche-synthèse du débat). Avisez-nous par courriel ([email protected]) si vous
ne désirez pas qu’on reprenne vos propos.
**Choix à partir d’une liste de restaurants ou magasins sélectionnés. Les gagnants seront
contactés via leur adresse électronique utilisée sur le Blogue-Notes (non-visible lors du
débat), le vendredi 24 mai 2013, avant 17 h.
*** Un billet de tirage sera émis à chaque personne utilisatrice de services en santé mentale,
indépendamment du nombre de commentaires émis lors du débat. Compensation remise par
le Comité Patient-Partenaire de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (une
demande d’indemnisation devra être signée par les gagnants afin de recevoir la
compensation). Les gagnants seront contactés via leur adresse électronique.
Bon débat d’idées à tous!
Ce document a été réalisé par Dominique Michaud, coordonnatrice du CÉRRIS.
ii
Annexe 2
Pistes de réflexion composées pour le débat d’idées
Thème 1 : Engagement occupationnel
1) Qu’est-ce qui vous motive à vous engager dans des activités qui donnent un sens et un
but à votre quotidien?
2) Est-ce que le manque de motivation est un obstacle à l’engagement dans vos activités
quotidiennes? Qu’en est-il lorsque vous vous engagez dans une activité significative
pour vous?
Thème 2 : Équilibre occupationnel
1) Quotidien surchargé et activités significatives qui procurent du plaisir : comment les
concilier?
2) Contrairement aux activités significatives qui procurent du plaisir, y a-t-il des activités
quotidiennes qui vous semblent difficiles à supporter ou qui représentent une charge
pour vous? Comment réussissez-vous à les accomplir? Dans quel état d’esprit?
Thème 3 : « Flow »
1) Quelles activités vous permettent de lâcher prise, au point de vous faire perdre la
notion du temps? Comment ces activités vous amènent-elles à cet état d’esprit?
Thème 4 : Identité occupationnelle
2) Comment vos activités significatives participent-elles au développement de votre
identité, de votre estime de soi? Et de votre rétablissement?
iii
Annexe 3
Stratégie détaillée de recherche pour la recension des écrits
Bases de
données
utilisées
PsycINFO
(Ovid)
Mots-clés et limites utilisés
exp Mental Health/ or exp Mental Disorders/ or exp Mentally Ill Persons/ or
mental health.ab,ti. or "mental disorder*".ab,ti. or mentally ill persons.ab,ti.
or "mental disease*".ab,ti. or "psychiatric disorder*".ab,ti. or "mental
illness*".ab,ti. or "mental disabilit*".ab,ti. or exp Mentally Disabled Persons/
AND
"occupation*".ab,ti. or "meaningful activit*".ab,ti. or "meaningful
occupation*".ab,ti. or "purposeful activit*".ab,ti. or exp Occupations/ or exp
"Activities of Daily Living"/ or activity.ab,ti.
AND
(well being or well-being or wellbeing).ab,ti. or (mental well-being or Mental
wellbeing or Mental well being).ab,ti. or psychological benefits.ab,ti. or
(psychological well-being or psychological wellbeing or psychological well
being).ab,ti. or "mental benefit*".ab,ti. or exp psychological well being/
Limits: - NOT "physical activit*".ab,ti. et (work or employ*).ti.
- Adulthood <18+ years> and "300 adulthood
- English or French
- Yr="2002 -Current")
CINAHL
Plus
(EBSCO)
RechercheSmarText: "("mental disorders OR MENTAL illness) AND
(Occupation (Human) OR ACTIVITIES of daily living OR Human Activities
OR Activities) AND (Psychological Well-Being)"
Limites : - Texte intégral
- Revues universitaires
- Âge : adult: 19-44 years et middle aged: 45-64 years
- Date de publication : 2002 à 2012
EMBASE
(Ovid)
exp Mental Health/ or exp Mental Disorders/ or exp Mentally Ill Persons/ or
mental health.ab,ti. or "mental disorder*".ab,ti. or mentally ill persons.ab,ti.
or "mental disease*".ab,ti. or "psychiatric disorder*".ab,ti. or "mental
illness*".ab,ti. or "mental disabilit*".ab,ti. or exp Mentally Disabled Persons/
iv
AND
"occupation*".ab,ti. or "meaningful activit*".ab,ti. or "meaningful
occupation*".ab,ti. or "purposeful activit*".ab,ti. or exp Occupations/ or exp
"Activities of Daily Living"/ or activity.ab,ti.
AND
(well being or well-being or wellbeing).ab,ti. or (mental well-being or
Mental wellbeing or Mental well being).ab,ti. or psychological benefits.ab,ti.
or (psychological well-being or psychological wellbeing or psychological
well being).ab,ti. or "mental benefit*".ab,ti. or exp wellbeing/ or exp
psychological well being/
Limits: - English or french
- Yr="2002 -Current"
- Adult <18 to 64 years>)
-"NOT physical activit*".ti,ab., "child*".ti,ab., cancer.ti,ab., older
people.ti,ab., elderly.ti,ab., dementia.ti,ab., "work*".ti.,
"employ*".ti,ab., parkinson.ti,ab.
MEDLINE
(Ovid)
exp Mental Health/ or exp Mental Disorders/ or exp Mentally Ill Persons/ or
mental health.ab,ti. or "mental disorder*".ab,ti. or mentally ill persons.ab,ti.
or "mental disease*".ab,ti. or "psychiatric disorder*".ab,ti. or "mental
illness*".ab,ti. or "mental disabilit*".ab,ti. or exp Mentally Disabled Persons/
AND
"occupation*".ab,ti. or "meaningful activit*".ab,ti. or "meaningful
occupation*".ab,ti. or "purposeful activit*".ab,ti. or exp Occupations/ or exp
"Activities of Daily Living"/ or activity.ab,ti.
AND
(well being or well-being or wellbeing).ab,ti. or (mental well-being or Mental
wellbeing or Mental well being).ab,ti. or psychological benefits.ab,ti. or
(psychological well-being or psychological wellbeing or psychological well
being).ab,ti. or "mental benefit*".ab,ti.
Limits: - Yr="2002 -Current"
- All adult (19 plus years)",
- English or french,
- Not "physical activit*".ab,ti., work.ab,ti.
v
Annexe 4
Billet de blogue rédigé pour le thème 1 : Engagement occupationnel
Dans ce billet, j’aimerais vous parler d’engagement occupationnel; un autre facteur important
qui contribue au bien-être psychologique. L’engagement occupationnel se définit comme étant
l’implication avec laquelle un individu s’investit dans une activité (Townsend & Polatajko,
2007). Autrement dit, l’engagement occupationnel correspond à l’énergie, l’effort, la
concentration et l’intérêt porté à l’activité au moment où elle est réalisée.
Il est important de comprendre que nous pouvons réaliser des activités sans nécessairement
nous engager dans celles-ci (Townsend & Polatajko, 2007). En effet, dans notre quotidien, il
nous arrive régulièrement de réaliser des activités par obligation ou par habitude plutôt que par
choix, ce qui est tout à fait le contraire lorsqu’on parle d’engagement occupationnel.
Le niveau d’engagement d’une personne dans ses activités significatives, décrit selon un
continuum allant d’un désengagement à un engagement occupationnel total, est influencé par
plusieurs facteurs, dont la signification de l’activité et sa motivation à s’engager (Sutton &
coll., 2012). Malheureusement, pour certaines personnes, cette motivation n’est pas toujours
au rendez-vous. En effet, des ennemis importants de l’engagement occupationnel se nomment
l’apathie, l’avolition et l’anhédonie. Ces symptômes, présents dans plusieurs maladies
mentales, peuvent causer un désengagement dans leurs activités, et par conséquent, avoir un
impact négatif sur leur bien-être.
En guise de conclusion de ce billet, j’aimerais partager avec vous plusieurs questions que je
me suis posées lorsque j’ai écrit celui-ci.
1) Comment pourrions-nous soutenir un individu qui présente de l’apathie afin de les
amener à se réengager dans des activités importantes pour lui?
2) Est-ce que le manque de motivation est un obstacle à l’engagement dans vos activités?
Vous arrive-t-il que l’intérêt soit présent, mais pas la motivation?
3) Qu’est-ce qui vous motive à vous engager dans une activité plutôt qu’une autre?
vi
4) Outre la motivation, qu’est-ce qui influence votre niveau d’engagement dans une
activité?
5) Doit-on être engagé pleinement dans une activité afin qu’elle soit bénéfique pour le
bien-être?
6) Comment vous sentez-vous lorsque vous êtes complètement engagés dans une activité
qui vous plaît?
vii
Annexe 5
Billet de blogue rédigé pour le thème 2 : Équilibre occupationnel
J’aimerais vous parler d’équilibre de vie; un facteur important qui contribue à la satisfaction
de notre quotidien et par conséquent à notre santé et à notre bien-être psychologique.
Dans la littérature, il existe plusieurs points de vue concernant la définition de l’équilibre de
vie. Après avoir lu un grand nombre d’articles, j’ai trouvé une définition qui a beaucoup de
sens à mes yeux. Selon Matuska et Christiansen (2009), l’équilibre de vie réfère à un patron
d’activités quotidiennes qui sont satisfaisantes, diversifiées, saines, durables et surtout
significatives pour un individu dans ses circonstances de vie actuelles. Il doit y avoir une sorte
d’harmonie entre les différents types d’activités réalisées. Ainsi, il est possible de constater
que ce concept va bien au-delà d’une simple répartition adéquate du temps entre les différents
types d’activités réalisées soit le repos, les soins personnels, les activités productives (ex.:
études, travail) et les loisirs (Hakansson, Dahlin-lvanoff, & Sonn, 2006). Par ailleurs, cet
équilibre de vie peut sembler difficile à atteindre pour plusieurs d’entre nous, car tenter de
concilier travail, tâches domestiques, soins fournis aux enfants et autres responsabilités peut
nous amener à nous oublier à travers cette routine. Pour certains, la routine quotidienne peut
même sembler devenir avec le temps une addition de nombreuses activités perçues comme
nécessaires, mais sans signification particulière pour soi. Ainsi, plusieurs conséquences
peuvent émerger de cette situation, soit vivre des situations de stress ou se sentir à bout de
souffle. Vous, chers blogueurs, qu’en pensez-vous?
Comment faites-vous pour atteindre et maintenir un équilibre dans la vie quotidienne?
Pour vous, qu’est-ce que signifie avoir un équilibre dans la vie quotidienne?
En guise de conclusion, je vous invite à prendre quelques minutes de votre temps pour faire un
test fort intéressant qui mesurera votre équilibre de vie (http://minerva.stkate.edu/LBI.nsf) ou
réaliser l’inventaire de vos activités quotidiennes
(http://www.oeq.org/userfiles/File/Publications/Chroniques/Sens_quodidien.pdf).
viii
Annexe 6
Billet de blogue rédigé pour le thème 3 : État de « flow »
Fermer les yeux, pensez à une activité que vous pratiquez et que vous aimez beaucoup.
Lorsque vous réalisez celle-ci, vous êtes fort probablement dans un état de « flow ».
Le « flow » est un état mental qui se produit lorsque nous sommes totalement absorbés dans
une activité. Plusieurs éléments caractérisent l’apparition et l’intensité du « flow » :
1. Dans cet état psychologique optimal, les objectifs à atteindre sont bien définis et nous
savons clairement ce que nous devons faire pour atteindre le but que nous nous
sommes fixé.
2. Également, nous recevons une rétroaction directe et immédiate, ce qui nous permet de
savoir à chaque moment si ce que nous faisons nous rapproche ou nous éloigne de
l’objectif que nous nous sommes fixé. Cette rétroaction nous permet ainsi de rester
concentrés sur l’activité.
3. Lorsque nous sommes dans cet état, toute notre attention est centrée dans la réalisation
de l’activité et une perte de conscience de soi est vécue. Les préoccupations et les
frustrations du quotidien s’effacent temporairement de notre conscience. L’expérience
du « flow » est tellement puissante qu’une altération de la perception du temps se
produit.
4. Dans cet état psychologique optimal, nous avons le sentiment que les actions que nous
posons sont spontanées, automatiques et sans effort. Également, le sentiment de ne
faire qu'un avec l'expérience est ressenti.
5. Par ailleurs, pour atteindre un état de « flow », il doit y avoir un équilibre entre nos
compétences personnelles et le défi à relever, c’est-à-dire que l’activité ne doit être ni
trop facile ni trop difficile, elle doit constituer un défi motivant. Cet équilibre nous
permet ainsi d’avoir un sentiment de contrôle sur la réalisation de nos actions et sur
l’environnement.
ix
En somme, lorsque nous atteignons cet état, il y a une absence de stress, d’anxiété et d’ennui.
Ce sont plutôt une réaction émotionnelle positive, une forte motivation ainsi qu’une activation
élevée de l’éveil, de la vigilance, de l’énergie et de l’intérêt qui sont vécus, ce qui contribue à
notre bien-être.
Qu’en pensez-vous? Vous arrive-t-il de vous sentir dans cet état d’esprit? Quelles sont vos
activités qui vous permettent d’atteindre cet état?
x
Annexe 7
Billet de blogue rédigé pour le thème 4 : Identité occupationnelle
Vous est-il déjà arrivé de vous poser les questions suivantes : Qui suis-je? En tant qu’individu,
qu’est-ce que je souhaite devenir?
Bien que ces questions puissent sembler existentielles pour certains, celles-ci sont importantes
puisqu’elles nous permettent de réaliser une réflexion sur notre identité, ce qui contribue à
notre développement personnel. Selon Kielhofner (2008), l’identité personnelle se réfère à une
définition composée du soi incluant les rôles et les relations, le concept de soi, les valeurs, les
désirs et les objectifs personnels. Ainsi, elle nous permet d’illustrer qui nous sommes et ce que
nous aspirons à être. Cette construction du soi est un processus progressif et continuel, ce qui
fait en sorte que notre identité se transforme tout au long de notre vie.
Qu’est-ce qui contribue à façonner notre identité personnelle? Dans le cadre de ce débat
d’idées, je parlerai de l’activité significative, une composante importante de l’identité. En fait,
notre identité se forge et s’actualise au travers les différentes activités que nous réalisons ainsi
qu’au travers des différentes expériences que nous vivons. Dans ce sens, la manifestation de
l’identité d’un individu qui découle de ses occupations est appelée identité occupationnelle.
Une ergothérapeute, Mme Claire Dumont (2013), qui a rédigé un article sur ce sujet discute de
l’influence des occupations sur l’identité. L’occupation dont fait partie l’activité significative
permet de développer les croyances liées à l’image de soi, à l’estime de soi, à la confiance en
soi ainsi qu’au sentiment de compétence et d’efficacité personnelle. De plus, elle offre des
occasions d’engagement personnel, de défis à relever, et d’épanouissement personnel. Elle
permet également de développer diverses habiletés, de réaliser son plein potentiel, d’identifier
ses préférences, de s’accomplir et d’occuper des rôles sociaux. Aussi, elle a une influence sur
les affects et les sentiments, comme le sentiment d’autonomie.
Ainsi, à mon sens, la présence d’une identité occupationnelle positive contribue à notre bienêtre mental. Qu’en pensez-vous? Je vous relance avec cette question : Comment vos activités
significatives participent-elles au développement de votre identité, de votre estime de soi? Et
de votre rétablissement?
xi
Annexe 8
Figure 1 : Fiche synthèse du débat d’idées sur l’activité significative
xii