Un safari urbain sans 4x4 dans la jungle genevoise
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Un safari urbain sans 4x4 dans la jungle genevoise
33 Tribune de Genève | Samedi-dimanche 12-13 mars 2011 PlanèteTerre Infos vertes L’Autre Salon, suite et fin Vélo Encore deux jours pour profiter de l’Autre Salon. Cet après-midi, un vélo-tour est organisé sur le thème «Histoire de la mobilité entre utopies et réalités oubliées», sous la houlette de Xavier Morel. Le rendez-vous est fixé à 15 h à la promenade de Saint-Antoine. La soirée débutera à 19 h à l’atelier Péclôt 13 (rue de l’Industrie) sous la forme d’un Salon du loto dont vous êtes le héros, suivi d’une soirée «Grottesque» animée par le collectif lyonnais Tudansesmonchou. Enfin, demain dimanche, de 13 h à 18 h, rendez-vous à la Praille, à côté du skatepark, pour une démonstration de vélo-polo, en compagnie des meilleurs joueurs de polo d’Europe. Et à 14 h 14 exactement, une course de lenteur se déroulera aux Bains des Pâquis. Le but: parcourir une dizaine de mètres le plus lentement possible. Plutôt zen comme activité pour un dimanche. C.P. www.autre-salon.ch Forum de l’écologie Pour les cyclistes, circuler entre le tram, les automobiles et les chantiers peut se révéler périlleux. STEEVE IUNCKER-GOMEZ Un safari urbain sans 4x4 dans la jungle genevoise Cette semaine, trois associations de promotion de la petite reine organisaient un tour à vélo pour percer les mystères des pistes cyclables au centre-ville. En route Christiane Pasteur M algré 350 kilomètres de pistes cyclables, l’amateur de vélo ne se sent pas forcément plus à l’aise dans le canton de Genève qu’une famille deperdrixlejourdel’ouverturedelachasse. Pour s’en convaincre, un cyclotour était organisé,cettesemainedanslecadredel’Autre Salon,partroisassociationsdepromotionde la petite reine, en compagnie de quelques élus candidats et de deux gendarmes. Un safari urbain, sans 4x4 mais sur deux roues, qui a pour terrain de jeu les contrées sauvages du centre-ville, ses drôles de créatures toujours pressées et un environnement plus hostile que la pampa bolivienne. Un constat pour commencer. Conçues pour protéger les cyclistes, les pistes jaunes présentent de sacrées lacunes et un nombre fluctuant d’obstacles en tout genre. De la place Montbrillant au parc des Bastions, les participants au safari urbain ont ainsi eu l’occasion de rencontrer les différentes difficultés auxquelles le cycliste est confronté au quotidien: chantiers et pistes barrées, bandes jaunes à contresens ou s’interrompant brutalement, et autres déviations en tout genre. SOS sur le pont de la Coulouvrenière L’ e x e m p l e d u b o u l e v a r d d u Pont-d’Arve, où 25 000 voitures passent quotidiennement, et de sa piste cyclable s’interrompant en pleine montée, constitue un exemple caricatural. Pareil pour le pont de la Coulouvrenière, avec ses pictogrammes cyclistes coincés entre les rails de tram et les voitures. «Ici, même les chauf- feurs de taxi ont peur que les cyclistes se viandent devant eux», relève le socialiste Sami Kanaan. «Officiellement, le cycliste n’a pas le droit de rouler sur le trottoir, ou alors il doit pousser son vélo», rappelle l’îlotier Walter Schlechten. «Comme il est assez large, on pourrait imaginer une mixité vélos et piétons, à l’instar de ce qui existe dans de nombreuses villes en Europe.» Pour Thibault Schneeberger, secrétaire d’actif-Trafic, «avec quatre voies automobiles, il serait possible de trouver de la place pour une bande cyclable». Voire installer un système sur les rails de tram leur faisant perdre leur dangerosité, comme le suggère Frédéric Favre, organisateur de l’Autre Salon. Heureusement, il existe aussi des aménagements exemplaires comme «l’autoroute bidirectionnelle pour cyclistes» du quai Charles-Page au bord de l’Arve, relève Julie Barbey, de l’association Pro Vélo. «Certains piétons se sentent agressés par les cyclistes, notamment dans les parcs. C’est pourquoi nous menons une campagne de sensibilisation au code de bonne conduite pour une saine cohabitation.» 78 km de pistes d’ici à 2014 Le safari s’est conclu à l’Hôtel de Ville avec la remise d’un «kit de pistes cyclables portables» par Michèle Künzler. La conseillère d’Etat en charge de la Mobilité a souligné l’importance de rendre le réseau cyclable du canton plus cohérent et continu. Elle présentera prochainement le nouveau plan directeur de la mobilité douce, ainsi qu’un projet de vélos en libre-service. Il est prévu de réaliser 78 kilomètres de pistes cyclables supplémentaires. D’ici à 2014. www.points-noirs.ch répertorie les endroits problématiques pour les cyclistes. Saint-Genis Europe Ecologie-Les Verts organise, ce dimanche à Saint-Genis, un Forum de l’écologie ouvert à tous et articulé autour de la participation de nombreuses associations et autres acteurs du Pays de Gex. Cette journée sera rythmée par de courts exposés-conférences d’environ 20 minutes consacrés à l’écologie pratique et quotidienne. L’occasion d’aborder des thèmes aussi variés que l’habitat coopératif, l’agriculture bio, les éco-crèches, les vélos, les jardins familiaux biodynamiques ou encore la privatisation de l’eau. Vers 17 h sera diffusé le film Guerre et paix au potager. Enfin, afin de sensibiliser à la pollution lumineuse, une balade aura lieu vers 20 h 30. C.P. Dimanche 13 mars de 14 h à 21 h, salle de l’Allondon à Saint-Genis. Entrée libre. Infos au 078 708 72 38 Roulez jeunesse Disco roller Après de nombreuses années d’absence, voilà le retour des disco roller à l’Usine. Venez user la piste du Zoo, munis de vos plus beaux apparats, short en satin et combi à paillettes! Deux DJ maison «Sweet D Glamour» distilleront à cette occasion les meilleurs hits des années 80. C.P. Jeudi 17 mars dès 20 h, prix libre Best-seller pour les femmes Naturopathie Connaissez-vous beaucoup d’ouvrages édités en Suisse romande vendus à plus de 250 000 exemplaires et traduits en sept langues? C’est le cas de Mamamélis, manuel de gynécologie naturopathique à l’usage des femmes, best-seller des éditions du même nom. A l’occasion de la Journée internationale de la femme, son auteure, Rina Nissim, a annoncé la parution prochaine d’une 5e édition. On lui souhaite du succès! C.P. www.mamamelis.com Aux abris Allô le monde Alerte au benzène Les paysans revendiquent leurs droits auprès des Nations Unies L e benzène est un hydrocarbure classé par l’OMS et l’UE comme cancérigène, susceptible de causer des altérations génétiques héréditaires. En ville, ses sources d’émission sont principalement la circulation routière et les pompes à essence. Après avoir effectué un test, l’’Association Transports et Environnement (ATE) a constaté que l’exposition au benzène est trop élevée en Suisse. A Genève, elle dépasse même à certains endroits la limite européenne de 5 ųg/m3. Par conséquent, l’ATE demande le renforcement des transports publics, le développement de la mobilité douce et des mesures de lmitation pour les scooters. C.P. Contrôle qualité P lusieurs leaders de La Via Campesina, mouvement paysan représentant plus de 200 millions de personnes à travers le monde, sont en ce moment à Genève pour assister à l’assemblée plénière du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, qui se penche ces jours-ci sur les droits des paysans. Jeudi soir, à la Maison des associations, la délégation a rappelé que sur le milliard de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, 80% vivent en milieu rural. Les paysans subissent en outre depuis des lustres expropriations et accaparement des ressources naturelles. Une situation encore aggravée par le réchauffement climatique, les émeutes de la faim et la crise financière. Aujourd’hui, Des leaders de La Via Campesina jeudi soir à Genève MAGALI GIRARDIN les associations paysannes travaillent main dans la main avec les ONG afin que la «Déclaration des droits des paysannes et paysans», adoptée en 2008 à Djakarta, soit reconnue par l’ONU. Première étape vers l’adoption d’une convention contraignante ratifiée par les Etats. Un travail de longue haleine, qui a débuté avec les luttes paysannes pour l’accès à l’eau, à la terre et aux semences dans les années 90, comme l’a rappelé l’Indonésien Mohamed Ikhwan. Un mouvement de résistance qui a été criminalisé. «Au Honduras comme au Guatemala, les lois antiterroristes ont été appliquées à l’encontre des dirigeants syndicaux, il y a aussi eu des assassinats», a souligné Yolanda Areas Blass, représentante du Nicaragua. «En Afrique, les multinationales s’accaparent les meilleures terres, contraignant les paysans à y travailler comme employés pour des salaires qui ne leur permettent pas de faire vivre leurs familles», a ajouté Dolores H. Kinkodila Tombo, du Congo-Braz- zaville. Et en Europe? «Chaque minute disparaissent 13 exploitations, a rappelé l’Espagnol Javier Sanchez. On a bafoué nos droits, on nous a volés jusqu’à notre propre estime, celle de nous appeler paysans. Aujourd’hui, on nous empêche de produire du maïs non OGM et Monsanto a plus de poids auprès du gouvernement espagnol que ses propres citoyens. On doit payer des royalties pour des semences fruit du travail des cultivateurs durant des siècles. L’Europe est incapable de nous offrir un prix juste pour nos produits alors même qu’elle dilapide tant d’argent.» Et tous de militer non seulement pour le droit à l’alimentation, mais aussi pour la souveraineté alimentaire. Christiane Pasteur