ECT M DJELLAB Poitiers
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ECT M DJELLAB Poitiers
11/06/2015 4ème Rencontre Inter-régionale NEUROSTIMULATION EXTERNE ET IMPLANTE Docteur DJELLAB Merouane Docteur LEVY- CHAVAGNAT Diane DEPEE Florence Technicienne ECT CHHL –Poitiers Unité ECT Unité de Recherche Clinique Pierre Deniker Pole C unité ECT Richard GAUDICHEAU Florence DEPEE Psychiatres du CHHL Dr LEVY-CHAVAGNAT Diane Médecin référent Pr JAAFARI Nemat/Dr HEIT Damien Dr CHEVALIER Carole Dr GIRAULT Lorène Dr DJELLAB Merouane Dr BRISSONNET François 1 11/06/2015 Préambule 1938 : 1ère ECT sur un patient schizophrène Utilisation importante dans de larges indications en psychiatrie jusqu’en 1952 La période « noire » : déclin et bannissement depuis thérapeutiques médicamenteuses Regain d’intérêt à partir des années 80 avec des indications plus restreintes (conférence NIH 1985) Plusieurs travaux: Codification de pratiques(ANAES 97,APA 2001) Préambule Dès les années 40 : poursuite des ECT ? ‘‘prophylactic electroshock’’, ‘‘convulsion dependence’’ Rechutes : 50 à 80% après une cure ECT (Sackeim et al. 2001) La question de la prévention des rechutes et récurrences est un enjeu majeur 2 11/06/2015 Préambule Nombreux articles sur l’efficacité et l’innocuité : études observationnelles, rétrospectives, peu d’études randomisées contrôlées. C/M-ECT : Option thérapeutique efficace dans la prise en charge à long terme Patients dépressifs dans le cadre d’un TB TU : 70 à 90% de réponses positives. Peu d’études dans la schizophrénie Quelques définitions Continuation ou Consolidation : Immédiatement après une cure bien menée avec rémission sur une période de 6 mois Continuation pharmacologique / ECT/ association Maintenance ou Entretien : Relais de la consolidation au delà des 6 mois Durée optimale? : pas de données scientifiques empiriques 3 11/06/2015 De la cure jusqu’à la prévention C-ECT M-ECT ECT 6 mois au delà de 6 mois Cure Maintenir la rémission Obtenir la rémission Éviter la rechute Prévention de la récurrence (guérison de l’épisode) (guérison de la maladie) Certains auteurs ne font pas la différence entre traitements de continuation et de maintenance : Entretien ou maintenance pour décrire tout ttt proposé après le traitement curatif. Pour quels patients après cure ECT ? ANAES 1997, APA 2001 C-ECT Trouble thymique uni ou bipolaire Récurrent Inefficacité de la pharmacothérapie seule Mauvaise tolérance Antécédent d’efficacité d’une cure d’ECT antérieure Pathologie schizoaffective ou certains cas de schizophrénie intérêt beaucoup moins documenté (Chanpattana et al. 1999) Préférence du patient Dans tous les cas, l’accord du patient et aptitude à se conformer aux contraintes de l’ECT 4 11/06/2015 C-ECT NICE : Non recommandé en pratique courante Seulement en cas d’absence d’alternative et sous surveillance stricte de la tolérance cognitive Etudes sur la stratégie de continuation pharmaco vs CECT : Non infériorité de l’ECT Meilleurs résultats avec association (Denise Brown et al. 2014, Martinez-Amoros et al.2012) Le plus tôt possible (ETUDE CORE kelluer et al.2006, Navarro et al. 2008) Quels patients pour les M-ECT Récurrences importantes dans les troubles thymiques Antécédents de rechutes à l’interruption d’un C-ECT Quasiment tous les patients ayant bénéficié d’un traitement par C-ECT (APA 2001) Diminution du nombre et durée en jours d’hospitalisation (odeberg et al.2008, Gupta et al.2009, Martiez Amoros et al.2012) Réduction sensible des posologies de psychotropes associés (Chiara et al.2013) NICE ne recommande pas M-ECT dans le traitement de la schizophrénie Schizophrénie ou troubles schizo-affectifs résistants (Levy-Rueff et al. 2010) amélioration symptomatique de l’humeur, des hallucinations, de l’anxiété, des impulsions suicidaires, et du temps d’hospitalisation pas d’effet sur les symptômes négatifs et la dissociation 5 11/06/2015 Mauvaise tolérance cognitive? L’C/M-ECT bien tolérée sur le plan cognitif Andrade et al. 2002 Troubles cognitifs modérés Pas d’effets cognitifs à long terme Abraham et al 2006 : TG sévère 5,7% , légers 17% Pas de différence avec la chimiothérapie de continuation (Alby et al. 2014, Zisselman et al.2007, Navarro et al.2008) Plusieurs travaux : amélioration de la tolérance cognitive avec l’espacement des séances (APA 2001, smith et al. 2010) DANS TOUS LES CAS LA TOLERANCE COGNITIVE DOIT ÊTRE RIGOUREUSEMENT REEVALUEE ( Toutes les 3 séances selon l’APA 2001) Modalités pratiques Pas de consensus international (adapté à l’évolution clinique) : Schéma d’espacement des séances : fixe ou flexible? (Denise Brown et al. 2014) et la durée totale du M-ECT Majorité des rechutes sont précoces : quelques semaines: vigilance à la phase initiale après la cure ECT où le traitement pharmaco n’est pas suffisamment efficace (Kaija et al. 2012) 6 11/06/2015 Quels patients à risque de rechute Sévérité de l’état dépressif avec symptômes résiduels à la fin de la cure ECT Resistance aux médicaments Dépression psychotique Mélancolique Troubles de la personnalité Modalités pratiques Non résistance pharmacologique : continuation pharmacologique seule Si rechute ou récurrences : C-ECT puis M-ECT RECHUTES ECT CURE C-ECT TTT PHARMACOLOGIQUE M-ECT TTT PHARMACOLOGIQUE Résistance pharmacologique : C-ECT 6 mois associée au traitement pharmacologique débuté précocement Baisse progressive de la fréquence des séances Si réémergence symptomatique : Nombre limité de séances rapprochées (3-4) M-ECT 2 ans : baisse progressive 1/5 : 1/6 : 1/7 : 1/8 ( deux ans) suffisent pour obtenir de nouveau une rémission 7 11/06/2015 Modalités pratiques Surveillance de la C/M-ECT : Efficacité : réévaluation psychiatrique : 1/mois Sécurité : consultation anesthésie tous les 6 mois (APA 2001) ECG/ par an Tolérance clinique cognitive tous les 3 mois et bilan neuropsychologique/ an. Consentement renouvelé tous les 6 mois Quelques chiffres dans notre unité Etude rétrospective sur dossier de 2011-2014 72 patients ECT cure 34% ont eu C-ECT: 25 patients 56% patients M-ECT : 14 patients Diagnostics 84% Dépression sévère dans le cadre de trouble de l’humeur uni ou bipolaire 87% (Russel et al. 2003), 84% (Zaki et al.2009) 16% Schizophrénie et trouble schizo-affectif 12% (Russel et al. 2003), 16% (Zaki et al.2009) Sexe : Prédominance féminine 80% femmes 20% hommes 72% (Russel et al. 2003), 60% Âge : moyen 60 ans 44% : plus de 65 ans 32% 50-65 ans 8 11/06/2015 Quelques chiffres dans notre unité Efficacité Moyenne du nombre de jours d’hospitalisation un an avant et un an après ECT : 113 jours avant / 59 jours après ECT; diminution de 52% 72/43 jours : 59% (Zaki et al.2009) Diminution de 74% dans l’étude de oderberg et al.2008 Raisons de l’arrêt des C-M ECT 28% sont en cours et 72% arrêt 50% : Retrait du consentement 44% : Résultat optimal et durable 6% : Résultat insuffisant Difficulté d’espacement (récurrences) relais rTMS? SCP? Conclusion Taux de rechute important et précoce après cure ECT ECT de continuation et de maintenance apporte un bénéfice et devrait être proposée aux patients avec des antécédents de trouble récidivant Résistance médicamenteuse Rechute après cure ECT Hétérogénéité et manque de puissance des études : pas de protocoles consensuellement admis Des études prospectives, contrôlées avec des échantillons plus importants permettraient une meilleure évaluation de l’efficacité et de l’innocuité de l’ECT C/M. 9