Raisonnement logique
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Raisonnement logique
2nde I D. Vavasseur Raisonnement logique Les implications dans le raisonnement mathématique I.1 L’implication - L’équivalence EXERCICE no 1 (De la logique en français) Une réunion de cosmonautes du monde entier a lieu à Paris. Les cosmonautes américains portent tous une chemise rouge. 1. À l’aéroport on voit quelqu’un qui porte une chemise blanche. Est-il cosmonaute américain ? 2. À côté de la personne précédente, on voit quelqu’un qui porte une chemise rouge. Est-il cosmonaute américain ? 3. Le haut-parleur annonce l’arrivée d’un cosmonaute russe. Porte-t-il une chemise rouge ? 4. Dans le hall, on voit un cosmonaute américain qui porte un manteau. Porte-t-il une chemise rouge ? Définition 1 La proposition « si A, alors B » est une implication. On dit aussi « A implique B » et on le note « A ⇒ B ». A représente l’hypothèse et B la conclusion. Exemple : si la personne est un cosmonaute américain, alors elle porte une chemise rouge. Pour démontrer que l’implication « A ⇒ B » est vraie, on suppose que A est vraie et on montre que B est alors vraie. La proposition réciproque de « si A, alors B » est « si B, alors A ». La réciproque d’une implication vraie peut être vraie ou fausse. Exemple : si la personne porte une chemise rouge, alors c’est un cosmonaute américain EXERCICE no 2 (Géométrie : fabrique d’implications) 1. Étudier si les affirmations suivantes sont vraies. Justifier vos réponses. (a) Si K est le milieu de [AB], alors KA = KB. (b) Si KA = KB, alors K est le milieu de [AB]. (c) Si K est le milieu de [AB], alors KA + KB = AB. (d) Si KA + KB = AB alors K est le milieu de [AB]. (e) Si K appartient à [AB], alors KA + KB = AB. (f) Si KA + KB = AB, alors K appartient à [AB]. 2. On donne ci-dessous des phrases ou des égalités. M ′ est l’image de M ′ IM = IM par la symétrie de centre I ′ I est le milieu de [M M ] I appartient à [M M ′ ] Écrire toutes les implications vraies. -1- M ′ appartient à (IM ) IM + IM ′ = M M ′ 2nde D. Vavasseur Raisonnement logique Définition 2 Si une proposition et sa réciproque sont vraies, on dit qu’elles forment une équivalence. Par exemple, la proposition « si les côtés d’un quadrilatère sont parallèles deux à deux, alors ce quadrilatère est un parallélogramme » et sa réciproque « si un quadrilatère est parallélogramme, alors ses côtés sont parallèles deux à deux » sont vraies. Elles forment donc une équivalence et on peut écrire « un quadrilatère est un parallélogramme si, et seulement si, ses côtés sont parallèles deux à deux. » EXERCICE no 3 (Expression algébrique et notions sur les fonctions) 1. Résoudre l’équation (x − 3)2 = (x + 9)2 . 2. Voici quelques propositions, où A et B sont des nombres réels : (P 1) : A2 = B 2 (P 2) : A = B (P 3) : A = −B (P 4) : (A + B)(A − B) = 0 (P 5) : A = B ou A = −B (P 6) : A = 0 ou B = 0 (a) Quelles sont les implications du type (P 1) ⇒ . . . vraies pour tous A et B réels ? (b) Parmi les propositions (P 2) à (P 6), identifier celles qui impliquent la proposition (P 1) (pour tous A et B réels). (c) Quelles sont les propositions équivalentes (pour tous A et B réels) ? EXERCICE no 4 (Géométrie vectorielle) Dans chaque cas, dire si l’implication « H implique H’ » est vraie puis si l’implication « H’ implique H » est vraie puis donner les propositions équivalentes. ÐÐ→ 1. H : « C est l’image du point A par la translation de vecteur BD » H’ : « ABCD est un parallélogramme de centre O » 2. H : « ABCD est un parallélogramme de centre O » H’ : « O est le milieu de [AC] » Ð→ 3 3. H : « EF ( ) » 4 H’ : « E(0; 2) et F (3; 6) » 4. H : « Les points I, J et K sont alignés » Ð→ Ð→ H’ : « IJ = IK » I.2 Conditions nécessaires et suffisantes EXERCICE no 5 (Inéquations et carrés) 1. On s’intéresse à la condition x2 > 4. On dresse une liste de 5 propositions : (1) x > 3 (2) x > 1, 9 (3) x < −10 (4) x < −3 ou x > 3 (5) x < −2 ou x > 2. (a) L’implication (1)⇒ x2 > 4 est-elle vraie ? (b) Dresser la liste des implications du type ⋅ ⋅ ⋅ ⇒ x2 > 4 qui sont vraies. (c) Dresser le liste des implications du type x2 > 4 ⇒ . . . qui sont vraies. 2. Conditions nécessaires - suffisantes : Ex : x > 3 implique x2 > 4 : -2- 2nde D. Vavasseur Raisonnement logique (a) On dit que x > 3 est une condition suffisante pour que x2 > 4. Cette condition n’est pas nécessaire : par exemple x > 2, 5 convient aussi. Indiquer si chacune des conditions est suffisante pour que x2 > 4 : x > 100 x > 106 x > 1, 9 x < −2 x < −2 ou x > 2 x < −10 x < −2, 1 x < −3 ou x > 3 x < 0 x < −1 (b) Parmi celles qui sont suffisantes, indiquer celle qui est également nécessaire. EXERCICE no 6 (Géométrie) Sur un forum mathématique, P31415 a posé la question suivante : « Pour demain, je dois faire un exercice où on me demande de démontrer que ABCD est un parallélogramme, je ne sais pas comment m’y prendre. » Prof répond : « Connais-tu une condition suffisante pour que ABCD soit un parallélogramme ? » P31415 : « Non ! » Ð→ ÐÐ→ M271 : « AB = DC » X007 : « AB = CD » Ð→ ÐÐ→ Z97910 : « AB et DC colinéaires » GNI : « (AB) et (BC) parallèles » Ð→ Ð→ E=MC2 : « AD = BC » A000 : « AC = AB + AD » 1. (a) Parmi ces conditions, certaines sont effectivement suffisantes. Lesquelles ? (b) En proposer d’autres. 2. (a) Parmi les conditions ci-dessus certaines ne sont que nécessaires. Lesquelles ? (b) En proposer d’autres. II Les quantificateurs II.1 Quantificateurs et égalités - Quantificateurs et implications EXERCICE no 7 Soit f la fonction définie sur R par : f (x) = x2 + 4x − 9 1. Montrer que f (x) = (x + 2)2 − 13. 2. Résoudre f (x) = 4x + 1. EXERCICE no 8 1. Dans le domaine géométrique : A et B sont deux points distincts du plan. Dans quel cas (conditions sur le point M ) ces égalités sont-elles vraies ? ÐÐ→ ÐÐ→ Ð→ AM + M B = AB ÐÐ→ ÐÐ→ Ð → MA + MB = 0 ÐÐ→ ÐÐ→ Ð → AM + M B = 0 2. Dans le domaine algébrique : Ces égalités et inégalités sont-elles vraies ou fausses ? (x + 1)2 = x2 + 2x + 1 (x + 1)2 = x2 + 1 2x + 3 > 4x − 5 x2 + 1 > 0 x2 ⩾ 0 x2 > −3 -3- x2 < x + 3 x2 ⩾ x − 2 2nde D. Vavasseur Raisonnement logique Définition 3 On considère les deux égalités suivantes dans lesquelles x est un nombre réel (x + 1)2 = x2 + 2x + 1 (1) (x + 1)2 = x2 + 1 (2) L’égalité (1) est connue depuis la 3ème comme une identité remarquable, on peut remarquer que pour tout réel x l’égalité (1) est vérifiée, dans ce cas on écrit : « pour tout x appartenant à R, (x + 1)2 = x2 + 2x + 1 » « Pour tout » est appelé quantificateur universel. On peut penser que l’égalité (2) est fausse. Et pourtant pour x = 0, elle est vérifiée. Peut-on dire que l’égalité (2) est vraie ? Non, car pour x = 1, cette égalité n’est pas vérifiée. La phrase est vraie si on écrit : « il existe un réel x tel que (x + 1)2 = x2 + 1 » . « Il existe » est appelé quantificateur existentiel. Remarque — « il existe » signifie « il existe au moins un » ; « on peut choisir » peut remplacer « il existe » — « pour tout » se dit aussi « quel que soit » ou « étant donné » EXERCICE no 9 1. Vrai ou faux ? (a) Pour tout x ∈ R, il existe y ∈ R tel que y > x. (b) Pour tout x ∈ R et pour tout y ∈ R, on a y > x. (c) Pour tout x ∈ R et pour tout y ∈ R, on a y 2 > x. (d) Pour tout x ∈ R− et pour tout y ∈ R, on a y 2 ⩾ x. (e) Il existe x ∈ R tel que pour tout y ∈ R on ait y 2 ⩾ x2 . (f) Pour tout x ∈ R− , on a y 2 ⩾ pour tout y ∈ R. 2. En utilisant la représentation graphique de la fonction ci-dessous, recopier et compléter les phrases suivantes en utilisant soit « pour tout . . . on a . . . », soit « il existe (au moins) un . . . tel que . . . ». 2 b 1 -2 b b -1 1 2 b b -1 (a) . . . réel x . . . f (x) > 0 (b) . . . réel x . . . f (x) < 2 (c) . . . réel x . . . f (x) = 0 (d) . . . x ∈ [1; 2] . . . f (x) ⩾ 0 (e) . . . réel x . . . f (x) = −1 (f) . . . réel x . . . f (x) > − -4- 3 2 2nde Raisonnement logique II.2 D. Vavasseur La négation d’une propriété avec quantificateurs EXERCICE no 10 1. Donner la négation des phrases suivantes : (a) Tous les élèves sont présents. (b) Sonia a raté au moins un cours cette semaine. (c) Dorian prend son iPhone ou son iPod. (d) Pour tout x réel, f (x) > 0. 2. Donner l’évènement contraire des évènements suivants : (a) Tristan gagne au plus 1500 euros. (b) Sandrine veut une maison qui est de plain pied et qui fait plus de 160 m2 . (c) Tous les enfants de Bruno mesurent plus de 1,80 m. III III.1 Les ensembles et leurs relations Ensembles de nombres Les nombres sont connus depuis l’antiquité, mais il a fallu attendre le XIXe siècle avec des mathématiciens comme Cantor pour établir une classification des nombres : — N est l’ensemble des entiers naturels (1; 2; 10; 1024; . . . ). — Z est l’ensemble des entiers relatifs (1; 3; −5; 124; −2048; . . . ). — D est l’ensemble des nombres décimaux, qui ont un nombre fini de chiffres après la virgule 1 (0, 5; 12; −0, 458; ; . . . ). 5 a — Q est l’ensemble des nombres rationnels, qui sont de la forme avec a ∈ Z et b ∈ Z∗ b 1 −3 10 ( ; 5, 4; −26; ; ; . . . ). 3 7 4 √ 4 — R est l’ensemble des nombres réels ( ; −6; π; 2; 0, 512; . . . ). 3 III.2 Ensembles, sous-ensembles, appartenance, inclusion Définition 4 Appartenance : e ∈ E signifie que l’élément e est un élément de E. e ∉ E signifie que l’élément e n’est pas un élément de E. Inclusion : A ⊂ B signifie que tous les éléments de l’ensemble A appartiennent à l’ensemble B. A ⊄ B signifie qu’il existe un élément de l’ensemble A qui n’appartient pas à l’ensemble B. ∈ et ∉ se lisent « appartient à » et « n’appartient pas à ». ⊂ et ⊄ se lisent « est inclus dans » et « n’est pas inclus dans ». Propriété des ensembles de nombres : N ⊂ Z ⊂ D ⊂ Q ⊂ R. -5- 2nde D. Vavasseur Raisonnement logique EXERCICE no 11 1. Citer : (a) un nombre appartenant à R mais pas à Q ; (b) un nombre appartenant à Q mais pas à D ; (c) un nombre appartenant à D mais pas à Z ; (d) un nombre appartenant à Z mais pas à N ; 2. Compléter les phrases mathématiques avec les symboles ∈ et ∉. 1 1 23 −2 . . . [−2; 1[ ; 4 . . . [−3; 4[ ; 2π . . . ]7; 8[ ; − . . . [−1; − [ ; − . . . ] − 5; −4[. 3 6 5 3. Compléter les expressions suivantes à l’aide des symboles ∈ ; ∉ ; ⊂ ; ⊄. √ 1 N . . . Z ; R . . . N ; {−2} . . . R ; 16 . . . N ; π . . . N ; . . . D ; {−2; 1; 6} . . . ] − 1; +∞[ ; 3 [1; 2] . . . ] − ∞; 5[ ; [1; 2] . . . ] − ∞; 2[ ; 0 . . . ] − 1; 4[∩[1; +∞[ ; ] − 0, 6; +∞[. . . ] − 1; +∞[. EXERCICE no 12 Compléter à l’aide des symboles = ; ∈ ; ∉ ; ⊂ ; ⊄. 1. A = {△; ◻; ◯} et B = {◻; ⊡; ◇; △} ◇...A; {◻; ⊡; ◇; △} . . . A ∩ B ; {◻; △} . . . A ∩ B ; ◯...A ∩ B ; {△; ◻; ◯} . . . B ; {◯} . . . A ∪ B ; {◻; ⊡; ◇; △} . . . A ∪ B ; ◻...A ∩ B ; {◻; ⊡; ◇; △; ◯} . . . A ∪ B. 2. A et B sont deux ensembles distincts non vides, tels que A ∩ B ≠ ∅ ; A ⊄ B et B ⊄ A. (On pourra s’aider d’un schéma.) A...A ∩ B ; III.3 A ∩ B ...A ∪ B ; A ∩ B ...B ∩ A; A...A ∪ B ; Intersection, réunion, et/ou, contraire EXERCICE no 13 1. Compléter les phrases suivantes à l’aide de « et » ou « ou ». (a) xy = 0 équivaut à x = 0 . . . y = 0. (b) xy ≠ 0 équivaut à x ≠ 0 . . . y ≠ 0. x (c) = 0 équivaut à x = 0 . . . y ≠ 0. y (d) −5, 0 et 5 sont des entiers naturels . . . des entiers relatifs. (e) (x + 3)(2x − 3) = 0 pour x + 3 = 0 . . . 2x − 3 = 0. (f) L’intervalle ]7; 10[ contient les réels plus grands que 7 . . . plus petits que 10. (g) R est l’ensemble des réels tels que x ⩽ 3 . . . x > 0. (h) 2, 8, 6, 10, 15, 20 sont des entiers pairs . . . supérieurs à 12. 2. Déterminer les intervalles suivants (on pourra s’aider d’une droite graduée) : (a) les réels supérieurs à 10 ou inférieurs ou égaux à 12 ; (b) les réels compris entre -5 et 7 ou supérieurs ou égaux à 3 ; (c) les réels positifs ou nuls et inférieurs ou égaux à 25 ; (d) les réels supérieurs à 6 ou négatifs ou nuls. -6- A ∩ B . . . B.