l`art de celebrer les lieux et la decoration

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l`art de celebrer les lieux et la decoration
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Caecilia 2/2001 : Liturgie
© Union Sainte Cécile – Strasbourg
L'ART DE CELEBRER ... LES LIEUX ET LA DECORATION
Le chapitre V de la Présentation générale du
Missel romain (PGMR) est consacré à "la disposition et à la décoration des églises pour la célébration de l'eucharistie". Après deux citations rappelant les principes généraux, nous résumerons ou
commenterons quelques points particuliers.
"L'ornementation de l'église doit viser à une noble simplicité plutôt qu'à un luxe pompeux. Pour
choisir les éléments concourant à sa beauté, on
aura souci de la vérité des choses et l'on cherchera
à assurer l'éducation des fidèles et la dignité de
tout le lieu sacré" (PGMR n° 279).
On s'efforcera sérieusement d'observer les exigences de l'art même pour les objets de moindre
importance, dans lesquels une noble simplicité
s'associera toujours à la propreté" (PGMR n° 312).
L'AUTEL
Il est normalement fixe (mais il y a aussi des
autels mobiles), et doit être fait de matières nobles
et solides (cf. PGMR, n° 259 à 267). Il est à la fo is
autel, c'est-à-dire lieu où est sacramentellement
rendu présent le sacrifice de la croix, et table du
repas du Seigneur. Le prêtre ne doit donc s'y tenir
que de la présentation des dons à la communion ;
on n'y dépose que ce qui servira à l'eucharistie, et
seulement à partir de l'apport par les fidèles du
pain et du vin. Les chandeliers peuvent être sur
l'autel ou, mieux, autour de lui, si le lieu le permet.
LE SIEGE DE PREDIDENCE
Nous en avons déjà parlé ("L'art de célébrer n°
4", dans Célébrer n° 260). Rappelons seulement
que c'est le lieu où se tient, debout ou assis, le
prêtre qui préside l'assemblée sauf, d'une part,
lorsqu'il proclame l'Evangile et fait l'homélie, et,
d'autre part, durant la liturgie eucharistique de la
présentation des dons à la communion. Ce lieu doit
donc avoir, si c'est nécessaire, son propre micro et
un petit pupitre sauf si un servant de messe présente le Missel.
L'AMBON
C'est le lieu d'où est proclamée la parole de
Dieu, mais d'où l'on peut aussi faire l'homélie et la
prière universelle et seulement cela, c'est-à-dire
que l'on n'y fait pas l'animation des chants ou les
annonces. Par respect de cette parole de Dieu,
l'ambon doit être stable et non un simple pupitre
déplaçable à volonté.
Ajoutons que dans le cas d'une restauration du
choeur (sanctuaire), on veillera à ce qu'il y ait une
unité de style, si ce n'est de matière, entre ces trois
lieux : autel, siège et ambon. A cet effet, il convient
de consulter la Commission diocésaine d'art sacré.
LE LIEU DE L'ANIMATION
Après ce que nous avons dit de l'animation du
chant ("L'art de célébrer n° 6", dans Célébrer n°
262), on peut se risquer à dire que si l'animateur
doit se tenir en un lieu précis, il n'est pas évident sauf peut-être pour de très grandes assemblées qu'il ait besoin d'un pupitre. Il suffit qu'il tienne sa
partition d'une main tout en faisant un geste de
l'autre, s'il est nécessaire qu'il en fasse.
LES FLEURS
La PGMR ne parle pas des fleurs mais elles
font partie de la décoration ("L'art de célébrer n°
22", dans Célébrer n° 278) au sens noble de ce
terme. Par elles, la création est associée à la
louange, c'est pourquoi les fleurs doivent parler
pour elles-mêmes : elles ne sont pas un langage
codé pour transmettre un message. Rappelons
encore qu'il 'peut être bon de varier les lieux fleuris
en veillant à ne pas masquer ni gêner l'accès à
l'ambon ou à l'autel (y compris par-devant) qui
restent les éléments essentiels que les fleurs ont
alors pour rôle de souligner et de mettre en valeur.
LES AFFICHES, PANNEAUX OU BANDEROLES
La PGMR n'en parle pas non plus, mais c'est
une coutume qui s'amplifie que d'utiliser affiches,
panneaux ou banderoles pour marquer une circonstance particulière. D'abord, il est indispensable
que les objets aient une réelle qualité artistique.
Ensuite, il n'est pas évident que cette décoration
doive être dans le choeur, d'autant que celui-ci est
souvent d'un style marqué et comporte souvent
des oeuvres d'art. On préférera alors la disposer
sur un pilier ou à l'entrée de l'église en veillant à ce
que celle-ci ne soit pas trop chargée.
Pour que les sens de l'autel puisse être saisi, il
n'est pas opportun de le transformer en support de
panneau ou de décoration. On le dira même des
panneaux faits par des enfants. On comprend très
bien qu'ils soient honorés et donc placés à un endroit bien visible ... mais pas devant l'autel ou l'ambon : ceux-ci sont là pour désigner l'action qui s'y
déploie : l'action de grâce du Christ à jamais vivant
; la parole de Dieu manifestée par le Christ vivant.
A propos des panneaux faits par les enfants, on
peut ajouter que ceux-ci doivent être des moyens
pour leurs permettre d'entrer dans la rencontre du
Christ qui les conduit au Père. Il n'est pas évident
que ces panneaux remplissent bien ce rôle lorsqu'ils sont placés devant les enfants, tel un miroir
qui les renvoi à ce qu'ils sont.
Quant aux icônes, il faut rappeler qu'elles sont
beaucoup plus que de simples représentations
dans les liturgies orientales ; elles manifestent la
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présence même du Christ et des saints au coeur
de l'assemblée, unissant la liturgie terrestre (notre
célébration) à la liturgie céleste. Il ne faudrait pas
les réduire à n'être que des objets décoratifs,
même pour accompagner la prière. Ce serait
contraire à la démarche oecuménique à laquelle
nous sommes tous invités ; il nous faut d'abord
respecter profondément nos frères d'Orient et leurs
pratiques cultuelles.
CNPL, magazine Célébrer n° 298