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Ses héritiers anglais…
Avant de parler de l’héritage de Gainsbourg proprement dit, il est intéressant
d’examiner les reprises qui ont été faites jusqu’à présent des morceaux de
Gainsbourg. Mettons à part les quelques séries de remixes qui sont sorties et qui ne
présentent guère d’intérêt, comme ce « I love Serge » assez décevant qui
rassemblait notamment Howie B, Snooze alias Dominique Dalcan, et Bob Sinclar.
Concentrons-nous sur les « vraies » reprises, cet art à part entière qui est une subtile
alchimie et où chacune des deux entités, celle d’origine et la nouvelle, doit apporter
sa contribution…
L’Anglais Jimmy Somerville, ex-Communards et Bronski Beat, a été l’un des
premiers à utiliser le potentiel de Gainsbourg, avec sa reprise de « Comment te dire
adieu » en 89. L’Australien Mick Harvey, compagnon de Nick Cave, détient une sorte
de palme de la reprise « gainsbourienne » puisqu’il a consacré deux albums entiers
à son répertoire, avec ses textes traduits en anglais, en 95 et 97. La même année,
l’Américain John Zorn réalisait son hommage judéo-avant-gardiste que nous avons
déjà évoqué. Tout récemment, Jef Lee Johnson, un chanteur-guitariste noir
américain inclassable qui a joué avec des gens aussi divers que Michel Portal et
D’Angelo, a repris « Sorry angel »sur son dernier album et il a chanté « La ballade de
Melody Nelson » au festival de jazz de Montreux…
Le point commun de toutes ces reprises, c’est qu’elles sont toutes le fait de
musiciens de culture anglophone. Ce n’est pas un hasard. D’abord, cela prouve
l’internationalité, ou la « mondialité » au sens anglais du terme, de l’influence de
Gainsbourg sur la musique populaire contemporaine. Il s’agit même plus qu’une
influence : c’est un impact très fort, une véritable onde de choc qui rejaillit
régulièrement depuis sa mort en 1991 sur toute une scène plutôt raffinée de
musiciens de rock et de pop. Il suffit d’écouter Beck, ou Brian Molko, le chanteur de
Placebo, tous les deux très marqués par Gainsbourg.