Slick un modèle de foire à taille humaine, Christian Gattinoni

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Slick un modèle de foire à taille humaine, Christian Gattinoni
Slick un modèle de foire à taille humaine
mercredi 7 novembre 2012, par Christian GATTINONI
Chen Zhen
L’automne marque la vraie rentrée de l’art contemporain dans la Capitale. Cette année
beaucoup de déçus de la FIAC ont trouvé dans deux foires de plus petite dimension
Cutlog et surtout Slick de quoi satisfaire leur appétit d’œuvres. Retour sur ces deux
évènements récents.
Le choix de lieux pas si nombreux à Paris pour accueillir dignement ce genre de
manifestation collective détermine aussi le nombre de galeries présentées. Pour
sa 4 ième édition Cutlog s’abritait de nouveau sous les fresques du Palais de la
Bourse du Commerce. Son directeur Bruno Hadjaj a réussi à pérenniser de
nombreux partenariats dont celui avec Arte, qui accompagne un choix de films et
vidéo d’artistes.
Si les galeries françaises et européennes y étaient les plus nombreuses on y
trouvait aussi des représentants suisses, américains ou chinois. Cela nous
permettait de retrouver à la galerie Intuiti la belle aventure formelle des figures
de chaises de Philippe Soussan, ou de découvrir une sculpture d’un cœur
traversé d’un liquide noirâtre imaginée par Alessandro Brighetti pour sa galerie
italienne.
L’un des plus intéressants ensembles était exposé par Steven Marc à la galerie
Lazarew où ses « figurations déconstructivistes », mettait en valeur diverses
apparences toutes plus inquiétantes les unes que les autres des visages du
pouvoir, dont il questionne ainsi la nature avec radicalité Le Pouvoir est il une
drogue dure ? La jeune foire trouvera aussi une présentation new yorkaise en
mai prochain. A suivre donc.
Pour sa 7° année Slick s’est donné un espace plus central que la tente près du
Palais de Tokyo, plus convivial aussi, le Garage, 66, rue de Turenne. En ces
périodes de crise le système des très grosses manifestations ne correspond plus
à la réalité du marché. La recherche de qualité a donc primé. Johan Tamer
Morael et Laurent Boudier accueillaient cette année une quarantaine de galeries,
principalement françaises et européennes. Parmi les plus reconnues on était
toujours intéressés à retrouver les choix de Martine et Thibault Delachâtre
(Gérard Deschamps) ou de Suzanne Tarasiève avec les toiles de Romain Bernini.
La Flatland Gallery d’Amsterdam proposait son bestiaire fantastique sculpté
notamment par Carolein Smit.
Une photographie de qualité y était présente avec les non-lieuxde jeux vidéo
recadrés par Thibault Brunet –galerie Binôme-, les carcasses animales et leurs
traces dans la neige finlandaise de Julie Fischer (MV. Gallery) et l’excellent choix
de la galerie des Petits Carreaux avec une des artistes anglaises du postféminisme trop rarement montrée en Frabnce Sharon Kivlan, son humour
répondait à la sensualité des corps du toujours excellent plasticien Yves
Trémorin.
Alors que les pratiques mixtes très novatrices se font de plus en p^lus rares on
pouvait apprécier les portraits caviardés de sérigraphie à l’encre bleue de Manon
Harrois à la galerie rémoise Marie-José Degrelle. Un stand entier de wall drawing
sur photo et cloison mêlait au tirage original des interventions de dessins
assistés à l’ordinateur et de reprises manuelles. Cette remise en lignes du
paysage par Bertrand Flachot pour la galerie Felli constituait le plus intéressant
des Projets spécifiques constitué pour cette foire.
Un face à face de haute tenue mettait en relation la galerie belge Angélique de
Leusse et un des plus intéressants éditeurs de livres d’artiste. A la galerie sont
représentés aussi bien Gilles Barbier qu’Ann Veronica Janssens ou Julien Opie,
sur le stand était présentée la très émouvante Maison du Cœur, une sculpture de
bougies de Chen Zhen. Dans l’espace de Bernard Chauvaut éditeur on pouvait
apprécier des éditions limitées d’une exceptionnelle qualité où se retrouvaient
Peter Downsbrough, Hamish Fulton, Shipta Gupta et surtout un ensemble de
dessins architecturaux, cartes abstraites de la série « Die Architektur des Orgien
Mysterien Theater ».
Ce genre de confrontation suffirait à défendre ce type de foire dont on pourra
retrouver l’édition bruxelloise du 17 au 21 avril prochain.

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