EN BREF - Santé et café

N EUR O LO G IE
A LA UNE
CAFÉ ET MALADIE D'ALZHEIMER
Quels sont les composés potentiellement actif s ?
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EN BREF
• Caf é, cognition et humeur
La caf éine, mais aussi les acides chlorogéniques
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• L'ef f et de la caf éine sur l'éveil
Rôle des récepteurs de l'adénosine situés dans l’écorce du noyau accumbens
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• Action du caf é sur la cognition et le potentiel anti-oxydant du cerveau
Un mécanisme possible dans le déclin cognitif lié à l’âge ?
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• Caf é et risque d'AVC
Ef f et positif d'une consommation modérée
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CAFÉ ET MALADIE D'ALZHEIMER
QUELS SONT LES COMPOSÉS POTENTIELLEMENT ACTIFS ?
Une é quipe de l'unive rsit é de Flo ride a dé co uve rt que la caf é ine
n'e st pas le se ul co m po sé du caf é po t e nt ie lle m e nt act if dans la
m aladie d'Alzhe im e r. Le s ré sult at s de le urs re che rche s o nt é t é
publié s dans J o urnal o f Alzhe im e r Dise ase de juin de rnie r.
D e s études épidémio lo giques rétro spectives et pro spectives o nt mo ntré
q u e l'augmentatio n des appo rts en café o u caféine au co urs du
vieillis s em ent réduirait le risque de dévelo pper la maladie d'Alzheimer.
L'équipe
de l'Université de Flo ride avait également mo ntré que
l'administratio n à lo ng terme de caféine dans un mo dèle de so uris
transgéniques présentant la maladie pro tège des tro ubles co gnitifs et réduit
les taux et dépô ts cérébraux de peptide β-amylo ïde (Aβ) en supprimant de
faço n co njo inte l’activité des β et γ-secrétases.
C e tte équipe a aussi évalué l'actio n du café caféiné o u no n sur les
co ncentratio ns de plusieurs cyto kines plasmatiques, en co mparaiso n à la
caféine seule. Dans un mo dèle de so uris transgéniques de la maladie
« LA CAFÉINE AGIRAIT EN
SYNERGIE AVEC
D'AUT RES MOLÉCULES DU
CAFÉ »
EN SAVOIR PLUS
1. Cao C, Wang L, Lin X e t al.
Caffe ine s yne rg iz e s with
ano the r c o ffe e c o mp o ne nt to
inc re as e p las ma G CSF: linkag e
to c o g nitive b e ne fits in
Alz he ime r’s Mic e . J o urnal o f
Alz he ime r’s Dis e as e 2011 ; 24 :
1–13.
d'Alzheimer co mparées aux no n-transgéniques d'une même po rtée,
l'administratio n de café caféiné augmente dans les deux so uches les taux
plasmatiques de GCSF (granulo cytes-co lo ny stimulating facto r),
d'interleukine (IL)-10 et d'IL-6. Cet effet n’est pas o bservé après
l’administratio n chro nique de caféine seule o u de café décaféiné. Ceci
indique que l’augmentatio n spécifique de ces tro is cyto kines est le résultat
de la synergie entre la caféine et un autre co nstituant du café, no n identifié à
ce jo ur.
L'augm entatio n du taux de GCSF liée à l’administratio n à lo ng terme de
café caféiné est particulièrement intéressante car elle est étro itement
co rrélée à une augmentatio n de la mémo ire de travail ce qui n’est pas le
cas des autres cyto kines. Le GSCF amélio rerait les perfo rmances
co gnitives dans le mo dèle de so uris Alzheimer via 3 mécanismes : le
recrutement de cellules so uches pro venant de la mo elle o sseuse qui se
différencient en cellules micro gliales et participent à la dégradatio n des
p l a q u e s β-amylo ïdes, la stimulatio n de la synapto genèse et de la
n e u r o g e n è s e hippo campique. Ces mécanismes po urraient être
co mplémentaires de l’effet suppresseur de la caféine sur la pro ductio n
d’Aβ.
C e s premiers résultats mo ntrent que la caféine agirait en synergie avec
d'autres mo lécules du café, ce qui co nférerait au café des actio ns
thérapeutiques multiples sur la maladie d’Alzheimer.
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CAFÉ, COGNITION ET HUMEUR : LA CAFÉINE,
MAIS AUSSI LES ACIDES CHLOROGÉNIQUES
Le rô le po sitif de la caféine sur la co gnitio n et sur le co mpo rtement est
maintenant bien établi, particulièrement dans des co nditio ns de
vigilance réduite. Le café co ntient également beauco up d'autres
substances, do nt des co mpo sés phéno liques tels que l'acide férulique,
l'acide caféique o u les acides chlo ro géniques, qui o nt mo ntré des
pro priétés anti-o xydantes. En particulier, les acides chlo ro géniques
so nt présents en abo ndance dans le café. Les auteurs d'une étude
parue dans Psycho pharmaco lo gy o nt testé les effets de ces mo lécules
sur la co gnitio n et l'humeur.
A cette fin, ils o nt examiné les effets du café caféiné o u décaféiné
co ntenant une quantité no rmale o u élevée d’acides chlo ro géniques.
La co gnitio n et l'humeur étaient évaluées par des tests
co mpo rtementaux (tests de lecture visuelle, reco nnaissance faciale des
émo tio ns…) et une mesure des po tentiels évo qués en EEG.
L'expérience a été réalisée de manière rando misée, en do uble aveugle
et en cro sso ver, chez 39 sujets âgés de 62,5 ans en mo yenne (53-79
ans). Les mesures so nt effectuées à l'inclusio n et après l'abso rptio n de
3 tasses de café.
Co mparé au café décaféiné à teneur no rmale en acides chlo ro géniques
ou
au placebo , le café caféiné (à teneur no rmale en acides
chlo ro géniques) exerce un effet po sitif marqué sur l'humeur (relaxatio n,
vigilance, satisfactio n et humeur générale), et l’attentio n ; il réduit la
fatigue mentale, les céphalées, la fatigue et les tensio ns.
Dans une mo indre mesure, le café décaféiné à fo rte co ncentratio n en
acides chlo ro géniques influe également po sitivement sur l'humeur et
l'attentio n (spécifiquement sur la vigilance et la diminutio n des
céphalées et de la fatigue mentale) en co mparaiso n avec le café
décaféiné à teneur no rmale en acides chlo ro géniques.
Ces do nnées suggèrent que les acides chlo ro géniques co ntenus dans
le café po urraient à eux seuls influencer l'humeur et les capacités
co gnitives.
1. Cro p le y V, Cro ft R, Silb e r B e t
al. Do e s c o ffe e e nric he d with
c hlo ro g e nic ac id s imp ro ve
mo o d and c o g nitio n afte r ac ute
ad minis tratio n in he althy
e ld e rly? A p ilo t s tud y.
Ps yc ho p harmac o lo g y 2011, DO I
10.1007/s 00213-011-2395-0.
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L'EFFET DE LA CAFÉINE SUR L'ÉVEIL
PASSERAIT PAR LES RÉCEPTEURS DE
L'ADÉNOSINE SITUÉS DANS L’ÉCORCE DU NOYAU
ACCUMBENS
Laz arus M, She n HY, Che ras s e Y e t
al. Aro us al e ffe c t o f c affe ine
d e p e nd s o n ad e no s ine a2a
re c e p to rs in the s he ll o f the
nuc le us ac c umb e ns . J Ne uro s c i
2011 ; 31 : 10067-75.
L a caféine est un antago niste de l'adéno sine. En blo quant les
ré ce p te u rs A2A cérébraux, elle accro ît la vigilance, mais les
mécanismes précis et les neuro nes spécifiquement mis en jeu dans ce
pro cessus n'étaient jusqu'à présent pas bien identifiés. Une équipe
japo naise de l'Université d'Osaka s'est intéressée à ce sujet, dans un
article du Journal of Neuroscience de juillet dernier.
L e s auteurs o nt utilisé une technique de kno ck-o ut chez le rat
perm ettant d'inhiber l'expressio n des récepteurs A2A de manière
lo calisée dans les régio ns exprimant fo rtement ces récepteurs. Elle a
permis d'iso ler avec précisio n les neuro nes to uchés par la caféine : il
s'agit de ceux situés dans l'éco rce du no yau accumbens alo rs que leur
inactivatio n dans le cœur de ce même no yau et les ganglio ns de la
base n’a aucune co nséquence sur l’état de vigilance.
L e s auteurs pro po sent dans leur publicatio n un mo de d'actio n
schématique de la caféine au niveau de la zo ne de co ntrô le de l'éveil :
des
so mno gènes endo gènes, tels que l'adéno sine o u les
pro staglandines, engendrent le so mmeil par l'activatio n de neuro nes au
niveau du no yau ventro latéral préo ptique, lui-même inhibant les régio ns
de l'éveil (hypo thalamus latéral, no yau tubéro mammilaire, et lo cus
co eruleus). L'adéno sine en agissant au niveau des récepteurs A2A de
l'éco rce du no yau accumbens exerce des effets inhibiteurs sur les
circuits de l'éveil via une transmissio n GABAergique. La caféine,
antago niste des récepteurs A2A, blo querait cet effet, favo risant l'éveil.
Ac tio n d e la c afé ine s ur le c yc le é ve il e t s o mme il.
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ACTION DU CAFÉ SUR LA COGNITION ET LE
POTENTIEL ANTI-OXYDANT DU CERVEAU : UN
MÉCANISME POSSIBLE DANS LE DÉCLIN COGNITIF
LIÉ À L’ÂGE ?
D e s scientifiques brésiliens o nt évalué l'effet d'une co nso mmatio n
régulière de café chez le rat sur la fo nctio n co gnitive en relatio n avec le
système antio xydant au niveau cérébral . Ce dernier a été évalué par la
Ab re u RV, Silva-O live ira EM,
Mo rae s MFD e t al. Chro nic c o ffe e
and c affe ine ing e s tio n e ffe c ts o n
the c o g nitive func tio n and
antio xid ant s ys te m o f rat b rains .
Pharmac o l Bio c he m Be hav 2011 ;
d o i:10.1016/j.p b b .2011.06.010.
déterminatio n de l'activité de la glutathio n réductase (GR), de la
glutathio n péro xydase (GPx) et de la supero xyde dismutase (SOD),
a i n s i que par la pero xydatio n des lipides et la co ncentratio n en
glutathio n réduit. Les rats o nt reçu dès le sevrage (21 jo urs) dans leur
no urriture 3 % o u 6 % de café filtre o u 0,04 % o u 0,08 % de caféine (so it
20 o u 40 mg/kg de caféine co nso mmée par jo ur) et un gro upe témo in a
reçu une no urriture standard sans ajo ut. A 90 jo urs, les animaux étaient
so umis à des tâches co gnitives, puis sacrifiés.
L e s résultats indiquent que la prise de café, to ut co mme la caféine,
amélio rerait la mémo ire à lo ng terme (tests de reco nnaissance
d'o bjets ), sans affecter les activités lo co mo trices et explo rato ires de
l'animal. Parallèlement, l'ingestio n régulière de café o u de caféine réduit
l a péro xydatio n des lipides des membranes cellulaires cérébrales et
augmente la co ncentratio n en glutathio n réduit. Les activités de la GR et
de la SOD étaient augmentées, mais aucune variatio n de l'activité de la
GPx n'a été détectée.
Ces résultats réalisés chez le rat adulte jeune so nt en faveur d’un effet
po sitif de la co nso mmatio n régulière de café, aussi bien po ur amélio rer
les fo nctio ns cérébrales qu’accro ître la capacité antio xydante du
cerveau. Le rô le po tentiel de ces mécanismes dans les effets
pro tecteurs du café dans la préventio n du déclin co gnitif lié à l'âge
demande des études co mplémentaires afin de déterminer à quel degré
ces effets pro tecteurs persistent au co urs du vieillissement.
EN SAVOIR PLUS
CAFÉ ET RISQUE D'AVC : EFFET POSITIF D'UNE
CONSOMMATION MODÉRÉE
Lars s o n SC e t al. Co ffe e
c o ns ump tio n and ris k o f s tro ke : a
d o s e -re s p o ns e me ta-analys is o f
p ro s p e c tive s tud ie s . Am J
Ep id e mio l 2011 ; p ub lis he d o nline
ahe ad o f p rint.
Une méta-analyse s'est intéressée à l'effet de la co nso mmatio n de café
s ur le risque d'accident vasculaire cérébral. Les études pertinentes o nt
été identifiées dans la pério de de janvier 1966 à mai 2011. Le critère de
prise en co mpte était les études mesurant le risque de dévelo pper un
AV C selo n 3 catégo ries o u plus de co nso mmatio n de café. Onze
travaux o nt été sélectio nnés, regro upant 10 003 cas d'AVC et 479 689
participants . Une relatio n no n linéaire a été retro uvée entre
co nso mmatio n de café et risque d'AVC (p = 0,005). En co mparaiso n
des no n-co nso mmateurs, le risque relatif d'AVC était de 0,86 (IC 95 % :
0,78-0,84) po ur 2 tasses par jo ur, de 0,83 (0,74-0,92) po ur 3-4 tasses
par jo ur, de 0,87 (0,77-0,97) po ur 6 tasses par jo ur et de 0,93 (0,791,08) po ur 8 tasses par jo ur. Les résultats de cette méta-analyse
indiquent une relatio n inverse entre co nso mmatio n mo dérée de café et
risque d'AVC.
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