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ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie Apports des neurosciences et des technologies
Réalisation: www.laurentpischiutta.com
du 23 au 25 Mars 2016
FACULTé DE MéDECINE LA PITIé-SALPêTRIèRE - 105 boulevard de l’Hôpital 75013 PARIS
(Métro ligne 5 station Saint Marcel / Métro ligne 10 station Gare d’Austerlitz)
Programme Final / LIVRE DES ABSTRACTS
Contact : [email protected] - Inscriptions : 01 53 26 83 95 - Logistique : 09 73 53 14 67
Retrouvez sur le site internet www.arspg.org les programmes DPC
en partenariat avec le Département Formation Médicale Continue
Forts de notre héritage et guidés par nos valeurs d’excellence,
de respect des personnes et d’intégrité, nous mettons tout en
œuvre pour découvrir et procurer à ceux qui en ont besoin
des soins de qualité pour améliorer la vie de chacun.
- FRCPR00212 - Juin 2015 - © Lilly - Tous droits de reproduction réservés.
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29/07/2015 11:53
14
ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
PRéSIDENT DU CONGRèS
Pr. Emmanuel POULET (Lyon)
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Pr. Maurice FERRERI (Paris)
Pr. Charles-Siegfried PERETTI (Paris)
Pr. Florence THIBAUT (Rouen)
Pr. Maurice CORCOS (Paris)
Dr. Philippe LOEFFEL (Reims)
Dr. Philippe NUSS (Paris)
Dr. Harald SONTAG (Strasbourg)
Pr. Abdelkrim KELLOU (Alger, Algérie)
Dr. Amine MIHOUBI (Paris)
Dr. Idriss SADKI (Alger, Algérie)
Dr. Youcef OSMANI (Alger, Algérie)
Dr. Farid BOUCHENE (Alger, Algérie)
COMITÉ D’ORGANISATION
Pr. Charles-Siegfried PERETTI (Paris)
Pr. Florence THIBAUT (Rouen)
Dr. Harald SONTAG (Strasbourg)
Dr. Marie-Victoire CHOPIN (Paris)
Dr. Amine MIHOUBI (Paris)
ORGANISATION LOGISTIQUE
DSO
Eric TORDJMAN
Nadège SCOTTON
Sophie MARGERIDON
[email protected]
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie Apports des neurosciences et des technologies
Si la psychiatrie contemporaine est une discipline de plus en plus reconnue et validée, elle n’en
demeure pas moins extrêmement variable dans son expressivité et dépendante de l’évolution très
rapide des mentalités et des valeurs sociales et culturelles dans le monde. Ainsi, si la génétique,
l’imagerie, la neurophysiologie, la biologie moléculaire non seulement décrivent et valident les
troubles psychiatriques, mais aussi permettent de les soigner, l’évolution des mentalités et des
attentes sociétales ainsi que la mondialisation contraignent significativement les contours de notre
discipline. Cette dernière ne se résume décidemment pas à la somme des connaissances acquises
par les neurosciences.
Plusieurs mouvements parallèles, et qui semblent parfois s’ignorer, se développent conjointement.
D’un côté les neurosciences progressent à grand pas, portées par des technologies de plus en
plus sophistiquées comme l’optogénétique, des techniques de visualisation d’une précision
inégalée utilisées dans les projets du connectome humain (tenseur de diffusion et autres méthodes
d’imagerie computationnelles). D’un autre, un hiatus se creuse entre les entités cliniques telles
que nous les ont léguées l’histoire de la psychiatrie et les manifestations cliniques étudiées par les
méthodes d’exploration technologiques des troubles mentaux. Pour elles en effet, la segmentation
clinique classique des troubles n’est que faiblement compatible avec les lois génétiques, physiques
et biologiques. Enfin, l’évolution des mentalités et ce qu’il faut bien nommer une certaine « folie »
de notre monde contemporain donnent à voir de notre psyché collective des signes surprenant,
paradoxaux, apparemment inexplicables. La mission de santé publique de la psychiatrie se trouve
ainsi interrogée et aussi désarçonnée. Le grand enjeu contemporain semble donc bien d’identifier
au moins quelques opérateurs permettant de lier avancées des neurosciences et technologies,
sémiologie psychiatrique et attentes sociétales.
Si le propos de notre congrès cette année n’est bien entendu pas de prétendre définir les
passerelles entre ces champs, il cherche néanmoins à aider les cliniciens d’aujourd’hui à intégrer
dans les pratiques certaines des découvertes issues tant des nouvelles avancées des techniques
diagnostiques et thérapeutiques que de l’identification des nouveaux biotypes cliniques. S’il est
devenu presque « naturel » aujourd’hui de dicter à son téléphone un rendez-vous qui s’écrira de
lui-même sur notre ordinateur, en sera-t-il de même de l’usage des techniques d’imagerie pour
déterminer le meilleur traitement pharmacologique ou psychologique ou décider du recours à la
neurostimulation pour soigner par exemple les hallucinations, la cognition anxieuse, l’anhédonie
dépressive ? L’observation clinique du patient elle-même est l’objet de profonds remaniements.
A la clinique observée, se rajoute celle de l’éprouvé du patient, les deux se combinant avec
des marqueurs extrinsèques tels que l’âge du début des troubles, les antécédents génétiques,
le volume cérébral ou des marqueurs périphériques notamment inflammatoires et immunitaires.
Certains auteurs militent ainsi pour la modification des entités cliniques vers ce qu’ils nomment
des « biotypes ». Les cartes nosographiques sont donc en partie rebattues avec aujourd’hui deux
jeux presque indépendants pour jouer la partie. D’un côté, un cadre nosographique comme le
DSM ou la CIM et d’un autre les critères RDC (Research Diagnosis Criteria) pour la recherche.
Une clinique, deux approches : celle pour le quotidien ou l’évaluation médico économique et puis
celle pour la recherche. Une telle dichotomie est-elle viable ? Le clinicien a de quoi en perdre son
latin ce d’autant que le modèle psychodynamique éclaire bien souvent efficacement la clinique
qu’il observe. La recherche clinique progresse aussi avec la mise en place d’essais plus proches
de la pratique clinique, des molécules innovantes et des axes d’étude mettant en évidence des
caractéristiques séméiologiques que seuls les grands groupes de patients sont capables de faire
émerger.
Mais ces avancées, si brillantes soient-elles, doivent être validées en pratique quotidienne.
Les différents problèmes éthiques qu’elles posent ne peuvent pas non plus être ignorés. Leur
accessibilité dans un environnement économique de plus en plus contraint est aussi un sujet de
réflexion majeur. Enfin, et surtout, elles ne concernent que certains aspects de la souffrance de nos
patients. La narration de soi, le sens de son existence n’est sûrement pas la sommation de toutes
ces approches. Persiste donc la question du sens singulier de l’expérience vécue, l’incomparable
et unique rencontre entre le patient et son thérapeute.
C’est dans ce contexte de présentation de certaines données très récentes de la science, de leur
rapport à la réalité clinique, mais aussi des questions générales qu’elles soulèvent que s’inscrit le
14e Congrès de la Psychiatrie dans tous ses états. Plus que jamais, c’est au dialogue que nous
sommes conviés.
Bon congrès à tous et au plaisir de vous retrouver.
Professeur Charles-Siegfried PERETTI
Président de l’ARSPG
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
sommaire
éditorial
Plan de l’exposition et liste des exposants
Synopsis
3
5
6
PROGRAMME DÉTAILLÉ
Mercredi 23 mars 2016
Jeudi 24 mars 2016
Vendredi 25 mars 2016
7
8
9
INFORMATIONS IMPORTANTES
Informations générales
Informations Air France
Informations aux intervenants et auteurs
Le congrès de A à Z
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LIVRE D’ABSTRACTS
Communications orales
Communications posters
Index des auteurs
4
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28
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ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
Plan de l’exposition
Amphi E
Buffet
Amphi F
5
ZONE
PARTENAIRE
2
ENTRÉE
ZONE
PARTENAIRE
1
3
4
Amphi G
6
ACCUEIL
Amphi H
7
8
Amphi I
Zone éditeur 1 : ELSEVIER-MANSON + EDITIONS JOHN LIBBEY EUROTEXT
Zone éditeur 2 : EDITION VERNAZOBRES GREGO
3 : SERVIER
4 : CLINEA ORPEA
5 : OTSUKA/ LUNDBECK
6 : JANSSEN
7 : BIOCODEX
8 : FORMACAT
Buffet
Amphi J
Remerciements :
Le Professeur Emmanuel POULET, président du congrès, le Professeur Charles-Siegfried PERETTI, président de l’ARSPG, ainsi que les
membres du Comité Scientifique et d’Organisation adressent leurs plus vifs remerciements aux partenaires et sponsors.
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
synopsis
MERCREDI 23 MARS 2016
JEUDI 24 MARS 2016
VENDREDI 25 MARS 2016
ATELIER 5 :
LA THéRAPIE INTERPERSONNELLE
LE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE :
UN CARREFOUR PSYCHOPATHOLOGIQUE
9h00 – 10h30
8h30 – 9h30
ATELIER 6 :
EMDR ET STRESS
8h30 – 9h30
INTRODUCTION
10h30 – 11h00
PAUSE CAfé
10h30 – 11h00
symposium JANSSEN
NOUVELLE CLINIQUE, NOUVEAUX MARQUEURS ET OUTILS EN PSYCHIATRIE :
QUELLE RéALITé ?
L’APPROCHE PSYCHOTHéRAPEUTIQUE
AU SECOURS DES PATHOLOGIES
MENTALES SeVèRES
9h30 – 10h30
PAUSE CAFé
10h30 – 11h00
11h00 – 12h30
11h00 – 12h00
Cocktail déjeunatoire
12h30 – 14h00
Cocktail déjeunatoire
12h00 – 13h30
11h00 – 12h00
symposium SERVIER
symposium OTSUKA / LUNDBECK
SUJETS D’ACTUALITé
ADDICTION
12h00 – 13h00
14h00 – 14h30
SOIGNER LA DéPRESSION,
C’EST COMPLIQUé ET DIFFICILE EN RéALITé
14h30 – 16h00
Cocktail déjeunatoire
13h00 – 14h00
LES TROUBLES BIPOLAIRES
14h30 – 16h30
LA SCHIZOPHRéNIE
14h00 – 15h00
PAUSE CAFé
16h00 – 16h30
PAUSE CAFé
16h30 – 17h00
PRENDRE EN CHARGE LE SUJET âGé
LA PSYCHIATRIE DES URGENCES ET DE LIAISON
16h30 – 17h30
17h00 – 18h00
ATELIER 1 :
Addictologie
ATELIER 3 :
DéPRESSION PHARMACO-RéSISTANTE
REMISE DES PRIX POSTERS
15h00 – 15h30
PAUSE CAFé
15h30 – 16h00
18h00 – 19h00
L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE :
QUELLE PLACE EN PSYCHIATRIE ?
ATELIER 4 :
Comprendre et traiter
la paranoïa aujourd'hui
ATELIER 2 :
Hyperactivité, remédiation
cognitive et nouvelles technologies
16h00 – 17h00
17h30 - 18h30
18h00 – 19h00
17h30 - 18h30
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13h30 – 14h30
CONCLUSION
17h00 – 17h30
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congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
MERCREDI 23 MARS 2016
10h30 - 11h00
INTRODUCTION
Pr. Charles-Siegfried PERETTI (Paris) et Pr. Emmanuel POULET (Lyon)
AMPHI
E
11h00 - 11h30
Nouvelle clinique, nouveaux marqueurs et outils en psychiatrie : quelle réalité ?
Président de séance : Pr. Emmanuel POULET (Lyon)
Quels biomarqueurs en psychiatrie ? - O101
Dr. Philippe NUSS (Paris)
Quels marqueurs neurocognitifs pour les maladies mentales ? - O102
Dr. Isabelle AMADO (Paris)
La TDCS : une alternative aux psychotropes ? - O103
Pr. Emmanuel POULET (Lyon)
11h30 - 12h00
12h00 - 12h30
12h30 - 14h00
Cocktail déjeunatoire
14h00 - 14h30
AMPHI
E
SYMPOSIUM SERVIER
La réinsertion professionnelle
Introduction : état des lieux dans la dépression - Pr. Charles-Siegfried PERETTI
Dépression et capacités fonctionnelles - Pr. Koen DEMYTTENAERE
Impact de la dépression du travail - Pr. Koen DEMYTTENAERE
La réinsertion professionnelle - Pr. Dominique CHAMOUX
AMPHI
E
Soigner la dépression, c’est compliqué et difficile en réalité
Président de séance : Dr. Florian FERRERI (Paris)
14h30 - 15h00
Rôle des traits de personnalité dans la résistance pharmacologique au traitement de la dépression - O201
Dr. Florian FERRERI (Paris)
Quelles approches psychothérapeutiques dans la dépression aujourd’hui ? - O202
Dr. Christine MIRABEL-SARRON (Paris)
Place des objets connectés dans le traitement de la dépression - O203
Dr. Patrick DELBROUCK (Saint-Nazaire)
15h00 - 15h30
15h30 - 16h00
16h00 - 16h30
Pause café
AMPHI
E
16h30 - 17h00
17h00 - 17h30
SALLE
17h30 - 18h30
G
Prendre en charge le sujet âgé
Président de séance : Dr. Joël GAILLEDREAU (Elancourt)
La réactivité cognitive : un marqueur de vulnérabilité psychique du sujet âgé ? - O301
Dr. Alexis BRAITMAN (Garches)
«Voici moins de plaisirs mais voici moins de larmes …» : Dépression et déclin cognitif lié à l’âge - O302
Dr. Véronique LEFEBVRE DES NOETTES (Limeil Brevannes)
ATELIER 1 :
ADDICTOLOGIE
Dr. Romain ICICK (Paris)
SALLE
H
Atelier 4 :
Comprendre et traiter la
paranoïa aujourd'hui
Dr. Renaud de BEAUREPAIRE (Paris)
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
JEUDI 24 MARS 2016
AMPHI
E
9h00 - 9h30
Le comportement alimentaire : un carrefour psychopathologique
Président de séance : Pr. Jean-Luc VéNISSE (Nantes)
Pertinence du concept d'addiction en matière de conduite anoréxiques-boulimiques - O401
Pr. Jean-Luc VéNISSE (Nantes)
9h30 - 10h00
Chirurgie de l’obésité et psychopathologie - O402
Pr. Bénédicte GOHIER (Angers)
10h00 - 10h30
Comorbidité psychiatrique et obésité : quel est le rôle de l’inflammation ? - O403
Pr. Nathalie CASTANON (Bordeaux)
10h30 - 11h00
Pause café
AMPHI
11h00 - 12h00
E
SYMPOSIUM JANSSEN
Prise en charge de la schizophrénie en 2016 : ne lâchons rien
Président de séance : Pr. Raymund SCHWAN
Oratrices : Dr. Marion GARNIER et Dr. Aurélie SCHANDRIN
12h00 - 13h30
Cocktail déjeunatoire
AMPHI
13h30 - 14h30
E
SYMPOSIUM OTSUKA / LUNDBECK
Président de séance : Dr. Philippe NUSS
Maladie et rechutes chez nos jeunes patients schizophrènes : comprendre pour mieux agir.
Focus sur le fonctionnement cognitif - Dr. Philippe NUSS (Paris)
La qualité de vie, un véritable paramètre d'efficience - Dr. Marie-Noëlle VACHERON (Paris)
AMPHI
E
Les troubles bipolaires
Président de séance : Dr. Mocrane ABBAR (Nîmes)
14h30 - 15h00
Les multiples visages de la clinique bipolaire - O501
Dr. Mocrane ABBAR (Nîmes)
15h00 - 15h30
Marqueurs de neuro imagerie chez les patients bipolaires et leurs proches - O502
Dr. Olivier GAY (Garches)
15h30 - 16h00
Biomarqueurs de réponse au lithium - O503
Dr. Pierre-Alexis GEOFFROY (Paris)
16h00 - 16h30
Les antidépresseurs dans le trouble bipolaire : les controverses - O504
Dr. Taieb GHODHBANE (Tunis, Tunisie)
16h30 - 17h00
Pause café
AMPHI
E
La psychiatrie des urgences et de liaison
Présidente de séance : Dr. Bluenn QUILLEROU (Paris)
17h00 - 17h30
Le syndrome délirant : une présentation clinique fréquente en service somatique - O601
Dr. Bluenn QUILLEROU (Paris)
17h30 - 18h00
La catatonie : une urgence ? - O602
Dr. Jean CAPRON (Paris)
18h00 - 19h00
8
SALLE
G
ATELIER 3 :
Dépression pharmacorésistante
Dr. Florian FERRERI (Paris)
Atelier 2 :
Hyperactivité, remédiation cognitive
SALLE
et nouvelles technologies
H
Mme Virginie CLOUD-BENARD,
psychologue (Paris)
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congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
Vendredi 25 Mars 2016
ATELIER 5 :
8h30 - 9h30
SALLE
G
AMPHI
E
La thérapie
interpersonnelle
Dr. Didier Papeta (Brest) et
Dr. Jean-Marie SENGELEN
(Rouffach)
SALLE
H
Atelier 6 :
EMDR et stress
Dr. Georges NICOLAIEFF (Paris)
L’approche psychothérapeutique au secours des pathologies mentales sévères
Président de séance : Pr. Charles-Siegfried PERETTI (Paris)
Place des approches cognitives dans le traitement des hallucinations et du délire - O701
Pr. Stéphane RAFFARD (Montpellier)
9h30 - 10h00
Quelle place pour les groupes d’entraide dans la boulimie et l’hyperphagie boulimique ? - O702
Dr. Sophie CRIQUILLION (Paris) et Dr. Guénolé HUON DE PENANSTER (Paris)
10h00 - 10h30
10h30 - 11h00
Pause café
AMPHI
E
Addiction
Président de séance : Dr. Philippe BATEL (Paris)
11h00 - 11h30
Personnalité borderline et utilisation de substances à l’adolescence : quels enjeux ? - O801
Dr. Philippe STEPHAN (Lausanne, Suisse)
11h30 - 12h00
Les nouvelles conduites addictives précèdent-elles ou suivent-elles les modes ? - O802
Dr. Philippe BATEL (Paris)
AMPHI
E
SUJETS D'ACTUALITé
Président de séance : Dr. Philippe NUSS (Paris)
12h00 - 12h30
Blessures psychiques lors des attentats du 13 novembre 2015 : une psychopathologie du normal. Retour d'expérience - O901
Dr. Philippe NUSS, Dr. Marie-Victoire CHOPIN, Dr. Stéphane MOUCHABAC, Dr. Bluenn QUILLEROU (Paris)
12h30 - 13h00
Pourquoi se radicalise-t-on ? - O902
Pr. Souad TAYEBI - AIT AOUDIA et Dr. Abderrahmane BELAID (Alger, Algérie)
13h00 - 14h00
Cocktail déjeunatoire
AMPHI
E
La schizophrénie
Président de séance : Pr. Renaud JARDRI (Lille)
14h00 - 14h30
Les hallucinations auditives : un trouble du langage ? - O1001
Pr. Renaud JARDRI (Lille)
14h30 - 15h00
à l’origine de la persécution le biais intentionnel ? - O1002
Dr. Elodie PEYROUX (Lyon)
15h00 - 15h30
AMPHI
E
Remise des prix posters
15h30 - 16h00
Pause café
AMPHI
E
L’intelligence artificielle : quelle place en psychiatrie ?
Président de séance : Dr. Stéphane MOUCHABAC (Paris)
16h00 - 16h30
Les modèles d’intelligence artificielle et la prédiction diagnostique - O1101
Dr. Stéphane MOUCHABAC (Paris)
16h30 - 17h00
De l'incertitude à la ruse... - O1102
Dr. Christian GUINCHARD (Paris)
17h00 - 17h30
Conclusion
Pr. Charles-Siegfried PERETTI (Paris)
9
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
informations générales
inscriptions
Les droits d’inscription incluent l’accès aux sessions scientifiques, aux zones de l’exposition et des posters scientifiques, aux cocktails déjeunatoires
et aux pauses café, ainsi qu’à un atelier au choix.
Chaque participant se verra également remettre un badge ainsi que le porte-documents du congrès incluant le programme final et les communications
scientifiques.
TARIFS
Forfait Psychiatre du 23 au 25 mars 2016
(soit 3 jours) AVEC 1 ATELIER AU CHOIX OFFERT
Forfait Psychologue du 23 au 25 mars 2016
(soit 3 jours) AVEC 1 ATELIER AU CHOIX OFFERT
Forfait interne / infirmier / étudiant en psychologie du 23 au 25 mars 2016
(soit 3 jours) AVEC 1 ATELIER AU CHOIX OFFERT
336 € TTC
jusqu’au 22 février 2016 inclus
226 € TTC
jusqu’au 22 février 2016 inclus
210 € TTC
jusqu’au 22 février 2016 inclus
Atelier supplémentaire
55 € TTC /
atelier supplémentaire
396 € TTC
à partir du 23 février 2016 inclus
280 € TTC
à partir du 23 février 2016 inclus
246 € TTC
à partir du 23 février 2016 inclus
66 € TTC
atelier supplémentaire
FORMATION et DPC
L’ARSPG est inscrite auprès de la DRTEFP (Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle) et en respecte les règles
sous le n°11755142075.
ACCèS
La Salpétrière
Faculté de Médecine de la Pitié Salpêtrière
105 Boulevard de l'hôpital - 75013 Paris
MÉTRO et RER
• Ligne 5 - Station Saint Marcel
• Ligne 10 - Station Gare d'Austerlitz
• RER C : Station Gare d'Austerlitz
BUS
• Bus 91 et 57, arrêt Saint-Marcel
contact
Pour toute question, vous pouvez contacter l’agence DSO : [email protected].
Site internet : www.arspg.org.
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congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
informations air france
événement : 14èME CONGRèS DE L'ARSPG, Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
- Code Identifiant : 26430AF
- Valable pour transport : du 17 mars 2016 au 30 mars 2016
- Lieu de l'événement : Paris, France
Réduction sur une très large gamme de tarifs publics sur l’ensemble des vols Air France et KLM du monde, pouvant aller jusqu’à -47% sur les lignes
de France métropolitaine (Corse incluse)**.
Connectez-vous sur le lien Internet de l'événement ou sur www.airfranceklm-globalmeetings.com pour :
• obtenir les tarifs préférentiels consentis*,
• effectuer votre réservation,
• faire émettre votre billet électronique*,
• choisir votre siège à bord*
Si vous réservez via le site Air France et KLM Global Meetings, un justificatif sera joint à votre billet électronique.
Si vous préférez traiter votre réservation et achat de billet par l'intermédiaire d'un point de vente Air France ou KLM, ou par une agence de voyage,
vous devez garder ce document pour justifier l'application des tarifs préférentiels.
Veillez à être en possession de l'un ou l'autre des justificatifs selon votre mode de réservation car il peut vous être demandé à tout moment lors de votre voyage.
Pour connaître votre agence Air France et KLM la plus proche, consultez : www.airfrance.com ou www.klm.com.
Vous devrez citer la référence ci-dessus pour identifier la manifestation enregistrée sur la base Air France : GGAIRAFEVENTNEGO.
Les programmes de fidélisation des compagnies partenaires d'Air France et KLM permettent d'accumuler des miles en utilisant des vols Air France
ou KLM.
* soumis à conditions
** non disponible dans certains pays
Société Air France, société anonyme au capital de 126.748.775 Euros
Siège social : 45 rue de Paris, F95704 Roissy Charles de Gaulle cedex, France
RCS Bobigny 420495178
Société KLM – Lignes aériennes royales néerlandaises (également connue sous l'appellation KLM Royal Dutch Airlines)
Siège officiel : Amsterdamseweg 55, 1182 GP Amstelveen, Pays-Bas
Enregistré sous le numéro 33014286
Document édité par AIR FRANCE & KLM Global Meetings : JH.CD
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
informations aux intervenants et auteurs
Vous êtes président de session :
Nous vous remercions de bien vouloir vous rendre en salle de conférences au minimum 10 minutes avant le début de la session que
vous présidez.
Les orateurs sont tenus de se conformer au temps de parole qui leur est imparti (30 minutes au total). Nous vous remercions de bien
vouloir veiller à faire appliquer cette consigne.
Vous êtes orateur :
Nous vous remercions de bien vouloir vous présenter en salle de conférences au minimum 15 minutes avant le début de la session
dans laquelle vous intervenez.
Merci de vous conformer aux instructions du président de votre session et de respecter le timing prévu pour votre intervention (30 minutes au total).
Nous demandons à chaque orateur de vérifier sa présentation orale suffisamment à l’avance en la prévisualisant dans la salle de préprojection prévue à cet effet selon le planning transmis.
Vous êtes auteur de posters :
Les posters seront affichés pendant toute la durée du congrès au cœur même de l’exposition, dans le hall de la faculté de Médecine.
Des fixations seront disponibles au bureau d’accueil du congrès.
Les auteurs sont priés d’installer et de retirer leurs travaux selon le planning suivant :
MONTAGE : le mercredi 23 mars à partir de 9h30
DéMONTAGE : le vendredi 25 mars entre 16h00 et 17h30
Les posters qui ne seront pas récupérés le vendredi à 17h30 pourront être détruits.
L'organisation ne pourra être tenue pour responsable.
Nous vous remercions de bien vouloir vous tenir à proximité de votre poster pendant les pauses café et cocktails déjeunatoires de
manière à pouvoir en discuter avec les congressistes.
La remise des prix posters est prévue le vendredi 25 mars de 15h00 à 15h30.
Vous êtes formateur :
Les ateliers de formation se déroulent dans les salles H et G comme indiqué dans le programme.
Nous vous remercions de bien vouloir vous présenter dans la salle au minimum 15 minutes avant le début de l’atelier.
Nous recommandons à chaque formateur de vérifier sa présentation orale suffisamment à l’avance en la prévisualisant dans la salle de
pré-projection prévue à cet effet selon le planning transmis.
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ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
le congrès de a à z
Abstracts (livre d’abstracts) :
Les abstracts des orateurs des sessions académiques, les ateliers ainsi que ceux des auteurs de posters
sont inclus dans le programme final ainsi que sur le site internet www.arspg.org sous forme de
document pdf.
Ateliers de formation :
Des ateliers de formation sont mis en place. Participation optionnelle et sur inscription obligatoire.
Les ateliers se déroulent en salle G et H comme indiqué dans le programme.
Badges :
Le port du badge est obligatoire sur toute la zone du congrès (sessions plénières, zone d’exposition et zone
posters).
Badges VERT pour les CONGRESSISTES
Badges ROUGE pour les INTERVENANTS - INVITéS
Badges BLEU pour les EXPOSANTS
Badges JAUNE pour l’ORGANISATION
Cocktails déjeunatoires :
Les cocktails déjeunatoires seront servis au cœur même de l’exposition afin de faciliter les échanges
entre les partenaires de l’industrie pharmaceutique et les congressistes.
Conférences :
Les conférences auront lieu en amphi E.
Les ateliers auront lieu en salle G et H.
Les communications orales sont codifiées par la lettre « O », le n° du thème suivi de l’ordre de passage
dans la session.
Les ateliers sont codifiés par la lettre « A », suivi du numéro de l’atelier.
Les communications posters sont codifiées par la lettre « P », suivi du numéro du poster.
Exposition :
L’exposition est située dans le hall de la faculté de Médecine.
non fumeur :
Conformément à la loi, l’ensemble du congrès est une zone non fumeur.
Objets perdus :
Tout objet trouvé devra être rapporté aux bornes d’accueil du congrès.
N’hésitez pas à consulter les hôtesses d’accueil du congrès en cas de perte.
Portables :
Afin de ne pas perturber le déroulement des sessions scientifiques, nous vous rappelons que les
téléphones portables doivent être éteints dans les salles de conférences.
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
Livre d’abstracts
Communications orales
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ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
Nouvelle clinique, nouveaux marqueurs et outils en psychiatrie :
quelle réalité ?
O101 - QUELS BIOMARQUEURS EN PSYCHIATRIE ?
Dr. Philippe NUSS (Paris)
Les troubles mentaux sont aujourd’hui définis exclusivement par la sémiologie observée. Dans ce contexte, la psychiatrie a développé une séméiologie
très fine mais aussi de grilles de lecture très nombreuses et parfois polémiques de cette observation. La psychiatrie reste la seule discipline médicale qui ne
bénéficie pas aujourd’hui d’examens complémentaires pour affiner le diagnostic, définir des entités morbides plus fines, et optimiser les traitements. Ce fait
n’est pas intrinsèquement rédhibitoire, mais il s’associe d’un certain nombre d’impasses.
D’une part, pour permettre des comportements plus rationnels, les classifications DSM/CIM ont sacrifié la spécificité du trouble dans le but de favoriser la fiabilité
inter juge des regroupements symptomatiques. Il en résulte des entités nosographiques peu fiables et hétérogènes d’un point de vue clinique, pronostic,
thérapeutique et étiopathogénique. En outre, de nombreux travaux convergents mettent en évidence que les maladies mentales sont accompagnées de
dysfonctions physiologiques corps entiers telles que des atteintes des grands systèmes (inflammatoires, immunitaires, régulation redox, microbiote, voies
métaboliques, ou cellulaires structurales, notamment identifiables en lipidomique). à rebours, les dysfonctions du SNC lors des pathologies mentales ont
des retentissements sur le fonctionnement du corps entier, particulièrement sur des fonctions physiologiques aussi diverses que la fréquence cardiaque,
respiratoire, température corporelle, rythmes circadiens, etc.
Un courant scientifique contemporain, en partie porté par les notions de médecine personnalisée, s’intéresse à l’identification des biomarqueurs associés aux
pathologies mentales qu’il s’agisse de la vulnérabilité dans les états prodromaux que des marqueurs de biotypes une fois la pathologie déclarée.
La présentation fera le point sur l’état des connaissances sur ce sujet et montrera comment, sans sacrifier à l’approche clinique et psychopathologique, la
psychiatrie est en passe de devenir, parmi les spécialités médicales, une des plus avancées et sophistiquées.
O102 - Quels marqueurs neurocognitifs pour les maladies mentales ?
Dr. Isabelle AMADO, Praticien Hospitalier, responsable du centre ressources remédiation cognitive île de France, C3RP, Hôpital Sainte Anne, Paris
Avec l’avènement des thérapies psychosociales qui améliorent l’autonomie et l’insertion des patients en milieu ordinaire, l’empowerment et l’accès
au rétablissement doivent constituer le nouveau crédo en psychiatrie. Dans ce contexte, les difficultés cognitives et de cognition sociale sont un trait
transnosographique pour le handicap psychique. Dans la schizophrénie, elles sont étroitement liées à l’accès à l’autonomie, aux différentes modalités d’accès
à l’emploi, en milieu ordinaire ou protégé. Ainsi, non seulement de nouvelles pratiques de soins, telles la remédiation cognitive, guidées par des indices
cognitifs, se développent, mais des marqueurs neurocognitifs apparaissent. Ceux-ci permettent, soit dans un bilan initial, soit après thérapie psychosociale
de prédire comment va se faire l’insertion ultérieure de nos usagers : accès à l’emploi, maintien de l’emploi, facilité à vivre en communauté… Ces marqueurs
doivent pour les équipes soignantes être des phares guidant la réinsertion et la réhabilitation de nos usagers, et ceci dès les premières difficultés. Ces
marqueurs invitent à considérer de nouvelles pratiques intégratives, évolutives, qui à terme pourraient bien redéfinir les nouveaux contours des lieux de
soins, hôpitaux de jour, activités thérapeutiques et modifier le pronostic du handicap psychique.
O103 - La TDCS : une alternative aux psychotropes ?
Pr. Emmanuel POULET
Psychiatrie des Urgences des HCL - PsyR2 – CNRL (INSERM U1028/CNRS UMR 5292/UCBL1) - CH Le Vinatier
La stimulation transcrânienne en courant continu (tDCS) est une nouvelle méthode de neurostimulation transcrânienne qui permet une stimulation conjointe
de plusieurs sites avec des effets de modulation de l’excitabilité corticale variable en regard de la cathode (effet « inhibiteur ») et de l’anode (effet « excitateur »).
De part ces effets locaux et à distance et son excellente tolérance, la tDCS pourrait constituer une piste thérapeutique intéressante pour différentes pathologies
psychiatriques et constituer alors, soit une alternative soit un traitement complémentaire en association avec les psychotropes. Cette technique ancienne
connaît depuis une dizaine d’années un regain d’intérêt avec des travaux de recherche exponentiels ce qui permet dorénavant de disposer de données
cliniques intéressantes dans la dépression (Brunoni et al, 2013) et la schizophrénie (Brunelin et al, 2012) et de données préliminaires dans d’autres indications
(TOC ; troubles addictifs).
Nous présentons ici une revue de la littérature de l’utilisation de la tDCS dans le traitement de troubles psychiatriques en concentrant notre propos sur la
dépression et la schizophrénie. Nous décrirons les données d’efficacité mais également certaines études physiopathologiques qui permettent de mieux
comprendre les mécanismes de cette méthode et d’identifier d’éventuels candidats à la tDCS. Par exemple, à partir de la première étude pilote montrant
une efficacité remarquable sur les hallucinations dans la schizophrénie mais également sur plusieurs dimensions de cette pathologie (Brunelin et al, 2012),
plusieurs études de cas ont été publiées et les données d’imagerie couplées aux protocoles thérapeutiques mettent en évidence des effets globaux sur un
large réseau impliqué dans la genèse de ces symptômes.
Ref :
Brunelin, J., Mondino, M., Gassab, L., Haesebaert, F., Gaha, L., Suaud-Chagny, M.F., Saoud, M., Mechri, A., Poulet, E., 2012. Examining transcranial direct-current
stimulation (tDCS) as a treatment for hallucinations in schizophrenia. Am. J. Psychiatry. 169 (7) 719-724.
Brunoni AR, Valiengo L, Baccaro A, Zanao TA, de Oliveira JF, Goulart A, et al. The sertraline vs. electrical current therapy for treating depression clinical study :
results from a factorial, randomized, controlled trial. JAMA Psychiatry 2013a;70:383-91.
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
Soigner la dépression, c'est compliqué et difficile en réalité
O201 - RÔLE DES TRAITS DE PERSONNALITÉ DANS LA RÉSISTANCE PHARMACOLOGIQUE AU
TRAITEMENT DE LA DÉPRESSION
Dr. Florian FERRERI
Maître de Conférence des Universités - Praticien Hospitalier
Service de Psychiatrie et de Psychologie Médicale ; Hôpital Saint Antoine, Paris
En pratique clinique, les troubles de la personnalité et les troubles dépressifs résistants sont fréquemment associés. Cette observation d’un lien entre
pathologie dépressive et trouble de la personnalité est très ancienne, cependant de nombreuses questions restent en suspens : les facteurs de personnalité
existent-ils avant les troubles dépressifs ou en sont-ils une conséquence ? Les traits repérés sont-ils réellement des traits de personnalité ou plutôt des
symptômes liés aux troubles ? La personnalité dépressive existe-t-elle ? …
L’existence d’une pathologie de la personnalité aggrave le tableau dépressif, majore le risque de résistance et péjore le pronostic. Dans l’approche catégorielle,
même si les troubles de la personnalité du cluster B (notamment personnalité limite et antisociale) sont particulièrement représentés, il n’est pas possible de
conclure à une spécificité d’un trouble de la personnalité associé aux troubles dépressifs. L’approche dimensionnelle offre des perspectives pour identifier des
domaines biologiques, neuropsychologiques ou d’imagerie pour relancer la recherche sur les stratégies thérapeutiques. Dans l’attente de ces données à venir,
nous aborderons la question de la prise en charge actuelle en aiguë et en phase inter-critique.
O202 - Quelles approches psychothérapeutiques dans la dépression aujourd’hui ?
Dr. Christine MIRABEL-SARRON
Psychiatre – praticien Hospitalier
Centre de psychothérapies-C.M.M. E - Université Paris V. René Descartes
100, Rue de la Santé - 75014 PARIS.
Un ensemble de psychothérapies sont proposées aux patients déprimés parmi lesquelles les thérapies comportementales et cognitives (TCC), qui ont montré
leur efficacité dans l’accélération de la rémission clinique et la diminution du taux des rechutes et récidives dépressives. On sait effectivement depuis les
années 80 que les traitements combinés d'antidépresseurs et de psychothérapies donnent les meilleurs résultats pour soigner les dépressions. L'étude STAR-D
avec ses 4 étapes aboutit à 67 % de rémissions, une des dernières étapes associe la psychothérapie. Un tiers des patients déprimés au moins restent sans
amélioration après un traitement antidépresseur bien conduit ; ce seront les candidats privilégiés à la psychothérapie.
Après un bref rappel sur la dépression, son génie évolutif qui conduit aux rechutes et récidives dans la moitié des cas, nous développerons trois questions
principales :
à quel moment proposer une psychothérapie chez le sujet déprimé ?
Quelles psychothérapies sont disponibles aujourd’hui pour les sujets déprimés ?
Quels effets attendre de ces psychothérapies à court et long terme sur la prévention des rechutes dépressives ?
Nous conclurons sur les hypothèses actuelles avancées concernant les processus de changement opérés par ces interventions psychologiques.
Mots clés : DéPRESSION ; THéRAPIE COMPORTEMENTALE ET COGNITIVE ; THéRAPIES INTERPERSONNELLES ; THéRAPIES PSYCHANALYTIQUES ; THéRAPIES
PAR INTERNET-METACOGNITION.
Déclaration de liens d'intérêts : L’auteur déclare ne pas avoir de liens d'intérêts.
Références bibliographiques :
Mirabel-Sarron C., La Dépression, comment en sortir ? Collection « Guide pour s’aider soi-même ». Odile Jacob, format Pocket, 2008.
Mirabel-Sarron C., Docteur A., Apprendre à soigner les dépressions avec les thérapies comportementales et cognitives, Dunod, Paris, 2013.
Mirabel-Sarron C., Docteur A., Sala L., Siobud-Dorocant E., Mener une démarche de pleine conscience : approche MBCT, Dunod, Paris, 2012.
Rush A.J., Triverdi M.H., Wisnieski S.R., et al., “Acute and longer term out-cornes in depressed outpatients requiring one or several treatment steps: a STAR*D
report”. Am J Psychiatry, 2006, 163:1905-17.
Jarrett B., Vittengl J.F., Clarkl A., “How much cognitive therapy, for which patients, will prevent depressiverellapse?”, Journal of affective disorders,111, 2008,
(185-192).
Biesheuvel-Leliefeld K.E.M., Kok G.D., Claudi L.H., Bockting C.L.H., Cuijpers P., Hollon S.D., van Marwijk H. WG, Smit F., “Effectiveness of psychological interventions
in preventing recurrence of depressive disorder: Meta-analysis and meta-regression”, Journal of Affective disorder, 174, 2015, (400-410).
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ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
O203 - Place des objets connectés dans le traitement de la dépression
Dr. Patrick DELBROUCK, CH Saint-Nazaire
Le traitement connecté des troubles de l’humeur regroupe des pratiques variées. En effet, il faut distinguer les smartphones, connectés par principe, qui
proposent de nombreuses applications pouvant intervenir dans la prise en charge des dépressions et nous donnerons plusieurs exemples des objets
proprement dits dont les utilités sont plus diverses.
En terme d’application, la majorité d’entre elles visent plus le bien être et la surveillance clinique que le traitement. Les raisons sont multiples : développement
par des non médicaux, moyens d’échapper aux contraintes des certifications… Les exemples typiques sont les échelles d’évaluation de l’humeur, les rappels
d’observance du traitement. Les programmes de coaching, de méditation et de relaxation émanent plus souvent de professionnels. Enfin, les sociétés savantes
et les industries pharmaceutiques développent de plus en plus leurs propres programmes.
En termes d’objets connectés, les applications tournent principalement autour de l’évaluation de l’activité (déplacement, nombre de pas, débit verbal…) pour
apprécier l’état clinique et proposer des ajustements.
Enfin, l’arrivée prochaine des robots sociaux capables de tenir des conversations, d’évaluer l’état affectif des personnes ouvre de nouvelles perspectives.
Prendre en charge le sujet âgé
O301 - La réactivité cognitive : un marqueur de vulnérabilité psychique du sujet âgé ?
Dr. Alexis BRAITMAN (Garches)
Les schémas cognitifs précoces inadaptés et les schémas de détresse subjective plus spécifiques de la personne âgée ont été identifiés comme possibles
marqueurs de vulnérabilité psychologique à la dépression (Antoine, Antoine, & Nandrino, 2008). Plus particulièrement, la réactivité cognitive a été identifiée
comme facteur prédictif de rechute parmi des sujets atteints de trouble dépressif récurrent en rémission (Segal et al., 2006). Elle est la propension à l’activation
des schémas dans des contextes de stress de moins en moins importants au fur et à mesure des épisodes dépressifs successifs. Elle témoigne d’un style
ruminatif de réponse au stress, d’un déficit de contrôle de l’attention, de l’activation excessive d’un processus de contrôle des divergences qui pourraient
être l’expression au niveau neuro-psychologique des dysrégulations neurobiologiques sous-tendant la vulnérabilité psychique. En effet, cette conception de
la vulnérabilité à la dépression soutient l’existence d’un défaut de régulation corticale sur l’activité limbique et amygdalienne (Marchetti et al. 2012). Mieux
comprendre ses facteurs de risque cognitifs est primordial pour le développement de stratégies de prévention efficace de la rechute dépressive chez le
sujet âgé. La thérapie des schémas et la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (MBCT) sont particulièrement pertinents concernant ce trait. Les
premières études concernant le protocole de thérapie de groupe MBCT montrent que cette intervention non pharmacologique est acceptable et associée à
des changements positifs pour les personnes âgées. Il consiste moins en une restructuration cognitive visant un contrôle émotionnel qu’à un changement
dans le mode de relation avec l’émotion perturbatrice et les ruminations. Différentes dimensions sont développées dans ce protocole de groupe.
O302 - « Voici moins de plaisirs mais voici moins de larmes… » Dépression et déclin
cognitif lié à l’âge.
Dr. LEFEBVRE des NOETTES V.
Psychiatre du sujet âgé
Avec le vieillissement démographique en France, où 1 habitant sur 6 est âgé de 65 ans et plus, soit plus de 15 % de la population totale, l’allongement de la
vie, près de 2 millions personnes de 85 ans (4 % de la population totale), la question de la qualité de vie se pose afin d’offrir une avancée en âge sans handicap
ni physique ni psychique permettant de vivre le plus longtemps possible chez soi.
Plus que la dépendance physique, il apparaît de plus en plus clairement que la dépendance psychique et cognitive représente une dimension majeure de la
santé des personnes âgées. Cette dépendance intervient pour une large part dans l’autonomie globale et le risque d’entrée en institution : en effet, chez les
personnes âgées fragiles, elle devient le facteur principal limitant le maintien à domicile.
Or, la dépression est la pathologie psychiatrique la plus fréquemment rencontrée. Elle est pourtant largement sous-diagnostiquée et sous-traitée, comme le
confirme l’ensemble des études.
Pourtant si le sujet âgé exprime moins spontanément par les mots sa souffrance morale, en revanche si les questions sont posées, les patients y répondent le
plus souvent sans aucune réticence.
La clinique est elle aussi différente par rapport à un sujet jeune mais riche d’enseignement même quand les troubles cognitifs liés à l’âge sont présents et c’est
ce que nous allons développer dans cette communication pour une meilleure prise en charge.
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
Le comportement alimentaire : un carrefour psychopathologique
O401 - PERTINENCE DU CONCEPT D’ADDICTION EN MATIèRE DE CONDUITES ANORéXIQUESBOULIMIQUES
Pr. Jean-Luc VéNISSE
Une multitude d’arguments permet désormais de considérer les conduites anorexiques-boulimiques comme une modalité particulière d’addiction « sans
drogue » ; ceux-ci sont aussi bien cliniques que biologiques et physiopathologiques, ou encore psychopathologiques.
Cette appartenance permet, d’un point de vue thérapeutique, de s’appuyer sur les ressorts de l’approche addictologique, d’autant que l’évolution des idées
et pratiques en addictologie depuis quelques décennies a ouvert de nouvelles opportunités fort précieuses.
Cette évolution se caractérise notamment par la sortie d’un fonctionnement manichéen selon lequel, schématiquement, hors la dépendance, et ses
complications, on considérait auparavant qu’il n’y avait pas de problème ; et hors l’abstinence, pas vraiment de solution.
En pratique, cela a conduit à donner toute leur place aux approches de réduction des risques, de même qu’au travail motivationnel, qui est aussi un travail sur
le déni, avec la perspective de définir des objectifs construits avec le patient, et évolutifs.
Parallèlement se trouve affirmée la nécessité, si essentielle en matière de TCA, d’un abord pluridisciplinaire des patients à deux niveaux bien articulés : celui
des facteurs d’entretien de la conduite, et celui des facteurs de vulnérabilité pré-existants à l’apparition de celle-ci (que l’on a trop longtemps confondus alors
qu’ils nécessitent des approches différentes).
O402 - CHIRURGIE DE L’OBéSITE ET PSYCHOPATHOLOGIE
B. GOHIER*, CAROFF M., ALLET G., LEGAL D., BRIERE M., DENES D., FOURNIS G.
*PU-PH, Chef du Service de Psychiatrie et d’Addictologie - CHU Angers, LPPL EA 4638 - Université d’Angers
L'augmentation de l'obésité en France et dans le monde a entraîné une prise de conscience de l'importance du phénomène et a conduit à réfléchir à de
nouvelles propositions thérapeutiques, en particulier dans le cas de l'obésité morbide. Définie par un Indice de Masse Corporelle (IMC) supérieur à 40 kg/m2,
l'obésité morbide est estimée entre 0,2 à 0,3 %, ce qui représente 100 à 150 000 personnes.
Après échec d'un traitement médical bien conduit, les patients présentant une obésité morbide peuvent bénéficier d'un traitement chirurgical, dont le but
principal est de diminuer les risques relatifs à leur surcharge pondérale. Ce traitement nécessite une prise en charge multidisciplinaire, associant principalement
médecins nutritionnistes, chirurgiens, psychiatres et/ou psychologues et diététiciens et oblige le patient à accepter un suivi médical "à vie".
Dans les quinze dernières années, le nombre de patients souffrant d'obésité morbide ayant bénéficié d'un traitement chirurgical a été multiplié par sept.
Les études montrent que cette technique permet de réduire significativement la morbi-mortalité, avec une réduction des coûts médico-économiques de
l'obésité à long terme. Il n’en reste pas moins que le principe est d’intervenir sur un organe sain et, si les techniques sont bien rôdées, elles ne sont pas dénuées
de risque.
L’évaluation pré-opératoire se doit donc d’être rigoureuse afin de s’assurer des capacités de compliance au suivi et de compréhension des enjeux de
l’intervention. La chirurgie demande une modification des habitudes de vie, condition indispensable à sa bonne réussite.
Si on ne retrouve pas de « profil psychopathologique » type du patient obèse, il existe des traits communs rassemblés autour d’un comportement alimentaire
souvent complexe, d’une perturbation de l’image du corps et de sa relation à l’autre. L’existence d’une pathologie psychiatrique caractérisée, a fortiori instable
contre-indique, au moins de manière relative la prise en charge chirurgicale. Les patients demandeurs d’une chirurgie montrent plus souvent des signes de
souffrance psychologique avec des manifestations de repli social, de mauvaise estime de soi, de difficultés dans la gestion des émotions, ou bien à l’inverse
exhibant un corps gros, considéré comme monstrueux pour cacher et se protéger d’un danger extérieur.
Le travail du psychiatre vient alors interroger le sujet obèse dans son rapport à l’alimentation, à soi, à l’autre, dans des dimensions individuelle, biologique,
émotionnelle, psychologique voire psychopathologique, mais aussi environnementale, affective, éducative, sociale, culturelle.
L'auteur n'a pas de conflit d'intérêt concernant cette communication.
O403 - Comorbidité psychiatrique et obésité : quel est le rôle de l’inflammation ?
Pr. Nathalie CASTANON
Laboratoire de « Nutrition et Neurobiologie Intégrée », UMR 1286 INRA - Université de Bordeaux, 33076 Bordeaux, France
L’obésité est devenue en quelques décennies un problème majeur de santé publique, tant par le nombre sans cesse croissant de personnes touchées que
par ses conséquences sur la santé, au premier rang desquelles se trouvent le diabète et les maladies cardiovasculaires. Des données récentes rapportent
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ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
également chez ces patients une prévalence particulièrement élevée de troubles neuropsychiatriques (troubles de l’humeur notamment). Souvent négligés
dans les études s’intéressant aux complications de l’obésité, ces troubles méritent pourtant d’être pris en compte car ils réduisent considérablement le bienêtre et la qualité de vie de ces patients. De plus, on sait maintenant que la conjonction de l’obésité et de troubles neuropsychiatriques potentialise leur impact
respectif sur la santé. Mieux comprendre l’étiologie de ces troubles dans le contexte de l’obésité est donc un véritable enjeu socioéconomique et de santé
publique, auquel nous nous efforçons de répondre dans notre équipe.
Des facteurs psychologiques sont classiquement incriminés comme responsables des comorbidités neuropsychiatriques de l’obésité. Cependant, nos travaux
pionniers sur les interactions entre système immunitaire et cerveau suggèrent que des processus inflammatoires pourraient également intervenir. En effet,
l’obésité se caractérise par un état chronique d’inflammation systémique avec production soutenue de cytokines inflammatoires (messagers moléculaires du
système immunitaire). Or, nous avons montré que les cytokines peuvent agir sur le cerveau pour altérer le comportement et l’humeur. Elles perturbent en effet
le fonctionnement de certains systèmes de neurotransmetteurs comme la sérotonine, qui joue un rôle clé dans la genèse de maladies neuropsychiatriques
telles que la dépression. Parallèlement, l’inflammation contribue à la production de dérivés neurotoxiques, eux-aussi souvent impliqués dans de nombreuses
pathologies neurodégénératives ou psychiatriques. Des approches multidisciplinaires combinant études cliniques et précliniques (réalisées chez des
modèles murins d’obésité) nous ont permis de vérifier la pertinence de ces processus neurobiologiques dans le contexte des troubles neuropsychiatriques
associés à l’obésité et d’identifier certains des facteurs mis en jeu. Nos travaux contribuent donc à mieux comprendre la physiopathologie des comorbidités
psychiatriques de l’obésité et devraient à terme aider à améliorer la qualité de vie et la santé des personnes concernées.
Les troubles bipolaires
O501 - Les multiples visages de la clinique bipolaire
Dr. Mocrane ABBAR, Pôle de Psychiatrie, CHU Caremeau, 30900 Nîmes.
Les troubles bipolaires ont été distingués au sein des troubles de l’humeur sur la présence d’épisodes maniaques la plupart du temps associés à des épisodes
dépressifs (BP I) ou d’épisodes hypomaniaques associés à des épisodes dépressifs (BP II).
Le terme bipolaire a été proposé par K. Léonhard en 1957 et le trouble bipolaire introduit comme une entité nosologique dans le DSM-III en 1980 en
remplacement de la « maniaco-dépression ». L’option choisie par le groupe de travail du DSM-III fut, de fait, en rupture avec la conception Kraepelinienne de
la maladie maniaco-dépressive.
Les troubles bipolaires (BP I, BP II, cyclothymie et BP NS) ont été autonomisés et enrichis par le concept de troubles bipolaires II en 1994 par le DSM-IV,
cependant que la distinction entre troubles BP I et II n’a pas été reprise par la CIM-10 publiée, c’est vrai, en 1992.
Le diagnostic du trouble bipolaire est difficile, au moins dans les premiers temps de l’évolution du trouble. Le risque de porter à tort un diagnostic de trouble
schizophrénique chez les patients dont les épisodes s’accompagnent de symptômes psychotiques (50 % des épisodes maniaques environ) ou de trouble
dépressif récurrent chez un patient dont les antécédents d’épisodes hypomaniaques n’ont pas été repérés est réel, et il a pu être estimé et critiqué qu’un sousdiagnostic péjoratif pour les patients était fréquent, avec un délai entre le début du trouble et un diagnostic correct d’environ 10 ans. D’où l’idée de définir un
spectre bipolaire qui, selon les critères retenus pouvait augmenter la prévalence du trouble bipolaire de 1 à 5 % de la population générale.
Plus récemment, la question d’un sur-diagnostic a été bien établi avec la tendance à porter ce diagnostic par excès, et ce principalement chez les patients
souffrant de la personnalité du cluster B. Chez l’enfant et l’adolescent, en contradiction totale avec les données épidémiologiques, le diagnostic de troubles
bipolaires, au moins aux Etats-Unis, a connu une inflation vraiment préoccupante ces dernières années.
C’est dans ce contexte que l’équipe du DSM-5 a proposé une série de modifications des critères diagnostiques du trouble bipolaire qui, pour certaines ont
renforcé le seuil de définition du trouble (modification du critère monothétique de l’épisode (hypo) maniaque) et pour d’autres, élargi la possibilité de porter
ce diagnostic (description des troubles bipolaires apparentés, mais toutefois, sans introduire la notion de spectre). Pour l’enfant et l’adolescent, la création
du trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle dans le chapitre des troubles dépressifs et non dans le chapitre des troubles bipolaires (innovation du
DSM-5, qui de fait a « supprimé » les troubles de l’humeur) devrait permettre un retour à une situation plus raisonnable dans l’utilisation de ce diagnostic.
Ces modifications, fondées sur un consensus dans l’équipe du DSM-5, font l’objet de nombreuses critiques chez certains des spécialistes du trouble bipolaire
qui méritent d’être discutées lors de cette session, en mettant en balance leurs bénéfices dans l’amélioration de la pratique clinique.
Dans une perspective d’avenir, en parallèle avec la stratégie des RDoC prônée par le NIMH, l’examen des différentes propositions de modèles de « stadification »
(staging) du trouble bipolaire sera évoqué.
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
O502 - Marqueurs de neuroimagerie chez les patients bipolaires et leurs proches
Dr. Olivier GAY (Garches)
A l'instar des arguments en faveur du modèle neurodéveloppemental de la schizophrénie, différentes données viennent étayer l'hypothèse d'une composante
neurodéveloppementale dans les troubles bipolaires. Ainsi, les études d'imagerie cérébrale révèlent des anomalies morphologiques dont certaines peuvent
être attribuées à des anomalies du développement cérébral précoce, et d’autres à des atteintes des processus de maturation plus tardifs.
La revue de la littérature des anomalies retrouvées en imagerie au niveau structurel et fonctionnel chez les patients souffrant de troubles bipolaires proposée
par Brambilla et coll. (2005) montre des anomalies rapportées dans différentes régions impliquées dans des processus de régulation cognitive et de l'humeur :
cortex préfrontal dorso-latéral (DLPFC), cingulaire antérieur, amygdale, gyrus temporal supérieur (STG) et corps calleux. Des anomalies du cortex préfrontal
ventral (VPFC) et des structures sous-corticales (amygadale, striatum, thalamus) sont également observées. Ces anomalies reflèteraient les atteintes d'un
circuit antéro-limbique altérant les communications intra- et inter-hémisphériques et sous-tendant les manifestations de bipolarité. Des conclusions
similaires ressortent des revues d'Emsell & McDonald en 2009, Blond et coll. en 2012 et de la méta-analyse d'Ellison-Wright & Bullmore en 2010. L'origine
neurodéveloppementale ou neurodégénérative des atteintes est discutée par Brambilla et coll. : l'origine pouvant aussi bien être double avec des atteintes
précoces et des excès d'élagage synaptique lors de la maturation à l'adolescence à l'origine de l'entrée dans la maladie, suivis de mécanismes neurotoxiques
et de pertes de capacités de neuroplasticité et résilience cellulaire.
Quelques études d'imagerie récentes apportent des arguments plus directs en faveur d'anomalies cérébrales précoces et d'atteintes neurodéveloppementales.
L’étude des sillons corticaux constitue un reflet d'anomalies neurodéveloppementales précoces puisque les processus de gyrification et sulcation par lesquels
apparaissent sillons et gyrus à la surface corticale surviennent en fin de grossesse. L'étude de Pentilla et coll. (2009) montre une baisse d'un index global
de gyrification entre des patients bipolaires (présentant une dépression résistante) comparés à un groupe témoin. Caetano et coll. (2008) s'intéressent à
l'intensité de signal de la substance blanche du corps calleux et rapportent un hyposignal dans les différentes parties du corps calleux, qu'ils attribuent à des
anomalies de myélinisation lors des processus neurodéveloppementaux.
De manière unique, Gotgay et Thompson (2010) ont étudié les variations des volumes de matière grise au cours de l'enfance et de l'adolescence de sujets
ayant développé un trouble psychotique dans l'enfance (schizophrénie ayant débuté dans l'enfance) et un groupe ayant évolué vers la bipolarité par rapport à
des contrôles sains. Les volumes de matière grise évoluent selon une courbe en U (croissance puis décroissance) au cours de l'enfance et l'adolescence, courbe
dont le pic est atteint à des âges différents selon les régions cérébrales. Les sujets présentant un trouble schizophrénique et les sujets qui développeront un
trouble bipolaire présentent des profils évolutifs différant par rapport aux contrôles et entre eux, en faveur de particularités dans les processus de maturation
cérébrale.
Références
•Blond BN, Fredericks CA, Blumberg HP. Functional neuroanatomy of bipolar disorder: structure, function, and connectivity in an amygdala-anterior paralimbic neural
system. Bipolar Disord, 2012, 14: 340-355.
•Brambilla P, Glahn DC, Balestrieri M, Soares JC. Magnetic resonance findings in bipolar disorder. Psychiatr Clin North Am, 2005, 28: 443-467.
•Caetano SC, Silveira CM, Kaur S, et al. Abnormal corpus callosum myelination in pediatric bipolar patients. J Affect Disord, 2008, 108: 297-301.
•Ellison-Wright I, Bullmore E. Anatomy of bipolar disorder and schizophrenia: a meta-analysis. Schizophr Res, 2010, 117: 1-12.
•Emsell L, McDonald C. The structural neuroimaging of bipolar disorder. Int Rev Psychiatry, 2009, 21: 297-313.
•Gogtay N, Thompson PM. Mapping gray matter development: implications for typical development and vulnerability to psychopathology. Brain Cogn, 2010, 72 : 6-15.
•Penttila J, Paillere-Martinot ML, Martinot JL et al. Cortical folding in patients with bipolar disorder or unipolar depression. J Psychiatry Neurosci, 2009, 34: 127-135.
O503 - BIOMARQUEURS DE RéPONSE AU LITHIUM
Dr. Pierre-Alexis GEOFFROY1,2,3,4
Psychiatre et médecin du sommeil
Service de Psychiatrie Adulte (Pr F Bellivier)
Hôpital Fernand Widal
200, rue du Faubourg Saint-Denis
75475 Paris Cedex 10, France.
Tel : + 33 1 40 05 48 69 - Fax: + 33 1 40 05 49 33
E-mail: [email protected]
1.
2.
3.
4.
Inserm, U1144, Paris, F-75006, France
Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, UMR-S 1144, Paris, F-75013, France
AP-HP, GH Saint-Louis – Lariboisière – F. Widal, Pôle de Psychiatrie et de Médecine Addictologique, 75475 Paris cedex 10, France ;
Fondation FondaMental, Créteil, 94000, France.
Le trouble bipolaire (TB) est une pathologie sévère qui se caractérise par un taux élevé de récurrences des épisodes de l’humeur avec 70 à 80 % de rechutes
en moyenne à 2 ans après un épisode caractérisé et ce malgré le traitement prophylactique. Le lithium (Li) est le traitement de référence et de première ligne
pour la prévention de ces rechutes toutes polarités confondues. C’est également le seul traitement qui a montré une efficacité sur la prévention du risque
suicidaire et sur la réduction du risque de mortalité toutes causes confondues chez des sujets souffrant de TB. Les études naturalistes montrent qu’environ
30 % des patients avec TB et traités par Li présentent une rémission complète des troubles à 2 ans, mais que jusqu’à 40 % n’a aucune amélioration. Or, à ce
jour, il n’existe pas de marqueurs prédictifs cliniques fiables de la réponse au Li qui pourraient aider à distinguer les patients répondeurs des patients nonrépondeurs. L’identification de biomarqueurs prédictifs de la réponse constitue donc un enjeu majeur. Les études de pharmacogénomique ont permis de
générer des découvertes intéressantes sur les mécanismes moléculaires du Li, mettant en évidence une action large du Li sur différentes voies de signalisation
cellulaire dont la voie du phosphatidyl inositol, des systèmes impliqués dans les rythmes circadiens (dont GSK3b et NR1D1), des voies monoaminergiques, des
systèmes CREB (CAMP response element-binding protein) et de la voie Na+-K+ ATPase. Parmi ces voies, les systèmes biologiques circadiens apparaissent être
des biomarqueurs prometteurs de la réponse au Li dans les troubles bipolaires.
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ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
O504 - LES ANTIDRéPRESSEURS DANS LE TROUBLE BIPOLAIRE : LES CONTROVERSES
Dr. Taieb GHODHBANE
La dépression représente le plus grand fardeau du trouble bipolaire. Au-delà du défi diagnostique qu'elle pose, le volet thérapeutique est un sujet de beaucoup
de controverses.
Alors même que les antidépresseurs semblent être la réponse "intuitivement" logique, comme en témoigne leur large utilisation, cette classe de médicaments
est accusée d'être à l'origine de différents effets délétères : induction de virages maniaques, d'états mixtes, de suicides et de précipitation de cycles rapides.
La majorité des sociétés savantes recommandent de les éviter ou de les associées aux thymoregulateurs.
Qu'en est-il de leur efficacité, de la réalité de ces effets délétères et du potentiel protecteur des thymoregulateurs ? Autant de questions que de réponses
controversées !
La psychiatrie des urgences et de liaison
O601 - LE SYNDROME DéLIRANT : UNE PRéSENTATION CLINIQUE FRéQUENTE EN SERVICE SOMATIQUE
Dr. Bluenn QUILLEROU
Praticien Hospitalier - Responsable de la psychiatrie de liaison et des urgences psychiatriques
Service de Psychiatrie Adulte du Pr PERETTI
Hôpital Saint Antoine, 184 rue du Faubourg Saint Antoine 75012 Paris
Le syndrome délirant constitue une présentation fréquente dans les services somatiques. Il est très souvent à l’origine d’une demande d’avis et d’intervention
de la part du psychiatre de liaison.
La psychiatrie de liaison est apparue en 1902 avec la création d’un service de psychiatrie, à Albany, au sein de l’hôpital général. Le rôle de cette discipline
de la psychiatrie est multiple : évaluer les patients hospitalisés dans les services de somatique, accompagner la prise en charge de patients présentant des
troubles psychiatriques dans ces services, former les équipes à la prise en charge des patients connus de la psychiatrie, faire de la recherche… Ce domaine
de la psychiatrie s’est considérablement développé au cours des dernières décennies. Ainsi les équipes des différentes unités de soins somatiques font très
souvent appel au psychiatre de liaison. Le syndrome délirant est un motif redondant de demande d’avis psychiatrique. Cette symptomatologie souvent
impressionnante effraie les équipes qui par conséquent appellent le psychiatre connu pour savoir appréhender les troubles du comportement. À l’aide
d’exemples nous reviendrons sur : la représentation du syndrome délirant et des troubles du comportement au sein des équipes médicochirurgicales, les
origines des syndromes délirants, souvent organiques, et le rôle du psychiatre de liaison : aider au diagnostic étiologique, à la prise en charge et à l’orientation
du patient.
O602 - La catatonie : Une urgence ?
Dr. Jean CAPRON – Neurologue – Hôpital Saint Antoine, Paris
La catatonie est-elle urgente ? Oui, et nous pourrions même dire qu’il s’agit d’une double urgence : la catatonie elle-même en tant que syndrome psychomoteur,
et sa cause psychiatrique ou somatique.
Urgence va de pair avec diagnostic rapide, basé sur quelques signes : fixité du regard, rigidité cireuse avec maintien des postures, immobilité stuporeuse et
alternance avec des moments d’excitation. Dès que le diagnostic de catatonie est évoqué, un traitement d’épreuve doit être initié sans attendre : zolpidem
ou lorazepam par voie orale, ou à défaut diazépam par voie intraveineuse. En cas d’échec, la sismothérapie constitue le traitement de référence. Outre les
complications habituelles de décubitus, la catatonie est particulièrement pourvoyeuse d’embolie pulmonaire du fait de l’immobilité, et d’insuffisance rénale
aiguë hyperkaliémique sur rhabdomyolyse du fait de l’hypertonie.
Les principales causes psychiatriques que sont la mélancolie, l’épisode maniaque et la schizophrénie peuvent être responsables de passages à l’acte auto- ou
hétéro-agressifs. Leur risque peut être sous-évalué du fait d’éléments catatoniques déficitaires mais ceux-ci peuvent rapidement alterner avec une phase
d’excitation avec passage à l’acte.
Les causes somatiques de catatonique sont nombreuses, et comptent certaines urgences à connaître : troubles métaboliques (notamment dysnatrémie,
dyskaliémie et dysthyroïdie), épilepsie frontale ou temporale, méningo-encéphalite infectieuse (notamment à HSV1) ou auto-immune (notamment à
anticorps anti-NMDA), et intoxication ou sevrage en médicaments ou en stupéfiants.
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
L'approche psychothérapeutique au secours des pathologies
mentales sévères
O701 - PLACE DES APPROCHES COGNITIVES DANS LE TRAITEMENT DES HALLUCINATIONS ET DU DéLIRE
Pr. Stéphane RAFFARD 1,2*
1-
2-
Université Montpellier 3, Laboratoire Epsylon, EA 4556
Service Universitaire de Psychiatrie Adulte, CHRU Montpellier
* correspondance : [email protected]
Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ont démontré leur efficacité dans le traitement des symptômes positifs, notamment les hallucinations
et les idées délirantes.
Si ces approches demeurent peu développées en France, des recommandations nationales de bonnes pratiques comme l’Institut National pour l'excellence
clinique (NICE, Guidelines 2014) en Grande Bretagne recommandent leur utilisation à n’importe quelle phase de la pathologie pour le traitement des troubles
schizophréniques.
Cependant, leur efficacité, comme celle des antipsychotiques, reste modeste notamment en raison d’une approche parfois simpliste des idées délirantes et
des hallucinations.
En effet, les données récentes des sciences psychologiques mettent en évidence que celles-ci sont maintenues par un ensemble de facteurs qui peuvent
différencier d’un individu à l’autre comme par exemple des comportements et des croyances inadaptés, un environnement facteur de stress mais aussi par des
déficits cognitifs et métacognitifs, des modes de régulation des émotions dysfonctionnels ou par un contexte d’évènements passés ou récents traumatiques.
Nous présenterons brièvement un état des lieux des approches cognitives et comportementales ciblant directement les hallucinations et les idées délirantes.
Nous présenterons l’intérêt de coupler ces approches TCC classiques avec le développement de nouvelles techniques de type « interventionist-causal
approach » qui se focalisent sur les processus psychologiques causaux et suggèrent que certaines variables comme l’anxiété sociale ou certains biais de
traitement de l’information constituent des variables médiatrices dans le développement et le maintien des symptômes positifs.
O702 - Quelle est la place des groupes d’entraide dans les conduites boulimiques et
l’hyperphagie boulimique ?
Dr. Sophie CRIQUILLION et Dr. Guénolé HUON DE PENANSTER (Paris)
Les conduites de boulimie et d’hyperphagie boulimiques sont fréquentes en population générale (de 2 à 5 %) et nécessitent des soins multi-disciplinaires :
Si l’approche classique, nutritionnelle, parfois médicamenteuse, corporelle, et surtout psychologique s’impose, la place des groupes d’entraide d’une part,
ainsi que celle des groupes thérapeutiques, est centrale : la mise en valeur de la compétence de chacun est au centre du dispositif de soins.
Nous développerons ces modalités de soins, combinées aux approches groupales motivationnelles, cognitivo-comportementales, de thérapie en pleine
conscience (Mindfullness), de gestion des émotions, ainsi que les prises en charge multi-familiales.
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congrès international
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de soutien de soins en psychiatrie générale
Addiction
O801 - Personnalité borderline et utilisation de substance à l’adolescence : quels
enjeux ?
Dr. Philippe STEPHAN (Lausanne, Suisse)
L’association personnalité borderline / addiction a été maintes fois étudiée et mise en évidence dans l’ensemble des recherches réalisées sur le sujet. Elle
révèle une forme de fragilité de l’individu vis-à-vis des consommations de substance. L’adolescence est également une période de fragilité sur le plan des
dépendances et constitue fréquemment le moment d’entrée dans la consommation mais aussi les premiers signes patents du trouble borderline. Comment
s’articulent ces constatations aux vues de la psychopathologie des pathologies limites et du processus d’adolescence notamment en lien avec les notions
d’agir et d’impulsivité ? Quelles implications pour la prise en charge des adolescents consommateurs de substance ?
O802 - Les nouvelles conduites addictives précèdent-elles ou suivent-elles les modes ?
Dr. Philippe BATEL MD PhD
Les maladies addictives sont assurément vivantes. L’observation longitudinale des conduites addictives en population générale rapporte fréquemment
l’émergence, les fluctuations, les inflexions et parfois même la disparition de comportements impliquant des produits psychoactifs, des objets ou des systèmes.
Comment l’engouement pour une drogue ou sa façon de la prendre entraîne-t-il avec plus ou moins d’amplitude et de longévité une population ou un sous
groupe ? Quels mécanismes intimes installent un comportement addictif relativement stable, singulier et identifiable ? Sur le plan individuel, l’exploration des
déterminants tempéramentaux des troubles addictifs instruisent autour de la recherche de la nouveauté, l’intolérance à l’ennui et à la frustration quelques
pistes qui tendraient à imaginer que les addicts créent en permanence leur propre « mode » d’usage, de mésusage et de dépendance. Mais comment expliquer
la généralisation du phénomène dans un groupe ou une population ? Du coté du groupe, les types de consommations sont extrêmement influencés par
le modèle économique de l’offre, de la mise à disposition et de la promotion, quel que soit le caractère licite ou illicite du marché. Les effets d’attentes
jouent un rôle également important, relayés par un marketing plus ou moins direct dans lesquels naviguent les dispositions sociologiques du moment. La
mondialisation s’est invitée depuis bien longtemps dans ces mouvements et il suffit parfois d’observer le départ d’une vague de l’autre coté de l’atlantique
pour prévoir son arrivée en Europe quelques années après. Enfin, dans la vie d’un individu, l’adolescence est le moment ou l’influence des « modes » est la plus
féconde. C’est également (fort heureusement) celles où elles sont les plus éphémères.
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
Sujets d'actualité
O901 - BLESSURES PSYCHIQUES LORS DES ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE 2015 : UNE
PSYCHOPATOLOGIE DU NORMAL. RETOUR D'EXPERIENCE.
Dr. Philippe NUSS, Dr. Marie-Victoire CHOPIN, Dr. Stéphane MOUCHABAC, Dr. Bluenn QUILLEROU
Hôpital Saint Antoine, Paris
La survenue des attentats du 13 novembre 2015 à proximité de l’Hôpital St-Antoine a été l’occasion d’une expérience clinique et thérapeutique hors du
commun des équipes soignantes des urgences, puis des services cliniques et non cliniques de cet hôpital.
Avec le recul, de très nombreux enseignements peuvent être tirés de cette rencontre avec l’exceptionnel tant en ce qui concerne les blessés physiques et
psychiques, leurs proches et les équipes soignantes. La période de gestion de l’aigu, celle des jours suivants, mais aussi l’après coup suscite de nombreuses
questions, confirme certaines données, mais aussi désarçonne par des problématiques et des enjeux insoupçonnés.
Pour le clinicien, accoutumé au soin des pathologies mentales, de nouvelles questions psychopathologiques et thérapeutiques se posent et concernent,
entre autres, les processus d’ajustement inédits retrouvés chez de nombreux sujets exposés à cette soudaine violence. Il émerge ainsi une sorte de «
normopathie », c’est-à-dire une psychopathologie réactionnelle chez des sujets indemnes de pathologie mentale préalable qui se distingue par certains
points fondamentalement des processus d’ajustements retrouvés chez les patients présentant une psychopathologie préalable.
Nous proposons un échange entre les soignants impliqués dans cette aventure thérapeutique, les questions qu’ils se posent et les autres soignants de
l’auditoire qui, eux-aussi, pour la plupart, ont perçu l’écho de ce dramatique épisode national dans leurs pratiques thérapeutiques.
O902 - POURQUOI SE RADICALISE-T-ON ?
Tayebi-Ait Aoudia S.M
Belaid A
EHS CHERAGA Alger
La radicalisation est au cœur des débats. Les attentats meurtriers perpétrés dans les différentes parties du monde ont ravivé les craintes de tout à chacun.
Il nous est difficile, voire impossible de ne pas s’interroger sur les motivations et les raisons de ces actes barbares souvent dictés, nous dit-on, par des
idéologies extrémistes et radicales. Nous sommes tous concernés devant cette recrudescence de violence et nous avons le devoir ou la responsabilité de nous
questionner et d’essayer de comprendre.
Tâche très ardue que celle de saisir nos démons intérieurs, nos craintes, nos frustrations, nos fantasmes, tous souvent inavouables et enfouis et qui peuvent
se transformer en une véritable déferlante de violence intérieure ou extérieure.
Nos interrogations sont restées sans réponse ou ont trouvé des réponses largement insuffisantes et peu satisfaisantes.
C’est pour toutes ces raisons que nous vous proposons cette réflexion autour de ce sujet à la fois grave, sérieux et en même temps qui mérite toute notre
attention et notre intérêt.
La schizophrénie
O1001 - LES HALLUCINATIONS AUDITIVES : UN TROUBLE DU LANGAGE ?
Pr. Renaud JARDRI
Depuis un peu plus de 30 ans, l'intérêt pour le rôle du langage dans la survenue d'hallucinations n'a été que croissant. Une croyance particulièrement répandue est
que l'hallucination auditive prend obligatoirement ses racines dans les processus langagiers, et que ces expériences résultent notamment d'erreurs d'attribution du
langage intérieur. La conséquence directe de ces modèles est que des termes tels que "voix" ou "l'hallucination acoustico-verbale" deviennent des synonymes du
phénomène "hallucinatoire". Cette focalisation sur le langage a bien-sûr amené une augmentation des connaissances sur l'hallucination auditive, mais dans le même
temps a pu être responsable d'une sur-simplification d'un phénomène complexe, notamment au-delà de la modalité auditive ou du spectre schizophrénique, voire
à l'extrême à des erreurs d'interprétations.
Il convient de réévaluer cette focalisation restreinte dans la recherche et limiter les biais systématiques dans notre pratique clinique et l'évaluation des expériences
hallucinatoires.
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O1002 - à L’ORIGINE DE LA PERSéCUTION, LE BIAIS INTENTIONNEL ?
Dr. Elodie Peyroux
Le style attributionnel réfère à la manière dont les individus expliquent les causes des événements positifs et négatifs de leur vie. Dans la schizophrénie, des
biais d’attribution, c’est à dire des distorsions dans l’attribution des causes d’un comportement ou d’un événement, sont fréquemment observés. Cet aspect
du fonctionnement qui appartient au champ de la cognition sociale a été étudié essentiellement dans le contexte de la compréhension des mécanismes
psychologiques du délire de persécution ou des croyances paranoïdes (Kern & Horan, 2010). Selon certains auteurs, la tendance à blâmer autrui pour les
événements négatifs – biais de personnalisation – pourrait ainsi être un mode de fonctionnement par défaut, tandis que la recherche d’explications en lien
avec les circonstances demanderait un effort cognitif plus important (Bentall et al., 2001). Ces difficultés pourraient donc refléter l’influence de troubles
cognitifs, et notamment être en lien avec les déficits de Théorie de l’Esprit, qui empêcheraient les personnes souffrant de schizophrénie de simuler d’autres
perspectives concernant l’événement (Langdon et al., 2006). Néanmoins, les recherches concernant ces biais d’interprétation et leurs liens avec les symptômes
positifs de la schizophrénie mettent en évidence des résultats souvent contrastés. Dans cette communication, nous tenterons modestement de présenter
l’état de la littérature actuelle concernant cette question.
Intelligence artificielle : quelle place en psychiatrie ?
O1101 - Les modèles d’intelligence artificielle et la prédiction diagnostique
Dr. Stéphane MOUCHABAC (Paris)
La médecine prédictive a bénéficié d’un intérêt important ces dernières années : cela a été rendu possible par des découvertes importantes dans les champs
de la génétique et de la recherche sur les biomarqueurs. Pourtant, de par sa complexité, la psychiatrie ne peut actuellement assurer le niveau d’exactitude que
réclame cette approche. En effet, prédire la transition vers la schizophrénie permettrait de proposer des traitements ciblés en amont du premier épisode, or
actuellement, l’expertise du psychiatre ne permet pas de prédire plus de 50 % des transitions sur la base de la clinique chez les sujets à risque. De nouvelles
techniques ont émergé et se situent à la croisée de nombreuses disciplines : intelligence artificielle, probabilités, statistiques, sciences cognitives, informatique.
Nous discuterons dans cet article l’apport des méthodes informatisées dites d’apprentissage automatique et réfléchirons à l’impact qu’elles peuvent avoir sur
nos pratiques futures.
O1102 - De l’incertitude à la ruse...
Dr. Christian GUINCHARD (Paris)
Opportuniste, manipulateur, inconstant... tels sont les jugements moraux que l’on porte souvent, malgré soi, sur les personnes affrontant une difficulté
d’addiction. C’est le transfert de notions issues d’une approche fondée sur des observations ethnographiques concernant des populations différentes
(personnes en situation de précarité) dont je voudrais vous soumettre la pertinence. Mon propos sera anthropologique, ouvert sur une réflexion concernant
la manière dont nous (chercheurs, professionnels des soins et du social, mais aussi « aidants naturel » ...) sommes capables de penser le rôle de l’incertitude
dans la construction des soins et de l’accompagnement. Il faut sans doute, avant tout, revenir sur les conditions sociales de possibilités du rapport humain
au temps pour saisir ce qui nous rend capable d’assumer un projet, de tenir une promesse... C’est ensuite qu’on pourra sans doute mieux comprendre la
complexité des rapports sociaux liant la personne qui affronte des difficultés d’addiction à son entourage ainsi qu’aux professionnels qui l’accompagnent dans
la mise en place de différents dispositifs. Dans ce but, nous examinerons comment il convient de prendre en considération les « pare-chocs sociaux » dont
ces personnes sont dotées ou au contraire démunies. Nous tenterons de voir comment les modalités d’action implicitement stratégiques et planificateurs
des professionnels et des proches s’opposent aux comportements tactiques opportunistes des personnes confrontées à des problèmes d’addiction.
Enfin, nous terminerons par une réflexion méthodologique et éthique sur la ruse comme méthode avisée d’action en situation d’incertitude réciproque.
Bibliographie :
Certeau (de) Michel, L’invention du quotidien 1. Arts de faire,Paris, Gallimard, 1990.
Détienne Marcel et Vernant Jean-Pierre, Les ruses de l’intelligence La métisse des grecs, Paris Flammarion,1974.
Guinchard Christian, Logiques du dénuement, réflexions sociologiques sur la pauvreté et le temps, Paris, L’harmattan, 2011. La plus grande partie de l’ouvrage se
trouve en ligne sur le site academia.
Laé Jean-François et Murard Numa, Deux générations dans la débine Enquête dans la pauvreté ouvrière, Paris, Bayard 2012.
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
ATELIERS
A1 - Addictologie
Dr. Romain ICICK
Les troubles addictifs dans leur ensemble sont fréquents et pourvoyeurs d’une important charge de morbidité et d’une surmortalité chez des sujets jeunes (1). Cet
impact est psychiatrique, avec multiplication du risque de comorbidité et de conduites suicidaires, mais aussi non-psychiatrique au plan vasculaire, médico-légal et
oncologique. La dernière version du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-V) (2) a inclus le jeu « pathologique » dans les troubles addictifs en
raison d’arguments cliniques et neurobiologiques forts. Au total, les troubles addictifs sont donc très fréquents, souvent associés entre eux, et nécessitent une prise
en charge rigoureuse et intensive tant au plan diagnostique que thérapeutique.
Ainsi nous nous proposons, au cours de cet atelier, d’échanger à travers trois vignettes cliniques autour des recommandations pratiques dans la prise en charge de ces
troubles sévères, avec l’aide de brefs rappels sur les données de la littérature :
• Brefs rappels épidémiologiques ;
• Brefs rappels physiopathologiques ;
• L’entretien motivationnel ;
• Les psychothérapies ;
• Les traitements agonistes opiacés et nicotiniques ;
• Autres pistes pharmacologiques.
Au terme de cet atelier, l’audience devrait ressortir avec plusieurs notions importantes autour de l’entretien motivationnel, des traitements agonistes et leur
optimisation, et une idée des innovations en cours de développement, à travers une vision globale des troubles addictifs.
Références
1. Vigo D, Thornicroft G, Atun R. Estimating the true global burden of mental illness. Lancet Psychiatry. févr 2016;3(2):171‑8.
2. Cautionary Statement for Forensic Use of DSM-5. In: Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5th Edition [Internet]. American Psychiatric Publishing,
Inc; 2013 [cité 24 févr 2016]. Disponible sur: http://dsm.psychiatryonline.org//content.aspx?bookid=556&sectionid=41101754
A2 - Hyperactivité, Remédiation Cognitive et nouvelles technologies
Mme Virginie CLOUD-BENARD- Psychologue
Bien que le traitement médicamenteux reste le seul moyen efficace contre la symptomatologie pure du Trouble du Déficit de l’Attention / Hyperactivité, on peut
réduire l’impact de l’hyperactivité par une thérapie comportementale basée sur la remédiation cognitive. Cela implique l’enfant qui est acteur du suivi, ce qui va l’aider
à atténuer les conséquences négatives de l’hyperactivité et à développer des stratégies utiles pour son quotidien.
A3 - DÉPRESSION PHARMACO-RÉSISTANTE
Dr. Florian FERRERI
Maître de Conférence des Universités - Praticien Hospitalier
Service de Psychiatrie et de Psychologie Médicale ; Hôpital Saint Antoine, Paris
Un nombre important de patients ne répond pas de manière satisfaisante à un ou plusieurs traitements pharmacologiques, même s’ils sont bien conduits. Nous
reviendrons sur la définition d’une dépression résistante et verrons de façon pratique les étapes pour parvenir à une rémission symptomatique. Depuis les difficultés
diagnostiques jusqu'aux méthodes de stimulation électrique en passant par les traitements médicamenteux et non médicamenteux nous verrons les différentes
options thérapeutiques. Cet atelier sera illustré avec des situations cliniques permettant l’échange autour de nos pratiques.
Laé Jean-François et Murard Numa, Deux générations dans la débine Enquête dans la pauvreté ouvrière, Paris, Bayard 2012.
A4 - Comprendre et traiter la paranoïa aujourd’hui.
Dr. Renaud de BEAUREPAIRE. GHPG 94806 Villejuif.
La paranoïa est une pathologie mal comprise et très difficile à traiter. Sa situation même au sein des classifications nosographiques reste mal définie. Les progrès
dans les techniques d’exploration du cerveau ont permis ces dernières années de renouveler les approches de la paranoïa, avec la mise en évidence de l’implication
de certaines structures cérébrales dont on connaît assez bien les fonctions. L’essentiel de la présente intervention consistera en une revue sur les connaissances
actuelles sur les bases neurobiologiques et cognitives de la paranoïa : mécanismes de formation des mémoires, probabilités bayésiennes, support biologique des
troubles interprétatifs. L’étude de ces bases biologiques et cognitives permet de proposer différentes formes de paranoïa (par exemple psychotiques, situationnelles,
affectives) auxquelles pourraient correspondre différentes approches thérapeutiques.
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A5 - LA THéRAPIE INTERPERSONNELLE
Dr. Didier PAPETA et Dr. Jean-Marie SENGELEN
Le meilleur traitement des troubles de l’humeur (Épisode dépressif caractérisé EDC et/ou Troubles bipolaires TBP) repose sur une psychothérapie efficace associée,
en fonction de la sévérité, à une pharmacothérapie adaptée (OMS, APA, NICE, HAS). Un nombre limité de psychothérapies ont documenté solidement leur efficacité
dans ces indications. Mais l’accès à ces psychothérapies est complexe et seule une minorité de patients en bénéficie. Les thérapies interpersonnelles (TIP) dans l’EDC
et les TIP avec aménagement des rythmes sociaux (TIPARS) dans les TBP font parties de ces psychothérapies validées. Ces thérapies sont limitées dans le temps,
contractualisées, standardisées et d’inspirations éclectiques. CREATIP propose une formation en un an, validée par l’ISIPT et accessible à tout soignant en santé
mentale. La proposition de TIP et TIPARS au sein d’une équipe de santé mentale permet une prise en charge efficiente des troubles de l’humeur dans un système de
soin aux moyens de plus en plus contraints.
A6 - EMDR et Stress
Dr. Georges NICOLAIEFF
Médecin Psychiatre
Clinique La Nouvelle Héloïse - 10 rue de l’Ermitage - 95160 Montmorency
[email protected]
La thérapie par EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing : désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) a été développée en 1989
par une psychologue américaine, Francine Shapiro, en tant que traitement de l’état de stress posttraumatique (ESPT). L’efficacité de l’EMDR dans le traitement de
l’ESPT a depuis été clairement démontrée par de nombreux essais contrôlés randomisés et cette thérapie est recommandée en première intention dans le traitement
des traumatismes psychiques.
D’autres études ont montré son utilité dans la prise en charge d’autres troubles psychologiques, notamment certains troubles anxieux. Elles suggèrent que l’EMDR
pourrait être utile notamment dans la prise en charge des douleurs chroniques, des phobies spécifiques ayant une origine traumatique, certains troubles de
personnalité borderline, le trouble anxieux généralisé ainsi que sur certains symptômes tels que la colère et la culpabilité liées à l’ESPT.
Cet atelier a pour objectif d’apporter un premier éclairage sur la technique de traitement par EMDR et montrer l’intérêt de cette thérapie dans la prise en charge des
différents troubles anxieux.
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
Livre d’abstracts
Communications POSTERS
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P01 - HOPPER : UN ABSOLU DE SOLITUDE
Dr. Joëlle Skriabine
Praticien Hospitalier
GH Paul Guiraud
94800 Villejuif
Nous partons du principe qu’une œuvre d’art témoigne de la vie inconsciente de son auteur. La peinture de Hopper nous transmet un vécu d’intense solitude.
Que peut ajouter un regard orienté par les concepts psychanalytiques freudiens revisités par Lacan ?
L’objet regard est mis en œuvre par la tâche de couleur rouge toujours présente dans ses tableaux. Cette tâche d’un rouge plus ou moins profond sollicite
notre regard pour l’obliger à s’en détacher et regarder le reste du tableau.
Les hommes et les femmes, le regard ailleurs, semblent être toujours côte à côte, sans que leurs regards se croisent
C’est comme s’il n’y avait pas de rencontre possible entre ces hommes et ces femmes, mais une juxtaposition d’existences. Il n’y a pas non plus d’enfant peint
dans ses toiles, pas d’enfant qui fasse lien.
Nous est rendue sensible une impasse entre les sexes, où l’homme semble parler, la femme écouter, attendre. Position défensive de l’un qui utilise les mots
pour dire son désir, position d’attente de l’autre qui dans l’expression de ce désir espère y trouver un écho en elle avant d’y répondre.
Lacan nous parle des impasses du désir sexuel qui s’exaspèrent quant un sujet obsessionnel va craindre fantasmatiquement que l’autre ne lui ravisse son
organe phallique, ou quand un sujet hystérique va être insatisfait de ne se penser que dépositaire des objets sexuels sous tendus par le fantasme du désir de
l’autre.
A cet absolu de regard mis en scène dans le tableau répond un autre absolu, celui de solitude entre les deux sexes qui est comme retranscrit via l’émotion qui
nous submerge à la contemplation de ces tableaux.
P02 - LE TOUBLE DE STRESS POST TRAUMATIQUE PARMI LES DéPLACéS INTERNES DE L’EST DE LA
RD CONGO
Dr. Benjamin BIHABWA MAHANO
DES en Psychiatrie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar / Sénégal
Adresse : 790, Route de Locre. 59270 Bailleul / France - Email : [email protected] - Tel : 06 38 59 06 71
Le Trouble de Stress Post Traumatique (TSPT) est synonyme de persistance de la coexistence des symptômes d’évitement, d’hyper éveil et ceux de reviviscence
avec une mauvaise fonctionnalité socio-professionnelle, quatre semaines après avoir vécu une expérience traumatique.
La prévalence du TSPT dépend, entre autres, de la stabilité socio-politique et des particularités socio-professionnelles de la population considérée.
L’Est de la République Démocratique du Congo vit, sans répit, une succession de guerres ayant induit des bouleversements inédits sociaux et sociétaux,
depuis deux décennies. Branlant le symbolique de la représentation collective, les conséquences retentissent sur la santé, la démographie, l’économie…
La présente recherche, utilisant le PDS (Posttraumatic Diagnostic Scale), le HAD (Hospitaland Depression Scale), le MINI (Mini International Neuropsychiatric
Intervew), le SDS (Sheehan Disability scale), et le PDEQ (Peritraumatic Dissociative Experiences Questionnaire) comme outils, a été menée auprès des déplacés
internes du camp de Mugunga (Goma). 180 des 300 questionnaires envoyés étaient renseignés et exploitables.
Des résultats, 98,3 % est notée positif au TSPT, 92,2 % positif à la dépression et 98,8 % a connu des phénomènes dissociatifs. Le risque suicidaire est léger à 76 %
et la fonctionnalité est mauvaise à 80 %.
Comme décrit dans la littérature, la corrélation statistique est significative autant entre le TSPT et la dépression (P : 0,0001) qu’entre le TSPT et la dissociation
péri-traumatique (P : 0,0001). La mauvaise fonctionnalité, elle, est statistiquement en lien, avec la dépression et pas avec le TSPT. La tendance du risque
suicidaire et de la fonctionnalité miment bien le modèle africain de la dépression et du TSPT.
Si pour Goenjian et al , le TSPT induit par des violences tend à la chronicité ; si pour Brunet et al , la dissociation péri-traumatique fait le lit de la chronicité du
TSPT ; deux postulats confirmés par nos résultats ; nous en déduisons que la dissociation péri-traumatique précède le TSPT, en particulier lors des violences
organisées. Tout l’intérêt d’une prise en charge efficace (préventive et curative) du TSPT en cas des violences organisées, la rémission spontanée n’étant pas
à espérer.
Dit également Etat de Stress Post Traumatique
Goenjian AK, Steinberg AM, Najarian LM et a. Prospective study of posttraumatic stress, anxiety and depressive reactions after earthquakes and political
violence. Am J Psychiatry. 2000;157:911-916.
Brunet A, Sergerie K, Corbo V. Une théorie neurocognitive des processus impliqués dans le développement et la rémission des psychotraumatismes. In
Guay S, Marchand A (Eds.), Les troubles liés aux événements traumatiques: dépistage, évaluation et traitements (pp. 119-136). Montréal : Québec Presses de
l’Université de Montréal ; 2006
29
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
P03 - L’INCESTE ET L’EMDR à PROPOS D’UN CAS.
Dr. Djedjiga BOUSSAD
Pr. M.NEDJARI
Pr. Abderrahmane BELAID
Les conséquences de l’inceste ne se limitent pas aux symptômes traumatiques observables.
La souffrance qu’affecte le vécu psychique est spécifique et destructrice, reflétant particulièrement l’existence des difficultés d’adaptation psychologique et
sexuelle, surtout en ce qui concerne deux sentiments qui ont un poids assez lourd sur la victime : la honte et la culpabilité.
L’EMDR est une nouvelle approche de traitement des psychotraumas.
Nous essayerons à travers la situation de Nassima de démontrer l’efficacité de cette thérapie.
P04 - QUAND MANGER DEVIENT UN ENJEU DE POUVOIR : VOICI TOUT LE PARADOXE DE L’ANOREXIQuE !
Tayebi-Ait-Aoudia S.M
Ammar-Ferhani K.L
Ait-Ameur-Hadjout A
Belaid A
EHS CHERAGA Alger
Entre plaisir et jouissance de la privation et souffrance et douleur induites par ces comportements, cela nous renvoie à la complexité de cette pathologie qu’est
l’anorexie mentale. Tel est le dilemme de l’anorexique.
Il est difficile pour nous, psychiatres, de soigner les patientes souffrant de troubles alimentaires. Nous ne sommes pas préparés à ce type de souffrance et nous
avons du mal à saisir pourquoi autant de violence envers son propre corps.
Les hypothèses émises nous dévoilent de multiples enjeux, ceux de la rencontre avec les soignants, la relation de dépendance à la mère, cette maîtrise, ce
pouvoir et ce contrôle du corps si coûteux, les angoisses de séparation……
Ce travail illustre nos difficultés de compréhension et nos limites thérapeutiques et nous révèle combien cette pathologie reste énigmatique, mystérieuse et
comment elle continue d’inquiéter les psychiatres.
P05 - INFLUENCE DES FACTEURS DE STRESS SUR L’éVOLUTION DE L’éTAT DéPRESSIF MAJEUR
Tayebi-Ait-Aoudia S.M
Ait-Ameur-Hadjout A
Ammar-Ferhani K.L
Belaid A
EHS CHERAGA Alger
Les EDM représentent la plupart de nos hospitalisations.
Ils sont pour la majorité précédés de facteurs déclenchant stressants et cela quelle que soit l’étiologie.
Nous avons remarqué la fréquence des difficultés relationnelles lors du repérage des facteurs de stress.
Ces difficultés interpersonnelles sont souvent à l’origine d’un nouvel épisode de dépression, d’une chronicisation ou de ré hospitalisation.
C’est pour ces raisons que nous avons porté notre intérêt sur la compréhension du lien entre évènements de vie et dépression.
Nous pensons améliorer nos stratégies thérapeutiques en les identifiant et en saisissant mieux l’impact de ces difficultés de vie sur la dépression.
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14
ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
P06 - éVALUATION NEUROPSYCHOPATHOLOGIQUE DE LA DéPENDANCE AU TRAMADOL ET UTILISATION DE
LA VALPROATE DE SODiuM (DEPAMAG) : à PROPOS DE DEUX CAS CLINIQUES AU CENTRE NEURO PSYCHO
PATHOLOGIQUE DU MONT-AMBA A KINSHASA (RDC).
Ally NDJUKENDI Omba*, Davin MPAKA Mbeya*, Thierry LUKEBA Ngwamba*, Adelin N’SITU Mankubu*, Dieudonné NGALAMULUME*, Jean Robert MAKULO
Rissassi**, Daniel OKITUNDU LEA*, Valentin NGOMA Malanda*, Bruno FALISSARD***
* Centre Neuro Psycho Pathologique du Mont-Amba, Département de psychiatrie, Faculté de
Médecine, Université de Kinshasa, B.P. 825 Kinshasa XI, République Démocratique du Congo.
** Cliniques Universitaires de Kinshasa, Département de Médecine interne, Faculté de médecine,
Université de Kinshasa, B.P. 825 Kinshasa XI, République Démocratique du Congo
*** Unité de Recherche Institut Nationale de la Santé Et de la Recherche Médicale U669/ Paris Sud
Innovation Group In Adolescent Mental Health, Maison de Solenn, Hôpital Cochin, 97 Boulevard
du Port-Royal 75679, Paris cedex 14, France.
Correspondance
Ally NDJUKENDI Omba
Tél. : +243 998247640 ; e_mail : [email protected] ou [email protected]
Contexte
Le tramadol, indiqué dans les douleurs modérées à sévères par son effet opioïde en se fixant sur les récepteurs mu (μ), comporte aussi un effet monoaminergique mixte, par inhibition du recaptage de la noradrénaline et de la sérotonine. Ces effets opioïdes concernent non seulement les effets analgésiques
recherchés, mais également les effets indésirables.
Objectif
L’objectif était d’évaluer les éléments neuropsychopathologiques liés à la dépendance au tramadol en vue de proposer une prise en charge.
Méthodologie
Les deux cas ont été soumis à une évaluation neuropsychopathologique : l’anamnèse, l’examen neurologique, l’Indice de Gravité de Toxicomanie (IGT) pour
le repérage clinique de la dépendance, l’Echelle de Réajustement Social de Richard H. Rache et Thomas H. Holmes pour des problèmes psychosociaux,
le Questionnaire de Personnalité d’Eysenck (QPE) pour le tempérament, le questionnaire de coping par le Test de la Ways of Coping Check-list (WCC-R de
Vitaliano) pour les stratégies d’adaptation et le General Health Questionnaire-28 (GHQ-28) de Goldberg pour la détresse psychologique et les troubles
psychopathologiques.
Résultats
L’examen neurologique était normal chez les cas alors que l’anamnèse a révélé la notion de consommation des substances psychoactives, l’alcool pour le
premier et le tabac pour le second. Aucun de ces deux cas qui avaient présenté une dépendance au tramadol selon l’IGT, n’avait adopté un coping centré sur
la résolution du problème au WCC-R. Ils ont présenté une crise modérée à l’Echelle de Réajustement social. Le premier avait un tempérament extraverti et le
second névrosisme. Ils étaient en détresse psychologique qui s’est traduite par des troubles psychopathologiques comme le dysfonctionnement social, pour
les deux ensuite la dépression sévère pour le premier et la somatisation pour le second au GHQ-28.
Conclusion
Nos observations illustrent le pouvoir du tramadol à induire une dépendance parfois dès le premier contact avec le produit en dehors d’une notion de
consommation antérieure de même que la survenue des crises convulsives. Ces manifestations pouvant s’aggraver s’il y a notion de consommation d’autres
substances psychoactives. Ainsi, le valproate de sodium par sa propriété gabaérgique associé à un antidépresseur tricyclique par effet mono-aminergique
peuvent être utilisés aussi bien comme médicaments d’appoint dans le traitement de cette dépendance avant la mise en place d’entretien motivationnel
intrinsèque que contre les crises convulsives.
Mots-clés : Neuropsychopathologie, Tramadol, dépendance, crises convulsives, dépamag,
Centre Neuro Psycho Pathologique.
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Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
P07 - DéTRESSE PSYCHOLOGIQUE ET DIMENSIONS PSYCHOPATHOLOGIQUES SELON LES
PROBLèMES PSYCHOSOCIAUX DES ADOLESCENTS EN SITUATION DIFFICILE à KINSHASA (RDC)
Ally NDJUKENDI Omba*, Davin MPAKA Mbeya*, Adelin N’SITU Mankubu*, Thierry LUKEBA Ngwamba*, Brigitte IMBULA*, Dieudonné NGALAMULUME*, Daniel
OKITUNDU LEA*, Valentin NGOMA Malanda*, Marie-Rose MORO**, Bruno FALISSARD**
* Centre Neuro Psycho Pathologique du Mont-Amba, Département de psychiatrie, Faculté de
Médecine, Université de Kinshasa, B.P. 825 Kinshasa XI, République Démocratique du Congo.
** Unité de Recherche Institut Nationale de la Santé Et de la Recherche Médicale U669/ Paris Sud
Innovation Group In Adolescent Mental Health, Maison de Solenn, Hôpital Cochin, 97 Boulevard
du Port-Royal 75679, Paris cedex 14, France.
Correspondance
Ally NDJUKENDI Omba
Tél. : +243 998247640 ; e_mail : [email protected] ou [email protected]
Contexte
La Ville Province de Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC) connait une recrudescence des problèmes psychosociaux des adolescents en
situation difficile. En effet, malgré des mesures d’interventions mises en place, près d’un enfant sur quatre refuse de retourner en famille. Parmi ceux qui sont
réinsérés, le taux de récidive est de 23 %. La non-prise en compte de la détresse psychologique et des dimensions psychopathologiques qui les accompagnent
peut expliquer ce phénomène.
Objectif
L’objectif était d’évaluer la détresse psychologique et les dimensions psychopathologiques selon les problèmes psychosociaux des adolescents en situation
difficile à Kinshasa.
Méthodes
Une étude transversale avait concerné 66 adolescents en situation difficile (27♂, 39♀) âgés de 17,53±2,33 ans, était menée dans une Zone de Santé de
Kinshasa entre mai et octobre 2010. Le "Symptom Checklist-90-Revised" (Derogatis 1977) a permis d’évaluer la détresse psychologique par l’indice global
de sévérité (IGS) et les dimensions psychopathologiques. Le test t de Student et le test Khi2 de Pearson ou de Fisher exact, en cas de petits effectifs, ont
été effectués p<0,05 pour déterminer les associations significatives entre respectivement l’IGS et les dimensions psychopathologiques avec les problèmes
psychosociaux.
Résultats
Les résultats ont montré que 42 % desdits adolescents présentaient un IGS supérieur à la moyenne (0,77±0,27; p=0,0152) surtout pour la maltraitance
(1,03±0,36; t=1,98; p=0,0490) et la toxicomanie (0,98±0,25; t=2,48; p=0,0150). Le comportement antisocial présentait juste la moyenne de l’ensemble (0,76
±0,12; t=0,19; p>0,05) et enfants dits de la rue avaient la moyenne la plus basse (1,49±0,47; t=2,02; p=0,045). La sensibilité interpersonnelle (59,1 %) était
la principale dimension psychopathologique (p<0,0001). Les dimensions psychopathologiques variaient significativement en fonction des problèmes
psychosociaux (X2=163,28; ddl=45; p<0,0001) : la sensibilité interpersonnelle-grossesse et maternité précoce (X2=17,04; p=0,0481), l’idéation paranoïde au
comportement antisocial (X2=24,74; p=0,0033), le psychotisme à la toxicomanie (X2=20,26; p=0,0164), l’hostilité à la maltraitance (X2=17,18; p=0,0460), la
somatisation et enfants de la rue (X2=19,33; p=0,0225), l’obsession-compulsion et la sorcellerie (X2=22,24; p=0,0081).
Conclusion
Les adolescents en situation difficile présentent un état de détresse psychologique face à leurs problèmes psychosociaux. Ainsi, une psychothérapie
interpersonnelle intégrant la détresse psychologique et les dimensions psychopathologiques peut être proposée à la place de la répression et des interventions
exclusivement sociales face à cette recrudescence.
Mots clés: Adolescents en situation difficile, détresse psychologique, dimensions psychopathologiques, problèmes psychosociaux, Kinshasa (RDC).
P08 - FAMILLE : QUAND LA SCHIZOPHRéNIE S’ANNONCE
Ait-Ameur-Hadjout A
Ammar- Ferhani K.L
Tayebi-Ait-Aoudia S.M
Belaid A
EHS CHERAGA Alger
Historiquement, la relation entre la psychiatrie et les familles a été orientée sur l’influence pathogène que celles-ci exerçaient sur leur membre malade. La
société a évolué. L’ouverture des champs d’intervention et de prise en charge ont mis en contact les soignants, le milieu familial, l’entourage, le voisinage et
les politiques. La famille s’impose de plus en plus comme une réalité prégnante, incontournable, essentielle pour le psychiatre.
Il existe peu d’écrits et peu d’études sur les spécificités de la famille algérienne confrontée au patient présentant une schizophrénie.
Nous vous proposons une expérience de prise en charge de nos patients avec leurs familles.
32
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ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
P09 - REPRéSENTATIONS SOCIALES DE LA MALADIE MENTALE ET STIGMATISATION :
CARACTERISTIQUES, CONSéQUENCES ET QUELQUES PISTES POUR LUTTER CONTRE
Ait-Ameur-Hadjout A ; Tayebi-Ait-Aoudia S.M ; Ammar- Ferhani K.L ; Belaid A
EHS CHERAGA Alger
à partir du moment où il ne se conforme pas à l’ensemble des normes de son milieu, le sujet souffrant de troubles psychiatriques suscite chez les autres un
malaise et une tendance à l’étiqueter. On lui applique une identité négative centrée uniquement sur les attributs de « fou ». La stigmatisation va se voir dans
tous les domaines de la vie du patient. Les représentations de la maladie, des soins et de l’institution psychiatrique entrainent souvent des effets dévastateurs.
Comment changer ces représentations et lutter contre la stigmatisation ?
P10 - LA DéPRESSION AU MAGHREB
Dr. Med.L.Abla ; Dr. N.Boussa ; Pr. FZ.Madoui
EHS Psychiatrie Mahmoud Belamri Constantine
Il est actuellement admis que la dépression est un fait universel mais que son expression clinique est peut être influencée par la culture. Les dernières
classifications internationales reprennent cette approche et le DSM par exemple, retient les caractéristiques liées à la culture, spécifiant que cette dernière
« peut influencer l’éprouvé et l’expression des symptômes dépressifs ».
Il n’en a pas toujours été ainsi puisque dans un passé relativement récent, on remettait encore en cause l’universalité de la dépression affirmant qu’elle
n’existait pas ou qu’elle était peu fréquente au Maghreb et en Afrique, ou on retenait des spécificités cliniques et psychopathologiques très particulières à ces
cultures au point de dénaturer l’essence même de la maladie.
La culture a une vaste influence sur la santé. Elle colore la perception de la santé, de la maladie et de la mort, les croyances sur les causes des maladies,
l’expérience et l’expression de la maladie et de la douleur.
à travers cet exposé nous tenterons de mettre la lumière sur l’influence qu’a la culture maghrébine sur la coloration de la symptomatologie clinique de la
dépression à travers la symbolique culturelle attribuée aux organes vitaux, la structuration linguistique et la façon dont se façonnent les rapports sociaux.
P11 - LES HOSPITALISATIONS D'OFFICE EN PSYCHIATRIE : STATISTIQUES ET ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
Mokhtari Alia; Houadef Nardjess Imene; Aouadi Abdellali; Alibensaed Rym
EHS ERRAZI Annaba Algérie
E-mail : [email protected]
Tel : 00213662323772
Objectifs :
• Recenser les patients qui se sont présentés avec une demande d'hospitalisation d'office et dégager leur profil épidémiologique au sein de l'EHS ERRAZI.
• Analyser la procédure administrative de l'hospitalisation d'office des malades mentaux dans toutes ses étapes selon notre contexte et les données de la loi
sanitaire.
Méthodologie :
Étude prospective descriptive sur 64 cas de patients hospitalisés d'office a l'EHS ERRAZI Annaba Algérie durant une période de trois mois allant du 01.10.2014
jusqu'au 31.12.2014 ; avec un recueil de données sur les dossiers médicaux.
Résultats :
La majorité des patients concernés par les hospitalisations d'office sont des schizophrènes en décompensation (82.90 %). La majorité des patients sont de sexe
masculin (83 %), l'âge varie entre 20 et 50 ans. Les décisions d'hospitalisations ont été prise par arrêté su wali (50 % des cas) ; 20 % par le maire et 10 % par le
procureur de la république. La sortie des patients a été décidée par le médecin psychiatre de l'EHS ERRAZI seul.
Conclusion :
Les modalités d'hospitalisation sont régies par la loi 85/05 du 16.02.1985 relative à la protection et la promotion de la santé mentale. Cette loi a pour but
d'instaurer un meilleur contrôle des conditions d'hospitalisation et devrait favoriser la réadaptation et la réinsertion sociale des personnes hospitalisées.
33
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
P12 - COMORBIDITé SOMATIQUE CHEZ LES SCHIZOPHRèNES : éTUDE DeSCRIPTIVE
Houadef Nardjess Imene
Mokhtari Alia
Chorfi Wissem
Aouadi Abdellali
Djendi Nesrine
EHS ERRAZI Annaba Algérie
E-mail : [email protected]
Tél : 00213699887841
Objectifs :
•Evaluation de la prévalence des troubles somatiques chez les schizophrènes hospitalisés au sein de l'EHS ERRAZI.
•Evaluation de la prise en charge interservices et accès aux soins somatiques.
Méthodologie :
Étude descriptive transversale à recrutement prospectif sur 221 patients schizophrènes hospitalisés à l'EHS ERRAZI Annaba Algérie (urgence homme, urgence
femme) durant trois mois allant du 15.11.2014 jusqu'au 15.02.2015.
Résultats :
La prévalence des pathologies somatiques chez les patients a été estimée à 5 %, la pathologie cardio-vasculaire occupant le 1er rang suivi par le diabète.
Le facteur de risque le plus marqué est le tabac. Une nette prédominance masculine avec un âge moyen 39 ans.
La totalité des malades a bénéficié d’un bilan standard à l'admission et 75 % d'un bilan para- clinique plus spécialisé. 50 % ont été évacués pour un avis
spécialisé.
Évolution favorable de la pathologie somatique dans 50 % des cas. Un seul cas a connu l'évolution défavorable.
Conclusion :
Sur le plan de leur santé "somatique", les malades souffrant de schizophrénie subissent des handicapes particuliers : non seulement leur pathologie les éloigne
des soins somatiques, les traitements prescrits pour les soins psychiatriques peuvent donner des effets secondaires bien repérés ; dégrader leur qualité de vie
et peuvent interagir avec d'autres médicaments ou avoir une incidence sur d'autres affections somatiques.
P13 - LE SUICIDE QUI NOUS A ABASOURDI
R. Daoudi
H. Lakaf
Pr. H.Oukali
EHS Frantz-Fanon, Blida
L'homme a de tout temps, essayé d'expliquer ou du moins comprendre les raisons qui poussent un sujet à se donner volontairement la mort. Même si des
avancées considérables dans la compréhension du suicide ont été enregistrées ces dernières décennies, il n’en demeure pas moins que le phénomène suscite
toujours les passions et soulève les interrogations.
Nous avons vécu, ces derniers mois, des moments difficiles au service de psychiatrie de Blida. Deux cas de suicide sont venus ébranler la tranquillité et la
sérénité du service et affecter profondément toute l’équipe soignante.
La vignette clinique rapportée ici nous a paru illustrer au mieux ces données en ce qu’elles sont portées à des degrés extrêmes tant cliniques que factuels.
Cas clinique :
Monsieur B. Benaffou est âgé de 42 ans. Il est divorcé sans enfant et sans travail. Il vit avec ses parents dans une ville des hauts-plateaux. Ses parents le disent
"bon vivant, très affectueux et apprécié par la famille et les voisins".
Il a un long passé pathologique de troubles bipolaires. Il a développé ses premiers troubles en 1994, soit à l’âge de 22 ans, alors qu'il passait son service militaire.
Sa pathologie évolue de façon chronique depuis cette date, avec plusieurs hospitalisations entrecoupées de périodes de stabilité. Il fait deux tentatives de
suicide en 2012 et 2013 en se précipitant dans le puits de la maison familiale.
L’épisode actuel remonte au mois de décembre dernier. Benaffou devient très susceptible et son sommeil se perturbe. Il fume beaucoup et consomme du café
avec excès. Les jours suivants des troubles plus nets apparaissent.
Il est en proie à une instabilité psychomotrice de plus en plus grandissante. Son sommeil se réduit considérablement et ses propos deviennent excessifs. Il est
joyeux, tout content, heureux et plein d'enthousiasme, il chante à tue-tête ou récite tantôt des versets coraniques, tantôt des poèmes.
Suite à ses troubles, il est hospitalisé au service « Errazi ». Son état s’améliore au bout de 5 semaines de traitement neuroleptique et thymorégulateur et sa
sortie est envisagée.
Cependant et contre toute attente, le 06 Janvier à 11 heures, Benaffou qui n’avait jusque-là montré aucun signe de passage à l’acte ou de désir de mort, lui
qui sillonnait les couloirs du service, les chambres de malades, les bureaux des médecins chantant par moment «Abdelhalim Hafez» et racontant des blagues
au personnel, s’isole dans sa chambre, confectionne un nœud à l’aide de la bordure de la couverture, l’entoure autour de son cou, l’accroche à la fenêtre et se
laisse pendre sous l’effet de son poids.
Alerté, le personnel réussi rapidement à libérer le patient du nœud qui lui serre le cou et à le réanimer sur place.
Malheureusement, il décède cinq jours plus tard suite aux complications (œdème cérébral) de son passage à l’acte.
34
14
ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
P14 - AMPUTATION DU PéNIS, à PROPOS D’UN CAS
R. Daoudi ; H. Lakaf ; Pr. H.Oukali
EHS Frantz-Fanon, Blida
Résumé
L‘automutilation peut être définie comme une atteinte portée à l’intégrité du corps. L’automutilation est une blessure intentionnelle qu’un sujet inflige à
une partie de son propre corps sans intention apparente de se donner la mort. Elle peut consister soit en la blessure soit en l’ablation totale ou partielle d’un
organe ou d’un membre. Elle n’est pathognomonique d’aucune pathologie mais souvent associée à de nombreuses pathologies psychiatriques.
Les actes d'automutilation des organes génitaux externes masculins sont extrêmement rares et sont potentiellement graves par les complications urinaires
et sexuelles qu'ils peuvent entraîner.
Cas clinique :
Monsieur C. Nadir est âgé de 40 ans. Il est célibataire et sans travail. Il mit un terme à sa scolarité alors qu’il était en troisième année vétérinaire. Son père est
décédé, il était psychotique. Il vit avec sa maman dans une ville du centre du pays.
Il a un long passé pathologique de schizophrénie. Il a développé ses premiers troubles en 1998, soit à l’âge de 22 ans.
Sa pathologie évolue de façon chronique depuis cette date, avec plusieurs hospitalisations dans les différents services psychiatriques de sa région suite à des
rechutes ou des tentatives de suicide.
Par une douce journée d’hiver et se trouvant seulement avec sa mère à la maison, Nadir qui était plus ou moins stabilisé sous traitement, passe par la salle de
bain, prend une lame à raser et s’isole dans sa chambre. Il se dénude, prend son sexe par la main gauche et d’un violent coup, il le sectionne totalement de
sa base.
Alerté par les stridents cris de douleurs poussés par Nadir, la maman se précipite dans la chambre du patient et le trouve dans une mare de sang, le sexe
totalement sectionné.
P15 - LA VALEUR THéRAPEUTIQUE DE L’ART
Annie BOYER-LABROUCHE, Psychiatre libéral, Toulouse, France
Nous pouvons considérer que, depuis la nuit des temps, l’art constitue une thérapie pour l’homme, celui qui le pratique, ou celui qui, de l’autre côté du miroir,
regarde ou écoute. Qu’en est-il alors de l’utilisation de l’art comme médium dans ce que l’on appelle art-thérapie ou psychothérapie médiatisée ? Doit-on valoriser
la prise en charge thérapeutique par l’art ?
Le premier questionnement est celui du transfert. Entre le médium et la personne qui est soignée, il y a le thérapeute. Le transfert est le moteur des processus de
changement.
Le deuxième questionnement est celui du cadre. Le cadre est le garant de l’espace dans lequel les processus thérapeutiques sont à l’œuvre.
Le troisième questionnement est celui des médiums. Nous savons qu’ils sont très variés, faisant tous appel à des formes de sensorialité – peinture, musique,
danse… Le théâtre est probablement le plus complet car dans la mise en scène, tous les médiums peuvent être utilisés : écriture, travail sur le corps, danse,
musique, décor…
Enfin, nous devons soulever les polémiques et dévoiler les mécanismes pervers qui peuvent apparaître dans ce type de soin, essentiellement dans les modes
relationnels institutionnels et à travers les dérives du « développement personnel ».
Il y a aussi des polémiques sur la place de ces thérapies médiatisées par rapport aux autres soins, en psychiatrie et dans d’autres spécialités (gériatrie, oncologie…),
en particulier en raison de la difficulté d’évaluer ces pratiques.
P16 - LES éTATS DE STRESS POST TRAUMATIQUES AU CENTRE MéDICOPSYCHOLOGIQUE :
éTUDE RéTROSPECTIVE PORTANT SUR 145 CAS
Dr. ZEGHIB.H et Dr. BRIKI.F. Z, EHS ERRAZI ANNABA
Notre pays l’Algérie a vécu des années de violences (décennie noire du terrorisme) qui s’ajoutent aux traumatismes d’une longue guerre de libération et
aux catastrophes naturelles (séisme AL ASNAM, AIN TEMOUCHENT, BOUMERDES, les inondations de BAB ELOUED…). Nous devons nous attendre à une
augmentation importante du nombre de personnes présentant des états de stress post traumatiques.
Notre travail est une étude rétrospective portant sur 145 cas d’états de stress post traumatiques ayant consulté au centre medicopsychologique pour la
prévention et la prise en charge des états de stress post traumatiques durant la période allant de janvier 2001 à décembre 2015
Ayant pour objectif de dresser un profil épidémiologique de la population étudiée et de préciser les comorbidités possibles.
Résultats : il ressort de notre étude que la majorité de nos patients sont de sexe masculin (55,17 %), avec un âge compris entre 20 et 45 ans (91,03 %). Le motif
de consultation le plus rencontré est l’angoisse (90,34 %), le temps de latence est de six mois (57,24 %), l’origine géographique est de loin ANNABA (86.89 %),
viennent ensuite ELTAREF (5.51 %), SOUKAHRAS (4.82 %) puis GUELMA et TEBESSA (2.06%). La comorbidité dépressive est retrouvée dans 54.48 %.
35
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
P17 - MODALITéS D’HOSPITALISATION à L’EHS ERRAZI ANNABA, éTUDE RéTROSPECTIVE PORTANT SUR
1196 CAS
Dr. ZEGHIB.H, Dr. GRID.N, Dr. OMEIRI.C et Pr. AOUADI.A. A, EHS ERRAZI
En Algérie, les modalités d’hospitalisation en milieu psychiatrique sont régies par la Loi 85/05 du 16 février 1985 relative à la protection et la promotion de la
santé mentale. Cette loi précise les droits généraux des malades mentaux quelque soit le mode d’hospitalisation.
Notre travail est une étude rétrospective portant sur la totalité des malades hospitalisés à l’EHS ERRAZI Annaba durant la période allant du 1er Janvier au 31
décembre 2014 soit 1196 malades.
Ayant pour objectif : faire le point sur le mode d’hospitalisation à l’EHS ERRAZI Annaba et apprécier l’application des lois législatives en matière d’organisation
de l’hospitalisation des malades avec troubles psychiatriques.
Il en ressort de notre étude que la majorité des hospitalisations concerne les adultes jeunes entre 25 et 45 ans (70,82 %), de sexe masculin avec un sex-ratio de
3,76, le trouble du comportement représente le motif d’hospitalisation le plus fréquent (88 %). L’agressivité de ces patients explique le mode d’hospitalisation
dominé par l’hospitalisation à la demande d’un tiers (83,78 %). Dans certains cas, l’atteinte à la sureté des citoyens et les troubles à l’ordre public justifient le
recours à l’hospitalisation d’office (9,19 %). La majorité des patients hospitalisés est originaire de la wilaya d’Annaba (48 %).
Notre étude a mis en évidence l’absence de commission de santé mentale et de modalité de contrôle et de suivi des placements d’office, d’où l’intérêt de
proposer une stratégie de sensibilisation et l’application de la loi notamment la loi 85/05.
P18 - DéPRESSION ET SCLéROSE EN PLAQUE, à PROPOS D’UN CAS.
Dr. NAIT CHABANE C, Dr. AMRANDI A, Pr. OUKALI H
EHS FRANTZ FANON -BLIDA- ALGERIE
Introduction
Certaines pathologies neurologiques peuvent se manifester par une symptomatologie psychiatrique, parfois inaugurale, la Sclérose En Plaques (SEP) en fait
partie. La survenue de dépression au cours de la SEP n’est pas rare et a été rapportée depuis le début du siècle passé (Cottrel et Wilson). Les études ont montré
que près de cinquante pour cent des patients atteints de SEP présentent un trouble dépressif. La dépression est indiscutablement le trouble psychiatrique le
plus fréquent et le plus handicapant et certains auteurs la considèrent même comme une des caractéristiques principales de la maladie.
La sclérose en plaques est une maladie neurologique grave à évolution souvent progressive mais imprévisible, qui atteint la myéline du système nerveux
central. Débutant en moyenne à l’âge de 30 ans (20-40 ans) avec une prépondérance féminine (sexe ratio de 1,7/1), elle constitue la première cause non
traumatique de handicap sévère acquis du sujet jeune. Le retentissement de l’incapacité et du handicap sur la vie quotidienne familiale et professionnelle est
souvent majeur.
Objectif
Démontrer le lien de causalité entre la dépression, la SEP, et la prise en charge de cette dernière à travers un cas clinique.
Vignette clinique
Madame L.Z âgée de 29 ans, sans antécédents pathologiques particuliers, fut hospitalisée en janvier 2011 (24 ans) en neurologie pour déficit moteur des
membres inférieurs avec troubles sphinctériens. La patiente a été traitée par des corticoïdes qui ont amélioré ses symptômes. Par la suite, elle a présenté
plusieurs poussées régressives de troubles neurologiques, ayant nécessité un autre séjour en septembre 2014 où des IRM cérébrales et médullaires ont été faites
objectivant de multiples lésions de démyélinisation sus et sous tentorielles, ainsi qu’une étude immunologique du LCR. Le diagnostic de sclérose en plaques
forme rémittente récurrente a été retenu. Un traitement de fond à base d’immun modulateur a été instauré avec vitaminothérapie, ainsi que le traitement
des poussées ; mais de jour en jour depuis cette dernière récidive L.Z devient fatiguée, triste, ne dort guère la nuit, passe tout le reste de son temps à ruminer,
surajouter un sentiment de dévalorisation, une perte d’intérêt et culpabilité. Elle préfère la solitude et sombre dans un dégoût permanent accompagné de
souhait de mort. Devant ce tableau clinique, et dès sa première consultation en psychiatrie, elle a été mise sous antidépresseurs et anxiolytiques, nous avons
noté une nette amélioration après quelques mois de traitement.
P19 - Étude qualitative exploratoire du rétablissement dans l’anorexie mentale
PIOT Marie Aude
Contexte
De nombreuses études quantitatives sont publiées sur le rétablissement dans l’anorexie mentale sans consensus sur sa définition ni compréhension du
processus. Quelques études qualitatives montrent des facteurs soutenant et/ou entravant le rétablissement. Certaines proposent un modèle. Mais aucune
n’offre d’outil applicable en pratique clinique.
But
Bâtir un outil de suivi des patients facilitant le recours au paradigme expérientiel du rétablissement complémentaire au paradigme médical.
Méthode
Pour cette étude préliminaire, une approche qualitative rétrospective analyse le point de vue de 5 femmes hospitalisées durant leur adolescence, 10 ans
auparavant. Les entretiens semi-structurés sont analysés avec double cotation suivant la méthode de l’IPA (Interpretative Phenomenological Analysis). Les
résultats sont confrontés aux critères CIM-10 de l’anorexie mentale, aux données du dossier médical et au sentiment subjectif d’être rétabli.
Résultats
7 thèmes sont retrouvés : lutte et initiation ; travail sur soi ; autodétermination et aide ; corps ; famille ; temps. Chaque thème évolue sur le mode dimensionnel ;
pas nécessairement synchronique. Chaque dimension traverse 4 stades : corset ; vulnérabilité ; plastique ; jeu.
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ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
Discussion
La discordance des résultats entre l’appréciation subjective des participantes, les critères CIM-10 et ceux de l’analyse questionne l’évaluation du clinicien.
De nouveaux aspects du rétablissement non découverts par les premières études apparaissent : écoute du corps ; plaisir et bien-être ; travail sur soi ;
stigmatisation ; capacité à raconter un récit apaisé du rétablissement.
La notion de dimension indique une progressivité, soit un continuum entre patients non rétablis et rétablis. La notion de stade suggère une discontinuité :
confirmant l’existence d’un « turning point » (point de non-retour) ; mais suggérant l’existence de plusieurs « turning point » qui seraient des repères utiles
cliniquement. Ces points sont intégrés dans l’outil.
Conclusion
Cet outil questionne l’indication et le type de médiation thérapeutique ou psychothérapie selon le moment du rétablissement.
La prochaine étape de l’étude va étendre et diversifier le recrutement pour affiner l’outil. Puis elle en testera la validité.
P20 - ACCÈS MANIAQUE DE NOVO RÉACTIONNEL À UN TRAUMATISME PSYCHIQUE AIGU. À PROPOS DE
DEUX CAS CLINIQUES.
Carretier E., Interne en Psychiatrie,
Norng E., Interne en Psychiatrie
Regina W., Psychiatre EPS Ville-Evrard 93G01
Stamatiadis L., Psychiatre EPS Ville-Evrard 93G01
Contexte
Suite aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à l’assaut du 18 novembre 2015 à Saint Denis, nous avons reçu dans notre service deux cas d’accès
maniaques aigus chez des personnes n’ayant jamais eu de contact avec la psychiatrie auparavant. À travers ces deux exemples cliniques, nous nous
interrogeons sur l’exposition à un traumatisme psychique aigu comme facteur déclenchant ou précipitant d’un premier accès maniaque. L’objectif est de
mettre en perspective les données cliniques des deux patients hospitalisés dans notre service après les évènements traumatiques de novembre 2015 avec
les données de la littérature.
Discussion
Les hypothèses biologiques ou génétiques ont dominé l’étiopathogénie du trouble bipolaire ce siècle dernier. Sur les dix dernières années, d’autres facteurs
participant à l’émergence de la maladie et son évolution ultérieure ont cependant retenu un intérêt croissant, avec parmi eux les facteurs stressants. Les
études récentes argumentent davantage sur les traumatismes anciens, notamment les abus sexuels dans l’enfance, comme facteur de risque dans le trouble
bipolaire. S’il est retrouvé un excès d’évènements de vie stressant dans les 1 à 3 mois précédant la rechute d’un trouble bipolaire, en revanche, il n’y a pas de
lien clairement établi aujourd’hui entre traumatisme psychique aigu et premier accès maniaque réactionnel. En effet, la littérature actuelle décrit peu d’études
concernant la responsabilité d’un traumatisme psychique aigu dans l’apparition de novo d’un accès maniaque réactionnel au traumatisme.
Chez nos deux patients, le stress aigu apparaît clairement comme facteur déclenchant. Le seul facteur commun retrouvé entre eux est l’existence d’un ancien
traumatisme, qui n’avait pas eu de répercussion psychique à l’époque, et qui rentre en écho avec le traumatisme actuel.
Conclusion
Le traumatisme psychique aigu nous semble être impliqué et à rechercher dans le déclenchement d’un état maniaque aigu chez des patients sans antécédent
psychiatrique, mais ayant déjà vécu un traumatisme psychique auparavant.
P21 - eXPéRIENCE DE SECTEUR SUR L’HOSPITALISATION à DOMICILE
Nastassia SKARBNIK *, Magali VILLOTEAU**, Ghislaine BENDJENANA***
*Psychiatre, Assistante, Hôpital Les Murets
**Psychiatre, PH, Hôpital Les Murets
***Psychiatre, PH et Chef de pôle, Hôpital Les Murets
70 % des patients souffrants de troubles psychiques sont pris en charge de façon ambulatoire. La réduction des lits au cours de ces 25 dernières années s’est
accompagnée d’un développement du pôle extra-hospitalier.
L’hospitalisation à domicile (dite HAD) est une alternative à l’hospitalisation traditionnelle, permettant le maintien du patient dans son milieu de vie et auprès
de ses proches. Elle appartient aux « interventions à domicile » (ANAP). L’HAD en psychiatrie s’est développée en France à partir de 1970. Dès 1972, notre
hôpital, le Centre Hospitalier des Murets dans le Val De Marne (94) a été un hôpital pilote lors de la mise en place des HAD.
Nous vous proposons de partager l’expérience de notre équipe d’HAD de secteur sur l’année 2015 à travers une file active de 34 patients pour 39 séjours. Nous
avons 10 lits dédiées à l’HAD. Notre secteur-94G01 dessert les communes de Vincennes et de Fontenay-sous-Bois. L’HAD se distingue des visites à domicile par
le fait de proposer des soins plus intensifs sur une durée limitée. L’HAD repose sur un projet thérapeutique et psychosocial individualisé, en coordination avec
les différents intervenants. Nos objectifs sont de « préparer, raccourcir, prendre le relais, éviter et remplacer une hospitalisation à temps complet » (circulaire
ministérielle de 2004).
Nous aborderons à travers notre poster notre composition pluridisciplinaire ; notre organisation structurée sur une fiche d’admission, une synthèse
hebdomadaire, des passages au domicile pluri-hebdomadaires, un partenariat avec la pharmacie de l’hôpital ; les indications, pour plus de la moitié des
patients psychotiques dont 47 % de patients schizophrènes ; les bénéfices : alliance thérapeutique renforcée, soutien des familles, hospitalisations temps
plein raccourcies ou évitées, développement du réseau ; les limites : mises en échec par le patient et la famille, transgression du contrat de soins, pathologies
addictives et trouble de la personnalité psychopathique. Nous aborderons également les contraintes actuelles de l’HAD : manque de moyens pour permettre
la continuité des soins et en conséquence non renouvellement des agréments par l’ARS du fait de ne pas respecter les critères MCO.
37
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
P22 - LE PROJET RDoC : VERS UNE RéVOLUTION DE LA CLINIQUE PSYCHIATRIQUE PAR LES NEUROSCIENCES ?
Gauthier LE QUANG
Psychiatre
Centre Hospitalier Sainte Marie de Privas
19 cours du Temple, 07000 PRIVAS
[email protected]
Yannis GANSEL
Psychiatre, Praticien Hospitalier
Service de psychopathologie du développement
Hôpital Femme Mère Enfant, Groupement Hospitalier Est
59 boulevard Pinel, 69677 BRON Cedex
Objectifs : Proposer une analyse épistémologique du projet Research Domain Criteria (RDoC), lancé par le National Institute of Mental Health (NIMH) aux
Etats-Unis en 2009. RDoC a été présenté par ses coordonnateurs scientifiques comme un moyen de faire advenir une « révolution scientifique » en psychiatrie.
Il a suscité des réactions contradictoires dans la littérature scientifique anglo-saxonne, mais reste encore peu connu en France.
Méthode : Notre analyse s’appuie principalement sur la littérature scientifique disponible à propos du projet RDoC, ainsi que sur des travaux provenant du
champ des sciences humaines.
Résultats : Le projet RDoC est présenté comme un projet à long terme visant à donner un cadre aux recherches neuroscientifiques fondamentales, fédérer
ces recherches et les soutenir financièrement. Son point de départ est la promotion de recherches au niveau physiopathologique et non clinique. Le cadre du
projet est présenté comme une matrice croisant les « dimensions fonctionnelles » du fonctionnement cérébral étudié d’une part, et sept « unités d’analyse »
d’autre part, du niveau moléculaire au niveau comportemental. L’objectif annoncé est de mettre à jour les déterminants neurobiologiques des comportements
normaux et pathologiques, et de déboucher sur la mise au point d’une classification des troubles mentaux basée sur la neurobiologie. Une telle classification
pourrait, d’après les auteurs, permettre de concevoir des diagnostics et des traitements spécifiques de la physiopathologie des troubles mentaux et ainsi
transformer considérablement la pratique clinique psychiatrique. RDoC est pensé comme une alternative aux classifications actuelles des troubles mentaux
(par exemple le DSM) et s’en différencie fondamentalement par sa focalisation sur les aspects physiopathologiques et non cliniques et par son modèle
dimensionnel et non catégoriel des troubles mentaux.
Discussion : La révolution scientifique ambitionnée est donc de parvenir à passer d’une pratique clinique psychiatrique essentiellement empirique
actuellement, à une pratique clinique basée sur les connaissances physiopathologiques des troubles mentaux. Cependant, la manière dont le projet RDoC
permettrait de combler le fossé entre recherche fondamentale neuroscientifique et pratique clinique demeure peu claire et les concepteurs du projet
semblent supposer que ce fossé devrait disparaître de lui-même avec l’avancée de la science. Ce postulat sous-jacent peut être mis en lien avec la relégation
de la clinique au second plan, parti pris méthodologique du projet RDoC critiqué par plusieurs auteurs, puisque l’objectif même du projet est de transformer
in fine la pratique clinique.
Conclusions : Le projet RDoC apparait comme un projet de recherche neuroscientifique ambitieux et novateur. Il reste en pleine évolution et consiste pour
l’instant essentiellement en un cadre pour des recherches fondamentales à venir. La matrice du projet RDoC enfantera-t-elle une « révolution » de la pratique
clinique psychiatrique ? L’avenir nous le dira…
P23 - TRAITEMENT ANTIVIRAL DE L’HéPATITE C CHEZ UN TOXICOMANE, SYNDROME DE SEVRAGE OU
EFFETS SECONDAIRES ?
Dr. AMRANDI Amina, Dr. YAKHLEF Walid, Dr. NAIT CHABANE Chahinez et Pr. OUKALI Hamid
Hôpital psychiatrique Frantz Fanon de Blida, Algérie.
Résumé :
La survenue d’un syndrome pseudo-grippal est très fréquente dans les heures qui suivent l’injection d’interféron. Ce syndrome regroupe plusieurs symptômes :
fièvre, frissons, sueurs, sensation de malaise, tachycardie, céphalées, arthralgies et myalgies. Son intensité est maximale lors de la première injection et diminue
au cours des premières semaines de traitement.
Pour certains usagers de drogues, le syndrome pseudo-grippal évoque un syndrome de « manque » qui ne doit pas conduire à augmenter les doses du
traitement de substitution. Ce syndrome s’estompe en général avec le temps. Parfois, les céphalées persistent sans fièvre ni myalgie.
L’asthénie est un signe subjectif dont l’intensité est difficile à quantifier. Les malades sont souvent rassurés d’apprendre qu’il s’agit d’un effet fréquent du
traitement. Une vitaminothérapie est souvent utile.
Par ailleurs la sensation de malaise, la perte de poids (entre 3 et 5 kg) peuvent survenir après quelques semaines du traitement. Des troubles de comportement
à type d’irritabilité, apathie, difficultés de concentration ont été rapportés.
Les signes psychiatriques induits par l’INF sont surtout des troubles de l’humeur : irritabilité ou dépression. Les troubles de l’humeur apparaissent de façon
insidieuse au cours du premier trimestre de traitement. Le syndrome dépressif a pu aboutir dans de rares cas à des tentatives de suicide parfois réussies, des
troubles de la mémoire et des difficultés de concentration. Tous ces signes sont en général intriqués. Atteintes auto-immunes.
L’INF entraîne l’apparition d’auto anticorps chez près de 30 % des patients (1,2). Il s’agit le plus souvent d’anticorps anti-nucléaires et anti thyroïdiens pouvant
être à l’origine de troubles de l’humeur.
Vignette clinique :
B.F âgé de 27 ans originaire d’Alger, sans profession, aux antécédents de plusieurs séjours en milieu psychiatrique pour prise en charge d’une poly toxicomanie
(cannabis, cocaïne, héroïne et psychotropes).
Suite à son admission, à notre niveau un bilan sérologique a été effectué, revenu en faveur d’une hépatite C.
Orienté en infectiologie, un traitement à base de RIBAVIRINE a été instauré.
Le lendemain de la première injection notre patient est fébrile, tremble et se plaint de céphalées et de nausées. Quelques jours plus tard son humeur est
affaissée, son sommeil et son appétit sont perturbés. Une perte d’énergie et une fatigue sont rapportées accompagnées d’un ralentissement et un sentiment
de culpabilité avec pensées de mort.
Un bilan thyroïdien est revenu en faveur d’une hypothyroïdie primaire pour laquelle un traitement hormonal a été instauré. L’état de notre patient s’est
nettement amélioré depuis.
38
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ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
P24 - PRISE EN CHARGE DU TROUBLE BIPOLAIRE : ENTRE ALéAS ET OCCASIONS. à PROPOS D’UN CAS.
AMMAR FERHANI K.L.*,
TAYEBI AÏT AOUDIA S.M.**,
AÏT AMEUR HADJOUT A.***,
BELAÏD A. ****.
*Karima Lamia AMMAR FERHANI : Maître de conférences B, EHS M. Boucebci, Chéraga, Alger.
**Soad Myriam TAYEBI AÏT AOUDIA : Maître de conférences A, EHS M. Boucebci, Chéraga, Alger.
***Anissa AÏT AMEUR HADJOUT : Maître-assistante, EHS M. Boucebci, Chéraga, Alger.
****Abderrahmane BELAÏD : Professeur de psychiatrie, chef de service, EHS M. Boucebci, Chéraga, Alger.
La prise en charge de Madame A, âgée de 33 ans, benjamine d’une fratrie de 3, souffrant d’un trouble bipolaire, nous met face à une multitude d’aléas venant
compliquer le pronostic évolutif de cette pathologie ; une longue évolution des troubles avec un début précoce (à 19 ans), une comorbidité TOC, une perte majeure
(le décès d’un père surinvesti), un contexte familial conflictuel (elle se retrouve seule à s’occuper d’une mère exigeante, suivie pour dépression à la suite du décès de
son époux, qui ne reconnait pas et ne légitime pas ses efforts et va jusqu’à la disqualifier), un dernier poste professionnel à responsabilités stressant, une mésestime
profonde…
Face à ces aléas, des occasions s’offrent à nous qu’il faut cultiver activement ; une cothérapie imposée par le contexte d’intervention lors d’une tentative de suicide
avortée (elle sera vue dans le cadre de l’urgence, à la suite de sa tentative de suicide, par un psychiatre libéral qui s’occupera de l’aspect chimiothérapique et
nous la confiera pour un suivi psychothérapique), un cercle amical fiable et disponible, un bon niveau d’insight avec une motivation à s’engager dans un travail
psychothérapique et une facilité à mettre par écrit ses pensées et ressentis.
Notre prise en charge se centre sur des techniques comportementales et cognitives (résolution de problèmes, gestion de stress, élaboration de pensées alternatives,
se décentrer de cognitions dépressives « un passé raté et un avenir incertain et inquiétant » et se recentrer sur l’ici et maintenant le vivre pleinement…), en utilisant
aussi l’écriture comme moyen de médiation lorsque la parole peine à se libérer.
P25 - QUELLES RESSOURCES FACE À LA MALADIE PSYCHIATRIQUE ? à PROPOS D’UN CAS.
AMMAR FERHANI K.L.*,
AÏT AMEUR HADJOUT A.***,
TAYEBI AÏT AOUDIA S.M.**,
BELAÏD A. ****.
*Karima Lamia AMMAR FERHANI : Maître de conférences B, EHS M. Boucebci, Chéraga, Alger.
***Anissa AÏT AMEUR HADJOUT : Maître-assistante, EHS M. Boucebci, Chéraga, Alger.
**Soad Myriam TAYEBI AÏT AOUDIA : Maître de conférences A, EHS M. Boucebci, Chéraga, Alger.
****Abderrahmane BELAÏD : Professeur de psychiatrie, chef de service, EHS M. Boucebci, Chéraga, Alger.
La prise en charge de Madame B, âgée de 48 ans, a toujours été laborieuse. Elle est suivie à notre consultation depuis 2011 pour un trouble délirant et nous pose un
problème de compliance thérapeutique. Le contexte de vie semble douloureux et difficile : un époux atteint d’une maladie auto-immune grave, une fille de cinq
ans suivie en pédopsychiatrie pour un autisme modéré, les profonds désaccords entre le mari et la famille d’origine de madame quant à la pertinence d’un suivi
psychiatrique. Le suivi, le traitement et l’hospitalisation en période de décompensation, étaient devenus un enjeu de pouvoir entre l’époux et les parents de la patiente.
Elle a été hospitalisée à trois reprises au sein de notre institution (2000, 2011, 2016).
C’est la relation de confiance établie avec le couple qui a permis d’instaurer un suivi en ambulatoire régulier de 2011 à 2015. Néanmoins, l’époux restait vigilant, surveillant
la prise régulière du traitement et tout changement de comportement. L’annonce de la maladie auto-immune de Monsieur et du diagnostic d’autisme modéré chez
leur fille en 2013 a sérieusement entamé la qualité de la prise en charge du trouble délirant de la patiente. Cette dernière était partagée entre un mari qui devenait de
moins en moins disponible, de plus en plus disqualifiant à son égard (ce dernier n’a été à aucun moment reconnu par ses beaux-parents comme un mari soucieux du
bien-être de son épouse et impliqué dans sa prise en charge) et sa famille d’origine qui minimisera la maladie et l’imputera à une profonde mésentente conjugale. Elle
refusera à plusieurs reprises de prendre son traitement et le mari ne cessera de l’amener en consultation manu militari, en usant de la menace d’hospitalisation. Cette
dernière hospitalisation de 2016 s’est effectuée dans le cadre de l’urgence pour de gros troubles du comportement, à la demande de sa famille d’origine (elle vit chez ses
parents depuis environ 8 mois après s’être séparée de son époux). Actuellement, l’époux a entamé une procédure de divorce. Où aller puiser les ressources relationnelles
qui permettront à cette patiente de rester dans un circuit de soins cohérent et pertinent et continuer à se projeter dans l’avenir ?
P26 - CIPROFLOXACINE ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES, à PROPOS D’UN CAS
Dr. LAKAF H. ; Dr. DAOUDI R. ; Pr OUKALI H.
EHS FRANTZ FANON /BLIDA
Résumé :
De nombreux médicaments, issus de classes thérapeutiques très diverses, peuvent être à l'origine d'effets secondaires d'allure psychiatrique. Bien-sûr la
reconnaissance de tels effets est fondamentale en termes thérapeutiques et pronostiques.
La Ciprofloxacine (chlorhydrate) est un antibiotique appartenant au groupe des fluoroquinolones. Son activité bactéricide résulte de l'inhibition de la topoisomérase de type II (ADN-gyrase) et de la topo-isomérase IV, nécessaires à la réplication, la transcription, la réparation et la recombinaison de l'ADN.
Les effets indésirables psychiatriques des fluoroquinolones sont connus depuis longtemps, mais peuvent être non diagnostiqués.
Cas clinique :
Mr B-Mustapha est âgé de 62 ans originaire d’Alger et demeure à Blida. Il est marié et père de deux enfants, ex- comptable dans une société nationale. Il est
diabétique non insulinodépendant depuis l’âge de 47 ans traité par des antidiabétiques oraux type Metformine (Glucophage®) Cp 850 mg à raison de 2cp par
jour. Son père était hypertendu et diabétique. Il ne présente aucun antécédent psychiatrique personnel ou familial. Il a subi une amputation des 2/3 inferieur
de sa jambe droite. Il fut admis 15 jours plus tard au service de traumatologie pour fièvre, douleurs et gonflement important au niveau du moignon de la
jambe. Mis sous Ciprofloxacine (chlorhydrate)=Ciprolon® Cp 250 mg à la dose de 1g/j.
Deux jours après le patient présente un tableau d’excitation psychomotrice, de désorientation temporo-spatiale et des crise de pleurs. Il nous a été confié pour
prise en charge psychiatrique.
39
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
P27 - ARIPIPRAZOLE ET SYNDROME MALIN DES NEUROLEPTIQUES. à PROPOS D’UN CAS CLINIQUE
NORNG Evelyne, interne en psychiatrie ; CARRETIER Emilie, interne en psychiatrie ; REGINA William, psychiatre EPS ville- Evrard 93G01 ;
STAMATIADIS Laurence, psychiatre EPS Ville-Evrard 93G01
Le syndrome malin des neuroleptiques (SMN) se développe généralement dans les 2 semaines suivant l’instauration d’un traitement antipsychotique ou
après un changement de posologie. Face au SMN déclenché par un antipsychotique atypique, il est fréquent de se tourner vers l’aripiprazole comme thérapie
alternative. Nous rapportons un cas de SMN atypique sous aripiprazole.
Il s’agit d’un homme âgé de 23 ans d’origine réunionnaise, hospitalisé pour une prise en charge de schizophrénie sous rispéridone à 2 mg / jour depuis 2 ans
et sous Atarax 25 mg x 2 / jour. Le patient n’étant pas équilibré sous son traitement habituel, la dose de rispéridone a été augmentée à 4mg / jour.
Cependant le patient ayant commencé à développer un syndrome métabolique, nous avons décidé de remplacer le rispéridone par de l’aripiprazole à 15 mg / jour.
L’état du patient a commencé à se stabiliser avec une bonne tolérance du traitement ; mais 11 jours plus tard, le patient a présenté une confusion, une
somnolence, une dysarthrie avec hypersialorhée et une roue dentée avec tremblement et contracture. À l’examen clinique, la patient avait un pouls à 124
battements / minute avec une apyrexie. Le bilan sanguin a révélé des CPK à 876 UI / L augmentant jusqu'à 2115 UI / L en 2 jours, des LDH à 248 UI / L. Après
arrêt de l’aripiprazole, la symptomatologie s’est améliorée au bout de 4 jours et les CPK se sont normalisés 40 jours plus tard.
Il a été suggéré que les fièvres très élevées et les symptômes extrapyramidaux apparaissaient moins fréquemment lors d’un SMN sous neuroleptiques
atypiques que sous neuroleptiques conventionnels. Bien que peu fréquent, ce cas de SMN illustre la possibilité d’un SMN sans fièvre sous aripiprazole.
P28 - ET TOI, C’EST QUOI TA LIMITE ?
BAUMET Julia, psychologue clinicienne, CHU Ambroise Paré
Au cours d’explorations sur la schizophrénie, la psychiatrie a observé dès le XIXème siècle de nouveaux comportements qui ont conduit à préciser les
classifications de névrose, psychose et de perversion. Parallèlement, lors de psychanalyse didactique, les thérapeutes se sont trouvés confrontés à de nouvelles
manifestations symptomatiques se rapprochant de structure de type psychotique. En 1994, dans le DSM IV le trouble de la personnalité « borderline »
apparait et est décrit comme « un schéma envahissant d’instabilité dans les relations interpersonnelles, l’image de soi et des affects, également marqué par
l’impulsivité commençant chez le jeune adulte et présent dans un grand nombre de contextes. » Les Etats-limites ont une place importante dans la clinique actuelle. De nombreuses publications sur le sujet exposent le développement de prises en charges
spécialisées au sein d’hôpitaux de jour avec la mise en place de groupes thérapeutiques (estime de soi, gestion des émotions…). Ces ateliers sont basés
en majorité sur les thérapies cognitivo-comportementales et viseraient à améliorer les compétences personnelles telles que la stabilité émotionnelle et le
fonctionnement social.
Selon Brusset, la clinique courante a changé. Elle n’est plus celle des symptômes névrotiques, de l’inhibition, de la force du refoulement, ni des contraintes
internes étayées sur la répression sociale de la sexualité et sur les dépendances familiales et idéologiques. De nos jours, elle est le plus souvent celles des
difficultés dans les rapports aux autres et à soi-même, de la dépression, des comportements plus ou moins destructeurs et des somatisations.
L’hétérogénéité des symptômes décrite par de nombreux auteurs dans la littérature et dans les classifications psychiatriques n’entrainent-elles pas le risque
de réduire le sujet à un cadre nosographique « flou » ? L’anamnèse de ce terme permet de comprendre ce qu’il recouvre et de savoir quelle « chose » peut en
advenir tant pour les professionnels de santé que pour les patients. Nous avons réalisé une méta-analyse qualitative de la littérature sur cette problématique
de la fin du XIXème siècle à nos jours afin de questionner les moments dits « limites » que chacun pourrait être amenés à vivre. Cette étude révèle que la
formule « état-limite » est née dans un contexte social chaotique. La psychiatrie et la psychanalyse ont tenté de comprendre et de s’attribuer tour à tour ce
terme au risque de devenir réducteur pour les cliniciens. Cette entité ne révèle-t-elle pas plutôt l’idée d’un continuum entre le normal et le pathologique ?
P29 - EFFET PLACEBO DANS LES ESSAIS CLINIQUES D’ANTIDéPRESSEUR : CôTé OBSCUR DE LA COTATION
OU FORCE DE LA LUMIèRE ?
Saint Georges Bl., Gailledreau J., Gailledreau B., Desbonnet Ph., Khalifa-Soussan P., Desbonnet N., Becque S. GICIPI, 3, Place Mendès France 78990 ELANCOURT
http://www.gicipi.com
Introduction
Depuis 20 ans, l’effet placebo augmente plus vite que l’effet pharmacologique dans les essais cliniques d’antidépresseurs. Et certains auteurs (Kirsch et al.,
2014) s’interrogent même sur l’efficacité réelle de ces derniers.
Depuis 20 ans, l’effort pour minimiser l’effet placebo est concentré sur les investigateurs qui sont sélectionnés, entraînés, certifiés, recertifiés.
Plus grave : le contexte de la recherche clinique est assumé comme différent de celui de la prescription courante. Ainsi, tous les cliniciens ne s’appuient plus
sur les résultats des études pour orienter leur prescription.
Et si l’effet placebo représentait autre chose qu’une cotation erronée ?
40
14
ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
Rationnel
La luminosité solaire naturelle augmente l’effet placebo dans les études d’antidépresseurs (Gailledreau et al., 2015). Elle augmente la concentration de
sérotonine cérébrale (Young, 2007). Par ailleurs, les différences liées au sexe dans les modèles animaux de dépression pourraient être liée, chez les rongeurs
femelles, au cycle estrogénique qui modifie l’affinité des récepteurs centraux à la sérotonine (Kokras et Dalla, 2014).
La luminosité solaire pourrait donc être un antidépresseur puissant chez les femmes déprimées.
Matériel et méthodes
Dans trois centres (Toulouse, Douai, Elancourt) du groupe d’investigateurs GICIPI, neuf études en double-aveugle, randomisées, groupes parallèles contre
placebo et produit de référence (comparateur) ont été revues. Les patients ayant reçu le placebo ou le comparateur (escitalopram, sertraline, duloxetine et
fluoxetine) ont été analysés. Météo France définit un ciel ensoleillé comme une luminosité supérieure à 2000 joules/cm², et un ciel couvert ou variable comme
une luminosité inférieure à 2000 joules/cm². Pour chaque patient, la variation des scores MADRS ou HAMD-17 entre deux visites a été corrélée à la luminosité
au cours de l’intervalle. La luminosité est exprimée comme la moyenne des valeurs (en joules/cm²) constatées à midi. Seules les variations de scores par ciel
ensoleillé ont été étudiées. Pour le placebo et le comparateur, trois catégories ont été définies : hommes, femmes < 50 ans et femmes > 50 ans. Six tests ont
donc été réalisés. Le seuil de significativité choisi est p<0.001. Le test non paramétrique de corrélation de Spearman a été utilisé, à l’aide du site suivant : http://
marne.u707.jussieu.fr/biostatgv/?module=tests/spearman.
Résultats
Seules les variations de scores des femmes < 50 ans sous placebo sont corrélées à la luminosité (n= 15, rs=0.6428, p<0.01) : les variations de score dans les 5
autres groupes ne le sont pas. L’effet placebo antidépresseur est donc corrélé à la luminosité chez les femmes < 50 ans.
Discussion
Ces résultats, qui confirment que les femmes < 50 ans déprimées répondent très bien à l’effet de la lumière solaire, seront discutés.
Conclusion
Le consensus traite (sans succès) l’effet placebo dans la dépression comme un défaut de cotation des échelles. D’autres facteurs comme la luminosité, pourtant
facilement quantifiables, sont totalement négligés. L’erreur, consistant à se focaliser sur les investigateurs et les cotateurs, a conduit in fine à l’abandon du
développement de nouveaux antidépresseurs, alors que les produits existants ont une efficacité et un délai d’action qui pourraient être améliorés, sans
compter la démonstration d’une action sur la prévention du suicide qui reste nécessaire.
P30 - LE BIOFEEDBACK DE LA COHéRENCE CARDIAQUE : INTéRêT DANS LA GESTION DU STRESS CHEZ
LES PATIENTS à PROFIL SCHIZOPHRéNIQUE, BIPOLAIRE, AUTISTIQUE OU TDAH
ESTINGOY, P. psychiatre, médecin-chef Pôle Intersectoriel de Soins et de Réhabilitation, CH Saint Jean de Dieu, Lyon. CONTACT : [email protected]
BELHELAL, D. infirmière DE, Pôle Intersectoriel de Soins et de Réhabilitation, CH Saint Jean de Dieu, Lyon.
Résumé :
Les patients porteurs de troubles psychiatriques ou apparentés souffrent fréquemment de troubles anxieux ou de stress qui entravent la rémission des
symptômes, leur qualité de vie et leur réhabilitation psychosociale. Ces perturbations émotionnelles sont souvent résistantes aux prises en charges classiques
avec notamment risque d’inflation de consommation médicamenteuse.
Peu d’études s’intéressent à l’application des techniques de biofeedback par cohérence cardiaque pour les patients aux pathologies d’un registre
schizophrénique, bipolaire autistique ou même, aux TDAH. Il s’agit pourtant d’une technique de soin physiologique, non invasive et non pharmacologique,
du traitement des conséquences périphériques du stress et de l’anxiété.
L’on nomme état de « cohérence cardiaque » l’ajustement de la variabilité de la fréquence à la respiration. Elle est d’autant plus performante que cette
flexibilité (ou capacité d’adaptation) est grande. Le mécanisme de base, bien connu, est simple : le contrôle respiratoire permet une régulation du système
nerveux autonome en freinant les effets du système sympathique adrénergique. A ceci s’ajoute un instrument de mesure de la fréquence cardiaque avec
possibilité de biofeedback en direct sur l’efficacité de l’exercice réalisé (Symbioline©).
Lors d’une étude préliminaire, des patients souffrant d’anxiété ou de stress, appartenant à différents psychopathologiques (schizophrénie, bipolarité, TDAH, autisme sans déficit intellectuel) ont suivi un protocole de soin avec évaluations préalable de qualité de vie (WHOQOL-bref ) de bien être (EMMBEP), d’anxiété
(Beck) et d’impulsivité (Bis11).
Tous ont bénéficié d’un court programme d’éducation thérapeutique de gestion du stress par la respiration avec un guide explicatif. A distance, après nouvelles
mesures, ils ont utilisé l’appareil de biofeedback accompagné d’un soignant. Pendant l’ensemble du protocole, ils étaient invités à s’entraîner régulièrement
de leur côté.
Les premiers résultats sont très positifs concernant la méthode et l’usage du biofeedback avec mise en évidence pour tous de l’intérêt de percevoir leurs
résultats pour améliorer rapidement leur performance et la maintenir en séance. Par ailleurs sont apparus selon les profils des différences dans les capacités
d’ajustement : très lente pour les patients atteints de schizophrénie, lente chez les patients bipolaires, mais rapide chez les TDAH et les patients autistiques.
Ces résultats sont à vérifier et à questionner mais cela pourrait être un indicateur d’adaptation de protocole selon les profils.
41
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
P31 - COMORBIDITéS PSYCHIATRIQUES DE PATIENTS OBèSES CANDIDATS à UNE CHIRURGIE
BARIATRIQUE ET SUIVI DE LEUR éVOLUTION POSTOPERATOIRE
Julia HUNGLER (1), Laurence JOLY (1), Antoine VALERY (2) et Bertrand MICHEL (1)
(1) Service de Psychiatrie de liaison, Centre Hospitalier Régional, Orléans (2) Département de l’Information Médicale, Centre Hospitalier Régional, Orléans, France
Auteur correspondant : Julia Hungler ([email protected])
Introduction
Les données actuelles de la littérature montrent que ces patients diffèrent de la population générale et des patients obèses non candidats à la chirurgie
sur le plan de la psychopathologie et de la qualité de vie. L’objectif était d’évaluer initialement sur le plan psychiatrique les patients obèses candidats à
la chirurgie bariatrique au Centre Hospitalier Régional d’Orléans (CHRO), puis d’évaluer en postopératoire l’évolution de la perte pondérale, des données
psychopathologiques et de la qualité de vie.
Méthodes
Entre avril 2013 et août 2014, 181 patients candidats à une chirurgie bariatrique au CHRO ont été reçus par l’équipe de psychiatrie de liaison en entretien
d’évaluation semi-structuré (MINI) dans le cadre du bilan pluridisciplinaire pré-chirurgical. Ils ont aussi répondu à un ensemble de questionnaires évaluant :
le niveau général de psychopathologie (GHQ), les troubles anxieux (HAD, STAI-Y A et B, échelle de Liebowitz), les troubles du comportement alimentaire
(BES), les dépendances nicotinique (Fagerström) et alcoolique (AUDIT), la qualité de vie (WHOQOL-BREF et EQVOD) et les troubles de personnalité (SCID-II).
Secondairement, les patients opérés ont été revus et ont rempli les mêmes questionnaires à 6 semaines, 6 mois et 12 mois postopératoires.
Résultats
L’IMC moyen préopératoire était de 44,9 kg/m2 (± 6,7). D’après le MINI, 48 patients (26,5%) sur les 181 inclus avaient un antécédent psychiatrique (n=12) ou
présentaient au moins un trouble psychiatrique au temps de l’entretien (n=36). Les troubles anxieux représentaient les diagnostics les plus fréquents (n=32)
devant les troubles de l’humeur (n=26). La qualité de vie était significativement (p<0,05) moins bonne pour les patients avec une comorbidité psychiatrique.
Plus de deux ans et demi après le début des inclusions, 142 patients ont été opérés. 88 (62,9%) ont renvoyés au moins un questionnaire postopératoire. À 12
mois postopératoires les données recueillies sur 44 patients retrouvaient un pourcentage d’excès de poids perdu (PEWL) moyen comparable entre les patients
sans (72 % ± 22,4) et avec comorbidité psychiatrique initiale (69 % ± 20,0). Aucune corrélation significative n’a été retrouvée entre le PEWL et les scores
préopératoires de psychopathologie. Les scores de qualité de vie relatifs à l’obésité et à son impact physique (EQVOD 1), psychosocial (EQVOD 2), et sexuel
(EQVOD 3) se sont améliorés significativement (p < 0,001) après chirurgie.
Discussion
Initialement, notre échantillon de patients s’est avéré comparable, dans sa constitution et au niveau des scores de psychopathologie, aux échantillons des
autres études s’intéressant aux comorbidités psychiatriques des patients obèses bénéficiant d’une chirurgie bariatrique.
Secondairement, la perte de poids excédentaire était équivalente entre les patients présentant ou non une comorbidité psychiatrique, sans corrélation
retrouvée avec le niveau de psychopathologie préopératoire. La perte de poids s’est traduite par une amélioration de la qualité de vie physique, sociale et
intime. Si les comorbidités psychiatriques ne semblent pas influencer la perte de poids initiale après chirurgie bariatrique, la poursuite du recueil des données
dans les mois qui viennent sur un plus grand nombre de patients et à plus long terme, devrait permettre d’affiner ces premiers résultats.
P32 - L’efficacité de l’EMDR dans la diminution de l’angoisse de performance
Emmanuelle DOBBELAERE (Association EMDR France and Université Paris Descartes), Philippe RENAUD (Université Paris Descartes), France HAOUR (Association
EMDR France, ancienne directrice de recherche à l’INSERM), Zoï KAPOULA (Paris Descartes Université, Directrice de recherche au CNRS)
Le protocole EMDR standard et un protocole EMDR de performance optimale, enrichi en psychologie positive, ont été utilisés pour aider une population
d'étudiants et d'athlètes à faire face à des challenges anxiogènes (examens, compétitions). Design, cadre et participants : étude randomisée, échantillon de
60 étudiants, la plupart d'entre eux étant athlètes. Les participants ont été affectés au hasard dans trois groupes : un groupe contrôle, un groupe d'individus
suivant une séance d'EMDR standard, un groupe d'individus suivant le protocole EMDR de peak performance enrichi en psychologie positive. Le groupe
contrôle est un groupe sans traitement, ses membres répondent seulement à des questionnaires via internet. Mesures : le SUDs, le VOC, l'échelle de Schwartz
(SOS-10), l'échelle d'estime de soi de Rosenberg, la durée de la session et l'atteinte des objectifs sont évalués. Les données sont collectées avant et juste
après la séance et deux mois après celle- ci. Des améliorations statistiquement significatives ont été observées avec chaque protocole, ils réduisent et même
éliminent les émotions et cognitions négatives, l’angoisse de performance, liées à un événement stressant à venir : les SUDs ont diminué et les VOC ont
augmenté dans les deux groupes et ces résultats ont été maintenus deux mois après. Les deux protocoles les ont aidés à atteindre leurs objectifs : réussir
leurs examens ou compétitions. Le bien-être et l'estime de soi ont été améliorés juste après les séances mais après l'amélioration ne s'est pas maintenue. Le
protocole de performance optimale réduit le temps des séances (75 minutes en moyenne, versus 97 minutes pour le protocole standard).
P33 - DéPISTAGE DE LA DéPRESSION DU POST-PARTUM à L’AIDE DE L’EDINBURGH POSTNATAL
DEPRESSION SCALE (EPDS) CHEZ UNE POPULATION ALGéRIENNE
Messaouda BENSAIDA, Imene Nardjes HOUADEF, Alia MOKHTARI, Abdelali AOUADI
Hopital Psychiatrique Annaba, Algérie
Durant le post-partum, les femmes présentent une vulnérabilité psychique qui s’exprime le plus souvent par un accès dépressif souvent méconnu. Notre
étude a pour objectif de déterminer si un score EPDS supérieur ou égal à 9 au deuxième jour du post-partum est prédictif d’un épisode dépressif entre le
trentième et le quarantième jour du post-partum, d’identifier les facteurs de risque et la prévalence des épisodes dépressifs du post-partum. Il est aussi
question de préciser pour la population algérienne la valeur du seuil prédictif à l’EPDS d’une dépression du post-partum.
L’étude longitudinale a consisté à évaluer les parturientes en deux temps. L’EPDS constitue un instrument fiable pour le dépistage d’épisodes dépressifs à
partir de J2. Les femmes ayant un score EPDS supérieur ou égal à 9 et/ou des antécédents personnels de dépression nécessitent un suivi régulier durant la
période du post-partum.
42
14
ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
P34 - EXISTE-T-IL DES TROUBLES DE LA PERSONNALITé DANS LA PHOBIE SOCIALE ?
Messaouda BENSAIDA, Alia MOKHTAR, Imene Nardjes HOUADEF, Abdelali AOUADI
Hôpital Psychiatrique Annaba, Algérie
Les études récentes montrent que la phobie sociale est fortement liée à la personnalité : traits de personnalité ainsi qu’avec les troubles de la personnalité. La
personnalité évitante est la plus retrouvée. Il en ressort également que le type de personnalité influe sur les réponses des patients aux traitements proposés.
L’objectif de cette étude est de montrer l’impact des traits de la personnalité (modèle en cinq facteurs) sur la diversité des symptômes cliniques. L’échelle
de Liebowitz a permis d’évaluer l’intensité des symptômes de la phobie sociale (performances/interactions sociales), l’échelle de Rathus pour évaluer les
difficultés à s’affirmer et l’inventaire de personnalité révisé NEO PI-R pour évaluer les cinq grands traits de personnalité. Des analyses de régression ont été
réalisées pour étudier le rôle prédicteur des traits de personnalité sur les symptômes. L’étude montre que le rôle de l’extraversion, prédicteur négatif, est
déterminant dans l’intensité des symptômes et les difficultés d’affirmation de soi. Ces résultats incitent au débat sur l’approche conceptuelle de la phobie
sociale : dimensionnelle versus catégorielle pour mieux définir la phobie sociale.
P35 - RÔLE DE LA NEUROCHIRURGIE DANS LE TRAITEMENT DU TOC RéSISTANT
Messaouda BENSAIDA, Abdelali AOUADI, Imene Nardjes HOUADEF, Alia MOKHTARI, Mohamed BENTEBOULA
Hôpital Psychiatrique Annaba, Algérie
Le trouble obsessionnel compulsif est une pathologie psychiatrique fréquente dont certaines formes pourraient être sévères et chroniques mettant en échec
les moyens thérapeutiques chimiques et psychothérapiques. Devant cet échec, la chirurgie s’est creusée une piste dans le traitement du TOC. Ce traitement
est indiqué chez les patients présentant un TOC sévère, évoluant depuis 5 ans au moins, invalidant et résistant aux thérapeutiques conventionnelles. Plusieurs
techniques neurochirurgicales ont été développées allant des procédés lésionnels détruisant une structure délimitée jusqu’aux techniques fonctionnelles
moins invasives de stimulation cérébrale profonde. Les résultats favorables et la bonne tolérance de la stimulation cérébrale profonde favorisent son utilisation
dans la symptomatologie compulsive sévère et résistante. Devant les difficultés éthiques, le recours à ce procédé de prise en charge, laisse le débat ouvert
entre les neurochirurgiens et les psychiatres.
P36 - ANNONCE D’UNE MAUVAISE NOUVELLE à L’HôPITAL GéNéRAL de RéFéRENCE IME/KIMPESE EN RDC
LUKEBA NT1, MUANZA D2, KOHO A3, MPENGANI T3, NDJUKENDI A1, NGALAMULUME D4, MAMPUNZA S1.
1Neuropsychiatre, Département de Psychiatrie/CNPP/Fac.de Médecine/Université de Kinshasa.
2Psychologue clinicienne, Département de Psychiatrie/CNPP/Université de Kinshasa.
3Médecin généraliste, Hôpital Général de Référence IME/Kimpese.
4Psychologue clinicien, service médico-psychosocial des Forces Armées de la RDC.
Auteur correspondant : Dr Thierry LUKEBA - Tél : +243823452796. E-mail : [email protected]
Introduction
L’annonce d’un diagnostic difficile par le médecin est déterminante pour la relation médecin malade et facilite la prise en charge du problème de santé
qui fait l’objet de l’annonce. Une bonne communication permet de la part du patient une meilleure compréhension de la maladie, un meilleur ajustement
psychologique au traumatisme occasionné par la perception de la santé, une préservation d’un espoir à une bonne évolution et une meilleure appréciation
des soins qui lui sont administrés. Dans nos conditions, le manque de formation suffisante dans la technique d’annonce claire d’une situation difficile au
malade et ou à son entourage ouvre la brèche à des spéculations et à des conflits dans le groupe social du patient.
L’objectif de cette étude était de faire un état de lieu sur l’annonce des mauvaises nouvelles aux patients hospitalisés à l’hôpital général de référence IME/
Kimpese dans la province du Kongo Central, en République Démocratique du Congo(RDC).
Materiels et Méthode
Il s’agit d’une étude transversale descriptive portant sur un échantillon de convenance de 35 patients et 22 médecins, qui a été menée du 27juillet 2014 au
27juillet 2015 à l’hôpital général référence IME/Kimpese dans le Kongo Central en RDC. Etaient inclus à cette étude après consentement éclairé, tout malade
ayant une pathologie dont l’annonce était susceptible de changer le cours normal de sa vie et tout médecin travaillant dans cette institution hospitalière. La
collecte des données s’est faite sur la base de 2 questionnaires d’enquête différents dont l’un était destiné aux médecins et l’autre aux malades. Une échelle
psychométrique (CES-D) avait permis d’évaluer les réactions psychologiques des patients de cette série lors de l’annonce d’une maladie grave. L’analyse des
données a été effectuée par le logiciel SPSS 17.0 sous Windows pour les analyses descriptives et bi variées. Les différences sont considérées significatives
lorsque la valeur P est inférieure à 0,05.
Résultats
La plupart des patients étaient de niveau d’étude secondaire, vivant en couple, chrétiens, sans emplois mais avec activité génératrice de revenu. Le cancer a
été le diagnostic difficile le plus annoncé avec une réaction significativement plus marquée chez les patients et la dépression en était la conséquence majeure
(74,5 %).
Cette dernière se traduit chez les patients par les réactions suivantes : les pleurs, le déni, tristesse et peu des patients réagissent par l’acceptation. 33,3 % des
médecins se sentent déprimés après l’annonce d’une mauvaise nouvelle. 42,9 % des médecins ont affirmé que l’annonce peut créer un stress du médecin par
peur de la réaction du patient. Le besoin d’une formation sur l’annonce d’un diagnostic grave ou mauvaise nouvelle était ressenti.
Conclusion
L’annonce d’une mauvaise nouvelle est habituelle à l’hôpital général de référence de l’IME/Kimpese en RDC.
Tous les médecins sont concernés par cette pratique réputée difficile, souvent génératrice de dépression chez les patients. Un réel besoin de formation des
médecins sur l’annonce de mauvaises nouvelles est exprimé par les concernés.
43
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
P37 - RELATION ENTRE CONDUITE SUICIDAIRE ET MODE D’ENTRéE DANS LA SCHIZOPHRéNIE
Benelmouloud Ouafia, faculté de médecine, université de Constantine .3. Algerie
L’auteur, à travers un résumé de thèse, esquisse une visée selon laquelle des conduites suicidaires inaugurales peuvent être le prélude à un mode d’entrée
dans la schizophrénie et ceci après une étude prospective concernant le recensement des tentatives de suicides durant la période d’une année.
L’auteur montre que 37 % des tentatives de suicide étaient un mode d’entrée dans la schizophrénie et la forme clinique la plus fréquente est le type paranoïde.
P38 - PLACE DES THéRAPIES COMPORTEMENTALES ET COGNITIVES DANS LE TRAITEMENT DES
HALLUCINATIONS RéSISTANTES.
Benelmouloud Ouafia, faculté de médecine, université de Constantine .3. Algérie
L’auteur présente une vignette clinique d’une jeune schizophrène dont la symptomatologie hallucinatoire demeure résistante à tout abord chimiothérapique,
même avec des séances d’ECT.
L’auteur illustre une technique cognitivo-comportementale ayant permis de réduire à 70 % de l’intensité de ses phénomènes sensoriels en l’espace de 5 mois
de cure.
P39 - PRéVALENCE DU COMPORTEMENT VIOLENT CHEZ UNE COHORTE DE TOXICOMANES
Dr. Yacine BOUGUERMOUH ; Dr. Amel LADAIMIA ; Pr. Hamid OUKALI (EHS FRANTZ FANON BLIDA)
La violence est un thème d’actualité dans notre société et fait l’objet d’une grande médiatisation depuis quelques années. Particulièrement dans le domaine
de la toxicomanie, elle inspire autant de curiosité que de peur ou de rejet.
Notre travail de recherche, se propose de faire une mise au point, à partir de la littérature récente, sur le lien entre la toxicomanie et la violence.
La première partie abordera les différents aspects théoriques des addictions et de la violence en évoquant les dernières références nationales et internationales.
La deuxième partie sera illustrée par une étude descriptive prospective. L’échantillonnage s’est fait de manière aléatoire, les dix premiers patients des jours des
consultations étaient retenus dans l’étude.
Un total de 340 patients a été recruté aux critères d’inclusions durant l’année 2014, dans notre service de lutte contre la toxicomanie, hôpital Frantz fanon de
Blida.
Ce travail, permettra d’aborder les liens entre toxicomanie et violence, d’aller également vers des propositions de prise en charge des patients toxicomanes
violents adaptées à notre contexte, à ses spécificités socioculturelles et au système de soins de notre pays.
P40 - GLUTAMATE ET DéPRESSION MAJEURE: QUEL RôLE PHYSIOPATHOLOGIQUE ?
Bani TEFAHI1, Ahlem BOUROUISSA1, Nassima ABDAOUI1, Alia MOKHTARI1, Rachida BELALTA2
Faculté de médecine, Université Badji Mokhtar, Hôpital psychiatrique Er Razi-Annaba 1, Hôpital Drid Hocine-Alger 2 (Algérie)
La dépression est une pathologie psychiatrique par excellence, sévère car elle aboutit à une souffrance personnelle et socio familiale. L'hypothèse
monoaminergique reste depuis longtemps le modèle physiopathologique de la dépression. Plusieurs études suggèrent que le système glutamatergique joue
un rôle important dans la neurobiologie de la dépression par le biais de la neuroplasticité cérébrale.
Notre objectif est de déterminer le rôle du glutamate dans la physiopathologie de la dépression et l'intérêt des antagonistes glutamatergiques dans le
traitement de la dépression.
Méthodologie : Revue de littérature faite sur la base des données Pubmed entre 2013 et 2015 en prenant comme mots clés : "excitatory amino acid transmitter",
"glutamate receptor", "NMDA receptor", "neuroplastic", "antidepressant treatment"
Résultat : L'action du glutamate est concentration dépendante. Dans la dépression, elle est à l'origine d'un excès de glutamate qui altère la neuroplasticité du
cerveau. En effet, les antagonistes spécifiques glutamatergiques possèdent un réel effet antidépresseur ayant un délais d'action extrêmement court (quelques
heures voire quelques jours).
Conclusion : Le glutamate joue un rôle central dans la neuroplasticité. Il intervient dans la physiopathologie et le traitement de la dépression.
44
14
ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
P41 - APPORT DE LA LOI DE SANTé : éVOLUTION DE LA CONTENTION PHYSIQUE EN PSYCHIATRIE D’HIER à
AUJOURD’HUI
Claire JAFFRé, Catherine Sèze Baya COINDET, Alexandre CHRISTODOULOU
Hopital Henri Ey, groupe public de santé Perray-Vaucluse. Paris
La contention physique est pratiquée depuis l’antiquité. Son usage est controversé et a régulièrement suscité de nombreuses questions, conduisant à
interroger tant sa nécessité que sa finalité thérapeutique. Des préoccupations éthiques récurrentes se sont greffées à cette réflexion remettant parfois en
cause cette restriction à la liberté individuelle.
Les progrès scientifiques comme la prescription des psychotropes ont permis de faire évoluer les pratiques, pourtant et paradoxalement il serait fait état ces
dernières années en France d’une augmentation du recours à l’isolement et à la contention.
Un débat national et international anime la réflexion autour de la contention, en effet des rapports parlementaires français, européens, ou mondiaux se
penchent sur les différents aspects à prendre en compte en matière de contention, notamment l’exigence d’un accompagnement légal des procédures et des
protocoles de soins sous contention.
En France, l’évaluation de la pratique de la contention a mis en évidence des usages variables d’un établissement à l’autre. Cette disparité des pratiques
interroge dans la mesure où il s’agit d’un soin non dénué de risque puisqu’il expose à la possible survenue de complications médicales. Sans réflexion
préalable, les méthodes restrictives telles que la contention peuvent être préjudiciables tant sur le plan éthique, somatique que thérapeutique.
Aujourd’hui, après sa promulgation le 26 janvier 2016, la loi de santé instaure pour la première fois une référence légale aux mesures de contention. La loi
encadre ces mesures contraignantes exceptionnelles dont l’objectif est la protection des patients et d’autrui dans le cadre d’une prise en charge thérapeutique
confiée à des professionnels de santé.
La contention physique en psychiatrie illustre les débats inhérents à cette discipline médicale entre enjeux de sécurité et enjeux de santé : d’une approche
moins « sécuritaire » vers une sécurisation accrue des pratiques.
P42 - Le lien entre l'alcoolodépendance et le suicide
BEN BACHA M.(1), KHERROUBI L.(1), KHERROUBI F.(1), MEZIANE F.(2), MEZIANE W.(3) NAIT SAID F.5
(1) Chi de Clermont de l’Oise, CLERMONT DE L'OISE, FRANCE; (2) Ehpad, PARIS, FRANCE; (3) Eph tablat, ALGER, ALGÉRIE , H.EAUBONNE (5)
Introduction
Le suicide est un problème majeur de santé publique. Les études épidémiologiques nous apportent des données pour mieux comprendre ce phénomène. Les
patients souffrant d'abus ou de dépendance à l'alcool présentent un risque accru de suicide. La prévalence des tentatives de suicide chez les sujets alcoolodépendants varie entre 7 et 15 % selon les travaux.
Discussion des cas cliniques
Au fil des quatre dossiers médicaux chez les quatre patients, nous avons pu observer qu'une comorbidité psychiatrique est présente, ce qui explique au
premier plan le lien direct de la dépression et la tentative de suicide. L'association de l'alcoolisme - dépression exposée au risque suicidaire est illustrée par les
données publiées par le Pr. Jean Adés, Pr. Michel Lejoyeux. L'analyse sémiologique et l'évaluation du risque suicidaire chez les quatre patients, les facteurs de
risque sociaux démographiques et psychologiques les mieux évalués sont le sexe masculin et l'impulsivité/agressivité, tous deux associé à une augmentation
du risque de suicide chez des sujets alcoolo-dépendants. La principale complication de l'association alcoolisme-dépression est le risque suicidaire. Une
évaluation du risque suicidaire et des comorbidités psychiatriques doit être réactualisée chez tous les patients présentant une addiction à l'alcool (liste les
principaux facteurs à rechercher systématiquement pour une évaluation correcte du risque suicidaire).
L’enjeu principal de la prise en charge thérapeutique est de permettre au patient de retrouver un niveau de fonctionnement global, le meilleur possible et de
préserver sa qualité de vie. Pour cela, la conduite à tenir dans un 1er temps est le sevrage pour une durée de 1 à 2 semaines avec un traitement médicamenteux
préventif de syndrome de sevrage, suivi dans un second temps par un traitement antidépresseur pour améliorer l’humeur qui le rend vulnérable et lui fait
courir le risque de mésusage d’alcool.
Les traitements antidépresseurs, et surtout les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine ont montré non seulement une efficacité dans la
diminution de la symptomatologie dépressive, mais également une diminution de la consommation d’alcool chez des patients présentant une alcoolodépendance comorbide d’un épisode dépressif majeur.
Conclusions
L'alcoolo-dépendance est un facteur de risque particulièrement important à la fois de tentatives de suicide et de tout suicide. Les patients souffrant
d'une addiction sont à haut risque de conduites suicidaires. Il convient donc chez un patient présentant un trouble lié à l'usage de substances d'évaluer
systématiquement le risque suicidaire.
45
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
P43 - INSIGHT ET SUICIDE CHEZ LES SCHIZOPHRèNES
Abdelkrim MESSAOUDI(1), Walid YAKHLEF(2), Khalida BELKADI(3), Hamid OUKAL(2), Abbes ZIRI(1).
(1) CHU de Tizi-Ouzou, (2) EHS BLIDA, (3) EHS BATNA. Algérie
E-mail : [email protected]
Le suicide constitue la première cause de mort prématurée chez les patients souffrant de schizophrénie. Le risque suicidaire serait majoré au cours des phases
précoces de la maladie, en particulier l'année qui suit le diagnostic. La coexistence d’un trouble de l’humeur est un facteur de risque de suicide identifié dans
cette population. Les données de la littérature sont consensuelles quant au lien entre un bon niveau d’insight et une augmentation du risque suicidaire.
L’hypothèse selon laquelle l’association entre l’insight et le risque suicidaire serait liée à l’existence d’une symptomatologie dépressive ou un sentiment de
désespoir reste à confirmer.
Hawton et al. ont trouvé de façon non surprenante que les facteurs de risque suicidaire sont sensiblement les mêmes chez les patients souffrant de
schizophrénie que dans la population générale. Ces facteurs sont la présence d’un trouble de l’humeur comorbide, l’abus de substances, les antécédents
suicidaires et le vécu récent d’un deuil. Dans l’étude de Reutfors et al., la coexistence d’un trouble de l’humeur défini selon les critères du DSM-IV multiplie par
trois le risque suicidaire.
Ce risque serait lié à une diminution de l’estime de soi et au sentiment de désespoir ou de dépression avec une prise de conscience douloureuse de la maladie
et de ses conséquences. Parmi les programmes d’éducation à la santé, des interventions dont l’objectif est de modifier les croyances négatives à propos des
troubles psychotiques pourraient avoir un effet sur la réduction du risque suicidaire. Indépendamment du modèle d’intervention visant l’amélioration de
l’insight, le maintien d’une alliance thérapeutique optimale est sans doute la meilleure façon de réduire le risque suicidaire. Mais une question qui pose un
réel problème de prise en charge et de suivi : quelle influence a l’amélioration de la qualité d’insight sur le risque suicidaire ?
P44 - Les conduites suicidaires en Algérie, état des lieux.
Abdelkrim MESSAOUDI(1), Walid YAKHLEF(2), Khalida BELKADI(3), Abbes ZIRI(1), Hamid OUKAL(2),
(1) CHU de Tizi-Ouzou, (2) EHS BLIDA, (3) EHS BATNA. Algérie.
E-mail : [email protected]
Introduction
Les tentatives de suicide et le suicide, sont un des problèmes de santé publique majeurs et complexes.
C’est la treizième cause de décès dans le Monde (OMS). Il y aurait un décès par suicide toutes les 40 secondes.
Notre étude à pour but d’évaluer l’étendue de ce phénomène complexe et multifactoriel, afin d’avoir une fenêtre sur la réalité sur le terrain et de proposer une
approche de prise en charge et de prévention.
Matériel et Méthodes
Notre travail consiste en une étude épidémiologique rétrospective concernant les tentatives de suicide dans la wilaya de BATNA.
Résultats
A l’issue de cette étude rétrospective concernant 123 cas de tentatives de suicide recensés durant une période s’étalant du 01/01/2009 au 1er trimestre 2012,
on a constaté :
• Les femmes sont les plus concernées avec 58,54 % et un sex-ratio de : 1,41.
• L’adulte est le plus touché avec un nombre de cas 112 correspondant à 91,06 % des cas enregistrés.
• Les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez les personnes n’ayant pas de suivi psychiatrique avec un nombre estimé à 69 patients soit 57,73 %
de l’ensemble des cas.
• L’ingestion médicamenteuse est le procédé le plus utilisé dans les tentatives de suicides avec 80 cas représentant 65,04 % du nombre total des cas.
P45 - TRAITEMENT ANTI-HORMONAL CHEZ LES AUTEURS DE VIOLENCES SEXUELLES : éTUDE DESCRIPTIVES
à PARTIR DE LA CONSULTATION SPéCIALISéE DE BORDEAUX
Nicolas THOUMY(*), Florent COCHEZ(**) et Jean-Philippe CANO(***)
Unité ERIOS (DISPO-33), Service de Psychiatrie et de Psychologie Légales, Pôle de Psychiatrie Générale et Universitaire, CH Charles Perrens, Bordeaux.
(*) Interne en DES de Psychiatrie
(**) Psychiatre hospitalier, responsable médical
(***) Psychiatre hospitalier
Adresse mail de correspondance : [email protected]
La prise en charge des auteurs de violence sexuelle (AVS) est partagée entre justice et santé. Côté médecine, la conférence de consensus de 2001
« Psychopathologie et traitements actuels des auteurs d’agressions sexuelles » formule le souhait du développement de la pharmacothérapie anti-hormonale
aux côtés des prises en charge psychothérapiques. Dans les années suivantes, le sujet vient régulièrement sur le devant de la scène, lors de vifs débats
politiques à l'occasion de faits divers dramatiques. En 2014, malgré sa recommandation cinq ans plus tôt, la commission de transparence de la Haute autorité
de santé constate l'absence de mise en place d'une étude auprès des patients traités par triptoréline, une des deux molécules bénéficiant de l'Autorisation de
mise sur le marché (AMM) dans l'indication de la paraphilie.
L'objectif de la présente étude, rétrospective et descriptive, est d'évaluer les caractéristiques socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques d'hommes
adultes auteurs de violence sexuelle sous traitement anti-hormonal, depuis l'ouverture en 2001 de la consultation spécialisée de Bordeaux (ERIOS-DISPO33).
Le critère d'inclusion dans l'étude est la survenue, au cours de la prise en charge, d'un traitement antihormonal, défini comme une molécule ayant une
action spécifique sur la testostérone. Sont ainsi retenus l'acétate de cyprotérone et l'embonate de triptoréline (AMM) ainsi que les molécules agonistes de la
GnRH (hors AMM) et sont exclus les antidépresseurs sérotoninergiques (hors AMM dans cette indication). Le recueil des informations a été réalisé à partir des
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14
ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
dossiers médicaux, avec le consentement écrit du patient.
Après une présentation du dispositif spécialisé de Bordeaux et un rappel des molécules concernées, seront décrits le profil des patients traités, les
problématiques cliniques et judiciaires visées, les modalités de prescription, la durée du traitement et ses conditions d'arrêt, les difficultés rencontrées (effets
indésirables, bris des conditions, récidive, etc.), la prise en charge associée, etc. Les limites de l'étude seront également abordées.
Les auteurs espèrent ainsi contribuer à alimenter la réflexion et la connaissance sur les traitements anti-hormonaux, et inspirer de futures études à plus grande
échelle afin d’optimiser leur prescription aux bénéfices des patients.
P46 - LES APPLICATIONS POUR SMARTPHONE EN SANTé MENTALE : QU’EN PENSENT LES USAGERS ?
Dr. Jean-Marie SENGELEN, CH de Rouffach, France
Mail : [email protected]
Il existe actuellement une tendance importante pour la e-santé et les premières applications pour smartphone en santé mentale apparaissent. Les patients et
les professionnels de la santé ont encore du mal à se positionner par rapport à ces nouvelles approches. Nous avons donc voulu en savoir plus sur les usagers
en santé mentale dans le domaine de la e-santé en situation de mobilité (m-Health). A cette fin, nous avons réalisé une enquête en ligne à destination des
usagers (n = 137). Nous avons ainsi exploré plusieurs axes : l’utilisation des technologies de l’information des usagers à titre personnel et dans la relation avec
les soignants ainsi que les attentes et réticences concernant les applications en santé mentale. Il apparaît que les personnes ayant répondu à cette enquête
sont bien équipées en smartphones et sont expérimentées dans l'utilisation des technologies de l'information. Elles attendent des professionnels un rôle
consultatif dans le cadre de l'e-santé. Il ressort de cette enquête que les usagers sont en attente de solutions concrètes et pratiques liées à leurs soins et que
les principales réticences sont axées autour du caractère intrusif et de la sécurité des données de ces applications.
Il nous apparaît important d'impliquer les usagers en santé mentale dans le développement de ces nouveaux outils. Les professionnels de la santé doivent
continuer à s’investir dans l’utilisation, la compréhension, la validation et la réalisation de ces outils.
P47 - PRéSENTATION DU PLAN EDACS
BENABBAS Malik ; Hôpital militaire régional universitaire de Constantine
Il s’agit de présenter notre projet de recherche concernant l’Evaluation de la Dépression et de l’Anxiété dans le Cancer du Sein.
Cette étude épidémiologique de type prospectif se résumant en l’évaluation du score de la dépression et de l’anxiété chez des femmes présentant un cancer
du sein à travers des échelles (MADRS, HAD) récemment diagnostiqué et non encore traité.
En fonction de la prévalence de l’un ou de l’autre des troubles psychiatriques, nous pouvons traiter systématiquement des femmes présentant un cancer du
sein.
L’étude s’étale sur deux ans (2015-2017) en collaboration très étroite avec le service d’oncologie du CHU.
P48 - à PROPOS DES LIEUX DE RENCONTRES DES PSYCHOTRAUMATISéS
BENABBAS Malik, Hôpital militaire régional universitaire de Constantine
Les auteurs rapportent l’astucieuse idée de rencontre entre psycho traumatisés plusieurs années après la séparation à cause de fin de leur service armé.
D’ailleurs ce sont eux qui recherchent cette rencontre en famille ou à l’extérieur et à travers cette liaison qui parait thérapeutiques, ils se remémorent les
années de combat passées et cela correspond à une sorte de débriefing retard mais très soulageant.
Cette rencontre nous a été relatée par des dizaines de militaires présentant le diagnostic de PTSD et, suivies en consultation plusieurs mois après leur réforme
du service armé.
P49 - Manger ou vivre : quand la boulimie nous dévore
AISSAOUI R, BELAID A, TAYEBI-AIT AOUDIA SM, AMMAR-FERHANI KL
Manger pour vivre, telle est la règle. Et si tout s’inversait et que l’acte de manger envahissait toutes les dimensions de la vie : telle est la problématique de la boulimie.
Comment une si belle et jeune fille, étudiante en médecine, qui avait tout pour elle en apparence, a été engloutie par cette pathologie si énigmatique, et dont la
trajectoire a été dramatique.
La rencontre avec cette patiente souffrant de boulimie a été un véritable défi sur le plan humain et thérapeutique pour l’équipe soignante.
Les difficultés que nous avons rencontrées dans notre pratique quotidienne dans un service de psychiatrie pour adultes, pour la prise en charge de ce type de
trouble des conduites alimentaires a été un combat au quotidien ; du fait de :
•
•
•
•
•
de l’absence de structures spécialisées,
du manque de personnel expérimenté,
de l’aspect culturel de nos traditions culinaires,
des représentations populaires de l’idéal du corps féminin,
et de l’absence d’organisation de la société civile.
A travers ce poster, nous avons voulu partager avec vous une expérience de prise en charge originale et peu orthodoxe d’un trouble alimentaire rare dans
notre pays : la boulimie.
47
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
P50 - ADDRESSING OF SPIRITUAL NEEDS IN NURSING CARE
Birgul OZKAN*, Ayse AKALIN**
*Assist Prof. Department of Nursing, Faculty of Health Sciences, YıldırımBeyazıt University, Ankara, Turkey
**Research Assistant, Department of Nursing, Faculty of Health Sciences, YıldırımBeyazıt University, Ankara, Turkey
Spirituality which an intrinsic need through out the life are among an individual's essential needs in all times.In the past, spiritual needs of an individual were evaluated
only by being limited to religious connections. Currently, health care being given though a holistic approach, the spiritual needs is evaluated as comprehensive as physical
and psychological issues.
Especially, diseases increase the physical, psychological needs of the individuals as well as sipritual needs.Fort this reason;sprituality is a major element of holistic nursing
care. Spiritual care supports quality of life of the individual and offers coping strategies during times of imbalance between mind, body and spirit due to illness, stress
and death. It is an essential componentin holistic nursing care. On the other hand, nurses need get to know their patients spiritual beliefs and practices, for offering
individualized spiritual care.
A diverse body of spirituality addresses as relates to nursing practice in the literature, yet there is littleconsensus about what spiritual nursing careentails. For this reason,
nurses in practice are often confused about the nature of spiritual care. However, nurses are increasingly being called on to engage in spiritual care with their patients.
In this regard, the assessment of spiritual needs is essential in the development of appropriate interventions that may enhance the quality of life ofhealthy and patient
individuals. In addition, nursing education should enhance nurses under-standing and awareness of spiritual issues as part of their daily routines.
P51 - The Effectiveness of Telepsychiatry Interventions for Families of The Schizophrenic Patients
Birgul OZKAN*, Reyhan ESKIYURT**
*Assist Prof. Department of Nursing, Faculty of Health Sciences, Yıldırım Beyazıt University, Ankara, Turkey
**Research Assistant, Department of Nursing, Faculty of Health Sciences, Yıldırım Beyazıt University, Ankara, Turkey
This study is systematic collection aims to evaluate efficacy of tele psychiatry interventions to family members who are source of primary care and support of person
with schizophrenia. This study is performed with controlling Ulakbim Medicine Database, Cınahl Complete, Web of Science, Science Direct, Pubmed and Wiley Online
Library Databases. For English keywords, terminology Cochrane Schizophrenia Group and Central Register of Controlled Trials are used. Total of six articles which
meet evaluation criterions are examined. According to findings of evaluated articles, it is found that depression level of caregivers with interventions via web-based,
videoconference and telephone decreases, their family burden and level of emotion expression decreases, information related disease increases, perception of stress
decreases and perception of social support develops. This systematic collection exhibits that results of interventions via web-based, videoconference and telephone
are useful.
P52- The Effects of thePsychodrama on Psychological Conditions of Infertile Female Patients
Candan DELIDUMAN** Birgul OZKAN*,
*Assist Prof. Department of Nursing, Faculty of Health Sciences, Yıldırım Beyazıt University, Ankara, Turkey
**Lecturer, Department of Nursing, Faculty of Health Sciences, Yıldırım Beyazıt University, Ankara, Turkey
Aim
This research was conducted to provide psychosocial supply that infertile female patients need and to determine the effects of psychodrama, which is innovative model,
on self-esteem level, despair, anxiety and depression.
Method
In IVF unit of a university, 8-week psychodrama practice-three hours per week- was applied to 30 infertile female patients living in Ankara. Before and after, Beck
Depression, Beck Anxiety, Beck Despair and Rosenberg Self-Esteem scales were applied.The group process was recorded written and assessed as qualitative data. In every
group session, it was aimed that women be aware of their feelings and be able to share the difficulties they got through during infertility treatment process by using
psychodrama warmup games.IBM SPSS Statistics 21.0 program, Shapiro Wilk test, Mann-Whitney U testandWilcoxon test are used for statistical analysis and calculation.
Findings
According to results of this study, when compared pre-test results and post-test results of Beck depression, Beck despair and Rosenberg self-esteem scales for infertile
female patients, there is a significant difference. But there is not a significant difference when looked at the results of pre and post-tests of Beck anxiety scale. It is confirmed
that the points of the post-test descend compared to pre-test. Group sessions and qualitative data reveal that infertile female patients utilize psychodrama sessions and
these sessions contribute to their development so their psychological issues decrease.
Result
It is shown that group therapy for infertile female patients which is based on psychodrama is beneficial for descending psychological symptoms deriving from infertility
and for dealing with these symptoms. This result proves that psychodrama enhances the levels of self-esteem, despair, anxiety and depression.
Key Words
Infertility, psychodrama, groupintervention
P53 - A Holistic Approach to Sexual Problems of Womenwith Gynecological Cancer
Ayse AKALIN**Birgul OZKAN*,
*Assoc. Prof. Department of Nursing, Faculty of Health Sciences, Yıldırım Beyazıt University, Ankara, Turkey
**Research Assistant, Department of Nursing, Faculty of Health Sciences, Yıldırım Beyazıt University, Ankara, Turkey
Currently, gynecological cancer is accepted a chronic disease that adverse affects on women’s physical, psychological and sexual health. Applied medical interventions and hormonal
replacement treatments have negative impact on sexual healthin gynecological cancersand sexual problems in women with gynecological cancer is a common in Turkey.
In the literature, studies indicate that a majority of women with gynecological cancer face sexual problemssuch as loss of sexual desire, dyspareunia, orgasmic disorder, decrease
frequency of sexual intercourse, following treatment. However, they may behave shyly about asking for informed help on sexual issues, because of the cultural restraints and reticence.
48
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ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
In addition, many health professionals avoid discussing sexual problems with patients. For this reasons, many woman have to cope with this problems as alone. But, evaluating
and informing about sexual concerns of women receiving treatment have a positive effect on their life.In this regard, psychological problems arising from sexual problems should
be determined and resolved by health professionals in order to increase life quality of women and decrease anxiety and depression associated with sexual problems.
Health professionals need to adopt a holistic approach towards the sexual problems, the psychological needs of womenand initiate multidisciplinary attempts for their solution. In
addition, they must identify and solve sexual problems in addition to physiological and psychosocial problems to improve the quality of life of women with gynecological cancer.
P54 - LE MYTHE DU VAMPIRISME ET LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES
BENMOUSSA F., OUKALI H., AMRANDI A., NAIT CHABANE C
EHS FRANTZ FANON ,BLIDA ,ALGERIE.
Email : [email protected]
Le vampirisme clinique consiste en l'ingestion de sang humain: le sien propre ou celui d'autrui. Ce comportement est généralement le symptôme d'une maladie
mentale.
C’est un symptôme rare et atypique, décrit majoritairement chez les hommes. Sa fréquence ne peut être estimée. Certains auteurs (Bourguignon, 1977) estiment que
le symptôme pourrait être moins rare qu'il n'y parait, notamment sous des formes mineures, sachant que seuls les cas les plus spectaculaires sont répertoriés.
Nous présentons le cas d’un patient âgé de 27 ans suivi pour épilepsie qui fut hospitalisé au sein de notre service suite à des troubles du comportement en milieu
familial à type de bris d’objets, hétéro-agressivité avec parfois tendance à mordre et sucer ses proches.
P55 - EST-CE TOUJOURS UTILE D’AVOIR RECOURS AUX ECT AUJOURD’HUI ?
Samir NAIT SAID : psychiatre, praticien à l’hôpital les Murets, Val de Marne
Fatiha KHEFACHE : psychiatre, praticien aux hôpitaux de Saint Maurice, Val de Marne
[email protected] - [email protected] La sismothérapie ou électroconvulsivothérapie (ECT) (autrefois appelée « électrochoc »), a été introduite en France dans le traitement des maladies mentales dans les
années 40 (Cerletti et Bini). Les techniques employées initialement produisaient des convulsions motrices impressionnantes, à l'origine d'accidents traumatiques parfois
graves. Actuellement, la réalisation d'une séance d'ECT est toujours précédée d'une anesthésie générale et d'une curarisation pour limiter les effets secondaires, sauf
circonstances exceptionnelles. Le traitement consiste à provoquer une crise comitiale généralisée au moyen d'un courant électrique à administration transcrânienne.
Plusieurs séances sont répétées et espacées dans le temps. Utilisation importante des ECT jusqu’en 1952. Regain d’intérêt dans les années 80-90.
Pour mener une cure d’ECT, ceci répond à un protocole bien codifié et des modalités précises (bilan pré ECT, anesthésie, information et consentement du patient et/
ou de la famille). Schémas de la fréquence des ECT hebdomadaires établis par la Haute Autorité de santé.
En dépit des bons résultats de cette pratique, seulement une quarantaine d'unités psychiatriques proposent cette thérapie, de sorte que les inégalités territoriales
sont fortes et les unités qui la pratiquent, parfois saturées. Ce qui devrait être un soin de proximité, notamment pour les séances d'entretien, ne l'est donc pas pour les
personnes les plus éloignés. Toutes les personnes qui pourraient en bénéficier ne peuvent pas y avoir recours, soit en raison de délais d'attente trop importants, soit
parce qu'elles en ont été dissuadées par des professionnels de santé qui en sont restés à l'image totalement obsolète des électrochocs du siècle dernier.
Pour conclure, l’électroconvulsivothérapie demeure une alternative thérapeutique de première intention dans des indications très précises, plus généralement les
situations psychiatriques graves. La décision de recourir à un traitement par ECT repose sur l'appréciation des avantages et inconvénients respectifs de l'ECT et des
autres thérapeutiques, au regard d'un examen approfondi de la sévérité de la pathologie du patient, des indications, contre-indications et de l'échec des autres
traitements disponibles. Pour dépasser les inhibitions d’ordre éthique à l’égard de cette technique, une collaboration étroite entre psychiatres et anesthésistes est
indispensable avec une méthode qui répond à un protocole stricte de bonnes pratiques. Des études ont démontré l'efficacité thérapeutique et la rapidité d'action de
l'ECT par rapport aux traitements de référence dans les épisodes thymiques aigus (dépression, manie) et dans les exacerbations symptomatiques schizophréniques.
L'ECT peut être considérée comme un traitement de première intention lorsqu'il existe un risque vital à court terme lié à l'intensité de la symptomatologie ou lorsque
les chimiothérapies classiques font courir un risque iatrogène important ou une inefficacité.
P56 - L’ADOLESCENCE : L’AUTOMUTILATION A LA CROISéE DES CHEMINS
Drs LADAIMIA Amel, BOUGUERMOUH Yacine, Pr OUKALI Hamid
Ehs frantz-fanon blida
L’automutilation est l’autodestruction délibérée du tissu de l’organisme causant une blessure immédiate, sans intention suicidaire car elle n’est pas une tentative de suicide
mais une tentative de vivre.
Ces attaques du corps aident à se sentir temporairement mieux parce qu'elles matérialisent une souffrance émotionnelle identifiable en douleur physique qui permettent
d’apaiser une conflictualité intrapsychique et de relâcher une tension éprouvée.
Plusieurs classifications ont été démontrées mais la plus utilisée est celle de FAVAZZA, qui repose sur la distinction entre les automutilations majeures, stéréotypées et les
automutilations superficielles/ modérées qui se subdivisent à leur tour en automutilations compulsives et impulsives.
Ce dernier groupe de comportement automutilateur est en expansion dans notre société et d’une réalité grandissante au sein de la population adolescente.
Les comorbidittées les plus fréquemment associées aux comportements automutilateurs sont les troubles de conduites alimentaires telles que la boulimie ou l’anorexie et le
trouble borderline de la personnalité.
Dans le comportement alimentaire boulimique les automutilations sont d’ordre compulsives et ont comme signification une attitude autopunitive, contrairement au
comportement alimentaire anorexique où les automutilations impulsives sont les plus fréquentes.
Les attaques du corps impulsives sont fréquentes dans les troubles de personnalité limite dont elles sont un moyen d’auto préservation et de régulation des affects qu'ils sont
incapables de contrôler.
Le clinicien se retrouve alors le plus souvent déstabilisé par ce passage à l’acte auto agressif et se retrouve confronté à différentes interrogations à la fois cliniques et
psychologiques. Le problème majeur demeure l’association de ce comportement à plusieurs comorbidités et , ceci aggravant le pronostique et rendant la prise en charge
difficile.
49
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
P57 - INTéRêT DE LA PSYCHOéDUCATION DANS LE TROUBLE BIPOLAIRE ET COMORBIDITé éTHYLIQUE :
à PROPOS D’UN CAS CLINIQUE
Drs LADAIMIA Amel, LAKAF Hassiba, CHADJAA Imen Safa, Pr OUKALI Hamid
Ehs frantz-fanon blida
Dans les troubles bipolaires, la comorbidité addictive (abus d’alcool) est associée à un début précoce de la maladie, à une accélération des cycles et à une plus
grande sévérité des épisodes, avec comme conséquence un pronostic défavorable et une maladie plus sévère.
Ces faits vont être étayés par un cas clinique, monsieur H âgé de 55 ans, médecin de profession, traité en milieu psychiatrique pour trouble bipolaire depuis
2007, avec la notion de mauvaise compliance thérapeutique et d'un abus d’alcool à l’origine de ces décompensations. Il présente :
Sur l’axe I : trouble bipolaire type II avec trouble d’abus de substance alcoolique.
Sur l’axe IV : énormes problèmes professionnels et familiaux de type négligence de son cabinet médical et désaccord dans sa fratrie autour de la privation du
patient de son héritage par peur de le voir dilapider son argent.
La prise en charge du bipolaire et de la comorbidité addictive alcoolique vont de paire, après établissement d’une bonne alliance thérapeutique, il faut savoir
aborder une psychoéducation dès le retour en normo thymie en mettant l’accent sur :
- La relation entre la mauvaise compliance thérapeutique et l’abus d’alcool.
- La reconnaissance de causes déclencheuses des épisodes ainsi le risque lié à l’arrêt du traitement.
Pour enfin entamer un travail inspiré du model transthéorique de PROCHASKA et DICLEMENTE sur les 5 phases de changement traversées par les personnes
lors d’un processus de changement de comportement : pré-réflexion, réflexion, préparation, action et maintien.
L’abord de ces conduites alcooliques représente un important levier thérapeutique afin d’envisager avec le patient toutes les contraintes que pose la maladie.
P58 - MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES DU SYNDROME DE WILLI PRADER : à PROPOS D'UN CAS
R. MANAMANI ; S. GHODBANE ; A. HASSAINE ; N. ZAIMEN ; M. FALK-VAIRANT
CHI de Clermont de l'Oise
Introduction
Le syndrome de Willi Prader (SWP), décrit en 1956, est une maladie génétique rare. Sa prévalence est de 1/20 à 25000. Il se caractérise par des anomalies
localisées sur le chromosome 15.
Des critères diagnostiques ont été proposés par Holm. La méthylation de l'ADN constitue le principal test pour confirmer cette pathologie.
Quels sont alors les symptômes psychiatriques manifestés par notre cas clinique et comment pourrions-nous les intégrer à cette pathologie ?
Cas clinique
Patient de 24 ans, hospitalisé en psychiatrie dès l'âge de 17 ans pour des troubles sévères du comportement et des passages à l'acte répétitifs sur ses camarades
ayant entraîné son exclusion d'un Institut Médico-Educatif (IME). Il a été suivi en pédopsychiatrie depuis ses 8 ans pour un processus dysharmonique psychotique.
Tous les projets thérapeutiques mis en place ont échoué du fait de l'aggravation des troubles psycho-comportementaux au fil des années. Nous avons d'emblée
remarqué un aspect physique particulier : petite taille, obésité, petits pieds et petites mains, rétrécissement du diamètre bifrontal, bouche triangulaire, yeux en
amande, hypotrophie scrotale et micropénis...
Les manifestations psychiatriques sont riches : instabilité psychomotrice persistante, hyperphagie avec recherche effrénée de nourriture, même dans les
poubelles, des fluctuations thymiques associées à une hétéro-agressivité, parfois des automutilations, des épisodes hallucinatoires et anxieux. Ces symptômes
sont greffés sur un déficit intellectuel et cédent difficilement sous un traitement plusieurs fois remanié.
L'analyse génétique a mis en évidence une délétion c15q11q13 sur le chromosome parental.
Discussion
La sémiologie psychiatrique, l'aspect physique, la présence de 5 critères de Holm plus l'anomalie génétique, nous font retenir le diagnostic du SWP. Cependant,
le tableau psychiatrique pourrait être interprété comme l'expression d'une dysharmonie psychotique, d'un désordre psychique grave en rapport avec une
déficience intellectuelle ou d'une pathologie mentale différenciée.
Conclusion
Le syndrome de Willi Prader de diagnostic difficile est rare. Ainsi, devant une symptomatologie psychiatrique polymorphe, associée à une dysharmonie physique
et un déficit intellectuel, il faut penser à rechercher les critères de Holm puis réaliser une analyse génétique.
Quelques références bibliographiques
•Holm V, Cassidy V, Buttler M, Hanchett J, Whitùman B, Greenberg F (1993) ; Prader Willi Syndrome Consensus diagnostic criteria. Pediatics, 91, 398-402.
•Clarke D et al ; (1993), Prader Willi Syndrome and psychoses. British journal of psychiatrie, 163, 680-684.
50
14
ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
P59 - LES ENJEUX DE LA PSYCHIATRIE à L’HôPITAL GéNéRAL : à PROPOS D’UN CAS
DR. NEDJMA BOUSSA ; DR. MOHAMED LARBI ABLA ; PR. FATIMA ZOHRA MADOUI Etablissement Hospitalier Spécialisé en Psychiatrie - Constantine
La psychiatrie de liaison permet de mettre à disposition des patients et des équipes des services de médecine générale les moyens et le savoir-faire de la psychiatrie
mais notre système de santé est dépourvu de cette structure. Ce manque est ressenti dans le retard de la prise en charge psychiatrique des malades émanant des
autres services.
Témoignage : de ROKAI 21 ans, conduite à l’hôpital pour accoucher. A son arrivée la sage-femme trouve des difficultés et appelle l’obstétricien qui décide d’une
césarienne pour sauver la mère. à son réveil, elle demande à voir son bébé, on lui annonce la nouvelle « votre bébé est mort », elle est dans l’incompréhension
totale. D’autres complications se succèdent ; ROKAI passe d’un service à un autre, de la gynécologie à la réanimation, puis néphrologie. Entre ces passages, ROKAI
fait une tentative de suicide, aucune inquiétude de la part de l’équipe soignante, c’est après une deuxième tentative de suicide qu’on fait appel à la psychiatrie pour
un avis et à qui on confie le rôle d’annoncer à la patiente son hystérectomie totale. Cet appel est effectué après 03 semaines d’hospitalisation de cette dernière.
La psychiatrie peut sembler parfois difficile à appréhender pour certains confrères ; d’autant plus s’ils n’y ont plus eu recours depuis longtemps, non par choix, par
manque de patients s’y prêtant, mais aussi par manque de service de psychiatrie au sein de l’hôpital général.
D'après ce témoignage, la psychiatrie de liaison est une nécessité pour notre système de santé à fin de permettre une meilleure prise en charge multidisciplinaire.
P60 - LE POIDS DE L’éVéNEMENT DE VIE ET DU STRESS SOCIAL DANS LE DéTERMINISME DES TROUBLES
BIPOLAIRES ET LEUR MAINTIEN : à PROPOS D’UNE éTUDE à L’EHS DRID HOCINE - ALGER
EH. ADJA – K. SAIDENE – M. TEDJIZA* (EHS Drid Hocine – Alger*)
Introduction
L'étiologie sociale de la santé mentale, qui propose un lien causal entre les conditions de vie et l'occurrence de désordres mentaux, n'est valable que dans
la mesure où une évaluation contextuelle des stresseurs psychosociaux est appliquée. En effet, si les événements de vie sont évidés de leurs conséquences
environnementales, ils perdent leur pouvoir explicatif dans l'incidence des troubles mentaux. Cependant, lorsqu'ils sont évalués en fonction des conditions de
vie de la personne, les stresseurs psychosociaux deviennent des déclencheurs et des facteurs de maintien significatifs.
Objectif
établir la relation entre le déclenchement du premier épisode de maladie ou de rechutes chez les patients bipolaires et la présence d’événements de vie
stressants dans les mois précédents.
METHODOLOGIE
Échantillon
Les patients hospitalisés dans notre institution, durant le premier trimestre 2016 (du 01 janvier au 15 Mars), ayant reçu le diagnostic de trouble bipolaire selon
les critères du DSM 5.
INSTRUMENT
Mesure des événements
La collecte des événements de vie affrontés au cours des 6 derniers mois s'effectue au moyen de l’inventaire des événements de vie de Paykel. Nous avons procédé selon deux étapes.
La première comprend une entrevue semi-structurée pour identifier les événements vécus dans dix domaines de vie : le travail, l’enseignement, les finances, la santé, le
deuil, le déménagement, les relations amoureuses et cohabitations, la légalité, les événements socio-familiaux, les événements conjugaux et les crises diverses.
La seconde étape consiste à décrire les événements et à procéder à la cotation de plusieurs dimensions (le moment de survenue de l’événement, l’indépendance
de l’événement et l’impact négatif objectif de l’événement).
Par ailleurs, nous avons recherché pour l’ensemble de l’échantillon, l’existence d’autres stress environnementaux à savoir l’addiction aux substances ainsi que la
compliance aux traitements pharmacologiques.
P61 - LES CONDUITES SUICIDAIRES : CONSIDéRATIONS PRATIQUES
EH. ADJA – S. SAIDENE - M. TEDJIZA*
*EHS DRID HOCINE – KOUBA ALGER
Introduction
Les conduites suicidaires, qu’elles revêtent l’allure d’un raptus impulsif ou d’un acte prémédité, si elles ne relèvent pas toutes, loin s’en faut, d’une conduite
pathologique, il n’en demeure pas moins que l’acte suicidaire est toujours ambigu et complexe.
La représentation mentale de l’acte ou l’idée de suicide peut être exprimée ou non par le sujet. Elle peut présenter un caractère obsédant, impulsif, organisé ou
non, persistant ou labile.
L’idée peut surgir, disparaître, se maintenir, revenir dans le champ de la conscience.
Position du problème
Autant, il est facile apparemment tout au moins, devant le suicide accompli, de se référer à un critère de « létalité » isolé, autant cela devient beaucoup plus
compliqué en face d’une conduite suicidaire non mortelle.
L’expérience de la thérapeutique des suicidants apprend que la décision fatale, présente, à des degrés divers et nuancés, bien d’autres dimensions au point que
le désir de mort peut apparaître tout à fait à l’arrière plan, pour le moins sur le plan conscient.
Il est des suicidants chez lesquels ce désir de la mort peut être très intense, très profond et qui peuvent effectuer des gestes suicidaires somatiques dérisoires,
alors qu’à l’inverse des adolescents par exemple, dans un contexte névrotique très surchargé au plan imaginaire, en ayant voulu simplement mettre en jeu leur
mort, aboutissent à la mort par suicide.
51
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
P62 - L’IMPACT DE L’ACTE SUICIDAIRE SUR LA MORTALITé INSTITUTIONNELLE : à PROPOS D’UNE éTUDE
à DRID HOCINE - ALGER
EH. ADJA – K. SAIDENE – M. TEDJIZA*
*EHS Drid Hocine
Introduction
Le geste suicidaire est toujours un drame, un échec, une remise en question douloureuse ; d’autant plus qu’il se produit en milieu institutionnel, endroit sensé
être protecteur.
Selon les études recensées de part le monde, l’hôpital psychiatrique est en soi un milieu à haut risque suicidaire. Plusieurs facteurs sont susceptibles d’accroître
ce risque :
- La pathologie en elle-même, souvent lourde (schizophrénie, dépression…)
- L’architecture des unités d’hospitalisation
- Les moyens rudimentaires de surveillance
- L'insuffisance qualitative et quantitative du personnel paramédical.
Objectif
Situer l’acte suicidaire dans l’incidence de la mortalité institutionnelle
Méthodologie
étude rétrospective de tous les patients décédés dans l’institution entre le 1er Janvier 2005 et 31 décembre 2015. Nous avons eu recours aux registres de gardes,
d’astreintes et de décès de l’institution en collaboration avec le secrétariat médical du service, le bureau des entrées et la sous direction des activités de santé
de l’hôpital.
À partir de ces registres, nous avons sélectionné tous les passages à l’acte suicidaire durant la période mentionnée. Après avoir établi la liste des patients, nous
avons consulté un à un leur dossier médical.
Résultats
86% de la mortalité hospitalière est due soit à des décompensations des comorbidités somatiques des patients ou à des morts subites. Quant au suicide, il ne
représente que 14%, soit un cas sur 7 décès.
P63 - ÉVALUATION DES TROUBLES DU SOMMEIL EN PRATIQUE COURANTE CHEZ 61 PSYCHIATRES
HOSPITALIERS
Dr. ABADIE Hadi
Assistant en psychiatrie - EPSM Maison Blanche (Site Avron -Paris)
0645642255
[email protected]
Les troubles du sommeil sont très fréquents dans la population générale. L'insomnie, plus particulièrement, touche près d'un tiers de la population. En
psychiatrie générale, sommeil et pathologie psychiatrique, que ce soit les troubles de l'humeur, les psychoses ou les addictions, constituent un cercle vicieux.
Il est important que les psychiatres soient impliqués dans une prise en charge plus en avant des troubles du sommeil. Pourtant, peu d'études dans la littérature
se sont intéressées à ce sujet.
Nous avons conçu ici une étude observationnelle descriptive, avec pour objectif de montrer la faible prise en compte par les psychiatres des troubles du
sommeil dans le traitement et le suivi de trois pathologies psychiatriques : la dépression, la manie et la schizophrénie. L'hypothèse formulée était que les
troubles du sommeil restaient sous évalués par rapport à d'autres items cliniques. En effet, il existe malheureusement en santé mentale beaucoup de rechutes
dans notre patientèle, à l'origine d'hospitalisations itératives. Hospitalisations qui constituent par ailleurs un facteur de risque de décompensation future. Ces
rechutes itératives, véritable frustration pour les psychiatres, pourraient être évitées en portant un regard plus attentionné sur les perturbations du sommeil
chez nos patients.
52
14
ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
INDEX DES AUTEURS
53
Vers un renouveau de la clinique en psychiatrie
Apports des neurosciences et des technologies
ABADIE H.
ABBAR M.
ABDAOUI N.
ABLA L.
ADJA EH.
AISSAOUI R.
AIT-AMEUR-HADJOUT A.
AKALINA.
ALIBENSAED R.
ALLET G.
AMADOI.
AMMAR-FERHANI K.L
AMRANDI A.
AOUADI A.
BATEL P.
BAUMET J.
BECQUE S.
BELAID A.
BELALTA R.
BELHELAL D.
BELKADI K.
BEN BACHA M.
BENABBAS M.
BENDJENANA G.
BENMOUSSA F.
BENSAIDA M.
BENTEBOULA M.
BIHABWA MAHANO B.
BOUGUERMOUHY.
BOUROUISSA A.
BOUSSA N.
BOUSSAD D.
BOYER-LABROUCHE A.
BRAITMAN A.
BRIERE M.
BRIKI F.Z
CANO J.P
CAPRON J.
CAROFF M.
CARRETIER E.
CASTANON N.
CHADJAA I.S
54
P63
O501
P40
P10, P59
P60, P61, P62
P49
P04, P05, P08, P09, P24, P25
P50, P53
P11
O402
O102
P04, P05, P08, P09, P24, P25, P49
P18, P23, P54
P11, P12, P17, P33, P34, P35
O802
P28
P29
O902,P03, P04, P05, P08, P09, P24, P25, P49
P40
P30
P43, P44
P42
P47, P48
P21
P54
P33, P34, P35
P35
P02
P39, P56
P40
P10, P59
P03
P15
O301
O402
P16
P45
O602
O402
P20, P27
O403
P57
CHOPIN M.V.
CHORFI W.
CHRISTODOULOU A.
CLOUD-BENARD V.
COCHEZ F.
COINDET B.
CRIQUILLION S.
DAOUDI R.
De BEAUREPAIRE R.
DELBROUCK P.
DELIDUMAN C.
DENES D.
DESBONNET N.
DESBONNET P.H
DJENDI N.
DOBBELAERE E.
ESKIYURT R.
ESTINGOY P.
FALISSARD B.
FALK-VAIRANT M.
FERERRI F.
FOURNIS G.
GAILLEDREAU B.
GAILLEDREAU J.
GANSEL Y.
GAY O.
GEOFFROY P.A
GHODBANE S.
GHODHBANE T.
GOHIER B.
GRID N.
GUINCHARD C.
HAOURF.
HASSAINE A.
HOUADEF NARDJESS I.
HUNGLER J.
HUON DE PENANSTER G.
ICICK R.
IMBULA B.
JAFFRE C.
JARDRI R.
JOLY L.
O901, O1101
P12
P41
A2
P45
P41
O702
P13, P14, P26
A4
O203
P52
O402
P29
P29
P12
P32
P51
P30
P06, P07
P58
O201, A3
O402
P29
P29
P22
O502
O503
P58
O504
O402
P17
O1102
P32
P58
P11, P12, P33, P34, P35
P31
O702
A1
P17
P41
O1001
P31
14
KAPOULA A.
KHALIFA-SOUSSAN P.
KHEFACHE F.
KHERROUBI F.
KOHO A.
LADAIMIA A.
LAKAF H.
LE QUANG G.
LEFEBVRE DES NOETTES V.
LEGAL D.
LUKEBA NGWAMBA T.
MADOUIF .Z
MAKULO RISSASSI J.R
MAMPUNZA S.
MANAMANI R.
MESSAOUDI A.
MEZIANE F.
MEZIANE W.
MICHEL B.
MIRABEL-SARRON C.
MOKHTARI A.
MORO M.R
MOUCHABAC S.
MPAKA MBEYA D.
MPENGANI T.
MUANZA D.
NAIT CHABANE C.
NAIT SAID S.
NDJUKENDI A.
NEDJARI M.
NGALAMULUME D.
NGOMA MALANDA V.
NICOLAEIFF G.
NORNG E.
N'SITU MANKUBU A.
NUSS P.
OKITUNDU LEA D.
OMEIRI C.
OUAFIAB.
OUKALIH.
OZKANB.
PAPETA D.
ème
congrès international
de l’association de recherche et
de soutien de soins en psychiatrie générale
P32
PEYROUX E.
P29
PIOT M.A
P55
POULETE.
P42
QUILLEROU B.
P36
RAFFARD S.
P39, P57, P56
REGINAW.
P13, P14, P26, P57
RENAUD P.
P22
SAIDENE K.
O302
SAINT GEORGES B.L
O402
SENGELEN J.M
P06, P07, P36
SEZE C.
P10, P59
SKARBNIK N.
P06
SKRIABINE J.
P36
STAMATIADIS L.
P58
STEPHAN P.
P43, P44
TAYEBI-AIT AOUDIA S.M
P42
TEDJIZA M.
P42
TEFAHI B.
P31
THOUMY N.
O202
VALERY A.
P11, P12, P33, P34, P35, P40
VENISSE J.L
P17
VILLOTEAU M.
O901, O1101
YAKHLEF W.
P06, P07
ZAIMENN.
P36
ZEGHIBH.
P36
ZIRI A.
P18, P23, P54
P42, P55
P06, P07, P36
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P06, P07
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P13, P14, P18, P23, P26, P39, P43, P44, P55, P56, P57
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A5
O1002
P19
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O601, O901
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O902, P04, P05, P08, P09, P24, P25, P49
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P21
P23, P43, P44
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P43, P44
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de soutien de soins en psychiatrie générale
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