fmc enfin la feuille de route
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fmc enfin la feuille de route
actualités FMC ENFIN LA FEUILLE DE ROUTE Plus de 10 ans après sa mise sur orbite, le dispositif réglementaire qui encadre la formation médicale continue des médecins est enfin arrêté. Les prestataires de cette formation peuvent prétendre à leur agrément. Les laboratoires de la branche pharma devraient pourvoir à l’essentiel de son financement. —————— J-J. CRISTOFARI endant les travaux, les actions continuent ! Heureusement pour les 200 000 bénéficiaires potentiels de la Formation médicale continue (FMC) en France, personne n’aura attendu que les textes paraissent pour agir et former les médecins ces dernières années. Et dire que l’histoire de cette FMC remonte aux ordonnances Juppé du 24 avril 1996... Au mois d’avril prochain, les Conseil régionaux de formation médicale continue (CRFMC) devraient enfin être installés. Il était temps ! « Il aura fallu 11 ans et la volonté de quatre ministres – Bernard Kouchner, JeanFrançois Mattei, qui a installé les Conseils nationaux de formation médicale continue (CNFMC), Philippe Douste-Blazy, qui a fait adopter les lois des 9 et 13 août 2004 et enfin Xavier Bertrand, qui a signé les décrets sur l’EPP et la FMC – pour que cette formation médicale, dite obligatoire, sorte du bois », commente Bernard Ortolan, président du CNFMC. Une formation médicale dont les objectifs sont « le perfectionnement des connaissances, l’efficience de la qua- P Bernard Ortolan, président du CNFMC MARS 2007 _ PHARMACEUTIQUES 31 32 lité des soins et du mieux-être des patients (prévention) ou encore l’amélioration de la prise en compte des priorités de santé publique », tels que le précisent les textes. Pour mettre cet objectif en musique, les autorités de santé, qui ont un talent fou pour multiplier les structures, installent trois conseils nationaux (pour les libéraux, les hospitaliers et les salariés), coiffés par un comité de coordination émanant des mêmes conseils. Ce puzzle est doté de 5 missions(1) et les praticiens de tout horizons sont invités à se conformer aux nouvelles obligations, dont la satisfaction porte sur une durée de 5 ans. Chaque médecin doit ainsi porter lui-même son dossier au CRFMC dont il dépend et déclarer ses actions de formation et d’évaluation sur un portail spécifique en 2008. Le CRFMC valide alors le respect de l’obligation de FMC et d’EPP(2) et délivre une attestation au médecin. Une non transmission de dossier par ce dernier lui vaut une mise en demeure de produire les justificatifs. Un « plan de rattrapage » peut dès lors être arrêté. En cas de refus de se conformer à son obligation, l’Ordre professionnel est saisi. Quant au praticien vertueux et assidu aux formations « présentielles », « individuelles ou à distance », il bénéficie en bout de course d’une attestation et surtout de 250 « crédits » à l’actif de sa pratique. L’an 0 d’une FMC rénovée. « La FMC entre désormais dans sa phase opérationnelle », ajoute le Dr Ortolan, « avec notamment une pièce importante du puzzle : l’agrément des organismes de FMC ». Fin février, une trentaine de dossiers sont ainsi arrivés aux CNFMC des libéraux pour examen de leur recevabilité par les 3 conseils. Les premiers agréments devraient être distribué fin mars, début avril au plus tard. Les CRFMC, adossés aux Conseils régionaux de l’Ordre des médecins, s’installeront alors dans la foulée. Ces conseils auront pour mission de valider les obligations des praticiens – tant au plan de la FMC que de l’EPP – et de délivrer les attestations à ceux qui se sont pliés à ces deux obligations. Aussi, le « meccano » de la FMC devra-t-il s’accorder avec celui de l’EPP ? Deux sujets pour lesquels les décrets sont sortis séparément malgré leur évidente complémentarité. « Entre temps, notre évolution réglementaire nous a imposée de recaler l’ensemble et une période quinquennale a été redéfinie pour couvrir ces deux obligations », révèle le président du CNFMC. Son point de départ sera le mois d’avril 2007 et marquera ainsi l’an zéro de la FMC rénovée. Des relations normalisées. Reste que ces obligations de FMC et d’EPP doivent encore trouver leurs finance- ments. Car dans la pratique, les besoins pour la seule formation continue des médecins sont estimés à environ 300 millions d’euros (pour former les 200 000 praticiens répertoriés dans notre pays). « Il nous manque encore une vision claire de l’activité réelle de cette FMC », note Bernard Ortolan pour qui l’estimation des besoins réels ne sera éclairée qu’au terme du quinquennat qui s’ouvre. Pour l’heure, le nouveau dispositif bénéficie d’une dotation de 4,7 millions d’euros de l’Etat pour son fonctionnement. Les actions de FMC, organisées par les associations et les organismes publics et privés, disposent de divers fonds. Celui de l’OGC qui gère l’argent de la Formation des praticiens conventionnés (FPC) et qui s’élève à 40 millions d’euros, dont 20 millions pour les seules indemnisations des praticiens en formation. A cette cagnotte, s’ajoute également les 5 millions d’euros du FAF PM (abondé à hauteur de 43 euros par médecin et par an). Soit un total disponible de 65 millions d’euros, auxquels s’additionnent des fonds DGS (pour la pandémie grippale), des fonds propres des médecins et quelques autres subsides. L’ensemble ne couvre pas tous les besoins, loin s’en faut. Aussi, les organismes de formation devrontils compter, comme dans le passé, sur les contributions des laboratoires. Pour faciliter les partenariats et clari- BULLETIN D’ABONNEMENT Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ....................................... ....................................... ....................................... Tél. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 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Pour Jérome Gandiol d’Informed, une société qui se trouve à la croisée des chemins entre laboratoires et sociétés savantes et réalise des supports de FMC, cette formation médicale continue attendait un cadre clair. Selon lui, de nouveaux outils vont être amenés à se développer et une nouvelle politique de services devra être mise en avant. Pierre Henri Freyssingeas de Générale Multimédia considère quant à lui que les soirées de FMC validantes remplaceront les RP classiques. Les laboratoires de la pharma qui financeront ces opérations devront de fait passer par des sociétés agréées. « Il y aura besoin d’outils comme les nôtres », confie celui qui propose de longue date un système original de vote interactif, le PowerVote, pour animer les soirées de FMC et demain celles des EPP. Une présence forte sur le Web lui paraît nécessaire pour accompagner ces formations. fier les relations, le Leem a signé en novembre 2006 un « code de bonnes pratiques des entreprises du médicament dans la FMC », approuvé par le ministre de la Santé. Ce code normalise en quelque sorte les relations entre les laboratoires et les organismes de FMC, en garantissant le respect de « principes fondamentaux »(3) assortis d’engagements clairs, comme celui d’agir dans une transparence financière totale ou celui de la non introduction de la promotion des produits dans les actions de formation. Un cadre rénové qui doit désormais trouver ses applica- tions concrètes, notamment auprès des associations locales qui, hier encore, traitaient en direct avec des laboratoires ou refusaient énergiquement de le faire. « Ces associations locales pourront passer une convention d’adossement avec les organismes agréés à l’échelon national ou local, afin de valider le travail réalisé pour obtenir les crédits formation », commente André Perrin, président de MG Form, principale association syndicale de formation des généralistes, qui espère que de nouveaux partenariats pourront s’instaurer avec l’industrie. Pour l’heure, les organismes de formation attendent leur agrément pour se mettre en ordre de bataille. Une bataille qui sera aussi celle de la qualité. ■ (1) Soit : « définir des orientations nationales de la formation et leurs évolutions, agréer les organismes publics ou privés, lucratif ou non qui organisent des actions, définir des règles que doivent suivre les CRFMC, établir un bilan annuel des actions de formation suivies par les praticiens et enfin évaluer la mise enœuvre du dispositif ». (2) Evaluation des pratiques professionnelles qui se met également en place. (3) qualité scientifique des contenus, transparence des financements et évaluation de la formation par les participants.