Marathon de Dunkerque, édition 2011
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Marathon de Dunkerque, édition 2011
Marathon de Dunkerque, édition 2011 M on addiction à la course à pied est telle que si je ne trouve pas un marathon à me mettre sous la dent au printemps je crois que je vais faire une dépression. Je reconnais nous sommes à l’entrée de l’automne, mais cette année, c’est mon second marathon après Rotterdam, ma dépendance à la course est bien réelle. Au départ une bande de copains qui ont décidés de courir ensemble et surtout de terminer ensemble, ce n’est pas chose aisée sur cette distance. Ici, on partage ensemble la souffrance. Chaque jour avant d’entamer sa séance d’entrainement, on se pose la question de son acquis. Même si faire le tour du pâté de maisons exige un minimum de méthode, le but à atteindre étant que chaque coureur sache ce qu’il veut ! Forcément, plus on court, plus on prend goût car cela devient plus facile et on finit toujours par avoir envie de s’engager sur d’autres courses. Me concernant, c’est le marathon avec un grand « M » qui continue de me faire rêver et de me fasciner, dommage que le corps ne puisse pas encaisser plus de 2 par an, sinon bonjour les dégâts. La contrainte principale subie par l’organisme est la répétition de l’onde de choc sur l’asphalte, alors forcément cette année je me suis dit cela sera plus facile avec la sable comme terrain de jeu. 6h30 dimanche, le, réveil a sonné, direction le petit déj puis un dernier contrôle de mes effets personnels pour la course, un vrai toc, si je n’ai pas contrôlé 10 fois mes affaires je ne l’ai pas fait une fois, deviendrais-je hypocondriaque ? Tout est fin prêt nous pouvons partir direction le Kursaal. En chemin nous récupérons Eddie avec qui j’ai réalisé de longues sorties. Nous allons essayer de courir ensemble, mais un marathon c’est rappelons-le un effort intense ou les coups de blouse, les coups de pompes tel que le mur des 30kms peuvent apparaître à tout moment. 8h10, le Kursaal est en vue, ils sont déjà là, on aperçoit déjà de nombreux coureurs, le mercure affiche 16°c. Nous allons nous mettre dans l’ambiance de l’avant course en nous rendant à l’intérieur du Palais des Congrès. Il y règne une effervescence, des amis, des copines, tous sont déjà là. Certains sont venus prendre leur dossard, d’autres boire un café ou tout simplement… voir d’autres coureurs. 8h40, j’embarque dans la seconde navette, j’y retrouve un groupe d’Hazebrouck bien sympathique qui chauffe l’ambiance dans le bus. Tous ont le sourire, certains ont sans doute à l’esprit une phrase que chaque coureur se pose avant la course : « vaisje terminer, quel temps vais-je faire ? », verdict dans quelques heures. 8h55 la mairie de Coudekerque est en vue, on aperçoit des masquelourds, on entend de la musique, c’est la fête avant la course. Je descends du bus et je retrouve les maillots jaune et noir de mon club. « Courir à Gravelines » sait être présent dans les grands rendez-vous. Il y a Béa, Cri-cri, Sophie, Christine et les garçons sans oublier Ginette la trompette. Paulo comme toujours immortalise cet instant sur la peloche. Je me retourne et je donne un zot’che aux inséparables sœurettes qui sont Brigitte et Claudine. « Le lapin », un inconditionnel, toujours présent à l’appel Bernard Dubois, Président du Marathon de Dunkerque et le Maire de Couderkerque-Branche M Bailleul, deux acteurs forts de cette manifestation Brigitte Eric et Claudine Courir à Gravelines toujours présent aux Grands rendez-vous 9h28 dans quelques instants René-Jean donnera le départ et lâchera non pas les fauves mais les chevaux. Car cette année se seront des cavaliers qui ouvriront la route aux coureurs. Cela y est le coup de semonce a sonné nous voilà parti à … « faible allure ». Certains apprécieront d’autres pleurent pour leur chrono, on se laisse aller, on suit notre escorte, on évite les crottes des chevaux, on discute avec ses voisins tel un entrainement, Francis à vélo rappelle les irréductibles qui auraient à l’esprit de faucher compagnie au groupe, mais respect et tout le monde rentre dans les clous. Idée saugrenue ou pas on apprécie à priori de courir à cette allure. Le rythme est tout de même proche des 13km/h, le peloton commence à s’étirer. Les cycles barrent les artères et sécurisent les croisements, tout est prévu. A vélo et guidant les coureurs, Francis ouvrant la course Un départ modéré ou règne la bonne humeur, la bonne entente 9h46, nous approchons de la digue, nous apercevons l’arche de « Running Conseil », les chevaux vont bientôt s’écarter et lâcher les fauves. Attention un dernier virage et le « vrai » départ est donné, on reconnait tout de suite la course engagée des coureurs, il suffit de regarder leurs foulées. Je me rapproche d’Eddie qui se trouve aux cotés d’Isabelle, à croire que nous sommes en train de revivre un remake du marathon de 2010 avec les même protagonistes, mais cette année Isabelle s’est limitée au semi. Nous ferons tout de même quelques kms ensemble. Nous sommes sur la plage le long de la digue, il fait déjà près de 20°c, beaucoup de joggers courent sur la plage, on dirait qu’ils accompagnent les compétiteurs et leur souhaitent bonne chance. Courir un marathon s’est se lancer un défi, participer à l’une des courses les plus mythiques qu’il y est ! De la chance c’est ce que l’on m’a souhaité avant de partir, on m’avait dit un marathon sur le sable, le vent, la grisaille du Nord tous les artifices étaient soit disant réunis pour faire de cette journée une galère. On prend les mêmes que 2010 et on recommence ! Le doigt dans l’œil et je resterais poli car ce fut que du plaisir, d’ailleurs Eole nous l’attendons toujours et les températures demandez à ces jeunes femmes allongées sur le sable, ces femmes qui se retourne toutes les 10 minutes et qui profitent des températures plus qu’estivales. Je m’égare et je reprends mon sujet. Nous quittons la digue, le sable et voilà que nous devons contourner le sanatorium, un clin d’œil à la course de relais que nous prenons en sens inverse. Isabelle nous quittera lors du retour sur le sable, elle bifurque à gauche, nous allons vers la Panne. Les premiers sont déjà loin, je pense qu’ils veulent éviter la chaleur et rentrer le plus tôt possible ! Le ère sable damé par la marée est un pur régal, le vainqueur de la 1 édition du marathon de Dunkerque m’avait confié : « tu verras c’est du bonheur, aucune contrainte, les mollets, tendons ne souffriront pas comparé au bitume » et il avait raison ce Francis ! Que du bonheur, beaucoup d’amis avaient des appréhensions ils avaient tous faux. Mon épouse nous suit à vélo, elle assure le ravitaillement en eau et la récupération des déchets indélicats qui se trouvent sur le sable. Un ciel bleu azur, un vent nul, dommage pour ceux qui avait peur d’Eole ! ème Les kms défilent, nous passons à coté des ravitaillements, celui du 20 nous nous en sommes écartés involontairement, juste pour conserver une bande de sable bien ferme, Michel un inconnu qui nous suivait à vélo se propose d’aller nous chercher de l’eau, un vrai gentleman. … Voilà nous sommes chez nos voisins Belges… «Une fois » ! Il y a de plus en plus de monde sur la plage et nous arrivons près de la frontière, une infime brise nous rafraichit, cette brise si faible qu’elle n’aura pas suffit à l’exhibition des chars à voile sur les plages de Bray-Dunes. Les kms se suivent, Eddie tient le coup ou plutôt j’arrive à suivre Eddie, nous tournons en 4’30 au km, le rythme est correct. Le long de la plage nous avons eu bien évidemment une pensée amicale envers certains absents : Christian, Hervé et Laurent qui récupèrent de Berlin, Didier absent et les autres. Nous apercevons Dany Boon et Benoit Polevoorde présents grandeur nature en affiche de cinéma, un petit clin d’œil bien sympathique, nous passons la frontière. Nous faisons le tour de la statue du roi Léopold ce qui nous oblige de « renter » sur le sable mou, faire le tour de la dite statue puis redescendre sur ce même sable qui entre dans nos chaussures ! Vivement retrouver le sable damé par la marée. C’est surprenant il est 11h et il y a énormément de monde sur la plage, certains sont à vélo, d’autres à chevaux ou encore d’autres pêchent la crevette ou se font lézarder au soleil, il est vrai qu’il doit faire plus de 22°c. Le peu de fraicheur que nous renvoie la mer nous fait du bien, nous aurions souffert si les organisateurs avaient conservés le parcours de 2010. Nous approchons du demi-tour, il nous reste une petite balade de 18 kms avant de franchir la ligne d’arrivée. Eddie est toujours à mes cotés. Les coureurs sont disséminés, nous les croisons un à un, tout le monde se souhaitent une bonne fin de course, c’est ca l’esprit de la course à pied, que l’on fasse 2h40 ; 3h30, 4h15 tout le monde reste humble et encourage le copain qu’il croise. Pour l’instant pas de coup de pompe, pas de mur en vue c’est le principal. Eddie commence à accélérer ou c’est moi qui commence à me trainer. Je vais mettre cela sur les 20 kg qui nous séparent. Je me retourne et je ne comprends pas pourquoi on ne voit que mes empruntes de pieds sur le sable ! Nous retrouvons les douaniers les plus célèbres de France, un fait incroyable, des marathoniens s’arrêtent et s’immortalisent sur la pellicule avant de repartir, c’est vraiment la fête. Nous arrivons près du grand pavois, une jeune inconnue se rapproche de nous et nous dit : « il y a une chose que les garçons n’aiment pas c’est de se faire doubler par les filles ». Elle place une accélération ou nous sommes obliger de répliquer, nous faire ca à nous alors que nous avons 36 kms dans les jambes, en tout cas ca réveille, ca fait bougrement mal mais ca vous donne un sacré coup de fouet. Il est vrai qu’après 32; 35Kms c’est le cerveau qui prend le relais. Elle nous salue bien et nous souhaite une bonne fin de course. Eddie n’en reste pas là, il vise le chrono des 3h, j’ai beaucoup de mal à le suivre je commence à jouer du yoyo, c’est foutu pour moi, nous sommes à 2 kms de l’arrivée, il part seul. Tout à coup j’aperçois mes enfants, ils décident de m’accompagner, cela me fait chaud au cœur, nous nous rapprochons de l’arche qui se trouve sur la digue, il va falloir une dernière fois passer ce sable mou mais je sais qu’il ne me reste plus que 400 à 500 mètres Nous avons fait les 2/3 de la distance, reste le meilleur, d’autres diront le plus difficile, c’est là ou l’on se rend compte de la qualité de nos entrainements. J’entends Eddie qui me dit de rester coller à ses basques, facile à dire, une fois de plus il a la Je prends le drapeau que patate. Je fais le me tend mon fiston et forcing et je pense à c’est avec ce dernier que mes enfants qui je me rapproche de la m’attendent avec le ligne d’arrivée… drapeau des Flandres sur la plage de Malo. Tout à coup j’entends mon prénom, il s’agit des amis (es) de « Courir à Gravelines » qui présents sur le sable m’encouragent, si après cela on me dit que la course à pied ce n’est pas un sport de copains j’en changerai, je me sens bouster, quand tout à coup je vois Eddie qui vient à ma rencontre juste pour terminer ensemble et sur le finish. Il a eu le temps de franchir la ligne d’arrivée et de faire demi-tour. Voilà nous terminons ensemble en 3’02, un nouveau marathon se termine, une superbe épopée à vivre et à revivre lors d’un débriefing entre copains. Pas un grain de sable n’est venu enrayer la mécanique, un superbe parcours, une météo à tomber par terre, un nombre de coureurs supplémentaires aurait été le bienvenue, ainsi va la vie. Le temps ne s’incline pas devant nous, mais nous devons le faire devant ce dernier. Maintenant savoir récupérer tout en pensant bien évidemment au prochain marathon. A oui j’oubliais de remercier mon épouse tout d’abord pour m’avoir accompagnée à vélo, pour avoir pris quelques photos souvenirs, de m’avoir ravitaillé en eau et surtout de m’avoir laissé m’entrainer pendant toutes ces nombreuses heures ! Eric Dossard 12.