Ryanair vise 14 millions de passagers

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Ryanair vise 14 millions de passagers
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L’INFO
MERCREDI 3 DÉCEMBRE 2014
AÉRO PO RTS
Ryanair vise 14 millions de passagers
La compagnie low cost
veut doubler son
nombre de passagers
d’ici à 2020, à parts
égales entre Charleroi
et Zaventem.
●
S eba stie n GILLES
S
Michael O’Leary, CEO de
Ryanair, à gauche de JeanJacques Cloquet, CEO de BSCA,
a fait son show, hier matin.
Seb. G
de BSCA, auxquels le business­
man irlandais a promis : « Les
quelques centaines de milliers de
passagers perdus à Charleroi
suite à notre arrivée à Zaventem,
seront récupérées dès 2015 puis­
que nous visons 5,2 millions de
passagers au BSCA, l’année pro­
chaine. »
Les chiffres sont désormais
avancés : le patron de Ryanair
table, à l’échéance de cinq ans,
sur le doublement du nombre
de passagers, en Belgique. La
compagnie à bas tarifs en
transporte actuellement 7 mil­
lions, elle devrait accueillir 14
millions de passagers d’ici
2020. « Et cette hausse de 7 mil­
lions de passagers, nous espérons
la répartir sur nos deux bases bel­
ges, soit 3,5 millions de passagers
à Zaventem et 3,5 millions à
Charleroi. »
Mais s’il sait quels types d’avi­
ons il veut (des longs­courriers
au fuselage le plus étroit possi­
ble, de type Boeing 787 ou Air­
bus A330), O’Leary reconnaît :
« Ces avions coûtent actuellement
encore trop chers pour que nous
puissions pratiquer les tarifs aux­
quels notre public est habitué ».
Mais, avec cet humour parfois
difficile à appréhender, Mi­
chael O’Leary a conclu :
« Quand nous lancerons nos
liaisons transatlantiques, nos aé­
roports de Bruxelles seront évi­
demment des bases envisagées. Je
veux faire découvrir Charleroi
aux Américains ! ». ■
La tentation du transatlantique
Là non plus, le CEO de Rya­
nair ne prendra d’engagements
fermes, évoquant au mieux des
tendances susceptibles de
changer selon les conjonctu­
res. Mais la volonté, il la con­
firme : « Ryanair espère, dans les
années à venir, relier une dizaine
de villes d’Europe avec une di­
zaine de villes des États­Unis ».
Farid Bamouhammad a été
transféré dimanche soir,
conformément aux avis de ses
médecins, en soins intensifs dans
un hôpital civil, à la suite de sa
grève de la faim entamée il y a 57
jours en prison.Cela a été confirmé
par son avocat Marc Nève qui,
sans divulguer le lieu de son
hospitalisation, précise qu’aucune
surveillance pénitentiaire ou
policière n’a été mise en place.
L’avocat soupçonne le ministère de
la Justice d’avoir diffusé l’info pour
contrecarrer le bon déroulement
de l’ordonnance judiciaire prise
par le tribunal de première
instance de Liège. Le cabinet du
ministre de la Justice Koen Geens
(CD&V) aurait l’intention
d’introduire une tierce opposition
contre cette libération provisoire.
◆ SALAIRES
Le parachute doré
de Van Rompuy
La prime de départ accordée au
président sortant du Conseil
européen est la cible de
critiques.«Herman Van Rompuy
recevra plus de 500 000 livres pour
ne rien faire durant les trois
prochaines années, aux frais du
contribuable», écrivait hier le
quotidien Telegraph, qui évoque un
montant de 168 000 euros versé
annuellement pendant trois ans
(soit 55 % de sa rémunération), en
plus d’une prime unique de
26 000 euros. Le Conseil européen a
relativisé, parlant d’une prime de
349 000 euros sur trois années, à
laquelle s’ajoute sa pension
normale de 4 700 euros par mois.
P OLI TI QUE
Un budget de l’Énergie contesté
La ministre de l’Énergie
a présenté un projet
de budget 2015, dont
chiffres et justifications
ne correspondaient
pas forcément.
●
énonce le document de la minis­
tre, «une très grande partie des
coûts doit encore être couverte», et
que dès lors, «on propose pour l’an­
née 2015 un crédit d’engagement
égal à celui de l’année 2013» (3,260
millions d’euros).«Or, rien n’est
prévu au budget 2015» s’indigne
la députée aqualienne.
Les chiffres mais pas les lettres ?
Philippe LERUTH
V
anessa Matz ne décolère
pas : la ministre fédérale
MR de l’Énergie, de l’Envi­
ronnement et du Développe­
ment durable, Marie­Christine
Marghem, a présenté hier en
commission de l’économie, son
budget 2015 et sa note de politi­
que générale.«Le document était
parsemé de contradictions, à la fois
politiques et techniques», s’insurge
l’élue cdH.
Et de pointer, par exemple, le
«Fonds social mazout», pour le­
quel, pour 2015, «il est nécessaire
de réserver à nouveau 30 millions
pour (ses) dépenses nettes», lit­on
en justification. Or, l’engage­
BELGA
ous couvert d’un de ces
coups de communication
dont il a le secret, en l’oc­
currence, célébrer le 40 millio­
nième passager de sa compa­
gnie à passer par l’aéroport de
Brussels South Charleroi de­
puis 1997, Michael O’Leary, le
CEO de Ryanair, a distillé quel­
ques indices sur le futur belge
de son entreprise, hier matin.
Avec, d’abord, une bonne dose
d’auto­congratulation : « Nous
sommes désormais la première
compagnie aérienne en Belgique
puisque nous sommes passés, en
2014, devant cette petite succur­
sale de la Lufthansa, qui a des ta­
rifs trop élevés, qui est souvent en
grève et qu’on appelle Brussels
Airlines ».
L’arrivée de Ryanair à l’aéro­
port international de Zaven­
tem, en février dernier, a con­
tribué à cette croissance
constante : « Nous allons conti­
nuer à ouvrir des lignes, baser des
avions et créer de l’emploi », a af­
firmé, sans broncher, O’Leary,
hier, aux côtés des dirigeants
◆ PRISONS
Farid hospitalisé
La ministre Marghem à son tour
critiquée pour « ses chiffres ».
ment inscrit au budget 2015 est
de… 21 millions.
Même constat pour la dotation
supplémentaire à l’Institut na­
tional de Radioélément (IRE)
pour d’«investissements relatifs
à la protection physique» : «il
s’agit d’investissements dans la sé­
curité des sites nucléaires, qu’on va
prolonger», commente Vanessa
Matz. En 2014, aucun crédit d’en­
gagement n’a été inscrit, alors,
«On a l’impression que les justifi­
cations venues de l’administration
et les chiffres fournis par la ministre
ne correspondent pas», avance Va­
nessa Matz. Qui a noté que Ma­
rie­Christine Marghem a à plu­
sieurs reprises parlé de «2014»
au lieu de « 2015 » : un peu
comme si les explications four­
nies étaient un «copié­collé» des
explications relatives au budget
de l’année en cours.
La ministre de l’Énergie a plaidé
que sa responsabilité portait sur
les chiffres du budget, pas sur la
justification des crédits : «ce n’est
pas tenable ; dès lors qu’elle présente
le document au Parlement, elle doit
en assumer la responsabilité», con­
clut l’élue cdH. ■