Automation in the Clinical Microbiology
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Automation in the Clinical Microbiology
Automation in the Clinical Microbiology Laboratory Automatisation du laboratoire de microbiologie clinique Carey-Ann D. Burnham, Moderateur1,*, W. Michael Dunne Jr., Expert1,2, Gilbert Greub, Expert3, Susan M. Novak, Expert4 et Robin Patel, Expert5 Affiliations des auteurs 1 Département de pathologie & immunologie et pédiatrie, École de médecine de l’université de Washington, St. Louis, MO, USA 2 bioMérieux, Inc., Durham, NC, USA 3 Institut de microbiologie, Université de Lausanne et Centre hospitalier universitaire, Lausanne, Suisse, 4 Groupe médical Permanente de Californie du Sud, Laboratoires régionaux de référence, Kaiser Permanente, North Hollywood, CA, USA 5 Division de macrobiologie clinique, Clinique Mayo, Rochester, MN, USA. * Adresse de correspondance de cet auteur : Département de pathologie & immunologie, École de médecine de l’université de Washington, St. Louis, MO 63110, USA. Email [email protected]. Le laboratoire de microbiologie clinique a toujours été considéré comme « rudimentaire », surtout lorsqu'on le compare au laboratoire de biochimie clinique. Cependant, des systèmes émergent pour le laboratoire de microbiologie clinique avec la possibilité d'automatiser pratiquement tous les domaines de tests, y compris l'inoculation des plaques de culture de base, la détection de la croissance sur des milieux de culture, l'identification des micro-organismes, les tests de sensibilité et l'extraction et la détection d'acides nucléiques dans des échantillons cliniques. En conséquence, la charge de travail dans le laboratoire de microbiologie est en train de changer à un rythme rapide et les microbiologistes ont pour défi de choisir l'automatisation la plus appropriée, cliniquement utile et rentable pour leur laboratoire. Nous avons demandé à 4 experts dans ce domaine, de laboratoires de microbiologie clinique aux États-Unis et en Europe, ainsi que de l'industrie, de commenter la faisabilité et l'impact de l'automatisation du laboratoire de microbiologie clinique. Utilisez-vous actuellement ou prévoyez-vous d’utiliser une plate-forme d'automatisation dans votre laboratoire de microbiologie ? Si oui, quelles sections de votre laboratoire sont/seront automatisées ? Robin Patel : Le laboratoire de microbiologie de la clinique Mayo réalise des analyses depuis 1911. Bien que certaines analyses d’aujourd'hui ressemblent à celles effectuées il y a un siècle, nous avons de nombreux exemples de tests ultramodernes automatisés. Il s'agit notamment des hémocultures, des plates-formes sérologiques de maladies infectieuses et des diagnostics utilisant les acides nucléiques ou la protéomique, pour n'en nommer que quelques-uns. Depuis plus de deux décennies, les laboratoires de microbiologie utilisent des instruments d'hémoculture automatisés qui « détectent » la croissance microbienne dans les échantillons d'hémoculture et « signalent » les échantillons positifs pour que les techniciens de laboratoire y prêtent immédiatement attention. Auparavant, la disponibilité de ces systèmes (dans le passé pas si lointain), les techniciens de laboratoire évaluaient manuellement chaque flacon d’hémoculture à plusieurs reprises. Aujourd’hui, les techniciens ne pourraient plus revenir en arrière et utiliser une méthode manuelle utilisée il y a à peine trois décennies de cela. Comme pour de nombreux tests de biochimie, de nombreux tests sérologiques de maladies infectieuses sont effectués sur des plates-formes automatisées. Les diagnostics utilisant les acides nucléiques, comme dans notre laboratoire depuis plus de deux décennies, évoluent vers des formats de type « boîte noire » automatisés. Nous utilisons une installation d'extraction d'acides nucléiques de base préparatoire pour les analyses de microbiologie moléculaire en aval. Par ailleurs, plusieurs de nos platesformes d'amplification d’acides nucléiques sont entièrement automatisées. Enfin, la spectrométrie de masse (SM)6 MALDI-TOF a révolutionné l'identification des bactéries et des champignons dans notre laboratoire. Le succès de cette plate-forme automatisée réside dans les progrès en SM et bio-informatique. Avec sa mise en œuvre, nous avons été en mesure de réduire non seulement les délais d'exécution, mais aussi les coûts liés à l'identification des organismes. Susan M. Novak : Les laboratoires régionaux de Kaiser Permanent de Californie du Sud sont des laboratoires centralisés à fort débit couvrant 14 hôpitaux et plus de 100 cliniques où l'automatisation est une nécessité. Notre système de soins de santé intégrés travaille pour les membres d’une vaste zone géographique, en s'appuyant sur un laboratoire de référence centralisé pour le traitement et l’analyse d'environ 4000 échantillons bactériologiques par jour. Notre laboratoire de bactériologie est automatisé depuis 2002 avec une instrumentation de mise en culture semi-automatisée et automatisée. Plus de 80 % des échantillons bactériologiques arrivent au laboratoire central pour leur traitement et mise en culture. En raison du large volume d'échantillons, la décision a été prise il y a quelques années de capitaliser sur les économies faites à grande échelle et de permettre une mise en culture centralisée. Cela a également permis d'améliorer la qualité de la mise en culture et d’atténuer les blessures ergonomiques grâce à l'automatisation de fonctions manuelles répétitives. Le délai de traitement des échantillons dans les centres médicaux était une autre raison pour que notre système de soins de santé choisisse de centraliser et automatiser la mise en culture microbiologique. On s’attend à ce que notre système de laboratoire augmente au cours des prochaines années et nous allons automatiser davantage la bactériologie avec des processeurs supplémentaires, des incubateurs à puce et une microbiologie numérique sur deux sites. Cette expansion et l’augmentation du volume des analyses vont nous permettre d'intégrer une automatisation supplémentaire dans le cadre du laboratoire afin de continuer à atteindre l'objectif d’analyses de laboratoire de qualité et rentables. D'autres aspects de notre département de microbiologie sont automatisés avec des analyseurs à haut-débit aléatoires et bidirectionnels pour les analyses sérologiques et l'automatisation de l'analyse moléculaire des maladies infectieuses. Gilbert Greub : Compte tenu de la pénurie actuelle de ressources financières et l'augmentation concomitante de l'activité de notre laboratoire de microbiologie de diagnostic clinique d'environ 4 % à 12 % par an, nous avons décidé d'aller vers un laboratoire de bactériologie entièrement automatisé. Nous considérons également l'automatisation comme une priorité pour nos laboratoires sérologiques et de diagnostic moléculaire. Compte tenu de la facilité de manipulation automatique des échantillons reçus sous un format liquide, l'automatisation des laboratoires sérologiques est relativement simple. La même chose est vraie en ce qui concerne les laboratoires de diagnostic moléculaire, dès que les premières étapes de l'extraction d'ADN ont été effectuées. Ainsi, dans notre laboratoire de diagnostic moléculaire, nous utilisons maintenant l'automatisation pour la plupart des extractions d’ADN et des PCR. L’automatisation des PCR a été associée à (a) une charge de travail des techniciens réduite, (b) des taux de contamination de PCR réduits (<1 %), et (c) une réduction du temps d’attente des résultats (< 24 h). Dans notre laboratoire de bactériologie, depuis l'automne 2011, nous utilisons un système d'inoculation automatisé qui a été choisi parmi tous les systèmes disponibles à l'époque en fonction de différents critères, notamment le nombre et la diversité des échantillons reçus chaque jour dans notre laboratoire. Ce système réduit considérablement la charge de travail des techniciens grâce à l’inoculation automatique et l’étalement de chaque échantillon, l’étiquetage et le tri des plaques de gélose inoculées, et la préparation des frottis pour une coloration de Gram. Pour l'identification microbienne, nous utilisons actuellement deux systèmes automatisés autonomes. En 2015, nous allons passer à un laboratoire entièrement automatisé, en ajoutant les pièces manquantes du puzzle, à savoir, des incubateurs à puce, une imagerie numérique de grande qualité, un système de picking de colonies automatisé, et toutes les courroies de transport nécessaires entre les différents instruments. Quel(le)s caractéristiques ou critères sont/seraient les plus importants pour vous lors du choix d'un système d'automatisation de laboratoire ? Susan M. Novak : D’après notre expérience, il y a plusieurs caractéristiques tout aussi importantes les unes que les autres qui doivent être prises en considération lors du choix de l'automatisation du laboratoire. Le volume d'échantillons, la diversité et la rapidité de l'arrivée des échantillons dans le laboratoire détermineront le nombre d'instruments nécessaires, les exigences de débit et le type d'automatisation. Le débit est une mesure très importante qui doit être soigneusement évaluée. La capacité d'automatisation du laboratoire doit suivre une trajectoire semblable et soutenir le volume d'échantillons global de chaque laboratoire individuel. En plus du débit, la fiabilité (durée médiane jusqu’à défaillance) de l'automatisation est extrêmement importante. Si les ajustements en matière de personnel sont fondés sur la mise en œuvre de l'automatisation, il est extrêmement important d'avoir une instrumentation robuste avec peu de temps d'arrêt et d'impact négatif sur le flux de travail quotidien. Des arrêts excessifs ont un impact sur le personnel (c'est-à-dire des heures supplémentaires en plus du temps d'exécution) et même sur le moral de l’équipe. La mise en œuvre de l'automatisation dans le laboratoire est une décision complexe et l'effet négatif d'une mauvaise décision n'est pas suffisamment souligné. Il est important que les fournisseurs se rendent compte qu'ils doivent devenir des partenaires et aider les laboratoires dans la gestion des modifications avec le personnel au fur et à mesure que l'automatisation est intégrée dans le cadre du laboratoire. L’ « acceptation » par les employés est essentielle à la réussite d'un nouveau test ou d’une pièce d'automatisation. D'autres critères sont importants et il est conseillé aux laboratoires envisageant l'automatisation d'obtenir des conseils auprès de collègues qui ont une expérience préalable de sorte que l'impact ergonomique de toute nouvelle acquisition d'automatisation soit bien compris. Robin Patel : Plusieurs problèmes sont à prendre en considération. Le coût est primordial : estce que le système va augmenter ou diminuer les coûts d'exploitation ? Une augmentation des coûts est associée aux instruments, réactifs et/ou des consommables jetables. Les systèmes automatisés devraient être écologiques, en d'autres termes, les réactifs et des consommables jetables devraient être minimes. On s’attend à ce qu’une réduction des coûts se fasse essentiellement sur le personnel. La sécurité dans le laboratoire est un facteur important, car il peut y avoir des risques pour le personnel du laboratoire liés à l'automatisation, suite à une exposition à des micro-organismes dangereux ou à un matériel dangereux. Aussi bizarre que cela puisse paraître, nous avons eu des instruments de laboratoire qui ont blessé du personnel ! Il faut également considérer l'espace : y a-t-il assez d’espace pour accueillir l'automatisation (et combien de modifications seront nécessaires) ? L'automatisation peut « résoudre » des problèmes dans le laboratoire. Nos techniciens et assistants de laboratoire ont souffert de blessures ergonomiques (par exemple, en raison de la répétition du pipetage), qui sont évitées grâce à l'automatisation. Le contrôle qualité peut être amélioré, étant donné que l’erreur humaine est évitée. Le risque de contamination par des acides nucléiques des tests de diagnostic moléculaire doit cependant être pris en considération, même à l'ère de l'automatisation. Les systèmes doivent assurer l’interface avec les dossiers médicaux électroniques pour la commande de l’analyse et le compte-rendu des résultats. Le débit en volume doit être pris en considération. Un système/instrument peut-il gérer les volumes du laboratoire ? Existe-t-il des modules pour que le système puisse évoluer en fonction des volumes des analyses ? Les récipients de collecte des échantillons peuvent nécessiter d’être normalisés pour s'intégrer aux systèmes automatisés. Cette tâche apparemment anodine peut s’avérer monumentale dans un grand cadre de travail. L'évaluation des instruments n'est pas toujours possible avec une automatisation complète du laboratoire, un facteur qui influe sur le processus de prise de décision (par exemple, le laboratoire doit-il adopter une plate-forme spécifique ?). Les laboratoires devront examiner plusieurs stratégies pour valider l'automatisation. Enfin, comme les laboratoires dépendent de plus en plus de l'automatisation, il faudra régler les problèmes de défaillance du système (suite à une panne de l'appareil ou à un manque de disponibilité des produits jetables). Des plans de secours devront être soigneusement examinés pour chaque étape du processus, y compris la réception et le traitement des échantillons, les tests et l'analyse des résultats et le compte-rendu. Nous avons connu de multiples situations où nous sommes passés d'un certain type de test à une plate-forme automatisée pour nous apercevoir que la plate-forme été inutilisable en raison d’une panne de l'appareil ou d’un manque de disponibilité des produits jetables nécessaires (qui sont souvent fournis par des fournisseurs uniques). Dans de telles situations, le laboratoire peut être coincé pour certains tests. Le manque de disponibilité des produits jetables pour les systèmes couramment utilisés peut avoir un impact considérable sur les soins de santé à travers le pays et dans le monde. Quel serait l’impact de l’automatisation sur le fonctionnement de votre laboratoire et le rythme de travail ? Les laboratoires de microbiologie vont-ils devenir des « laboratoires 24h/24 » ? Robin Patel : D’après notre expérience, l'automatisation a des effets spectaculaires dans ces domaines. Pour chaque système adopté, les laboratoires doivent réévaluer le fonctionnement, la charge de travail, l'espace et les affectations du personnel. Notre laboratoire fonctionne 24h/24 7j/7, donc une automatisation accrue ne changera pas nos heures de fonctionnement ! Cependant, au cours de la prochaine décennie, je m'attends à voir une plus grande automatisation, y compris l’incubation robotique de plaques de culture et la lecture automatisée des plaques de culture, ainsi que l'identification automatique et les tests de sensibilité antimicrobienne des colonies cultivées sur plaques (par exemple en utilisant des « appareils de picking de colonies »). L'automatisation des tâches fastidieuses permettra la réaffectation du personnel aux zones de travail à haute valeur ajoutée nécessitant l'utilisation accrue de leurs compétences intellectuelles. Les techniciens en microbiologie du futur devront probablement mettre en application certaines de leurs compétences via des interfaces informatiques (plutôt que par la manipulation une à une de plaques de culture). W. Michael Dunne, Jr. : Si un arbre tombe dans la forêt et qu’il n’y a personne pour l’entendre, cela fait-il du bruit ? Cela veut dire que plus les résultats des patients cliniquement recevables seront transmis aux médecins rapidement, plus le traitement approprié sera administré rapidement. Ceci, à son tour, pourrait potentiellement réduire la durée globale d'hospitalisation, avec des réductions concomitantes des coûts des soins aux patients et des risques d’infections nosocomiales et une amélioration du devenir des patients. Le temps d’attente des résultats (TAR) peut être réduit d’un certain nombre de façons, y compris par l'utilisation de plates-formes de diagnostic rapide [par exemple, la PCR en temps réel (RT-PCR)] ou l'exécution de tests de manière plus fréquente. L’automatisation en microbiologie laisse entrevoir un traitement des échantillons en temps réel qui, couplé à des modalités de diagnostic rapide, pourrait réduire considérablement le TAR et, par conséquent, générer des issues positives pour les patients. Cependant, l’automation ne veut pas dire que le système fonctionne par lui-même. Des modifications supplémentaires de fonctionnement nécessitent un support du personnel (au moins jusqu'à ce que des algorithmes d'intelligence artificielle permettent l’interprétation précise et le traitement des cultures en l'absence de l'homme). Si des résultats pertinents des patients sont générés et affichés sur le système d'information du laboratoire à des heures indues de la journée ou de la nuit, mais non vérifiés par le personnel médical, alors le bénéfice est perdu et la dépense supplémentaire occasionnée par un fonctionnement sur 24 heures n'est pas rentable en termes de devenir pour les patients. Je me souviens d'une situation où le laboratoire avait adopté le dépistage par RT-PCR du staphylocoque doré résistant à la méthicilline (SARM). En raison du coût des témoins, le test n’était effectué qu’une fois par jour dans l'après-midi. Après évaluation plus poussée, il a été constaté que les résultats n'étaient examinés par le personnel de prévention des infections que le lendemain matin. Si les échantillons avaient été mis en culture sur des supports de dépistage du SARM au moment de leur réception, les résultats auraient été disponibles plus tôt, et dans de nombreux cas avec des caractéristiques de performances similaires et un isolat pour des tests ultérieurs. Ceci ne s'applique pas nécessairement aux tests de laboratoires de référence dont les résultats sont facturés directement aux clients et la charge de travail supplémentaire des tests en dehors des heures de travail génère de vrais revenus. Dans ce cas, la décision d'offrir une analyse 24h/24 est fonction des bilans financiers, où les recettes supplémentaires sont contrebalancées par les dépenses en termes de main-d'œuvre et les coûts opérationnels. En résumé, la réponse à cette question devrait se baser sur au moins 2 options : l’amélioration du devenir des patients et l’augmentation des recettes du laboratoire. Ce serait bien si les deux étaient réalisés. Gilbert Greub : Une disponibilité 24h/24 7j/7 de certains tests immuno-chromatographiques, de certains examens microscopiques directs tels que les frottis sanguins pour Plasmodium spp., et de PCR sélectionnées est justifiée en fonction de l'impact clinique et de la valeur ajoutée d’un TAR court. Toutefois, étant donné la difficulté de maintenir une équipe de nuit, le coût social associé et l’impact clinique relativement faible d’une couverture 24h/24 7j//7 pour la plupart des processus de microbiologie, une microbiologie 24h/24 n'est pas un objectif de notre laboratoire de bactériologie central. Néanmoins, l'automatisation va clairement modifier notre charge de travail et notre organisation. Depuis que des plaques d'agar peuvent être automatiquement vérifiées par imagerie numérique à intervalles réguliers et les plaques stériles automatiquement jetées, le TAR s’est nettement amélioré, en particulier si le temps de travail de technicien est augmenté, par exemple de 6 h à 22 h. En outre, se diriger vers une télé-bactériologie entièrement informatisée sera une opportunité majeure pour améliorer les conditions de travail par la lecture des plaques d'agar dans des bureaux calmes situés à côté, mais en dehors, du laboratoire central, avec un gain attendu en termes de qualité et de productivité. Un système totalement automatisé est-il approprié pour tous les types de laboratoires ? Un volume quotidien minimum d’échantillons est-il nécessaire pour supporter une plate-forme automatisée ? W. Michael Dunne, Jr. : La réponse est simple « ça dépend ». De quoi cela dépend-il ? Tout d'abord, l'évolutivité et la modularité sont importantes. Est-ce qu’un système de microbiologie automatisé peut être adapté de manière appropriée pour accueillir le volume d'échantillons et les types d’échantillons des laboratoires de microbiologie individuels avec des ajustements de coûts associés et une possibilité d’accroitre le débit plus tard ? Par exemple, je me souviens d'un instrument mis au point au début des années 2000 pour analyser 300 échantillons d'urine par heure et générer des données de susceptibilité et d’identification rudimentaires pour les échantillons s’ils étaient positifs. Le problème avec ce modèle, c'est que très peu de laboratoires avaient les volumes pour justifier l'achat de l'instrument, et une version réduite n'était pas disponible. Le système était également très volumineux et il était difficile de l’installer dans le laboratoire sans travaux de démolition. Par conséquent, si qu’une seule proposition en termes de taille est développée par les fabricants, elle pourrait limiter le marché aux laboratoires de très gros volume. La modularité permettrait également aux laboratoires de différentes tailles de mettre en œuvre des unités spécifiques du système. Deuxièmement, la disponibilité de la maind'œuvre qualifiée est une considération importante. Comme le pipeline de personnes qui suivent une formation en sciences de laboratoire clinique à tous les niveaux d'études diminue, la concurrence d’engagement entre les laboratoires va probablement augmenter, de même que les coûts liés aux salaires compétitifs et aux avantages sociaux (offre et demande). La disponibilité réduite d'une main-d'œuvre qualifiée, même dans les petits laboratoires, devrait probablement pousser la balance en faveur de systèmes automatisés, de sorte que moins de personnes pourraient gérer la charge de travail tout en consacrant plus de temps à l'interprétation et d'autres processus complexes. Troisièmement, les économies médicales sont importantes. La main d’œuvre, je pense, restera l'élément le plus coûteux de n'importe quelle ligne budgétaire d’un laboratoire, de sorte qu'il serait souhaitable de stabiliser et minimiser les effets des coûts de main-d’œuvre croissants et des pénuries. Le remboursement devrait également être pris en compte dans l'équation, et je ne peux pas m'empêcher de penser que les taux de remboursement des tiers payeurs et des organismes gouvernementaux ne sont pas prêts d’augmenter de sitôt. Quatrièmement, la complexité des échantillons fait une différence. Clairement, un laboratoire qui traite plusieurs centaines d'échantillons d'urine par jour serait plus disposé à l'automatisation qu'un autre qui traite un mélange de types d'échantillons complexes. Pour revenir à la question, la réponse se trouve évidemment quelque part entre un petit laboratoire qui traite 5 prélèvements buccaux et 10 cultures urinaires par jour et un grand laboratoire universitaire ou de référence qui évalue des centaines de milliers de cultures de différents types d’échantillons quotidiennement. Gilbert Greub : Au-dessous d'un seuil donné, le coût du système automatisé et de son entretien va l'emporter sur les avantages en termes de temps d’exploitation et de qualité. Le volume d'échantillons minimum quotidien requis pour supporter une plate-forme automatisée sera différent pour chaque plate-forme, et des études coût-efficacité sont justifiées pour définir ces seuils. Toutefois, ces analyses de coût n’existent pas encore pour les systèmes de microbiologie automatisés. Par exemple, si l'on considère les différents systèmes d’inoculation actuellement sur le marché, il est évident qu'ils ciblent les laboratoires de taille moyenne, car ils peuvent inoculer jusqu'à 180 à 270 plaques d'agar par heure. Ce débit est également optimal pour les grands laboratoires qui utilisent généralement plusieurs systèmes d'inoculation en parallèle pour faciliter l'organisation de la charge de travail et fournir le renfort nécessaire en cas de panne technique. Les systèmes automatisés sont optimaux lorsque la charge de travail est continue, c'est-à-dire, que leur efficacité diminue lorsque les échantillons sont traités de manière discontinue. Susan M. Novak : Parce que tous les laboratoires ne sont pas égaux, en fonction de l’intensité et de l'étendue du travail accompli, je ne crois pas que des systèmes totalement automatisés seront appropriés pour tous les laboratoires. L’intégration de l'automatisation complète du laboratoire sera fortement tributaire du volume des échantillons et de la nécessité de devenir plus efficace dans le milieu de travail et va réduire le personnel associé aux tâches manuelles qui peuvent être automatisées. Je crois que les laboratoires de moyenne à grande taille seront en mesure de justifier l'automatisation complète du laboratoire plus facilement parce que l'achat d'équipements peut être lié à un « retour sur investissement » par rapport au nombre de personnes nécessaires dans le laboratoire pour effectuer certaines tâches. Les laboratoires de moindre importance adopteront peut-être une approche modulaire de l'automatisation, en choisissant des modules ou des pièces d'automatisation qui aident le laboratoire. Selon divers fournisseurs de plates-formes d'instrumentation de mise en culture, la limite pour un instrument de mise en culture semble être d'environ 200 échantillons par jour. Mais certains fournisseurs pensent que les plus petits laboratoires pourraient aussi utiliser cette automatisation. Cela dit, étant donné que l'automatisation complète du laboratoire est une nouveauté en microbiologie, chaque laboratoire doit effectuer une analyse afin de déterminer quelles automatisations, le cas échéant, seraient appropriées. Prévoyez-vous que l’adoption d’une plate-forme de microbiologie automatisée vous limiteriez à l’utilisation des produits d’un seul fournisseur ? Susan M. Novak : C'est une question très intéressante et que de nombreux laboratoires doivent se poser lorsqu’ils considèrent l'automatisation en microbiologie. Aujourd'hui, il y a plusieurs pièces d'automatisation qui ont été implantées dans le laboratoire de microbiologie clinique depuis des années (c'est-à-dire, les systèmes d'identification/sensibilité et d'hémoculture). Dans certains cadres de laboratoire, comme la nôtre, les instruments de mise en culture d'échantillons ont été intégrés pour répondre aux besoins pré-analytiques. Étant donné que ces instruments ne sont pas liés les uns aux autres, il n'y a jamais eu le besoin de connectivité. Le besoin d'intégration change avec l'arrivée de l'automatisation complète du laboratoire. Par exemple, si les plaques sont transférées via un transporteur en dessous d’un incubateur à puce avec un appareil photo numérique et une colonie est choisie pour des tests d’identification ou de sensibilité, la plaque doit être envoyée vers une pièce d'équipement qui permet de recueillir la colonie et d’inoculer les matières nécessaires. Dans ce scénario, la connectivité est une condition préalable à l'automatisation complète du laboratoire. Que va-t-il se passer si chaque appareil de l'automatisation provient de différents fournisseurs ? Juste parce qu’un laboratoire choisit des instruments de mise en culture pré-analytiques ou un incubateur numérique, ne doit pas signifier que l'instrument d'identification/sensibilité doit être changé ou que le laboratoire va devoir payer pour le faire. La question demeure et les logiciels pour ces systèmes seront-ils « accessibles » et est-ce que divers instruments de différents fabricants pourront communiquer entre eux ? Si ce n'est pas le cas, alors cela pourrait imposer une énorme charge sur le laboratoire. Le remplacement de plusieurs instruments en même temps aurait un impact sur les dépenses d'investissement et également sur le nombre de validations qui doivent être effectuées lors de l'intégration de nouveaux équipements dans le cadre du laboratoire. Gilbert Greub : L’adoption d'une plate-forme de microbiologie automatisée peut restreindre l'utilisation des produits proposés par un autre fournisseur. Certaines entreprises tentent de protéger leur marché en proposant des systèmes automatisés avec très peu ou pas de compatibilité avec les systèmes d'autres fabricants. Heureusement, la prise de conscience croissante des microbiologistes cliniques sur l'importance d'une telle compatibilité technique pousse progressivement l'industrie à proposer des solutions flexibles. De plus, certaines options de logiciel intermédiaires sont disponibles qui peuvent résoudre certaines incompatibilités entre différents systèmes automatisés et entre un système automatisé et le système d'information du laboratoire. À l’ère de l'automatisation des laboratoires, pensez-vous que la microbiologie « de routine » continuera d'être réalisée par des techniciens spécialisés en microbiologie, ou pensez-vous que des techniciens non spécialisés et/ou des chimistes seront impliqués dans ces analyses ? Gilbert Greub : Les laboratoires de microbiologie auront toujours besoin de techniciens spécialisés en microbiologie à plusieurs stades, dont la microscopie et l’interprétation des plaques d’agar, puisque ces activités représenteront toujours une étape essentielle gouvernant les décisions sur les mesures prises en aval. Grâce à l'automatisation, la proportion de tâches répétitives nécessitant des connaissances limitées diminue alors que les tâches spécialisées vont augmenter, tout comme le besoin de compétences spécifiques en matière de technologie de l'information. W. Michael Dunne, Jr. : Oui (selon une autre répartition !). À une extrémité du spectre, des procédés moins complexes, c'est-à-dire l’enregistrement des échantillons, le chargement des échantillons dans les systèmes de mise en culture automatisés, la lecture et l'interprétation des milieux de criblage, l’extraction, le repiquage et la préparation à la coloration de gram des hémocultures positives, la préparation des échantillons pour une extraction d’acides nucléiques, les tests de sensibilité aux antimicrobiens (TSA), l'identification (y compris la SM MALDITOF), et l'interprétation de certains types de culture (par exemple, l'urine) peuvent être facilement accomplis par des techniciens de laboratoire et des techniciens non spécialisés bien formés. Cependant, je crois fermement que l'interprétation correcte des cultures d'échantillons plus complexes (par exemple, voies respiratoires, génito-urinaire, gastro-intestinale, néphrostomie, urine, liquide céphalo-rachidien, sang, tissus, abcès et implants) dans le cadre de l'information pertinente pour le patient nécessite une formation plus ciblée et une certaine expérience. Cela est particulièrement vrai pour l'interprétation des résultats des TSA. Je suis microbiologiste clinique depuis plus de 30 ans et il m’arrive de me retrouver face à des résultats que je ne peux pas expliquer. Cela ne veut pas dire que les techniciens non spécialisés et/ou les chimistes cliniciens ne peuvent pas arriver à ce niveau d'expérience au fil du temps, mais cela nécessite conseils et mentorat. L’automatisation en microbiologie n’invalide en rien le besoin de compétences d'interprétation. Au contraire, les systèmes automatisés devraient améliorer l'efficacité des spécialistes en microbiologie en leur permettant de consacrer leur attention sur la résolution de problèmes et l'interprétation des résultats d’échantillons ou de procédés complexes. En outre, l'automatisation en microbiologie n'a pas encore supplanté la nécessité d’expliquer les résultats des tests aux cliniciens d'une manière claire et bien informée ou de suggérer d'autres tests supplémentaires. Donc, à mon avis, il incombe au laboratoire de microbiologie clinique entièrement automatisé d’établir un bon mélange de spécialistes en microbiologie pour la formation, l’interprétation des résultats et l'interface avec les médecins et de techniciens non spécialisés capables de maintenir une charge de travail accélérée. Susan M. Novak : Les équipes de scientifiques cliniques de laboratoire diminuent en raison de nombreux départs à la retraite de techniciens et de peu de remplacements en raison de l'élimination des programmes de formation. Je crois que le laboratoire de microbiologie continuera d'évoluer et de changer par rapport à la façon dont il apparaît aujourd'hui. En raison du développement de l'automatisation et d’outils logiciels plus sophistiqués, il va y avoir de la place pour des techniciens de laboratoire moins spécialisés en microbiologie. Avec les progrès des programmes de logiciel intégrés et de microbiologie numérique, il est possible que des techniciens de laboratoire moins qualifiés puissent examiner des cultures qui exigeaient auparavant un technicien spécialisé. Cela dit, les laboratoires de microbiologie seront toujours tenus de faire un compte rendu des informations cliniquement pertinentes au demandeur, car pas toutes les bactéries qui se développent à partir d'une culture ne sont utiles pour déterminer l'état du patient ou une maladie. Le microbiologiste spécialisé aura toujours sa place dans le laboratoire, mais l’équilibre global va changer. Les progrès dans les tests moléculaires ont déjà abouti à la mise en place d’une instrumentation modérément complexe qui est facile à exécuter et peut être gérée par un technicien non spécialisé ou un chimiste n’ayant pas d'expertise en microbiologie. Quels sont les défis à relever par la mise en place d’une automatisation complète du laboratoire en microbiologie ? W. Michael Dunne, Jr. : De mon point de vue (et encore compte tenu de mes 30 ans comme microbiologiste clinique), le principal obstacle à surmonter pour une automatisation complète du laboratoire en microbiologie est sa perception. Contrairement à nos collègues en chimie clinique et hématologie qui ont fait face à des niveaux beaucoup plus élevés d'automatisation depuis de nombreuses années, la microbiologie clinique a toujours été, en théorie, une pratique interprétative très manuelle qui nécessite, à égales parts, art et science. La conversion d'une discipline analogique en une discipline numérique nécessitera un changement de paradigme. Le processus d'évaluation de la croissance microbienne en tenant entre les doigts les plaques, en touchant les colonies avec des boucles d’inoculation, et les odeurs associées (accidentellement acquises bien sûr) seraient remplacées par des images à haute résolution affichées sur un moniteur à écran plat et la manipulation des colonies par l’utilisation de robots. Les facteurs qui poussent la microbiologie vers le numérique comprennent la consolidation des laboratoires et la charge de travail associée, une main-d'œuvre qualifiée vieillissante avec plus de techniciens partant à la retraite que joignant la profession, et de très minces marges de remboursement pour les services. Mon sentiment est que le passage à l'automatisation se produit à un rythme plus rapide en Europe, en Asie et en Amérique du Sud qu’aux États-Unis en ce moment, mais ceci pourrait changer prochainement. Pour répondre à cette tendance, plusieurs modules ont été ou seront mis au point ; ils répliquent les activités actuellement effectuées manuellement. Il s'agit notamment du traitement des échantillons, de l'incubation, de l'évaluation des cultures, de l'identification, des TSA et des comptes-rendus des résultats. Les modules supportant chacun de ces processus doivent être en mesure de fonctionner de façon indépendante ainsi que d'une manière coordonnée pour donner les résultats escomptés, que les laboratoires sélectionnent des composants individuels ou achètent des systèmes entiers. En ce qui concerne ce dernier point, les laboratoires et les fabricants devront former des partenariats pour obtenir les niveaux de confiance, de support et de service nécessaires pour maintenir les systèmes en fonctionnement 24 h par jour. Des fonctions simples que nous prenons actuellement pour acquises dans les activités quotidiennes deviennent des problèmes complexes pour les ingénieurs dans le processus de conception, tels que la gestion de types d'échantillons inhabituels, le mouvement des plaques et l'imagerie dans un incubateur sans contamination, le traitement de cultures anaérobies, ou même quelque chose d'aussi simple que la préparation d’une plaque de grande pureté pour les TSA. Je pourrais continuer encore, mais si vous imaginez simplement le processus de mise en œuvre de plaques de diffusion avec disque par automatisation, vous comprendrez. Un autre problème qui va certainement générer un certain degré d'angoisse pour les fournisseurs de systèmes sera la conception d'essais cliniques permettant d’obtenir l'autorisation réglementaire pour des systèmes de microbiologie automatisés. Quelle serait la norme de référence, les cultures traitées manuellement ? Que faire si le module d'évaluation des cultures d'un système automatisé fournit une sensibilité supplémentaire en termes de détection de croissance positive de sorte que la spécificité semble réduite par rapport aux méthodes manuelles ? Les modules devraient-ils être évalués individuellement ou en tant que système complet ? Ces questions devront être réglées avec les organismes de réglementation avant le début des essais cliniques. Pour conclure, l'expansion de l'automatisation en microbiologie clinique est une certitude qui nécessitera une modification des compétences et de l'expertise des microbiologistes et des techniciens de laboratoire dans l’avenir. Les personnes qui sortent des programmes de sciences de laboratoire clinique à n'importe quel niveau d’étude devront s'adapter à ces changements. Les autres questions importantes qui devront être abordées avec l'automatisation du laboratoire de microbiologie comprennent les dépenses globales, la minimisation de la contamination dans le système (par exemple, par des moisissures ou des mycobactéries), l'entretien des instruments, les temps d'arrêt et les procédures de validation interne. Robin Patel : Les défis comprennent la nature variée des différents laboratoires (par exemple, tailles, modèles physiques, menus des tests), le coût et la biologie en constante évolution (y compris la résistance antimicrobienne émergeante et les descriptions de nouveaux agents infectieux). Bien que les laboratoires de chimie aient bénéficié des avantages de l'automatisation complète du laboratoire depuis de nombreuses années, les laboratoires de microbiologie ont pris du retard à cause de leurs types d'échantillons multiples, avec des viscosités et des types et tailles de contenants variables, et en raison de la grande diversité des organismes détectés. Cette variabilité a entravé la disponibilité de l'automatisation complète du laboratoire pour les laboratoires de microbiologie clinique. La technologie évolue rapidement et s’améliore, ce qui permet l'utilisation croissante de l'automatisation dans les laboratoires de microbiologie clinique et la possibilité d’une automatisation complète du laboratoire. Cependant, des problèmes demeurent. Les plates-formes ne sont pas encore pleinement développées. Les laboratoires qui les adoptent précocement peuvent faire face à la disponibilité de nouvelles options encore « meilleures » dans un avenir proche, et être « coincés s» avec des plates-formes « archaïques » (de manière analogue à la téléphonie mobile ou à l'industrie des ordinateurs en constante évolution). Les techniciens de laboratoire peuvent penser qu'ils seront « remplacés par des machines ». Mon point de vue personnel est que ce qui sera remplacé sera principalement les aspects inintéressants du travail du technicien de laboratoire. Je trouve qu'il est difficile d'imaginer un scénario où les laboratoires n’auraient plus besoin de l'expertise des microbiologistes expérimentés et bien formés pour superviser les tests de microbiologie. Quel est l’impact de l’automatisation en microbiologie clinique sur les soins aux patients ? Robin Patel : C'est un domaine présentant un énorme potentiel. L’automatisation peut fournir des résultats accélérés pour les patients, facilitant un diagnostic et un traitement rapides et éviter des tests supplémentaires inutiles et les coûts associés. (Bien que l’on puisse deviner que l'automatisation devrait réduire le temps d'exécution pour l’obtention des résultats des patients, en fonction de la conception du système, le temps d'exécution pourrait être augmenté, surtout si l'automatisation fonctionne en discontinu). L’automation peut accroître la disponibilité des résultats en dehors des horaires de travail, nécessitant de nouveaux systèmes pour agir sur ces résultats (c'est-à-dire à des moments où le personnel de santé n'est pas toujours disponible). L’automatisation peut éviter des résultats faussement positifs ou négatifs associés à l'erreur humaine. La lecture automatisée des plaques de culture peut faciliter la reconnaissance de la croissance des colonies à laquelle l’œil nu n’est pas sensible, permettant une meilleure sensibilité et une détection plus précoce. Enfin, les progrès technologiques vont vraisemblablement se rapprocher des patients. Je prédis que certains tests de microbiologie automatisés vont sortir du laboratoire, sous une variété de formats, y compris des tests automatisés autogérés par les patients (pour certains organismes). Gilbert Greub : Au cours des 10 dernières années, plusieurs innovations en microbiologie, comme la SM MALDI-TOF et les dosages moléculaires délocalisés, ont eu des répercussions importantes sur les soins aux patients, puisque ces nouvelles approches de diagnostic réduisent de manière significative le TAR. L’automatisation du diagnostic moléculaire a également contribué à une diminution significative du temps d'exécution. L’automatisation en microbiologie clinique aura également un impact sur les soins aux patients en améliorant la traçabilité, la reproductibilité et la qualité. Cela est particulièrement vrai pour les systèmes automatisés d'inoculation qui aident en termes de traçabilité et pour obtenir un étalement de grande qualité de l'inoculum sur la plaque de gélose, avec un plus grand nombre de colonies isolées, qui peuvent être utilisés pour une identification et une caractérisation en aval. Ainsi, bien que l'impact précis de l'automatisation sur les soins aux patients n'ait pas encore été précisément évalué, je suis convaincu que, en plus de l'avantage de l'automatisation sur la charge de travail du laboratoire et en évitant les tâches inintéressantes répétitives, l'automatisation a aussi certains avantages sur les soins aux patients. Remerciements W.M. Dunne, Jr. remercie Dr. K. Doing pour avoir examiné ces réponses et suggérer des options plus intelligentes. G. Greub souhaite vivement remercier A. Croxatto, C. Durussel, et G. Prod'hom pour une discussion utile sur l’automatisation. R. Patel tient à remercier les suggestions utiles du Dr. P.J. Simner (Confrère en microbiologie clinique, Clinique Mayo), Dr. B.S. Pritt (Professeur, Division de microbiologie clinique, Clinique Mayo) et des responsables des opérations en microbiologie de la clinique Mayo E.A. Vetter et M.F. Jones. Notes 6 Abréviations non standardisées : SM, spectroscopie de masse ; TAR, temps d’attente des résultats ; RT-PCR, PCR en temps réel ; SARM, staphylocoque doré résistant à la méthicilline ; TSA, test de sensibilité aux antimicrobiens. Contributions des auteurs : Tous les auteurs ont confirmé qu'ils ont contribué au contenu intellectuel de ce document et ont répondu aux 3 exigences suivantes : (a) contributions significatives à la conception et au format, à l’acquisition de données, ou à l’analyse et l’interprétation des données ; (b) élaboration ou révision de l'article et de son contenu intellectuel ; et (c) approbation finale de l'article publié. Divulgations des auteurs ou potentiels conflits d'intérêts : Lors de la soumission du manuscrit, les auteurs ont rempli le formulaire de non-divulgation. Divulgations et/ou potentiels conflits d'intérêts : Recrutement ou Leadership : W.M. Dunne, Jr., bioMérieux, Inc. Consultant ou fonction consultative : S.M. Novak, Roche Molecular. Actionnariat : Non déclaré Honoraires : Non déclaré Financement de la recherche : Subvention éducationnelle sans restriction à Kaiser par Dynacon, fabricant initial d’Innova. C.-A.D. Burnham, Cepheid, Accelerate Technology Corporation, et bioMérieux. Témoignage d'expert : Non déclaré Brevets : Non déclaré Reçu pour publication le 11 avril 2013. Accepté pour publication le 22 avril 2013. © 2013 The American Association for Clinical Chemistry “This article has been translated with the permission of AACC. AACC is not responsible for the accuracy of the translation. The views presented are those of the authors and not necessarily those of the AACC or the journal. Reprinted from Clin.Chem, 2013; v. 59, p.1696-1702, by permission of AACC. Original copyright © 2013 American Association for Clinical Chemistry, Inc. When citing this article, please refer to the original English publication source in the journal, Clinical Chemistry” Cet article a été traduit avec la permission de l’AACC. L’AACC n’est pas responsable de la qualité de la traduction. Les opinions formulées sont celles des auteurs et ne sont pas nécessairement celles de l’AACC ou du journal. Réimprimé de Clin.Chem, 2013; v. 59, p. 1696-1702, avec la permission de l’AACC. Copyright original©2013 American Association for Clinical Chemistry, Inc. Lorsque cet article est cité, la publication originale du journal en anglais doit servir de référence.