CHAIRE Richelieu de recherche sur la jeunesse, l`enfance et la famille

CHAIRE Richelieu de recherche sur la jeunesse, l'enfance et la famille
Par Émilie Dionne, M.Ps., professionnelle de recherche, Centre Jeunesse de Québec – Institut
Universitaire
Quelles sont les motivations qui incitent des gens à devenir famille d’accueil ?
L’amour des jeunes et le désir de leur venir en aide sont les principales motivations invoquées
par les parents d’accueil. Une étude effectuée auprès de 360 familles d’accueil de la région de
Québec révèle que les deux principaux motifs qui incitent les gens à devenir famille d’accueil
sont l’amour des enfants (74,7% des répondants) et le désir de se rendre utiles (71,9% des
répondants). De même, plusieurs personnes deviennent familles d’accueil parce qu’elles
connaissent un jeune dans le besoin et veulent l’accueillir chez elles ou parce qu’elles désirent
s’engager socialement pour la cause des jeunes en difficulté. Outre ces motivations altruistes,
des incitatifs d’ordre plus personnel entrent en ligne de compte : exercer des responsabilités
parentales en demeurant à la maison, agrandir la famille, donner un sens à sa vie, combler ses
temps libres à la suite d’une transition (départ des enfants, retraite, arrêt de travail, etc.). En plus
d’être nombreuses et variées, ces motivations peuvent différer pour chacun des membres d’une
même famille.
Toutes les motivations sont-elles saines ?
Certaines motivations, sans être nécessairement malsaines, peuvent être discutables. Par exemple,
vouloir remplacer un enfant parti ou décédé si le processus de deuil est inachevé. De même, il peut être
nuisible de souhaiter devenir famille d’accueil pour pallier les échecs vécus dans son enfance ou dans
son rôle de parent. L’espoir de sauver son couple est aussi questionnable. Il en va de même pour le désir
d’augmenter ses revenus ou de stabiliser une situation financière précaire. Attendre du jeune placé qu’il
assume un rôle parental et qu’il réponde aux besoins des parents d’accueil est également discutable.
Enfin, se positionner dans un rôle de sauveur face à une clientèle fragile risque de susciter des
déceptions et des désistements. Ces motifs rappellent l’importance de bien évaluer la motivation des gens
désirant devenir famille d’accueil afin d’assurer au jeune placé un milieu de vie sain et réparateur.
Quels facteurs influencent le maintien de l’engagement des familles d’accueil ?
Plusieurs éléments concourent à la satisfaction des familles d’accueil et favorisent le maintien de leur
engagement. En tête de liste, on retrouve la gratification et la valorisation ainsi que le fait de donner et de
recevoir de l’amour.
D’autres déterminants liés aux relations avec le centre jeunesse semblent également influer. En voici
quelques-uns :
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L’existence de rapports harmonieux entre la famille d’accueil et le centre jeunesse
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La clarté du mandat de la famille d’accueil
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La qualité du jumelage des besoins du jeune et des aptitudes de la famille d’accueil
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L’engagement et la participation de la famille d’accueil dans les réflexions et les décisions
concernant le jeune
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Le sentiment de la famille d’accueil d’être traitée avec respect et comme une partenaire
d’expérience
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Le soutien moral, professionnel (répit, formation, etc.) et financier offert par le centre jeunesse
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La reconnaissance et la valorisation de la contribution des familles d’accueil au mieux-être des
jeunes
Chaque année, des milliers de jeunes sont hébergés en famille d’accueil. Cette contribution sociale
inestimable nous renvoie à la nécessité de les valoriser davantage et d’aider les familles d’accueil à bien
jouer leur rôle auprès des enfants vulnérables. En plus d’engendrer des répercussions positives sur les
services offerts aux jeunes, reconnaître leur valeur et leur donner l’appui nécessaire à la réalisation de
leur mandat sont deux facteurs qui peuvent contribuer à favoriser le recrutement de nouvelles familles
d’accueil, car le meilleur promoteur de ce projet demeure encore une famille d’accueil épanouie dans son
rôle.